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enfant à louer (oz)


all monsters are human. :: Exeter, UK :: St Thomas :: Habitations
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Isla Abernethy
the ghost queen, dancing on flower beds
Isla Abernethy
∴ Pseudo : tea&honey
∴ Faceclaim : tilda swinton
∴ Merci à : adèle la plus belle
∴ Âge : 50
∴ Pronom inrp : elle
∴ Occupation : créatrice de mode + directrice de sa propre maison de haute couture
∴ A Exeter depuis : 8 ans
∴ Statut : mariée et adultère
∴ Géolocalisation : dans l'atelier de sa maison
∴ Vice : alcool, médicaments, beaux garçons, cigarette, tout ce qui lui permet d'oublier, et de remplir le vide intersidéral
∴ Triggers, refuse de jouer : viol explicite, inceste, pédophilie
∴ Triggers Warnings : famille dysfontcionnelle, abus de substances, abus physiques et verbaux, relations malsaines avec un grand écart d'âge, autodestruction
∴ Posts : 68
∴Arrivé le : 16/02/2021
MessageSujet: enfant à louer (oz) enfant à louer (oz) EmptyJeu 18 Fév - 0:15


-- how hard it is to be a momma



il est encore parti.

elle ne sait jamais si elle est soulagée, ou plus perdue encore, quand il la laisse. elle pense qu’il la trompe, mais ça, ce n’est pas grave. elle aussi. plus souvent encore même. elle n’aime pas quand il part ; il laisse derrière lui une coquille quil aurait entièrement vidé de sa substantifique moelle. il laisse un cadavre encore chaud ; aux plaies encore purulentes. à chaque fois qu’il part c’est comme ça. isla doit se regarder droit dans les yeux. se voir dans le miroir. et observer le champ de désolation dont il l’a faite reine.

est-ce que ça en valait seulement la peine ?

tous ces sacrifices, tout ce qu’elle lui a laissé. tout ce qu’il lui a volé. sa liberté. son indépendance. sa sexualité. son ambition. hazel. elle regarde le manoir confortable, la surface impeccable de la console en acajou et noisetier. jette un oeil à la cuisine immaculée, agencée selon la mode la plus récente. la cave encore bien remplie. les cigares parfaitement alignés. les perles autour de son cou.

tout semble vain soudainement. tout est vide.

le vide la ronge.

il la dévore de l’intérieur, la fait s’écraser sur elle-même, malgré son dos droit et son menton levé. il détruit tout, et ne laisse rien. le vide, ce n’est pas quelque chose qu’elle peut supporter. le silence. les accords de la tête. la douleur. surtout la douleur. mais pas le vide. elle peut être reine des asphodèles, reine de la boue et des champignons, mais pas du vide.

alors, les mains tremblantes, elle fouille jusqu’au double fond d’un tiroir, et en sort un pochon unique. il n’est pas là, et elle a froid.

si froid.

le vide remplit ses tripes de gel, qui mord son ventre vide et lacéré. la poudre lutte contre le froid. du printemps en sachet, une brise tiède, annonciatrice de la lumière et de l’été à venir. une qui remplit isla de lumière, si fort, si vif, qu’elle pourrait se rendre aveugle. pas ce soir. non, ce soir, elle veut se sentir pleine. elle veut sa présence.

il n’y a pas à tarder, il est comme un fantôme du pavé, il hante les rues et disparaît au moindre rayon de réverbère, au moindre phare de voiture qui le transpercerait d’un peu trop près. elle le veut lui, près d’elle, dans ses bras. elle le veut lui, et ses rires silencieux, et ses manies délicates, et sa façon d’être un peu trop comme elle. alors elle court, la princesse de rien, et ses pas soulèvent des soleils sur le goudron couleur nuit. elle court, d’un air digne, mais le coeur qui bat la chamade et les yeux bien trop grand, si grands qu’ils lui dévorent le visage.

