ELIZABETH — no one cared who i was until i put on the mask.

nom prénom(s). pure vanité de la part de madame gold que d'appeler sa fille elizabeth, dans l'espoir vain qu'elle ne devienne un jour la relève d'une dynastie faussement royale. on ne se soucie que très peu du second, esther, qui pourtant reflète celle qu'on ne cesse de surnommer lily, bien plus même qu'on ne peut se l'imaginer. le patronyme qui est passé d'or à argent, depuis déjà deux décennies. sterling qu'elle porte fièrement sur les épaules, couronne qu'elle ne cesse de remettre en place sans ciller, même contre vents et marées. âge, origine. elle tente de cacher les prémices de la quarantaine par des visites régulières chez le coiffeur, peu encline à laisser quelques cheveux blancs venir gâcher l’image sophistiquée qu’elle veut férocement garder. il serait mensonger de dire que la peau reste si douce seulement grâce aux crèmes, et elle n’est pas honteuse d’acquiescer lorsqu’on lui pose la question. c’est coutume, à quarante-et-un ans. autant d’années qu’elle passe à fouler le sol de l’angleterre, l’israël lointaine n’étant plus qu’un petit détail à son cœur britannique. occupations, métier. il y a eu les promesses d’un futur brillant et somptueux, d’une vie rythmée par la passion trépignante de ses doigts caressant les touches noires et blanches de son instrument fétiche. l’aspiration de devenir aussi grande que les plus grands, de suivre les traces de chopin, debussy ou encore belousova. barre placée trop haute, rêves envolés sous le joug d’un mariage rapidement bâclé et d’enfants venus mettre définitivement un terme à ses illusions éphémères. lily, elle s’est laissé devenir mère, pour le meilleur comme pour le pire, pendant des années. on peut se permettre de la solliciter aujourd’hui pour des cours, qu’elle ne donne généralement qu’aux enfants. situation sociale et financière. annulaire joliment orné, cœur naïvement épris mais réciprocité absente depuis la nuit des temps. elle s’entête à s’écraser contre les murs épais de son mari n’ayant jamais daigné lui octroyer une once d’attention, seulement qu’une descendance presque obligatoire. juste pour sauver les apparences. c’est à eux qu’elle s’accroche, lily, à ses filles et à ses fils. précieux joyaux d’une vie morose qu’elle comble comme elle peut. parce que l’argent, même à foison, ne fait pas tout. orientation sexuelle. habituée depuis trop longtemps au corps chaud mais au cœur froid, pourrait se proclamer fervente adoratrice de ces hommes, si seulement il n’y en avait pas eu qu’un seul durant ses nombreuses années. pathétique besoin que de rester droite et fidèle, quand bien même le mariage n’est fait que pour parfaitement allier les blasons dorés et argentés. groupe. bitter sweet symphonie.