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winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo ))


all monsters are human. :: Worldwide :: other forms. :: Les flashbacks.
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Leofstan Sterling
while she waltzes with ghosts
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Leofstan Sterling
∴ Pseudo : lou, wolfy
∴ Faceclaim : jude law
∴ Merci à : furelise (ava), astra (signa)
∴ Dédoublement(s) : le fils de personne (aurèle delambre), le teubax du scooby gang (mike joker) & le dieu de tous les dieux (kolsten darkleaf)
∴ Âge : quarante-deux éclats embrumeurs de mensonges et de torpeurs.
∴ Mood : winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) Ktrj
∴ Pronom inrp : he, him
∴ Occupation : illustre politicien au masque parfait, parfaitement vicié, homme d'affaires corrompu et gérant des fortunes sterling.
∴ A Exeter depuis : 2004
∴ Statut : le filet d'or massif qui entoure son annulaire le lie à cette poupée mélancolique qu'il regarde à peine. oh darling, what have i done to you ?
∴ Géolocalisation : occupé à briller ça et là, à mentir et jouer ses cartes. ou peut-être prend-il un instant du temps qu'il n'a pas pour boire un verre avec laf, entre deux réunions et un meeting.
∴ Vice : l'argent, le sexe et le pouvoir. les trois grands piliers de la réussite.
∴ Free land :
winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) 6de9

m o o d b o a r d

he wanted to care, he wanted to care so
badly, but there was this gap between
what he felt and what he wanted to feel,
a space where something important had
been carved out.


winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) Thumb-1920-981429

there is no time to be soft
no time to care about anything
no time to listen, no time to see,

then there comes the time of time, we'll see.


winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) Tumblr_n1fbueosSM1qz9a43o1_1280

∴ Triggers, refuse de jouer : viol, racisme, maltraitance animale, pédophilie.
∴ Triggers Warnings : capitalisme sous son état le plus écoeurant, bien des formes d'addictions, ascendant social et psychologique, famille élitiste désenchantée, la sentence de l'ignorance, maltraitance psychologique, l'obsession d'albion, trouble de la personnalité.
∴ Présentation : like glitter and gold
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elea un, deux
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MessageSujet: winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) EmptyMar 16 Fév - 22:18


“i don't need nobody to shine like the king i was always meant to be. you'll never be the exception.” &

Octobre 2020,
Cabinet ministériel Sterling,
9h51


Les rétines dans la brume, le penseur de la clairvoyance. Leofstan nous honorait de son hypnotique luminescence. Éblouissante de toutes parts. Son absence démesurée. La tête passablement lourde, le cœur pas peu fier, armé de glace, de ténèbres et de fer. Hier, une émergence d'ombres sous la coupe des orages et de l'incertitude. Aujourd’hui, la voix s’encombrait de croix et les yeux se voilaient de mensonges insalubres. Il y avait ces instants où l'obstination de la bonne conscience ne suffisait pas. Il y avait ces moments où l'usurpateur au courage de lion laissait place à la gazelle fuyant pour sa vie, couarde et déboussolée. Telle une proie fragile fléchissant sous le poids de la loi du plus fort, le politicien avait dégagé salement la dernière gamine supposée l'assister, comme à chaque fois. Il ne savait plus faire que ça. Saboter jusqu'à son propre avenir, tout ça pour le prix indécent d'un orgueil démesuré ? Peut-être était-ce encore plus profond que ça. L'amour de sa solitude prônée comme l'étendard de tous ses grands airs. Seul contre tous. Se battre seul. Vaincre seul. Besoin de personne. Depuis le sommet de l'ataraxie céleste, à admirer son bon pays. Tout là-haut, à tout faire pour mieux l'aimer par le mensonge, mieux le soigner par les poings, et mieux l'aider par la trahison. Foncer tête baissée, âme viciée, dans les noirceurs qui creusaient ses propres fissures. Il en était persuadé, ou du moins s'en était persuader : de la douleur naitrait la grandeur. Un beau jour. Vous verrez.

