L'AMOUR DONT JE SOUFFRE EST UNE MALADIE HONTEUSE.

et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne ❊ y'a les étreintes chaudes et les baisers perdus. chauffage de substitution pour éviter que ne gèlent ses larmes aux coins de ses yeux. puis parfois, cataclysme. les poings qui se crispent et le regard qui fuit lorsqu'un amant un peu trop effronté ose confesser des serments dantesque. je t'aime maudit et proscrit. il est fier, alix, affirme qu'il préférerait se casser les dents sur son coeur de bronze que se briser les os sur des amours passagères. la vérité, c'est qu'il a peur. la vérité, c'est qu'il tremble de se voir partir, seul face au monde. putain d'amour-propre, qu'il siffle entre ses dents, lorsqu'il sort de la chambre d'un énième amant éconduit. il veut pas, alix ; veut pas être sanctifié et voir sa réflection dans les yeux de l'être aimé. obsolescence programmée de son corps et de son âme qu'il accepte pas encore ; comment quiconque pourrait l'accepter ?

nous avons tant grandi que beaucoup pourraient confondre nos yeux et les étoiles ❊ rêveur meurtri, illusions perdues. la réalité est le macadam et son sang s'y écoule. il aime les belles choses, s'y accroche pour ne pas sombrer. avant, lorsqu'il n'était qu'un gosse qui écrasait sa face contre les vitres sales de la chaumière de mama, il s'faisait tout une merveille de ce monde dont on le tenait éloigné. il ne rêvait que de liberté, que d'aller par delà les arbres, là où le soleil s'en va mourir. de s'immerger dans sa cascade flamboyante, comme le font surement tous les hommes ; tous ceux qui habitent loin, là-bas, au-delà des arbres, là où le soleil s'en va mourir. mais il a eu beau courir, alix, il n'a jamais rattrapé ni le soleil, ni ses rêves. mais il a continué de s'émerveiller. les jambes tremblantes, les joues creusées, il continue de s'émerveiller pour occulter la question lancinante, qui menace chaque jour d'éviscérer ses espérances. tout ça pour ça ?

j’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps ❊ rictus aux lèvres et menton fièrement relevé, les yeux explosés par les pixels assassins. il était roi, alix, gouvernait seul sur son univers de likes et de followers. et on l'aimait, oh ; les furieux et les aveugles adulaient ce monarque de pacotille, cette idole de papier et de bois d'allumette qu'ils portaient aux nues. je serai votre souverain, et je vous donnerai ce qu'il vous faut (continuez de me déifier) ma chair sera votre pain, ma mort sera vos jeux (continuez ou je mettrai) et de mon dernier souffle, j'embrasserai la couronne ensanglantée (votre royaume à feu et à sang). il a confondu ses ires avec le soleil, alix, s'est précipité contre l'astre courroucé, s'y est brûlé les ailes, et les yeux, et lèvres, et les tripes. nom maudit que celui de l'empereur déchu ; le gamin léonin qui avait laissé la gloire lui monter à la tête n'est plus qu'une carcasse sur la pierre froide. et alix le regarde, le scrute, avec dégoût, avec regret, le sang incrusté sous ses propres ongles prenant lentement la couleur de l'hybris hérétique. tout cela aurait pu être évité. pourquoi t'es-tu donné la chance de tout gâcher ?

ouvrez moi cette porte où je frappe en pleurant ❊ menteur, menteur, conteur d'histoire, fieffé menteur. alix a toute sa vie survécu en s'accrochant à des chimères fabuleuses. la nuit, éclairé par la seule surveillance placide de la lune, il réveillait ses frères et soeurs de fortune, et ses yeux brillaient plus que l'obscurité maligne. j'ai cette histoire, elle est joliment drôle et drôlement jolie ; écoutez là, il fait trop sombre pour dormir de toute façon ; parfois, il affabulait sans honte. parfois, ses tartuferies étaient plus perfides, et il s'y mettait en scène, les yeux légèrement plissés par la jouissance de manoeuvrer la réalité à sa guise. il invente, toujours un peu (beaucoup). il imagine la vie des silhouettes anonymes qu'il croise dans la rue ; des milliers de destins tracés pour se donner l'impression de vivre. mais lorsque c'est sur sa propre fortune qu'il fabule, ses yeux se voilent d'une brume sépulcrale. quel est le plus gros mensonge que tu aies dit, alix ?
je n'ai pas
peur.
...
...
...