il est là. comme s’il l’attendait.

l’heure des mamans.

elle n’a pas grand chose dans son sac trop petit, un croissant industriel un peu écrasé, et quelques billets. elle glisse le tout dans sa main. et lui offre un tendre sourire.

sa présence qui gaye tout, l’enfant de la nuit peint la grande maison vide couleurs aurores et promesses de jours meilleurs. elle pose deux assiettes encore brûlantes devant eux, le documentaire étrange et incompréhensible sur la danse contemporaine qui tourne en fond, tandis qu’elle sort deux cigarettes. pas de mensonges avec lui, ni d’apparences. pas de porte cigarette ou de rouge à lèvre, seulement une main dans ses cheveux qui y laisse une tresse au hasard d’une boucle.

et puis finalement, le secret. celui qu’elle n’a jamais osé révéler, à personne d’autre qu’à elle-même. pas même à archie, qui peine pourtant la connaître entièrement, pour l’avoir détruite et refaite à son image.

“j’aime les femmes. surtout les danseuses, je trouve leur corps si grâcieux, comme s’il était pourvu d’une conscience, d’une âme que les autres n’ont pas. certaines mannequins ont ça également.”

un secret comme un soupir, un souffle de soulagement, qu’elle ne pensait pas avoir retenu si longtemps.


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@Oz Burberry
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Oz Burberry
rentier de la bêtise des mâles, marquis des hauts trottoirs.
Oz Burberry
∴ Pseudo : solaris. (cam)
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∴ Dédoublement(s) : no one.
∴ Âge : vingt-six bleus à l'âme.
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∴ Pronom inrp : il/he.
∴ Occupation : langue à louer pour les vieilles des quartiers, corps à mêler aux libidineux dépravés : juste un gigolo qui a besoin de bouffer.
∴ A Exeter depuis : toujours.
∴ Statut : aveuglé par la lumière d'un astre, le palpitant engourdi comme lentement éveillé sous les rayons égarés de l'angelot sacrifié.
∴ Free land :

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QUI M'AIME ME SUIVE.
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When he was just a boy he expected the world but it flew away from his reach, so he ran away in his sleep.

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sonate au clair de lune. ☽

∴ Triggers, refuse de jouer : faites moi peur.
∴ Présentation : (mon verre s'est brisé comme un éclat de rire)
∴ Liens : (wasting my young years)

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∴Arrivé le : 17/02/2021
MessageSujet: Re: enfant à louer (oz) enfant à louer (oz) EmptyDim 21 Fév - 22:47


-- enfant à louer, ft. @Isla Darling

Nouvelle nuit ou nouveau trottoir. Comme d’habitude il traîne les cannes de serein qu’il ose désigner comme ses jambes, déambule dans un jean troué qui dévoile deux genoux minuscules et usés. Les plaies s’accumulent sur un corps malmené, il ne prend pas grand soin à les soigner, ne cache même pas les bleus ou les griffures mal refermées. Aujourd’hui il peut jouer les garçons sans avoir besoin de se farder. Acteur, sur sa scène de quelques mètres carrées, il fait des allers retours, use la semelle épaisse de ses bottes esquintées, s’allume une clope ou deux, tournant autour d’un lampadaire dont la lumière déjà faiblarde grésille toujours un peu. Tout cela, sous la pénombre des magasins fermés, d’une petite rue secrète bien mal fréquentée où ne se pressent plus que des hommes, éméchés, mal intentionnés, un peu des deux parfois. C’est sa place, son territoire fané. Il s’y sent à la fois pertinent et tout à fait étranger. Il lui semble qu’il n’a jamais rien connu d’autre que cette vie plate comme des trottoirs de rue, que ses langues froides s’enfonçant de force jusqu’à l’entrée de sa gorge, de son corps donné contre le contact significatif d’un billet glissé contre sa paume. Il lui semble n’avoir jamais connu que le cette rue aux pavés moites, engoncés d’eau de pluie ou d’eau tout court, empestant l’urine lorsque ce n’est pas autre chose. Et Oz ne compte plus les pas, Oz s’oublie dans les heures avancées de la nuit. Chaque soir ou presque, il revient à son éternel lampadaire à la lumière vacillante, étendard silencieux au clignotement lancinant, étoile faiblarde d’un ciel trop plein de brume.