Paradoxes infinis. Leofstan Sterling n'était pas un homme facile à cerner. Il changeait de comportement comme de sourires : un instant il paraissait agréable et prêt à monts et merveilles pour jouer franc jeu et cartes sur table avec vous; l'autre, il crachait sans remords sur les gueux et les braves de ce monde pour s'allier de corruption avec les pirates des bas-fonds. La sincérité était un poison dangereux, le meilleur antidote restait encore d'éviter le plus possible de la frôler. Technique de lâche ? Non, de sécurité. Alors le devoir reprenait le dessus sur le cœur, parfois même sur la raison qui devait bien avoir une part de bien dans ses regards supérieurs... au fond de la petite lueur lumineuse de ses lapis-lazuli. L'horloge tournait à l'envers et l'on ignorait quel véritable masque la coqueluche des hautes sphères adulait le plus, quel était celui qui le définissait, toutes paillettes d'éloquence mises à part. Très certainement aucun. Mais c'était là tout l'art d'être né comédien. Se perdre dans les mots, négliger les maux, s'embaumer de joyaux, raviver le Beau. Le faux. Ou peut-être était-ce là l’œuvre macabre de sa soif intarissable de Contrôle à travers toutes les duplicités de la perfection.

Mais au bout du compte, peu importait les véritables raisons de la déraison Sterling. Personne n'avait eu le bonheur malheur d'approcher suffisamment le palpitant ébène pour ne serait-ce qu'imaginer l'existence de quelque chose de plus tendre dans tout cet amas supernova de violence élitiste.

...

Dans l'intimité de sa voiture de luxe, Leofstan se grilla une clope et expulsa un long soupir de soulagement à la première bouffée de nicotine. Non pas par dépendance, il ne faisait pas dans cette toxicité-là (ou si peu), mais par lâcher-prise. Certains relâchaient la pression en tapant dans un ballon ou dans les gueules moins bien loties, lui se contentait de plaisir plus raffinés. Les courbes féminines et illicites, la stratégie d'une partie d'échecs politique, la douce excitation d'une manche de poker rondement menée... et la clope. L'empoisonnement volontaire. Au volant d'un bolide qu'il venait de garer non loin de son cabinet ministériel, le démocrate était concentré sur des écrits. Pourtant, il était inutile de le nier, il était diablement tendu depuis que son géniteur sanglant, fantôme du passé accablant, l'avait recontacté. Son entourage pouvait largement en témoigner. Plus impatient qu'il ne l'était déjà, exigeant, impitoyable, à en surexploiter ses sous-fifres jusqu'à leur dernière goutte de vigueur. La morsure singulière du conservatisme et la silhouette du patriarche désarticulée au sourire carnassier tatouée contre ses rétines, Leo se tuait jour après jour au combat pour ne pas craquer et commettre un nouveau meurtre inopportun. Actuellement, il consultait des notes confidentielles... celles d'une future audition de George Lawford à la chambre des Lords. Un fin sourire mesquin se faufila au bord de ses lèvres alors qu'il s'imaginait déjà la tête déconfite qu'afficherait son partenaire, Theo, lorsqu'il lui en parlerait.

Sur ces pensées distrayantes, il quitta enfin son amante à la carrosserie argent étincelant pour venir déposer ses clés dans le creux des mains d'un jeune homme qui avait accouru à sa suite dès sa sortie du véhicule. Tout son petit peuple s'ameuta pour l'entourer d'une protection rapprochée qui ne lui servirait que le temps de quelques pas, le temps de rejoindre les portes de l'immense building, d'où Theodore menait actuellement un séminaire en rapport à ses projets associatifs. À l'accueil, des secrétaires et autres assistantes de ses collaborateurs tentèrent de lui toucher deux mots, mais il n'avait pas leur temps. Une fois de plus. Cependant, en bon charmeur de ces dames, il leur offrit de ces sourires éclatants dont elles raffolaient toutes. Enfin, il se hâta de prendre l'ascenseur pour rejoindre l'étage de ses propres bureaux, et celui de sa dernière attachée parlementaire en titre à qui il comptait retirer un dossier ou deux avant de l'abandonner de nouveau... mais ne la trouva nulle part. Putain. Il y avait pourtant bel et bien quelqu'un dans ce bureau désordonné, un vieil homme de ménage avec une moustache hideuse et un air hagard. Nuisible inintéressant. Leo soupira et lui accorda un bref regard, dédaigneux.

— Où est la rouquine insupportable qui traine ici habituellement ?!

Demande autoritaire. L'agacement se lisait très clairement sur les traits du politicien si lisse en dehors de ces murs si intimes, témoins de tant d’hypocrisie que c'en deviendrait écœurant pour le commun des mortels, naïf petit citoyen. L'inconnu dont tout le monde se foutait l'existence (surtout Leo), sursauta légèrement de panique. Le balais et tout son matériel à terre, et toujours cet air crétin en pleine face...

