Eden • Mauvaise graine.

Aconit. Manque au cœur, protection de l'être. Fausse sécurité. L'aconit le perce et gît à ses pieds, dans le crible de ses émotions gardées. La fleur violette exprime le désamour, la méfiance, la persévérance à se croire dans le besoin constant d'un recul mérité. Il s'écarte et se dérobe, laisse les pensées l'envahir pour le finalement ne plus les écouter. Les autres l'effraient. Il a besoin de sa pélicule de froid pour les maintenir à distance, quand au fond, rien ne pourrait lui faire plus de bien que de rejeter sa confusion comme il évince autrui de ses failles. Tuer le Loup. Tuer l'Homme. Tuer le Loup pour l'Homme.

Chèvrefeuille. Amour filial. Affection fraternelle. Il y a Isaiah. Isaiah et son faciès solaire, ses grands sourires abîmés, ses poings martelés de piqûres élimées. Déjà fou sur l'autel de leurs péchés, enfant à sacrifier, trop jeune, trop aimé. Isaiah est l'âgé, la voie du frère et du père mêlé, là où Eden, paradis articiel, n'a pu que graviter. Son amour est immense, bordé de conséquences. Sa peur est aussi profonde que son admiration. Il n'y a qu'une seule et unique personnee dont il pressent le courroux, pour laquelle il ravale la hantise de ses sentiments. Une seule personne dont il pourrait prier mille dieux de l'absoudre en dépit de ses crimes indoents. Son frère de sang. Sa frayeur, d'une autre hauteur.

Sceau de Salomon. Secret gardé. Serrure imposée. Respect tâché, adversaire du corps et des cris. Eden baisse les yeux à chaque approche tentatrice, relève la tête uniquement lorsque celle-ci s'enfuit sous sa verve grognante. Mirage funeste qui le cloue sur place, fait grincer sa mâchoire de propos honnis. Sale pédé. Tapette. Suceur. Va te faire enculer. Des fragments de miroirs morcelés dont il se lacère les paumes et les lèvres. Il combat, chaque jour faisant. Chaque jour mourant. Et ne peut laisser baisser sa garde à aucun instant, au risque qu'un inconscient n'ouvre la boîte de Pandore et ne déchaîne ses cataclysmes érogènes.
Pour le fondre en l'arme du sacrifice. Guerrier brisé. A jamais condamné à ne jamais aimer.

Tamaris. Mutisme sélectif, timidité choisie, ouverture de l'esprit. Science ensevelie. Puissance cachée. Vous n'aurez pas ce vrai moi. Tapis confortablement dans les affres d'une chair domptée, modelée sous l'égide des apollons trop beaux pour véritablement avoir le droit de penser. Eden aime autant s’instruire que se cultiver, muscles tendus autant dans les bras que dans le crâne. Une faiblesse certaine pour les sciences et l'étude botaniste, intérêt obsessionnel pour la découverte et la recherche autour de la flore, des hybrides et des couleurs inventives, inédites. Nées pour briller, elles. Il ne sourit pas si souvent, Eden, et quand il le fait, c'est en rapport avec ce monde là. Son havre de paix et de parfums, de bourgeons glissés et de poussière de bouquins. Liqueur biblique qui coule de sa voix quand on le laisse s'exprimer sur ses sujets préférés.

Chrysanthème. Fable mortuaire. Couronné posée sur le passé. Les myriades envolées. Eden est une forme présente, sans regard sur l'avant, encore moins sur l'après. Il n'a que cette constance à l'âme qui le décrit comme une fumerolle éparse, répandue au jour le jour. Qu'on ne voit passer que lorsqu'on souhaite le regarder. Sa discrétion est paradoxale. A vouloir se fondre dans la masse en en prenant forme, a étudier les comportements antinomiques au sien profond, à ce Lui qu'il ne dévoile que par touche pour éviter la rouille et l’opprobre.
Sur sa tombe, son épitaphe sera de marbre. On ne se souviendra de lui pour ce qu'il n'était pas : un morceau de mirage gravé sur un visage.

Anthurium blanc. Pureté inégalée. Virginité sacro-sainte à n'offrir qu'à la Promise, la Terre d'un millier de promesses, échos d'un vide impossible à combler. Là où ses paroles sont palabres blasphématoires, il a pourtant juré dans ses prières infantiles qu'il ne pourrait jamais se donner sans en éprouver le véritable sentiment, le véritable amour déroutant qui prévaut sur les besoins irraisonnés. Il a cette envie profonde de se lier, de se marier, avec qui saura, sera, l’Élue. Vêtue d'un E comme on la passe d'un tissus blanc. Car il ne peut en être autrement. En attendant, Eden ment. Comme chaque seconde s'écoulant. Ses mensonges sont d'une banalité terrifiante dans la société d'aujourd'hui : pour ses quelques faux-amis, des tonnes de femmes sont passées dans son lit. On le sait en couple avec une femme aujourd'hui, sans vraiment plus de questions, sans vraiment de raisons : à quoi bon s'interroger sur ce qui va de soi ?

