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[ SPLENDEURS ET MISÈRES ]


all monsters are human. :: we are the rulers of our youths. :: sympathetic character. :: welcome to my world.
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2 participants
Hyacinthe Sterling
you wouldn't be the first renegade
to need somebody
Hyacinthe Sterling
∴ Pseudo : balzolaire (nastasia).
∴ Faceclaim : jelle haen.
∴ Merci à : themooninmourning (av), kawaiinekoj (ic).
∴ Dédoublement(s) : marlowe, l'empereur médiatique, ange, le saint des saints & alix, l'enfant des limbes et des pavés.
∴ Âge : dix-neuf ans. la chimère ténébreuse de l'éternité qui l'égare sans pitié. l'épithète de "gamin" qui le sied si bien, qui décrit si joliment ses fureurs candides.
∴ Mood : [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] 1576a810
∴ Pronom inrp : il/lui, he/him.
∴ Occupation : étudiant au conservatoire ; pianiste auréolé de débauche et de décadence, chemin choisi par dépit plus que par passion. membre d'un groupuscule révolutionnaire à ses heures perdues.
∴ Statut : le palpitant abandonné aux mains de l'asmodée moderne. les yeux incandescents d'une ombre brisée dans lesquels il plonge, se noie ; la gorge encombrée d'une vénération ignorée.
∴ Géolocalisation : au casino, très certainement, l'âme ankylosée par la liqueur, l'argent vomi et régurgité une centaine de fois déjà.
∴ Vice : trouble de la personnalité borderline ; addictions (jeu, alcool)
∴ Free land :
(playlist)

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YOU GAVE ME PEACE
(in a lifetime of w a r)

oz.
servan.
leo.
louve
lafcadio.
lucrecia.
tc sterling.
enfants sterminables

∴ Triggers, refuse de jouer : violence animale.
∴ Triggers Warnings : troubles de la personnalité, dépendance (jeu & alcoolisme), childhood trauma, relations toxiques, terrorisme et idéologies radicales.
∴ Posts : 570
∴Arrivé le : 16/02/2021
MessageSujet: [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] EmptyMar 16 Fév - 17:12


