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『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe.


all monsters are human. :: Exeter, UK :: Into the woods, next to sea. :: Habitations
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Hyacinthe Sterling
you wouldn't be the first renegade
to need somebody
Hyacinthe Sterling
∴ Pseudo : balzolaire (nastasia).
∴ Faceclaim : jelle haen.
∴ Merci à : themooninmourning (av), kawaiinekoj (ic).
∴ Dédoublement(s) : marlowe, l'empereur médiatique, ange, le saint des saints & alix, l'enfant des limbes et des pavés.
∴ Âge : dix-neuf ans. la chimère ténébreuse de l'éternité qui l'égare sans pitié. l'épithète de "gamin" qui le sied si bien, qui décrit si joliment ses fureurs candides.
∴ Mood : 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 1576a810
∴ Pronom inrp : il/lui, he/him.
∴ Occupation : étudiant au conservatoire ; pianiste auréolé de débauche et de décadence, chemin choisi par dépit plus que par passion. membre d'un groupuscule révolutionnaire à ses heures perdues.
∴ Statut : le palpitant abandonné aux mains de l'asmodée moderne. les yeux incandescents d'une ombre brisée dans lesquels il plonge, se noie ; la gorge encombrée d'une vénération ignorée.
∴ Géolocalisation : au casino, très certainement, l'âme ankylosée par la liqueur, l'argent vomi et régurgité une centaine de fois déjà.
∴ Vice : trouble de la personnalité borderline ; addictions (jeu, alcool)
∴ Free land :
(playlist)

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∴ Triggers, refuse de jouer : violence animale.
∴ Triggers Warnings : troubles de la personnalité, dépendance (jeu & alcoolisme), childhood trauma, relations toxiques, terrorisme et idéologies radicales.
∴ Posts : 570
∴Arrivé le : 16/02/2021
MessageSujet: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:43

oz & hyacinthe / novembre 2020
the back of your head is at the front of my mind, soon i'll crack it open just to see what's inside your mind. ( @the 1975 )

Son coeur pesait lourd contre ses viscères. Où bien était-ce son crâne ? Hyacinthe ne savait pas ce qui cognait le plus fort (son pouls ou sa migraine ?). Il avait trop bu ; pauvre idiot qu’il était. On l’avait prévenu, pourtant, au Black Bird. Hyacinthe, après ce verre, t’arrête, ok ? On te sert plus, de toute façon. Tu vas finir par plus tenir debout. Blah. Blah. Blah. Il avait pas écouté, comme toujours, avait surestimé sa capacité à tenir l’alcool. Et maintenant que les limbes édéniques s’évaporaient, asséchées par sa langueur naturelle qui l’avait terrassé sur le sofa de la chambre d’hôtel, ne demeuraient que la nausée alanguissante, un vague sentiment de culpabilité et le brouillard ankylosant qui musait au fond de son crâne. Il entendait toutes les voix autour de lui, n’en comprenait aucune cependant, et l’impression d’être dans un rêve lui faisait plisser les yeux au moindre stimuli trop envahissant. 
D’un geste agacé, sa main tenta de chasser une mouche qui semblait s’être posée sur son cou. Elle n’y rencontra que la sienne. Rêche, désagréable, abîmée par les années que Hyacinthe n’avait pas derrière lui. Il releva les yeux, croisant son regard. Quel était son nom, déjà ? Bob ? James ? Robert ? Peu importe, il lui semblait bien plus charmant au casino. Pourquoi avait-il accepté de le suivre, qu’est-ce que cette after party dans une cabane miteuse avait bien pu avoir de si attrayant, pour qu’il ait souffert de s’y rendre, sur ses jambes qui le supportaient à peine ? Encore une fois : peu importe. Hyacinthe se contenta de sourire, de son sourire sot, vain, torpide, de son sourire qui plaisait tant aux hommes qui ne savent pas aimer, qui les convainquait de le chérir le temps d’une nuit. Il vint lui murmurer quelque chose à l’oreille ; quelque chose qui n’effleura même pas le cerveau endolori de Hyacinthe, mais qu’il fit semblant de comprendre, feignant un rire étourdi et sot. Mais quelqu’un était désormais prêt d’eux ; le regard morbide de Robert — c’était son nom, oui, il en était presque sûr — s’arracha à contre coeur de ses jambes répandues sur le canapé pour se déporter sur une autre silhouette. Les yeux de Hyacinthe errèrent un moment, sur l’homme qui les avait accosté, d’abord. Gras, patibulaire, du même âge que Robert, en apparence (la cinquantaine, peut-être) — et sur ses genoux, un autre garçon. Bien plus jeune. Bien plus beau. L’air détaché, son regard fuyant n’inspirait à l’esprit ankylosé de Hyacinthe rien d’autre que l’envie viscérale d’être ailleurs. Lui, cependant, ne pouvait détacher ses yeux vitreux du visage anguleux du nouveau venu, pour une raison qui lui échappait. 
Vous êtes-… Hé ? T’viens souvent au Black Bird, non ?
La voix était incertaine, mais l’illumination, elle, était soudaine, presque aveuglante alors qu’elle émergeait de cet esprit embrumé par l’alcool. Il replaçait enfin ce visage androgyne, ces manières involontairement hautaines, ce regard dur et languide à la fois. Il ne lui avait jamais parlé, cependant, ne connaissait rien de lui, même pas son nom. 
Bien, c’est amusant, non ? Nous sommes joliment assortis. Murmura-t-il, de son sourire éternellement nonchalant, quelque peu sot.
Puis, il sembla retomber dans sa torpeur, dans sa langueur d’aristocrate décadent. Étendu sur le canapé, sa main fine et blanche caressait inconsciemment celle, ravagée et sale, de l’homme qui l’avait amené ici. Enfant perdu sacrifié aux tendresses malpropres et bon-marchés des bas-fonds de l’univers.

(c) mars+chrysalis
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Oz Burberry
rentier de la bêtise des mâles, marquis des hauts trottoirs.
Oz Burberry
∴ Pseudo : solaris. (cam)
∴ Faceclaim : ezra miller.
∴ Merci à : moua. (ava)
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∴ Âge : vingt-six bleus à l'âme.
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∴ Pronom inrp : il/he.
∴ Occupation : langue à louer pour les vieilles des quartiers, corps à mêler aux libidineux dépravés : juste un gigolo qui a besoin de bouffer.
∴ A Exeter depuis : toujours.
∴ Statut : aveuglé par la lumière d'un astre, le palpitant engourdi comme lentement éveillé sous les rayons égarés de l'angelot sacrifié.
∴ Free land :

⋆ — look at the stars
look how they shine for you

because the night belongs to us
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QUI M'AIME ME SUIVE.
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When he was just a boy he expected the world but it flew away from his reach, so he ran away in his sleep.

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sonate au clair de lune. ☽

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∴ Présentation : (mon verre s'est brisé comme un éclat de rire)
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∴Arrivé le : 17/02/2021
MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:45

oz & hyacinthe / novembre 2020
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Ces soirées poubelles aux relents répugnants d’argent sale et de poudre à canon, il ne les connaît que trop. Oz, il a trop traîné dans des recoins sombres qui empestent l’immonde, il a trop connu tous ces repères sans âme et sans fond, où il ne s’est que trop laissé aller en échange de quoi manger. Ses yeux sans couleur parcourent la pièce depuis une dizaine de minutes sans que rien leur échappe. Il n’est pas question de se laisser aller, pas de répit tant que l’affaire n’est pas faite, tant qu’il ne tient pas entre ses doigts le butin abject de son exercice de charme. L’expérience lui a appris à éviter de boire entre les passes. Si l’attrait pour la bouteille lui avait semblé naturel dans sa première lancée, meilleur moyen de brouiller sa vision des évènements infâmes qui s’articulaient autour de lui, de s’échapper du corps sali qu’il sacrifiait au plus offrant, il s’était rapidement rendu compte que l’absence au corps entendait également un naufrage de l’esprit et s’il y avait bien un instant où la raison était nécéssaire, c’était dans ces moments là. Ainsi, promenant son regard ailleurs camouflant soigneusement toute sa méfiance, il ne perdait rien de l’agitation alentours alors que les bouteilles passaient de main en main et qu’il ne faisait qu’y tremper à peine les lèvres. Assoiffé comme le gibier échappant en vain aux fusils de chasseurs cruels, il évite toujours la boisson en baissant légèrement ses yeux noirs, mimant l’échappée à un baiser trop goulu. Pourtant, c’est sur les genoux de son tortionnaire d’un jour - ou plutôt d’une nuit - qu’il vient s’installer docilement. Fidèle à lui même, il a troqué ses doc Martens habituels pour une paire de bottines à talons courts, allongeant encore son corps immense où semble grimper un lierre étouffant, celui de la haine et du désespoir. Même sans les bas résilles habituels, ses cils immenses parés de noirs appuient la préciosité de son visage presque féminin, fuyant le moment même. Il daigne à peine le tourner vers la langue remuant tout contre son oreille, lui murmurant les mêmes grivoiseries habituelles, sa salive atteignant sa peau soldée, il jurerait sentir ses doigts boudinés se glisser jusqu’à son boxer pour y glisser un nouveau billet. Oz le laisse faire sans même y penser, trop occupé à perdre ses pupilles dans le vague insensé de la pièce. L’autre a payé, c’est comme s’il ne s’appartenait plus. Seul l’esprit demeure, et il est inquiet.