— Hein ?... je... qui ça ? Elle vient de partir pour de bon, la dame.... Je crois. Je m'excuse monsieur Sterling, mais je suis nouveau et je n'ai aucune idée du...

Soupir las et yeux rejoignent le ciel. Théâtre Sterling n'accueille pas les mauvais acteurs, alors quand il s'agit de simples figurants ?... Ne rêvez pas trop grand.

— Bon, fermez-là, ramassez vos merdes et dégagez le plancher.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Et maintenant ? Theo allait bien finir par se lasser et le lâcher avec ce bras droit qu'il voulait à tout prix lui coller de force aux richelieus si bien cirées. Il excellait très bien tout seul. Forcément.

— Monsieur Sterling ? Votre rendez-vous de 10h, mademoiselle Eleanora Calista ci-présente, vous attend depuis une heure. En apprenant que vous étiez rentré, je me suis permise de la guider jusqu'à vous. Monsieur Marshall a déclaré que vous étiez sûrement en affaire très urgente à Londres, mais vu que vous ne suivez pas votre emploi du temps, je pensais que...

Patience malveillante qui, chez un homme tel que Leofstan, ne présageait rarement quelque chose d'innocent ou de bon. Il balaya tout cet inintéressant discours narré par cette voix guindée d'un geste désabusé ; mains enfouies dans les poches et œillade furtive vers la montre hors de prix. Décidément, ils étaient tous payés à user son énergie, c'était définitif.

— JE pensais que vous vous étiez enfin tirée, vous, pour commencer ?

Le maitre des lieux s'était à peine retourné - armé de sa nonchalance condescendante typique -, qu'il faisait maintenant face à deux jeunes femmes totalement méconnues de ses rétines, dont une blonde à qui il n'accorda pas même un regard ni une micro-seconde de réflexion. Deux têtes qu'il oublierait à la seconde où il aurait passé la porte, alors pourquoi prendre cette peine si coûteuse ?

Il avait imaginé que c'était l'autre cruche qui finalement avait eu un regain du courage qu'elle n'avait pas pour continuer de bosser avec lui avant le suicide psychologique. Mais non. C'était là la voix passablement stressée d'une personne sans importance, une de plus dans son sillage, une des nanas de l'accueil à en juger par son accoutrement et son insigne insignifiant... de celles qui le gonflaient à toujours vouloir le suivre à distance. Ordres de Theo. De circonstance. De toute façon, quand quelque chose le contrariait, c'était souvent l'orchestre bienfaiteur qui en était l'auteur ces derniers temps.

La scène finit néanmoins par se dessiner plus clairement, avec toujours autant de désintérêt, dans son esprit, et il se contenta de hausser un sourcil, dubitatif, face au nouveau mouton envoyé entre les pattes du grand méchant loup. Une blonde qui rejoindrait bientôt la rouquine, et la brune avant elles et... La partie d'échec sans fin.

Enfin, il daignait la toiser de toute sa hauteur, de sa sainte supériorité. Magnétisme flagrant du grand juge. Quelque chose se produisit. Quelque chose de puissant, d'étrange. On le frappa de plein fouet, mais rien ne transperça ses abysses indéchiffrables. Il y avait ce petit quelque chose en plus chez elle qui le marqua immédiatement... et, forcément, ne lui plut pas le moins du monde. Une femme pour qui il porterait ne serait-ce qu'un peu d’intérêt ? À part sa sœur cadette, Jess, aucune n'avait ce privilège. Alors certainement pas une parfaite nobody qui disparaitrait aussi rapidement que ses prédécesseurs. Une micro-expression s'échappa du visage concentré, intense du Sterling. Le dédain, parfait masque choisi pour l'instant.

Il reporta son attention, bien qu'éphémère, sur l'autre bout de jeune femme.

— Bien, vous l'avez guidé jusqu'à moi, et donc.... Que faites-vous encore là exactement ? Je vais me charger d'accueillir mademoiselle Calista comme il se doit. Vous, retournez d'où vous venez et restez-y pour de bon, par pitié... Pourquoi est-ce si compliqué de voir les gens travailler sur ce pourquoi on les paie ?

La dernière remarque n'attendait aucune réponse, de toute évidence, et sur ces paroles princières passablement irritées, la petite jeune femme offrit un maigre sourire à Eleanora, avant de s'en aller au pas de course.

...

