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『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe.


all monsters are human. :: Exeter, UK :: St Thomas
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Hyacinthe Sterling
you wouldn't be the first renegade
to need somebody
Hyacinthe Sterling
∴ Pseudo : balzolaire (nastasia).
∴ Faceclaim : jelle haen.
∴ Merci à : themooninmourning (av), kawaiinekoj (ic).
∴ Dédoublement(s) : marlowe, l'empereur médiatique, ange, le saint des saints & alix, l'enfant des limbes et des pavés.
∴ Âge : dix-neuf ans. la chimère ténébreuse de l'éternité qui l'égare sans pitié. l'épithète de "gamin" qui le sied si bien, qui décrit si joliment ses fureurs candides.
∴ Mood : 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 1576a810
∴ Pronom inrp : il/lui, he/him.
∴ Occupation : étudiant au conservatoire ; pianiste auréolé de débauche et de décadence, chemin choisi par dépit plus que par passion. membre d'un groupuscule révolutionnaire à ses heures perdues.
∴ Statut : le palpitant abandonné aux mains de l'asmodée moderne. les yeux incandescents d'une ombre brisée dans lesquels il plonge, se noie ; la gorge encombrée d'une vénération ignorée.
∴ Géolocalisation : au casino, très certainement, l'âme ankylosée par la liqueur, l'argent vomi et régurgité une centaine de fois déjà.
∴ Vice : trouble de la personnalité borderline ; addictions (jeu, alcool)
∴ Free land :
(playlist)

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YOU GAVE ME PEACE
(in a lifetime of w a r)

oz.
servan.
leo.
louve
lafcadio.
lucrecia.
tc sterling.
enfants sterminables

∴ Triggers, refuse de jouer : violence animale.
∴ Triggers Warnings : troubles de la personnalité, dépendance (jeu & alcoolisme), childhood trauma, relations toxiques, terrorisme et idéologies radicales.
∴ Posts : 570
∴Arrivé le : 16/02/2021
MessageSujet: 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. EmptyMer 24 Fév - 0:29

oz&hyacinthe / janvier 2021
you're a bandit like me, eyes full of stars, hustling for the good life ; never thought i'd meet you here, it could be love. we could be the way forward and i know i'd pay for it. (@taylor swift)

C’est d’une main tremblante qu’il range son portable dans sa poche. Quelques mots désabusés pour allumer la rage qui fait flamber son coeur de papier et de bagatelles ; c’est l’angoisse, cependant, qui attise les incendies de sa fureur. Y’a les mots d’Oz qui s’étiolent dans son esprit, comme autant de harpies infernales ; des comptines accablantes qui lui susurrent toujours les pires idées fixes. Oz va partir. Oz ne l’apprécie plus. Oz va partir. Oz va partir. Non. Si ? Forcément. Peut-être. Nécessairement. Jamais. Et cent fois, il pense à ces messages envoyés instinctivement, les analyse, les tourne et les retourne, les déchire et tente d’imaginer les sentiments qui s’y cachent.
Non.
Arrête ta crise, ça me gave.
J’ai juste besoin d’être tranquille ce soir.
Fais pas l’enfant stp.

Il le sent. Il le sait. Ces mots empestent l’indifférence, crient l’ennui. Il a peur, Hyacinthe, se sent soudainement oppressé par les tendresses qui l’attachent à un homme qui semble déjà s’intéresser aux façons de se défaire de ses liens. Il veut fuir. Il veut bloquer le numéro d’Oz et ne jamais repenser à lui ; claquer la porte avant que l’autre ne le fasse. C’est ainsi qu’il survit depuis des années, persuadé de sentir chacune de ses relations s’étioler sous ses pas, se précipiter dans les gouffres du désintérêt. Mais avec Oz, il n’y arrive pas. Déjà, il meurt d’envie de débloquer son numéro, de le supplier, de le chérir, de baiser ses mains et ses maux. Excuse moi. Je n’aurais pas dû. C’est de ma faute. Ne t’en vas pas. Reste encore un peu. C’est de ma faute. C’est de ma faute. J’essaierai un peu plus. Les secondes passées à contenir ces mots d’attrition lui semblent des siècles ; comme si Oz risquait d’oublier jusqu’à son existence, comme si l’affection qu’il lui voue ne tenait qu’à quelques grains de sable. La perspective d’une vie sans cet homme qu’il n’a rencontré que quelques mois auparavant lui donne la nausée ; il ne veut pas. Il ne peut pas. Quitte à lui dire qu’il se tuera s’il s’en va, quitte à se tuer s’il s’en va ; il ne peut pas se permettre de le perdre.
C’est le bruit strident d’un verre qui se brise qui extirpe Hyacinthe de ses affabulations dérangées. À la manière d’un comateux qui s’extrait d’un rêve interminable, l’enfant ne parvient plus à se situer dans sa réalité immédiate ; puis, ça lui revient. Une réception. Quelque chose de familial, où il s’était rendu à contre coeur pour faire plaisir à sa soeur. Mais il n’a plus le coeur à jouer les bourgeois, Hyacinthe ; et il se rend compte que le verre éclaté à ses pieds n’est autre que le sien. Les regards se tournent vers lui, assassins, désabusés, et déjà, un serveur se précipite pour essuyer les ruines graveleuses de sa conscience torturée. Il grimace, se recule, étouffé par le noeud Lavallière de sa chemise en soie. Il veut rentrer chez lui, Hyacinthe, s’écrouler sur le lit avec une bouteille de whisky qu’il aurait volée dans le bar de son père — et s’enivrer, s’enivrer jusqu’à oublier son propre nom, jusqu’à oublier sa fierté, jusqu’à trouver la force (ou l’inconscience) d’écrire à Oz à quel point il l’aime et qu’il ne pourra jamais vivre sans lui. Mais il ne va pas loin, Hyacinthe ; parce qu’il vient juste de tourner les talons lorsqu’un regard accroche le sien.
Il se fige.
Pardon ?
Oz se tient devant lui, pincé dans un petit costume trop cher pour ses moyens. Et ils se fixent, incrédules, l'un et l’autre. Il est venu me chercher, qu’il pense un moment, avant de se rendre compte de l’imbécilité de cette idée. Alors il s’avance, Hyacinthe, toujours trop aberré, toujours trop perplexe pour réfléchir.
Oz ? Qu’est-ce que tu fous ici ? Il lui demande d’un ton asséché par les inquiétudes que suscitent en lui les mystères de la situation, oubliant dans la foulée que lui non plus n’est pas censé être là.
Lui non plus n’est pas censé fréquenter les sphères dorées qu’il affirme haïr.
Lui non plus n’est pas censé être un fils de, ou un héritier vaguement prétentieux affublé d’un Lavallière et d’une broche en saphir.
L’inconscient oublie tout bonnement qu’il est devenu tout autre que lui-même dans l’espoir de plaire à Oz ; les mascarades s’effondrent alors que pointe l’aube.
(c) mars+kawaiinekoj
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Oz Burberry
rentier de la bêtise des mâles, marquis des hauts trottoirs.
Oz Burberry
∴ Pseudo : solaris. (cam)
∴ Faceclaim : ezra miller.
∴ Merci à : moua. (ava)
∴ Dédoublement(s) : no one.
∴ Âge : vingt-six bleus à l'âme.
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∴ Pronom inrp : il/he.
∴ Occupation : langue à louer pour les vieilles des quartiers, corps à mêler aux libidineux dépravés : juste un gigolo qui a besoin de bouffer.
∴ A Exeter depuis : toujours.
∴ Statut : aveuglé par la lumière d'un astre, le palpitant engourdi comme lentement éveillé sous les rayons égarés de l'angelot sacrifié.
∴ Free land :

⋆ — look at the stars
look how they shine for you

because the night belongs to us
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QUI M'AIME ME SUIVE.
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When he was just a boy he expected the world but it flew away from his reach, so he ran away in his sleep.