Oeillet. Oeil divin. Religion, maîtresse des choix et des raisons. Déraison. Culte imprégné par les paroles d'un oncle mentor, metteur en scène de la paroisse locale. Pasteur aux fleurs qui a laissé chez Eden la trace indélébile d'une volonté de bien faire, envers et contre tout. D'être là pour son Prochain. De ne pas décevoir le regard du Tout-Haut, de puissant au-delà de toute conception. Il sera l'enfant sage, l'agneau pascal criblé d'une sensibilité à fleur de peur, aux larmes simples et aux valeurs tangibles. Tu ne tueras point. Tu ne convoiteras pas la femme de ton Voisin.

Tu n'écouteras pas la voix du Serpent.

Sauf quand celui-ci partage ton sang.

Oeil divin. Yeux fermés. Eden dort mal à l'aurore de ses péchés. Il a détourné les codes inculqué pour le pire, qui l'empêche de dormir.
Distiller la mort comme on offre un bouquet.

Bonheur pour toujours fané.
Ainsi soit-il.
Amen.

Camomille. Tempérance calme, en bordure de mélancolie. Il rejette la violence, les élans émanent de combats dégradants. Il n'a rien à défendre d'autres que ses protégés, et ses poings ne s'abattent qu'au besoin des opprimés. Il parle peu. Frappe d'autant moins. C'est sa présence, pavée de rien, de silence et de maintien, qui suffit à imposer ses idées, par souvent validées par son contrepoint aîné. Duo tempétueux, là où le cadet représente le pacifisme docile, attitude éhonté.
Ce n'est pas digne de toi, tu sais ?

Arum. Fragrance de masculin. Tu es un homme, Ed. Relève-toi. Arrête de chialer. Ne laisse rien paraître et laisse les autres crouler à tes pieds.
Tu es là pour régner.
Pour conquérir et meurtrir.
Bats, mord, laisse la rage intérieure s'exprimer.

Relève les yeux et cesse de les faire pleurer.

Pavot.
Et répand ce qu'on attend de toi.
Repend-toi.
Pour le bien commun.
Pour le bien de « Papa ».

Sème les graines de la discorde à venir,

Et regarde-les fleurir.




Tu te souviens, Ed ?
Du feu crépitant sur les parquets piquants,
Des hurlements brasiers,
Des bruits de fer et de poutres désespérées,
A lécher les vies éreintées de suie.

Tu te souviens, Ed ?
Du murmure des pompiers et des moments éplorés,
à promettre que ça va aller,
que malgré la situation,
ils vont trouver une solution.

C'est drôle parce que je me souviens, moi
Que dans ton regard de bébé,
on voyait que t'arrivais déjà pas à les croire.

Parce que sa maman ni papa, on allait faire comment pour invoquer l'Espoir ?


Tu te souviens, Ed ?
Des nuances pastels sur les vitrines ombragées,
Des sourires à l'église et des dimanches passés
à te rendre en ville pour appliquer les sourires vertueux.

Tu te souviens, Ed ?
Des cascades casse-cou avec ton frère,
Trop grand pour toi,
Des influences ça et là,
Dans sa bouche ou celle de Dieu ou encore celle des passants.
Des bruits qui te vrillent les tympans
Et du silence des fleurs de la boutique en face,
La boutique en face
où tu passes
toute ta vie durant.
Même maintenant.

Il est à toi
Cet endroit
où poussent les démons blancs.

Tu te souviens, Ed ?
Des sermons de l'Oncle quand tu dis vouloir étudier
Ce que la biologie éloigne de Dieu le pouvoir d'exprimer
Et de remettre en cause les élans créationnistes de ce dernier.

Tu te souviens, Ed ?
Quand Isaiah t'a aidé à t'en aller,
Rien qu'une poignée d'années,
Encore tout petit dans ses yeux et les bancs de l'université.
Isaiah qui te porte en étendard de sa fierté,
La prunelle de ses yeux écorchés
A trop se battre pour ta sécurité.

Tu te souviens, Ed ?
Tu es revenu.
Tu n'a jamais su pourquoi.
Tu es attaché à tout ça,
A cette vie-là.
Aux mensonges en vadrouille,
Qui te ramènent toujours à ce qu'il te reste de famille.

Tu te souviens, Ed ?
De ton diplôme en poche à ne pas savoir à qui te fier,
A qui parler,
Pour exister,
Pour travailler.
Parce qu'on a besoin de toi, ici et encore ici,
Exeter et ses relans d'âmes.
Isaiah et ses nouvelles alarmantes.

« Le vieux va crever si on ne fait rien. »

Maladie dégénérative sur le halo de l'homme Saint.
Dieu sait déjà choisir les siens.
Ceux qui rejoindre sa cohorte dans la douleur à son corps défendant,
Une maladie à corps de Lewy à l'âge de soixante-cinq ans.

