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a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyMer 17 Fév - 9:31


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man.

L'ambiance est toujours la même, tendue, l'atmosphère aussi stupide que ce qu'il est sur le point de faire. Les mains moites de Trevor se crispent contre le volant de sa voiture tandis que la nuit couve ses vices. Le son de la radio caresse ses tympans, éloigne toute possibilité à la raison de ramener sa fraise. Quand il se rend sur ces sites afin de donner rendez-vous à des gamins de tout âge, Morton agit comme un robot afin de ne pas laisser les émotions prendre le pas sur la réalité. S'il venait réellement à réfléchir, jamais l'homme ne serait capable de passer le cap.
De cette façon, ses profils sont tous sous le nom de Walter.
Walter, six lettres pour se dédouaner de tout.
Rien de plus.

Une silhouette à quelques mètres de là. Spectre perdu dans l'immensité du monde. La nuit porte avec elle un voile léger rendant tout ce qu'elle contient vicieux et douloureux. Trevor s'avance encore de quelques mètres. Il est le seul de toute cette rue. Ça ne peut être que lui. Lorsque la vitre côté conducteur descend lentement afin de laisser place à ses grands yeux vides, une étincelle traverse les pupilles de Morton. Un déclic intense, rendant alors sa peau aussi glacée que la nuit. Un battement de cœur raté, juste de quoi laisser remonter le passé à la surface. Comme une pierre que l'on jetterait dans un bassin et qui laisserait la vase se mélanger à l'eau. Sa vue se floute l'espace de quelques secondes à la vision d'un gamin dont le visage marqué par le temps et les épreuves lui rappelle qu'ils ne sont plus dix ans en arrière. Oz ne le sait probablement pas mais porte sur lui le chapitre d'une vie que Trevor s'est résolu à fermer car le relire ne faisait qu'empirer la plaie. Son passé n'est à présent plus qu'un trou noir où tout ce qu'il y a laissé ne lui reviendra jamais. A l'exception peut-être de  ce gosse dont le corps était autrefois plus fin, dévoré par le désespoir et la destruction. Oz lui donnait l'illusion qu'il était sans cesse sur le point de disparaître. D'un battement de cils, sa tignasse sombre aurait pu se dissoudre de ce canapé sur lequel Solal l'allongeait tout en veillant sur lui.

La vie est un grand océan fait de remous mais aussi de vagues parfois virulentes. Si l'on peut voir certaines arriver de loin, ajuster le tir, enfiler quelques bouées ou s'éloigner du bord, il est aussi des tempêtes qui nous prennent de cours et dont on ne peut même pas reprendre sa respiration avant d'avoir la tête sous l'eau. La mâchoire de Trevor se crispe. Il serait ridicule pour lui de ne pas avouer qu'il est ce Walter. Tous deux devineraient qu'il ment et le malaise en serait d'autant plus absurde. L'homme se racle la gorge, tiraillé entre l'envie de fuir, la honte d'être là et l'écœurement. Il ne peut alors chasser ce goût amer incrusté dans sa bouche. Sensation désagréable d'avoir échoué une fois de plus. Une part de lui, naïve ou plutôt protectrice s'était convaincue que si Oz n'était jamais remonté à la surface, au moins avait-il trouvé comment nager. Mais tout cela était faux, un énième espoir que Morton avait pris soin de nourrir pour ne pas ajouter cette déception à la liste déjà bien trop longue de ses échecs. Un soupir désemparé quitte ses lèvres. Les traits de son visage se crispent et laissent apparaître un sourire méprisant. -- Qu'est-ce que tu fais là ? Ses iris bleutés lâchent le regard d'Oz afin de s'échouer sur la route. -- Ne me dis pas que c'est ce que je crois. Sa voix pique, ses cordes vocales crispées déforment son timbre en agressivité. Il préfère lui en vouloir de se prostituer plutôt qu'admettre que lui aussi n'a rien à faire ici et qu'il est à l'origine de ce rendez-vous dans cette rue miteuse.
Ce n'est pas Walter qui parle mais Trevor.
Trevor Morton. Tout ce qu'il n'avait pas prévu.  
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Oz Burberry
rentier de la bêtise des mâles, marquis des hauts trottoirs.
Oz Burberry
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∴ Âge : vingt-six bleus à l'âme.
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∴ Pronom inrp : il/he.
∴ Occupation : langue à louer pour les vieilles des quartiers, corps à mêler aux libidineux dépravés : juste un gigolo qui a besoin de bouffer.
∴ A Exeter depuis : toujours.
∴ Statut : aveuglé par la lumière d'un astre, le palpitant engourdi comme lentement éveillé sous les rayons égarés de l'angelot sacrifié.
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When he was just a boy he expected the world but it flew away from his reach, so he ran away in his sleep.

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∴ Triggers, refuse de jouer : faites moi peur.
∴ Présentation : (mon verre s'est brisé comme un éclat de rire)
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyJeu 18 Fév - 11:35


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man, feat @Trevor Morton

Le froid transperce sa peau, pareil à des millions de coups de piques à glace. Sorgue assassine s’immisçant sous son manteau trop fin qui cache à peine sa peau décharnée, offerte à la nuit comme un agneau sacrifié. L’autre ne bêle pas encore, il tremble surtout, serrant ses cuisses minuscules l’une contre l’autre en jetant un regard méfiant à la rue, craignant peut-être d’y voir apparaître la moindre barvade, prête à l’assaillir de sobriquets dont il a plutôt l’habitude. Un gosse sur le trottoir à ces heures avancées de la nuit, dans un futal troué qui peine à dissimuler l’éraflure de ses genoux, de légères notes de rouge appliquées sur le bec dont s’échappe encore le claquement de ses dents : ça ne trompe pas. Le peu de passants a déjà deviné ce qu’il peut bien faire là, le môme. Lui se contente de baisser les yeux. Avec le temps, il a appris à ne surtout pas croiser de regard. Baisser la tête, toujours, montre la nuque comme le testament même de la soumission la plus entière, comme l’ultime don de soi à l’adversité, pour échapper aux sifflements et parfois à bien pire encore. Il renifle en consultant la montre pour enfants que lui a offert une des immondices du jour, juste après avoir joui entre ses cuisses. Mickey désigne du doigt l’avance considérable qu’il a encore pris, craignant sans doute de perdre une occasion en plus. Oz ne manque pas de client, il a même quelques habitués contre lesquels il se laisserait presque aller à s’endormir, même quelques minutes seulement. Mais les réservations de dernières minutes sont celles qui rapportent le plus ; souvent des acquéreurs pressés en quête de l’anonymat absolu, parfois quelques timides amateurs qui osent à peine le toucher une fois le moment venu. Peu lui importe maintenant, sous le froid de la nuit. Les vicieux qui s’affolent au moindre contact, cela lui va, il sait les gérer, les tarés à la recherche de leur sexualité méprisée, il a appris à leur donner plus qu’ils ne peuvent désirer. Les premières années, la fascination pour ce monde dépravé l’avait aidé à tenir. C’était non sans une certaine excitation mêlée d’appréhension qu’il attendait le client du jour, agité à l’idée même d’en découvrir la face, soucieux d’en contenter le pile. Désormais il éclipsait absolument le moindre trait de personnalité trop affirmé, apprenait à ne montrer que ce qui était désiré, à se façonner une identité à chaque soupirant. Ce qu’il était, ce qu’il pourrait bien faire à la seconde où l’autre aurait passé la porte, cela leur importait peu, ce qui comptait, c’était l’instant, la nécessité absolue de rentabiliser la marchandise tout juste achetée. Et il n’avait jamais eu autant de clients que depuis qu’il l’avait compris.