☾ theme song : attack on dinah.
☾ tw : violence sur mineur, mention d’immolation par le feu, maladie neuro dégénérative.

Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fonds de ta vie
C’est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas la regarder de près

Y’a l’enfance.
La préhistoire.
Le rien.
Le vide.
Des pages arrachées, des pages sacrifiées au vent dément. Aucune piste, seulement quelques silhouettes, quelques bribes ne révélant rien de l’histoire morcelée de ses origines. Il brode, Alix ; palimpseste hérétique sur des souvenirs brouillardeux qui surgissent, de temps à autre. Lui qui s’entiche de ses réalités changeantes a sédentarisé le passé qu’on lui a arraché ; une seule et même histoire, un leitmotiv saccadé pour l’éternité.
Mais le mensonge le rend triste. Il sent le vide qui se cache derrière ces draperies de billevesées ; il sent sa main s’enfoncer au-delà du néant. Bagatelles apothéotiques qui s’échouent misérablement, qui tuent les mots au fond de sa gorge — Je ne sais pas.
Je crois que j’ai,
Comment dire,
Oublié ?

Temps passés Trépassés Les dieux qui me formâtes
Je ne vis que passant ainsi que vous passâtes
Et détournant mes yeux de ce vide avenir
En moi-même je vois tout le passé grandir

L’utopie n’est douce qu’un temps.
Emil s’enivre d’abord de cette existence édénique. Cet univers postiche, ces baisers de Judas lui semblent presque célestes ; enveloppés d’un halo cuivré. Halluciné, groggy de candeur et d’espérance, son regard se tourne systématiquement vers le point de fuite. Dès qu’il en a la possibilité, il court.
Court.
(Cours.)
Jusqu’à ce que ses poumons explosent, jusqu’à ce que ses jambes le lâchent et qu’il s’écroule sur des linceuls de feuilles mortes. Dos contre la terre bruissante, il voit les cimes des peupliers qui le toisent avec mépris. Qui le défient. Alors il grimpe ; les branches se brisent sous ses pieds nus, ses ongles s’écorchent contre l’écorce, et son corps s’ecchymose chaque fois qu’il tombe des hauteurs ;
lorsque ce Bellérophon de papier mâché rentre, le soir, son corps a pris la couleur du ciel crépusculaire sur lequel sa silhouette se découpe. Mama le sermonne, Mama s’inquiète. Mais Emil ne l’écoute pas, regarde toujours ces pénombres dans lesquelles il voudrait disparaître.
Âme volage, âme orage.
Plus le temps passe, et plus l’enfant sauvage s’enorgueillit d’audace et de courage.
Il va toujours plus loin, à la recherche des dieux nocturnes,
À la recherche de la carcasse de la lune.
Il ne trouve jamais la lune.
Seulement des étoiles, suspendues aux arbres de métal,
Au bord d’un chemin de roche noire.
(Au bout du chemin,
l’Olympe,
et les Dieux les plus tristes
qu’il ait jamais vu)


Aujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantées
C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté

Un autre coup tombe.
L’ire de cette déesse nourricière frappe son dos courbaturé, une nouvelle fois. Alix ne dit rien, n’offre même pas à cette divinité bafouée le plaisir d’entendre sa douleur vocalisée. Recroquevillé, il ne se permet que de sursauter lorsque le bâton s’abat contre ses côtes.
Il sait qu’elle continuera
Jusqu’à ce qu’il se soit excusé.
Elle sait qu’il ne cédera pas,
Alors elle s’acharne, de frustration, de peur.
Il a encore franchi les limites.
Et il se permet de ramener la corruption dans leur paradis perdu,
Et il ne s’en veut pas,
Et il recommencera.
Yeux volages, yeux orages. Rivés sur la carcasse éventrée du téléphone qu’il a déniché, là bas. Là où il ne faut pas aller, là d’où on ne revient pas. Une porte ouverte sur l’au-delà pour lui, un objet diabolique pour elle. D’un coup de talon sec, d’un coup de talon meurtrier, Mama a détraqué sa belle machine infernale ; et il la hait, il la méprise. À quoi bon leur révéler les secrets des dieux, si c’est pour obstinément leur cacher les évidences du monde ? Mais peu importe.
Il sait la vérité, maintenant.
Elle est ancrée là, dans un coin de son crâne esquinté ; et aucun coup de bâton ne pourra l’en déloger. Les larmes s’amassent au coin de ses yeux alors que la douleur le fracasse, lui arrache quelque gémissement étouffé ; il serre les dents un peu plus, pour étouffer les supplications désespérées qu’il sent monter au fond de sa gorge. Obstiné, il fixe toujours les restes éparpillés du smartphone, les câbles et les viscères de métal l’hypnotisant.
Une main qui se tend.
Un coup qui s’abat.
Un cri lui échappe.