HYACINTHE STERLING

et je boirai encore s'il me plaît l'univers. ☾

nom prénom(s). sterling, la fin de lignée, le sang gâté, abâtardi, fatigué par les grands hommes précédemment produits. la gloire du nom qui s'achève avec cet androgyne enragé, cet enfant déviant qui vous regarde dans les yeux en vous crachant au visage. tout pour s'ériger contre sa propre généalogie, tout pour leur tourner le dos et faire sauter la tour d'ivoire qu'il traîne derrière lui. la décadence qui s'établit, suprême, triomphante, comme si elle devait finalement l'emporter sur toutes les puissances divines de ce monde. hyacinthe, lysander en guise de prénoms. une onomastique bucolique s'il en est. tour à tour grec et shakespearien, tragique et comique, meurtri ou envouté, mythique et dramatique. les sonorités délicates et fuyantes qui ne vont que trop bien à ce visage vaguement féminin, à ces yeux las de tout, à ce caractère placidement délétère. âge, origine. arbre généalogique tristement monochrome, contrairement à ce que voudrait faire croire son prénom outrageusement français. la perfide albion règne en maîtresse unique et jalouse sur son sang vicié — un bien triste empire à posséder que cet être corrompu. et pourtant, pourtant hyacinthe a désespérément cherché un lien, un seul, qui le rattacherait à d'autres terres. en vain. ce tempérament fondamentalement nocturne a toujours été mu par une haine viscérale et profonde de ce pays sur lequel, dit-on, le soleil ne se couche jamais. ce qui a fait la fierté de sa race est désormais sa tare — une autre preuve de sa tragique dégénérescence vis-à-vis de sa lignée. dix-neuf ans que cet enfant terrible se bat furieusement contre les impératifs du sang, sans jamais sembler s'essouffler, surement préservé par les ménagements du luxe dans lequel il a été élevé. occupations, métier. étudiant au conservatoire, parce qu'il le fallait, parce qu'il est pas assez anarchiste pour pas être mortifié par l'idée que ses frères et soeurs seraient plus éduqués que lui. le dégoût des études l'a tenu éloigné des chemins universitaires classiques, cependant, des routes que toute la famille avait été, était, serait destinée à prendre. le piano, en revanche, était comme une échappatoire consacrée par les souvenirs d'une jeunesse dorée. les échos transis du piano sont sa madeleine de proust ; il y entend les éclats de rire de sa soeur, les grelots de l'insouciance, les rumeurs d'une joie inconditionnelle et vraie, aujourd'hui perdue. alors, parmi les dizaines de portes qui lui étaient ouvertes, ce fut le conservatoire, comme un moindre mal. il y a ses heures de piano, il y a les nuits au casino ; et entre, il y a quelque chose de plus sombre, un fantôme aux odeurs de sang coagulé et poudre à canon. membre d'un groupuscule révolutionnaire, il suit, lentement, sûrement, inconsciemment les pas de ce père qu'il déteste. il se contente juste d'aller plus loin dans la radicalisation de la trahison. situation sociale et financière. $$$$$. l'argent qui coule à flot et dans lequel se vautre une jeunesse débauchée. fils de la politique, né et éduqué dans l'éternelle orgie des mensonges et des promesses fallacieuses ; hyacinthe pourrait être l'enfant bâtard d'une de ces entités qui régissent ce monde qu'il observe à travers le fenêtre de son palais de sel ; l'hypocrisie, la fêlure, la manipulation. autant de spectres difformes qui se sont penchés sur son berceau, qui lui ont soufflé leur haleine de putréfaction dans les poumons. et hyacinthe a beau les défier du regard encore maintenant, prétendant, tout arrogant qu'il est, les mépriser, les haïr du plus profond de sa moelle, l'enfant révolté ne s'insurge jamais trop contre les pièces d'or que ces mères de mensonges et de misères mettent sur sa langue et dans le creux de sa main. orientation sexuelle. homosexuel, une attirance qu'il aurait assumée d'autant plus si seulement elle avait pu embarrasser son père. mais son nouveau parti ne pourrait jamais lui reprocher d'avoir un fils qui en est, tant s'en faut, il tait désormais ses préférences, se fait plus discret, ayant entrevu le risque d'être brandi comme un gage de la tolérance libérale vis-à-vis de ces "marginaux". de toute façon, son besoin pathologique de déviance a été repu par l'évident malaise de grand-père john lorsqu'il posait ses yeux froids sur cet enfant maladif, androgyne, dont les épaules ne pourraient jamais supporter le poids des gloires masculines des sterling sans se briser d'un coup net. sourire mesquin et désabusé lorsqu'il se réclame, par pur esprit de révolte, d'une homosocialité radicale, esthétique, baignant dans le mépris des femmes — grande gueule s'il en est. hyacinthe ne va jamais jusqu'à accomplir ce dégoût qu'il clame dans les soirées mondaines, sa volonté étant trop apathique pour haïr quoique ce soit d'autre que sa propre chair. groupe. smells like teen spirit.

☾ eye contact.

