☾ eye contact.
a west side story. ☾
bernardo : la colère, toujours, qui coule dans ses veines, la rage de vaincre, d’atteindre lui aussi cet eden qui lui a toujours été refusé. pas né dans la bonne famille, pas dans la bonne maison, pas fils de dieux, ni même hercules en quête de pénitence et d’acceptation, il en veut au monde entier et il aura sa vengeance. la société lui en veut, et elle ne fait rien pour lui ni ses compatriotes. c’est pourquoi il se bat, tous les jours, pour offrir aux siens un futur plus brillant, un futur sans armes, un futur sans avoir besoin de se constituer en meutes juste pour avoir le droit d’exister. la colère sert ses rêves idéalistes.
maria : parce que des rêves il en a plein la tête. il se plaît à imaginer, si souvent, pouvoir offrir à tous ces enfants des rues, rongés par la rue, et la négligence, et les regards mauvais des passants, un monde où ils n’auront plus à subir quoi que ce soit, un monde où les personnes handi.e.s et neuro atypiques n’auront plus à se crever à la tâche pour un travail mal payé, pour une classe qui se moque bien d’aménager les lieux de travail. des rêves qui hantent son sommeil, pour ne se retrouver que plus enragé au matin, des idéaux qui le poussent chaque jour. une idée bien claire en tête de ce qu’est le bien et le mal.
tony : la volonté, parfois, soudaine et prenante, de tout quitter, de disparaître, d’abandonner tous ces gens qui pourraient le trahir ou l’abandonner à n’importe quel moment. le désir de se ranger, de vivre une vie normale, à un job minable et purement alimentaire. ou alors poursuivre ce rêve d’enfant, enterré depuis longtemps. ces moments où il a l’impression que sa vie n’est pas vraiment les siennes, où il n’est qu’un genre de pilote, pilotant à distance un corps qui obéit avec une certaine latence. une vie où il ne se reconnaît pas, un corps qu’il ne comprend pas tout à fait, des moments où il préférerait rester couché, caché dans la sécurité de son appartement.
anita : la passion de cent mille soleils dès qu’il parle devant tous ces gens, et le pouvoir de convaincre. les mots puissants et choisis et le feu dans sa voix tandis qu’il détruit l’establishment dans son esprit, par ses phrases-braises. la passion presque dévôte pour une cause dont il est persuadé du bien fondé, incapable d’entendre la moindre contradiction, le pouvoir sur les esprits, si grand, qu’il ne comprend pas très bien lui même. ce besoin d’attention constant, cette peur morbide d’être oublié, qui font de lui le meilleur confident. de ceux qui emportent le secret dans la tombe, mais qui parfois l’utilisent à vos dépends. rappel des promesses faites. de celles brisées aussi.
chino : les passions déchirantes lorsqu’une personne semble à ses yeux soulever le ciel comme il l’a fait pour tant d’autres. ces atlas éphémères pour qui il se damnerait, sur lesquels il repose tout le poids de son corps. l’âme qui s’enflamme toujours, pour rien, quand ce n’est pas pour la colère, pour des passions mauvaises qui le consument de l’intérieur. la cigarette qu’il n’a pu quitter depuis qu’il a commencé. mais des interdits forts, des odeurs qu’il ne supporte pas. ce fut les cartes, puis les dés, puis la vitesse -jusqu’à ce qu’il se retrouve dans un accident. le coeur toujours plus enflammé, pour remplacer le vide qu’un ouranos en colère a créé en lui arrachant une partie de lui.
une histoire en un acte. ☾
PROLOGUE
(prologue)
une petite pièce, remplie de bibelots divers. un canapé en faux cuir, déchiré par endroits. quelques cadavres de bouteilles par terre. la télévision qui crachote difficilement la même VHS, abîmée par le temps. des fenêtres sales, ornées de rideaux en dentelle, jaunis par le temps et la fumée bleue flottant dans la pièce. sur le pavé, et devant le vieil immeuble de brique rouge, deux enfants. ils jouent avec quelques jouets, des petites voitures, une poupée. le gamin a une écorchure sur la joue, et sur ses genoux, et les cheveux de la mioche sont maladroitement attachés.