Une voix cependant s’adresse étonnement directement au petit empereur des bas fonds. Oz pose enfin ses yeux si réservés sur l’enfant encore allongé là, plus pâle encore que la poudre que le despote qui le palpait jusqu’ici s’amuse à faire passer dans ses narines. La face éteinte lui dit pourtant bien quelque chose, et il jurerait avoir déjà croisé le cobalt de ces pupilles égarées. C’est lui même qui comble le mystère dans une apostrophe presque trop joyeuse pour les circonstances. Est-ce qu’il se vend lui aussi, comme une carcasse alléchante ? « Qu’est-ce que tu fous là ? » Qu’il lance presque froidement, faisant glisser son regard de sa bouche encore entrouverte à son corps recroquevillé dans le canapé. Il a de ces airs de madone sacrifiée. Oz, il n’a pas de temps à perdre avec tous les paumés du monde entier, il a de l’argent à faire et encore de l’amour-propre à immoler. Mais c’est plus fort que lui, la candeur presque troublante du blondinet le fait vriller. « Crois-moi qu’il n’y a rien d’amusant ici. » Il secoue la tête en ignorant les éclats de rire de son bourreau très occupé avec l’autre type, tous deux distraits. « Compte pas sur moi pour te guider. » Il se dédouane, immédiatement, alors qu’on ne lui a rien demandé. Il le prend pour une pute, comme lui, plus facile à résumer. Pourtant, quelque chose le retient toujours dans ces yeux dévoyés. « T’es là d'ton plein gré, au moins ? » Plus fort que lui, le dépravé protecteur de tous les saints.

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@Hyacinthe Sterling
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MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:46

oz & hyacinthe / novembre 2020
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Déjà, Hyacinthe se sentait partir à la dérive, comme emporté par le flot de sa conscience décousue, embourbée. Loin des mots qui venaient de tomber de sa bouche, vomissure incontrôlée de ses pensées dissipées, ses yeux se perdaient sur un lointain indéfini. Ils accrochaient, au hasard, des formes, des actions, des gestes, dont seule l’existence superficielle atteignait son cerveau. Il n’en déduisait rien, spectateur imbécile des ignominies qui se dessinaient devant lui. Des tragédies en un acte. Il croisait, d’un air placide, les regards libidineux des goujats qui les encerclaient presque, qui semblaient lui murmurer silencieusement les pires atrocités qui ne le faisaient même pas frissonner. Trois d’entre eux embarquèrent, dans une chambre adjacente au salon, une femme à peine plus âgée que lui, ivre morte, qui semblait lutter pour échapper aux vapeurs débilisantes de l’évanouissement. Hyacinthe sentait, au fond de lui, qu’il constatait son chemin à l’échafaud, comme si les mains des trois hommes étaient déjà souillées de sang à ses yeux hallucinés. Il ne se révolta pas, cependant, se contenta d’esquisser un sourire indolent, le poids de son crâne lui semblant de plus en plus insupportable.
Qu’est-ce que tu fous là ?
Il sursauta, se redressant subitement, et porta son regard. Il lui semblait que c’était à la fois la première et la millième fois qu’il le regardait. Comme s’il avait vu cette scène cent fois, dans as tête, comme s’il avait vécu cette rencontre cent fois dans une autre vie. 
Je ne sais pas. Il fît, ponctuant sa sincère ignorance d’un petit rire niais. En réalité, la question du jeune homme lui passait au-dessus de la tête ; devrait-il avoir une raison à lui donner ? L’interrogation avait été posée avec tant de spontanéité que son cerveau embrumé se persuadait que son interlocuteur réclamait une justification précise. J’suis venu parce qu’on me l’a gentiment proposé. 
Sa voix était à peine moins feutrée qu’un murmure ; il aurait voulu se pencher, pour lui murmurer l’histoire de sa vie — ou au moins, l’histoire de sa nuit, à l’oreille, outrepassant volontairement son air désintéressé, quelque peu agacé. De nouveau, son visage s’était voilé d’un masque de torpeur, cependant ; les petits sourires béats qui faisaient frissonner ses lèvres lorsqu’il s’exprimait s’évaporaient dès qu’il se taisait, comme submergés par la langueur fondamentale qui était la sienne. Lentement, cependant, il se redresse, non sans un effort visible, pour se mettre en position assise. Parce que l’inconnu lui parle, il le voit, et, dans un élan de bonne volonté (qu’on ne soupçonnerait pas à cet enfant languide et apathique), il essaie de comprendre, de saisir ses moindres paroles. 
Compte pas sur moi pour te guider.
Hyacinthe consent à une légère moue, qui lui est arrachée plus par le refus en lui-même que par l’objet qui lui est contesté. Il ne comprend toujours pas, à vrai dire ; le guider à travers quoi, exactement ? Pendant deux secondes, il est tenté d’engager son esprit vaseux dans la conversation ardue induite par une interrogation. Pourquoi me guider ? Mais déjà, sa concentration libertine s’amourache d’un autre détail — ses collants résilles, ses talons hauts. L’androgynie qui s’affirme jusque dans la parure. Il le toise, Hyacinthe, sans lascivité, sans condescendance ; il a le regard seulement voilé de l’admiration silencieuse qu’il porte à ceux qui osent, à ceux qui dédaignent les codes. 
T’es là d'ton plein gré, au moins ? Il revenait à la charge, en dépit de son air terriblement las. 
Hyacinthe releva le regard, et un petit rire sincèrement amusé glissa hors de sa bouche. La question lui semblait terriblement candide — seraient-ils là, Hyacinthe, l’inconnu, s’ils avaient le choix ? S’ils n’avaient pas été abattus, mis à genoux, enchaînés par quelque facteur, quelque fatalité qui leur était extérieur ? 
Sommes-nous jamais là de notre plein gré ? Répondit-il finalement, son visage se figeant, frappé d’une expression grave, qui venait contraster avec l’air niais qu’il avait arboré jusque là. 
Son sérieux ne fût qu’éphémère, cependant, ne pouvant s’accrocher trop longtemps à cette âme volatile, vaine. Et Robert, qui semblait entendre le tournant que prenait la conversation, se retourna pour punir son jeune partenaire d’un baiser froid, vorace, auquel Hyacinthe ne répondait que machinalement, les yeux ouverts. Lorsqu’enfin, son amant se détourna pour s’adresser de nouveau au client d’Oz, Hyacinthe s’intéressa de nouveau au jeune homme, la brume dans son regard étant devenu plus épaisse, plus sordide. 
Est-ce qu’on t’a enchaîné pour te traîner ici ? Il semblait définitivement interpelé par la question précédente du bel androgyne. Cependant, son ton était quelque peu satirique, mesquinement amusé. T’a-t-on forcé ? Est-ce que tu t’es laissé forcer ? Est-ce que tu t’es seulement débattu ? Toussant un peu, il attrape un verre sur la table, sans se soucier de ce qu’il y a dedans, cherchant simplement à désaltérer sa bouche asséchée. La fille qu’ils ont traînée dans la chambre avait vraiment l’air forcée, elle, j’lui accorderai ça. Il murmure, sans prêter grande attention à ses propres mots. 

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oz & hyacinthe / novembre 2020
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Tout ce à quoi il peut penser c’est qu’il voudrait être ailleurs. Ses pupilles sombres passent de l’horloge au mur à la montre qu’un de ses bourreaux affiche à son poignet engoncé. Sans arrêt, dans un mouvement en arc infini qui semble faire le tour de la terre, il passe du pôle nord au pôle sud compulsivement, craignant déjà pour sa peau alors qu’il n’est qu’à l’aube de sa faute. Épuisé, il se refuse à laisser ses yeux lourds se fermer même quelques secondes. Quelque chose ne va pas, il le sent. La course de la trotteuse semble s’accélérer à mesure que son regard se perd dans la pièce remplie et pourtant vidée. Les caresses de l’opposant lui font l’effet d’un amas de gravier, c’est presque la dureté du béton armé contre lequel il se souvient s’être tant laissé aller. Bientôt les cris d’une énième paumée éveillent ses sens déjà alarmés, le tirent de son masque glacé derrière lequel il se taisait, ne dit jamais rien, jamais, jamais. Ses yeux la suivent pourtant, toujours sans un mot, regardant son long corps maigre se faire traîner jusqu’à une chambre, peinant à contenir des appels au secours alors qu’un sein se dérobe de la robe déchirée qu’elle traîne derrière elle. Oz peut apercevoir un de ses seins dénudés que les Ténardiers ont largement repérés, malfaiteurs sans coeur, sexe animé sans cervelle ni réelle volonté. Il ne l’aide pas, Oz, le chevalier servant, le grand protecteur, l’ami des désespérés. S’il a appris quelque chose dans ce triste métier, c’est bien qu’on ne peut sauver le monde entier. Qu’il fallait penser à soi-même avant tout et que la compétition ferait rage, même dans l’adversité. Son coeur s’est refroidi, à l’oblatif loup du ciel, plus rien ne demeure à présent, sous cet air résigné, qui semble toujours subir malgré ses idées de révolté. Certains se battent, lui échoue déjà, à la seconde même où il ouvre les bras. « J’te parlerais bien philosophie, babe, mais j'vais pas rester. » Qu’il répond à la lumière infirme de cette créature affalée. Il est déjà coupé par la bouche de l’autre qui s’écrase contre celle à peine ouverte de l’enfant, lui faisant ravaler toute envie de parler. Oz ne grimace pas, ça fait bien longtemps qu’il a troqué ses dégoûts de mutin pour une insensibilité de circonstance. Rien ne semble pouvoir vraiment heurter l’esprit meurtri du courtisan offert ; ses répugnances et ses traumas comme envolés, ses tabous et ses blessures, enterrés. N’afficher jamais que cette éternelle disponibilité, ce corps offert et ce regard fané : ce n’est jamais que ce qui compte désormais. « Personne ne m’enchaine moi, ou pas à moins de quatre-cent balles. » Le prix lui semble dérisoire dès lors qu’il a franchi ses lèvres. C’est presque tant pis, qu’il se murmure pour lui-même. Les règles, il les a bien annotées dans un petit carnet caché, sur une page toute tâchée de larmes à force que diverses exceptions y ait été ajoutées, à chaque matin d’une nuit trop arrosée. Il y a bien des choses qu’il ne pensait jamais faire, il y a bien des choses auxquelles il aurait aimé se refuser.

