Aurèle Delambre demi-dieu bâtard fou de gloire, volage au milieu des ravages.
∴ Pseudo : lou, wolfy ∴ Faceclaim : adrien sahores ∴ Merci à : ooolympia (ava), astra (signa) ∴ Dédoublement(s) : scar the lion king (leofstan sterling), le sherlock des bacs à sables (mike joker) & le dieu de tous les dieux (kolsten darkleaf) ∴ Âge : vingt-trois sentences irrévocables. ∴ Mood : ∴ Pronom inrp : he, him ∴ Occupation : poser ses pions sur l'échiquier du tout-là-haut, marcher sur les plates bandes d'un géniteur doré exécré, espérer et savoir de toute âme, un jour passer l'examen du barreau, avec les honneurs. étudiant en droit, bientôt l'honneur d'un maitre sauveur. ∴ A Exeter depuis : très peu de temps, à peine deux mois, et pourtant c'est tout comme le prince de minuit avait toujours foulé les rues répugnantes de cette ville qu'il ne semble pas apprécier du tout, lui, le petit parisien pédant inguérissable. ∴ Statut : il a lâché son énième copine pour prendre le premier avion pour exeter. sans un mot, sans un adieu. il se dit que sa lâcheté le perdra, qu'elle est peut-être héréditaire. ça expliquerait bien des choses. ∴ Géolocalisation : le fils héritier du grand duc non-existant ne traine pas n'importe où, voyez-vous. probablement dans des soirées mondaines où il aura réussi à s'intégrer par sa force de persuasion, ses mensonges devenus vrais. beau prince cache celui qui n'est personne. ∴ Vice : le mensonge, les illusions, la rage de vivre, la folie de toujours vouloir voler plus proche de l'astre d'or. ∴ Free land :
i should be kinder
some kind of softer
but i have no idea how to be.
i don’t know how to stay tender
with this much blood in my mouth.
∴ Triggers, refuse de jouer : viol, racisme, maltraitance animale, pédophilie. ∴ Triggers Warnings : violence verbale et physique, homophobie intériorisée, uc. ∴ Présentation : au risque de faire mentir l'olympe ♔ ∴ Liens : les fleurs du mal ♔
Sujet: nous, les moins-que-rien, fils aînés de personne (( aurèlaf )) Dim 7 Mar - 15:11
“frappe encor, jupiter, accable-le, mutile l'ennemi terrassé que tu sais impuissant. Écraser n'est pas vaincre, et ta foudre inutile s'éteindra dans le sang.” &
Quatre heure quatre. Une nuit, qu'elle était laide.
La Terre tourne. La Terre pleure. La tête tourne. Les larmes se meurent. L'orage gronde silencieusement dans ce qui ressemble à un cœur endormi. Et le temps continue de jouer sa partition pour la nuit. Tic. Tac. Et le temps continue de tomber, encore et encore. Tic. Tac. Épouvantable constat d'échec. La ruse malveillante des virus mangeurs de rêves.
Syncope sentimentale. Essoufflement. Bavures d'étoiles déboussolées détériorant les balises du zénith.
