☾ eye contact.
tics, manies, caractère. ☾
Farandole fragile.L'esprit aux aguets, teinté de mysticisme, de poèmes éléatiques, de bonté naturelle.
Fille des bois sauvages.
Femme des fantômes de forêt écharpées.
Yonah est une ombre, un semblant de poussière de fée.
On la croirait humaine sous ses yeux tombants, où dansent un millier de contre-chants.
Et pourtant se dessine la forme d'une bizarrerie émérite, tapie sous le sable doux de ses paupières.
Un marchand y a déposé toute une poignée.
La forçant à s'endormir pour pouvoir songer.
Yonah est fable.
Faible.Biche jetée en pâture après des années d'errance.
Susceptible d'effrayer autant qu'elle peut craindre, valsant d'images trompeuses en découverte des progrès sociétaux.
Elle est pourtant gentille.
Rusée. Débrouillarde avec ses mains, ses pieds, sa souplesse d'enfant des arbres auxquels elle sait grimper. Parcourir la ville de ses pieds cloutés d'échardes et de marques sans sourciller.
Profondément bonne envers l'autre qui l'effraie tant. Elle observe de loin, frissonne au moindre contact, même d'un simple regard.
On la croirait timide, réservée. On la sait naïve, rêveuse, sans qu'elle ne puisse parvenir à devenir autre chose.
Si tant est qu'elle en ait envie.Yonah est curieuse. Souhaite connaître la douleur, la vraie, la pure. L'expérimente, souvent, au grand dam des témoins quidams qui la surprennent. Elle n'a que cette tristesse à exprimer, quand on l'empêche de l'atteindre, quand elle sait qu'elle en était pourtant si près.
Yonah est une histoire. Une promesse. Une prière.
Un
rêve.Un
malheur.Un poids conséquent sur une foule d'erreurs.
Un rire sous les branches de lauriers.
Un cri dans la nuit à la peau arrachée.
Un éclat de soleil noir sur le haut des toits pavés,
A tenter d'attraper le ciel comme on saisit un futur délavé.
Fée demeure, fée sera.
Fée sombre, quand on ne la regarde pas. Trivia ○ A appris à parler le khuzdûl, le quenya, et le sindarin. ○ Ayant vécu principalement nue durant sa captivité, le contact du tissus lui est encore parfois difficile et sa pudeur est relative. ○ Tire très souvent sur ses cheveux courts, coupés suite à son internement. Mama n'a jamais touché à la chevelure de ses enfants, si bien qu'ils étaient emmêlés de bêtes, crasses et autres pétales de fleurs. ○ Connaît la moindre plante médicinale et comment l'administrer ○ Très, très grosse lectrice, d'autant de livres qui lui passe à portée. Moyenne de 2000 mots par minutes. ○ Dessine hors des limites de ses multitudes de carnets. Tous les murs de sa chambre, puis de l'appartement, y sont passés. ○ N'a jamais mangé la chair animale, s'y refuse catégoriquement. ○ Main plus que verte, a demandé à Monsieur Kahn d'installer beaucoup de plantes chez eux, histoire de retrouver un peu de sa forêt « natale ». ○ Dort relativement peu. ○ Criblée de cicatrices, de petites brûlures multiples, infligées par ses expériences pour connaître le Grand Mal. ○ A été élevée entourée d'animaux, notamment de beaucoup de brebis et d'agneaux. Ne comprends ni les animaleries, ni les zoos. Hurle quand elle passe devant l'un ou l'autre. ○ Déteste les bruits trop forts. ○ Persuadée que les personnages de contes existent et sont déjà venus lui rendre visite par le biais de ses rêves, qu'elle considère comme des ponts entre les dimensions. ○ Adepte d'un parkour d'un nouveau genre, où elle n'hésite pas à se blesser pour progresser. Ne connaissant pas ses limites physiques, il n'y a que la fragilité de ses os pour parvenir à l'arrêter. ○ S'est causée un nombre incalculables de fractures. ○ Pourvue d'un potentiel immense, probablement enfant précoce à l'époque. ○ Sous suivi psychiatrique et médicamenteux, n'a accepté de prendre ses cachets que via la progression d'une ordonnance spécifique, sorte de parchemin « magique » écrit de sa main, comme composant d'un rituel. ○ Cherche de toutes ses forces à retrouver ses trois âmes-liées, perdues depuis le Jour Funeste.
histoire. ☾
tw : analgésie congénitale - kidnapping d'enfant – conditionnement sectaire – abus mentaux - psychiatrie.