Une bagnole tourne à l’angle de la dite rue, il relève à peine les yeux pour la regarder. Il sait qu’elle vient pour lui, il ne reconnaît que trop bien cette promptitude à rouler avant de brusquement ralentir, comme si on osait subitement plus avancer. Il les connaît tous, quoiqu’ils soient, il les a trop pratiqué. Il passe d’une doc Martens à l’autre, s’appuyant sur un pied en considérant une seconde la longueur infinie des échasses sur lesquelles il s’appuie, ses guiboles de fille qu’il s’amuse à parer de collants et de jupette d’effrontée. Ce soir rien de tout cela, ce soir seulement le froid. « Walter ? » Lance-t-il seulement à la vitre qui s’abaisse, aveuglé par la buée. Mais il se fige brusquement, ses yeux noirs écarquillés. Le visage qu’il aperçoit n’a rien d’un nouvel inconnu et encore moins d’un nouveau client. La buée ne semble pas vouloir se dégager de ce fantôme du passé, qu’il n’avait jamais vraiment oublié mais dont la physionomie s’était un peu effacée avec le temps. Oz ne dit plus mot, la bouche bleutée entrouverte, comme transpercé d’une flèche. La dernière fois qu’il avait scruté les yeux aciers de cet type là, il l’avait timidement pris dans ses bras dans une douceur enfantine qui même à lui ne lui ressemblait pas. « ça dépend. Dis moi que tu t’arrêtais seulement pour me demander ton chemin. » Dans un soupir, il jette un oeil à la rue déserte qui ne trompe pas. « Laisse moi juste entrer, je crève de froid. » Dix ans plus tard, le même combat.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptySam 20 Fév - 18:10


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man.


Il se sent pris au piège, aussi ridicule qu'un môme que l'on réprimanderait après avoir volé un bonbon à l'épicerie du coin. Trevor sent s'ouvrir en lui une faille pleine de colère qu'il finira par retourner contre lui-même afin de préserver Oz. Sa gorge se noue et son âme lui donne l'illusion de flotter au dessus de lui. Le brun ne réagit pas tout de suite comme il le faudrait -n'y parviendra probablement jamais. Le choc est trop brutal, à croire que tout le monde s'accorde dans son dos pour le décevoir et gâcher le peu de croyances qu'il peut lui rester. Ce n'était pourtant pas difficile, si ? Renouer avec la vie, arrêter de lui dire non sans cesse comme le faisait autrefois le gamin. Mais si Oz est là aujourd'hui, prêt à donner son corps sans une once de dignité, cela veut dire qu'il  ne tient pas plus que ça à ce qu'il représente, si ?
Trevor le regarde sans être vraiment là. Un voile se pose sur lui, le déni et l'empêche d'accepter trop vite la vérité.

Il n'est pas là pour demander son chemin, tout le monde le sait, même la nuit est au courant et les étoiles ont comploté afin de les remettre tous les deux sur la même route. C'est une vengeance de son destin qui lui dit 'maintenant assume' mais Morton ne se sent pas d'accepter ce qu'il est devenu. C'est encore plus dur qu'il ne le croyait. Tandis qu'il bat doucement des paupières et qu'Oz lui demande de rentrer dans la voiture, le plus âgé marque une pause. Son corps se crispe tellement qu'il a la sensation de se transformer en un mur de glace. -- Non. Sa voix traverse l'air avec brutalité, comme si cela pouvait le dégoûter de l'avoir à côté, siège passager quand il en a ramené tant d'autres avant lui vers des motels miteux ou directement à domicile. Morton est un de ces types dégueulasses. Jusqu'ici, personne n'était au courant mais maintenant qu'une faille s'est ouverte entre ses deux facettes, Trevor n'est plus certain de qui il est. Comme si tout se mélangeait brusquement pour ne laisser place qu'à  un flou artistique. S'il  ne veut pas le faire rentrer, c'est à cause des quelques cadavres de bouteilles flanquées un peu partout dans le véhicule mais aussi pour l'odeur d'alcool et de cigarette incrustée dans le tissu des sièges. Même s'il est trop tard, par habitude, Morton tente de maintenir les apparences, refusant alors de montrer à qui que ce soit combien il a lui aussi échoué.
Il se renie avec une telle virulence qu'il n'est aujourd'hui plus personne.