La nuit conspirait contre lui. Aurèle pouvait le jurer sur tous les anges et les démons, le parier sur sa propre vie. Depuis toujours, depuis ce jour où il avait tout perdu, tout quitté. Pour le meilleur. Pour lui. Des angoisses, des insomnies, des cauchemars assez souvent. Mais jamais rien de comparable... Au plus profond de son sommeil, Aurèle sentit une présence. Comme un rêve sourd et sans images. Pas de voix. Pas de visage. Juste cet étrange pressentiment. Il entrouvrit les yeux et discerna les chiffres écarlates du radio réveil, qui, seuls, perçaient l'obscurité. Quatre heure quatre. Vaincues par la fatigue, ses paupières lourdes se refermèrent aussitôt. Il remua sous ses draps, marmonna quelques mots... Et se rendormit aussi bien qu'il le pouvait. Quatre heure six. Un bruit dans l'appartement. Comme un objet tombé au sol, une porte heurtant le chambranle, un pas manquant une marche. Les yeux rivés sur le radio réveil, le jeune homme sonda le silence. Plus rien. La nuit avait retrouvé son calme. Il n'entendit que son corps, le sifflement de ses expirations, son cœur cognant contre sa poitrine. Du bout de ses doigts, dans un geste fébrile, il palpa la table de nuit, longea le fil de la lampe, tâtonna, trouva l'interrupteur... Et fit face à sa solitude. La porte entrebâillée aspira son regard vers le gouffre ténébreux du couloir. Inquiet, en sueur, déboussolé; mais prêt à se battre... contre quoi ? il ne saurait dire. Il peinait à mettre ses idées en place et à repousser la douloureuse migraine qui pointait le bout de son nez, pourtant, il était décidé. Il écarta vigoureusement ses draps et se leva. Ses pas le guidèrent immédiatement vers la salle de bain où il entreprit de passer de l'eau sur son visage blafard et dans ses mèches brunes. Il ignora le miroir durant de longue secondes, il ne voulait pas se voir. Jamais au plus bas. Il était bien trop fier. Trop fier pour tomber si bas, lui qui volait parmi les dieux. Mais il céda. Une seconde d'inattention. Ses iris rapidement happés par autre chose. Derrière son reflet, il perçut la bibliothèque qu'il avait commencé à ranger la veille. Il se retourna et pénétra dans la salle. Des livres s'étaient affaissés. Charles Martel l'observait d'un œil coupable. Le prince noir soupira, agacé. La Métamorphose de Franz Kafka trônait au dessus de tous les autres, à plat. Alors Aurèle redressa ses bouquins un à un et, puis attrapa le dernier entre ses doigts. Le bruit s'expliquait. Pourtant cette sensation confuse ne l'avait pas quitté.
— T'en es une belle de vermine monstrueuse, toi.
Mais pour toute réponse, le chartreux se contenta de bailler effrontément.
Au fond de son âme, Aurèle en restait persuadé. La nuit conspirait contre lui. Depuis petit. Depuis toujours. C'était ainsi. Et chaque nuit il lui ferait face, fier, audacieux; l'arme légendaire en main. Le cœur battant comme un tambour. Les paupières éclatées. La verve en dents de scie. La rage en maitresse folie. Il se battrait avec ce qu'il avait. Le courage d'un moins que rien, la peine du fils ainé de personne.
♔ ♔ ♔
Et puis vint le jour de toute une vie. Le feu du ciel et La Vengeance lui brûlant les entrailles. Il avait attendu depuis les ombres d'amasser suffisamment de force et de hargne. Il avait attendu si longtemps. Trop longtemps. Les années, les mots et les poings malades de maman avaient forgé les ailes du prince de titane. Le plus beau, le plus grand, le plus glorieux des prodiges impérial. Le successeur d'un devenir mirobolant. Aurèle Delambre. Qui d'autre, autrement ?
Oh, il ne fut pas si facile de se hisser parmi les dieux, surtout lorsqu'on était un imposteur, surtout lorsque l'on ne partait de rien, lorsque l'on n'était qu'un humain. Mais l'illusion olympienne devint rapidement une drogue dont il pouvait difficilement se défaire. Finalement, peut-être était-il tout aussi malade que sa pauvre mère...
Et Aurèle avait tout balancé derrière lui, ça sembla si facile. Une violence inouïe de gestes nonchalants.
Un passé mortifère laissé là, loin derrière.
Sa "famille", ô que le goût de ce mot était amer. Une mère chaotique qu'il ne pourrait sans doute jamais cesser d'aimer, d'un amour sincère. Un beau-père apparu par magie. Deux sales gosses, demi-frère et demi-sœur. Mais ils n'étaient rien que des moitiés. Rien de complet.
Ses amis, ceux des bas quartiers qu'il avait fini par renier. Ses frères de boxe, de foot et de basket. Ses frères de parkours, de jeux plus stupides les uns des autres. Avec eux, jamais besoin de se cacher. Avec eux, c'était vrai. Mais c'était avant.
Et puis Ange. Le saint spectre lumineux valsant parmi les brumes. Tourne le dos et puis s'en va, ne pas trop s'attarder sur ses océanes délirantes, ne pas retenir l'ombrure sucrée de sa voix brisée d'émotion. Tout oublier. Par... précaution.