lui,
julio fernsby, avec ses mains écorchées, et ses sourcils froncés, et son regard décidé.
elle, maria fernsby, fermement accrochée à son bras, le regard toujours baissé, les mots mâchés.
dans le salon, asunción et edward fernsby, aimant leurs enfants de tout leur coeur, mais incapables de voir le monde sans un voile sur les yeux.
et en fond, deux autres gamins, au prologue similaire.
ELEMENT DECLENCHEUR.
(élément déclencheur)
tw : négligence d’enfant & addictions aux drogues dures sur tout le chapitre
julo et son meilleur ami, julio et leurs petites soeurs, julio les goûters volés, une dent en moins et quelques punitions en plus.
julio vendrait sa propre maison pour les deux autres gamins de la rue, avec qui il s’est lié si fort. il les emmène, souvent, chez lui, prendre un goûter qu’il bricole comme il le peut, et revoir cette même vieille cassette de chantons sous la pluie, qu’ils connaissent tous par coeur. parfois, asunción passe une main dans ses cheveux, le remercie. parfois edward vient les chercher à l’école, les ramène à la maison.
souvent, c’est quatre enfants contre le monde entier.
trois qui l’observent danser tandis qu’il s’entraîne, trois qui observent les talents de chacun et qui applaudissent.
ils ont fait un pacte qu’ils ne s’abandonneraient jamais de la vie, depuis qu’ils ont appris que c’est possible et qu’on peut abandonner les gens. ils ont écrit un code pour que personne ne sache ce que contiennent les papiers qu’ils s’envoient à longueur de temps, et qu’ils gardent précieusement dans leurs trousses. mystère archéologique, la fouille des casiers sous leurs yeux innocents ne révèle rien, détecteur cassé des instituteurs.
jules utilise ce code avec le marchand, aussi, celui qu’asunción appelle par des noms différents tous aussi ridicules les uns que les autres. il aime bien le marchand, il est gentil. il lui dit de prendre soin de ses parents, et julio hoche la tête fermement. c’est son rôle de grand, il est le premier, il doit s’occuper de sa famille.
surtout depuis l’accident.
c’était pas sa faute, qu’a dit edward, il pouvait pas savoir, il est si petit, il pouvait pas imaginer qu’un bébé ça doit autant manger, et que ça peut pas s’arrêter de pleurer. ça pleure pour communiquer, pour dire que ça a faim, même quand ça sait parler. maintenant il sait et maria ne loupe jamais un seul repas.
brouillard.
il pleut à seaux dehors, et julio se dépêche de rejoindre l’école, tirant sa soeur par la main, tout aussi désespéré de se mettre au sec qu’heureux de retrouver ses amis.
mais dans la classe, à côté de lui,
p e r s o n n e.
un instituteur lui montrera, plus tard, un mot laissé en toute hâte, remis de mains en mains, pour arriver dans ses petites pognes. les mains qui tremblent.
l’abandon qui pique.
le coeur qui saigne.
(impossible de cautériser cette blessure, elle purulera toute sa vie)
les pardon, les meilleurs amis, les désolé, les on se reverra, il les retient. tous.
mais le pansement ne colle pas. c’est trop tard le mal est fait, la promesse est brisée. la machine est lancée.
CRISE.
