That's madness curing sadness (ARIS)

Aris : calme quand dans le bon mood - bon vivant - bourru - impulsif - franc - blessant - fermé d'esprit - colérique - charmeur - protecteur - libre - social - indépendant - méfiant - bagarreur - moqueur - macho - caractériel - lunatique - rancunier - instinctif - charismatique - etc...
Wendigo : violent - enragé - mauvaise foi - brutal - extrême - rude - déchaîné - sanguinaire - dément - possessif - jaloux - insensé - parano - agressif - vengeur - déterminé - passionné - caustique - aigri - cynique - torturé - tête brûlée - apathique - etc...
Et la plupart du temps, il est ARIS. Puis parfois le WENDIGO quand il se réveille en fracas. Puis souvent les deux à fois. Cohabitation bancale

Parasomnie. Incapable de trouver le repos même dans ses songes. De terreurs nocturnes en paralysie de sommeil, Aris valdingue. L’esprit étriqué entre hallucination et épouvante lancinante. Et quand ce n’est pas les hurlements de terreur qui viennent malmener sa gorge, réveiller tout le peuple, c’est bien la léthargie des membres et la croyance que des démons sont là, avec lui, en lui qui empoigne son être. Aux visages démoniaques, aux enclumes balancées contre son torse à toujours sombrer. Toujours plus loin. Toujours plus profondément. Devenir fou paupières scellées ou ouvertes. Se sentir mourir, la peur, mains crochues autour de son cou. Elle a toujours su apaiser les soubresauts violents de son corps, maman. Une main dans ses cheveux, murmures contre son front noyé sous les gouttelettes de sueurs pendant que ses doigts dessinaient sur la peau de son avant-bras. Lové dans sa tendresse, il revenait parmi les vivants, Aris. Abandonnait les morts et les démons, s’arrachant aux fantasmagories, seconde monde où il erre, le soir venu. Quand le jour se pare de deuil. Et maman s'envola, plus personne ne l'apaisa. Et Aiyana s'évada, il ne laissera plus personne l'apaiser...

Wendigo. Clébard, pour toujours un bâtard dont la gueule béante recherche constamment l’hémoglobine. Geyser de vermeil qu’il aime faire imploser. Hémorragie dans laquelle il s’apaise, endort les plus sombres parties de lui. Cerbère à la chair qui se gonfle de cette violence et qui ne reconnaît plus aucun visage. Nécrose douceâtre qui le ronge, faisant pulser le sang plus rapidement dans ses veines. Rendre bestiale cette envie de broyer des os. De diffuser la douleur chez autrui pour atténuer les siennes. Il a le regard fou, Aris, celui d’un chien qui a perdu les pédales. Qui voudrait s’abreuver à la carotide du premier qui lui passerait sous la gueule. Cette putain de rage qui le consume depuis l’adolescence, prenant de plus en plus de place dans son être bancale. Cette fureur qu’Aiyana avait su brider quelque années, offrant une paix qui s’est effritée, qu’on lui a arrachée au clébard fou, rendant les tares bien plus farouches quand elles sont revenues. Les ombres reprenant leurs droits sur sa chair putride. Aris est horreur. Aris est bestiale. Quand le Wendigo s'éveille et le dévore. Pan d'âme par pan d'âme. Wendigo. Geôlier animal qui dévaste les humanités qui tentent de survivre dans le cowboy. Cohabitation bancale et souffreteuse. Wendigo et les rages destructrices. Monstre belliqueux déchiquetés par les ires et les désespoirs. Homme maudit.

