(fb) world class hero (caméléo)

papa&daughter sterling / mars 2002

we move on from our unicorns, the ones that got away, but they are never fully gone, they are there, roaming in the grassy fields of our souls

les mimines qui s’agitent dans tous les sens, la tête brune qui guette la fenêtre comme un animal en cage. il faut que la maîtresse la rappelle à l’ordre plusieurs fois, mais petit oiseau n’aime pas rester en cage. pas lorsqu’elle sait ce qu’il va se passer ensuite. elle qui est d’ordinaire si sage, si responsable et bien élevée, celle qui va consoler le moindre chagrin plus vite que n’importe qui, semble incontrôlable durant ces minutes. il ne faut pas lui en vouloir, elle qui est si habituée à voir le minois de sa gouvernante, qui l’attend le regard sévère et le visage doux, avec un goûter, ou celui du chauffeur qui secoue la tête poliment en la voyant sortir, siat qui vient la chercher cet après midi. et le coloriage en face de son minois ne pourrait pas moins l’intéresser, pas quand son cher papa va venir la chercher.

elle essaie pourtant, de ne pas trop le montrer, de ne pas être trop impatiente, pour ne pas être déçue si cette fois encore il n’a pas su se libérer. elle sait mieux que faire des colères en public, ça ne lui apportera rien. son père est après tout président du monde -ou quelque chose de similaire. alors elle ne peut pas lui en vouloir quand il doit le sauver de la prochaine grande météorite. sans la casser bien évidemment, il la prendrait dans ses immenses mains pour la donner à des scientifiques qui l'étudieraient pour découvrir tous les secrets de l’univers. oui, c’est ça. c’est plus le genre de son cher papa, de sauver le monde et de toujours faire ce qui est juste. alors quand la cloche résonne, elle ne perd pas une minute avant de tout ranger avec soin, mais non sans hâte, dans son petit casier à son nom, d’attraper son manteau et de partir. à peine le temps d’articuler un au revoir maîtresse dans le vent qu’elle a déjà disparu.

elle veut voir son papa super héros, et peut-être même qu’ils iront boire un chocolat ensemble, dans ce petit salon de thé que mama affectionne tout particulièrement, ou alors ils rentreront et il la laissera dessiner sur un coin de feuille, calée sur ses genoux, en chuchotant des petites chansons que cameron tente d’apprendre par coeur.

(c) mars+prima luce
@Leofstan Sterling

“if only you knew. the sunlight shines a little brighter, the weight of the world's a little lighter, the stars lean in a little closer. all because of you.” &

Soleil, seul œil omniscient. Soleil omnipotent brûlant le cœur des promesses soufflées au creux d'une oreille toute douce. Celle de sa fille. La petite merveille, la première, la précieuse; Cameron. Le jeune père se souvint du tout premier regard comme si c'était hier. Le paraitre de la déception. Cela aurait été mieux, un garçon ? Non. Aucune importance. Aucun intérêt. C'était pour John, toujours pour lui. Pour ne pas qu'il sente la faille, pour ne pas qu'il s'immisce, pour ne pas qu'il brise les petits rires chantants et les sourires d'été de son enfant. Qu'il lui fasse du mal, à sa perle, d'une quelconque manière. Cameron, c'était dur comme prénom. Cameron, c'était fort, et probablement le haïrait elle à l'avenir pour ce choix. Mais c'était pour elle. Pour qu'elle s'agrippe de sa force soleil dont elle avait hérité si fabuleusement pour briller, toujours plus fort, toujours plus grande.

Alors il avait tout fait, tout organisé au millimètre près pour être présent à la sortie des classes. Pour une fois. Il essayait de trouver un moment, plusieurs, toujours quand il était question d'elle. Il voulait arriver à l'heure, qu'elle n'essuie pas une énième déception s'il se retrouvait occupé ailleurs, à gravir les monts de la gloire, plutôt qu'à lui tendre les bras.

Aujourd'hui, demain, toujours, elle serait sa plus belle gloire.

Il lui avait apporté un cadeau ce jour là. Tous les autres aussi, des sucreries, des jouets quelconques. Une manière de faire oublier son absence. C'était ridicule, mais il ne savait pas faire autrement. Et si elle lui en voulait ? Et si avec ses copains et copines de classe, elle réalisait que les autres papas étaient tellement mieux que le sien ? Non, il ne pouvait imaginer que ça n'arrive... Il espérait de tout cœur que jamais ça n'arrive. Alors quand il descendit de son bolide, il enfila ses lunettes et ignora superbement les nombreux regards tournés vers sa silhouette féline. Ses gardes du corps lui frayèrent un passage. Le lion venait retrouver la chaleur de sa jungle.

Enfin elle était là, à quelques mètres seulement, son petit cartable sur le dos, prête à illuminer ses pauvres jours. Et il ne put retenir un beau sourire au coin des lèvres alors qu'il abaissait ses lunettes pour voir sa fille venir vers lui d'un pas précipité. Il l'attrapa en vol, la calant doucement contre lui.