Beaucoup de ces dieux ont péri
C’est sur eux que pleurent les saules
Le grand Pan l’amour Jésus-Christ
Sont bien morts et les chats miaulent
Dans la cour je pleure à Paris

Rapport d'événement.
Contexte : Mme. Harper BENSON, Mme. arrêtedestalker, M. Emil ARLELT, M. arrêtedestalker, M. arrêtedestalker et Mme. arrêtedestalker s’étaient réunis pour filmer ce qu’ils ont appelé “un genre rituel wiccan” (sic.), destiné à être diffusé sur la chaîne YouTube de M. Emil ARLERT. Le gardien de nuit du parc, M. Thomas WINNIFRIED était en service de 21h à 06h mais affirme ne pas avoir vu les cinq adolescents s’introduire sur la propriété. M. arrêtedestalker estime l’heure de leur arrivée sur les lieux à 1h du matin.

Sommaire des faits : À 3h33 du matin, ce lundi 21 juin 2020, Mme. Harper BENSON s’est donnée la mort par immolation, à la Barley Valley Nature Reserve (Exeter EX4 1SD), en présence de Mme. arrêtedestalker, M. Emil ARLELT, M. arrêtedestalker, M. arrêtedestalker et Mme. arrêtedestalker. Benson a également filmé la scène depuis son portable, retransmise en direct sur son compte instagram, @harpersaysstuff. Alors que les témoins commençaient à mettre en place le décor pour la mise en scène de la vidéo, Mme. Benson a commencé à se comporter de manière “étrange” et “agressive”. À 3h du matin environ, après avoir commencé sa vidéo en direct, elle est montée sur un bûcher de fortune, préparé par ses amis qui avaient l’intention d’y brûler “des fleurs, des habits et des machins” (sic.). Juste avant de démarrer son “live”, Mme. Benson avait posté une texte s’apparentant à une lettre d'adieu, dans lequel elle expliquait son geste à venir et en imputait la cause au harcèlement moral dont elle souffrait, apparemment occasionné par les quatre témoins.
Pendant approximativement trente minutes, Mme. Benson s’est tenue sur le bûcher et s’est aspergée de carburant inflammable. Les quatres témoins n’ont pas réagi ; leurs réactions, enregistrées, semblent prouver qu’ils pensaient à un “prank” ou à une mise en scène. À 3h33, la victime s’est donné la mort. Malgré la réactivité de plusieurs internautes ayant alerté les secours dès le début de la vidéo, le lieu de l’acte n’a pas pu être déterminé à temps. Les experts estiment l’heure de la mort entre 3h40 et 3h50, soit sept à dix-sept minutes après son immolation. Les secours sont arrivés sur place à 4h12 du matin.

Interrogation des témoins : (...) M. Emil ARLERT est le dernier des six témoins à être interrogé, en raison de son hospitalisation du 21 juin au 25 juin. En raison de son état psychologique, jugé “vulnérable” par les experts, il est accompagné d’un psychiatre durant ses interrogatoires. Sa version ressemble à celles des autres témoins présents durant l’immolation de Mme. Benson ; cependant, il affirme avoir tenté de secourir la victime avant d’être brusquement retenu. Il refuse de nous dire qui (ou quoi) l’empêchait de porter assistance à Mme. Benson. De plus, cet élément semble être démenti par les autres témoignages et les faits filmés par l’appareil de la victime. (...)
M. Arlert, comme M. arrêtedestalker et Mme. arrêtedestalker, souligne que la victime semblait souffrir de troubles psychiatriques, qu’il ne nomme pas expressément. Selon lui, Mme. Benson était "irascible", “folle”, et pratiquait une sorte de “sorcellerie noire” à laquelle elle croyait fermement. (...) Lorsque nous l’interrogeons sur les violences psychologiques présumées dont aurait souffert Mme. Benson, il nie tout en bloc ; affirmation contredite, encore une fois, par les témoignages des autres témoins. Il admet cependant vers la fin de l’interrogatoire qu’il a “laissé les démons lui bouffer son  cœur” (sic.).
NB : Les experts accompagnant le témoin n’excluent pas que M. Arlert soit encore trop perturbé pour produire un témoignage sincère. Sa dernière phrase est un clair indicateur, selon eux, de sa fragilité psychologique.