(crise)
julio.c’est jules maintenant. jules qui a poussé son lit le plus près possible de la fenêtre, jules qui a enlevé tous les meubles de sa chambre, pour s’entraîner, après ses devoirs.
les phalanges cicatrisées, les pieds ensanglantés.
il danse et danse et danse jusqu’à tomber de fatigue, revoit encore et encore les mêmes cassettes qu’il a chipées, qu’on lui a offert. la professeure de sport lui apprend, le corrige, l’encourage. il en fera sa carrière, il vivra à broadway, et il retrouvera jasper.
son meilleur ami. il sait que lorsqu’il sera une star, ils se reverront, il le reconnaîtra, il reviendra.
il danse et tous les samedis, monte dans un bus, fait le tour de londres, demande aux écoles, aux troupes, de l’accepter. sa soeur coud les costumes qu’il porte, des trésors d’ingéniosité, des jeux de matière, de mouvement, de lumière.
mais la porte lui est claquée au nez.
trop jeune.
trop pauvre.
pas assez blanc.
on lui dit que sa technique est mauvaise, que son absence de professeur avant le rend inéligible, on lui dit qu’il n’a pas les fonds nécessaire pur suivre une scolarité dans ces endroits là. quelques élèves, quelques parents l’insultent aussi. il retrouve ses costumes déchirés dans son sac de sport.
la rage qui l’envahit.
il hurle sa colère à son prof d’histoire, il crie, il pleure, il déverse tout le venin qui grandit dans ses veines depuis tant d’années désormais. l’idée que son rêve le plus cher est bel et bien en train de s’évaporer entre ses mains, à cause de sa naissance.
toute la classe est spectatrice. sa première représentation.
il hurle, il dit la vérité, après une boutade partie trop loin, et le voilà, consolé par un professeur qui sait par quoi il passe.
un professeur qui lui remet quelques livres dans les mains, et qui lui en conseille tout une liste, pour donner une raison à cette injustice. une explication.
le rêve ne s’évapore pas, il se transforme. il comprend, jules, le système dans lequel il vit, comprend ses travers, et la lecture de ces ouvrages vieux de près d’un siècle lui est limpide. les solutions lui paraissent évidentes. une révolution, la création d’un système basé sur l’équité, sans classe et sans propriété privée à proprement parler. le mot bourgeoisie colle à ses lèvres comme le filtre des cigarettes qu’il fume en cachette avec le professeur, derrière le bâtiment de sciences humaines.
un homme passionné, et raisonné, un homme qui lui apprend également, l’importance des dynamiques d’âge et de pouvoir, lorsque jules lui fait des avances.
jules qui apprend de ses leçons autant que de leurs discussions.
le lit reprend sa place au milieu de la pièce, et les livres recouvrent le sac de danse et les costumes oubliés.
parce qu’il part dans une des meilleures facultés du pays, parce qu’il a été choisi, recommandé, parce que c’est sa destinée. parce qu’il fera de la scène politique son propre ballet. il peut changer le monde, il le sait. il saura manier les mots comme des pas de danse : organiques et transcendants.
les murs historiques. la bibliothèque. le réfectoire. les amphithéâtres.
jasper.
personne n’a su, personne ne sait, personne ne saura, si ce n’est les vestiges d’une relation électrique, imprimée sur papier photo, et rangés dans un carton. les déclarations enflammées par lettres codées, les ombres filantes dans les couloirs, d’un dortoir à l’autre. les disputes-orages sur les moyens de cette révolution qu’ils doivent entreprendre.
la bourgeoisie qui colle les lèvres de jules, lorsqu’il entend qu’il est dangereux. que jasper ne peut plus supporter ça.
c’est pas sa faute si sa sélection était partiellement dûe à un système de discrimination positive, c’est pas sa faute s’il aura jamais le parlé de ces enfants parvenus, c’est pas sa faute si les voir se pavaner comme s’ils avaient tout accompli de leurs mains lui donne la gerbe. c’est pas sa faute s’il pense qu’ils doivent payer, et qu’il n’y a rien à sauver chez eux.
trois coups de couteau dans le coeur cicatrisé.
le pus revient.
septicémie.
cénaclesémie.
tw : racisme, délusions, automutilation et attentats sur tout le chapitreCLIMAX.