Queutard. Appétit féroce, vouloir plus, toujours plus. De cette gourmandise qu’il a toujours eu envers la gente féminine. Que ces habiles ensorceleuses ont appris à manier et éveiller en lui. Amant dominant. Prise possessive des chairs. Aris ne demande pas, ne quémande rien, il se l’octroie, colosse orgueilleux. Les baisers qu’il part conquérir n'ont pas la douceur des émois qui ourlent tous les coeurs, ils ont la fougue et les déchaînements qui caractérisent le président des Ghost Rider. Dans la violence ou les passions, Aris est orage et tempête. Déferlement qui s'exprime, libre, contre les lippes de toutes les ombres peuplant ses draps. Aris n'aime pas. Aris ne s'ouvre pas. Aris ne s'attache pas. Les Hier sont faits d'erreur regrettables. Il a laissé ces viles sorcières lui piquer le coeur, le lacérer, le mordre. Ces amours silencieux aux ecchymoses émotionnels. Le coeur qui n'arrive à battre que libre, malgré les battements qui se sont égarés pour une femme mariée. Histoire intense aux adieux abruptes. Pour elle. Pour son bien. Et sûrement pour sa liberté à lui, clébard incapable de vivre en laisse. Puis Aiyana, la paisible, l'asile à ses tourments, mère de ses enfants. Aiyana, la griffure. Guerre constante qu'elle a gagné ... puis perdu dans ce coma de linceul. Mort en toute vengeance. Mort en toute compassion. Puis elle. Elle dont son coeur balbutie le nom dans l'ombre depuis tant d'années. L'amour impossible. Sentiments camisoles, ceux qu'on planque sous toutes les excuses possibles, qu'on enterre dans des mensonges devenus vérités. Et si Aris a promis de plus laisser le coeur faire entendre sa voix, de se repaitre que des chairs offertes, elle est le murmure tantôt muet, tantôt violent qui ne l'épargne pas. Roxanne. Du début jusqu'à la fin. Pouls contre pouls. Coeur contre coeur. Roxanne. Papillon se posant sur la carcasse rugueuse du Wendigo. 

EN VRAC ; Pro de la gâchette depuis jeune, formé en personne par son vieux, à se prendre des coups quand il se ratait -- Possède une tomahawk, offerte par un ancien chef de la réserve amérindienne où il traînait mioche -- On touche pas à sa moto comme on touche pas à ses régulières, poing final -- Toucher son chapeau de cowboy sans son consentement c'est sacrilège. Y'a que les filles de la Casa qui ont ce privilège. Il dit jamais rien, Aris. -- Capable de s'enrager même pour un seul regard de travers aux reines de la Casa -- Il a un rire tonitruant qu'on entend à des kilomètres. Mais même si on l'entend rire, faut rester sur ses gardes. Le chien fou peut vite changer d'humeur. -- Il parle plus d'Orion, pas jusqu'à que son meurtrier soit retrouvé et tué de ses propres mains. Il interdit aussi qu'on prononce le prénom de sa femme, peut faire taire d'une rafales de poings -- Lors des nuits sombres, il se recueille dans la chambre de ses enfants, peut y rester des heures, échoué sur le sol -- Il n'a pas foi en la médecine occidentale et se soigne avec des remèdes naturels qu'il a appris d'un Shaman -- C'est un pro au jeu des fléchettes, personne n'a détrôné son score au saloon -- etc....


I. Aris. Ca claque dans les airs. Tout devient aride. Sa gorge, ses yeux qui ne clignent plus, sa langue qui n'ose cracher des mots. Aris. Un frisson qui lui éviscère la colonne vertébrale avant que le paternel Sisters l'attrape par le col, le soulève sans difficulté. Aris. C'est l'exclamation. La dernière, l'ultime avant que la sentence incarnée dans ce poing serré lui plombe la gueule. Pleure pas, Aris. Un homme pleure pas. Alors, il pleure pas, le mioche, accueille la douleur en martyre. S'il pleure, les coups se multiplieront car Papa Sisters, il est Jésus en violence. Il démultiplie tout pour montrer comment il aime son prochain. Et papa, il l'aime un peu trop. Le veut à son image comme l'homme est à l'image de Dieu. Alors Papa il sculpte, façonne à coups de pieds, à coups de poings. Parce qu'il est un homme Aris, haut de trois pommes mais déjà bourré de principe d'adulte disloqué, Papa ne l'a jamais laissé être un enfant. Lui a fourré le crâne d'un bordel sans nom. « Ce qui ne te tue pas, te rend plus fort, Aris » La leçon qu'il n'a jamais oublié de son vieux père. Une parmi tant d'autres...