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sonate au clair de lune. ☽

∴ Triggers, refuse de jouer : faites moi peur.
∴ Présentation : (mon verre s'est brisé comme un éclat de rire)
∴ Liens : (wasting my young years)

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www. hyacinthe
www. isla
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∴Arrivé le : 17/02/2021
MessageSujet: Re: 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. EmptyMer 24 Fév - 23:24

oz&hyacinthe / janvier 2021
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Ça s’élance sur les temps faibles et ça s’attarde sur les ictus. C’est le propre même de ces grands banquets où tout le monde sourit sans en avoir complètement l’air. La piste de danse semble bondée mais ceux qui se trémoussent vraiment se comptent sur les doigts de la main. La plupart basculent vaguement d’un pied à l’autre et s’efforcent un peu de tourner. Ces rondes improvisées ne sont bientôt plus qu’une manière d’exposer toute la densité de chevelures travaillées, presque sans fin. Ce n’est pas la première fois qu’Oz se fait spectateur de ces dorures liquéfiées et de ses rictus fanés. Tous se fardent et se paradent comme si leur vie en dépendait. Les plus beaux orchestres mènent sans que personne ne les entendent jamais. C’est ce qui l’a frappé la première fois, cet immense silence sous la montée des arias. Chaque regard en vaut un autre, le frôlement des corps soigneusement évité tracasse pourtant jusqu’au bas ventre des plus immaculés. Ce spectacle l’enchante finalement autant qu’il le terrifie, Oz et son costume tout gris. Paré dans des attraits empruntés qu’il devra rendre avant la fin de la soirée ou qu’on lui arrachera, peut-être, sans avoir à le lui demander. Ses yeux d’un noir de jais trahissent bien, c’est vrai, l’observation lancinante du spectateur inquiet, de l’infime individu tout sauf à sa place, du dissident déguisé en puissant. Il a attiré quelques regards, avec ses boucles soigneusement plaquées, son teint légèrement basané plus habitué au fard qu’à l’après-rasage. Cette fausse politesse de caste a cependant empêche un trop plein de questions qui l’auraient bien gêné, il a pu soigneusement échappé aux regards trop insistants en baissant soigneusement le regard, s’emmurant dans le même mutisme qui caractérise tout son être, sans avoir besoin de faire semblant. Il a avalé quelques petits fours, grimacé puis s’est rincé au champagne, sans pouvoir complètement s’y vouer. Après tout, il ne s’agit que d’une mission d’une soirée. Il se demande parfois s’il n’est pas plus voué au noir qu’à ces grands chandeliers éblouissants, aux caresses silencieuses plutôt qu’aux grands discours fallacieux.

Une main glacée rencontre sa peau même à travers l’épaisseur du tissu de sa veste. Elle est minutieusement parée d’un vernis grenat qui appuie un peu plus l’âge marqué sur les rainures de sa paume. Ce soir, c’est une veuve qu’il accompagne. Une sénatrice dont il ne connaît pas même l’adresse. Elle, pourtant, a pris soin de scrupuleusement le déguiser. Dans l’éclat de ses yeux alors qu’elle arrangeait sa cravate, il avait cru la voir perdre cinquante ans ; redevenir une petite fille habillant une toute nouvelle poupée. Pourtant, par cette poigne, cette main le saisissant par le bras, c’est bien la femme obstinée qu’il reconnaît.  Il ne réagit pas toutefois, la laissant presque par réflexe l’empoigner. N’importe qui aurait sans doute sursauté, reculé, grogné peut-être. Oz lui s’est bien trop acclimaté à ces poignes fortes mettant la main sur lui, assurant leur propriété. En échange de ce qu’elles veulent bien lui donner, il est leur, absolue propriété. De la tête au pied, son corps n’est plus sien. Peu importe après tout, en bon nietzschéen, l’acte de propriété lui semble quelque peu abstraite. Qu’est-ce qui n’échappe pas, au fond, à l’indifférence d’Oz ?

Hyacinthe.
Les mots assassins, le ton qui blesse. Oz reste quelques instants béat, à fixer le contact qui l'a bloqué. Il reconnaît bien là toute l’impulsivité du blondinet, toute la fureur, toute l’injustice du gosse. Un soupir lui échappe, a-t-il vraiment du temps à accorder à ce genre de caprice toujours prêt à se répéter ? Il range l’écran au fond d’une poche, pince les lèvres dans un grognement dont il a le secret. « Fait chier. » Qu’il gronde, comme si l’autre pouvait l’entendre. 

Rien de plus juste, pourtant.
« Hyacinthe ? » Qu’il lance, un peu hébété, regardant le blond apparaître devant lui comme si sa présence semblait la plus naturelle du monde, un Sterling parmi les Sterling, un nouveau dissident parmi les importants ? « B-Bah je… » Le voilà presque qui perdrait pied. Heureusement ou peut-être regrettablement pour lui, c’est son aimée d’un soir qui vient répondre pour lui, resserrant un peu plus le lien entre leurs deux corps, s’accrochant à son bras, le menton levé. « Monsieur Sterling… Vous connaissez mon compagnon, sans doute ? » Le silence, le bec d’Oz qui s’ouvre plusieurs fois avant d’inspirer. « Sterling…? Hyacinthe... Sterling ? » 
Drôle de bal masqué où les deux loups demeurent lorsqu'ils viennent de tomber. .
(c) mars+kawaiinekoj
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Hyacinthe Sterling
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MessageSujet: Re: 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. EmptyJeu 25 Fév - 0:51