Une souffrance de tout les instants,
Des soins coûteux,
A valoir
Rapidement.

Il y a cette boutique en face.

Tu te souviens, Ed ?
Celle où tu fais tes armes
Plante tes regrets
Et les voit s’épanouir depuis des années.

D'abord simple employé. Reprendre la paix au cœur des fleurs,
Les connaître elles et leurs odeurs,
Les multiples saveurs,
Au langage qui te plaît davantage que celui des Hommes.

Tu te souviens, Ed ?
Combien tout ceci n'a pas suffit.
Que depuis quelques années maintenant
Tu as repris les lieux, avec ses dettes, et les élans d'argent manquant qui viennent te clouer la tête.

Tu te souviens, Ed ?
De comment marche le monde
D'à quel point tu es précieux
Et inventif
Aux yeux d'Isaiah
Qui te propose quelque chose
Une alliance de choix
Pavé Pavot
Soufflé aux éclats
D'un morceau de sucre chaud
Dans les veines de badaud.

Le feu t'a tout pris
Il te le rend au centuple.

Baron de tes formules
De l'empire au fond de ton jardin secret
Bien au chaud dans la terre
De tes petites mains qui t'aident à distribuer ses étamines,
En fait
de lois
Il n'y a que toi
Et la voix d'Isaiah.
Et la pensée obscure
Et le moment pernicieux où tu ouvres les yeux
Et où tu ne vois plus que le Mur.

Au fin fond du dédale, vous vous êtes perdus.

Tu te souviens, Ed ?

Dis-le, tu te souviens ?...









Alors
H U R L E

Q u e tout ça COMPTE.
Que tu as MAL

Et que tu veux PARTIR.

LOIN
ENCORE
PLUS LOIN

LOIN DE CE QUE TU FAIS

LOIN DE CE QUE TU CROIS


Ê

T R

E

E

D E

N

Oh


Eden...

Où fleuriront tes craintes, si tu n'es plus là pour les voir ?

[...]


Les pupilles en l'air, la tête en arrière, les cheveux contre le fer,
Le verre de ses lunettes s'empourpre d'une veine éclatée
La lumière du plafonnier cherche à mouvoir ses traits concentrés
L'aiguille en creux de derme bleuté.

Il faut bien essayer.

Il faut bien avancer.
Proposer d'autres alternatives
Aux clients intéressés.

« Ouais. »

« Je me souviens. »

L'ampoule cramponnée aux iris,
Le souffle plus court qu'un pétale de lys,
Il y a, tout autour du pêcheur, le parfum du Vice.

Syato a écrit:

A tes méchantes blessures. je vais devoir prévoir le stock de pansements je crois  
PS : merci à toutes les petites fées qui m'ont graphé des avatars, vous avez de l'or dans les doigts      

kezako, ton perso. un inventé, qui sent bon la rose et le fer  

Code:

[u]Brock O'Hurn[/u]. ∴ @"Eden Braun"

[u]fleuriste, propriétaire de la boutique "All in Bloom"[/u] ∴ @"Eden Braun"
[u]chimiste en drogue dure, héroïne.[/u] ∴ @"Eden Braun"

[b]Quartier d'habitation :[/b] Heavitree

[size=10][u]150[/u] [b][i]Eden Braun[/i][/b] ∴ appartement.[/size]

Hé oui, te voilà validé.e !  
Pour débuter ton aventure ici, je te conseille d'ores et déjà de passer dans les fiches de lien pour y déposer la tienne, afin de tisser ta toile sociale. Si tu as des envies de lien, n'hésite pas aussi à faire un tour dans le répertoire, faceclaim des membres du forum, certains te taperont sans doute dans l'œil.
La plume te démange, je le sais, je le vois.  Nous avons mis à ta disposition une loterie des rps si tu souhaites confier ton destin au big brother farceur (si t'as le cœur bien accroché, tu vas t'éclater).
N'hésite pas à passer du côté du marché noir afin d'en apprendre plus sur ce système, grappiller quelques points mais aussi les dépenser à ta guise.
Pour ce qui est du reste, le flood, les jeux, nous te laissons vagabonder dans le forum, partir à sa découverte, sur des territoires inconnus, qui sait. Tu peux aussi passer du côté des mini-floods afin de voir ce qu'il s'y passe en ce moment.
Pour finir, un serveur discord est disponible.  

deux activités te sont proposées dès le départ.
D'abord, big brother en appelle à toi et à ton arrivée ici pour donner de l'eau au moulin de son site internet nauséabond, big brother.org
Et afin de mettre un peu de piment dans la vie de ton personnage et participer à l'évolution du forum, tu peux t'inscrire à la prochaine intrigue et découvrir ce que big brother aux habitant.es de la ville.
Bon jeu.