tics, manies, caractère. ☾

[ does a scorpion sting while fighting back ? / they strike to kill / and you know i will ] hyacinthe, il n'est jamais allé chez le psychologue. la psychologie, c'est pas un truc auquel on croit foncièrement, dans les hautes sphères -- ou alors, juste dans un élan d'excentrisme, pour faire comme ceux d'en bas. comme si seule la misère autorisait la fêlure et la hantise, comme si l'opulence ne permettait que d'être vicié. alors, les caprices de hyacinthe, on les attribues à un tempérament nerveux, à une incapacité à se conformer aux règles, à une réticence à faire comme tout le monde. personne met les mots qu'il faut sur ses maux. sur le palpitant qui s'emballe, sur l'impression d'être un écorché vif lorsqu'il s'autorise à devenir un être de sentiments. chez hyacinthe, la langueur n'est pas qu'une esthétique ; c'est une question de survie. pour s'éviter les frictions douloureuses des émotions sur son âme à vif, pour éviter à son coeur de déborder de rage, de tristesse, d'amour, d'angoisse, et de laisser ces passions mortifères noyer ses poumons, ses reins, sa rate. mais parfois, il échoue cependant. ses amours jalouses et tentaculaires s'enroulent autour d'un quelqu'un malchanceux, au mauvais endroit au mauvais moment. un quelqu'un qui en redevient presque anonyme, une icône de vénération et d'idolâtrie, un objet à posséder. dévotion qui devient démence. la fureur perfide et subjuguante — il lui semblerait pouvoir détruire l'univers. il lui semblerait que sa rage pourrait faire choir des empereurs, pourrait incendier et sodome et gomorrhe en une nuit. le léviathan enchaîné par les tristes liens de l'indolence. [ and all the nights i can't remember / are the ones i can't forget ] son ombre qui se découpe sur le mur, immobile, triste, presque chaque nuit. hyacinthe, il fait partie des meubles là-bas, au black bird, et pourtant, il détone. terriblement. ces yeux languissants, toujours tournés vers un ailleurs indéfini, ces mains plus frêles encore que les cartes qu'elles battent, ce corps engourdi qui ne semble frissonner d'aucune horreur. on le regarde, on se dit que le choc d'une partie perdue suffira sans doute à lui briser les reins — et pourtant. lorsque le reflet verdâtre du tapis voile ses yeux, il est charybde, il est scylla. tour à tour vomissant et engloutissant l'argent comme une mine sans fond, il ne s'essouffle jamais, ne tressaillira ni des trous monumentaux qu'il fait à la fortune de son père, ni des vies qu'il ruine en une soirée. véritable intelligence artificielle du jeu, ses adversaires relances en face de lui juste parce qu'ils veulent parvenir à le battre, s'asphyxiant eux-mêmes de cette fureur de vaincre, de cette envie folle et déchaînée de posséder ces glorieuses bagatelles. les rares qui parviennent à lui claquer le crâne contre la ruine ressortent du casino déçus, bernés, malgré les fortunes qu'ils ont au creux de la poche, dépossédés de la seule victoire qu'ils attendaient — voir cet asmodée arrogant et nonchalant s'effondrer. quelle déception de voir qu'il ne s'effondre pas. hyacinthe ne porte jamais le deuil des capitaux perdus — il sait qu'il pourra revenir la veille, et qu'il retrouvera des trésors dans ce puit sans fond qu'est la fortune familiale. et si papa le remarque, bien, soit. papa le jugera d'un regard voilés par les désillusions et les déceptions, mais peu importe, ce sera malgré tout un regard. [ i'm torn exactly into two pieces / one who wants you and one that's gone dark ] l'eau de vie qui lui brûle le gosier. il retrouve les bras ankylosants de ce dionysos cadavérique presque chaque soir, dorénavant. tout pour oublier, tout pour s'oublier. il n'a jamais pleuré la perte éphémère de sa raison ; mais il lui est arrivé de s'effondrer lorsque le bon sens, ce geôlier cruel des passions, lui revenait. ☾ il a un chat, rien qu'à lui, pas aux autres. un ragdoll pure race, bustopher jones, bien entendu acheté avec l'argent de papa. créature aussi désabusée et nonchalante que lui, petite terreur animalière qui se plaît à tout détruire, à faire les caprices qui lui plaît, sachant que son vaurien de père lui donnera toutes les permissions, même celles que les autres lui refusent. ☾ lui et sa soeur, lui et lucya en duo au milieu du salon. il n'y avait plus de limites entre symphonies et cacophonies, ils riaient aux éclats, ils faisaient des accords hasardeux et chantaient faux, juste parce qu'ils le pouvaient. avec le temps, ces jeux enfantins se sont perdus, parce qu'on ne leur tolérait plus ces vacarmes qu'on supportait en grinçant des dents lorsqu'ils étaient jeunes. quel âge avez-vous, pour perdre votre temps à de telles sottises ? qu'on leur disait, à ces gosses de onze ans qui avaient l'audace de ne pas être des adultes. les gaietés sincères et spontanées furent réduites à l'état de spectres, de souvenirs fugaces, presque douloureux. et il se déteste d'avoir tant envenimé les choses, de lui faire subir ça, à lucya — si douce, si aimante, posant sans cesse sur lui (frère indigne) des yeux candides, des yeux cajoleurs. il la regarde, impassible, et il pense ; que vais-je faire de toi ? (il la voit, son corps de porcelaine brisé par la violence fondamentale de son frère jumeau) que vais-je faire de toi ? (et il hoquète de douleur lorsqu'il serre dans ces bras cet être, ce double, cet alter ego qui ne comprend pas pourquoi il pleure comme cela, qui n'entrevoit pas de quoi il a peur) que vais-je faire de toi ? (et il voudrait l'arracher à cette famille de dégénérés, cette famille qu'elle aime tant pourtant — son coeur se brise à chaque fois qu'il prend sa main et qu'elle détourne le regard). ☾ il entretient une fascination pour les auteurs décadents. oscar wilde, swinburne, beardsley, huysmans — toute une génération de scélérats spiritualistes qu'il s'efforce tant bien que mal d'imiter. c'est de là, disent les plus mauvaises langues, qu'il tient son air constamment désabusé, ses postures nonchalantes, son attitude d'homme qui a tout vu, désintéressé de tout, si surprenante lorsqu'elle est arborée par un enfant tel que lui. en réalité, hyacinthe a toujours été le type même de l'enfant de fin de lignée, l'enfant du sang épuisé. mais son identité fuyante, instable, l'a poussé à s'accrocher désespérément à ces artistes auxquels les proches de la famille le comparaient sans cesse en plaisantant — même lorsque cette personnalité factice ne résonne plus que comme une coquille vide, il l'arbore encore ; de peur de ce qu'il pourrait découvrir s'il se risquait à l'abandonner complètement. ☾ une allure maladive en réalité trompeuse. hyacinthe pratique l'escrime depuis qu'il a huit ans, et, étrangement, est un épéiste hors-pair — bien que, menotté par son besoin pathologique de décevoir ses géniteurs, il refuse systématiquement de pratiquer en compétition. ☾ depuis quelques mois, il est adhérant au parti communiste révolutionnaire de grande-bretagne. ☾ il est allergique au pollen et aux fruits de mer.