Quelle importance, après tout ? Quelle était leur valeur quand la sienne valait tout l'or d'un monde ?
Alors il avait tout abandonné, le petit guerrier. Sans l'ombre d'un regret.
Tout abandonné pour partir sur le front des tempêtes. La couverture d'un Jupiter de mauvaise fortune en masque d'affront. La quête mythique du héros. Faire tomber le titan Typhon de son piédestal.
Aurèle était un étudiant des plus brillants. Il ne fut pas difficile pour lui de se trouver une place parmi les grands. Les lâches. L'entourage du géniteur en ligne de mire. Lafcadio Bell et tous ses pantins à qui il devait constamment mentir. À l'entretien, il y eut de la concurrence. Banale, balayable aux yeux arrogants du brun. La preuve qu'il eut raison de le prendre avec tant de désinvolture. On le recontacta. Et aujourd'hui était le grand jour. Promu nouvel assistant de l'attaché parlementaire de Lafcadio Bell ; Adam Allister.
Voilà des plombes que son nouveau tuteur lui montrait les quatre recoins de l'immense bâtiment. Aurèle restait silencieux, les mains dans les poches, le regard faucon. Il imprimait tout, tout en donnant l'air de ne se soucier de rien. Une nonchalance qui semblait perturber son hôte.
— Vous écoutez ce que je vous dis ?
Oui, nan, un peu des deux... Qu'est-ce qu'on sen fout au bout d'un moment ?
Sa manière de parler, très précipitée, ses airs de rat de bibliothèque, sa gêne palpable. Tout en lui inspirait chez Aurèle l'irritation. Il lui faisait perdre son temps. Le sale gamin voulait entrer dans le cœur de l'action, pas refaire la déco des locaux. Quelle perte de temps.
Un soupir théâtral. Et le petit prince sembla remarquer de nouveau la présence de son ainé. Il lui offrit un haussement de sourcils désabusé.
Le ton se voulait provocateur, joueur. Était-ce le moment de se faire virer avant même d'avoir rencontré l'élu de tous les sacro-dieux ? Certainement pas. Mais Aurèle l'avait senti dès les premiers instants. Adam Allister ne se souciait que très peu des sous-entendus et des airs de sale con de son stagiaire. Peut-être ne les comprenaient-il pas. Peut-être s'en moquait-il tant que le travail était bien fait.
— Bon très bien, mais écoutez cette-fois, je vous prie... Alors, tout d'abord,...
Et Aurèle crut rêver. Il comptait vraiment TOUT répéter ? Il s'arrêta net en plein milieu du couloir principal, celui même menant au grand bureau du maitre des lieux.
— Nan mais c'est bon, ça va, merci. Bon, quand est-ce qu'on verra votre grand manitou, là ? souffla-t-il avec une pointe d'agacement et d'impatience à peine dissimulées.
Adam observa son cadet d'une mine mi-intriguée, mi-interloquée. Quel drôle de garçon. semblait crier son regard hagard.
— Eh bien, il est libre pour un petit temps, à l'instant même. Essayez de... de bien vous tenir. marmonna Adam, l’œil légèrement accusateur porté sur Aurèle qui ne s'en formalisa pas le moins du monde.
L'attaché parlementaire toqua à la porte de son supérieur qui ne mit pas bien longtemps à le laisser entrer. Les laisser entrer.
Et là, la césure parfaitement calculée.
Le temps sembla manquer une seconde, une minute, peut-être une heure. Le cœur du fils bafoué manqua un battement, le second, et puis son raisonnement. Les yeux chocolats rencontrèrent leurs jumeaux, plus âgés, plus sages. L'espace d'une perte d'équilibre, le visage de marbre d'Aurèle se voila de peine. Et puis plus rien. Plus rien qu'une colère mordante et vivace, mangeant l'intérieur de son ventre. Les crocs serrés, les mains solides. Lorsque le titan vint se positionner, devant lui. Adam le présenta légèrement. Le jeune homme dont je vous ai parlé, Aurèle Delambre. Le fils tendit sa main, solide comme le fer.