II. Les doigts qui se glissent dans le pelage sombre, les rétines révulsées et les canines qui poussent, s’allongent. La révolte dans les poings mais l’ado reste silencieux, tait ses envies de balafrer son vieux. Écrasant de son autorité, le vieux rôde autour d’Aris, place la sentence et lui tend la carabine. « Assume tes responsabilités, fiston. Elle était sous la tienne, ses agissements sont les tiens » La main se resserre, s’accrochant à l’aura de Betty. Chienne de toujours, gardienne inébranlable de sa petite personne. A la négation qu’Aris ose apposer, c’est le poing qui cogne les maxillaires encore enfantine. « Sois un homme, Aris ! » Les éclats de voix devenant tessons de verre, s’enfonçant dans sa chair, dans la peau de son crâne. Bien profondément pour plus jamais s’en déloger. Le sang se mue en lave, liquide corrosive et le regard qui se pare d’ombre. De la colère en fusion et des rancœurs qui pullulent déjà son être. Prémices de la putréfaction. La main qui rejette la carabine, insolence à deux balles et tout ce qu’il peut bien faire, Aris, face à son vieux. Les bras se nouent autour du cou de la chienne, étreinte tendre. L’affection sans limite dans les bras qui se resserrent. « Allez, Aris, sois un homme putain de merde ! » Alors il se fait homme, Aris. L’étau se resserre autour du cou de l’animal, la pression s’exerce à mesure que son cœur se pète, hémorragie émotionnelle. Le vieux qui scande, appelle l'homme en lui et Aris qui perd pied, dévoré par les colères. Au revoir, Betty. Je t’aime, Betty. Mais je suis un homme, Betty. Pardon, Betty. Alors il serre de toutes ses forces, de tout son amour. Crac. La silhouette canine sombre dans ses bras et l’âme se disloque. C’est sûrement ça le bruit d’un cœur qui se casse en mille morceaux : celui d’une nuque qui se brise. L'adolescent pousse d'un coup, grandit de cette ombre beaucoup plus grande que lui. Le bras paternel se passe autour de la silhouette de son rejeton, sourire fier sur les lèvres de voir son oeuvre dégueulassée sous les yeux. « Fils, la loi du Talion, c'est ça la justice. Souviens-toi de toujours l'appliquer. C'est ce que font les hommes, les vrais. »  Et Aris, c'en est un vrai.


III. Une vie pour une autre. Maman qui donne la sienne pour Rio. Poupon fragile dans ses bras, étoffant la fratrie pour la parfaire d’un chiffre rond. Huit cœurs battant à l’unisson. Dans les gazouillis et les sourires aux anges, Aris en oublie la morsure de l’abandon, les fragiles colères qui hantent toujours les incendies du deuil. Il en oublie même de lui en vouloir à ce môme qui n’a rien demandé. Il lui en veut pas, Aris, ne lui en voudra jamais, se contentant de l’aimer. Lui souhaitant les chances qu’il n’a pas eu : profiter d’être qu’un gosse. A remplacer leur mère en le prenant sous son aile, lui offrant ce qu'il peut, lui devenu ce désert aussi aride que là où ils vivent tous. A ce père despotique, le cow boy trouve libération dans sa mort. Libération illusoire car les mots de son père resteront prisonniers de son esprit, les immondices immuables de son âme. Plaies trop profondes pour en cicatriser et qui ont forgé l'homme qu'il est. Divine copie de son père. A lui et à sa dureté, Aris n’a pas pleuré. Comme il n’a pas pleuré sa mère, ange de ses nuits d’horreur, regrettant sa douceur lénitive. Comme il n’a plus pleuré depuis Betty, fidèle amie morte pour avoir défigurer un sale môme qui lui cherchait des noises.  Pas le temps d'chialer ou de s'apitoyer sur son sort avec autant de chiards entre les pattes. Frères, sales gosses qu'il aurait parfois éclater contre un mur mais même s'il lui est plus facile de leur aboyer à la gueule, il ne saurait vivre sans eux. Aris, aîné torturé, n'est rien sans ses petits frères mais il préfèrera crever plutôt que de le dire. Dévotion planquée à ses mômes qu'il a mouché et dupé pour leur faire avaler leur foutus médicaments. La vérité vraie, si Aris est encore de ce monde, ce n'est pas uniquement à cause de sa force de caractère. C'est grâce à eux. Eux tous. Eux qu'il n'arrive pas à abandonner et qui font toujours dériver le canon métallique qu'il pointe parfois sous sa mâchoire aux heures creuses des démons déguisés en bambins gelés dansant contre son âme en perdition.