Le bruit significatif de talons heurtant en rythme le trottoir se fait entendre. Oz ne se retourne pas tout de suite. Une légère inspiration vient pourtant assassiner sa dernière cigarette, contre laquelle il pestait silencieusement depuis le coucher du soleil, les nuits lui paraissant bien longues sans un peu de tabac pour lui tenir compagnie. Il n’en aura pas besoin ce soir. L’inquiétude se dissipe à mesure que les talons s’approchent, arrivent bientôt à sa hauteur et qu’il se retourne enfin, apercevant sa sauveuse. Pas un mot, ni même le moindre plissement de lèvres. Leurs regards se croisent alors qu’une épaisse boucle brune tombe sur le front du corps à louer. C’est une habituée à laquelle Oz fait face désormais, pas n’importe laquelle pourtant. Et la vision de cette grande dame gâchant de son aura superbe au sein même des rues acides de Heavitree lui tord quelque chose au fin fond de la poitrine. La même pensée l’avait frappé la première fois qu’il l’avait aperçue, elle et son corps sans fin, sa taille de guêpe que même lui s’est mis à jalouser, soigneusement dissimulée par les couches d’un long pardessus. Les deux géants se mettent à marcher, lui en traînant toujours un peu les pieds, elle toujours perchée. Bientôt, ils passent des ruelles crasses aux beaux quartiers.

Et puis, la grande maison, les rideaux si lourds qu’ils menacent d’engloutir les baies vitrées, la démesure d’une cuisine qui fait la taille de son son appartement complet, et pourtant, le grand vide de la demeure, comme inhabitée. Une main se perd dans les boucles noires de jais, alors qu’il la laisse faire, picore un peu l’assiette présentée, marmot rustre tout affamé. Il ne parle pas pourtant, toujours si muet, sent son regard l’envelopper, étrangement calme, vraie volupté. Et puis, finalement, elle parle, lui relève ses grands yeux noirs une seconde alors qu’elle perce l’abcès. Il aura son argent, sans n’avoir rien vraiment fait. Comme d’habitude, il sera couvé et c’est lui qu’on voudra payer. « Et vous en avez connu beaucoup ? » Qu’il demande, d’une vois douce qui tranche avec le ton froid qu’il emploie à l’accoutumée. Avec elle, il ne se sent pas en danger. Il se méfie moins, il s’autorise à se reposer. « Des femmes, j'veux dire. » Il comprend bien le poids de la confidence, lui même s’autorise à la regarder un peu plus que de raison, un peu plus que la pudeur habituelle du bouclé le tolérerait. Mais il y a comme quelque chose, un lien, une indéniable parenté.
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Isla Abernethy
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MessageSujet: Re: enfant à louer (oz) enfant à louer (oz) EmptyLun 22 Fév - 19:48


-- how hard it is to be a momma



l’enfant est silencieux, comme à son habitude, gamin mal dégrossi avec ses tâches de cendre sur la joue, qu’il n’a probablement pas vue, et qu’elle aimerait pouvoir lui étaler, du pouce, pour mieux la faire disparaître. il a les coins pointus, et il ne se laisse pas vraiment approcher, comme un animal féroce, qu’elle attendrit peu à peu. l’enfant qui ne comprenait pas, la première fois, qu’elle ne voulait pas de lui, pas comme ça. qui ne pouvait pas entendre qu’elle le voulait juste dans ses bras, contre elle, pour caresser les boucles brunes, et le recouvrir de son parfum capiteux. rien de plus normal, rares sont les clients qui ne voudraient pas se perdre dans le corps et les baisers de l’éphèbe. mais pour ça isla a des tas d’amants qui l’attendent, la supplient, sur son deuxième téléphone. ce soir, ils ne recevront pas la moindre miette d’attention. ce soir, elle a sorti son meilleur costume de mère.