— Comment va mon petit soleil ? lui souffla-t-il dans un léger rire, ravi de voir l'excitation enfantine briller dans ses si jolis petits yeux.

Il la garda dans ses bras, n'allant saluer personne. Il n'était là que pour elle. Tout son attention lui appartenait.

— Tu as été sage aujourd'hui ? léger ton méfiant qui restait éternellement doux, sur le ton de la plaisanterie.

Sa fille était forcément la meilleure, la plus sage, la plus douce.

— Il est lourd ton cartable dis-moi, tu as du travailler dur.

Souffle léger alors que le père se tournait pour rejoindre la voiture, reposant sa fille sur le sol, mais gardant son cartable sur l'épaule. Il attrapa avec légèreté sa petite main dans la sienne, marchant côte à côte sur le trottoir délaissé par le peuple.

Le roi et la princesse.

(( @cameron sterling ))

code by solosands

papa&daughter sterling / mars 2002

we move on from our unicorns, the ones that got away, but they are never fully gone, they are there, roaming in the grassy fields of our souls

et puis elle le voit. son papa. son héros. le seul qui peut briller plus fort que les étoiles dans le ciel, le seul plus important que les météorites ou son petit frère -qui est encore un bébé et avec lequel elle joue avec la plus grande douceur, même si parfois elle aimerait que ce soit elle que sa maman prend dans ses bras. alors elle court vers lui, le plus vite possible avec ses nouvelles tennis toutes neuves qui lui permettent de courir plus vite que la lumière. elle se jette vers lui, dans ses bras grands ouverts, tandis qu’il l’attrape. il ne rate jamais. il la rattrape toujours. les bras rassurants de son père autour d’elle, elle ferme les yeux, un sourire se dessinant sur sa bouche minuscule. comme un chat qui prend le soleil, elle se laisse bercer par la voix grave de son père, se plaisant à juste l’écouter, calmement, toute l’adrénaline de l’attente se dissipant peu à peu.

elle aime aussi le fait que, contrairement aux domestiques qui viennent la chercher, ou même maman, il lui parle juste à elle, comme si elle était un genre de princesse, et que les autres ne méritaient pas leur attention. comme ça, ils ne passent pas mille années entières à juste attendre et discuter, tandis que cameron doit se tenir tranquilles et laisser les grandes personnes parler. avec son papa, elle est un peu comme une grande personne, de tout juste un mètre et quelques centimètres. alors, elle lui répond, ses petites mains qui volent, pour appuyer ses propos chaotiques d’enfant de trois ans.

“oui, j’ai été très sage, même si, même si tu sais, à la fin c’était dur parce que je voulais très fort te voir parce que, tu sais à l’école, on lit l’histoire de la maison, et je pensais à la maison, et au fait que tu travaillais, et que tu avais pas de câlins, et ça c’est très triste,et que, et que en rentrant je pourrais faire du travail avec toi, parce que c’est important,et tu peux pas tout faire, et on a appris les chiffres hier-” ou plutôt le mois dernier, “et du coup je peux aider avec les travails de chiffres, c’est facile !”

logorrhée infantile, partant parfois dans tous les sens, mais toujours moins grave que chez les autres enfants. cameron est intelligente, elle est le moteur de la classe, mais elle n’aime pas ça, elle n’aime pas qu’on compte sur elle, et parfois elle devient méchante avec les autres lorsqu’ils l’énervent ou qu’ils disent des choses méchantes sur son papa. ils lui disent que c’est pas normal qu’il soit jamais à la sortie et que c’est une menteuse et qu’elle a pas vraiment de père. c’est faux. il est le plus important de sa vie d’enfant.

son visage se fend d’un sourire et de grands yeux de biche, qu’elle lance vers leo, sûre de pouvoir l’avoir au jeu de l’enfant adorable.

“mon papa d’amour? est-ce que, est-ce que tu as les sous pour un petit cadeau? parce que, la dernière fois, la domestique elle a dit tu avais oublié le doudou que je t’avais demandé, et je me demandais si c’était possible ? si ça l’est pas je comprends.”

(c) mars+prima luce
@Leofstan Sterling

“if only you knew. the sunlight shines a little brighter, the weight of the world's a little lighter, the stars lean in a little closer. all because of you.” &

Leofstan a vingt-et-un ans ; il apprend l’angoisse alors que sa fille vient au monde.

Il voulait un garçon, lui, pour faire taire John, pour passer à autre chose, pour que ce soit plus facile.... une fille, il ne sait pas quoi en faire, il aura peur de la casser en l’effleurant, qu'elle se brise sous le poids des vérités de sa dynastie. Et il ne veut pas de ça. Pas de cette crainte là.

Pas de la fierté d'une petite princesse fustigée pour tout l'or d'un royaume éventré.