IV. S’enterrer dans le béton et s’amputer de leur terre brune où il y laisse ses souvenirs d’enfance, Aris. Les vaporeux d’où s’élève la voix berceuse de sa mère. Les affreux matérialisés dans le poing de son vieux. Et dans les brumes, les peaux rouges qui dansaient autour de lui. Ces êtres d’une autre culture, d’un autre monde qui se sont penchés sur sa gueule de petit blanc. Refuge hors du temps dans ces réserves amérindiennes, le doigt dans le sable à dessiner au Dieu coyote, les aspérités sombres qui s’estompent. Toksa akhé, Shaman. Toksa akhé Grand Manitou. Dans l'Exeter dégueulasse, c’est les mains dans les couches culottes de Rio, avant de moucher le nez d’un autre frangin grippé, pendant que sa tante fait la popote pour toute la marmaille. C’est sa tête en cocotte-minute qui bouillonne. Trop de cliquetis dans la caboche, grenade au bord de l’implosion dans cette Angleterre trop bruyante, insultant le calme de son Arizona perdu. Ca se déverse dans la petite pègre, y dégueule le ramassis de violence qui pullule en lui. Aris, ce chien fou maintenant libre, sans la laisse de son vieux autour de la gorge. De gang en gang, le roquet cherche sa place, un autre refuge mais finit paria, pas fichu de rentrer dans les cases. A les exploser ses putains de cases là. Suffit d’une attaque d’un gang adverse plongeant son oncle dans un fauteuil roulant pour que le clébard hisse les majeurs et fait de l’année 2000, celle de la renaissance. Les Ghost Riders reviennent des limbes par l’esprit borné d’Aris, le regard déjà rempli d’ombres avec à ses côtés, Marlon, Ethan et Leviathan. Les frères d'une autre mère.

Brothers to the last fight
Brothers to the last enemy

Poings fébriles qui cognent et s’abattent contre les murs. Rages volcaniques aux pupilles qui t’incendient, ont envie de t’arracher l’âme pour lui cracher dessus. « Sale p’tit con » Colère à la mesure de l’attachement qu’il te voue, dans les silences les plus pieux. « R’garde moi quand j’te cause » Saisir sans douceur ton menton dans sa paluche de clébard, l’autre défaisant le dernier nœud qui a voulu t’emporter. Qui a voulu t’arracher à la vie. A lui. « T’me fais chier p’tin !! » Il gueule Aris, il sait faire qu’ça plutôt que de dire les mots qui restent sur le cœur, plutôt que de raconter les peurs de perdre, de conter les tristesses que tes absences lui laisseront sur l’âme. « T’vas t’sortir les doigts du cul, Levi et bien m’écouter, j’me répèterai pas … T’as tout autant ta place sur cette p’tin terre qu’un autre, ta vie a d’la valeur, tu m’entends ? Ta place est avec moi, à mes côtés. Si j’te reprends à vouloir t’balancer au bout d’une corde, j’t’étranglerai d’mes propres mains » Tu devrais le savoir qu’il serait capable d’exécuter ses menaces et tu le sais aux flammes qui vrillent dans ses yeux, toi, témoin au premier rang de ses fièvres de Wendigo. Aujourd’hui, elles brillent pour toi. « Levi, j’laisserai plus personne t’faire le moindre mal, t’captes ? Plus personne … J’les buterai tous » Tous, Levi. A ton nom. Pour la seule bonne raison de te protéger, tu le sais qu'il mettrait toute la ville à feu et à sang. « Tous ... jusqu'au dernier » Aris, du profond de ses ires dévastatrices, il est toujours cruellement sincère.

Le sang qui pulse contre les tempes, l’adrénaline copule avec les brasiers de colère et les envies de guerre. De revanche. La balle perdue, volcan de vermeil qui se dégueule de l’abdomen. Merde. Merde. Merde. Les inquiétudes en éclairs plantés dans le crâne et les tonnerres qui grondent dans le fond de la gorge, Aris, ce bel orage désordonné. Face à la souffrance de son frère de cœur, à son corps qui le lâche et aux promesses qui se cognent à lui, Aris se soumet au Grand Manitou, les averses invisibles dans les pupilles. La main dans celle d’Ethan, le bras autour de lui, Aris reste avec lui jusqu’à la dernière minute. « J’te le promet, Ethan. J’serais toujours là pour Roxanne , j’veillerai sur elle à ta place » Les murmures alors que le corps d’Ethan lui semble devenir de plus en plus léger. Toksa akhé, mon frère. A tenir le corps inanimé de son meilleur ami dont l’âme est repartie vers Grand Manitou, Aris pourrait se faire attentat. Bombe nucléaire gorgée d’envie de vengeance tachetée de deuil. Elle pète la bombe dans un hurlement de bête féroce, cri à la lune avec pour seul port, la dépouille de son ami entre les bras.