histoire. ☾

[ pride ] le nom sterling comme l'usine des apothéoses. cette double naissance, ces deux noms en plus qui grossissent les rangs de cette famille impériale, on les annonce comme s'il s'agissait de l'avènement d'un nouveau roi. une gémination que l'on interprète comme une augure glorieuse ; nécessairement, ces deux êtres doublement bénis par le nom et par le jumelage seront promis à de grandes choses. à peine nés, les chérubins sont déjà auréolés d'espoirs orgueilleux et de présages frivoles. deux noms flambant neufs sur un arbre généalogique légendaire, deux visages que l'on protège désespérément du regard indiscret de la presse. mais toujours, le peuple spécule sur le destin des élites, comme si l'intimité sacrifiée sur l'autel des tabloïds était le prix à payer pour la gloire jalousement possédée. alors on s'amuse de ces enfants, de ce couple dont on ne pouvait distinguer le garçon de la fille. on théorise sur ce quatuor d'enfants consacrés, on leur attribue à chacun de futures carrières, plus ou moins glorieuses selon le degré de satire que met le chroniqueur dans son article. toujours, hyacinthe est l'artiste désigné ; on n'imagine pas cette silhouette femelle, ce regard voilé, presque maladif, devenir un homme de pouvoir, endosser le costume sur mesure de john, de leofstan. c'est peut-être the sun qui prédit le mieux son avenir, prophétisant sa carrière future de musicien auréolé d'excès et de débauche.

[ envy ] la presse se désintéresse relativement vite des jumeaux, cependant, que l'on considère comme purement ornementaux. le centre névralgique de cette génération de sterling, hyacinthe en est très vite éjecté ; trop languide pour prendre part aux luttes désespérées de ses deux aînés, l'enfant délicat qu'il était, jadis, s'est reculé de deux pas pour éviter se prendre une balle perdue. vicié à la fois par la génétique et par sa place dans la fratrie, il comprend très vite qu'il ne sera pas celui qui récoltera les lauriers, quoiqu'il arrive. vers onze ans, la vacuité de son existence au sein des sterling commence à lui peser — n'était-il vraiment qu'une doublure à laquelle on espérait ne pas avoir à faire entrer en scène ? un héritier de secours au cas où cameron et dorian parviendraient à s'entretuer ? naturellement, ses yeux se tournent vers son père. il lui faut un modèle, il lui faut une main qui l'aiderait à se hisser à la hauteur du patronyme.
c'est à peu près à cette époque qu'il s'en rend compte.
son père, lui, ne le regarde jamais. pour être totalement honnête, il ne regarde jamais aucun de ses enfants — leofstan se contente de passer, comme une ombre, comme un ectoplasme porté par la houle de ses victoires, passées et futures. l'âme tendre de hyacinthe, qui aurait pu se développer pour devenir si joliment délicate, d'une finesse et d'une grâce aristocratique, est prise d'un spasme de douleur. pour la première fois de sa vie, cet esprit engourdi est endolori, gagné par une nécrose mélancolique et mortifère.
sur un papier qu'il glisse un soir sous la porte de sa soeur, perdu au fond de quelque tiroir, on peut encore lire : j'ai peur. -- je crois que je suis m me sens mourir.