En sentant que sa réponse pourrait le faire partir, Trevor reprend la parole, encore sonné par la situation. -- Je te fais monter et après quoi ? Je te conduis jusqu'à ton prochain rendez-vous ? Il ne se sent pas capable de le faire entrer dans sa vie tout en le laissant en proie à tous ces types qui pourraient le broyer en un rien de temps. Le monde dans lequel Oz évolue est d'une cruauté qui ne lui ressemble pas. Un soupir quitte ses lèvres tandis qu'il éteint le moteur et descend de sa voiture. Malgré son état d'ébriété, Morton reste malgré tout encore un peu lucide. Son regard le trahit légèrement, tout comme ses mouvements mais en se redressant afin de l'attraper par le col, Trevor froisse le tissu de son pull trop fin. Il ne suffirait que de quelques mouvements pour déshabiller ce gamin, comme tout les autres. Trevor fixe le gamin avec insistance. -- Qu'est-ce que t'as foutu putain … est-ce qu'il se drogue encore ? Et la cure ? Et toutes ces choses. Solal et lui l'avaient laissé avec l'espoir de le voir un jour revenir, quelques kilos en plus et la vie à  bout de bras. Morton le regarde, pétrifié dans cette nuit froide qui les glace tous les deux. La lassitude prend le pas sur la colère et ses doigts le relâchent sans plus de lutte. Il est déçu, peut-être même blessé de le voir là.
Et si finalement, tous les combats étaient faits pour qu'on les perde ?
Si la résilience était la réponse à tout ...
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Oz Burberry
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptySam 20 Fév - 18:45


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man, feat @Trevor Morton

Vision fantomatique du passé qui vient un peu plus refroidir l’air ambiant, comme si sa présence spectrale s’appliquait à changer la bruine en grêle assassine, passant de la métaphore à l’objet. Il semble au corps fin d’Oz que des cristaux de sel viennent se glisser jusque dans ses boucles infinies, taquinant ses dents déjà claquantes. Gracile, il ne se défile pas, resserrant un peu plus les pans de sa veste en simili-cuir, faisant à peine acte de présence sous l’infâme froid anglais. Oz est pourtant un enfant du froid, habitué depuis si longtemps à se recroqueviller sous les couettes, à admirer la flamme d’un feu de cheminé depuis une fenêtre bien fermée, glissant ses doigts contre la vitre comme pour espérer en atteindre la flamme infatigable. Oz est né dans ses neiges infernales de la pauvreté sans pitié, où le froid et la faim dispensent de bien des questionnements superflus, où le moindre geste tendre semble être un don du ciel. C’est cette liaison passionnelle avec le froid, cet enchaînement perpétuel au givre taquin du sale temps britannique qui l’avait mené pour la première fois jusqu’aux crochets de ce type, dix ans plus tôt.

Son refus a l’air de résonner dans la rue entière, menaçant de faire trembler les murs des baraques voûtées alentours, semblant prêtes à s’effondrer au moindre geste. Oz lui ne répond pas, sa gorge sèche peine à déglutir alors qu’il serre un peu les crocs. Des clients changeant subitement d’avis, ça aussi il en a connu, aucun pourtant n’avait cette face de protecteur du passé, ce paradis d’hier qui semble si lointain maintenant. Trevor est catégorique pourtant, glacial, impassible, comme s’il lui en voulait. Oz ne juge pas pourtant, il ne pose pas de question, Oz ne pense plus. Dans ces grandes nuits dans le noir, il ne songe plus qu’à se recroqueviller sous les draps, sous les draps miteux de l’orphelinat. « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Ce n’est pas ce que tu fais, d’habitude ? » Qu’il lance de sa voix cassée en ne le regardant plus. Au fond, il n’est pas bien fier non plus, l’amant ou le gosse. Bien sûr qu’il aurait aspiré à quelque chose de mieux, qu’il aurait préféré le recroiser dans à un poste plus sérieux. Il aurait bien aimé l’épater, son grand sauveur d’hiver, son créateur d’été, lui faire voir l’homme brillant que la misère l’avait empêché de devenir, lui montrer que jamais espoir n’était complètement vain. Mais c’était là qu’il le croisait, pas la même histoire mais cette même détresse, ce même avenir abstrait.

Il sursaute alors que la silhouette sombre de son ancien sauveur vient se planter devant lui, manquant de déchirer la laine fragile et prête à céder, de son pull trop léger. Son poing vengeur le soulève presque du sol, tant le gosse est léger. Il était si perdu, si frigorifié, qu’il en avait presque oublié de le suivre des yeux. Ces deux iris sans couleur pourtant se plantent dans ceux de Trevor sous la surprise, s’écarquillant alors qu’il lui lance un regard noir, essayant de s’extirper de sa poigne. Un gémissement s’échappe de son gosier enroué. Il le repousse alors que l’aîné daigne enfin le lâcher, arrangeant en vain les pans de sa défroque froissée. « Je fais comme je peux, merde ! » Etrangement, il ne parvient plus à le regarder, les yeux de nouveau soigneusement baissés, comme avec les caïds prêts à le malmener.  Comme si ce simple regard suffisait à l’affliger tout à fait. « J’ai juste besoin de fric, d’accord ? Alors dégage si tu n’as rien. » Il est dur, plus dur encore qu’il ne l’aurait jamais été. Il crache comme une vipère prête à attaquer devant le poing fermé, le Bazin pernicieux prêt à l’étouffer. L’être qui vit, l’attaque qui détruit. « J’ai pas de temps à perdre. Je fais… Je fais ce que je veux. » Il perd ses mots tel l’enfant grondé incapable de se justifier. Qu’a-t-il à dire en somme ? Que s’il a échappé à la drogue, il lui faut toujours quelques démons pour le tourmenter ? Qu’il s’est encore perdu en route dans sa course pour survivre dignement ? En a-t-il déjà ne serait-ce qu’eu le projet ?
C’est presque à un père déçu qu’il semble présenter les miettes d’un bel avenir défait.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyDim 21 Fév - 19:57


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Il est des barrières qu'il vaudrait parfois mieux laisser telles qu'elles le sont. Il est des rivages que l'on ne devrait jamais rejoindre et des eaux dans lesquelles les tourments battent si forts qu'il faudrait savoir tourner le dos et les ignorer. Trevor inspire mollement, laisse la fierté insolente d'Oz reprendre le dessus et le repousser. Il n'avait pas compris qu'il mettait autant de force dans sa poigne mais lorsque ses yeux effleurent le tissu froissé, Morton réalise qu'il est allé trop loin. Ce n'est qu'un môme, un spectre parmi les spectres qui ne sortira probablement jamais de ce cimetière qu'est l'autodestruction.
Le médecin fronce les sourcils, interloqué par la bêtise du plus jeune. Il pourrait contenir ses mots tout contre sa langue mais ses pensées tapent trop fort contre sa peau et dégoulinent de ses lèvres gercées. -- Non, ce n'est pas ce que je fais d'habitude. Me taper un gamin que je connais et le renvoyer à la rue. Il le materne pour tenter d'effacer de sa conscience tout ce qu'il est en train de faire. Trevor sent l'alcool et le désespoir lorsque la colère d'Oz le frappe de plein fouet.