Son généreux mécène, son recruteur d’artistes de nuit, s’échappe quelques minutes pour rejoindre la chambre où est entrée la sabine cruellement enlevée. Les lucarnes mordantes d’un Oz  timoré le suivent jusqu’à ce qu’il lâche la poignée. Au rire mêlé de cris de la suppliciée, livrée aux crocs de nouveaux loups bien plus à craindre que la bête abimée que constitue le petit brun, ce dernier se redresse brutalement. Il récupère ses affaires un peu éparpillées, se dresse sur ses talons hauts qui le font paraître plus grand encore qu’à l’accoutumée, et attrape brutalement le poignet du petit blond presque tiède. « On se casse. » Qu’il annonce comme s’ils se connaissaient, comme s’il avait le moindre droit de le tirer de ce maudit canapé, de l’extirper du chaos comme une Eurydice dans les bras de son Orphée. « Discute pas et fais pas chier, on s’en va. » Il répète en serrant ses dents, ses crocs serrés luisant sous l’agacement mais surtout l’empressement. Evidement, le seul type restant s’indigne, garde le butin dans ses bras en grognant des injonctions inintelligibles, rassurant comme il peu en l’invitant à se rasseoir. « J’ai pas signé pour ça. » Crache le loup enragé derrière sa bouche maquillée. Une certitude, une seule, celle de fuir avant le matin, celle d’arracher l’enfant aux mains des vilains.

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MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:49

oz & hyacinthe / novembre 2020
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Personne ne m’enchaîne moi, ou pas à moins de quatre-cent balles.
Hyacinthe il le fixe un moment, sans vraiment le voir. Les pupilles vidées de toute volonté par la brume débilisante de l’eau-de-vie. Il prend le parti de rire, finalement — de ce rire conciliant, niais, faible, qui plaît tant aux gens de ce monde. Bêtement, il glousse, parce qu’il ne comprend pas le sens de ce qu’il vient de dire ; peut-être que sa raison engourdie pourrait saisir le présupposé qui gît, lymphatique, sous le sarcasme acéré du jeune homme. Mais il n’essaie pas. Il n’a pas l’habitude de faire tant d’efforts pour ces âmes égarées qu’il croise, qui l’intriguent, et qui s’évaporeront éventuellement dans l’éternelle nuit d’Exeter ; peut-être se traîneront-elles, iront mourir dans un coin silencieux et moite. Souvent, au petit matin, Hyacinthe bute sur les cadavres à peine froid de ces tristes personnages, de ces anonymes de l’univers, morts comme des chiens, recroquevillés sur leurs seules désillusions. Alors, il détourne le regard, serre les poings, s’éloigne, se concentre sur la douleur qui irradie ses reins pour ignorer celle qui nargue son âme. 
Cette figure androgyne est de celles que l’enfant terrible à l’habitude de croiser, rigides, à jamais immobiles, à l’Aurore, carrefour tragique où s’entremêlent la nuit et le jour, la vie et la mort. Alors, Hyacinthe, il le regarde, un peu triste, un peu étourdi, cherche à peine à réceptionner ses mots ; il y a tant de chances qu’il ne sorte jamais de sa nuit, qu’il se dit — et il ne veut pas porter en lui les paroles d’un mort. Alors, il va pour se détourner, abandonnant jusqu’à l’idée d’un Adieu correct, laisse l’image sanctifiée de cet Hermaphrodite révolté glisser hors de sa mémoire. 
La main qui se referme sur son poignet, comme un étau salvateur, lui fait l’effet d’un électrochoc.
D’un sursaut vif, qui trahit la nervosité bouillonnant sous ce masque d’indolence, sa tête se tourne de nouveau vers l’inconnu. Ses pupilles sibyllines passent par saccade du visage fardé au poing crispé, laissant sa trace rougeâtre sur la peau de marbre. Son premier réflexe et d’essayer de se dégager, d’un mouvement incertain. 
On se casse. L’impératif a beau être dur, il sonne presque comme une supplication. Discute pas et fais pas chier, on s’en va.  Qu’il crache, devant l’immobilité imbécile de Hyacinthe, qui le fixe, béant, indécis. 
Mais c’est à son partenaire initiale de s’emparer de lui. Une main ferme se pose sur son épaule. Il entend sa voix grogner de sourdes menaces à Oz, des mots doux absurdes à son oreille — de nouveau, son cerveau ne réceptionne rien de ce qu’on lui murmure. Il se focalise sur les yeux charbonneux du jeune homme, sur la fureur légitime qui y brille, sur son envie de vivre manifeste qui s’impose face à la nécessité de la mort. Cette présence dans son dos, sur laquelle il se reposait avec nonchalance jusque là — il lui semble qu’elle l’aspire à présent. Une envie de fuir réprimée par la main sur son épaule, qui le tire en arrière. L’angoisse monte. Comme un pressentiment de mort imminente qui fait pâlir son front de nacre. Il sent la fureur qui se forme dans l’être collé contre son dos, la rage qui chauffe le souffle contre sa nuque, et sent l’odeur de sang qui empreigne la main sur son épaule. Et ses pupilles chassent brusquement la brume qui les habitait, s’ancrent dans celles de son interlocuteur. 
Ne me laisse pas mourir.
Il semble cependant comprendre que son imploration silencieuse ne suffira pas, qu’il doit lutter, ne peut simplement se laisser sauver par cette âme déjà trop charitable. Brusquement, sa main libre vient agripper le bras du jeune homme, et le peu de forces qui meuvent ce corps ankylosé se jettent dans un dernier coup d’éclat désespéré. Il se hisse, se lève, retrouve un équilibre insoupçonné, conjure ses jambes fébriles de le porter, juste encore un peu. Une fraction de seconde, il s’agrippe à l’épaule de l’autre (beaucoup plus grand que lui, il s’en rend compte seulement maintenant qu’ils sont tous les deux debout, prêts à fuir). 
Cours.
C’est la dernière chose qu’il s’entend bégayer avant que tout son corps ne cède à l’instinct de fuite qui le tenaillait. Il se jette contre la porte du chalet et se précipite dans ces ténèbres hivernales, l’air glacé lui percutant le visage et écorchant ses poumons, comme si, outré, il le punissait d’avoir ainsi outrepassé les pudeurs de la nuit. Ils sont après eux. Il le sent, les entend surtout — leur course rapide, leurs aboiements de chiens en chasse, de bêtes enragées d’avoir perdu leurs proies. Hyacinthe ne sait même pas si l’inconnu le tient toujours, ou si c’est lui qui s’est accroché à sa main, ni lequel des deux tire l’autre, le pousse toujours plus en avant dans cette chasse éperdue. Tout ce qu’il sait, tout ce qu’il sent, hormis les meurtrissures de ses poumons et la faiblesse de ses jambes, c’est cette main dans la sienne, cette chaleur humaine qui lui rappelle qu’il n’est pas mort. Pas encore
Il trébuche sur des ronces, se heurte contre des arbres, dans sa course de bête traquée — et la battue aurait bien pu durer des jours, des siècles qu’il ne s’en serait pas rendu compte. Lorsqu’enfin, ils s’arrêtent, à la lumière du premier lampadaire qu’ils croisent, il lui semble avoir couru toute la nuit. Le silence qui les entoure n’est brisé que par leurs halètements saccadés ; sans doute ceux qui les chassaient ont abandonné la traque très vite, plus vite que Hyacinthe le pensait.
A-Attends… Qu’il bégaie, le corps rompu, meurtri, sorti bien trop brusquement de sa léthargie alcoolisée.
Brusquement, il se plie en deux et vomit sur la route. Une expulsion douloureuse, loin d’être libératrice ; le cri de protestation de son corps convulsé, tiraillé par l’épuisement, l’ivresse et l’angoisse. Le réflexe vomitif lui fait monter les larmes aux yeux ; il s’appuie contre le lampadaire lorsqu’enfin les nausées se dissolvent, haletant, gémissant d’inconfort comme l’enfant délicat, aristocrate qu’il est, au fond. Sa main, cependant, n’a pas quitté celle de son mystérieux sauveur. Éperdument crispés sur les doigts fins du jeune homme, les siens ne semblent pas capable de les lâcher, comme figés dans une étreinte éternelle, presque nécessaire. 
J-je… Tous les mots qu’il est à présent censé dire se bousculent au fond de sa gorge. Je crois qu’on les a semé ou je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu ne m’avais pas aidé ou je voudrais savoir si tu vas bien ou je m’appelle Hyacinthe ou je suis désolé d’avoir presque vomi sur tes chaussures. Je crois que je vais mourir…
Parce que cet enfant de l’opulence et de la décadence ne saurait faire primer la bienséance sur le pathos et le rocambolesque. Nécessairement. 