oz&hyacinthe / janvier 2021
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Le regard du sale gosse luit d’une lueur mauvaise. Si Oz a l’air camus d’un loup jeté dans une bergerie, Hyacinthe a les allures d’un prince virevoltant entre les limbes de son empire crépusculaire — le même empire que, sans cesse, il jure de mettre à feu et à sang. Les lumières blanches des lustres frappent sa peau laiteuse d’une manière presque évidente ; son corps d’albâtre n’a jamais été éclairé que par ces lueurs affétées. Son âme prétentieuse ne s’enivre jamais que de ces accords mondains, un tantinet faux — parce que si le chaos est une affaire plébéienne, la trop grande précision est un affect de la bourgeoisie, des nouveaux riches empressés de faire comme ceux d’en haut. Mais les titans de ce monde ont leurs codes, leurs nuances, leurs vices et leurs odes qu’eux seuls sont aptes à comprendre. Et si les passions de Hyacinthe le poussent vers le crime et le sang, si, par amour, il serait prêt à lécher la boue sous les bottes de Burberry, de sang, il demeure un aristocrate. Un Sterling. Lettres de malheur marquées au fer rouge sur les courbes de son âme.
Et le prince se sent bouillir.
Parce qu’il voit cette main qui enserre le bras de son Oz. Qui est cette vieille peau ? Sa mère, peut-être ? Sa grand-mère ? Matriarche ou pas, ça n’empêche pas Hyacinthe de froncer les sourcils en observant cette étreinte qu’elle initie. Regard de feu, regard de glace ; la fureur bouillonne inlassablement sous les traits désabusés du gamin. Mais elle manque d’exploser lorsqu’il entend la question de la grande dinde ; compagnon ? Spasme des muscles de son visage alors qu’il contient un rictus enragé. Possessivité maladive qu’il se permet parce qu’il se pense hors d’atteinte — lui n’a rien fait de mal. Lui est nécessairement une pauvre victime des caractères viciés de ses congénères. Putain de manichéisme qui sanctifie sa personne avant de la traîner dans la boue. Putain de manichéisme qui déjà, s’enchaîne à l’image glorifiée d’Oz Burberry pour l’enliser dans les eaux vaseuses du mépris et du ressentiment. Manipulateur. Menteur. Misérable. Malveillant. Malhonnête. Est-ce qu’Oz était vraiment l’amant de cette couguar peinturlurée ? Est-ce qu’il chérissait ce corps malmené par les turpitudes des hautes sphères, lui qui, tant de fois, avait refusé de chérir le corps que Hyacinthe lui offrait pourtant ? Et Hyacinthe s’assomme tellement en conjectures qu’il ne relève même pas son patronyme, qui tombe entre lui et Oz comme une de ces bombes artisanales dont il a le secret. Lourd de sens, lourd de signifiés. Il a l’écho d’un monde qui s’écroule mais Hyacinthe est sot, Hyacinthe est naïf, et Hyacinthe ne l’entend pas. Il est trop occupé à être furieux. Comme d’habitude.
Déjà, l’insulte qu’il s’apprête à balancer à la gueule d’Oz racle contre le fond de sa gorge. Mais l’autre est plus rapide, l’autre assène le coup plus brutalement.
Sterling… ? Hyacinthe… Sterling ?
Dans cette bouche saintement hérétique, c’est peut-être la pire des insultes pour Hyacinthe. Ce prénom, qu’il avait pourtant appris à aimer, lorsqu’il était prononcé par la voix rocailleuse et doucement tendre d’Oz, ainsi accolé au patronyme maudit — ses yeux s’écarquillent, et il demeure bouche bée, l’invective qu’il s’apprêtait à lancer ne pouvant que s’écraser contre son silence abasourdi. Il le fixe. Il le fixe. Il le fixe pendant ce qui lui paraît être des lustres. Que dire ? Quels mensonges brandir pour sauver sa peau ? Il n’y a rien qui puisse l’épargner de cette évidence cuisante. Le nom de Sterling semble expliquer tous les mystères qui l’auréolaient encore et qu’Oz avait eu la décence de ne pas relever ; son accent doucement bourgeois qu’il s’efforçait de camoufler, la préciosité de son prénom, ses airs de chérubins descendu au milieu de toute cette misère chaotique. Il y a de ces évidences qu’on ne peut réfuter.
Alors Hyacinthe ne réfute rien
Se contente de regarder Oz d’un air abattu.
Désolé de t’avoir menti, qu’il semble lui dire. Désolé de m’être vendu comme quelqu’un de pur. Je n’ai que du sang corrompu dans les veines et j’ai essayé de te le faire boire. J’ai vraiment essayé d’être quelqu’un de bien ; c’est trop bête. J’suis trop bête. Désolé d’être trop bête.
Lui-même. Il répond finalement à l’interrogation d’Oz ; Hyacinthe, il a beau avoir le coeur au bord des lèvres et le corps au bord de l’effondrement, il ne veut pas faire une scène devant elle, devant eux. Son sourire crispé n’a plus rien d’hypocrite ; il a simplement l’air endolori. Alors Hyacinthe craque, Hyacinthe fuit. Si vous voulez bien m’excuser, j’ai pas qu’ça à faire. Parce que la politesse c’est toujours trop pour lui ; et il passe entre eux pour gagner la sortie, s’octroyant au moins le plaisir de les séparer physiquement une unique fois.
Mais ce n’est pas l’entrée principale qu’il rejoint, après avoir volé au passage une bouteille de champagne sur le bar. La porte des toilettes claque violemment derrière lui ; la nausée lui étreint violemment la gorge alors qu’il croise le regard ahuri de son propre reflet. Qu’est-ce qu’il fout ici ? Ses doigts tremblent tandis qu’il débouche la bouteille à mains nues, s’écorchant, laissant son sang se mêler au nectar impie qui coule finalement le long du verre. Qu’est-ce qu’il fout ici ? La question se répète, mais la réponse est évidente.
Il espère encore qu’Oz le suivra. Il faut qu’il le suive. Il faut qu’il le prenne en chasse. Quitte à lui briser les os, quitte à lui cracher au visage ; tout serait moins douloureux que ses yeux noirs se détournant de sa silhouette fuyante.
Et en effet, quelques minutes plus tard, la porte s’ouvre et se ferme une deuxième fois. Hyacinthe abaisse la bouteille, au goulot de laquelle il était en train de boire ; son regard céruléen et vitreux croise celui, charbonné, profond, d’Oz. — Qui c’était, elle ? C’est vraiment ta meuf ? Qu’il lance finalement, parce qu’il veut être le premier à attaquer. Surtout, il ne veut pas se laisser le temps de se désespérer de la beauté du jeune homme ; ce visage anguleux, ces membres fins, ce regard impassible qui le détruisaient à chaque fois. Qu’importe s’il est réellement marié à l’une de ces gorgones ? Le ton de Hyacinthe n’a plus rien des accents incriminants qu’il semblait prêt à prendre, dix minutes plus tôt.
Il est simplement angoissé. Terrassé. L’on peut presque deviner l’aube d’une supplication, au-delà des soubresauts durs de ses consonnes.
Ne pars pas.
Même si je t’ai menti.
Même si je suis un inconnu.
Ne pars pas.

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MessageSujet: Re: 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. EmptyLun 1 Mar - 22:42

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La foule étouffante semble très soudainement n’être plus qu’une vague mêlée sans sens ni but, flânant tout autour d’eux, fantômes d’orgueil et d’arrogance, condamnés à errer. C’est à peine si les autres invités passent sans les frôler, s’effacent graduellement pour ne devenir plus que des ombres sans visage, effervescentes. Il n’y a plus que le visage de Hyacinthe pour s’imposer aux yeux du brun, l’air malade de l’angelot atrophié, ayant lui même arraché ses ailes à coup de crocs et coups de pieds. Le voilà pourtant, le séraphin, auréolé plus que les autres. Et du regard assassin qui lui lance n'existent plus que des éclairs vaillants, le bleu de ses pupilles changé en un presque klein. Et puis le silence, qui n’aide en rien, qui s’installe malgré les valses alentours, malgré les coupes qui se heurtent, les couples qui s’entrechoquent. Heureusement que l’autre, finalement - dont il a déjà oublié le prénom - s’impose, car la simple vision du petit blond courroucé suffit à totalement endiguer le grand dadet tout paré. C’est comme passer de l’écran à la réalité, de la table à la matérialité. Quelques minutes plus tôt, il subissait son feu par les mots, désormais, c’était sa fureur presque enfantine qu’il fallait affronter du regard, presque sans parler. Il ne sait tant si c’est l’idée de le revoir ou plutôt le cadre qui le paralyse, sans doute un mélange subtil du bleu nuit et de la richesse ambiante. Oz n’a jamais été parfaitement à l’aise à ces cérémonies grandiloquentes qu’il n’a jamais fréquenté que pour y faire de la figuration. Si elle le fascinait évidement la réalité le rattrapait toujours un peu trop vite, mais jamais un regard - même ô combien accusateur - que lui avait paru aussi glacial que celui que lui jetait à ce moment même l’angelot diabolisé, lui aussi soudainement muet.