Un jeu de courte durée s'installa alors qu'ils étaient tous les deux pour la première fois. Il entra de nouveau dans le bureau qu'il avait à peine pu quitter avec l'assaut féminin. Celui ayant accueilli de nombreuses petites sottes avant la nouvelle incompétente à venir. Une fois dans le dit-lieu, il se retourna vivement, observa vaguement la jeune femme se trouvant dès à présent dans son nouveau chez elle. Lieu dénué de toute appartenance, tout sonnait le chic et la brillance. Une pièce très éclairée avec une baie vitrée donnant sur les buildings voisins, ceux tenus par Harlan; les banques Sterling. Le bureau était jonché de papiers divers et variés, de dossiers incomplets et d'un désordre complet dans sa globalité. Preuves que ses anciens toutous n'étaient que des bons à rien. En face, on pouvait apercevoir son propre bureau. Salle du trône où siégeait le roi... si peu souvent, finalement, tant il était appelé aux quatre coins du pays.

— Vous voilà chez vous.

Moquerie subtile mais flagrante, n'attendant en réalité que le moment où il la laisserait seule dans cette immense pièce sans âme. D'un coup, il se rapprocha de la belle, tel le lion qui se mouvait vers la gazelle, et capta son regard. Le sien étant aussi impitoyable et sûr que ses futures paroles.

— Écoutez-moi très attentivement, car je ne me répéterais pas. Je vais être très direct avec vous : vous n'essaierez pas de vous imposer, encore moins de m'approcher, de me proposer des idées ou que sais-je encore de passablement stupide vous viendrait à l'esprit... ça ne m'intéresse pas. Vous perdriez votre temps et principalement le mien. Je n'ai pas demandé vos services, mais je vais devoir en faire usage. À partir de maintenant, je veux que vous soyez disponible, je veux pouvoir vous contacter à toute heure, je dois pouvoir vous faire confiance à cent pourcent. Je vise l'excellence, je n'attends pas de vous un travail pitoyablement correct ou acceptable. La médiocrité ne m'intéresse pas. Vous serez amenée à me faire des comptes rendus sur les activités de nos adversaires tout comme à me conseiller sur un simple costume ou à m'apporter un vulgaire dossier situé à l'autre bout du continent.

Il s'éloigna d'un pas, un souffle mortifère d'un accueil plus que malvenu s'était éprit de l'aura auparavant neutre de la pièce. Comme une barrière érigée en quelques phrases seulement, pour séparer le grandiose du patron de l'indifférence flagrante pour l'attachée parlementaire. Injustice pour les autres. Juste retour des choses pour Leo.

— Vous êtes là, eh bien soit. Faites comme si je ne l'étais pas. L'Angleterre n'attend peut-être pas, mais, vous, si. Bonne journée mademoiselle Calista.

Il ne restait plus qu'à l'homme doré de prendre la porte sans ne jamais se retourner. Rejoindre son palais, délaisser, au dessous de tous, le peuple malade, jamais content, en la représentation de sa nouvelle assistante absolument innocente de tout méfait (pour le moment).

Le Roi ne voyait rien du malêtre de ses pairs, n'avait nullement besoin d'un nouveau fou dans sa cour. Alors il alla conquérir. Seul. C'était encore ce qu'il faisait de mieux.
 
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Eleanora Calista
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Eleanora Calista
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∴ Occupation : attachée parlementaire pour le célèbre (tyran) leofstan sterling.
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MessageSujet: Re: winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) EmptyDim 28 Fév - 1:18


darkness calls out for a guiding light.
could you be the one? ༄


La flamme incandescente tapie au fond des yeux, la vive colère dissimulée derrière l’expression faussement composée et respectueuse. Cette sensation viscérale qui habitait Eleanora depuis la naissance l’avait portée si loin de ses quartiers populaires. Elle s’y accrochait comme un naufragé à son radeau. Se nourrissait de cette foi inépuisable, féroce et pourtant si pure: la foi en un avenir meilleur.

Elle prenait son mal en patience, la belle. S’accrochait à ces espoirs de révoltée. Les idéaux qui la consumaient corps et âme, bien plus forts que tout lien qu’elle pourrait jamais tisser, en valaient la peine. Et si l’homme qui avait éveillé en elle une si profonde tendresse pendant tant d’années n’était pas parvenu à l’apaiser, personne ne le pourrait. Le coeur débordant pour les injustices, s’enflammant vite, si vite, et se révélant impossible à apprivoiser. Cette fusion tant attendue avec un autre être ne lui semblait pas une fin en soi. Eleanora Calista le sentait comme gravé au tréfonds de son âme. Elle était de ces esprits destinés à vouer leur vie à autrui sans rien espérer en retour, dans le vain espoir de désintégrer une sphère politique gangrenée par la corruption.