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MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:50

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C’est la trotteuse qui s’arrête en même temps que les cris, la pluie battante qui cesse soudainement de tomber, la scène monstrueuse qui se fixe le temps d’en préparer mille autres. Les esprits qui s’échauffent, l’un des ogres qui prend une voix de fée en lui ordonnant presque de se rasseoir, en l’invitant à reprendre un verre, à noyer ses tourments. T’inquiète pas, qu’il l’entend répéter, tout va bien, qu’il s’efforce de rabâcher. Mais son ton dégoulinant de miel finit d’alarmer le faon carné, le chien-loup tremblant comme jamais. Il tire un peu plus sur le bras de son protégé, le prie de partir sans le regarder, soutient toujours les deux lucarnes sombres de l’ennemi prêt à frapper. Oz a tout juste le temps d’apercevoir son poing se lever, qu’un mouvement détourne son regard menaçant, refusant de se plier aux ordres du despote replet. Une main qui attrape son poignet, des doigts minuscules qui se referme autour de la manchette scarifiée : c’est l’enfant, il s’est réveillé. Oz n’a pas le loisir d’admirer plus longtemps la lueur allumée que déjà le blondinet se redresse, ordonne, exige ; il ne vient même pas à l’esprit de l’indocile de discuter. À son tour, il resserre la poigne contre la main donnée, se met à courir à son tour dans un sursaut qui fait tressauter même le colosse.

Les voilà qui courent, filent à travers la forêt sans fin. Ses pieds alourdis par ses chaussures immenses s’enfoncent dans la terre boueuse, il lutte pour les lever, manque de trébucher plus d’une fois, mais il court, court jusqu’à perdre haleine, jusqu’à ce que ses poumons explosent. C’est leurs souffles entrecoupés dans la nuit noire, les hurlements des monstres émanant du chalet, le bruit des balles, de loin, qui filent et qui oublieraient presque de les manquer. Les ombres menaçantes des arbres, dressant leur branches vers le ciel, leur barrant la route alors qu’ils virent à droite et à gauche, sans jamais vraiment savoir où leurs pieds les mènent. L’espace d’un instant, il jurerait qu’il n’y a plus que la sensation de la toute petite main du blond dans la sienne, de la chaleur de leurs paumes l’une contre l’autre : de cette dernière sensation de flamme doucement moite avant de mourir. Il a le temps de se voir atteindre le sol, une balle dans la nuque et deux corps enlacés, deux inconscients là pour l’argent, là pour le mythe. Pourtant, ils l’atteignent finalement, la terre promise, le graal si convoité. Un petit lampadaire tâché de boue, en bord de route, peinant à éclairer un îlot de goudron autour duquel tourne aléatoirement un bus, une fois de temps en temps. Plus un bruit désormais, enfin plus que leurs souffles, entrecoupés de toux et de frissons incontrôlés. Plus que la nuit immense, les étoiles bien trop hautes que la lumière de la ville leur avait toujours caché, le noir bien plus fort qu’eux, les engloutissant tout à fait. Quelques criquets lointains, lutant pour se faire entendre, la lumière de la Lune enfin, distinguant leurs deux silhouettes courbées dans le noir, encore secoués : un longue ombre et une plus petite, main dans la main. Ce soir c’est avec la Mort qu’ils ont valsé. Oz réalise à peine les faits, ses bas déchirés par les ronces lui rappelant qu’il y a une minute après, il manquait d’être touché. Il lui lance un regard en coin alors que l’autre a à peine le temps de se courber, dégueulant le poison avalé pendant toute la soirée, vidant son petit corps déjà si maigre qui se tord pour cracher. Oz relève les yeux vers le ciel, enfonçant ses longues mains dans le fond de ses poches, trop grandes, trop moches. Long corps, longues mains parle peu, même lorsqu’il le faudrait. Presque maladroitement, il vient tendre un mouchoir en papier au gosse tout hérissé. Sans surprise, c’est lui qui rompt de nouveau le silence, sans surprise, c’est sa voix fine qui s’élève, captant un instant les yeux noirs flottants de l’Hermaphrodite à la parure brisée. « Plus maintenant. » Qu’il lance finalement, sans le quitter des yeux. « Plus maintenant, gamin. » Qu’il répète, comme s’il réalisait ce à quoi ils ont échappés. Comme si la lassitude usuelle suffisait cette fois à masquer tout l’effroi, toute l’alarme des quelques minutes postérieures. Non, le masque est bien tombé un instant, en se voyant s’éteindre, lui, ses guiboles maigres et sa vie à chier. « Viens, j'te ramène. » Qu’il lance presque machinalement en se remettant en route. Drôle de farfelu, incapable de s’arrêter. Marcher, toujours, marcher ou crever. « Si tu comptes vomir encore, fais un signe, préviens au moins. » Lentement, les jambes décidées, boitant un peu mais doucement assurées, ils perdent de vue la forêt maudite, descendant vers les lumières presque rassurante de l’enfer où ils vivent tout deux. Leurs pas se calent l’un sur l’autre, c’est Oz qui mène, grand frère aussi paumé que ceux qu’il veut bien essayer de protéger.  Et leurs mains, toujours enlacées.

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MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:54

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Y’a ce goût désagréable dans la bouche. Ce tremblement nerveux des jambes, qui ploient sous lui comme si elles étaient faites de sel et d’argile, ou comme si elles venaient de décider qu’elles étaient pas assez payées pour ça, finalement. Hyacinthe, il a jamais l’air particulièrement robuste et sain, comme garçon, et encore moins maintenant ; son front pâle et trempé de sueur, ses yeux cernés, dont les poches sombres contrastes avec sa peau d’albâtre, glacée par la bise nocturne, son dos brisé par l’effort — tout donne l’impression qu’il est à un souffle d’être emporté définitivement. Cependant, il trouve la force de relever ses pupilles azuréennes vers les siennes, cerclées d’un noir charbonneux. Hyacinthe, il sent toute son impudence nerveuse être transpercée, presque offensée par la force placide qui se dégage de l’inconnu. L’affront est redoublé dès lors qu’il prend la parole. 
Plus maintenant. Plus maintenant, gamin.
Gamin ? 
Il se redresse, Hyacinthe, la face renfrognée, ses yeux bordés de larmes prêts à lancer leurs éclairs juvéniles. Il sait quoi dire — ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent nourrir son sarcasme d’enfant sot. Toujours les mêmes formules préconçues, entendues de-çà, de-là dans le monde, qui nourrissent ses prosopopées impudentes. 
C’est peut-être pour ça qu’il est si surpris de se retrouver bouche bée. 
Les mots lui viennent pas. Refusent de monter jusqu’à ses lèvres désormais closes — et lui, ne peut que se tenir là, béant, passif, à intégrer les sentiments contradictoires qui lui étreignent la gorge, tandis que l’image de cet androgyne dépravé s’imprime dans sa mémoire. Il le trouve beau. C’est la première évidence qui lui saute à la gueule — factuelle, presque froide, presque dédaigneuse. Son visage fardé de couleurs édulcorées (il lui semble qu’il a les mêmes teintes qu’une toile impressionniste à la lumière de ce réverbère fatigué, l’art au milieu du chaos), ses vêtements déchirés, sacrifiés à leur course éperdue, et son visage anguleux, et son regard fixe, et sa main dans la sienne, et la buée qui se formait entre ses lèvres peintes, comme à l’encre de Chine. Il le trouvait beau. Oui. Et ?
Viens, j’te ramène.
—  Je vais bien, merci infiniment de poser la question. La phrase est presque crachée, de son ton éternellement insolent et indolent, une petite moue agacée plissant ses lèvres. 
Comme si lui lui avait demandé comment il allait. C’est pas de l’arrogance pour de l’arrogance, pourtant — il est simplement intrigué, Hyacinthe, il veut la pousser à parler, cette grande ombre hermaphrodite qui semble tout droit sortie des allégories modernes du vice et du péché. Son regard lui accroche le derme, étudie chaque trace de poudre et de fard sur la peau laiteuse comme les coups de pinceaux de leur chaotique effusion. Son pas est rapide, presque trottant, pour suivre les foulées des interminables jambes du jeune androgynes — mais, toujours, sa main dans la sienne, comme une évidence que même lui, le brûleur de ponts, l’assassin des choses établies, n’ose pas remettre en question. 
Hyacinthe. Son prénom glisse hors de ses lèvres, sans même qu’il s’en rende compte. Pulsion engendrée plus par l’espoir de pousser l’inconnu à se présenter que par le besoin viscéral d’être connu. Je m’appelle Hyacinthe.
Ses poumons cessent tout juste leurs douloureuses protestations — enfin, il a l’impression de pouvoir librement respirer. Il trébuche encore, par moment, et il ne peut s’empêcher de jeter régulièrement des coups d’oeil par dessus son épaule, oeillades accompagnées d’une légère pression sur cette main grande, maladroite, qu’il tient toujours. Les tripes toujours enserrées par l’angoisse d’être poursuivi, d’entendre de nouveau les clameurs et le sifflement de l’air percé par les balles. Inconsciemment, ses jambes endolories accélèrent d’elles-mêmes le rythme. Hyacinthe, il ne veut que s’éloigner de cet Enfer, retrouver les rues éclairées St. Thomas qu’il se plait tant à mépriser — le petit aristocrate se rêve en révolutionnaire jusqu’à ce que les soeurs jumelles que sont la Misère et la Mort fassent planer leurs ombres au-dessus de sa tête. 
T’habites où, au fait ? Peut-être qu’on ferait mieux de passer par chez toi,avant, tu sais. Il murmure, son regard s’étant voilé d’un nuage d’angoisse. 
Parce que, St. Thomas
Il se doute que cet enfant perdu et ses vêtements, de toute évidence de seconde main, n’est pas de ceux qui musent dans les rues des beaux quartiers. Après l’angoisse de la mort, c’est la honte du sang qui le submerge — pour une raison quelconque, il est étreint par l’envie d’être connu, d’être vu par cet inconnu nébuleux, mais pas tel qu’il est vraiment — bon dieu, tout sauf ce qu’il est vraiment. Hyacinthe, il se surprend à vouloir rester toute la nuit dans cet entre-deux, avec lui. Entre le vice mortifère et la sécurité narcotique, entre l’anonymat absolu et la connaissance répugnante. Tout, tout pour cette angoisse étouffée qui fait battre son coeur et vibrer ses nerfs, pour sa main dans la sienne, pour cette mysticité de ce que l’on ne connaît pas, de ce que l’on ne peut pas connaître.