Autre chose pourtant, paraît miraculeusement à le faire vriller encore. C’est le nom utilisé. Celui qui sort de la bouche de la cliente trop satisfaite, celui qui s’échappe du grand sourire qu’elle affiche alors que sa poigne se ressert, trop fière, trop faussement aimable. Il hait bien volontiers cette roguerie insidieusement dissimulée, surtout lorsqu’il s’agit d’affirmer sa propriété, même s’il n’aurait évidement rien dit, il est trop malheureusement trop concentré sur le nom qui résonne au fond de son esprit. Car Sterling, en effet, ça n’est pas une dénomination donnée à tout le monde. C’est pourtant quelque chose qui lui parle, à l’enfant des rues, au prince des trottoirs. S’il avait toujours plus ou moins été persuadé que Hyacinthe venait d’une famille confortable, avec son air de petit révolutionnaire des beaux quartiers, il était loin de s’imaginer que le bleuté pouvait parcourir les veines minuscules de ses poignets. Ce genre de hautes sphères, finalement, cela ne parle pas vraiment à la médiocrité d’un Burberry inventé de toutes pièces. Les boucles du blond sembler rayonner un peu plus là où lui s’enfonce naturellement dans la nuit, l’un voué au jour, l’autre au caniveau des rues souillées. Hyacinthe peut-il vraiment être l’un d’eux, pense-t-il en jetant un regard à tous ces inconnus évoluant tout autour d’eux, toutes ces élites du tout et du rien dont les regards mordent autant que le plus grand criminel de leur temps ? C’était comme soudainement lui donner une matérialité. Il réalise presque seulement que jusqu’ici, son petit protégé n’avait jamais eu qu’un prénom pour toute identité et qu’étrangement, cela lui avait suffit tout à fait. Oh, il avait bien deviné, sous ses sonorités de d’éphèbe tout juste nommé, que les parents devaient bien avoir quelque chose du goût singulier de ceux qui s’improvisent aristocrates d’une journée, de ceux qui aspirent à la crédibilité, la vraie - pas celle des pseudonymes insensés, que même lui aujourd’hui ne saurait vraiment justifier. Mais un Sterling… C’est l’image du père qui saute aux yeux d’un Oz interdit, pas l’image infirme de celui qui vient chercher son fils à la sortie de l’école non, bien celui qu’il aperçoit, à l’aube, lors d’un regard désintéressée, sur les affiches ou à la télé. « Hya, att… » Mais sa bouche se referme, l’autre a déjà disparu dans le mouvement significatif de lèvres pincées.

Après s’est platement excusé, sous le même regard interloqué de celle insatisfaite qui l’a payé pour une nuit exclusive, et sans trêve, il désobéit en rejoignant les toilettes. Il referme la porte derrière lui, muet, interdit. Ses yeux le cherchent. Ses yeux le cherchent même si son corps hésite presque à faire demi-tour, à y retourner. C’est plus fort que lui, il lui semble absolument nécéssaire de le trouver. Combien de temps a-t-il en somme ? En a-t-il vraiment pour ces petits drames ? En a-t-il ne serait-ce que pour la moindre amitié ? Jusqu’ici, il a toujours tout mis de coté. Il a privilégié le genre d’affection bien pratique, celle qui ne donne pas à réfléchir. C’est pour ça d’ailleurs qu’ils sont tous partis, c’est pour ça d’ailleurs qu’il est si isolé : personne pour venir l’emmerder. « Hyacinthe ? » Qu’il demande pourtant, l’ermite délibéré, parcourant les chiottes avec le coeur battant sans pouvoir se l’expliquer. Enfin, il l’aperçoit et ses yeux toisent un peu la bouteille qu’il s’enfile, le blond semblant sans arrêt tout prêt à vriller. Oz s’arrête, inspire, enfonçant comme par habitude ses longues mains jusqu’au fond des poches de son costume sur mesure dans lequel il se sent pourtant engoncé. « Qu’est-ce que tu me fais, là, Hya ? » Qu’il répond par une autre question, le fixant sans vriller, sans dureté ni aigreur, peut-être même une certaine douceur au fond de ses yeux sans couleur. « Arrête de boire ça, ça a l’air dégueulasse en plus. » Qu’il fait en s’approchant un peu, dans un soupir immense qui semble vider huit poumons. Lentement, il vient s’appuyer sur le même mur que celui de l’angelot, juste à coté de lui, sans le frôler pourtant. Un silence, un de plus, le bouclé se rend bien compte qu’il ne lui a pas répondu. Il fixe le carrelage richement paré de ces toilettes qui ne ressemblent pas même à la misère de ce qu’il ose appeler son appartement. Appartement dans lequel pourtant, le petit blond s’est endormi. Il revoit même son corps recroquevillé dans le lit miteux qu’il a osé lui offrir, juste à ses cotés. « Oui. Ça l’est pour ce soir. » Il tourne les yeux vers lui, croise le bleu immense de ses yeux, enfin de retour, presque réconfortant. « N’importe qui peut l’être, à condition qu’il paye. » Sans un mot de plus, il lui prend la bouteille qu’il tenait jusqu’à lors pour la porter à sa propre bouche. Lui qui ne boit que rarement en service, un remontant s’impose pourtant. « Et toi, t’as pas quelque chose à m’expliquer, ce soir ? » Voilà deux princes au coeur à louer en plein déboire.
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Hyacinthe Sterling
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Hyacinthe Sterling
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∴ Dédoublement(s) : marlowe, l'empereur médiatique, ange, le saint des saints & alix, l'enfant des limbes et des pavés.
∴ Âge : dix-neuf ans. la chimère ténébreuse de l'éternité qui l'égare sans pitié. l'épithète de "gamin" qui le sied si bien, qui décrit si joliment ses fureurs candides.
∴ Mood : 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 1576a810
∴ Pronom inrp : il/lui, he/him.
∴ Occupation : étudiant au conservatoire ; pianiste auréolé de débauche et de décadence, chemin choisi par dépit plus que par passion. membre d'un groupuscule révolutionnaire à ses heures perdues.
∴ Statut : le palpitant abandonné aux mains de l'asmodée moderne. les yeux incandescents d'une ombre brisée dans lesquels il plonge, se noie ; la gorge encombrée d'une vénération ignorée.
∴ Géolocalisation : au casino, très certainement, l'âme ankylosée par la liqueur, l'argent vomi et régurgité une centaine de fois déjà.
∴ Vice : trouble de la personnalité borderline ; addictions (jeu, alcool)
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YOU GAVE ME PEACE
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MessageSujet: Re: 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. EmptyJeu 4 Mar - 0:11

oz&hyacinthe / janvier 2021
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Qu’est-ce que tu me fais, là, Hya ?
J’en sais foutrement rien.
Mais tout tourne.
Et je crois que j’ai peur.
Je crois que j’ai toujours eu peur.
Est-ce que tu vas partir ?
Est-ce que je vais te perdre ?