— Monsieur Bell, c'est un honneur de faire votre connaissance.
La voix teinture de plomb ne tressaillit à aucun moment. Impératrice du mal. Il s'était préparé. Il s'était tant préparé pour cet instant. Le combat de deux titans. Le pleutre royal et l'imposteur cendré.
Lafcadio Bell while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
∴ Pseudo : Syato ∴ Faceclaim : Robert Downey Jr. ∴ Merci à : solaris ❤ (av) les miserables (paroles profil) ∴ Dédoublement(s) : Chaud-Seth & Ma-Yonah-aise & Ed-redon ∴ Âge : 45 coups du sort. ∴ Mood : ∴ Pronom inrp : il/he ∴ Occupation : Grande voix pour les plus discrets, silhouette d'un pays en friche. Politicien émérite, une des tête des libéraux-démocrates, allure dorée tendant la main vers l'ombre du Royaume-Uni. ∴ A Exeter depuis : D'aucuns diraient toujours. Lui-même le confirme. Il oublie volontairement de citer ses huit premières années, passées aux larmes de Londres. ∴ Statut : Electron libre, par deux fois marié, par deux fois échoué. Il tente de profiter d'une liberté de ton et de séduction qu'il savoure à sa façon. Mais son mariage, rompu en Juillet 2020, lui a laissé cette impression amère d'un échec cuisant. ∴ Géolocalisation : Le manoir familial à St Thomas, son propre loft ou bien son bureau dans le quartier des affaires. ∴ Vice : Le regard plombé par son idéalisme, les cicatrices encore ouvertes malgré les plaies cautérisées. Laf rêve trop, bien trop haut, même pour quelqu'un comme lui. ∴ Free land :
When the beating of your heart
Echoes the beating of the drums
There is a life about to start
When tomorrow comes.
◘◘◘
Hyacinthe ◘ Leofstan ◘ Lucrecia ◘ TC Sterling ◘ Alice ◘ Aurèle ◘ Cameron ◘ Jules ∴ Triggers, refuse de jouer : Tout sujet est abordable tant qu'on en discute avant. ♥ ∴ Triggers Warnings : Violence infantile & deuil (fb) - adoption médicament - mariage toxique - divorce ∴ Posts : 74 ∴Arrivé le : 21/02/2021
Sujet: Re: nous, les moins-que-rien, fils aînés de personne (( aurèlaf )) Jeu 11 Mar - 17:36
Enchaîner les rendez-vous comme des pages reliées une à une. Plutôt plates et sans intérêt, en ce jour-ci, alors qu'il y en a tant d'autres à lire pour se laisser porter. Lafcadio n'a pas tant le choix de sa bibliographie, spécialement conçue pour répondre aux besoins de ses calendriers professionnels. 8h00.Essai philosophique. Interview auprès d'un magazine spécialisé à paraître le mois prochain. 9h00.Romance légère. Séance photo du dit magazine. 11h00.Nouvelles d'aventure épique. Rencontres avec les syndicats secondaires en soutenance pour le parti. 12h30.Revue culinaire. Déjeuner avec Leofstan. 14h00.Plans d'archives. Entrevue avec les architectes des nouveaux locaux de l'annexe de Ring & Bell, spécialisée dans l'accueil des réfugiés du moyen-orient. [14h05.Bonus médical. Digérer de voir et parler avec Alice.] 15h15.Notice informatique. Conférence zoom avec d'autres bureaux au sujet d'un prochain référendum à tenir. 16h00.Chronique du réel. Retour dans la vie calme du cabinet, à compiler les dossiers. Revoir et relire les mêmes épopées a quelque chose de paisiblement lassant, pour l'homme moderne toujours prêt à courir après une passionnante histoire.
Et la sienne s'élève dés que ses précieuses minutes de liberté, ce trou béant de vingt minutes dans son journée, sont ponctués par une lecture plus saine. Celle d'un livre offert par Achilles à Noël dernier, qui a le mérite de le distraire et de le faire s'évader. Ses neveux savent comment s'y prendre pour lui faire oublier son quotidien de bibliothèque en monochrome de gris. Ses fils et filles, d'un autre père. D'un autre temps. D'autres nuances chamarrées.