Avec un garçon, il sait que ce serait plus facile. De se projeter en lui, d'être ainsi plus dur, d'avoir moins de regrets, d'être sûr. De rater, mais de le savoir à l'avance; que ça ne blesse pas plus profond que le poignard dans le cœur d'un petit prince au sourire figé qui saura aller et régner, et s'en reforger un dans le titane de sa rage. D'échouer tandis que lui réussira. Une certitude, un soulagement. Et c'est peut-être égoïste. Et c'est peut-être la seule solution. Rien de tout ça.

Lorsqu’il entre de nouveau dans la chambre, Leofstan croise le regard (épuisé, mais plus heureux qu’il ne l’a jamais vu) de sa femme ; elle lui adresse un signe de tête, et il s’approche du berceau d’un pas hésitant. Il regarde ce minuscule bébé, dont les minuscules mains sont fermées en minuscules poings. Elle a l’air si fragile qu'il souffle pour lui même; ne voyant plus rien ni personne d'autre dans cette pièce que cette petite figurine de chair et de sang. Le sien. Et il sent l’angoisse déferler à nouveau, serrer sa gorge de terreur; lui ravaler ce sourire qui s'apprête à naître. Il voit le visage horrifique d'un géniteur tourmenteur et craint se confondre en lui dans le miroir, prendre sa place, prendre ses vérités, prendre cet héritage nécrosé. Le cœur de silence perd un battement. Un clignement et les yeux clos. Le Soleil qui s'efface, tout à coup. Et sur l'instant, il aimerait bien avoir le courage indécent de fuir comme un lâche. De se retourner après l'avoir tout juste considérée. D'être le meilleur père qu'il puisse être; celui qui ne serait pas... ?

Mais elle semble s’éveiller soudain, ses yeux s’ouvrent et le trouvent. Et dans la dualité de ces deux grandes soucoupes chocolats, se battent déjà fièrement des siamoises assoiffées de lumière, l'une a bu la lune et l'autre le soleil. Son existence bascule : car sa fille lui sourit, et pousse un minuscule rugissement. Leofstan ouvre de grands yeux émerveillés, et la prend dans ses bras avec toute la délicatesse du monde. (le visage éclairé d’un bonheur qu’il ne pensait pas possible) ; une certitude s’est faite limpide.

C’est son petit soleil.

Et il jure sur sa vie, de protéger ses amours et ses peines, contre tous les cotons du ciel.

♛♔♛♔

Au sourire de sa gloire, au rire de sa fille;

Le roi sourit aux déclarations de son héritière et hoche doucement la tête pour lui faire comprendre qu'il boit chacune de ses paroles, un petit sourire mi-amusé mi-attendri au bord des lèvres. Le téléphone sonna un petit instant mais il ne le considéra pas une seconde, le regard fixé sur la petite chevelure brune ondulant à chacun de ses petits pas, et de ses grands gestes presque assurés.

— Mais je suis là maintenant, j'ai terminé tout mon travail pour te voir. Pour être avec toi. Alors dis-moi, tu veux rentrer tout de suite au manoir ou qu'on aille profiter un peu de ton soleil avant ? La mer ? Le parc ? Tout ce que tu voudras, c'est toi qui choisis, je nous emmène avec ton carrosse. qu'il déclara d'un petit ton joueur tout en lui ouvrant la portière arrière et lui présentant sa main pour grimper.

Et les parolent qui suivirent le prirent à l'âme. Il ne sut pas dire si c'étaient les mots en eux-mêmes. Les reproches inconscients qui planaient sur sa couronne. Ou le jeu de la bouille angélique et des yeux irrésistibles de chaton savamment joué par sa petite comédienne préférée. Quoi qu'il en fut; Leofstan se contenta de rire et de rajuster ses lunettes de soleil. Contenance d'un père qui ne souhaitait pas tant fondre au cœur du soleil d'une héritière déjà bien choyée. C'était peine perdue.

— La domestique dit bien ce qu'elle veut, c'est plus compliqué que ça. Je ne t'oublie jamais, et tu le sais, ça ? qu'il se surprit à demander. (pour se rassurer?) Le ton un peu plus dur qu'il n'aurait souhaité, il détourna son attention de sa fille pour la première fois.

Les sourcils se froncèrent imperceptiblement et puis Leo se redressa, la main calée contre la portière, le port altier; princier. De l'autre il fit un signe à l'un de ses hommes de lui apporter un paquet cadeau aux couleurs d'or et d'argent dans le fond du coffre qu'il recueilli d'une main délicate et déposa sur les petits genoux de sa fille.

— Il t'attendait, j'ai pris soin de lui. J'ai eu un petit contretemps, mais, j'espère que, qu'il......... Bon, tu t'attaches, et on y va ? qu'il se reprit dans un raclement de gorge, plus assuré.

Sourire doré. Et espoirs sublimés. Pour le sourire de sa gloire et le rire de sa fille.

(( @cameron sterling ))

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