Eh
C’est bête, quand même.

Il n’pleure pas, Hyacinthe. Ses yeux demeurent secs, rendus vitreux par une sécheresse sempiternelle, comme taris par la lueur séraphique de ses iris azurés. Les muscles de son visage sont crispés et ses yeux sont rivés droit devant lui, scrutant un point d’ancrage imaginaire. Il n’a embrassé que les larmes flavescentes du champagne, nectar divin touchant ses lèvres, élixir de jouvence, élixir d’éternité. Il est trop tard, cependant. Ça fait déjà mal. Ça fait tellement mal. L’impression d’être un écorché vif sur qui les douleurs roulent comme des pierres ponces. Comme avant. Comme lorsqu’il n’était qu’un gamin à l’agonie qui s’asphyxiait contre son oreiller. La seule différence, c’est lui.
C’est Oz.
Sa présence silencieuse comme un ouragan qui siffle et claque aux oreilles de l’enfant terrible. Il est là, prêt, si prêt qu’il pourrait le toucher, tendre la main et prendre la sienne. Comme ce premier soir, ce soir de novembre, où l’entrelacement de leurs doigts avait pris les allures d’un serment inviolable. Qu’en est-il, cette fois-ci ? Seulement un mètre les sépare ; un mètre empli d’océans, de mensonges silencieux et silenciés, de siècles d’affrontement social. Deux insolents au pied du mur ; ils ne peuvent que scruter le ravin vertigineux qui les sépare, abasourdis de connerie. Hyacinthe avait-il vraiment eu l’audace de penser qu’il leur suffirait de s’aimer sur leurs bagatelles fabuleuses ? D’ignorer le vide sous leurs pieds, de valser indéfiniment sur des planchers de cristal et d’illusions ? Il a envie de se tourner vers lui, Hyacinthe ; de lui poser la question qui lui étreint l’œsophage, qui lui retourne le coeur.
Si tu chutes,
Qu’adviendra-t-il de moi ?

Mais Oz a la décence de répondre à sa question, avant de le questionner sur les mensonges ensanglantés et bringuebalants que Hyacinthe a imposé comme les fondations de leur relation. Décence cruelle s’il en est. Il a un spasme en l’entendant, comme si son esprit avait brusquement rejeté la vérité ; pas par dégoût. Pas par déception. Mais parce que la vérité est laide, la vérité est vile, comme ces rues sordides dans lesquelles ils se sont rencontrés. Comme cette cabane de luxure et d’hérésie dans laquelle ils ont lié leurs mains et leurs vies. Mais Oz, son image, son souvenir, c’est peut-être la seule zone sanctifiée de l’esprit outragé de Hyacinthe. Sphère d’utopie et d’idéaux dans laquelle ce bourreau trop réaliste a jeté une bombe.
Tout saigne.
Bordel, Oz.
Ça fait mal.

Il a un frisson, Hyacinthe ; parce qu’il sent quelque chose dans sa psyché se morceler une fois de plus. Parce qu’il sent ses espoirs partir à la dérive, une fois de plus ; n’existe-t-il donc pas de chose pure ici-bas ? C’est une scission, nette. Une réalisation, plutôt.
Oz n’est pas un rêve.
Oz n’est pas un idéal.
Oz n’est qu’un homme, et ses genoux sont souillés de boue, et son dos est ecchymosé des coups que la société lui a assénés, et lèvres sont sèches d’avoir prié des Dieux qui ne le regardaient même pas.
Son Eden n’existe pas, n’existe plus, depuis qu’il a décidé de claquer la porte du paradis aseptisé des hautes sphères. S’il veut aimer, il devra mettre les mains dans le sang et les tripes, il devra se laisser mouiller de larmes et regarder ses amours honteuses être bafouées de mille façons différentes. “Donc t’es une pute.” Les mots sont durs ; Hyacinthe n’a jamais été un enjoliveur. Il crache presque le terme sur le sol, pour qu’il soit sorti ; pour qu’ils aient l’évidence en face d’eux. “C’est…” Il cherche ses mots, parce qu’il ne veut pas dégainer l’épée, Hyacinthe. Il sait qu’Oz en a une plus tranchante, sait qu’il ne fera jamais le poids. Malgré la plaie ouverte meurtrissant ses illusions candide, il cherche l’apaisement. Peut-être aveuglément. “C’est une chose qui arrive, j’suppose. Je comprends juste pas pourquoi tu m’as jamais rien dit.” Qu’il avoue, presque à demi-mots. Il se sent indigne de faire des reproches à Oz, indigne de déterrer ses secrets comme des haches de guerre.
Mais puisqu’Oz aussi réclame des comptes, autant mettre toute leurs cartes sur la table.
Et sa question est comme un coup de poing en plus. Que peut-il y répondre ? Rien, peut-être. Rien, il devrait. Lèvres closes et yeux baissés ; c’est certainement mieux de ne pas l’entraîner dans toute cette histoire. Parce que la race Sterling, c’est la seule chose qu’il ne peut pas contrôler. Ouragan mortifère dans lequel le cours naturel des choses semble l’attirer de nouveau ; et lui, enfant indigne, enfant égoïste, il ne parvient pas à lâcher la main d’Oz. Il se fera briser la nuque, il le sait ; les tragédies des Sterling sont impitoyables pour les mortels qui s’aventurent sur le champ de bataille. Ce fut doux le temps que ça durât, cette courte idylle d’insouciance et de mirages ; cette idylle à travers laquelle il se sentait vivre comme un homme,
Comme autre chose que
Le dernier des immortels.
Hya
Juste Hya.
Mais voilà qu’elle revient, cette carcasse décharnée qu’il doit endosser. Hyacinthe Sterling, apparition ectoplasmique invoquée par la mégère qui s’accrochait au bras d’Oz, lorsqu’elle prononçât son nom. Maudit. Il était maudit. Et ce triste Vulcain agonisant au pied de l’Olympe le fixe dans le miroir à sa droite, attend qu’il révèle le pourquoi de son existence. Lèvres serrées, menton relevé, phalanges écorchées. “Y’a rien à expliquer. T’as très bien compris”, les mots sont crachés plus qu’articulés, et il doit reprendre une gorgée de champagne pour désaltérer son palais asséché.
Fantômes moqueurs d’un simulacre familial ;
Ils dansent autour de lui.
N’en avez vous pas assez
De piétiner ma vie ?

