☾ eye contact.
tics, manies, caractère. ☾
soie. la froideur délicate, le revers de la main leste, parfois un peu trop, mais elle sait se tenir depuis. elle ne se laisse pas marcher dessus, pas par ses concurrents, et elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. facilement froissée, l’air noble qui cache les crocs en avant.
perles. xanax, lexomil, lamaline, mebaral, les bouteilles s’alignent le long des étagères. autant de perles qu’elle ingère dès qu’elle commence à ressentir la moindre pointe de quoi que ce soit. elle ne veut pas d’émotions, pas en public, pas devant lui, ou devant sa fille, ou devant qui que ce soit. discrète et effacée, passive et soumise. ne pas faire de vagues.
jute. le besoin de détruire et d’être détruite, la recherche de la souffrance en continu, juste pour ressentir quelque chose, juste pour se souvenir de son âme. juste pour passer outre les multiples blocages. souffrir pour pouvoir créer et devenir l’idéal d’artiste maudite qu’elle a toujours rêvé.
coton. facile à repasser et à plier, docile, elle sait où est sa place, et où est son confort. elle ne cèdera rien pour ça. elle ne perdra pas. elle a trop donné, trop sacrifié. tout sacrifié. elle y a laissé son identité, la soie est devenue coton dans cette maison, et elle sait ce que ça lui a coûté. elle l’a fait en connaissance de cause. personne ne mettra ça en péril.
feuilles d’or. les bulles pétillent, s’accrochent au rebords du verre. la lumière passe au travers, se teintant de doré, qui vient se répercuter sur ses mains blanches. le vin, le champagne, l’alcool, tout tant que ça remplace le vide à l’intérieur, tant que ça gonfle sa tête de bruit blanc. de l’alcool au réveil, son or à elle.
goudron. les cigarettes qui s’entassent dans le cendrier. des marques de rouge à lèvres qui teintent le filtre, et le porte cigarette posé là. pas grand chose d’autre à dire, le bout de ses doigts est jauni par la nicotine, et ses poumons noircis par la fumée. elle s’en fout. tout le monde fume. personne ne pourra jamais le lui reprocher -sauf peut-être son mari, le juste, le bon, le talentueux médecin.
histoire. ☾
ROSE LAYETTE.
c’est une fille, que lance le médecin, sous le regard vide du père, sous les soupirs de la mère. encore une autre. c’était pas nécessaire de préciser, après leur premier enfant, alistair, ils n’ont eu que des filles. peu importe. elle sera une guerrière, elle aussi. pas une picte, mais une noble. bien éduquée, avec un avenir quasi tracé. une fois qu’elle sera mariée et bien placée, elle pourra bien faire ce que bon lui semble.
éducation à la baguette.
si alistair peut faire ce que bon lui semble, isla n’échappe pas aux menaces de pensionnat à chaque pas de travers. les précepteurs défilent sans jamais s’arrêter, jamais assez bons pour les standards abernethy. la dernière grande famille noble d’écosse à ce qui se dit.
six gamins, à croire que dans les highlands, ils n‘ont jamais entendu parler de la contraception. six gamins, sans aucune solidarité. avec bien trop d’écart pour s’apprécier, sans marcher sur les plates-bandes de quelqu’un d’autre. il faut dire que ce sont des animaux de compétition. alistair est champion olympique d’aviron. lorna a épousé l’une des plus grosses fortunes américaines et a ouvert un nombre incroyable d’oeuvre de charité.
margaret.
personne ne parle de maggie.
ils ne sont que cinq enfants selon lady abernethy.
et puis isla. isla dans ses tenues roses, qui offre les plus beaux sourires. avec son air de lutin et son ambition dévorante. isla qui a dévoré sa jumelle dans l’utérus de sa mère.
elle bout.
elle vaincra alistair et tous les autres.
NOIR ET BLANC.
les bonnes soeurs de l’abbaye d’iona paraissent presque laxistes comparé à lord et lady abernethy. peut-être est-ce pour le mieux.
il faut mettre du bon sens chez cette fillette, qu’ils ont tous dit.
lui apprendre les bonnes manières.
les femmes ne sont pas censées être des monstres d’avidité. les femmes sont censées être douces, sensibles, et raisonnées. capables de prendre les décisions qui s’imposent en respectant leur place et leur rang. elles ne sont pas censées manipuler les autres, ou utiliser leur nom comme bon leur semble pour obtenir les faveurs qui leur sont nécessaires.
alors elles lui apprennent la couture. la broderie.
les ornementations plus poussées. elle transforme ses jupes d’écolière en petites galeries miniatures de ses talents et de ses envies, et les lignes droites du couvent lui inspirent les corqui qui viennent s’ajouter aux marges de ses cahiers. voilà un passe temps raisonnable pour une dame, et puis il faut dire que les tenues sont loin de respirer le péché de coquetterie.
en silence, elles cultivent et réaniment l’ambition d’isla.
en silence, isla imagine ses tenues sur les plus belles filles du couvent, et les observe se dénuder tandis qu’elle leur fait essayer ses nouvelles créations.
dès sa sortie de l’abbaye, elle lance sa toute première collection.
couleur nonnes, que les journaux acclament.
nul ne pouvait s’imaginer que s’habiller en église gothique pouvait être si “fashion”.
