à nos âmes incandescentes (( angèle ))

“don't you know too much already ? i'll only hurt you if you let me. call me friend but keep me closer (call me back) and i'll call you when the party's over.” &

Janvier 2021, 3h08, Paris

Un demi-rêve en relief chromatique d'un demi-dieu aux cauchemars diatoniques. Y avait dans le regard pailleté d'étoiles éclatées, l'effervescence d'un moment d'absence, d'une soirée sur paname, comme bien d'autres. Ou peut-être pas. Probablement la dernière où Aurèle, dans un abandon rieur et éphémère, pourrait profiter des sourires alcyoniens de son meilleur ami. Il l'avait suivi, son protégé de toute une vie. Il avait suffi d'un sourire et d'un clin d’œil, d'une promesse de rester jamais trop loin l'un de l'autre, de ne pas le lâcher pour ses meufs. Parce que Ange comptait plus que n'importe quelles histoires de cœur, ou du moins de futilités impies y ressemblant de près ou de loin. Parce que leur amitié valait tout l'or de l'humanité. Cette terre qu'il était prêt à brûler, encore et encore, jusqu'à lui même y passer; rien que pour le voir briller de vie à ses côtés.

C'est Aurèle et Ange;
Ange et puis Aurèle, contre le reste du monde, contre la guerre qui gronde.

Alors pourquoi le doute se met à chuchoter des méfaits profanateurs quand le noir s'abat sur les yeux d'Icare ?

Une traitrise qui s'immisce, tout doucement. . .

Au nom de l'ambition, rien n'est de trop.

Ça semblait si évident. Le duo jumeau qu'aucun n'oserait jamais séparer. Ne serait-ce qu'imaginer le faire serait une grossière erreur. Connexion surpuissante. Ils étaient le ciel et puis l'océan.

La musique devenait assourdissante. Quelques boucles brunes vinrent se coller contre le front du prince autoproclamé de la nuitée que tous semblaient admirer du coin de l’œil, à un moment ou à un autre. Fatale attraction charismatique, risible facétie de celui qui n'était rien, rien d'autre que personne. Le jeu commençait tout juste sa mélodie. Mais ce n'était pas ici qu'il serait le plus beau. Et enfin, le bras fraternel d'Aurèle vint s'emparer du cou de son blondin préféré. Il riait à gorge déployée de conneries savamment chantées avec ses compères, verre chancelant dans sa main libre. Il venait de délaisser l'embrassade énamourée de sa copine du moment pour s'accaparer, rien qu'un instant, l'attention de son ami. L'Ange flânait dans un ailleurs inatteignable, accoudé au bar, semblant marmonner un je-ne-sais-quoi à un mec venu le faire chier. Du moins du point de vue d'Aurèle qui se contenta de jouer les soleils et de l'ignorer superbement, calmant légèrement les ardeurs du twink malvenu qu'il ne voyait pas d'un très bon œil. Bile répugnée de tels amours contre nature.

Forcément, Ange attirait un peu tout le monde. Forcément, ça ne plaisait pas à Aurèle. Ils n'avaient pas le droit d'ainsi prétendre à effleurer l'éther.

— Annnge, t'arrête de jouer les pds deux minutes avec ton mec là et viens un peu profiter d'ton meilleur pote. J'm'ennuie sans toi, Marie veut rentrer mais y a pas moyen que j'l'accompagne. Les mots plaintifs soufflés directement à l'oreille d'Ange. L'on ne s'entendait plus là où les cerveaux se déconnectaient.

Un petit sourire vint se dessiner au coin des lèvres et Aurèle ébouriffa affectueusement les cheveux du séraphin, toujours trop parfait, toujours trop nivéen, avant de le tirer vers lui au milieu de la salle, là où le fun de toute l’alcôve vibrait le plus fort.

Don't you know I'm no good for you?
I've learned to lose you, can't afford to
Tore my shirt to stop you bleedin'
But nothin' ever stops you leavin'

(( @ange deslunes    ))

 

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