Tu l’connais je pense. Le Sterling. Et bien ? J’suis un de ses gosses, c’est tout.” L’inutile. La disgrâce. L’enragé. L’incompétent. Combien d’épithètes sont compris lorsqu’il endosse son patronyme ? Il omet, Hyacinthe, de préciser que c’est par honte plus que par négligence, qu’il a glissé la noblesse de son sang sous le tapis. Il veut pas que les yeux sombres d’Oz le comparent à son frère, tellement plus brillant, à ses soeurs, tellement plus intelligentes. Il veut pas que les yeux sombres d’Oz se tournent vers le destin glorieux de son père, puis de nouveau vers lui ; sale gosse abattu dans les chiottes d’une salle des fêtes, se descendant une bouteille de champagne sûrement bon marché. Sale gosse qui prenait plaisir à se faire souiller par une loque humaine, le soir où ils se sont rencontrés. Sale gosse qui s’laissera sûrement crever au fond de l’impasse dans laquelle il s’est coincé. “J’pensais pas que c’était important. J’suis exactement le même ; Hya ou Hyacinthe Sterling. Ça change absolument rien.
Menteur.
T’es tellement
Tellement
Tellement
Pire
Quand t’es un bâtard de Sterling.

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MessageSujet: Re: 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. EmptyDim 21 Mar - 0:36

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Voilà, c’est ça. Y’a plus rien à voir, plus rien à cacher. Ça se pavanait bien gentiment derrière des masques tant que ça le pouvait encore. Ça faisait semblant de pas comprendre en évitant soigneusement de répondre aux questions qui fâchent, en prétextant un truc à faire, le dernier bus à attraper. Jusqu’ici, tout avait presque tenu. Ils s’étaient gentiment fréquentés derrière des masques. Parce que tant qu’ils étaient ensemble, ça avait bien suffit. Les noms, les parures, et même les mots ça ne comptait plus, c’était de l’artificiel rapidement renvoyé au rang du stéréotype, du convenu. Oz avait bien remarqué le petit accent guindé, les manières, les gestes trop amples et les vêtements trop soyeux. Il avait bien vu les petits cheveux peignés tout juste ébouriffés avant d’entrer, les odeurs de parfums contrefaits, le petit corps trop mince élevé dans le lait. Il ne l’aurait pas confondu pour un gars de la rue, c’était trop facile, presque trop simple. Il était trop beau pour ça, trop propre, trop préservé au fond. C’était tout le mal qu’il se donnait pour s’égratiner qui l’avait fasciné. Les bleus qu’il portait un peu partout sans qu’ils s’étendent jamais vraiment. Tout semblait toujours si contrôlé et si bordélique à la fois. Il lui avait semblé mille fois que le Hyacinthe en face de lui était prêt à exploser. Qu’il pourrait s’enfuir d’un claquement de doigt. Mais il revenait toujours, s’impatientait même, réclamait plus de mots là où leur entente n’en entendant rien en soi.
Au lendemain de l’orage, le naufrage tant attendu de la nuit d’horreur, il l’avait retrouvé tout recroquevillé dans son pieu. L’image frappante de ses cheveux tirant presque sur l’ivoire tranchait avec le gris des draps un peu poussiéreux. Parce qu’il est pas bien soigneux Oz, il avait un peu honte d’offrir ce panier pour cabot à un angelot enivré d’amour plus que de vin. Mais l’autre avait souri, presque naturellement. Il s’était remis à déblatérer sans fin. Là encore, les mots étaient vains. Si l’autre parlait tant, ce n’était pas tant ce qu’il disait qui était important. C’était la manière dont il le faisait, mouvant sa bouche minuscule dans tous les sens, s’extasiant de tout et de rien, levant les yeux au plafond comme s’il cherchait le moindre ciel dans cette marée d’obscurité où rien ne semblait pouvoir flotter bien longtemps. Oz il s’en foutait pas mal de savoir d’où le gosse venait tant qu’il promettait de revenir. Au fond, c’était même mieux qu’il ne manquait de rien. Lui qui n’avait jamais connu que ce genre de matelas là, où les ressorts transpercent silencieusement le dos, il aurait sans doute presque pu envier la chaleur même un peu étouffante d’un foyer, les bras trop tendres de parents inquiets. Alors il avait soigneusement observé le téléphone qu’il maniait, cherchant à apercevoir sur l’écran le moindre message qui pourrait apparaître, alors que l’autre était occupé à photographier la pièce. Mais rien, il n’y avait rien eu. Pas le moindre SMS d’un parent en détresse, pas le moindre protecteur inquiet pour un petit blond paumé dans les bas quartiers. Ça lui avait trituré l’esprit, même bien des heures après, alors que Hyacinthe était déjà parti. Au moment de s’endormir, ça lui avait sauté à la tête, l’avait empêché de roupiller. Il s’était silencieusement demandé comme un gosse emmitouflé dans une veste Chanel, dont il avait peiné d’ailleurs à cacher l’étiquette, pouvait ne pas être cherché. Comment on pouvait offrir à ses gosses le prix d’un salaire tout entier et les laisser errer, sans s’en inquiéter.

Le monde était drôle quand même, et tous leurs grands sourires, à ces fortunés en pleine lumière, ce soir même, ne faisait que le lui confirmer. S’il avait eu ne serait qu’un tiers du fric que ces cinglés avalaient, c’est l’orphelinat tout entier qu’il aurait pu sauver.

« Ouais Hya. » Qu’il lance alors que le liquide pétillant glisse le long de son gosier, que quelques goûtes roulent le long de son menton, qu’il soupire en appuyant l’arrière de sa tête contre le carrelage lustré. « J’suis une pute. » Plus de faux semblants et pas de mensonge. Il lui avait jamais fait croire qu’il exerçait quoique ce soit de différent. Depuis des mois ils s’étaient parlés sans jamais vraiment chercher à savoir. Les mots auraient été trop crus pour la pureté d’un tel regard. Oz, il aurait voulu le tenir bien à l’écart d’un tel chaos, qu’il ne sache jamais. C’est pas tant qu’il avait peur de le choquer, Hyacinthe avait des mots crus qui sortaient trop facilement, ponctuellement, sans ciller. C’est plutôt qu’il aurait simplement voulu le tenir à l’écart de cette réalité là, de cette nouvelle déception. Pas comme tous les autres qu’il repoussait pour éviter d’avoir à leur parler, à s’attacher, à les confronter, non. Juste parce que lui, il méritait qu’on lui vende du rêve, qu’on le caresse sans jamais le heurter. Qu’on le protège sans qu’il ait besoin de jamais rien donner. Que des mots comme pute, salope, prostituée n’aient jamais besoin de frôler ses lèvres qu’il devinait déjà un peu usées. C’était presque risible, cette image si lisse et si atrophiée, cet air d’aristocrate tout tâché. « J’sais pas. Je suppose que j’avais pas envie de parler de ça. » D’exister pour une autre raison, que ce sujet là n’ait jamais besoin de les atteindre. Qu’Oz soit autre chose, dans l’atlantique de ces yeux bleus, qu’une pute des bas quartiers. « Une chose qui arrive hein… Qu’est-ce que tu racontes, putain. » Qu’il ne peut s’empêcher de relever devant l’absurdité de la chose. Parce que Hyacinthe parle mais ses lèvres jurent un peu. Évidement que ce n’est pas quelque chose qui arrive, évidement que ce n’est pas anodin. Mais qu’est-ce qu’il aimerait qu’il dise, après tout ? Que tout va bien ? Rien. Les mots sont trop faibles. Les mots sont trop laids. L’idée même qu’il sache le brise. Parce qu’il voulait autre chose, conserver cette bulle d’ailleurs dans son quotidien trop froid.