-- C'est vrai qu'il n'y a que sur les trottoirs qu'on trouve de l'argent, j'avais oublié. Quel idiot je fais. Acide, Trevor ne peut retenir le jugement. Il le sent, en lui, colérique, aussi mauvais que du poison. Il ferait mieux de se taire, de laisser couler et accepter la défaite mais maintenant que la vérité vient de lui éclater au visage, c'est comme si elle lui collait à la peau. S'il rentre dans sa voiture et retourne chez lui, l'image de ce gamin ne quittera pas sa tête. Il ne serait même pas capable de lui donner un âge. Il a la sensation qu'en dix ans, Oz est resté le même. Trevor ne parvient pas à le voir en tant qu'adulte. La pauvreté et la tristesse ont le pouvoir magique de figer les gens sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Si à l'intérieur son âme vieillit, esquintée par les épreuves et le froid, son corps, lui, reste le même. Incapable d'évoluer et de grandir tant les problèmes le retiennent par la cheville.
Avec Morton, les choses se passent à l'inverse. Il a pris dix ans de vie en l'espace de quelques mois seulement.

-- Tu fais ce que tu veux ? Vraiment, admirable. Il répète ses mots, sidéré par ses paroles, pas encore assez saoul pour comprendre que Oz ne fait pas cela pour le plaisir. Sa voix est aussi piquante que le froid, elle porte en elle de minuscules lames invisibles et impitoyables. Dix ans plus tôt, il l'aurait probablement ménagé. Qui le ferait ? Qui accepterait de mettre de côté sa dignité et de se déposséder de son corps pour un peu d'argent ? Trevor accepte de tirer un trait sur ses vices nocturnes, plonge sa main dans sa poche pour en sortir les billets qu'il avait prévu afin de le payer. Mais cette fois, personne n'ira dans ses draps, personne ne sera forcé de quoi que ce soit pour survivre. Le froid de la nuit se rappelle à lui lorsque ses doigts tendent à Oz ce que le môme attendait de lui. Ses phalanges resserrent les ridicules morceaux de papier tandis qu'il plonge son regard dans le sien. -- Prends ça. Ce n'est pas grand chose mais cela lui fera au moins ça. C'est ce que Trevor se dit depuis qu'il est seul, 'au moins ça' comme à chaque petite victoire du quotidien. Lorsqu'il trouve la force de se lever avant midi, qu'il déguste un café sans se dire qu'il préférerait boire un whisky qui le terrasserait sur le champs ou qu'il quitte son vieux jogging pour sortir s'aérer.
Au moins ça, mieux que rien. Surtout lorsqu'on ne peut pas promettre la lune, ni à soi-même ni aux autres.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyDim 21 Fév - 20:52


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man, feat @Trevor Morton

Ils se ressemblent bien plus qu’ils ne veulent l’admettre. Chacun crache pour s’empêcher de parler, se défend d’un crime avéré, dissimule la honte sous une froideur ardente, une colère algide éclipsée derrière une mâchoire serrée. Le temps n’enfouit pas plus qu’il n’épargne, les sourires passés se sont évanouis, ne reste plus qu’une nuit craintive, un clair-obscur qui menace l’aveuglement nécéssaire à deux âmes dénudées ; deux connaissances qui n’étaient pas certaines de vouloir se retrouver. Oz attaque de nouveau, cabot mordant, clébard de rue, mal élevé et méchant. « Alors quoi, tu les choisis plus vieux d’habitude ? » Il n’épargne pas son sauveur d’antan. Cette lueur détruite qu’il perçoit dans le fond de ces yeux turquins, cette plainte abyssale masquée derrière le vague. Il feint tout autant d’ignorer l’odeur atroce des vapeurs éthyliques, le hoquet étouffant, le regard brumeux du maudit condamné à vivre. Il les connaît Oz, les a souvent pratiqué, de ces alcooliques inavoués qui rampent plus qu’ils ne peuvent marcher, se remplissent de liqueur en espérant se noyer. Flottant constamment dans un Styx insondable où eux même s’oublient, ils ne voyaient souvent pas la différence entre un baiser de près ou de loin, payaient plus que de raison en s’endormant avant la fin. Oz pourtant, ne pensait pas pouvoir un jour avoir une telle tendresse pour un des leurs, un tel fracas à la vision détruite de son désuet sauveur.

Les yeux noirs du cadet se baissent simplement sous l’argument suranné du travail facile, de la tâche presque trop aisément choisie. Il l’a trop entendu pour réellement s’en offenser. Ne demeure plus qu’une lassitude intacte, bien pire encore que le moindre coup. « C’est vrai qu’il n’y a que dans les rues qu’on trouve des amants. » Ne peut-il s’empêcher de rétorquer, dans un réhaussement du regard, discret et succinct, de nouveau immédiatement attiré par le sol ; tel un aimant, son éternel châlit. Avec ces airs coupables et ses yeux baissés, c’est vrai qu’il a l’air de l’enfant qu’il a toujours été. C’était avec la même pudeur démesurée, la même distance mal assumée qu’il avait accepté la premier fois une couche chez le doc. L’appréhension intimidée du môme qui n’a jamais rien eu et qui n’aime pas réclamer. Seulement pour cette nuit, avait-il solennellement déclaré, persuadé de déranger, seulement pour cette nuit, je vous promets. C’était bien deux semaines qu’il était resté. Mais ragaillardi par des nuits tempérées, les membres tonifiés par un sommeil de plomb devant une cheminée, il l’avait quitté plus fort, dans un optimisme affiché. Trop difficile, trop laid de témoigner d’une défaite manifeste. D’exhiber les mains vides et les poignets lacérés au père spirituel qui, l’espace d’un instant, avait cru en lui. « J’en veux pas de ton fric. » Qu’il lâche, les billets dans les mains, encore éparpillés. Il ne sait qu'en faire, n'ose pourtant pas les lâcher. « J’aurais préféré que tu ne voies pas ça non plus. Moi aussi j’aurais bien voulu ne pas tomber sur toi. » Qu’il lâche avec colère, surchargé par le poids de la culpabilité qu’il porte seul depuis que ses yeux se sont reposés sur lui. Jusqu’ici, toujours les fermer, se lever et se recoucher sans réaliser… Les deux pupilles cristallines d’un Trevor désabusé le ramenaient naturellement à sa vie cassée. « Est-ce que Solal sait ? » L’idiot, il le fait. « Est-ce que Solal est au courant que tu te tapes des putes avant de rentrer dans les beaux quartiers ? » Fantôme cruel d’une affection éclatante, infâme coup de poignard dans une plaie béante.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyDim 21 Fév - 21:03