Le regard plongé entre les lignes de fiction, Lafcadio lève le menton quand il entend frapper à la porte de son bureau. Son regard se trouble d'un instant d'hésitation, quand il vérifie sa pendule balançant lentement d'un côté à l'autre de manière objective. Il n'est pourtant pas question de le déranger sans une bonne raison. Le cuir de son fauteuil craque et il se lève pour ouvrir, trouvant son fidèle assistant auprès d'un jeune homme dont le politicien ne sait rien. Ses yeux éloquents s'en retrouvent surpris face à l'aplomb dont le garçon fait preuve en lui tendant la main. Lafcadio demeure pantois quelques millisecondes, avant qu'Adam, sa main la plus vaillante en ces lieux, ne vienne à sa rescousse.
« Delambre monsieur, Aurèle Delambre, notre nouvel élément pour le stage d'observation. - … Aah, mais bien sûr ! Le jeune Delambre ! »
La mémoire vive du quarantenaire s'active brusquement, se remémorant l'appel du doyen de l'université quelques jours en arrière. Le cabinet n'accueille que la crème de la crème des élèves de son cursus, autant faire en sorte que la candidature du jeune brun d’atterrir en haut de ses milliers de piles. Et pour le coup, les éloges intarissables au sujet du garçon avait titillé la curiosité de Lafcadio. Suffisamment pour lui sourire franchement, prenant avec fermeté la main ouverte à la rencontre. Une poignée franche et chaleureuse, comme il savait les donner depuis toujours.
« Le plaisir est pour moi ! Ravi d'enfin serrer la main du meilleur élève de la promotion des bancs de Copperville, ce vieux grigou ne m'a dit que du bien de vous ! »
Poursuite sur le ton plus confiant, plus à l'aise également.
« Je l'ai eu comme professeur dans ma jeunesse, je suis encore très étonné qu'il enseigne aux nouvelles générations. Entre nous, il a tout du dinosaure. Un t-rex capable de dévorer l'ensemble de la Constitution si on le laissait faire ! »
Étrange sensation, au toucher, une impression de flottement dés l'instant où les regards se sont croisés. Delambre... Delambre... Il y a une sonorité, familière et éthérée, qui le rappelle à d'autres souvenirs qu'il ne saurait retrouver. Ses capacités mémorielles commencent à décliner avec l'âge, il en est certain.
Lâchant la salutation mais souriant tout autant, Lafcadio ne cesse d'afficher son intérêt. Peut-être parce que ce garçon, de ce qu'il en sait, est aussi issu d'un milieu modeste. Il y a cette corrélation particulière, qui lui plait à appliquer à son propre parcours secret. Peut-être est-ce en cela qu'il noue un attachement particulier à le voir évoluer.
« Alors, vous vous plaisez ici ? C'est votre première journée, c'est ça ? » Un regard compatissant à son attaché parlementaire adoré, qu'il couvre d'une tape dans le dos un brin trop paternaliste, peut-être. « Rassurez-vous, Adam paraît aimable comme une porte de prison, mais c'est un cœur tendre au fond ! Il pendra soin de vous ! »
Adam qui ne relève pas, qui se contente de lever les yeux sur un côté de la pièce pour ne pas dire au ciel, vers une peinture du Caravage particulièrement fine. Sa manière à lui de démontrer son habitude et sa résolution, here we go again comme dirait la chanson.
« Je suppose qu'Adam vous a déjà fait faire le tour du propriétaire, mais j'ai quelques minutes à tuer avant ma prochaine réunion si vous avez des questions. N'est-ce pas ? - … Dix-sept minutes et quarante-cinq secondes précisément, monsieur., relève-t-il en consultant sa propre montre parfaitement calibrée. - Parfait ! »
L'homme de lumière referme derrière lui les ombres de son bureau, là où il reprendra ses propres récits un peu plus tard. Le jeune Aurèle n'y est pas encore convié. Lafcadio se contentera de badiner allègrement, d'une légèreté tout aussi innocente que son roman laissé en suspend.
« Alors Aurèle, parlez-moi un peu de vous. Pourquoi avoir choisi ce cabinet en particulier ? »