L’image de Leofstan Sterling se dresse devant lui comme un fantôme sous un drap. Pourtant, elle est floue, pixellisée, difficile à cerner. Il n’a pas le souvenir exact de la gueule du paternel, mais à ses yeux, toutes ces grosses têtes de politicien ont au moins ça en commun. Pas comme si ça changerait quoique ce soit de l’apercevoir, ni que ça aiderait à les apaiser, mais c’est bizarrement la première chose à laquelle il pense, qu’il aurait peut-être dû faire l’effort de s’arrêter, la dernière fois qu’il est passé à toute vitesse devant les affiches électorales qu’il appellerait volontiers propagande.
Y’a quelque chose pourtant dans le ton de Hyacinthe qui se brise, qui s’enterre à mesure qu’il parle. Oz devine que ce fantôme qu’il croit presque platement apercevoir est bien loin de le hanter autant que le petit corps juste à ses cotés. Il a jamais vraiment eu de daron à affronter, pourtant, plus jeune, il avait été si surpris d’apprendre que parfois leur présence était bien d’avantage à redouter. « Absolument rien. » Lance-t-il en reposant délicatement la bouteille vide sur le carrelage de la pièce. « Smith ou Sterling peu m’importe à moi, tu sais. » Il a pas plus à offrir à l’un comme à l’autre, il saura pas plus faire la différence entre la laine et le cachemire. Dans tous les cas, l’autre habitué à s'endormir devant Turner se sera pourtant extasié devant ses tableaux ratés, à lui. C’est plutôt ça qui le marque, l’idée même qu’il ait tant et qu’il reste pourtant. Qu’est-ce qu’il désire tant parmi les ruines quand il peut rentrer au château pour se bercer ?

Lentement, une main immense vient se glisser dans sa chevelure d’albâtre, caresse posément la douceur infinie de ses petites mèches si bien alignées, même après la foudre, même après l’ouragan. « Si c’était ça que t’avais si peur de me dire, petit con, fallait pas te gêner. » Il lève un sourcil, parmi le tumulte de ses propres mèches tombant sur ses yeux blasés, cachant soigneusement la légère lueur tendre dans son regard indéchiffrable. « Regarde l’temps que tu me fais perdre pour ces conneries, je travaille moi tu sais. » Comme toujours, cacher le trop plein de tendresse. Il s’approche du lavabo, observe la glace. Mais il s’évite soigneusement, c’est le reflet du petit blond recroquevillé qu’il cherche à apercevoir, juste derrière lui. « Viens là. » Il pivote vers lui. Oz profite de la présence de sa pochette de costume couleur nuit pour l’attraper, la tremper un peu dans l’eau puis s’approcher de l’enfant, venir délicatement passer un peu d'eau froide le long de ses yeux cernés, de son visage de poupée légèrement fissuré.

Dis moi.
Dis moi tout ce que tu veux, tout ce qui pourrait te rendre heureux.

Je combattrai des titans, je dompterai les géants,
Je me réduirai en cendres, me prosternerai à tes pieds.
Je te donnerai le monde et l’univers entier.

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『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. Tumblr_picxxhxyKS1tk2oito8_400 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. Tumblr_pmy2a3DP751x1l0y5o1_100
YOU GAVE ME PEACE
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MessageSujet: Re: 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. 『 YOU'RE A COWBOY LIKE ME 』ozinthe. EmptyDim 18 Avr - 1:46

oz&hyacinthe / janvier 2021
you're a bandit like me, eyes full of stars, hustling for the good life ; never thought i'd meet you here, it could be love. we could be the way forward and i know i'd pay for it. (@taylor swift)

Y’a quelque chose de candide dans la nonchalance de Hyacinthe.
Quelque chose de tragique aussi. Un ça arrive parfois accueilli par un grognement dépité ; qu’est-ce que tu racontes putain. Il ne répond pas de suite, Hyacinthe, laisse le silence vain de ses moments d’absence s’apposer lentement sur l’aveu douloureux qui vient d’être fait. Qu’est-ce que l’on peut bien répondre à ça ? Qu’est-ce qu’il faut dire à un gamin des rues qui a été obligé de vendre son corps, moins par choix que parce que c’était tout ce qui lui restait ? Il n’avait même plus de rêves à pleurer, plus de chimères à dompter. Hyacinthe, au-delà de ses airs vaguement sots et de ses regards désintéressés, s’est rendu compte il y a de cela des années que ses illusions sont un luxe que beaucoup ne peuvent plus se permettre. Parce qu’un estomac vide ne perturbe pas les machinations insensées de son esprit, parce qu’aucun cauchemar, aucun givre ne vient altérer ses nuits. Mais pourtant, Hyacinthe les voit, ceux qui ont perdu le droit d’espérer, ceux qui n’ont, entre eux et la mort, qu’un rail de coke, un billet de dix dollars qu’ils misent au poker. Il les voit perdre l’envie de vivre, il les voit mourir.
Et lorsqu’il rentre au manoir, ce sont toujours les mêmes soliloques qu’il doit endurer.
T’es insupportable, Hyacinthe.
T’es inconscient, Hyacinthe.
T’es insensé, Hyacinthe.
Tu peux pas grandir un peu, Hyacinthe ?

Et ses chaussures sont encore tâchées du vomi de cet homme qui a fait une overdose devant lui. Et il angoisse, l’enfant terrible, de devoir rentrer encore une fois et d’assister en silence aux querelles d’Achilles et de Cameron à propos de quelque champagne problem, en sentant encore sur ses doigts et contre ses lèvres les cendres impies de ce jeune dieu qu’il a tant vénéré ; mais qui est, finalement, tout sauf une divinité.
Oz n’est rien d’autre qu’un gamin écorché, fracassé par la vie contre le macadam de la rue. Les morceaux de son coeur s’entremêlent à ceux d’autres bagnards, d’autres condamnés à mort dont la seule faute a été de naître au mauvais endroit, au mauvais moment. Peine capitale pour avoir tenté de vivre en ces temps modernes. Peu importe, Oz.
J’aimerais ton cadavre s’il le faut.
Et mon deuil expiera l’horreur de ce qu’ils t’ont fait subir.