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Le présent ne serait pas si douloureux si le passé n'avait pas été si merveilleux, si la vie ne s'était pas montrée clémente et généreuse avant de tout lui reprendre.  Trevor peine à voir ce qu'il est devenu et ce qu'il a laissé derrière lui. Sur le bout de sa langue, le goût du bonheur subsiste encore un peu afin de lui rappeler qu'il n'est aujourd'hui  plus rien. Tout juste une poussière, à peine capable de tenir debout, préférant la solitude et l'ivresse à l'affrontement. Le deuil en manteau de velours, le ciel s'écrase sur ses épaules lorsque devant lui se dessine un Oz aussi triste que dans ses souvenirs. Sensation douloureuse que le monde n'est qu'une boucle vicieuse dans laquelle on se laisse surprendre et de laquelle on en sortira  mort sans un issu valable. Il ne répond que d'un souffle amer à sa question, sachant pertinemment qu'il ne regarde pas les âges des gamins s'offrant à lui pour quelques billets. Tous ne sont que des corps, des socles là pour ramasser sa solitude et l'endormir quelques minutes. Une solitude si lourde qu'ils en ressortent eux aussi couverts de séquelles. La mort a rendu Morton semblable à un poison, ceux qui l'approchent finissent forcément par le haïr, en souffrir ou simplement le prendre en pitié. Il n'inspire plus rien de bon ni d'admirable. Ombre colérique qui pique avant même qu'on lui donne sa chance. Son regard s'accroche aux billets quelques secondes, le temps pour son organisme de remettre un peu d'ordre dans son cœur et son esprit. Les deux rattachés par un lien fragile et sensible remettant tout en cause à la moindre secousse.

La bête tend l'échine, se crispe, émet un mouvement de recul à l'écoute du prénom sacré. Ses muscles se tendent sous la virulence d'un Solal identique à une lame. Autopsie d'un malheur laissé sous silence et noyé d'alcool, Oz creuse dans des recoins où personne n'ose se rendre. La gorge de Trevor se crispe, empêche brutalement ses mots de venir trembler tout contre ses lèvres. Il lui faut une énergie particulière, quasi surhumaine pour que ses cordes vocales vibrent enfin. -- Pourquoi, un seul te suffit pas ? Tu fais un tarif dégressif ou une offre de noël ? La bassesse de ses mots lui permet de donner moins de hauteur à son chagrin. La mort de Solal est un sujet tabou. Morton la fuit comme la peste en sachant qu'il n'a pas les épaules. En redressant son regard sur le visage d'Oz, Trevor réalise qu'il n'est pas au courant et n'essaie pas de le blesser pour son propre plaisir. Il n'avait pas pensé une seule seconde à la possibilité que ce gamin ne sache pas tant la disparition de son compagnon est une évidence à ses yeux. -- C'est terminé. Un soupir traverse ses lèvres, tentant de calmer vainement la tension au creux de ses tripes. Sa cage thoracique bloquée, ses poumons peinent à trouver l'oxygène nécessaire pour continuer. Sa  main se pose sur la tôle froide de sa bagnole pour ne pas flancher. Gêné de lui annoncer la vérité en sachant qu'Oz finira mal à l'aise et honteux d'avoir mis les pieds dans le plat. Morton plante enfin son regard dans celui du gamin. Il n'est plus si agressif. Ses prunelles comblées par l'alcool, écartelées par la solitude se noient dans celles du brun. -- Il est … Allez, vazy, dis-le Trevor, t'as plus dix ans, t'es encore capable de le faire. Il est mort alors tu sais, je pense pas que me voir baiser ailleurs le heurtera plus que ça. Et puisqu'il ne supporterait pas qu'on le prenne en pitié, Morton enchaîne brutalement en revenant vers lui. Ses doigts, plus délicats que ses mots le forcent à serrer l'argent entre les siens. Ses mains chaudes restent là, entourant les siennes, glacées. -- Prends ce fric, sois pas ridicule.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyDim 21 Fév - 21:23


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man, feat @Trevor Morton

Il n’a pas a moindre idée, l’inutile petit ballot, de la peine qu’il fait. Ses yeux sont trop occupés à fusiller les lucarnes céruléennes, ses dents trop serrées l’une contre l’autre pour retenir clairement des mots trop vite prononcés, ses poins brisés par l’oppression haineuse de l’enfant chopé la main dans le sac. Oz, il a toujours pu détourner le regard, prétendre qu’il n s’agissait pas de lui, faire semblant de provoquer en vain et vite fuir avant le lendemain. Il a toujours pu laisser faire passivement les coups de reins meurtriers, laisser le bénéfice du doute quant à chaque lèvres effleurées, se refuser du regard en tendant le bassin tout droit. Parce que c’est comme ça qu’il fonctionne, qu’aimer son métier lui semble impossible, qu’il n’a jamais pu être de ceux qui s’affirmaient courtisanes en glissant sa langue sur leurs lèvres, soutenant le regard d’une proie en la laissant flancher tout à fait. Oz est bouffé par la honte, bouffé par la nuit. Le froid transperce sa peau comme des lames écorchant son âme condamnée. Il sait qu’il pourra bien grogner tant qu’il veut, l’argent il lui en faut, c’est de la tune qu’il veut. Même si son crâne brisé sous le poids des pensées se refuse toujours à assumer les morsures galants maudits, les dents plantées laissent sur sa chair des marques bleutées ; incontestées.

Alors devant la vérité impossible à nier, devant le regard du père déçu et désillusionné, sous le froid sordide d’une vie de misère qui l’empêche de rentrer sans avoir au moins quelques billets en poche, il grogne, mord, s’excite et s’immole. Plus facile d’haïr, puis de regretter. Si Trevor a honte, sait-il seulement pour l’infâme putain ce qu’il en est ? Quelle humiliation que de se retrouver désargenté devant le seul type qui avait bien pu l’adouber. Aux yeux de Trevor et Solal, le petit camé s’était senti plus digne que n’importe quel chevalier. Il lui semblait que même dans le regard intimidé d’un Trevor taciturne, vivait la flamme de l’ambition pour le petit être choyé. Sous leur égide, même le ciel lui semblait accessible. « Quoi ? » Il fronce les sourcils, desserrant a mâchoire avec l’expression d’un prédateur confus. Il ne comprend pas mot de ce qui vient d’être prononcé, n’arrive pas à identifier le masque sombre qui vient de se poser sur la face morne d’un Trevor distrait. Son premier réflexe digne d’un bambin le pousse à chercher son regard, à chercher à capter de ses grands pupilles noires, ne serait-ce que l’air sévère qu’il affichait jusqu’à lors.