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C’est qu’il est presque drôle le gosse avec son air doucement renfrogné. Piqué au vif, le voilà qui redresse la tête à l’entente du sobriquet annoncé, les dents serrées et la moue affichée, l’adolescent fragile attendant de faire ses preuves. De ce regard, le gigolo invente des histoires à dormir debout, des enfances brisées en attente de considération, des rebellions secrètes contre un pouvoir patriarcal, de toute ses petites prises de risque pour frissonner sous un croissant de lune. Des fables éphémères et insignifiantes, s’évanouissant à frontière du réel, accablées par un réalisme qui n’autorise pas ce genre de présupposés sans appui aucun que la profondeur abyssale de deux pupilles turquoises.

Déjà le plus grand a repris le pas. Déjà ses jambes sans fin viennent battre la terre ferme, implorant la chute du ciel noir comme pour l’engloutir tout entier. Titan des temps modernes, bête informe à l’allure d’être humain, les jambes déchirées par la course et la gueule marquée par la vie. Oz ne s’embrasse pas des détails, même sous les plaintes scandalisées d’un petit blond révolté. Il doit le dire pourtant, un visage pareil, ça le ferait presque hésiter. Difficile de se détourner si facilement d’une figure pareille, dont la moue implorante mime l’enfance et les vieux jours, se confrontant au pire sans rien perdre d’une certaine candeur frappante. Même ses bavardages incessants ne suffisent pas tout à fait à le faire se détourner, il est comme ça Oz, finalement, il s’embarrasse bien plus des détails qu’il n’y paraît. De ces petits riens qu’il fait mine de ne pas avoir aperçu pour les imprimer tout à fait, les conserver bien au chaud dans le creux minuscule de sa cervelle estropiée.

Un nom pourtant sort du brouillard, de la nuit noire. Particules imprononçables, purée indicible d’étoiles filantes, il semble mâchouiller ça dans une langue inconnue qui lui arrache quelques sourcils froncés. Quelle drôle d’idée après tout, de porter un prénom pareil, encore bien des inventions absurdes d’un esprit ayant trop abusé d’obscurs classiques tout aussi illisibles. Oz pourtant, il ne fait pas répéter. Le son pose son empreinte indélébile dans sa tête dérangée, toute secouée de termes déjà trop barbares pour être prononcés. Aussi farouche qu’il est pourtant, cet étrange prénom français, il lui semble tout à fait adapté. « Oz. » qu’il répond finalement après un silence qui n’a que trop duré, d’une syllabe un peu rouillée, limite mâchouillée, malmenée par des lèvres abimées. Rien de glorieux chez lui, rien du gracieux et pompeux d’un français réhabilité, rien de l’originalité branchée d’un nom de baptême intellectualisé ; juste le pseudonyme spontané d’un gosse se pensant sorcier. « Salut Hyacinthe. » Qu’il lance presque plus doucement, comme le calme après la tempête, s’arrêtant de marcher quelques secondes pour le regarder. Se saluer, se connaître enfin, le temps de l'instant suspendu de quatre pupilles enchaînées. Salut oui, salut étranger. Civilité en vérité dominée par l’envie de le percevoir tout à fait. Le salut dérisoire de deux âmes cherchant à s’appréhender. Et avec un ours comme Oz, rien n’est jamais gagné.

Tout juste le temps de le voir trébucher. Pied minuscule heurtant autant les cailloux que le vide mais ne manquant pas de tomber. Oz se demande même comment il parvient à marcher. Tant d’alcool dans le sang et le corps sans cesse survolté, il a l’impression que le gosse est incapable ne serait-ce que de se reposer. Il a beau s’exalter, il peine un peu à suivre les jambes immenses de l’urbaniste galvaudé. Oz ne ralenti pas pourtant, les mains soigneusement enfoncées dans les poches minuscules de son blazer, surveillant pourtant toujours soigneusement que l’infernal ne s’est pas trop éloigné. « C'est mort, ça dort dormir chez moi à cette heure là. » Autant dire qu’il fallait prendre le risque de réveiller Barbara. Elle ou les trois autres dragons peu importait, c’était l’assurance d’une prise de bec au réveil. S’il y avait une chose sur laquelle Oz ne pouvait risquer les coups bas, c’était bien sur le sommeil sacré des compères indolents. C’est St Sidwells et son bordel nocturne auquel on ne peut échapper, alors lorsqu’on a enfin rejoint Morphée, il n’y a rien de plus cruel que d’en être arraché. « Écoute. » L’autre s’arrête enfin de marcher, semblant hésiter sur ses grandes béquilles empruntées. « J’suis pas tranquille avec l’idée que'tu rentres seul. » Le rôle de papa hérité, le châtiment du gosse pas bien âgé, la merde perpétuelle dont il a l’habitude de se fourrer. « Mais si tu fais de la merde, j'te jure que tu dégages, faudra pas pleurer. » Agressivité perpétuelle pour cacher l’embarras d’une complaisance qu’il ne parvient pas à voiler. Il est comme ça Oz, pas aussi mauvais qu’il voudrait l’être, bien loin du grand méchant de dessin animé.