[ greed ] il y a cette période, qu'aucune gouvernante, aucun professeur ne sait expliquer, et qu'un physiologiste décrirait certainement comme les derniers soubresauts d'une âme à l'agonie. à treize ans, hyacinthe s'extirpe de sa nonchalance docile, presque tendre. il se refuse à toute discipline, pleure pour un oui ou pour un non, crie pour se faire entendre, semble décidé à ne respecter aucune règle, à outrepasser chaque limite qu'on lui imposerait. sa gouvernante dépose sa démission au bout de deux mois, les domestiques de la maison sterling se figent dès qu'ils entendent sa voix au fond d'un couloir, le redoutent comme on redoute un poltergeist, destructeur et inarrêtable. lui-même s'épuise, s'époumone, s'endolorit les nerfs, et s'écroule le soir, tombant dans des sanglots exténués et accablés. et toujours, ses yeux enragés sont tournés vers le père, dans une attente constante, apparemment inépuisable. il veut sortir du rang, ne pas être un enfant de plus dans ce troupeau que le patriarche regarde à peine ; il veut être tapageur, tumultueux, destructeur, outrecuidant. il veut que leofstan n'ait d'autre choix que de plonger son regard dans le sien. mais hyacinthe se bat contre un mur, et la guerre qu'il mène est perdue, bien qu'éperdue. il s'y brise chaque phalange en tapant sur les forteresses de l'amour paternel, les lèvres écorchées par ses cris angoissés, dans une agonie perpétuelle et tenace.
un jour, tout s'arrête.
la naïve bravade de hyacinthe se tait aussi brutalement qu'elle a éclaté. de nouveau, cet être de nonchalance et de langueur se traîne de pièce en pièce, l'air vaguement perdu. mais force est de constater que tout a changé ; hyacinthe n'a plus rien de doux, plus rien de facile. à tous ceux qui le côtoient, il donne l'impression d'une bombe à retardement. un frémissement constant, sous le voile d'indolence qui le drape constamment.

[ lust ] la frénésie corporelle qui arrive bien trop tôt. dès quatorze ans, hyacinthe se corrompt avec des garçons du lycée de bourgeois qu'il fréquente — des garçons inquiets, des garçons qui lui mettent un index sur les lèvres, une fois le méfait accompli, dans une imploration de jamais dire un traitre de mot de ce qui s'est passé entre eux. papa me tuerait s'il savait, lui avoue l'un d'entre eux, un jour, le regard fuyant et les lèvres tremblantes, comme si le péché le rendait absolument fébrile. hyacinthe ne dit rien, se contente d'acquiescer de son air languide, mais il le vit mal. ils le perçoivent comme l'incarnation de l'hérésie ignoble qui gouverne leurs fantasmes, il le sait ; il le voit, dans la façon dont leurs yeux se détournent lorsqu'il les croise dans un couloir. au milieu de tous ces fils de, il est le seul enfant terrible qui ne se soucie pas des conventions, qui sait qu'il ne prendra jamais femme, qui ne va jamais courtiser les héritières qui partagent leur salle de classe. le message est clair.
il n'en est pas.
il n'en sera jamais.
la fureur croît, implacablement. dans un dernier coup d'éclat, dans un élan de fureur, il lance un amant un peu trop pleutre aux fauves. dans les salons, il avoue sans honte leur aventure, conte même les détails aux plus curieux, et claque la porte en ignorant le fracas d'une vie qui s'effondre. lui, n'a plus rien à perdre : il quitte ce monde. il descend les escaliers de la société, allant toujours plus bas, sautant les marches quatre à quatre. ce, jusqu'à ce qu'une lumière de néon happe son regard — et là, dans la nuit éternelle des tréfonds du monde, il se laisse tomber dans les méandres du jeu. la déchéance brutale de ce tsarévitch de la politique ne fait aucun bruit, et c'est dans un silence religieux qu'il touche le fond. les gens qui agonisent sur une table de poker ne s'intéressent pas aux tabloïds, n'associent aucun patronyme illustre à ce prénom qu'ils estiment juste un peu trop pompeux. et pour la première fois, hyacinthe trouve des compagnons de péché ; des gens déjà exilés, bannis, qui n'ont plus rien à perdre.
des gens qui ne s'outrent pas de le voir vivre.
alors, la chute ne lui semble pas si douloureuse.