(climax.)
les débats, les idées qui fusent après ça. les disputes qui éclatent au sein du parti communiste. lui et les autres, qui ne se reconnaissent pas dans les traits de ces vieux hommes blancs et ridés, aux idées qui n’ont pas changé d’un iota depuis les années vingts et la création du parti.
le parti qui éclate, et jules, et les autres qui discutent, qui s’organisent, qui théorisent à propos de la grande bretagne, du racisme, et du fonctionnement politique accueil. ils refusent de se plier au jeu sociétal de la démocratie, jeu de masques où seule une partie de la population a un véritable contrôle sur ce qu’il se passe, et qui sera élu au final.
il doit se battre deux fois plus pour faire valoir ses idées, deux fois plus parce que sa peau est trop brune pour la plupart d’entre eux, parce qu’on lui reproche de ne pas être assez reconnaissant.
reconnaissant pour quoi au juste ? d’avoir mis en place une société dans laquelle ses parents ne pouvaient pas trouver d’aide réelle leur permettant de mieux gérer leur consommation et leurs responsabilités ? reconnaissant d’être devenu un adulte alors qu’il n’avait que cinq ans ? reconnaissant d’avoir dû sacrifier tous ses rêves quand les gamins de son âge, quelques rues plus loin, voyaient leur moindre souhait exaucé?
la rage qui bout dans ses veines, et le pouvoir presque mystique, de mettre la foule en transe lorsqu’il s’approche d’un micro. l’idée incongrue que le sang qu’il verse régulièrement en est la cause, sacrifice en dieux auxquels il ne croit pas, héritage d’une culture à laquelle il se refuse. mais chaque fois, il est acclamé, peu importe la foule à ses pieds, chaque fois il arrive à maîtriser les mots avec une telle justesse que les gens ont du mal à émettre un avis divergent. il est naturellement convainquant et utilise les arguments comme les émotions au service de sa cause ; il ne fait qu’appliquer des années d’étude et de théories.
il ne peut pas s’empêcher de laisser sa colère s’échapper de ses veines avant chaque représentation publique.
sang coagulé en guise de pansement au coeur, qu’il désinfecte régulièrement à grandes gorgées de whisky.
et puis un jour, il y a douze ans désormais, trois coups tapés à sa porte.
maria.
il ne l’avait pas vue depuis presque dix ans, elle, la femme invisible, qui avait échappé dans les mailles de son filet, qui l’avait abandonnée, au milieu de ses années fac. il la voit et il lui suffit d’un coup d’oeil pour reconnaître dans son regard le même que celui que sa mère avait.
les petits diamants, comme elle les appelait, lorsqu’ils étaient enfants et qu’ils allaient faire les courses pour leurs parents.
il ne veut rien savoir, il ets prêt à lui claquer la porte au nez,l’abandonner elle aussi, vu qu’elle a abandonné leurs rêves d’une vie meilleure. mais derrière sa robe abîmée, il aperçoit des boucles brunes.
bianca.elle ne peut pas rester avec sa mère, parce que le père est mauvais, parce qu’elle a caché la grossesse, que des choses atroces pourraient leur arriver à toutes les deux, si maria reste loin avec sa gamine. qu’il faut qu’elle trouve un endroit sûr pour la petite, et qu’elle retourne auprès de son fiancé. il ne savait même pas que sa soeur était fiancée. elle promet de revenir, un jour.
la semaine prochaine, qu’elle dit. le temps de trouver une solution.
mais elle disparaît de nouveau.
ils l’attendent la jounée entière, la gamine silencieuse, qui ne le regarde même pas quand il parle, ou alors lui adressant seulement des regards noirs, qui reste debout, jusqu’à plus de minuit, observant le panneau de bois, attendant d’entendre les pas de sa mère.
elle ne vient pas.