elle ne sait pas vraiment pourquoi ce costume remplit le vide à l’intérieur d’elle, alors même que s’occuper de sa fille ne lui a jamais effleuré l’esprit. après tout, elle n’a fait que mettre au monde hazel. une héritière darling, sorte de cadeau de mariage en retard, seule et unique fois où elle a accepté qu’il laisse son empreinte jusque dans son ventre. hazel n’a jamais été son enfant, et ne le sera jamais. trop peu une abernethy, tenant trop de son propre père, et trop aveugle pour le voir. non, celui-ci elle l’a choisi parce que c’est un guerrier, parce que c’est un tigre dans un corps chétif, et parce qu’elle ne compte pas le laisser. parce qu’en le voyant, elle l’a su. comme une vision. quelque chose de différent, quelque chose qui fondamentalement, les rapprochait. pour lui, elle est certainement juste une cliente de plus. pour elle, il est le remède à sa solitude.

elle le connaît assez pour simplement lui servir un soda, tandis qu’ele remplit son verre de vin. elle en a vu d’autres, des escorts, et autres travailleur.euses du sexe. elle connaît les conseils que tous se glissent discrètement. ne pas boire. ne pas se droguer. elle le sait, le comprend, et le respecte. c’est même, au fond assez évident. elle avale son verre en quelques gorgées goulues, et soupèse la question, avant de soupirer, en souriant.

“je t’ai déjà dit, oz, tu peux me tutoyer. je vais pas te mettre dehors parce que tu m’appelles par mon prénom, et je vais pas soudainement arrêter de venir. et pour, répondre à ta question, des femmes j’en ai vu plein. des mannequins, des sorte de demi-déesses, qui te regardent entre leurs long cils. mais jamais, jamais comme ça, non.”

non, jamais avec des baisers, jamais de contacts, parce que la peur empoisonne tout, la peur paralyse. la peur d 'être découverte, que son nom soit traîné dans la boue, et que tout ce qu’elle ait accompli aujourd’hui ne devienne que des cendres. trôner sur des ruines est déjà assez difficile. elle finit par retirer cette tâche de cendre, vestige d’une de ses nombreuses cigarettes, du bout de la serviette immaculée qu’elle a posé sur la table. elle lui sourit, le plus tendrement du monde, et dépose un baiser maternel sur ses cheveux. là où rien ne pourrait être mal interprété. elle ne veut pas faire fuir le môme, ce serait la pire chose. oz-xcycodone, elle ne peut pas le laisser tomber, elle ne peut pas faire sans lui, pas sans perdre tout ce qu’il reste d’elle.

elle l’enveloppe de ses ailes de mère poule, succombant à un instinct qu’elle découvre encore, le garde là, tout près de son corps, juste assez fort pour qu’il puisse s’échapper de l’étreinte s’il devait la refuser.

“et toi? il y a des gens qui font battre ton coeur?”



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@Oz Burberry
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MessageSujet: Re: enfant à louer (oz) enfant à louer (oz) EmptyLun 22 Mar - 0:40