***

En cette douce matinée d’automne, c’était d’une démarche résolue qu’Elea s’était élancée vers son nouveau défi. Un défi dans lequel elle fondait tous ses espoirs les plus insensés. Ce n’était qu’une fois aux portes de cet immense building immaculé qu’elle avait réellement prit conscience de sa nouvelle réalité. Dans quelques minutes, elle se retrouverait dans la même pièce que celui dont elle avait si avidement suivi l’illustre parcours. Pendant des années, elle avait dévoré chacun de ses discours, chacun de ses débats. Oui, elle l’avait si ardemment admiré, cet héritier prodige. Leofstan Sterling, cet être à l’ambition sans limite portée par l’amour de son pays. Un amour qui lui faisait rêver aux mille et une possibilités pour le futur des anglais.

Sourire éblouissant et aura hypersociable, la jolie brune Hailey avait volé jusqu’à Elea dès qu’elle l’avait aperçu. Il s’agissait de la secrétaire de l’accueil rencontrée le jour de l’entretien d’Elea, conclu non pas avec le principal concerné, mais avec son associé, Theodore Marshall. Hailey se fit une joie de présenter Elea aux autres employés. Plus d’une fois, des regards emplis d’une sincère compassion étaient destinés à la jolie blonde. Sa curiosité se retrouva piquée au vif par ce manège. Les politiciens étaient connus pour leur mauvais caractère, ce ne pouvait cependant pas être pire que ceux supportés depuis tant d’années. Plus d’une fois on interrogea Hailey au sujet de Maggie, la petite rousse qui occupait précédemment le poste d’Elea. Un profond malaise s’emparait alors immanquablement de la jolie Hailey.

- Oh, elle avait besoin de repos voilà tout. Eleanora va prendre le relais.

Dans le langage assistante, comprenez que la chère Maggie avait volé en éclat sous la pression, se cachant présentement sous sa couette avec un pot de glace et regrettant amèrement sa venue dans ce monde abominable. Les minutes s’épaississaient et Leofstan Sterling n’avait toujours pas daigné les honorer de sa vénérable présence. Elea eu tout le loisir d’effectuer les diverses tâches administratives d’usage. Au moment où elle revenait du service des badges, c’est une Hailey anormalement anxieuse qui lui sauta à la gorge dès sa sortie des ascenseurs.

- Eleanora ! Monsieur Sterling vient d’arriver. Je ne l’attendais plus ! Suis-moi.

Sur le chemin les menant jusqu’au maître des lieux, une scène étonnante se matérialisa sous leurs yeux : un vieil homme, balais à la main, fuyant à toutes jambes ce qui semblait s’apparenter à un terrible danger. Déconcertée, Elea leva un sourcil interrogateur à l’attention de Hailey. Pour toute réponse, la jolie brune lui offrit un maigre sourire qui n’atteignit pas ses yeux, avant de s’adresser à un homme se tenant à quelque pas devant elles.

Sa tirade se retrouva cependant bien vite amputée par le ton péremptoire de son interlocuteur. Elea en resta un moment interdite. Ce timbre de voix terriblement familier tranchait tellement avec celui qu’elle avait l’habitude d’entendre derrière son écran de télévision. Il n’y avait pourtant aucune doute sur l'identité de son propriétaire. Elle en reçu la muette confirmation lorsque l’homme devant elles daigna finalement se retourner pour leur faire face. Portant une expression qu’elle ne lui avait jamais vu, on était à mille lieux du sourire communicatif et de la finesse oratoire auxquels les anglais étaient accoutumés. Le degré de véhémence de Leofstan Sterling envers ses subalternes semblait s'élever au-delà de l’imaginable. Dire qu’Elea était sous le choc serait un doux euphémisme. La débandade du vieil homme prit subitement tout son sens. La jeune femme sentait s’insinuer en elle une profonde compassion envers la pauvre Maggie et son pot de glace.

C’est à ce moment précis que le regard de son nouveau tyran accrocha le sien, mettant un terme net à tout chemin de pensée. Pendant le bref instant que dura cet échange silencieux, elle perdit toute conscience de leur environnement immédiat. Une sensation puissante, pressante, déconcertante s’était emparée de son être. Etait-ce l’effet ressenti lorsque l’on rencontrait finalement la personne que l’on avait suivi avec fascination pendant tant d’années ? Mais à peine le temps de s’y attarder, l’instant fut aussi bref que l'attention que lui porta le responsable de son trouble. Elea s’efforça de reprendre contenance et s’exprima aussi décemment que possible.