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∴ Merci à : themooninmourning (av), kawaiinekoj (ic).
∴ Dédoublement(s) : marlowe, l'empereur médiatique, ange, le saint des saints & alix, l'enfant des limbes et des pavés.
∴ Âge : dix-neuf ans. la chimère ténébreuse de l'éternité qui l'égare sans pitié. l'épithète de "gamin" qui le sied si bien, qui décrit si joliment ses fureurs candides.
∴ Mood : 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 1576a810
∴ Pronom inrp : il/lui, he/him.
∴ Occupation : étudiant au conservatoire ; pianiste auréolé de débauche et de décadence, chemin choisi par dépit plus que par passion. membre d'un groupuscule révolutionnaire à ses heures perdues.
∴ Statut : le palpitant abandonné aux mains de l'asmodée moderne. les yeux incandescents d'une ombre brisée dans lesquels il plonge, se noie ; la gorge encombrée d'une vénération ignorée.
∴ Géolocalisation : au casino, très certainement, l'âme ankylosée par la liqueur, l'argent vomi et régurgité une centaine de fois déjà.
∴ Vice : trouble de la personnalité borderline ; addictions (jeu, alcool)
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『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. Tumblr_picxxhxyKS1tk2oito8_400 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. Tumblr_pmy2a3DP751x1l0y5o1_100
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MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:56

oz & hyacinthe / novembre 2020
the back of your head is at the front of my mind, soon i'll crack it open just to see what's inside your mind. ( @the 1975 )

Le Magicien d’Oz, donc. Hyacinthe se farde d’un sourire désabusé, mais ne relève pas — d’abord parce qu’il se doute que cette blague lui a été rabâchée et re-rabâchée des milliers de fois. Et aussi parce qu’il est sidéré par l’ironie cinglante, presque cruelle, de cette association signifiant/signifié. Rien de joyeux, rien d’Oz-esque dans ce Vulcain moderne et ses résilles lacérés, ses yeux embrumés par l’ombre de la mort, ces embruns de misère qu’il traîne derrière lui comme une chaîne. Hyacinthe est fasciné par ce paradoxe vivant, par ce visage divin dont il aimerait caresser les ravages du bout des doigts. Un instant, sa main se lève presque, mais il la ramène contre son torse — il a peur de l’effrayer. Peur de le voir s’effacer si sa paume glacée rencontre sa pommette anguleuse, à la manière d’un mirage ou de quelque spectre craintif. 
Enchanté, Oz. 
Sa voix, comme un filet de liqueur édulcorée, qui s’enroule autour de leurs présentations balbutiantes. Un murmure pour terrasser à jamais leur anonymat l’un envers l’autre ; maintenant, Hyacinthe aura ce nom, sempiternel dans sa mémoire — deux lettres pour se rappeler de ce moment, de son coeur qui frappait désespérément contre ses côtes pour en sortir, anxieux, assoiffé de liberté. Deux lettres auxquelles s’accrocher comme il s’était suspendu à sa main. Et déjà, ses viscères se tordent à l’idée de le voir partir ; l’idée d’une présence sera-t-elle suffisante pour maintenir ce double sentiment de vulnérabilité et de sécurité ? Il se sent vivre, Hyacinthe, exaltation qui redouble lorsqu’il perçoit un éclair quelconque traverser les iris noirs qui se posent parfois sur lui. Amusé, étonné, impressionné, qu’importe ? Tant qu’il pose son empreinte sur lui. 
Grisé par l’adrénaline, Hyacinthe s’illusionne de nouveau, se dit qu’il pourra toujours vivre à travers le regard désabusé de cet inconnu dont il ne connait guère que le nom, finalement. Il ne sait rien de lui, ambitionne de le découvrir aussi intimement que possible ; fantasmagories qui montent et s’élaborent dans le froid nocturne, à la manière de la condensation qui se glisse hors de ses lèvres pour mourir plus près des étoiles. Ectoplasmes nébuleux, enfants de la béatitude qu’il ressent de ne pas être qu’un cadavre à cette heure-ci ; il a envie de lui demander, de le supplier, de mendier, et si on restait en vie encore un peu, toi et moi ?. La solitude lui paraît toujours plus douce lorsqu’elle est partagée. 
Alors, bien entendu, la proposition d’Oz lui semble providentielle. Il s’arrête, et Hyacinthe, emporté par la vitesse de ses pas et par son survoltage naturel, met un peu plus de temps pour s’immobiliser ; et les deux billes sibyllines qui se rivent sur l’ombre qu’il a en face de lui laissent échapper un petit éclat de surprise. Parce qu’il ne comprend pas, Hyacinthe, habitué à tout autre chose que l’inquiétude bienveillante et désintéressé. À ses yeux, ces quelques mots, cette invitation sous-jacente à venir chez lui, ne peuvent signifier qu’une chose, aux frontières extérieures de la bienséance. Il arque un sourcil, Hyacinthe, se dit qu’Oz est malgré tout bien gentil de cacher cette invitation indécente derrière une prétendue angoisse. 
J’suis pas tranquille avec l’idée qu'tu rentres seul. Mais si tu fais de la merde, j'te jure que tu dégages, faudra pas pleurer.
Ah ?
Monosyllabe pour toute réponse. Il ne sait pas s’il est déçu ou soulagé, Hyacinthe. Parce que cette invitation qu’il mécomprend, c’est le signe qu’il devra rentrer seul demain, accompagné du seul fantôme d’une idylle avorté, et de et si ? amers. Comme toujours. L’emprunte de sa bouche contre son corps comme une lueur incandescente qu’il observera pendant ses nuits d’abandon, le vague à l’âme et la mort au coeur. Mais d’un autre côté, qu’il se dit, c’est toujours mieux que rien, toujours mieux que d’être abandonné aux loups et aux démons au coeur de ces bois hantés par le souvenir de sa propre mort, par le souvenir de ce garçon qu’il a vaguement aimé sans jamais le connaître. Et ne devrait-il pas être reconnaissant, soulagé de ne pas laisser à Oz l’opportunité de l’éventrer plus franchement ? Parce qu’il se connaît, Hyacinthe. Ses attachements sont des jumelages plus que des liens et ses ruptures sont des mutilations plus que des séparations. Il ne veut pas de ça, plus maintenant. 
N’est-ce pas ? 
T’as beaucoup d’audace mais-… Très bien, je vais venir chez toi. L’air désabusé, essentiellement ennuyé est de retour. Parce qu’il ne peut pas se montrer vulnérable devant celui qui s’annonce n’être qu’un plan cul de plus. Il se rapproche de lui, osant devenir plus audacieux, et pose sa paume froide sous le menton du plus âgé. Mais, hm… T’habites chez tes parents ? Parce que ça risque d’être gênant, si on fait… tu sais. 
Hyacinthe, il a remarqué qu’Oz a mentionné d’autres âmes en peine, chez lui. Et il n’est pas fondamentalement à l’aise avec les darons des autres ; parce qu’il est jaloux, d’une part, terriblement jaloux. Mais aussi par amertume. Lorsque le paternel déjeune à la cuisine, lui, doit systématiquement passer par la fenêtre pour s’éclipser de la chambre de son amant. Jeté dehors par le balcon comme un vulgaire mouchoir. Mais enfin — c’est un peu ce qu’il est, au fond. 
Jetable. 
Peu mémorable.

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Oz Burberry
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∴ Occupation : langue à louer pour les vieilles des quartiers, corps à mêler aux libidineux dépravés : juste un gigolo qui a besoin de bouffer.
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MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 21:57

oz & hyacinthe / novembre 2020
the back of your head is at the front of my mind, soon i'll crack it open just to see what's inside your mind. ( @the 1975 )

Oz et Hyacinthe, ça fait comme un peu téléphoné. Deux patronymes qui n’ont rien en commun si ce n’est l’originalité crasse de drôles inspirés. L’assise bien confortable d’une mythologie oubliée sous les coups des croix et des confessions d’un coté, la syllabe tremblante de l’enfant voulant oublier l’orage de l’âge tendre sacrifié. Deux êtres pour deux entités contraires, deux regards qui ne se seraient pas même croisés dans les rues bondées où la foule les auraient fait se mêler sans jamais se heurter.
Et pourtant, quelque chose s’accroche. Pourtant, les voilà qui se voient : au fin fond de leurs iris rougies par la dureté de cette nuit tremble le chaos des grands esprits faits pour s’aimer.
Oz, il n’a même pas idée d’à quel point la consigne sera respectée. Le voilà qui regarde sans oser réellement insister. Il a beau s'offrirl à d’infâmes mains prêtes à mille sévices et mille fantaisies, l’idée même de soutenir une pupille trop insistante lui fait lentement détourner les lucarnes, comme à la recherche du noir lorsque ne demeure plus qu’un grand soleil. Trop endurci pour simplement profiter des quelques rayons d’attention que lui prodigue un petit blond trop paumé pour réaliser.

Ragaillardi par la propulsion de la marche - ou par quelques lumières ayant réussi à pénétrer sa caboche brumeuse, quelque poids du regard de l’enfant fasciné, prêt à l’aimer sans même avoir besoin de demander - il lui semble qu’il serait capable de marcher des heures encore. De parcourir la ville entière sans jamais s’arrêter. Mais le souvenir de la crainte des balles le traverse comme l’une d’entre elle l’aurait fait ;  naturellement, il accélère le pas. Pas de quoi semer pourtant l’héros laconien, redoublant d’ardeur sur les minuscules cannes de serin sur lesquelles il tente de garder l’équilibre. Naturellement, toujours sans un mot - perpétuellement muet - Oz se met à ralentir, comme s’il craignait finalement de le perdre, comme l’aïeul attend sa progéniture. Il lui semble qu’à cet instant, l’éternel fuyard serait pourtant bien incapable de l’abandonner. S’il serait si facile de le semer, pourtant, lorsque leurs mains se frôlent dans leur marche effrénée, il manquerait presque de l’attraper.