-- enfant à louer, ft. @Isla Darling

Il se retrouve toujours un peu ici par hasard. Il oublie l’adresse juste après avoir passé le seuil, a beau observer quelques instants la superbe maison alors que l’aurore se lève, mais semble comme incapable d’y cheminer naturellement. C’est comme si tout cela n’était qu’un de ces contes dont il avait arraché quelques pages à la bibliothèque municipale, histoire d’avoir la chance de pouvoir les lire avant le coucher. Comme s’il découvrait la chaleur d'un foyer pour quelques heures, ouvrait les yeux brutalement sur une scène de vie quotidienne, avec une mère aimante à son chevet, prête à le bercer, l’écouter, le dorloter. C’est pas vraiment qu’il en a pas l’habitude Oz, c’est qu’une mère il sait même pas ce que c’est. Oh il a bien eu quelques clientes qui avaient envie de le dorloter, il en avait même eu qui avaient tenu à le faire dormir dans la chambre des gosses. Mais elles avaient toutes finies par craquer. Du rôle de mère elles devenaient maîtresses, se laissait tenter à croquer au pire des péchés, à toucher au bébé désigné. Pas Isla pourtant, jamais Isla. Infaillible, elle semblait incapable de manquer au rôle de matriarche qu’elle s’était elle-même attribuée. Longtemps, Oz avait attendu la faute, s’y était préparé. La première fois même, il avait déboutonné la chemise trop rudement fermée, s’était mis à genou comme dans un réflexe tristement familier. Mais elle l’avait patiemment relevé, lui avait expliqué que c’était bien autre chose qu’elle attendait. Elle avait été claire dans ses consignes, avec pourtant le ton doucement tendre d’une mère dévouée, qu’il aurait sans doute pu reconnaître s’il en avait jamais vaguement connu la sienne.

Il l’écoute parler, observant le mouvement qu’elle fait avec ses mains tandis qu’elle agite ses lèvres couleur grenat. Chaque nouvelle soirée avec Isla s’annonce étonnante. Il ne sait jamais vraiment ce qu’elle a bien pu préparer. Elles se ressemblent toutes un peu et pourtant n’ont tout bonnement rien à voir. À chaque fois elle le surprend, rivalise d’attentions et de tendresse. Il ne s’y fait pas, ne s’y fera jamais. « Désolé. J’ai juste pas l’habitude, t’sais. » C’est pas qu’il est trop poli le môme, au contraire, c’est pas tant son genre. C’est juste qu’elle a beau être si proche, il a toujours comme un peu envie de la vouvoyer. Faut dire qu’elle impose le respect Isla, avec sa silhouette immense et la grâce qui s’en échappe. Il sait si peu de choses d’elle, finalement. Y’a tant que de choses qu’il ne sait pas. « Pourquoi pas ? » Qu’il ne peut s’empêcher de demander. Presque naïvement avec elle, il redevient enfant, interroge sans arrêt. Pourquoi une femme pareille ne pourrait-elle pas avoir toutes celles qu’elle voudrait ? Est-ce seulement un choix, un frein ou un secret ? Si elle se retrouve seule, qui a vraiment le droit au bonheur ? Il se dit qu’au fond, pour qu’elle vienne le chercher jusqu’au fin fond de sa ruelle, c’est que tout ne doit pas être si parfait. Mais dès qu’elle parle, dès qu’elle ouvre la bouche, il lui semble qu’elle pourrait avoir le monde entier si elle le voulait.

Elle lui retourne la question et il cligne des yeux, semblant tout à coup tout embêté. Oz ça fait bien longtemps qu’il n’aime plus, qu’il a même oublié comment on faisait. Il a bien eu quelques copines, parfois ça a même fonctionné. Elles finissaient toutes par fuir, on peut pas construire quelque chose avec ce genre de fréquentation des bas quartiers. Parce que quand on aime, on souffre pour l’autre. Et Oz il ne veut pas que qui que ce soit s’inquiète pour lui. Il ne veut pas se mêler. Les gens, il s’en méfie. Le reste, il le fuit. « Je sais pas trop c’que ça veut dire. » Avoue-t-il naïvement devant sa question qui l’embarrasse autant qu’elle le laisse songeur. « Une fois j’ai vu un garçon qui ressemblait à un ange. Ça m’a marqué. Je me suis dit que c’était fou, j’pensais pas que ça existait. »  
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