- Enchantée, monsieur Sterling.

Sa précieuse alliée, seul rempart subsistant encore entre eux, se retrouva bien vite expulsé d’où elle venait, abandonna Elea à son sort. Une sombre tempête s’annonçait, dont les prémices flottaient d’or et déjà dans l’air ambiant. Bordel, Calista, dans quoi t’étais-tu encore fourrée ?

***

Une abominable scène de crime. Un chaos le plus total. Les doigts d’Elea frémissaient déjà sous la furieuse compulsion d’agir face au champ de bataille que constituait son bureau. Telle une proie, la jeune femme gardait un oeil averti sur le danger que constituait son prédateur. Elle avait subtilement conservé un périmètre de sécurité entre eux. Malgré toutes ses précautions, il réussit à la prendre par surprise en envahissant furtivement son espace vital, rivant son regard au sein. Cette proximité inattendue devint le cadet de ses soucis devant l’urgence du discours qui la criblait de toute part. Un assaut impitoyable qui lui fit cependant l’effet d’une proclamation mainte fois répété, d’un véritable mantra. A l’évidence, elle était loin d’être la première à en subir l’impact. Et sans l’ombre d’un doute, loin d’en être la dernière malheureuse victime. La tête haute, Elea se contenta de hocher la tête, se promettant intimement de rester en permanence sur ses gardes face à ce tempérament aussi infernal qu’imprévisible. Le temps des biches effarouchées était révolu. Elle osa malgré tout lui glisser quelques mots avant qu’il n'ait passé la porte, déterminé qu'il était à d'ores et déjà oublier l'existence d'Elea.

- Monsieur Sterling, j’ai juste ici le discours diffusé hier soir par le parti conservateur, je vous l’envoie tout de suite !

Elle s’était démenée jours et nuits à décortiquer les débats de tous les adversaires de son nouveau tyran, prête à l’impossible pour mériter l’opportunité qui lui était présentée. Se mordillant nerveusement la lèvre inférieure, elle parvint finalement à retrouver l’ordinateur de sa prédécesseur, enfoui sous la prodigieuse montagne de dossiers qui la narguait sournoisement.

La violence inouïe de l’accueil qui lui avait été réservé n’avait en rien tari ses idéaux inébranlables. Son nouveau patron n’était pas le premier dont la véhémence avait menacé de réduire ses espoirs à néant. Quels que soient ses préjugés à son encontre, elle foncerait tête baissée, déterminée à prouver son potentiel. Et quand bien même Leofstan Sterling s’avérait incapable de la supporter ? Peu importe, son combat était le seul objectif qui présentait une réelle importance… n’est-ce pas ?


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MessageSujet: Re: winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) winter hell is standing in place at midnight, on a cold frozen throne, with little moonlight (( eleo )) EmptyDim 28 Fév - 1:23


“i don't need nobody to shine like the king i was always meant to be. you'll never be the exception.” &

Le silence après la sentence. Tentative vaine de contenance, de défense de la biche ensanglantée. Mais il n'entendit rien que des murmures lointains dans son dos. Vagues, inintéressants. Le Puissant s'était déjà empressé de retrouver les importants dont elle ne faisait, tout naturellement, pas partie. Le silence après la violence. La claque vicieuse métaphorique qu'il venait d'assener contre la délicate peau laiteuse de cette naïve nouvelle petite créature, demoiselle Calista; et bientôt le voile des ténèbres l'emporterait loin de lui et de son palais doré. Une question de jours, de semaines ou de quelques mois, si elle se montrait plus courageuse que ses pairs. Mais il ne lui donnait pas plus d'espérance de vie. Elles étaient toutes les mêmes, après tout, de petites proies bien trop fragiles pour attiser un quelconque intérêt chez le lion. Le silence sourd était blanc.