ne viendra jamais au final. jules sait pourquoi, depuis, mais il ne le lui dit pas. le secret, le mystère est bien plus facile à comprendre.
alors le voilà devenu père, lui, le sacrifié de tous les jours, l’enfant traumatisé qui attend encore que sa propre maman vienne le chercher à l’école. il lui répète à chaque moment qu’il n’est pas son père, elle lui répond dans un espagnol approximatif. maria a toujours cherché à honorer leurs origines depuis longtemps diluées selon julio. elle l’appelle papa, à force des jours, et lui continue de faire des sandwichs qu’il fait semblant d’oublier.
il n’est pas son père, mais il est celui qui peigne ses cheveux et les lave, lorsqu’elle a des poux. il est celui qui prend l’habitude de charger son sac à dos de pansements à motifs enfantins lorsqu’il va dehors. il est celui qui rend le monde magique, lui offrant, lorsqu’elle s’endort sur le canapé, des pouvoirs de télékinésie jusqu’à la chambre d’amis -devenue sa chambre à elle.
c’est lorsqu’elle lui dit, avec ses mots d’enfant -pourtant du ton blasé d’une trentenaire- qu’elle veut devenir danseuse que son sang ne fait qu’un tour.
il sait.
elle ne pourra jamais l’être. le monde ne la laissera pas faire, parce que sa mère est toxicomane, parce que son père est un homme violent. parce qu’elle aussi, elle n’est pas assez blanche pour les chaussons demandés.
il doit faire quelque chose.
il doit amener la révolution à eux, et non pas attendre qu’elle s’organise.
il purge la plaie, crache son poison au sol. matière grouillante qui se transforme, qui se sculpte en un seul mot : le cénacle.
un groupe de mercenaires d’un autre temps à ses yeux, ils auraient pu être une guilde de voleurs s’ils avaient été au moyen-âge, ou dans l’un des romans qu’il lit à bianca le soir. ils sont cependant mûs par un besoin commun : faire changer les choses, renverser l’ordre préétabli, créer un monde sans ordre, où chacun pourrait accomplir son travail en fonction de ses moyens et pour ses besoins.
la colère qui gronde en chacun d’eux devient un ouragan ensemble. ils nourrissent cette colère, et ils deviennent pour julio son nouveau sacrifice. les cicatrices cessent de s’accumuler, remplacées bien vite par des armes, des bombes, des idées bien déterminées.
leur première victime, c’est lui qui se retrouve les mains aspergées de sang. prière inconnue à des dieux morts.
l’avant-dernière, c’est lui aussi.
ils ont oeuvré de nuit, dans le silence, se mouvant parmi les ombres. la bombe a détoné, ils sont partis.
ce n’est que le lendemain qu’ils ont appris.
une femme de ménage, d’à peine quarante ans.
julio venait de tuer, de sa colère,
une p r o l é t a i r e.
RESOLUTION
(résolution)
il pleure. pendant des jours et des jours, dès que la gamine est dans son lit, il pleure. et les cicatrices qu’il avait refermé, à force de colère et de détermination, pendant près de dix ans, se rouvrent dans le secret de sa salle de bains.
rachat auprès du monde, auprès de la cause.
il met le cénacle sur pause.
il ne peut pas continuer ainsi, pas avec la claque en plein visage que lui a mis le nom de cette femme.
jasmine. un nom simple, fleuri, un nom quelconque presque. une femme quelconque à laquelle personne n’a fait attention. pas même lui.
les manches longues pour cacher la vérité et le sang qu’il a sur les mains à sa nièce. les lèvres scellées, mais les yeux grands ouverts face à son crime. pas de victime collatérale pour lui, pas lorsqu’elles auraient pu l’encourager, pas lorce que ce sont des figures d’une future révolution qui sont mortes sous ses mains.
il ne croit pas aux martyrs, julio.