Qu'ils sont lourds les pas de celui qui endosse le costume de la faucheuse pour se venger

Le bras qui se dresse de justice. Arme contre crâne infligeant châtiment pour la perte de l'être aimé. Quatre coups de feu qui retentissent en représailles. Aris arrache quatre frères à leurs vie contre celle du sien, volée. Vengeance sanglante à l'allure d'extermination, pas le sens de la mesure chez l'aîné des Sisters. Fallait qu'ils payent pour avoir tué Ethan. Pour avoir briser le coeur de Roxanne. Oeil pour oeil et dent pour dent. Il viendra toujours prendre à ceux qui lui ont pris, le Wendigo. Rendra toujours les coups infligés à lui ou les siens. Toujours

A l’heure des orageux et des funestes, il y a ceux qui gagnent les batailles mais perdent un bout de soi dans les victoires. A jamais perdu. Manque abyssale corrodant toujours les êtres. Étau de culpabilité autour de la gorge, quand la gueule animale ne montre rien. Comme d’hab. Les locaux du club sont étrangement calmes. Pas le moindre rire, le moindre sourire. Que des âmes en peine de cuir. Ambiance plombée de tristesses muettes aux relents de colères corrosives. Les pensées se portent sur Marlon, sur le ventre arrondi où la vie ne pousse plus. De ces conflits qui ne concernaient que les cuirs mais ont fait des dommages collatéraux ; cet innocent qui ne demandait qu’à vivre. Aris tourne en rond comme un lion en cage dans le bureau, face à lui, Marlon, l'échine voutée par le deuil. Il est le président des GR, celui qui porte sur ses épaules la responsabilité que ses frères de cuir mais ainsi que leur famille soient en sécurité. Il a échoué, n'a vu que trop tard le danger poindre. Le mal avait déjà été fait. Leader instable et animal mais dévoué aux siens sous l'épaisse couche d'chairs durcies par les coups. Il fait l'exception, l'ultime, par amitié et prend la décision de lui-même. « J'veux que t'quittes le club, Marlon » Ordre clair et lâché abruptement quand le cœur se serre pourtant, se jetant déjà dans la séparation. « Casse-toi et fais toi une vie loin d'tout c'bordel » Marlon sait très bien la règle : on ne sort pas du club aussi facilement. Face à l'hésitation, Aris tranche et fait trembler sa voix contre les murs. « J't'ai dit de dégager p'tin d'merde ! T'es bouché ou quoi ? J'veux plus t'voir ici ! Va-t-en ! » Prunelles durcies d'autorité, prêt à apposer des arguments faits de ses phalanges quand pourtant, ce n'est là qu'une preuve d'amitié et de loyauté du Wendigo envers son ami. Le clébard ne sait juste pas dire ni montrer les choses correctement. Peut-être le sait-il au fond, Marlon ? Peut-être à le voir tourner les talons sans un mot. Peut-être en maintenant toujours son lien avec Aris malgré les années de séparation.

2021 - « Mon frère, tu es t'jours l'bienv'nue parmi nous. Ramène ta sale gueule » L'éclat de joie aux retrouvailles qui se profilent qui camouflent légèrement les inquiétudes qui tourmentent. « J'ai hâte de te présenter Lullaby » « Lullaby hein ? Joli blaze ... t'jours mieux qu'Marlon » Vieille amitié qui ne perd pas de sa superbe, de sa vacherie digne d'eux. « Marlon ? J'voudrais te reparler du jour d'ton départ ... Je ... » Tous les désolés qui se percutent à sa langue, lui maintenant qui sait, ce qu'est perdre un enfant. Qui a connu la vive douleur de ce deuil. Lui qui se sent responsable de sa perte des années auparavant « Mon frère, tu me le diras quand je serais en face de ta sale tête, ok ? » Mais jamais ils ne se sont retrouvés. Jamais Aris n'a pu lui dire les mots qui le pourrissent de l'intérieur depuis tant d'années.