De par son accueil de qualité, de par ses regards et ses mots précieusement soignés pour mieux trancher la chair trop lisse, trop pureté pour se confronter au vice de la réalité du personnage. Lui. Leofstan l'avait touchée, il le savait, l'avait lu dans ce regard azuré bien trop fou d'appréhension, d'étoiles plein les mirettes qu'elle pensaient sans doute si bien voilées, valsant dans des nuées opaques. Des étoiles qu'il vint éteindre avec grande joie. Que s'était-elle donc imaginé, cette pauvre enfant ? Il l'avait piquée, précisément là où il pouvait mieux se faire comprendre, là où il les balançait toutes sans aucune forme de délicatesse ; dans la fosse grandiose de son désintérêt mirobolant pour leur "travail". À quoi lui servirait-elle plus que les autres ? Son marbre était jonché de larbins à foison. Une de plus ne ferait que le ralentir dans sa sempiternelle ascension.

Mais puisqu'il fallait jouer un minimum des apparats. Il en serait ainsi.

Bienvenue au royaume, celui du preux destructeur de vos rêves les plus chers. Maitre langueur, manipulateur et bien tant d'innombrables autres honneurs à découvrir. Il avait tout observé, tout apprécié des effets de sa jolie comédie sur la jeune femme, à la fois superbement enrôlée et franc, d'outrecuidance, de colère passagère et dramatique du king à qui on forçait la main pour acquérir une épaule dont il n'avait nullement besoin pour se reposer. Sa comédie revenait comme un mantra dont il appréciait néanmoins admirer les nuances des émois. Le choc ne se dessinait pas toujours de la même manière selon les assistantes. C'était satisfaisant.

Était-il une sincère déception à ses yeux, dès à présent ? Il l'espérait secrètement.

Bonjour, mademoiselle Calista, dites moi, combien de jours compterez-vous avant nos adieux ? Là furent les mots du sourire goguenard qui se faufilait sur les traits lisses du politicien, un instant avant sa sortie du bureau.

Et puis les rideaux tombèrent.
Le célèbre comédien quitta la scène.
À elle de ranger le théâtre derrière lui.

***

One eternity day later

Lorsque l'illustre politicien revint à ses bureaux le lendemain, il était dix heures dix. Ce matin là, il avait discuté avec le frère pour qu'il se charge de régler les deniers détails essentiels de son interview dans l'après-midi ; en râlant, ce feignant, -bien que sa raison était soit-disant légitime : selon lui, ce n'était pas son taff de "jouer son larbin", surtout maintenant que Leo avait une nouvelle attachée parlementaire, et blablabla... Harlan avait cette fâcheuse tendance à exceller dans l'art de parler pour ne rien dire de pertinent aux yeux désenchantés de son ainé, alors il n'avait pas pris la peine de l'écouter, naturellement-. Le restant de la matinée, il avait marchandé avec l'ennemi sur quelques affaires officieuses et s'était pris la tête avec un nouvel arrivant au parti qu'il ne pouvait déjà pas saquer par son vide sidéral en la matière d'exister. Il ne lui inspirait rien, si ce n'était l'ennui abyssal que lui infligeait le monde entier en permanence. Un petit gamin inconscient et arrogant qu'il devrait prendre sous son aile pour faire bonne figure face à ses autres camarades. Stupidité et perte de temps, mais devoir et exemple à tenir obligeaient les bonnes manières. Parce que Leo dans les cieux, il brillait merveilleux. Il portait les rêves de la jeunesse qu'il poussait doucement à souffler ses vœux. Pure naissance dérisoire au feu des illusions. Sterling en pleine fusion. La perfection. L'exemple du succès.

En synthétique, une belle matinée plutôt tranquille. La main sur la poignée de la porte de son antre royale, Leofstan eut une seconde de recul. Il se souvint alors vaguement des raisons de ce dédain ineffable qui l'étouffait de l'intérieur depuis la veille, de l'irritation maladive l'épuisant avec lenteur à chaque minute. Mauvaise humeur plus piquante et flagrante que d'habitude, tout du moins. Son regard diaphane dévia vers la gauche, un bureau jumeau au sien, de par sa proximité et les baies vitrées cristallines, mais certainement pas égal en grandeur. Une visibilité qui ne laissait place à aucune pudeur. Aucune possibilité de fuir les iris glaciales de l'empereur. Tant d'âmes enchainées avaient hanté les lieux. Et maintenant. Une nouvelle. Une énième. Eleanobody Calista se tenait là. Évidemment. Comment avait-il pu l'oublier, l'espace d'un instant, celle-là ? (visiblement, ce fut simple, et pourtant, pas tant que ça.... son nom futile lui était resté en tête... pourquoi son encéphale overbooké avait-il pris cette peine ?)

