like glitter and gold ♔ leo

♔ il est dit que l'homme libre possède le temps, que l'homme qui maîtrise l'espace est simplement puissant. leofstan en a cyniquement conscience et s'y complait parfaitement, a choisi son camp. l'amertume citronnée sur le bout de la langue à l'idée d'y penser. parce que le british, c'est comme ça qu'il joue, comme ça qu'il a toujours posé ses pions sur l'échiquier géant qu'est la vie à ses yeux, d'où il calcule chacun de ses coups. il aime son statut intouchable, il est fou de sa personnalité lissée, amoureux de toute cette fausseté ; et c'est bien la seule chose dans sa vie qu'il est persuadé d'avoir réussi. son fucking boulot goldé après la chute du piédestal du paternel castrateur. alors, forcément, il le porte avec excès, avec égo, ce beau rôle d'opposant politique aux grands rêves sans vices, en apparence. tantôt adulé, tantôt exécré, il a la puissance de ne jamais laisser quiconque indifférent. beaucoup de soif de pouvoir où peu de place n'est laissée pour les sentiments et la bienséance lorsque l'animal politique sort ses griffes et ses crocs, part en chasse aux lingots et aux ragots. place méritée sur le trône de fer. le temps, il le fusille de jour en nuit, insomnie après insomnie, se perdant d'excès ténébreux, d’obsession malsaine pour le jeu de la vie.

♔ leo vit à st thomas dans les bras d'un éminent manoir qui surplombe l'océan. demeure étincelante, strass et paillettes obligent, le tout surfait et sur-mesure, calculé jusqu'au moindre coussin de satin. elle est extravagante de richesse et d'excessif absolu, parfaite sous tous ses attraits, elle plait : à l'image de son propriétaire. leofstan se souvient encore que les médias se déchainaient à l'époque de "l'arrivée imminente des héritiers sterling à exeter" alors que l'ainé n'avait qu'émis la simple hypothèse de s'y installer, quinze ans plus tôt, un soir lors d'un tv show sur les grands écrans britanniques. distrayants et prévisibles sont ces rapaces affamés de la presse, dont il fréquente étroitement les mêmes cercles. paradoxe risible qui dessine les fissures de sa vie. la réalité supernova, l'hypocrisie débectante dont il s'éprend jour après jour pour finir par avaler le venin de ses propres mensonges. souffle manquant, douleur qui lui prend à la gorge, lui serre le cœur, lorsque, parfois, ses soirs peuplés d'idées noires, il se retrouve seul face au néant.

♔ le politicien est un homme fortement élégant, attrayant, et malheureusement, il en a pleinement conscience et en joue donc fatalement énormément. grand, châtain, yeux lapis-lazuli, muscles légers, saillants, silhouette féline, charme délicieux, voix suave, jolis sourires et bonnes manières. en effet, comme l'exige le milieu social dans lequel il évolue et son éducation, il porte beaucoup d'attention à son apparence et tient à être présentable plus que de raison. impeccable, de la chevelure parfaitement peignée à la paire de richelieu soigneusement cirée. sa garde-robe se compose essentiellement de tenues dispendieuses d'homme d'affaires puissant dont le temps est inestimable. il semble pourtant tenter de cacher autre chose derrière cette façade, ce besoin de frôler la perfection, d'être désirable, de vouloir constamment contrôler tout jusqu'aux moindres détails. la faille du paraitre est invisible au commun des mortels. car aux yeux du monde, le sterling est une merveille.

♔ leofstan sterling n'est pas un brillant politicien par hasard. parfaitement délicieux en apparence, il a tout du golden boy, de la personnalité adulée et se sert de cette facilité à nouer des liens pour s'illustrer dans les événements mondains comme un véritable animal politique : cultivé, poli, affable, charmant et charmeur. au fond, il se moque ouvertement de ses interlocuteurs qui ne l'intéressent, pour la plupart, pas plus que son dernier repas. plutôt solitaire, il n'estime pas nécessairement ses pairs, même ceux qui atteignent avec difficulté son standing et ses exigences monstrueuses. il feint simplement le contraire pour servir au mieux ses intérêts, ceux des sterling et atteindre le but qu'il s'est fixé en entamant la conversation. derrière une hypocrisie latente, propre à son milieu, leo reste un homme droit et franc avec lui même, avec les citoyens britanniques également, du moins il le croit.