il croit en la matière, en la science et la physique. croit en la capacité du cerveau de se reformer, de s’améliorer, de former de nouvelles connexions neuronales tous les jours. alors pourquoi pas des connexions pour réparer son esprit mal foutu? la matière se transforme en permanence, il en est capable aussi.
elle s’appelle dr. thomson, elle promet de garder le secret, le rassure en lui disant qu’elle y est obligée de toute manière. il lui cache le cénacle, et sn implication, mais lui avoue sa culpabilité. il dit que ses mots ont poussé les gens à agir, que c’est de sa faute si cette femme est morte. que c’est de sa faute si maria dort, sous une stèle de pierre, dans un cimetière de banlieue londonienne. sa faute si sa mère a plongé là-dedans.
il lui parle aussi un peu, beaucoup, de jasper. le garde sous ce nom pour ne pas risquer quoi que ce soit.
elle lui parle de confiance trop grande, d’idéalisation et de haine très fortes. lui parle de changements d’humeur brutaux et dépendants de quelques personnes dans sa vie. elle met un mot sur l’ensemble de ce qu’il pensait être juste, simplement, son caractère.
il pensait pouvoir se réparer sans efforts.
il est devenu une coquille vide, incapable de savoir qui il est réellement, au-delà de ces choses qu’elle appelle
symptômes. plus rien n’a réellement de sens, et il se demande si c’est ce que dieu a pensé, lorsqu’on a affirmé sa mort.
jules est mort.
ne reste que fernsby?
non.
un accent qui roule, un prénom ancien, enterré, ramené à la vie, un soir. un coup de téléphone, une voisine qui accepte de jouer les baby sitters, pour un soir. le retour d’un pilier. il n’a pas beson de savoir qui il est après tout, pas besoin de cette femme. pas besoin d’un docteur, il avait juste besoin de ses bras.
ou alors, c’est jasper qui en a besoin.
jasper qui pleure, souvent, qui ne l’appelle que lorsqu’il pleure en fait.
dr thomson qui montre une vive inquiétude, qui lui rappelle que cet homme a détruit bien plus de choses dans la vie de fernsby. de julio. de jules. qui rappelle les mensonges dans lesquels les hommes comme lui s’enveloppent, toge de sénateur usée jusqu’à la trame, mais ornementée de fils d’or précieux.
ce n’est plus en rentrant des sessions qu’il se sent vide, c’est en rentrant des soirées passionnées. coquille qui se traîne jusqu’à son lit, la pulpe de ses doigts effleurant ses propres lèvres, celles que l’autre homme ne se résout pas à embrasser.
alors la colère et la haine qui affleurent, malgré les médicaments que le dr. thomson lui a prescrit. il faut dire qu’il les a jetés dans la poubelle, se refusant à finir comme sa soeur. il hurle, il dit des choses qu’il pense, et récupère son coeur rongé par la moisissure et la gangrène, ses ailes brisées, jusqu’à sa demeure, oiseau mourant plein de fierté. il sauve ses dernières plumes de dignité. déchire le papier qui lui a retiré sa colère, bloque le numéro du médecin.
rappelle ses compatriotes.
la révolution approche, et le glas sonne chaque matin pour les social-traîtres.
- ton pseudo sur la toile. a écrit:
- A tes méchantes blessures. mon bb est enfin là, après des milliers de headcanons et d'univers alternatifs, prêt à mettre le sbeul à exeter et dans la bourgeoisie. les habitants de st thomas devraient se préparer sinon c'est juste elliott, encore et toujours.
kezako, ton perso. pré-lien de @Hyacinthe Sterling la best
- Code:
-
[u]oscar isaac[/u]. ∴ @"Jules Fernsby"
[u]chef du parti communiste révolutionnaire britannique[/u] ∴ @"Jules Fernsby"
[b]Quartier d'habitation :[/b] Heavitree
[size=10][u]32[/u] [b][i]Jules Fernsby[/i][/b] ∴ loft[/size]
crédit icons strangehell.