[ gluttony ] (tw: relation compliquée à la nourriture/alcoolisme) hyacinthe perd toute trace de lui-même dans le vice. dès seize ans, il se fait faire de fausses cartes d'identité, qui lui permettent de pénétrer toutes les tavernes du mal. parmi tous les amants qu'il y rencontre, un seul lui restera fidèle ; l'alcool. plus une journée ne se passe sans qu'il aille consommer ; il se consume lui-même, dans cette ferveur juvénile, dans cette frénésie naïve de l'enfant qui découvre les excès. un jour, lassé de devoir attendre le soir pour retrouver les cajoleries pernicieuses des bars qu'il fréquente, il se met à voler dans le bar de son père. l'appétit se met à lui manquer — lui qui n'avait jamais été un gros mangeur, il ne se montre même plus aux repas. ses joues, ses yeux, son corps se creusent. la fin de l'adolescence se prend les airs d'un crépuscule généralisé. lucya s'inquiète, elle est bien la seule. plus personne ne se soucie vraiment du destin de cet enfant déviant qui semble si enclin à suivre des chemins mortifères.
cependant, la crise finit par s'estomper. comme si le corps de hyacinthe était trop léthargique pour même se laisser mourir dans l'excès. le mieux se fait lentement, presque imperceptiblement, tant et si bien qu'on pense qu'il a à peine changé ses habitudes. il mange toujours peu, et cette manie de systématiquement se tourner vers l'ivresse lui colle au corps, certes. mais il n'a plus cet air rachitique et maladif. ses mains ne tremblent plus à toute heure de la journée, ses yeux ne se voilent plus à la moindre contrariété. son esprit d'adolescent indolent se dérobe même aux passions assassines.
il vit.

[ sloth ] hyacinthe ne veut pas étudier. c'est sa dernière lubie en date. il a décidé de se déscolariser après le gce, s'estimant bien assez gentil d'avoir honoré le système éducatif de sa présence (parcellaire) jusque là. maman s'insurge, cependant, lucya s'inquiète, papa reste désespérément muet face au caprice du fils déviant. on guerroie, on bataille, on impose des vétos et des ultimatums. tout, tous les vices, mais, seigneur ! pas l'ignorance, pas l'inutilité sociale ! puis, au fond, hyacinthe ne résiste que parce qu'on tire sur sa bride — plus il y réfléchit, plus il est refroidi par l'idée de laisser cameron et dorian s'enorgueillir de leurs diplômes, de leurs hautes études, de leurs qualifications, que lui n'aura pas. alors, d'un oeil vaguement désintéressé, il regarde les options qu'on lui propose.
les sciences politiques le dégoûtent ; hors de question de suivre les traces du patriarche bien-aimé, chemin que dorian et cameron ont déjà emprunté bien assez docilement, en bons singes savants qu'ils sont.
l'ingénierie l'ennuie.
il trouve le médical et l'humanitaire sans intérêt.
il n'est certainement pas assez passionné par les lettres et les arts.
on lui propose une bourse de sport ; lui qui est un as du fleuret, peut-être pourrait-il employer ses talents à quelque chose d'utile ? sans surprise, il refuse. c'était une possibilité que l'on mettait sur la table sans grande conviction ; personne n'imagine hyacinthe en athlète.
ses yeux s'arrêtent sur une brochure du conservatoire, cependant. maman l'encourage, faisant fi du désespoir et de l'inquiétude croissants que suscitent en elle ce fils désoeuvré et désintéressé de tout. il a toujours eu un doigté magnifique, ses aptitudes seront certainement bien assez suffisantes pour passer l'examen d'admission (et si ce n'est pas le cas, un pot-de-vin devrait combler le hiatus). bien entendu. un sterling veut être admis ; donc il y est admis.
pas que ses professeurs soient mécontents de lui. mais ils se désolent, radotent, le disputent, regrettent qu'il se contente d'être bon, alors qu'un peu de travail le porterait tellement loin ; ils ne disent ça que par principe, cependant. ils ne sont pas dupes, ils ne sont pas innocents. l'argent ouvre toutes les portes du monde — ses professeurs le savent, certains mieux que d'autres.
la vérité, c'est que hyacinthe a beaucoup apprécier le piano, il aime mieux les jeux d'argent, il préfère les symphonies illégales à celles du conservatoire. et puis, ce serait faire trop plaisir à la famille que de devenir un musicien émérite.
auto-sabotage dans l'espoir d'emporter son patronyme avec lui.