« Oui. Ça arrive Oz. » Qu’il répond finalement, ses yeux azuréens obstinément posés sur un point imaginaire, dans un coin de la pièce. « Qu’est-ce que tu veux que j’te réponde exactement ? Pourquoi tu te prostitues, sale merde ? C’est répugnant, j’peux pas croire que tu t’abaisses à ce genre de trucs ? Ça arrive, Oz. Comme ça arrive que des gamins meurent en s’étouffant sur leur vomi, comme ça arrive que des vieux crèvent sur le trottoir pendant que des mecs en costard leur marche dessus sans même se retourner. C’est dégueulasse, mais ça arrive. » Hyacinthe pensait aussi, avant, il y a quelques millénaires, qu’aucune mort, aucune peine n’était anodine. Mais pendant que les très riches se vautrent dans le péché, c’est dans la souffrance que se traînent les très pauvres. La banalité de la douleur pour toute loi ; l’agonie devient si triviale que c’en est étourdissant. « C’que je veux dire, Oz… » Y’a une pause ; parce que Hyacinthe ne sait pas comment s’exprimer. Parce qu’à chaque fois qu’il essaie d’exorciser les orages qui lui déchirent le crâne, l’auditoire n’en est qu’amusé, perplexe, agacé. Il n’a pas les mots. Mais il veut les trouver, cette fois-ci ; parce qu’il veut qu’Oz le comprenne. Caprice un peu fou, alors que lui-même n’est pas sûr de comprendre les typhons qui lui secouent l’âme actuellement. « J’me fiche que tu te prostitues. Mais ça me… Enfin, je suis… Comment dire, ça m’fait chier que t’ailles mal à cause de ça, tu vois ? »
Oz, j’aurais voulu t’éviter ça. J’aurais voulu t’empêcher de souffrir, et ça me tue que tu ressentes une quelconque émotion négative, et c’est un supplice que de savoir que tu ne te vois pas comme je te vois. J’voudrais toujours te voir heureux, comme ces fois où je te regarde peindre, et le seul bleu que je veux voir sur ton corps, c’est l’aquarelle que je te renverse sans faire exprès sur les genoux, et le seul carmin que je veux voir sur ton visage, c’est la gouache que je t’envoie sur la joue. Mais j’peux pas te protéger de la fatalité sociale, Oz, parce que j’ai que dix-neuf ans, même si j’m’en rends pas bien compte, et j’ai parfois l’impression que mes bras sont chargés de fardeaux que je ne discerne qu’à peine, mais Dieu sait, Dieu seul sait que j’aimerais te décharger des tiens aussi. J’voudrais te demander pardon de pas pouvoir plus t’aider mais je crois que j’ai peur de tout ramener à moi, alors je sais pas, laisse moi juste t’aimer ? S’il te plaît ? Je te jure que je le ferai bien. J’essaierai, du moins.
C’est peut-être ce que Hyacinthe aurait voulu dire à Oz, si seulement il n’avait pas l’impression de s’empâter dans ses propres mots. Mais il se contente de quelques phrases difficilement bégayées et haussement d’épaules un peu embarrassé ; au moins, il est sincère. Vain, mais sincère.

Et ils ont bien besoin de sincérité.
Parce que c’est tout ce qu’il leur reste, au milieu des ruines désolées de leurs mascarades éhontées. Y’a pas que le masque d’Oz qui s’effrite ; le sien aussi a glissé, s’est brisé en mille morceaux à ses pieds. Le point de non-retour depuis longtemps dépassé, il s’agit d’assumer, à présent. Mais Oz lui assure que sa paternité maudite ne change rien ; Hyacinthe en doute toujours un peu. Une fois que la filiation l’a rattrapé, il n’y a plus d’échappatoire ; il demeure un Sterling — et quel Sterling !
Le raté de la famille, la forme la plus basse, la plus crue, de l’avilissement du sang. Si Oz est une victime innocente des tribulations d’une société cruelle, Hyacinthe est le produit malheureux d’une fin de race décadente et fatiguée. Il y a tout un monde entre l’ectoplasme nébuleux et luminescent des bas quartiers qu’il aspire à être, et l’enfant mortel jeté du mont Olympe qu’il est en réalité. Et il sait, se doute que la prochaine fois qu’Oz verra son patronyme écrit en lettres d’or à quelque coin de rue, il s’arrêtera.
Détaillera ce père qui trône, impérieux, despotique sur la postérité du nom.
Peut-être même que ce soir même, il cherchera la dynastie sur internet ; trouvera toutes les informations qu’il a à trouver sur l’héritier idéal, sur l’aînée souveraine, sur la cadette prodigieuse.
Rien sur lui, cependant, si ce n’est quelques articles se servant des excès et des faiblesses du fils pour traîner le nom du père dans la boue. Sur cet échiquier de titans, Hyacinthe n’est personne, et c’est peut-être ça le plus dégradant. Être le seul élément inconséquent au sein d’un Panthéon de divinités immortelles. « Pourtant, j’t’assure que je préférerais être un Smith. Ça changerait tout, pour moi. » Il finit par avouer, les yeux désespérément rivés sur le sol. Si seulement il pouvait réellement se défaire de cette hérédité titanesque, n’être qu’un mortel parmi les mortels ; n’être rendu immortel que par les tableaux d’Oz, et pas par quelque filiation maudite.
Mais Oz, de nouveau se lève. De nouveau, il bougonne, râle parce que le petit blond lui fait soi-disant perdre son temps ; et que le temps, c’est de l’argent, surtout quand on n’a ni l’un, ni l’autre. Une telle remarque aurait certainement renfrogné Hyacinthe, en temps normal. Mais cette fois-ci, il se contente de sourire un peu, de son air éternellement nonchalant. Parce qu’il reconnaît son Oz dans ces reproches marmonnées, dans cet air de grognonnerie. Et ses gestes sont toujours un peu maladroits, comme si son corps était trop grand pour lui (ou comme si, au contraire, son âme de géant était trop à l’étroit dans cette chair étriquée), et son regard est toujours un peu voilé, et ses mots sont toujours un peu mâchés, mais peu lui importe.
C’est Oz.
Et il l’aime.
Il l’aime tellement.
La chose apparaît un peu plus clairement chaque jour à son esprit manichéen, à cette âme enflammée qui à tendance à s’emballer pour les plus futiles banalités. Son amour pour Oz est insensé, irraisonnable, puéril. Mais peu importe ; les passions les plus vaines sont celles qui tiennent le plus chaud au coeur.
Et
il
l’aime
tellement.
« J’te paierai un restau, dans la semaine. Pour tes bons et loyaux services. » Parce qu’au fond, Oz, tu sais que tu devrais pas rester là, à m’écouter chialer parce que je viens d’une des familles les plus fortunées du pays. Mais tu le fais. Et tu restes quand même. Personne n’était jamais resté avant toi.
Et il sent à peine le mouchoir humide contre sa peau ; il est trop occupé à se plonger dans les iris havanes de ce martyr des temps modernes. Y’a de ces impulsions qu’on ne peut pas contrôler.
Puis y’a ces impulsions qu’on peut tout à fait contrôler, mais auxquelles on choisit consciemment de céder. Parce que l’on sait que l’on risque de tout ruiner, mais parce que l’on sait aussi, simultanément, que le jeu en vaut pas la peine.
Que le Paradis promis vaut les stigmates sanguinolentes.
Alors Hyacinthe se penche, un peu brusquement.
Les lèvres d’Oz ont le goût amer du champagne bon marché,
Les tons métalliques de la chair qui, trop souvent, a été mordue et triturée,
Les accents interdits et célestes de quelque Eden artificiel.

C’est un baiser pour tout gâcher, et l’enfant terrible en est conscient ; il n’a rien à en tirer, s’attend à ce qu’Oz le repousse. Mais il se connaît, sait qu’il finira par souiller ce qu’ils ont, tôt ou tard. Alors il préfère pécher selon ses propres termes, que de commettre l’irréparable à cause d’un faux pas, d’un mauvais calcul, d’un cruel coup du sort.
Et pour une fois, la ruine, la faute, l’erreur et le regret prémédité, ont le goût de l’ambroisie.
Et il préfère finalement s’étouffer sur du miel édénique que sur son propre sang.
(c) mars+kawaiinekoj
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