Mais c’est une tempête dans le brouillard.
Le coeur déchiré tâché de désespoir.

Cela l’effraie, le chien-loup aux dents toujours serrées. Il a un mouvement de recul alors que l’autre annonce comme s’il lisait un simple télégramme, la mort du printemps au creux même de son été. Ne demeure plus dans le froid qu’un hiver morne et glacé, et le vent qui s’engouffre toujours dans son manteau trop léger. « Tu mens… » Murmure-t-il, toujours en le fixant. Ses grands yeux sans couleur n’arrivant pas à s’en détacher. Une preuve de plus que seuls les meilleurs partaient en premier, une preuve de plus qu’une brute déception tous deux les rattrapait. Silence toujours, plus que le bruit singulier de ses dents qui claquent et de ses fringues froissés. Il sait même pas tellement pourquoi ça devrait tant le toucher après tout, cela faisait bien dix ans qu’il vivait sans prendre la moindre nouvelle de son sauveur d’antan. C’est vrai qu’après tout, il n’avait jamais repris contact avec le soleil ambulant. « Merci. » Qu’il fait en enfonçant les billets au fond de sa poche, la gorge serrée. Est-ce le froid, le choc, ou bien la vraie douleur d’un sentiment d’iniquité ? Là encore, c’est penaud comme un enfant hébété, qu’il relève la tête sans oser rien rajouter. Pas d’excuse, ça ne ferait que les embarrasser, des condoléances encore moins, tout cela, il ne s’y est jamais fait. « Ramène-moi, s’teuplaît. » Qu’il finit par dire, l’idiot. « Je conduis si tu veux. » Naturellement, il s’approche. À sa hauteur tout lui semble d’autant plus dévasté. Il baisse la tête, honteux, maté. « Restons pas là, Trevor. » Dans le froid, esquintés trop fort.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyDim 21 Fév - 21:28


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Tu mens.
C'est ce qu'il voudrait, que leur vie ne soit qu'un mensonge et que la réalité le rappelle à l'ordre. Là-bas, Solal existerait toujours et le temps ne s'épuiserait pas à vouloir le faire disparaître. Dans cette autre dimension, Oz aurait encore de sa lumière et ne la perdrait pas dans tous les recoins de la ville sous quelques caresses trop sales contre sa peau diaphane.
Il  pourrait presque voir à travers son épiderme, la façon dont bat son cœur mais aussi ses poumons, emplis de froid et de vide.
Morton évite son regard, lâche et malheureux. Ses mains tombent lourdement le long de sa silhouette, le poussent à rompre le contact et ne plus revenir contre lui.
Trevor a la gorge nouée et la nuit est si mauvaise ce soir qu'elle joue avec lui sans se soucier des conséquences. Demain, le soleil se lèvera sur de nouvelles plaies et si celui-ci prendra soin d'engueuler la lune d'être si cruelle, les autres nuits n'en seront que plus barbares.

La colère lui crispe la mâchoire mais aucun mot ne quitte ses lèvres. Son silence est plus évident que toutes réponses. Il ne ment pas. Oz se rassure de la façon la plus désespérée mais Trevor ne ment pas.
Lui, trop proche de la vie pour imaginer pouvoir jouer avec la mort en l'inventant à ses côtés.
Solal n'est plus et lorsque le gamin lui demande de le ramener, son corps recule de quelques pas.

Les rues de la ville lui semblent si étouffantes, comme si de grands yeux les fixaient afin de les traquer à travers leur colère. Morton passe une main dans sa tignasse en bataille, tente de rassembler le peu de lucidité qu'il lui reste afin de répondre de manière rationnelle. Un souffle chaud quitte ses lèvres et Morton réalise.
-- Je sais même pas où tu habites. L'homme renifle, le regard noyé dans le béton glacé. Il a la sensation de déverser là toute les larmes de son être mais il n'en est rien.
Bien longtemps que Morton a perdu ses larmes. Et s'il les cherche parfois au plus profond de lui-même, tout n'est plus qu'un désert aride et stérile, incapable de faire naître quoi que ce soit. Sa voix porte désespoir et résilience. L'état dans lequel le brun s'est mis n'est à présent plus une passe mais sa propre maladie à combattre contre laquelle il ne peut rien.

-- Et mon appartement … je peux pas. Il l'avoue, pudique dans sa douleur. Son cœur est un minuscule petit enfant timide qui ne sait plus comment montrer aux autres qu'il a mal afin qu'on lui dise que tout est normal. S'il a pris la fuite de son nid, ce n'est pas pour y retourner quelques heures plus tard. Le fantôme de Solal l'attend probablement dans le salon ou dans un coin de leur chambre, prêt à lui faire quelques sermons. De toutes les douleurs, la culpabilité est celle dont le poids et le plus lourd. Un gaz puissant, tellement dense qu'il l'empêche parfois de respirer et le réveille en pleine nuit. Les fantômes ne sont pas bienveillants, même son soleil s'amuse parfois à exercer une pression sur sa cage thoracique et hanter ses rêves.
Morton se sent ridicule après avoir avoué ses craintes. Ce n'est qu'un appartement, ce ne sont que des objets, des souvenirs. Tout le reste n'existe pas, n'est qu'une invention de sa peine. Et la sienne est si grande qu'elle crée des mondes entiers, parsemés de pièges et d'alcool, de chimères et de vides.

-- Grimpe. Il cède, d'un ton agacé afin de plâtrer les plaies qui ne demandent qu'à être soignées. Morton s'installe derrière son volant, allume le chauffage au maximum et se penche vers l'arrière afin d'attraper un plaid et le déposer sur les jambes d'Oz. Une couverture laissée là pour ces nuits où il n'est plus capable de conduire et dort à l'arrière de son véhicule. Son regard bleuté s'accroche au gamin, les gestes bienveillants reviennent d'eux-mêmes.