family is power : theodore, il n'est pas des leurs. l'hémoglobine cyan des sterling ne brûle pas dans ses veines. et pourtant. et pourtant cet homme est comme un grand frère pour leo. ils ont grandi ensemble, évolué côte à côte dans ce même milieu élitiste pavé d'or et de jeux malsains. rare amitié resplendissante de vérité au milieu de tous ces déchets de mensonges humains. leo et theo, c'est sincère, c'est fort. ils sont si soudés, et pourtant irrémédiablement opposés à bien des niveaux.

harlan, le cadet, quoi que leo en dise, représente beaucoup pour lui. il est non seulement son sang et le seul homme capable de lui tenir tête sans craindre des représailles dévastatrices, mais surtout un second excessivement efficace à la tâche. gérant des banques sterling à la droiture assez remarquable, quelque peu jaloux de la relation qu'entretiennent son frère et theo, c'est un sterling comme on en fait peu.

jessica, la frangine casse-coue avec laquelle il a fait toutes les crasses imaginables. il l'a entrainé dans les pires situations, en bon grand frère peu fréquentable qu'il était lors de ses années universitaires, mais lui a permis de rencontrer beaucoup de monde aussi. et malgré les années passées, la vie d'adulte et les obligations qui en découlent, ils ont tendance à encore se lancer dans les pires emmerdes (à l'échelle adulte), grands sourires aux lèvres.

kristen, petite dernière, agneau encerclée de loups. il fut proche d'elle, à leur jeune époque, et puis les choses ont évolué. l'idiote et sa tête dans les étoiles, ses rêves évasifs et sa naïveté déconcertante. il a préféré l'ignorer avec le temps, comme si elle ne faisait nullement partie de la lignée, finalement. et rien n'a tellement changé, c'est bien malheureux. mais il s'en veut.

lily, oh lily. qui est-elle, vraiment ? triste, peut-être, est le constat, mais son mari depuis vingt-et-une longues années ne saurait vous répondre sans finir par hausser les épaules et changer de sujet habilement. probablement parce qu'il n'a jamais tant cherché à le savoir. un désintérêt placide à son égard, et pourtant tout aussi violent dans ses silences trop lourds qu'il lui assène depuis toujours, au cœur de ses yeux de diaphane qui ne cherchent pas à croiser les siens, tant avides de son attention que c'en est devenu maladif. il ne cherche pas à comprendre ses tourments, parce que pour ça, il faudrait qu'il prenne le temps de la voir, telle qu'elle est. oh lily, lily est sublime, une véritable déesse des émotions à fleur de peau avec laquelle il apprécie passer d'agréables moments sous les draps de satin. mais rien de plus, il ne voit pas derrière. une poupée de cire fragile et gracieuse au regard qui chancèle, aux sourires qui s'évanouissent à la vue de l'homme qu'elle aime et qui ne la voit pas, ne la verra certainement jamais comme elle le voudrait. parce qu'elle est folle de s'être éprise de son bourreau, d'un homme d'affaire qui a, il y a longtemps déjà, scellé son cœur et son âme derrière les chaines de ses passions fulgurantes professionnelles. amoureux inconditionnel de sa carrière. un standing qu'elle n'atteindra jamais. seule consolation : personne ne le peut.

cameron, dorian, lysander et lucya. princes et princesses au grand avenir. progénitures élevées dans les jalons indécents de l'opulance, pour un jour aussi, devenir aussi puissants que le nom sterling les prédestinent. leo, il a beau être un grand homme d'affaire et un politicien persuasif remarquable, ce rôle de père, il ne sait nullement comment l'aborder, n'a jamais su, même après vingt ans. il n'a pas les bons mots, les bons gestes et... peut-être qu'il n'est tout simplement pas fait pour cela. c'est plus facile de raisonner avec fatalité, surtout dans un domaine qu'il ne maitrise pas. celui des sentiments. quand on a trop de mots, on ne sait plus parler simplement.

my story is made of glory :

1988, 10 ans, Londres.