Je pleurs les herbes folles
Leurs morceaux étiolés
Fleurs blanches molles
Qui tombent sur moi.
J'ai l'âme tout en chandelle
Consumée par les deux bouts
Morte d'un feu brasier enseveli
Sous ma frayeur écrasante.
Mamamamamama.
Où es-tu Mamamamamamamama ?
Tu es ailleurs
Dans les tours de Lueurs
Aux barreaux de sucre.
Je veux les casser
Je veux tout retrouver
Mordre et fondre dans tes bras.
Mamamamamamama.Jour 1. Observation du sujet Yonah Kahn, arrivée ce matin-même. Diagnostic en cours. Présence de troubles manifestes divers : hallucinations, choc psychologique important, épisodes dépressifs, paralysie du langage courant (connaissance de l'anglais écrit, capacité de lecture et de reconnaissance graphique.), expression bestiale et délirante. Refus du contact physique. Refus de la présence ou de la mention du père. Répète en boucle qu'elle veut voir une certaine « Mama ». Recherches sur cette dernière à approfondir.
Traits notables : un aspect farouche, sauvage. Mutisme. Agressivité accrue. Trichotillomanie avéré après la coupe de cheveux longs jusqu'aux pieds. Tremblements sporadiques.
Je taillerai la couverture
Prendrai de l'encre rouge
T'écrirai cent mille sorts
Un million de bonheur
Pour te voir.
Tu sais que
Je peux offrir
La nature aux monstres ?
Tu me la dis
J'ai de grands pouvoirs
Une grande magie
Je peux vaincre avec des sourires
Et aimer
Encore encore encore
Si tu me le permets.
…
Où tu es
Où tu es
Mama
…
J'ai peur.
Elle m'a dit que c'était toi, le monstre de mon histoire.Jour 50. Yonah se livre un peu plus chaque jour. Son phrasé devient plus que correct, ce qui tend à prouver que son silence n'était pas dû à une lacune mais bien une forme de stress post-traumatique. Plus nous travaillons ensemble, plus j'ai l'impression que sa perception change. Elle commence à accepter de connaître le monde contemporain, hors des chimères que sa ravisseuse lui a inculqué. Son dossier personnel m'a été remis par les autorités entre temps : les affres de sa sectorisation seront difficiles à effacer. De même que le lien filial que son père tente de former, après vingt ans de séparation. Nous avons tous deux beaucoup de chemin à parcourir encore.
Mais j'ai bon espoir.
Dehors, D. me dit que parfois, les poissons volent
Que la lumière est en synthèse
Que les éléments sont domptés
Que les images ne sont pas figées
Dehors, D. me dit que toutes les bêtes ne sont pas libres
Que les humains sont aussi en prison
Comme toi Mama.
Comme ce que tu m'as fais
Je devrais t'en vouloir, je crois
Mais je ne sais pas
Jenesaispas
Je vais juste dormir
Et oublier
Demain je vois monsieur Kahn
D. me dit que c'est mon Père
C'estpasvraic'estpasvraic'estpavrai !
Parce que les ogres ne sont pas censés manger les fées ?Jour 85. Yonah me reconnaît en tant qu'alliée. En tant que « D. » C'est un grand pas en avant, et nous sommes parvenues à établir un rapport de confiance l'une avec l'autre. Ses tendance auto-mutilatoires sont encore là, en dépit de notre discussion sur le sujet. Elle demande plus de livres dans sa chambre, ainsi que des peluches. Elle mange bien mieux depuis quelques semaines. Elle refuse cependant encore de toucher le moindre morceau de viande.
Jour 86. Première rencontre face à face entre Yonah et son père. Établissement d'un rapport hebdomadaire à raison d'une visite tout les lundis après-midi. Augmentation possible de la fréquence selon la réception de l'exercice et les progrès de ma patiente.
Monsieur Kahn pleure beaucoup.
Me dit qu'il m'aime
Et que Mama n'était rien.
Rien qu'une sorcière
Rien qu'une menteuse
Est-ce que les autres le savent ?
Est-ce qu'ils pleureront aussi ?
Je peux peut-être lancer du verre dans l'eau
Pour y retrouver l'éclat de leurs mots
…
…Jour 150.
…
Jour 202.
…
Jour 345.