Malgré que son âme soit ravagée, celle-ci retrouve sans mal quelques instincts et Oz fait partie de ses instincts là.
Il n'est pas rien à ses yeux, il est lui. Juste ça, lui. Seul son cœur comprend.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyDim 21 Fév - 21:28


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man, feat @Trevor Morton

C’est un coup de massue, le cliquetis métallique d’un revolver sur la tempe, le dernier soupir d’un des rares à avoir échappé à l’indifférence. Même pour Oz, le refermé, l’éternel grognon au coeur tout fracassé, ça avait été impossible de ne pas l’aimer. Solal, son prénom ne lui allait que trop bien. Sous la chaleur de l’astre, il avait semblé au drogué d’un jour et prostitué d’un autre que la nuit pourrait lui être pour toujours éclairée. Une simple main tendue qu’il avait saisi sans plus la lâcher. Qu’il n’avait quitté que par un désir absurde de conquête dans la bouche du poète. En quelques mois, il avait cru en lui, il avait eu la foi. C’était comme un prophète qui s’annulait tout à fait, comme une figure doucement paternelle qui s’annulait sous les mots glacés d’un Trevor défait. Et Oz, silencieux, tout subitement tremblant, le coeur brisé un peu plus comme à la mort d’un parent. Il ne pensait pas qu’il était possible - même pour lui le grand muet - que de regretter le peu de mots qu’il avait pu prononcer.

L’image de Solal le hante encore, lorsque fixant le vide, il entend quelques mots humides traverser les lèvres de l’ainé. Lui, pataud et tout endeuillé, relève un peu ses yeux noirs en cherchant un regard auquel se raccrocher. C’est pourtant pas ton deuil, Oz. Cela fait si longtemps qu’il n’en avait pas entendu parler. Mort ou pas, qu’est-ce que ça pouvait changer ? Il lui semblait pourtant qu’une idole s’évanouissait, qu’une étoile toujours présente dans le ciel brutalement s’éteignait. Il lui semblait qu’un horizon auquel il ne faisait même plus attention à force de le voir venait de disparaître sans crier gare. C’est pourtant pas ton deuil, Oz. Tout ce qui devrait compter, à cet instant, c’est simplement le froid.

« St Sidwells. » Lance le vieux gosse en s’installant finalement à coté de l’aîné. À la seconde où il ouvre la portière, la chaleur singulière d’une odeur de renfermée lui monte au nez. Il l’ignore, tout de même enveloppé. Ça et les relents d’alcool dont il peut tout de même apercevoir les cadavres à ses pieds. Mais il ne juge pas Oz, ça fait bien longtemps qu’il a arrêté. Lorsqu’on se remplissait le nez de poudre pour continuer à trouver le courage de marcher, on a pas grand commentaire à faire sur les moyens que les autres ont pu trouver. « J’ai… J’ai mes colocs là bas. » Il fait, embarrassé. Comme d’habitude, Barbie qui ne dort encore pas assez. Une règle pourtant dans son petit carnet gribouillé : ne jamais, ô grand jamais, ramener de client à la maison délabrée. Du coin de l’oeil pourtant, il aperçoit encore les larmes à moitié séchées de Trevor bientôt remplacées par un torrent de nouvelles. « On n’a qu’à aller à l’hôtel. » Aucun agrément dans la voix, le simple timbre cassé par le froid. Il ne peut laisser Trevor seul, il en est persuadé. Ce n’est pas tant de la pitié que l’impression immense que lui non plus il ne pourra s’isoler. Dans les yeux océan foncé de Trevor, il apercevait mille fantômes passant devant ses pupilles fanées. « Tiens, arrête toi là, ça fera l’affaire. » Les abords un peu miteux mais discrets d’un hôtel de quartier. Portière qui claque, Oz qui prend le relai. Dire bonsoir au gérant, placidement payer. Il insiste pour le faire mais Trevor le devance sans même qu’il n’ait le loisir de sortir un billet. Il soupire, monte à la chambre, va s’assoir juste à coté du radiateur. Tristement, la pièce semble plus accueillante que n’importe quelle maison délabrée ou appartement hanté.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyMer 24 Fév - 21:12


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Il fallait bien la dire, la vérité, sans honte ni crainte.
Elle le bouffe depuis si longtemps que Morton la crache sans essayer d'adoucir la réalité. Il est décédé et les derniers mois où il n'était plus qu'un zombie lui rappelle qu'une part de lui s'était éteinte avec tout ce que représentait Solal.
Même s'il avait voulu survivre à sa mort, Trevor en aurait été incapable. Il n'avait pas fait qu'aimer cet homme. Ensemble, ils avaient traversé les plus belles aventures comme les plus terribles épreuves.
Leurs âmes ne formaient plus qu'une seule et même entité qui continue à présent d'agoniser tant que Morton se raccrochera à la vie.
Et pourquoi le faire ?
Respirer alors que le monde lui a montré son plus mauvais visage. Sa plus grande peine. Sa pire perte. Ses mains serrent nerveusement le volant, bordé de sa honte, les sentiments du médecin débordent encore peu, passent au-dessus du barrage que sont ses paupières. De chaudes larmes qui terminent de s'écouler tandis que la nuit les accueille sans les juger. L'un saoul et l'autre prostitué, sans avenir et encore enfermé quelque part dans le passé. Ce passé douloureux mais possessif, dont on voudrait s'extirper mais qui nous blesse encore plus lorsqu'on avance.

Morton ne parle plus. Sa grande gueule et son air de type persuadé de pouvoir juger sans se recevoir un retouŕ de flamme ont disparu pour ne laisser place qu'à son visage, nu. Des traits tirés, poussiéreux, dont les yeux d'un bleu exagéré laissent croire qu'il n'est pas encore totalement perdu. Deux imposteurs brillants de mille tristesses sur un lit de cernes qu'il creuse à chaque nuit d'insomnie.
Il ne peut pas rentrer chez lui.
Ne le veut pas.
Le silence l'attend mais aussi le dégoût. Et c'est encore pire que tout, le dégoût, il creuse, écrase, ne laisse rien au hasard.
Se détester. C'est là, la définition de la perdition la plus aboutie.
Elle lui a desséché le cœur et celui-ci s'effrite sous la pression ou l'effleurement de qui l'approche.
Il est en train de devenir poussière. Et la présence d'Oz, aussi délicate soit-elle, termine de le dissoudre.