Conclusion : La vidéo diffusée en direct sur le compte instagram de la victime met hors de cause les quatre témoins. S’ils ne peuvent pas être poursuivis pour homicide involontaire, les éléments à charge sont suffisants pour justifier des poursuites pour délit d’intrusion, non-assistance à personne en danger et violences morales ayant entraîné la mort sans intention de la donner.


Un jour le roi dans l’eau d’argent
Se noya puis la bouche ouverte
Il s’en revint en surnageant
Sur la rive dormir inerte
Face tournée au ciel changeant

La Chorée de Huntington.
Un trop joli nom pour une nécrose.
On lui annonce ça avec les mêmes mots dont on se servirait pour lui annoncer un ulcère. Peut-être que le médecin bégaie un peu, comme s’il se rendait compte de l’irrévérence de son ton. Alix ne lui en veut pas, il a déjà remarqué qu’il n’existe pas de mots pour décrire ces choses-là ; le vocabulaire est pudique, parfois. Le vocabulaire est violent, parfois. Ce n’est pas de la faute de ceux qui parlent, s’ils composent avec un outil défaillant.
Mais ce n’est pas de la faute de ceux qui encaissent, non plus.
Il bafouille, éperdu, qu’il n’a pas d’argent pour le traitement. “Il n’y en a pas.”
Et il demande, rassuré, qu’est-ce qu’il doit faire, pour aller mieux, au juste ? “Il n’y a rien à faire”.
Vingt ans. C’est la moyenne haute de l’espérance de vie quand on est atteint de la Chorée. Mais Alix ne devrait pas trop compter là-dessus, qu’on lui dit ; il souffre d’une forme juvénile tardive. La maladie a dû se déclarer vers ses quinze ans ; impossible de savoir l’âge exact. Impossible de savoir combien de temps il lui reste. Depuis qu’il est ado, il a des raideurs, des mouvements parfois un peu saccadés, c’est vrai. Lorsque les services sociaux l’ont sorti de chez Mama, on lui a conseillé de voir un médecin à ce propos, mais on ne s'inquiétait pas plus que ça.
Le médecin avait ri, et d’une tape sur l’épaule l’avait fait sortir du cabinet. C’est pas grand chose, ça, mon garçon. On n’est pas tous égaux au niveau moteur. Oh, il avait des patients plus sérieux qu’un gamin qui a deux mains gauches. Il ne s’inquiétait pas plus que ça.
Maintenant, on trouve le temps de s'inquiéter cependant. Parce que ses mains lui échappent carrément, parfois. Parce qu’il trébuche sur des choses qui n’existent pas. Parce qu’il sent parfois sa langue s’empâter dans sa bouche. Parce qu’il ne comprend pas pourquoi son corps semble ne plus vouloir l’écouter. Peut-être aurait-il préféré ne jamais comprendre. C’est avec une grimace abattue que le médecin continue ; “trente ans, peut-être. Je ne sais pas si vous pouvez prétendre dépasser ce cap, monsieur Arlert.”
Et c’est tout.
Sa ligne d’arrivée est plantée ; il peut la voir d’où il est.
Trente ans.
Trente ans.
T r e n t e  a n s
Est-ce que c’est un âge pour mourir ?
Est-ce que c’est un âge pour

balzolaire a écrit:

A tes méchantes blessures. cc jmapel nastasia g 22 an etg trouver le forum car googgle et mon amis ^^:3
non, sérieusement j'vous aime toujours plus fort les chats. j'peux jamais résister à l'envie de me dédoubler avec vous, laissez moi crever.  
kezako, ton perso. une des âmes liées de @yonah kahn.

Code:

 [u]gauge burek[/u]. ∴ @"alix d'arthez"
[u]livreur, passeur[/u] ∴ @"alix d'arthez"
[b]Quartier d'habitation :[/b] st sidwells.
[size=10][u]318.[/u] [b][I]alix d'arthez[/i][/b] ∴ appartement[/size]

(l'appartement est en coloc avec mikasa lpb si tu veux changer quoique ce soit fais toi plaiz t'es adminax avec les pouvoirs d'editax et tout