Leo sembla détailler quelques secondes le bureau, visage de marbre, dénué de quelconque indice sur ses potentiels ressentis. Sans doute parce qu'il n'en avait aucun, à part peut-être un petit frémissement de méfiance féline. Elle avait tout rangé. Proprement. Sans doute tout organisé aussi et suivi à la lettre les indications laissée par l'autre emmerdeuse de l'accueil. Classique. Elles finissaient toutes par s'y perdre, n'avaient aucune ténacité dans leurs engagements. Il ne connaissait que trop bien la chanson. L'ayant lui même composée. Un sourcil relevé, sceptique, il finit par chercher son regard à travers la vitre. Chose impossible qui eut don de l'irriter. Elle avait la tête plongée dans son laptop, concentrée à...... élaborer ses futurs plans pour lui pourrir la vie, très certainement.

"Cessez de faire semblant de bosser, c'est affligeant. Rejoignez-moi immédiatement." Premiers mots doux envoyés sur la messagerie instantanée de la boite, à sa nouvelle super-glue du moment. Venir où ? Eh bien elle devinerait facilement d'elle même, comme une grande, il n'était qu'à deux pas. Il ne fallait pas avoir fait les mêmes grandes écoles que votre altesse pour comprendre ça.

Intronisé sur son fauteuil de cuir, face au paysage gris de l'extérieur, il soupira alors qu'il entendit toquer à la porte. Un simple geste gracile de la main pour lui intimer d'entrer.

— Alors, tout va comme vous voulez ?

Pas de bonjour ou de sourire, petite pique matinale. Elle s'habituerait. Ou pas.

Il prit enfin la peine de pivoter son fauteuil, mais pas dans l'intention de lui faire face. Non, il fit simplement définitivement taire, d'un geste vif, détonnant de son agacement palpable, son odieux téléphone satanique qui ne cessait de vibrer depuis qu'il avait retrouvé son bureau (et un faux semblant de tranquillité, loin des caméras et des pourparlers).

— Vous ne m'avez rien envoyé du tout hier. l'accusa-t-il d'un seul coup, de but en blanc, partant du principe qu'elle devait savoir de quoi il parlait. C'était son rôle, après tout. Il la regardait enfin en face ; ou plutôt la survolait serait plus approprié. L'esprit foncièrement calculateur occupé bien ailleurs... à sa politique, éternelle amoureuse de toujours, qu'il ne voulait pas partager avec elle. Et puis quoi encore ? Il le lui avait d'ailleurs déjà bien fait comprendre.

— Le discours. Je croyais que vous aviez fait vos devoirs ? minauda-t-il dans un sourire.

En réalité, il n'avait pas checké ses mails, mais il était évident qu'il devait tout avoir tout de suite, il était hors de question qu'il perde deux secondes à chercher.

— Laf m'a parlé de vous avant mon rendez-vous, malheureusement. J'aurais préféré qu'il me laisse écouter les charmantes fabulations de Lewinson, mais il ne m'a pas vraiment laissé savourer ce plaisir... se plaignit-il d'une voix exagérément dramatique, reportant son regard sur l'écran de son ordinateur.

— Il semblerait que vous ayez secondé bien des personnages : des nécessiteux sans avenir, des collègues un peu plus décents et intéressants... Un peu de tout, surtout de n'importe quoi, si vous voulez mon avis. Enfin, peu importe. Il y en a eu trop à mon goût pour que ce ne soit innocent. Alors, parlez. Dites moi, que cherchez-vous ?

Il ne l'invita pas à s'asseoir, ni à partir, ne fit pas mention de sa disparition soudaine et définitive après son accueil des plus chaleureux de la veille. Il ne savait même pas au fond de lui d'où cet intérêt éphémère pour les intentions professionnelles de sa nouvelle attachée parlementaire était né. Yeux de lynx fixés dans l'océan Calista, il la sondait sans aucune gêne. Il se méfiait d'elle, sans doute parce qu'elle l'avait faiblement intrigué à leur première incartade et que ça ne lui plaisait absolument pas. De toute façon, il quitterait bientôt ses bureaux aujourd'hui, une fois de plus, pour rejoindre les lieux de l'interview. Elle viendrait, elle aussi. Son jeu de parcours commençait ici et maintenant. Elle voulait faire partie de l'échiquier ? Pas sûr qu'elle l'assumerait.

— Dépêchez-vous de vous expliquer, votre temps n'a peut-être aucune valeur, mais ce n'est pas le cas du mien. J'ai une interview pour la BBC dans une demi heure, et vous avez intérêt à avoir fini de vous installer, parce que vous m’accompagnez.

 
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