[ wrath ] (tw: idéologies radicales, mention de terrorisme politique) une odeur de moisi qui lui monte à la gorge. les premières séances qui suivent son admission au cénacle sont intimidantes ; il sent son coeur battre tout contre ses lèvres, a l'impression qu'il pourrait le vomir à tout moment, juste au pied de celui qui préside cette assemblée.
il ne devrait pas être là, il le sait.
mais c'est justement ce qui le fait frémir de plaisir. la violence, le chaos qu'implique cet interdit sous-jacent s'imprime sur son âme comme un sceau édénique. il en avait entendu parler, du cénacle, à force de fréquenter des gars de la gauche radicale. ils en discutaient comme d'une légende urbaine, comme du spectre de the angry brigade, un poltergeist enragé, sommeillant dans les tréfonds de l'illégalité, prêt à se réveiller à tout moment. ils y faisaient allusion entre deux bières, de la même façon que l'on raconte une histoire de fantômes autour d'un feu de camp, avant de changer de sujet, s'intéressant à des théories politiques plus réalistes, comme ils disaient.
le seul qui ne disait jamais rien sur le sujet, c'était fernsby. leader controversé du parti communiste révolutionnaire de grande-bretagne — cette figure stoïque, froide, éminente, et pourtant côtoyant sans aucune crainte les bas-fonds de l'angleterre, avait de suite passionné hyacinthe. il voyait, dans cet homme illustre qui semblait refuser tous les honneurs de la haute société, comme une image négatif de son propre géniteur. en outre, il avait bien plus de respect pour ce politicien dont le parti peinait à dépasser les trois-cent votes électoraux mais qui brandissait malgré tout son étendard depuis des années, que pour ceux qui plaçaient tout leur argent sur des chevaux déjà gagnants.
would you keep a secret for me ? qu'il lui avait murmuré, un soir, alors que hyacinthe supportait à peine son crâne alourdi par l'absinthe, la main sur l'épaule. l'enfant terrible s'était contenté de sourire, de son air nonchalant, les yeux embrumés par l'ivresse. for you ? anything.
la promesse scellée par trois malheureux mots.
hyacinthe venait de s'enchaîner à une machine infernale, impétueuse, piaffant à l'idée de faire couler le sang.
fernsby l'avait fait entrer dans ce cénacle mythique, en le tenant presque par la main, sous le regard défiant des quelques autres élus. il l'avait imposé, pour ainsi dire, dans ce groupe d'anarcho-révolutionnaires. ces gens pour qui les nuances étaient inutiles, pour qui il fallait tout anéantir, tuer le mal à sa source, pour espérer une refonte sainte.
et le voilà, cet enfant à qui, de force, on met la baillonnette dans la main, à qui on demande de renverser un empire. cet enfant qui frémit encore lorsque lorsque, du bout des lèvres, fernsby suggère le passage à l'acte — une mise en mouvement qui se fait attendre, mais dont on sent déjà les séismes préliminaires, les secousses primordiales d'une divinité vindicative et absolue. et il fixe son mentor, ce rêveur autoritaire, ce père qu'il n'a jamais eu, avec une admiration malsaine, une vénération maladive. pourtant, hyacinthe n'est pas si innocent. il sait que, si fernsby l'a fait entrer au cénacle, ce n'est que pour son nom. il sait que son rôle est de servir de pont jusqu'aux hautes-sphères de la politique anglaise, normalement hors de portée. mais il se résout au plan sinueux du mentor, et surprend même une certaine jubilation échauffer ses entrailles.
c'est la trahison primordiale qui cherche à se répéter à travers le sang.
c'est le meurtre du père pour le père.
c'est l'avènement de la tragédie de ce siècle qui fait s'entretuer les familles illustres.
et hyacinthe sent son poing se refermer sur son arme.