V. Jamais, ô grand jamais Aris se serait imaginé être un époux mais ce qui lui paraissait encore plus improbable c’est d’être père. Il avait élevé Rio comme son fils, avait pris soin de ses autres frères, cette expérience lui avait suffit. Et pourtant, ils sont là les faux jumeaux. Sa fille et son fils dans le creux de ses bras. Ozalee & Nashoba, joyaux de son coeur. Et dire qu’il n’en voulait pas, Aris, qu’il avait eu des éclats de colère à l’annonce de cette grossesse, faisant lever des guerres entre lui et sa femme. Deux pour le prix d’un. Quel beau bordel. Le cow boy a commencé à changer d’avis au fur et à mesure du ventre qui s’arrondit, que la vie se cogne à ce dernier. C’est au premier regard que l’homme-animal pose sur ses enfants qu’il se rend compte qu’il avait tort depuis le début. Ils étaient beaux, parfaits et ils étaient inévitablement ce qu’il avait fait de mieux dans sa petite vie misérable. Ils étaient …. Ils étaient … L'imparfait à jamais condamnable...

Ils étaient l’attachement ultime, ces infirmes parties d’Aiyana et de lui dans de petits êtres innocents. Ils étaient ce mauvais pressentiment dans les entrailles en quittant chez lui ce jour là et de rentrer chez lui avec cette même enclume dans le bide. De trouver deux berceaux vides et une femme faite d’ombres et de regards vides. La panique et la terreur en plein éveil, ce n’est pas un rêve, c’est la réalité. Sa femme partait à la dérive, dévorée par l'Angleterre et son baby blues mais jamais il n’aurait pensé que ses enfants n’étaient pas en sécurité avec elle. Ou le savait et n’a pas voulu y croire. Le voir. « Ils sont où ? PUTAIN ! Ils sont où, Aiyana ?!! Qu’est ce que t'as fait ?!! » Et il faisait chaud, aujourd’hui, Aris. Et ils pleuraient, Aris. Souffraient de la chaleur Aris. Alors … eh bien alors … Les pupilles gorgées de néant se posent sur le congélateur et Aris craint le pire, désespoir au bord des lèvres. Découverte macabre. Ils étaient là. Tout le long. Ses enfants devenus anges. « J’en voulais pas, Aiyana. J’en voulais pas, j’en voulais pas » Il ne sait pas, Aris, détourner les yeux de la scène funeste en face de lui, digne d’un film d’horreur mais c’est la vie réelle. Sa vie. Et c'est sa fille et son fils, là, à ne plus jamais pouvoir respirer ... Et de leurs bouches, il n'entendra jamais le "Papa" qu'il rêvait d'entendre, qu'il attendait... Et de ses plans, de leur apprendre à monter à cheval, de danser la country, à se défendre qui crèvent avec eux. Le fil de l'avenir qu'il tissait, rêvait d'eux. Tous les quatre, ensemble. Équation amputée et à lui, la rage et les douleurs. Cette envie de crever, là. Tout de suite. Ca fait mal de perdre ses parents. Ses amis sur le champs de bataille des rues mais perdre la chair de sa chair... C'en est une autre de douleur. Bête féroce qui mord brutalement le myocarde et l'âme, laissant la brûlure de cette morsure pour toujours ... « Mais t’as pas écouté, tu les as gardé. Depuis deux mois ! DEUX MOIS ! Je les berce contre moi, je les endors, je leur donne le biberon, je les change, leur donne le bain, leur chante des berceuses alors que c'est pas moi, ça et toi … et toi tu m’les enlèves ?! Quand c'est trop tard, quand j'suis foutu ... qu'je les aime d'jà ?! » Wendigo saccage tout sur son passage, passe ses nerfs sur tout ce qui lui tombe sous la main quand l’homme tient son cœur arraché entre les mains. « TU ME LES AS PRIS ! » De la rage dans ses iris révulsées et aux ténèbres qui le prennent d’assaut, c’est les mots de son vieux qui lui martèlent la gueule. Il revient d’entre les morts, se matérialise partout, à tous les endroits où ses regards désespérés s’effondrent. « Assume tes responsabilités, fiston. Elle était sous la tienne, ses agissements sont les tiens » Et il dit vrai, le vieux. Ils étaient tous sous sa responsabilité. C’est lui, l’homme de cette famille et il a échoué. A pas voir la détresse de sa femme, la dangerosité de ses perditions, à avoir laissé ses enfants seuls avec leur mère.  « Aris … » Aiyana sort du brouillard, sûrement se percute à ses actes au vue de la douleur dans ses iris. « Désolée … je suis désolée » Trop. Tard. Plus rien ne pourra redevenir comme avant. Tout est m o r t.