Alors le voilà qui craque. Sa bouche flanche comme une montre à gousset chez Dali, il la tord dans tous les sens avant de se surprendre à lui proposer de venir chez lui. L’éternel introverti, le mystérieux magicien aux milles secrets plus enfouis les uns que les autres, le compagnon perpétuel du soir oublié dès le matin, le solitaire à l’esprit assez brumeux pour que personne n’ose le moins du monde s’y aventurer, se surprend à faire entrer le soleil dans le sordide foyer de son long corps sans âme. Il s’inquiète, grand frère de secours, protecteur bien mal engagé, balbutie quelque proposition suivie immédiatement d’un grognement assez appuyé pour éviter absolument qu’on le trouve trop généreux. Pas de charité chez Burberry, pas la moindre lueur à sauver dans l’infâme trou noir de son crâne émacié. D’ailleurs, étonnement, le blond ne semble pas y croire non plus. Et alors que ce dernier pense logiquement à une invitation plus précise dans le lit du brun, à une nuit passée à se réchauffer l’un l’autre après la froideur d’une soirée écourtée, voilà Oz qui fronce ses sourcils noirs en penchant sa caboche sur un coté. « D’audace ? » Qu’il répète naturellement alors qu’un sourcil se lève cette fois, sans comprendre tout à fait. C’est seulement quand le gosse termine qu’il percute et cligne un peu de ses longs cils achalandés. « Oh. » Qu’il sort de sa bouche déjà trop discrète, avant qu’un petit grognement insatisfait lui échappe. « J’pensais pas à ça, en fait. Pas qu’tu me plais pas...  C’est juste… » Y’avait comme quelque chose de trop sale dans l’idée calculée même de le ramener. Y’avait comme quelque chose de prudent à façonner pour ne pas altérer la beauté presque sacrée de ces deux lucarnes entichées. « Bref. Viens. » Qu’il fait pour conclure en lui attrapant naturellement la main, de nouveau, sans lui donner le choix. Oz si rustre, Oz si brusque, tas d’os trop raide pour savoir aimer.

Il continue de son pas assuré, a presque honte de le ramener dans les bas quartiers. Pourtant, peu à peu, les maisons délabrées de St Sidwells apparaissent à l’horizon. À mesure qu’il s’en rapproche, il a comme peur de le voir filer, qu’il lâche soudainement sa main pour s’enfuir dans l’autre sens. Naturellement alors, la main du brun se resserre dans la sienne tandis que l’autre vient saisir la clé dans la poche de son futal trop serré. Il a le temps de se tourner vers le blond, d’enfin s’arrêter pour capter de nouveau ce regard animé qu’il ne sait même pas comment gérer, qui l’intimide mais qui étrangement lui plaît. « Pas de bruit, hein ? » Qu’il fait en posant un de ses doigts manucurés sur la bouche du moins âgé, comme pour encore insister. Devant le léger mouvement de tête de l’angelot, il finit par le faire entrer, refermant derrière eux la lourde porte de l’appartement obscur empestant le refermé. Marchant sur la pointe des pieds, il l’emmène jusqu’à sa chambre, referme de nouveau la porte les menant à son antre.

Pendant une seconde, ils sont plongés dans le noir.
Le temps d’un battement, c’est la nuit noire.
Il lâche sa main.

Il appuie sur l’interrupteur grésillant de sa petite chambre mal rangée. « Hm. Bienvenue j’suppose. » Qu’il fait dans un soupir en se laissant tomber sur la chaise de son bureau croulant déjà sur les papiers. Au mur, par terre, dans des coins et un peu partout, mille peintures, mille abstraits. Des portraits, des paysages grisâtres et colorés, des horizons divers s’étendant jusqu’au fin fond de pays encore inexplorés : des terres sacrées si loin, si éloignées de la froideur éternelle d’Exeter.

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Hyacinthe Sterling
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MessageSujet: Re: 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. 『 DREAMING THINGS I HAVE THE RIGHT TO SEE 』ozinthe. EmptyMer 17 Fév - 22:04

oz & hyacinthe / novembre 2020
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Un quiproquo pour l’avenir. Hyacinthe ne sait pas s’il est déçu ou soulagé, lorsque la belle ombre se défend et nie toute arrière-pensée lascive. Mais il n’insiste pas, bien qu’incrédule. Il ne comprend pas, n’assimile pas pourquoi Oz aurait envie de s’embarrasser de lui si ce n’est pas pour fondre son corps dans le sien au bout de la nuit, oublier les spectres inquiétants à la fenêtre. Oublier la mort qu’il sent encore, immiscée dans ses artères. Mais c’est surement mieux comme ça, qu’il se dit. Hyacinthe, il n’a pas envie qu’Oz se souvienne de lui comme de ce corps brisé au fond des draps, comme de cette étreinte éperdue, comme de ces larmes lâchées au coeur de l’orgasme. Il veut être fort, et intelligent, et sain devant lui (tout ce qu’il n’est pas) (tout ce qu’il ne sera jamais) (mais de quelle manière Oz pourrait-il savoir ça ?). Mais d’un autre côté,
D’un autre côté. 
Lui veut le connaître. Il veut l’intimité de ce regard qui fuit sans cesse le sien, il veut l’exclusivité de cette main qui, de nouveau, prend la sienne, gelée et languide. D’autres connaitront ce corps, d’autres seront chéris par cette âme en peine ; mais pas lui. Pas lui. Double tragédie de cet esprit indolent ; il veut être idéalisé et vénéré par ceux qu’il idéalise et vénère. Il refuse d’être connu pour ce qu’il est mais ne sait pas jouer la comédie. Il laisse passivement l’affection des autres glisser hors d’atteinte, convaincu de son incapacité à captiver l’attention des autres, et porte le deuil de ces amours inconnues durant des siècles et des siècles. Alors Hyacinthe ne lutte pas, lorsqu’Oz lui intime de le suivre ; il accepte d’être emmené, comme il acceptera surement d’être éconduit plus tard, comme il acceptera de s’inhiber le corps et l’âme de désespoir et de sanglots au nom d’un homme qu’il ne connait que trop peu. 
Bref. Viens.
Et sur ces mots, neutres, teintés d’un impératif conciliant, ils reprennent leur marche. Hyacinthe ne sent ni ses jambes, ni son visage, les unes ayant été ankylosées par l’épuisement, l’autre, par le froid. Pourtant, l’enfant terrible ne rechigne pas, parce que ses yeux sont rivés sur leurs mains jointes. Il s’en rend compte, maintenant, qu’il ne l’a jamais vraiment lâchée, cette main grande, forte, belle dans sa disgrâce. Puis, il se rend compte que lui non plus ne l’a jamais lâché. L’apaisement, puis la joie ; douce, une quasi-épiphanie après la terreur qui lui avait retourné les tripes. Et, juste comme ça, c’est dit, c’est fait, c’est réglé et l’échafaud est monté. 
Hyacinthe veut lui plaire. 
Il crève de lui plaire. 
Il crèverait pour lui plaire. 
Enfant instable, enfant qui cherche la reconnaissance et l’admiration dans toutes les figures d’autorité, à défaut de trouver ces graals chez son père. L’âme électrisée choisit de s’attacher à Oz comme elle choisirait de regarder ce film plutôt qu’un autre ; nouvelle idole inconsciente du malheur qui s’abat sur lui, du malheur qui prend la forme d’un regard cuisant rivé sur sa nuque. C’est pas d’l’amour, cependant — Hyacinthe préférerait, quelque part. Plutôt l’ardeur mièvre et insensée du coeur que cette dévotion aveugle, instable, exagérément altruiste. C’est la chute libre, et son coeur gonflé d’espoir se tord d’angoisse pourtant — trop de fois, il est passé par là. Trop de fois, la chute a manqué de lui briser le cou en plus du coeur. Mais les murmures inquiets sont déjà enfouis loin, loin au fond de son âme. Ne demeurent que les rumeurs enthousiastes d’un esprit prêt à se charcuter au moindre désir vaguement exprimé.
La marche est longue et son souffle se fait court. Les paupières et les jambes lourdes, il le suit toujours, marche jusqu’à ce que ses chaussures se traînent dans la boue et le vice des bas-quartiers. Il n’a pas un regard, cependant, pour la misère qui les entoure, et les lustres scintillants de la demeure Sterling ne lui ont jamais paru aussi chaleureux que les lumières éreintées des lampadaires. Le froid lui engourdit jusqu’au menton et ses doigts sont mordus d’une manière presque douloureuse, mais plus rien ne lui importe, que la certitude qu’une autre âme partage sa peine, ses douleurs, ses angoisses. Même si ce n’est que pour la nuit. Même si ses chimères idylliques sont condamnées à être éclipsées par la brume de l’aurore. Et lorsqu’ils pénètrent dans l’appartement d’Oz, pas foncièrement plus agréable que la rue en soi, Hyacinthe se fait d’autant plus petit, d’autant plus docile, qu’il se sent complètement vulnérable entre ces murs étrangers. Ce n’est que lorsqu’ils pénètrent enfin dans sa chambre que le jeune imprudent daigne se détendre un peu. 
Oz est un peintre, manifestement — et ce simple détail suffit à le rendre inoffensif aux yeux du benjamin. Alors que son guide salvateur se laisse tomber sur une chaise, Hyacinthe ne cède étonnamment pas à l’épuisement qui fait trembler ses jambes. Il s’approche du mur, et ses yeux brillants scrutent les milles couleurs qui ornent ces pages, sans rien y comprendre. Il n’a jamais eu le coup d’oeil esthétique, lui. N’a jamais su associer les couleurs ou guider sa main pour coucher ce qu’il ressent sur le papier. L’âme à jamais dissociée du corps. 
Oh, tu peins ? Sa voix se teinte de nouveau de ce ton languide et désintéressé que le froid et la peur lui avaient fait perdre, un tant soit peu. J’me suis toujours intéressé à la peinture, tu sais. 
Il ment. Mais il n’en a même pas l’impression ; il se sent vraiment une prédisposition à l’art, chose qu’il n’avait jamais remarquée avant de savoir qu’Oz lui même était un artiste. Mais peu importe, ça lui semble évident, à présent. Il est prêt à tout, même à créer de toutes pièces les points communs qu’il peut avoir avec son aîné, déjà terrifié à l’idée de voir un éclair de désintérêt passer dans ses yeux sombres. Tout, tout pour lui paraître passionnant. 
Tu fais les portraits, aussi ? Il murmure, ne pouvant empêcher une pointe d’amertume de transpercer ses mots innocents. Il est jaloux, jaloux de ces hommes et ces femmes immortalisés par Oz et ses pinceaux. L’acte lui semble infiniment plus intime que le sexe. Un semblant de jeunesse éternelle qu’ils lui ont offert, et qu’il a accepté. Qui étaient-ils, qui étaient-elles ? Des inconnus, des amis, des amants, des proches ? Oh, Hyacinthe les tuerait, s’il pouvait. Colère insensée et capricieuse d’un esprit borderline. On m’a dit que j’avais un visage à portrait, tu sais. Qu’il lance soudainement en se retournant vers lui. Il tombe presque à genoux au pied de sa chaise — geste impulsif de soumission ou abandon inévitable de ses derniers forces. Son regard, cependant, ne faiblit pas ; au-delà de cette brume presque maladive prévaut un soleil plein, un astre de passion et de rage, sans cesse dormant, toujours prêt à exploser. T’en penses quoi ? Tu me peindrais, toi ?
Sait-on jamais. 
Peut-être Oz prendra-t-il sa question abstraite au pied de la lettre. Peut-être acceptera-t-il de l’immortaliser, lui-aussi. Peut-être parviendra-t-il à rompre momentanément son angoisse de la mort, sa terreur de l’oubli. 
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the back of your head is at the front of my mind, soon i'll crack it open just to see what's inside your mind. ( @the 1975 )