BLEU ELECTRIQUE.
les flashs l’accompagnent partout où elle va et captent la moindre flamme de briquet. les lunettes de soleil et son chapeau fermement vissés sur sa tête, isla n’a pas de temps àaccorder aux journalistes et aux paparazzis. cette reconnaissance n’est que passagère, même si elle dure depuis déjà presque quatre ans. ce n’est pas cela qui l’intéresse.
non, ce qui l’intéresse c’est l’homme qui l’attend au restaurant.
archibald darling.
londres lui a apporté de nombreuses choses, lui est passée dessus et a emporté son accent écossais au loin. alors pourquoi ne pas se défaire de son nom également ? elle se fait vieille et elle le sait. il ne faudrait pas que les gens oublient qu’elle est une femme avant tout, avant d’être la plus grande créattrice de son temps -ce qu’elle aime à penser. nul ne peut vraiment rivaliser avec
karl après tout.
mais archibald est intéressant. grande famille. riche. puissant. le parti rêvé, et surtout, très occupé. il se moquera bien de ce qu’elle fait de son temps libre, tant qu’elle présente bien. être une vitrine, c’est ce qu’elle fait de mieux.
***
elle détonne sur le marbre blanc. les darlings s’offusquent, les abernethy aussi.
sa robe immense, et sa longue traîne sont bleu électriques. arrachent les yeux. il y a une raison, après tout.
l’amour rend aveugle.
elle offre la cécité à son mari, et se l’offre aussi, pour assurer un mriage heureux. le prêtre ne dit rien, et fait son office. les papiers signés et un sourire contrit au moment d’embrasser la mariée.
il ne l’aime pas vraiment.
elle non plus.
tout cela est juste commode.
parfois, ça l’est plus. parfois il l’attrape par les cheveux et la jette sur le lit. lui laisse assez de marques, partout, lui rappelle qu’elle est sienne. elle lui a juré obéissance, comme le veut la tradition. Il l'empêche de parler, lors des repas, lui retire toute liberté de penser dès qu’ils sont ensemble.
elle aime ça.
elle le cherche.
il la détruit un peu plus, chaque jour, sans qu’elle s’en rende compte.
ROSE PUTE.
il la détruit de l’intérieur en lui donnant hazel.
le rose de la couverture dans laquelle le marmot est enveloppé est atroce, et la chose bave et renifle, avant de se mettre à brailler. soulagement, elle va enfin pouvir etrouver sa taille de mannequin quasi androgyne qu’elle apprécie tant. son devoir est presque accompli.
parce que c’est une fille.
elle regarde archibald droit dans les yeux et crache, une dernière fois, une dernière rébellion.
“aucun autre.”
c’est un serment qu’elle fait devant dieu. elle ne repassera pas par là. elle ne gâchera pas les meilleures années de sa vie sur un lit d’hôpital à mettre au monde mioche après mioche.
MORDORE.
maintenant elle a cinquante ans.
elle allume une nouvelle cigarette, et regarde les croquis étalés devant elle.
rien.
rien n’est assez bien. tout a déjà été fait déjà été vu. elle aurait besoin d’anna, mais ça fait si longtemps qu’elles ne se sont pas appelées.
la fleur s’est fanée, et sa célébrité avec. tout ressemble à archie, respire sa propreté maniaque. elle-même peut sentir son parfum sur ses vêtements. elle ne le supporte plus.
mais elle ne dit rien. il est la raison pour laquelle elle a toujours un toit au dessus de sa tête et un ateier immense dans lequel elle peut se perdre des jours entiers sans qu’il ne lui pose de questions. ils ne vivent pas ensemble, pas vraiment.
peut-être qu’elle lui en veut, au fond.
d’avoir frappé sa fille ?
non. elle l’avait mérité. une darling ne joue pas les traînées et ne s’offre pas au premier venu. une darling a un standing, des attentes, et une façon d’être. une darling ne se roule pas dans la fange et le stupre.
la rage fait trembler ses mains, et une cendre tombe sur le carnet vierge.
elle reprend un xanax.
elle n’a pas besoin d’anna, ou même de karl. ce dont elle a besoin c’est d’une flûte de champagne.
- ton pseudo sur la toile. a écrit:
- A tes méchantes blessures.je suis elliott, pronoms iel/il, et accords neutres (ou masculins c'est okay aussi). je suis en étude de cinéma d'animation, mais je me destine plutôt à une carrière en tant que scénariste/réalisateur dans l'animation comme dans le live action. on me connaît putôt sous le pseudo de tea&honey, et ça fait presque trois ans que je n'ai pas rp, donc je suis un peu rouillé.e -j'ai commencé quand j'avais dix ans, personne ne veut voir ça. vraiment.-
kezako, ton perso. semi inventé, à partir du scénario d'archibald, créé par @"Hazel Darling" .
crédit icons strangehell.