Yonah progresse. Yonah m'explique, de ses mots d'enfants, tout ce qu'elle a vécu, tout ce qu'elle redoute. Elle m'a bénie d'un « sort de joie », hier. J'ai eu un étrange baume au cœur tout le reste de la journée.
...
Monsieur Kahn.
YonahKahn.
YoNahKaAHNNYonahKaaahn.
…
C'est beau.
...
Mais c'est ça, la vérité ?
...
J'ai eu si peur et pourtant je respire
…
Je vais plonger dans plus de rêve encore
En espérant songer à me réveiller.Jour 382. Sortie imminente de Yonah, après un an de suivi au centre. Sa réhabilitation se fera sous la tutelle de son père, et elle opérera des contrôles psychiatrique routiniers en ma présence.
Je ne lui souhaite que le meilleur.
Pr. Daphné Delattre, docteur en psychiatrie.
Rapport terminé.
Chronologie.
2 Juillet 1996. Naissance de Yonah à New-York. Parents aimants, quoique jeunes et désemparés, face à leur drôle de bébé. Ils ne remarquent pas tout de suite que quelque chose cloche, qu'elle ne pleure pas, ou peu. Que quand elle se cogne elle ne chouine pas pour un bleu. Que son regard est neutre quand on la pince.
Quelque chose coince.
Septembre 1996. Détection de l'analgésie congénitale de la petite fille. Incurable et inaltérable. La souffrance ne lui donnera aucune alerte, la douleur lui sera inconnue. Elle ne saura jamais se protéger seule du danger.
1996 – 1999. Yonah grandit malgré tout. Aux bons soins d'une nounou. Son père est quitté par celle qu'il aime, ne supportant plus d'être mère. Démissionnaire. Alcoolique. « Mama » représente le seul sursis pour la gamine. Et elle le sait. Et elle se doit, d'un jour, la sauver de ce foyer morcelé.
Octobre 1999. Sa nourrice l'enlève. A trois ans, Yonah est emmenée. Envolée vers la forêt, de l'autre côté de l'océan, dans une Angleterre de comptines. Au creux d'une charmante chaumière, « Mama » lui enseigne un monde de féerie établie, de mensonges et de douceur, là où elle ne se blessera jamais.
1999 – 2019. Yonah ne connaît rien d'autre que ces mensonges dorés. Auprès de Mama et de ses âmes-liées, d'autres enfants perdus que cette femme s'est chargée de sauver, leur famille s’agrandit et s'arrondit d'une douceur infinie, de travaux artisanaux, d'histoires pleines d'aventures, de vie comme celle du temps des cavaliers. Aucun confort moderne. Aucune consommation d'animaux. La nature est leur seul atout, la magie et les prières comme croyances fondamentales. Et dans cette spirale de culte, de troubles et d'innocence, Yonah est profondément heureuse. Aimée. Choyée. Et vit dans la peur qu'un jour, l'Ogre des contes de Mama ne vienne un jour la chercher.
Août 2019. Jour Funeste. Intrusion des monstres dans sa fable. Des bêtes en peaux bleus, en arme de poings. Elle crie et crache mais Yonah est emportée. Elle se retrouve entre des murs trop durs, des personnes inconnues. On lui rabat les oreilles qu'elle a été enlevé, que son père a tout fait pour la retrouver. Elle ne fait que mordre en guise de réponse et hurle à sa mère.
Cette dernière sera jugée et emprisonnée pour rapt d'enfants et manipulation mentale.
Septembre 2019 – 2020. Internement de Yonah en hôpital psychiatrique à Exeter, sous la houlette du docteur Delattre. Travail en profondeur sur ses troubles, son analgésie et son acclimatation à la réalité.
Octobre 2020. Sortie de Yonah, au bout d'un an. Inscription en courts d'arts plastiques à l'université. Cohabitation avec son père, qu'elle apprend à découvrir.
Tente de comprendre comment ce monde-ci tourne.
A encore beaucoup, beaucoup à apprendre.
- Syato a écrit:
- A tes méchantes blessures. On laisse à Seth le soin de me présenter :ooo: C'est mon premier dédoublement depuis trèèès longtemps, mais vous le valez bien.
kezako, ton perso. Une ch'tiote inventée, pas toujours de bonne volonté, mais gentille comme une petite poupée.
- Code:
-
[b]Yonah Kahn [/b] : Etudiante en arts plastiques
[size=10][u]125[/u][i] Yonah Kahn[/i] [b]Appartement[/b][/size]
crédit icons feral animal.