Comme un vieux cauchemar de gamin, ses bras se nouent autour de l’ombre de sa femme, l’étreignent. La serrent de tout son amour. De toute sa rage aussi. L’homme et le Wendigo, une seule et même personne. « Je t’aime, Aris Sisters » L’homme ne répond pas, silence rancunier de l'animal qui se retient de rugir. « C’est l’heure de rentrer à la maison, Aiyana » « Et se libérer d'Exeter ? » Ouais. Prison de béton, pollution de maléfices. Lui a tenu bon toute sa vie, Aiyana a finie empoisonnée et c’est sa faute... Elle appartenait aux déserts et il l'y a cueilli. Aurait dû la chasser quand elle est venue le rejoindre ici. « Tu retrouveras les couchers de soleil rouge et Grand Manitou » Elle sourit, Aiyana avec ses grands yeux tristes. Les immenses paluches, juges et bourreaux à la fois se posent sur son cou. Caresse d’adieux. Des désolées en silences. « Mi cante ki yu ha ya ye ~ Take my heart when you go » Mais il lui laisse pas le temps de lui répondre, de lui dire la suite de ces adieux qu’il a tant de fois entendu de sa bouche. Le Wendigo serre sa poigne autour de ce cou et exerce la sanction d’un coup sec. CRAC. Une fois encore, le cœur d’Aris se brise et ça a le son d’une nuque qui se brise. D’une punition en acte de compassion, la libérer de cette vie, de la culpabilité d’avoir tué ses propres enfants. Désolé, Aiyana. Je t’aime, Aiyana. Je suis un homme, Aiyana. C’est la loi du Talion, Aiyana. Et justice est faite. Pour ses enfants, pour lui. Justice est faite pour Aiyana aussi, il est seul Aris. Avachi sur le sol de la chambre de ses enfants, un dans chaque bras et sa femme étendue contre lui.  Et Aris n'a jamais été aussi seul qu'à cet instant précis, cerné par deux berceaux qui resteront, pour toujours, vides.

VI. A l’annonce brutale, l’amputation d’un des siens, il s’enterre dans la chambre de ses enfants, Aris. L’année 2018 part à sa fin qu’il essuie encore un autre décès. Le quatrième de l’année après sa femme et ses enfants. Énième deuil qui vient lui démonter le cœur. Il est plus à l’endroit ce petit bout de chair atrophié, il est à l’envers, piétiné. Un autre fantôme qui vient hanter cette chambre maudite. Orion et ses éclats, à jamais éteints. Il s'autorise quelque heures de solitude funèbre avant de rejoindre la Casa, masque de linceul agglutiné à la gueule, pour entourer ses frères et les filles. Pourtant enragé de ne pouvoir avoir les fonds pour permettre à Orion de rejoindre le caveau de leurs parents en Arizona, il sera l'éternel Aris inébranlable à prendre la peine des autres sur ses épaules. Oubliant les siennes en s'occupant de celles des autres. La mort et ses tristesses, il est devenu expert en la matière désormais, non ? A cette faucheuse, il en attend la confrontation. A des comptes à rendre avec elle quand elle viendra, enfin, le cueillir. Lui péter les chicos de lui avoir tant pris. Il se fait la promesse, l'ombre sur deux pattes, qu'il ne perdra plus aucune personne. Alors il veille sur les siens, sur la Casa, sur les filles pour ne plus vivre les mutilations de la perte et des deuils.  

ton pseudo sur la toile. a écrit:

A tes méchantes blessures. boneecho. Pourchasseuse de feels. Aris vient remplacer Bastet que je ne reprendrais pas.
kezako, ton perso. PL d' @Alto Sisters

Code:

[u]nom de l’avatar[/u]. ∴ Christian Bale
[b]Nom de ton personnage [/b] : Aris Sisters
[b]Quartier d'habitation :[/b] Heavitree
[size=10][u]215[/u] [b][i] Aris Sisters[/i][/b] Appartement [/size]