Les deux enfants de la lune échappent aux trottoirs pavés pour la placidité détrempée du logis cabossé. Le noir de nouveau, les mains aux ongles encore tâchées de couches superposées d’un vernis couleur aubergine frôlent le mur à la recherche de l’interrupteur. L’espace d’un instant, il jurerait revenir à l’angoisse de l’heure passée, revoir les scènes les plus immondes d’une histoire venant de défiler. Étrange pour l’enfant du soir de paniquer à la simple vue de la nuit. C’est presque s’il a honte de sa condition, n’ose imposer trop longtemps au chérubin la dureté de la pénombre à laquelle ils venaient tout juste d’échapper. Finalement, il est peut-être bien plus courageux le mioche, avec ses grands yeux bleus assurés, pas plus inquiet de retrouver la lumière jaillissant de l’ampoule que de s’abandonner au noir avec un inconnu dont il connaît à peine le prénom inventé. C’est bien triste, mais il n’a pas vraiment plus à lui offrir le drôle de pantin, qu’un pseudonyme digne d’un mauvais porno ou bien d’un dessin animé pour enfant. Il aurait voulu lui aussi se rattacher à la tradition élégamment latine des prénoms en -us, ou bien à l’aura presque astrale de la mythologie des Grecs. Mais il n’est qu’Oz, Oz l’orphelin et l’inconnu, Oz contre le monde entier. Et bien singulièrement, ça semble ravir assez le petit blond. Ça semble lui suffire.

La nouvelle clarté révélé le désordre de la chambre de l’aîné. Un entassement conséquent de millier de brouillons jamais vraiment achevés, une accumulation de détails sans intérêts, ramassés à droite à gauche sans même vraiment pouvoir l’expliquer. Un lit, évidement défait, aux draps gris sans la moindre fantaisie, unique accessibilité dans l’amoncèlement de futilités. Difficile de totalement en saisir le sens. L’image taciturne de l’Oz renfermé ferait plutôt songer à une stérilité des sentiments, pourtant se déploient dans la cellule du minet de quoi former une voie lactée. Sur le bureau, parmi les feuilles noircies accumulées, des galets tout juste échoués, bardés de rose et de bleu jusqu’à former le plus surréaliste des violets. Des figurines d’Action Man et de Barbie enlacés suréminent l’étagère menaçant de craquer, le bras manquant à l’un, l’autre à deux doigts de l’épaule déboitée. Enfin, sous le lit, une drôle de boîte parfaitement refermée, contenant le mystère de nuits irrassasiables, passées à poser devant une machine infernale. Pas celle de Cocteau non, le poète s’arrête là où les mots ne peuvent vraiment le mener.

Et puis, parmi le chaos des vies accumulées, des trottoirs arpentés,
Le pittoresque surgissant des barbouillages affichés.
Les mille toiles amoncelées du rien du tout qui se surprend encore
à rêver.


Cela n’échappe évidement pas au blond alors que l’autre s’est déjà laissé tomber sur une chaise, prêt à s’endormir tout habiller, à se réveiller en sursaut lorsque sa peau le suppliera de la libérer des liens de cuir et de nylon qui l’habillent sans jamais le faire tout à fait. Son regard sans couleur le suit un peu. L’avis des autres, cela ne lui a jamais vraiment importé, mais il a sensation que ce n’est pas tant ce dont il est question juste ici. Dans les yeux de l’enfant il voit le désir ardent d’aimer, la même curiosité que celle des lucarnes innocentes des mêmes l’admirant de loin en passant dans la rue, pressés par des parents espérant ne jamais avoir à expliquer ce qu’un type fait dans les rues sous le froid. Nulle envie d’heurter, la simple appétence de l’étranger voulant entrer, connaître un peu plus ce monde de signes singuliers dans lequel semble flotter Oz et ses chimères. « T’as une tête à aller voir des expos auquel tu ne comprends rien en sirotant du champagne et clamant partout que c’est génial. » Ne peut s’empêcher de commenter Oz, s’allumant une énième cigarette en massant son crâne qui lui semble si prêt à exploser. « Quelques uns, quand je trouve un visage… Différent. » Il est presque gêné de parler de son art, Oz. D’abord parce qu’il ne l’a jamais considéré comme tel. C’était une échappatoire, le simple désir de créer de l’enfant délaissé. À l’endroit où il avait grandit, l’ennui était le meilleur moteur à la création, si bien qu’il avait toujours eu la sensation d’avoir simplement emprunté son talent, le temps de divertir l’esprit las de marmots en manque de hochets. Il en avait peint des délaissés, des figures inusitées couvertes de bleus ou de facétie, souriant pour la pose ou lui adressant leur meilleur air défiant. En partant, il avait offert bien des croquis, sacrifiés bien des esquisses. La gouache pourtant, n’avait jamais eu le loisir de sécher. Même en quittant l’orphelinat d’Exeter, Oz Burberry avait éperdument continué. Tristement, même dehors, ce n’était plus tant à l’ennui mais au monde qu’il cherchait à échapper.

« Ah oui ? » Qu’il souffle entre deux souffles chargés de fumée, l’air faussement circonspect. Dire que Hyacinthe avait quelque qualités de modèle lui semblait un truisme tout à fait. Il lui semblait en effet ne pas avoir aperçu visage plus singulier depuis des décennies. Et lorsque la vie presque facétieusement que le peintre n’avait pas même trente ans, il lui semblait pourtant en avoir vécu plusieurs sans jamais apercevoir la blondeur de telles boucles, la finesse d’une telle nuque. Que dire encore, des océans secrets coulant jusqu’au fond de ses deux quinquets perpétuellement allumés ? « J’suppose que ça peut se négocier. » Répond-t-il pourtant dans sa tiédeur habituelle, pour ne pas dire la lymphe immense de son caractère d’ailleurs. « Si t’es sage. » Au fond de lui, quelque chose lui dit que si. Quelque chose lui souffle que c’est loin d’être la dernière fois qu’il aperçoit l’éphèbe, cette muse désirante et désirée. « La salle de bain est là, si tu veux aller te changer. » À ses mots, il lui lance un t-shirt dans lequel on pourrait sans doute en mettre trois comme lui, et sans plus de cérémonie, il se débarrasse des godillots qui lui ont pesé toute la soirée, retire les collants troués sans pour autant les jeter, se lève et évite les tableaux entassés sans même regarder. Son long corps heurte finalement le matelas, tandis qu’il soupire, fermant déjà les yeux.

« La lumière me dérange pas si tu veux continuer à regarder. » Il murmure déjà d’une voix ensommeillée. « Bonne nuit Hyacinthe. Content de t’avoir rencontré. » J’ai tant de mal à te sonder. Reste, laissons-nous nous aimer.

Quelle drôle de soirée.

(c) mars+chrysalis
@Hyacinthe Sterling

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