Morton se gare à la demande du gamin, descend à son tour. Sa longue silhouette fine et sombre donne l'illusion d'un fantôme triste et fatigué cherchant le premier lieu à hanter pourvu que le froid ne lui glace plus les joues. Trevor paye la chambre et s'avance d'un pas lent jusqu'au numéro qui leur est attribué. Le silence est apaisant et maintenant que les larmes ne coulent plus, que la mort de Solal est palpable, plus rien ne se passe.
Égoïste, le brun encombre Oz de son désespoir sans lui demander de partir. Il accepte sa présence, soupire, passe une main dans ses cheveux pour y chasser le froid avant d'ôter son long manteau. Le tissu laisse entrevoir son corps osseux, perdu dans des vêtements trop grands qui étaient encore à sa taille quelques mois plus tôt.

Morton fixe Oz tout en se laissant mollement tomber dans le lit inconfortable de la pièce. Son regard attaché aux traits de son visage, il souffle. Tu peux venir, si tu veux. En réalisant la maladresse de sa demande, Trevor ajoute. On pourra mettre un traversin entre nous si ça peut te rassurer. Le plus vieux s'exécute, redresse la tête, fouille derrière son coussin et place le traversin à côté de lui, le long de son corps. Trevor pose seulement sa tête dessus, ses yeux posés sur le plafond.
J'ai été stupide de mal te parler. Il l'avoue, premier pas pour tenter de le retrouver sans le mépris, la rancoeur et la surprise.
Morton laisse couler ses pupilles sur Oz et le voir là, recroquevillé contre ce chauffage est une vision qui éveille en lui un sentiment qu'il avait oublié.
La tendresse.
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MessageSujet: Re: a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz a coward dressed in the uniform of a brave man. -- oz EmptyJeu 4 Mar - 0:49


-- he was a coward. a coward dressed in the uniform of a brave man, feat @Trevor Morton

Le voiture qui tourne, l’hôtel miteux qui se rapproche, le silence presque de glace au sein de l’habitacle pourtant doucement chaud. Cette odeur d’alcool qui lui prend le nez, le regard fixe du conducteur aux yeux creusés. C’est une scène qu’il n’a que trop vécu. Si Oz affirme haïr tous ses clients, il n’est pas tout à fait honnête. Ils sont souvent pas plus mauvais que la figure tremblante de Trevor lui même. La plupart du temps, ce sont des types esseulés, aux mains tremblantes, à la recherche de la moindre chaleur humaine, qui s’endorment comme des bébés après avoir fait leur affaire, s’excusent en jouissant, serrent un peu le corps du petit prostitué entre leurs bras. Il y en a bien qui lui jettent des regards dégoûtés, mais ils sont bien minoritaires face à ces grandes créatures de solitude, ces grands fantômes de réalité, condamnés à errer dans une vie qui les abime. Oz les haït d’avantage pour se protéger. C’est une carapace de bronze contre toute atteinte et toute bonté. Oz ne veut pas qu’on le touche, il ne veut pas qu’on l’aime. Il ne veut pas qu’on l’atteigne, pas qu’on le saigne. Parce que tout cela le ramène l’air de rien à ce qu’il est finalement, qu’une pute à louer, un amant passager.

Le froid le cueille de nouveau à la seconde où il sort de l’auto. Il ne se fait pas prier pour rejoindre l’hôtel. Ça n’a jamais été dans ses habitudes que d’hésiter. Cela fait bien longtemps qu’il n’a plus de scrupule au moment d’entrer. Obéissant, il suit la silhouette presque spectrale de son ami d’un ancien temps, de ce qui lui semble être une éternité. Il a la sensation que Trevor manque de s’écrouler à chaque pas, tant ses jambes maigres semblent souffrir du poids de sa carcasse. Ce qui lui reste de coeur semble s’écarteler un peu plus alors qu’il l’observe, le laisse avancer. Qu’a donc fait le monde pour mériter ça ? Qui était ce Dieu moqueur capable de s’acharner autant sur des squelettes déjà réduits à feu et à sang ? Le froid est bientôt remplacé par l’odeur âcre de la chambre empestant le renfermé. Peu importe au fond, Oz a déjà vu pire. Bien pire encore, lorsqu’il ne s’agissait pas de salement plaquer sa joue à un mur de bronze, de se faire prendre ente deux ruelles sales et deux poubelles infestées de rats. Les hôtels miteux, les appartements de célibataire imbibés de sueurs, cela lui semblait bien être le cadet de ses soucis, voire même un petit paradis après des nuits trop agitées. Oz n’avait jamais eu de mal à dormir. Il s’endormait volontiers, s’assoupissait un quart d’heures ou des nuits entières, abandonnant son corps souillé au profit d’un monde si calme, si frais. Celui des songes, où même les cauchemars lui semblaient parfois être des lieux privilégiés.

Ses yeux se baissent sur le corps du brun, désormais allongé. Il lui semble avoir entendu tout le poids de la terre résonner lorsqu’il s’est laissé tomber. C’est Atlas se débarrassent de son lourd fardeau, enfin autorisé à poser le globe qu’on lui a assigné. Contrairement aux craintes de son ainé, Oz n’est pas secoué le moins du monde par l’invitation qu’il lui fait. Sans même attendre qu’il ouvre de nouveau la bouche, Oz s’approche. Il se débarrasse de son manteau ridicule déjà tâché d’humidité, dévoile son corps maigre déjà trop peu couvert, ses os saillants et son torse basané, ses jambes sans fin et sans rondeur, dressées comme deux cannes dans des chaussures trop lourdes, même pour ses pieds. À son tour, il s’allonge, lentement, dans un soupir qui trahit tout le soubresaut de ses sentiments. Sans un mot toujours, l’Oz toujours muet, s’étend juste à coté de son protecteur rompu. Leurs yeux se croisent, au moment où l’autre parle. Leurs deux pupilles sans lumières s’enfoncent l’une dans l’autre. « J’t’en veux de rien, Trevor. » Comment le pourrait-il ? Comment haïr encore, dans l’anarchie même laissée par ceux qui sont partis ? « On sait tous les deux pourquoi nos mots vont trop loin. » La honte, la tristesse, l’alcool aussi. Les yeux noirs se mêlent avec les longues boucles brunes qui tombent sur le front du prostitué. Dans une inspiration, lentement, il tend la main vers Trevor. Longueur immense du geste, pourtant, le bout de ses doigts atteint finalement doucement sa joue, qu’il se met à caresser, tendrement. « Tu bois beaucoup ? » Aucun jugement, aucune froideur. Juste eux deux, curieusement, rivalisant de douceur.
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