Il régnait en ce gala de bienfaisance une ambiance qui valait bien plus que tout l'or du monde. Tant que demeurerait l'espoir en sa qualité d'ultime maitre des lieux dans la demeure surfaite des tempétueux Sterling. Tant que vivrait la solidarité des sangs des enfants, de ceux qui soutiendraient pour toujours la prospérité d'un amour soudé et centré sur chacun des membres honorés, uniquement. La définition même d'un empire conquérant et séditieux en son plus bel état. La seule chance de passer outre l'auteur sanglant, le parâtre désobligeant qui avait marqué de son nom au fer saignant les blessures de sa famille, et bien plus encore, celles de l'Angleterre. « Vous ressemblez tant à votre père, jeune homme. » Un sourire courtois abritant l’âpreté d'un jour s'aventurer dans les abimes de la liberté, de sauver des ruines son patronyme entaché. Le petit anglais aux boucles dorées et aux yeux d'azur. On pouvait croire à s'y méprendre, qu'il descendait directement d'une lignée d'anges tant son apparence attendrissait les orateurs les plus violents, ensorcelait les cœurs séquestrés au moindre regard et charmait les désaccords qui tombaient fous amoureux des compromis. Si jeune et il vivait déjà de mensonges, se nourrissait déjà d'ouragans. « N'est-ce pas, Petterson ? Vous verrez bientôt mon fils clamer son amour pour sa patrie là où est sa place, à mes côtés et ceux de sa fratrie. » roucoula mielleusement de ses airs désabusés caractéristiques, John Sterling, sous les yeux absents de Leo et ceux brillants d’intérêt de la bourgeoisie conservatrice. Qui parlait et qui écoutait ? Rien que le vent. Le vent et bientôt l'ouragan.

1999, 21 ans, Londres.

La déchéance du géniteur. John Sterling signait enfin son arrêt de mort. Leo avait tout fait, si jeune et déjà si prêt à enterrer l'homme qu'il avait toute son enfance exécré. Celui qui n'avait plus sa place au sommet des monts Sterling.

Ainsi, ce ne fut pas de son fait. Ce fut son choix, entier et réfléchi, pour avancer après la chute au palier du vertige. Alors si mariage devait être pour se créer de nouveaux alliés de choix, mariage serait. Et quitte à commencer une nouvelle vie, pourquoi pas l'écrire loin de Londres, loin du sillage parental. Loin de tout. Bientôt, ils partiraient. Mais, avant, Leo devait se fonder son nouveau peuple.

Le regard saphir du jeune homme élégamment apprêté se posa lentement sur l’anneau en or blanc qui ornait l’annulaire de sa main gauche et la fine ligne que formaient ses lèvres se contracta légèrement, seul signe de son mécontentement. Cela faisait plusieurs jours maintenant qu’il portait ce bijou à son doigt, pourtant sa présence lui était encore étrangère, anormale. Une chevalière de fiançailles. À cette simple pensée, l’agacement l’envahi et sa mâchoire se contracta. Ce lien serait l'occasion de créer une alliance profitable à son avenir. Pour se contenir, il lui fallait s'accrocher à cette certitude. « Leofstan, peut-on y aller ? » La douce voix de Lily retentit dans le silence de la pièce, le faisant sortir de ses sombres pensées. Droit en face de son miroir, il se tourna pour faire face à sa future femme dont la silhouette se découpait dans l’embrasure de la porte. Il ne fit aucun effort pour camoufler l'agacement qui se lisait clairement sur ses traits et ne lui accorda pas même un regard. Marchant immédiatement en direction de sa fiancée, sans un mot, il s'arrêta un instant près de la porte, et d'un geste élégant de la main, lui désigna la sortie. La laissant quitter la pièce avant lui, en toute galanterie, il vint finalement lui tendre son bras qu'elle s'appropria avec légèreté. Ce soir, les Sterling organisaient un dîner en l’honneur des fiançailles. Il se composa un visage de circonstance. Son air agacé disparut pour laisser place à une expression polie, souriante et assurée. Hypocrite. L'avenir se dessinait.

2004, 26 ans, Londres.

Les Sterling étaient restés alors que le père coulait sous les assauts juridiques et médiatiques, crus de son propre fils. Toute une fratrie retournée contre un seul et même homme. Entente collective et irrévocable. Aucune compassion, ou si peu. Et puis, il y eut le drame.

