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fuel to fire — feat. Milton


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: fuel to fire — feat. Milton fuel to fire — feat. Milton EmptyMer 24 Mar - 15:29












Fuel to fire


— ¡ Ordenador de puta madre  ! 



Sifflement entre les dents. Elle use de sa langue de vipère, et de ses airs menaçants. Avec sa tignasse bouclée et ses yeux noirs, il est certain que vous ne voudriez pour rien au monde être, à l'instant, cette machine qu'elle répare. Pour un peu, elle vous créerait des courts-circuits sans pitié, vous flanquerait à la déchetterie sans sourciller. Je vous jure. Car quand Toni perd patience, on s'attendrait presque à voir le monde autour d'elle s'écrouler. C'est effarant. C'est qu'il y a une genre de frénésie agacée dans ses gestes de mains, une telle précision acérée dans ses doigts  qu'on dirait des couteaux, des lames entrainées à inciser les entrailles d'une bécane pour la bricoler. Habituellement, son travail se déroule plutôt sans encombres, vous savez. Elle est bonne dans son domaine, alors pour une bête histoire de proxys ou de firewall endommagés, ça ne lui prend souvent pas plus de vingt, ou trente minutes. Maximum. En revanche, les choses se compliquent lorsque c'est la machine elle même, qui est en cause  ; non mais sérieusement, qui utilise encore des terminaux sous Windows Vista  ? Réellement  ? Et puis sans parler de ses foutus écrans de mierda, avec leurs pixels aussi larges que des camions six-tonnes. Pour sûr, si la direction ne voyait aucun problème à investir dans l'organisation de séminaires au Japon, l'idée de racheter des ordinateurs neufs ne les avait visiblement jamais effleurés. 
Enfin. 
Pas son affaire, après tout. 

Toni, tu la fermes, et tu fais ce pour quoi t'es payée.



— Antonina, cariña, tu sais qu'on t'entend râler jusqu'à l'autre bout de la salle de conférence ?

À force de jurer, elle ne l'avait même pas entendu arriver. Lockwood. Un des analystes de la boîte, sorte de grand garçon aux airs dégingandés, je-m'en-foutiste notoire avec lequel il lui arrivait de fumer des clopes lors des pauses café. Il s'est posté à côté d'elle, mains dans les poches, flanqué de sa nonchalance légendaire, de son manque de sourire et de la mine de celui qui sait plaire. Sûrement la faute à ses yeux clairs. Lockwood, elle l'aime bien. Peut-être qu'elle peut même dire qu'il est celui qui se rapproche le plus de l'ami qu'elle n'a pas. Mais ils partagent ces airs tranchants et taciturnes de ceux qui ont pu un jour avoir la vie dure. Ça laisse des cicatrices, elle en connait un rayon. Lui aussi, même si elle en connaît pas exactement les raisons. Pour être honnête  ? Elle n'en a rien à faire. Elle pourrait savoir si elle le voulait, mais elle s'en fiche, parce que l'employé en question est de bonne compagnie. Il n'a peut-être pas inventé la roue, mais il n'est pas assez décérébré pour essayer de lui faire la conversation à tout va, à tout moment. Elle en est persuadée en réalité, Lockwood est un gars intelligent. Suffisamment pour comprendre qu'avec elle, il ne faut pas chercher à creuser. On s'contente de ce qu'elle vous donne, et puis c'est tout. 
Le reste ne tient qu'à vous.



— Tu m'appelles Antonina encore une fois et je m'arrange pour que tu puisses jamais avoir d'enfants. 

Pourtant Antonina, c'est élégant.

— Tu sais ce qui est élégant aussi ? Reprend-elle sans lever le nez des circuits de l'unité centrale qu'elle bidouillait. Un coquard. On dit que rien ne donne plus de prestance que le noir.
Tu es terrifiante, Assure t-il d'une voix tranquille. Ou plutôt, tu le serais si tu faisais plus de soixante kilos à tout casser. 

Vete a la mierda, Elle a marmonné. Tu veux quoi ? 



Esquisse de sourire, juste au coin de ses lèvres. Il a la démarche tranquille, lorsqu'il s'approche d'elle ; juste ce qu'il faut pour apprivoiser l'étrange bestiole qu'elle est, un peu farouche, trois fois trop méfiante. Pas vraiment emmerdante, mais plutôt peu accessible, vous voyez le genre ? Pas mignonne, pas très tendre. Stridente, dans la manière qu'elle a d'être, d'exister, de tordre les apparences. Et on ne parle pas ici de sa voix, mais plutôt j'en sais rien, d'un truc dans la présence. La prestance. Sa manie d'être toujours bien trop franche. C'est vrai qu'il faut l'apprivoiser, Toni, et Lockwood est doué à ça ; preuve à l'appui, il se placera derrière elle, elle qui est accroupie à la hauteur de sa bécane, et puis il se penchera pour lui masser les épaules. Geste trop familier ? Ah, apprêtez-vous sûrement à voir la créature grogner ! Sauf que miracle, elle ne sourcille, ne bronche même pas. Scandaleux. Même si elle n'a pas daigné lever les yeux. 



Le patron est là. Visite du personnel, audit d'efficacité, j'en sais trop rien. Mais on y passe tous un par un, et c'est à ton tour. 