ton pseudo sur la toile. a écrit:
A tes méchantes blessures. salut les bgs, moi c'est balzolaire mais vous pouvez m'appeler apo (short for apolline/apollinaire mdr enby struggles). j'ai vingt-et-un ans et je suis actuellement en master de lettres (OUI je m'inscris ici pour oublier la fatalité du mémoire qui plane au-dessus de ma tête) (OUI² j'ai carrément plagié hyacinthe duvillard pour ce perso mdr je crédite zola pour pas qu'il me colle un procès au cvl :éh:). j'suis grave contente d'avoir trouvé ce forum parce que, ngl, il est splendide genre ????  [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] 2512974345
kezako, ton perso. pl du géniteur @"Leofstan Sterling" [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] 236745472  
crédit icons strangehell.
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MessageSujet: Re: [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] EmptyMar 16 Fév - 17:17

BLBLBLBL :lov: :lov:
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Leofstan Sterling
while she waltzes with ghosts
i can feel what went wrong
Leofstan Sterling
∴ Pseudo : lou, wolfy
∴ Faceclaim : jude law
∴ Merci à : furelise (ava), astra (signa)
∴ Dédoublement(s) : le fils de personne (aurèle delambre), le teubax du scooby gang (mike joker) & le dieu de tous les dieux (kolsten darkleaf)
∴ Âge : quarante-deux éclats embrumeurs de mensonges et de torpeurs.
∴ Mood : [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] Ktrj
∴ Pronom inrp : he, him
∴ Occupation : illustre politicien au masque parfait, parfaitement vicié, homme d'affaires corrompu et gérant des fortunes sterling.
∴ A Exeter depuis : 2004
∴ Statut : le filet d'or massif qui entoure son annulaire le lie à cette poupée mélancolique qu'il regarde à peine. oh darling, what have i done to you ?
∴ Géolocalisation : occupé à briller ça et là, à mentir et jouer ses cartes. ou peut-être prend-il un instant du temps qu'il n'a pas pour boire un verre avec laf, entre deux réunions et un meeting.
∴ Vice : l'argent, le sexe et le pouvoir. les trois grands piliers de la réussite.
∴ Free land :
[ SPLENDEURS ET MISÈRES ] 6de9

m o o d b o a r d

he wanted to care, he wanted to care so
badly, but there was this gap between
what he felt and what he wanted to feel,
a space where something important had
been carved out.


[ SPLENDEURS ET MISÈRES ] Thumb-1920-981429

there is no time to be soft
no time to care about anything
no time to listen, no time to see,

then there comes the time of time, we'll see.


[ SPLENDEURS ET MISÈRES ] Tumblr_n1fbueosSM1qz9a43o1_1280

∴ Triggers, refuse de jouer : viol, racisme, maltraitance animale, pédophilie.
∴ Triggers Warnings : capitalisme sous son état le plus écoeurant, bien des formes d'addictions, ascendant social et psychologique, famille élitiste désenchantée, la sentence de l'ignorance, maltraitance psychologique, l'obsession d'albion, trouble de la personnalité.
∴ Présentation : like glitter and gold
∴ Liens : rise to the top of the world

elea un, deux
hya
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laf
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♛&♔ sterkings
∴ Posts : 530
∴Arrivé le : 16/02/2021
MessageSujet: Re: [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] [ SPLENDEURS ET MISÈRES ] EmptyMar 16 Fév - 19:39

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