Ils avaient réussi. Enfin. Dernière route pour John direction la case prison. Son propre fils, ce traitre, lui avait poignardé le dos et avait regroupé la famille sur le projet. Une fin méritée. Un monstre remis à sa place, derrière les barreaux. « Tu es finis, John. » roucoula le fils, qui conduisait le bolide, emmenant de lui même son paternel au tribunal pour sa dernière sentence. Que de sadisme. Mérité. Absolument. Éperdument. La haine était si profonde qu'il lui était impossible de voir les traits tirés et la perte de poids flagrante qu'arborait l'ainé, assis à l'arrière. Silencieux.

Et puis la terre tourna à l'envers. Leo percuta un homme. Mort sur le coup. Ils étaient trois dans cette voiture. Lui, le parâtre et le garde du corps. C'est John Sterling qui prit les choses en mains, qui en profita pour imposer de nouveau, implacable, son autorité étouffante, se plaçant en maitre chanteur, faussement grand sauveur. C'est le garde du corps qui prit pour Leo. John régla tout. Le secret est lourd, encore à ce jour. La dette aussi.

2013, 35 ans, Exeter.

Leofstan avait changé. Drastiquement. Presque une décennie d'écoulées, et bien des ténèbres s'étaient épris du cœur du fils rebelle. Du jour au lendemain, sans expliquer explicitement à sa fratrie le pourquoi du comment, les chargent qu'asseillaient leur géniteur furent abandonnées. John n'avait plus aucun pouvoir sur les affaires familiales, mais n'irait pas en taule, pourrait profiter d'une retraite, nullement méritée, sur les plages des Bahamas. En huis clos, il en fut décidé ainsi.

Ils avaient changé de cocon. Exeter se trouva être plus tranquille que la Perfide Albion, mais bien plus sombre. De quoi attirer les travers obsessionnels du nouveau patriarche des Sterling. Leo devait briller, faire briller les siens, prouver que sans John, ils étaient grands, plus grands encore, plus fiers. Alors rien n'était hors de prix pour le bien des siens. Pas même sa sanité.

2020, 42 ans, Exeter.

— Et je n'ai pas le droit d'appeler mon fils, lui demander simplement de ses nouvelles ?
— Tu n'as jamais rien fait sans avoir quelque chose derrière la tête. J'ai tout mon temps.
— Le temps ? Le crois-tu vraiment ?... Pense-tu réellement que ta chère Angleterre t'attendra ? Que tes citoyens adulés ne verront pas l'ébène que tu caches désespérément derrière ce masque doré répugnant. Tu n'as jamais valu mieux que moi, fils. Tu es le même monstre, et au fond de toi, tu le sais.
— LA FERME. C'est terminé, tu m'entends ? On avait un pacte, tu devais disparaitre, tu ne devais plus jamais me contacter.
— Mais tu oublies que c'est moi qui décide, maintenant, Leo. Tu ne fais plus ce que tu veux... Bientôt, la partie reprendra et il te faudra te positionner, protéger ton jeu... protéger tes pions. Je te dirais quelles en sont les règles en temps voulu. À très bientôt, fils.
— Espèce d'enfoiré de...

Biiiip.

...

Leofstan ne raccrocha pas immédiatement, ne semblant même pas entendre le bruit mat qui transperçait le silence. Ambition raisonnée sous les rugissements d'un lion endormi. Vous laisseriez échapper votre chance par négligence ? Fouler l'anonymat. La stupéfiante distante. Et atteindre le sublime de l'excellence. Un objectif de bonne conscience. Pour ne pas sombrer. Pour garder sa place sur le trône, demeurer le roi sur l'échiquier.

Pour l'Angleterre. Pour les Sterling.

Il ne devait pas tomber.
Il ne devait pas perdre.

Pour lui. Pour elles et puis pour eux.

wolfy. a écrit:

A tes méchantes blessures. hello les loups, moi c'est lou, sans le p et sans les crocs    (c'était drôle dans ma tête, riez, ne serait-ce que par pitié svppp   ) irl je suis étudiante en lettres en plein décrochage scolaire (la bonne ambiance... je déconne je m'accroche rholalaaa   ). j'ai vraiment besoin d'écrire en ces temps compliqués, pour me changer les idées et faire des pauses pour ne pas étudier, alors quand j'ai vu votre bo bb, j'ai craqué pour vous ramener le mien  
kezako, ton perso. un inventé, mon leo.