L'espace d'un instant, Toni se fige. Y’a ses longues mains qui se stoppent entre deux circuits, et quelque chose qui plante dans son esprit. On pourrait presque voir la boîte de dialogue s’ouvrir, signaler une erreur système. Parce que quelque chose cloche, elle le sait ; aucune visite de ce genre n’a été planifiée sur les agendas en ligne de la boîte, et si ce genre de détails n’inquiétaient certainement pas la plupart des employés, elle, ils la faisaient tiquer. Parce qu’aucun patron de ce monde n’improvisait de petites visites cordiales dans les bureaux, ils auraient certainement préféré se couper un bras que de se taper des discussions interminables avec des ingénieurs ou des administratifs lambda. À moins d’avoir une très bonne raison de le faire. Et son instinct lui hurlait que cette raison était que d’une manière ou d’une autre, ils avaient tout découvert. Quoi donc ? Ah, trois fois rien, juste une chasse aux sorcières, une fouille méticuleuse dans les serveurs de la boîte à laquelle elle s’était attelée quand elle était tombée sur des mails un peu louches, des incohérences infimes dans la compta. C’était plus fort qu’elle, il avait fallu qu’elle sache, qu’elle creuse. Elle n’avait pas été déçue.
Joder de mierda.
Comment ces fils de pute avaient pu la détecter ?

Si sa majesté veut me voir, alors, Fait-elle d’un ton sarcastique en se redressant, essuyant machinalement son front du dos de la main.
J’te déconseille de l’appeler comme ça devant lui, Ricane Lockwood. Pas sûr que ce type ait le sens de l’humour.
Pas sûre qu’il ait autre chose qu’un égo surdimensionné et une énorme montagne de fric.
Tu l’as déjà rencontré ?
Non.

Mais elle savait ce qu’il avait fait. Et c’était suffisant pour elle afin de le classer dans la catégorie des fils de pute finis. Autant dire qu’elle n’est pas spécialement ravie, lorsqu’elle emprunte  l’ascenseur jusqu’au dernier étage de l’immeuble, occupé par les bureaux de la direction. Ses ongles grattent les bords de ses doigts, réflexe nerveux qui était le sien lorsqu’elle se mettait à réfléchir trop vite, à énumérer toutes les raisons probables de sa présence ici comme un programme fou et survolté.
Elle n’en trouvait qu’une seule convaincante.

Le bureau consiste en une pièce ridiculement spacieuse, feutrée et élégante, le genre qu’on concédait sans raison aux dirigeants absents pour le seul plaisir d’aligner les zéros sur le chèque du décorateur. Peu impressionnée, Toni entre après deux coups frappés, silhouette longiligne perdue dans cet espace trop large. Droite, malgré tout. Gloire d’indifférence.

Antonina De La Serna, de l’administration réseau, Énonce t-elle machinalement. Il paraît que vous vouliez me voir.



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MessageSujet: Re: fuel to fire — feat. Milton fuel to fire — feat. Milton EmptyJeu 25 Mar - 11:14

fuel to fire

You saw things that shook your core, things you've never seen before. Could've walked away instead. Now you got no one you can trust, thinking you sold your soul unjust. Point your finger and deny, ah. You can run, I don't mind

Il avait été négligent.

Il n’y avait guère d’autres mots pour décrire au mieux ce qui l’avait mené à se retrouver dans une situation si délicate. Tout avait commencé deux jours plus tôt, quand il avait reçu une missive par courrier du siège lui indiquant une intrusion dans le serveur ultra sécurisé de Norfolk Corp. Leur coffre-fort virtuel où les informations sont stockées dans la confidentialité la plus totale, où les secrets sont scellés et enterrés. Une brèche intolérable à ses yeux, une erreur qui risquait de lui créer bon nombre d’ennuis. Le siège n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien se trouver parmi les données potentiellement consultées, lui laissant un large terrain d’action. Il allait falloir faire vite pour éviter des dégâts irréparables qui pourraient lui coûter sa carrière. Peut-être était-ce moins grave qu’il le pensait mais pour l’heure, il s’agissait d’agir, et rapidement. Aussi imbu de sa personne soit-il, Milton était capable de prendre du recul et de voir quand il s’était planté. Il n’y avait pas besoin d’aller très loin pour réaliser qu’il avait relâché sa garde, compté sur ses employés pour faire le travail comme de bons petits soldats, assurer la sécurité du fort sans piper mot. Une vision des plus capitalistes qui soient, un bon salaire en échange de travail bien fait. Il avait juste omis la notion de confiance et de loyauté.

Cela ne resterait pas impuni, mais il fallait être stratégique. Préparer l’angle d’attaque.
Si l’intrusion dans le système prouvait des compétences certaines en piratage, le coupable aurait dû opter pour un poste ne possédant pas de numéro d’identification sur le réseau. Ou du moins, la pirate. L’enquête avait été tellement expéditive que Milton avait fini par douter, trop désappointé par un tel amateurisme. Un coup d’œil aux caméras, aux validations des badges de sécurité, et il était évident que la responsable était la propriétaire du poste. Ce qui était une bonne nouvelle pour endiguer la menace était aussi une déception sans nom sur le choix de recrutement. Il fallait tout revoir à la base mais surtout, ne pas affoler. En deux jours, le travail était fait, le plan bien clair dans sa tête. Il n’avait pas lésiné sur les moyens ; un détective grassement payé avait traqué la dénommée Antonina pour lui rapporter un maximum d’informations sur qui elle est, ce qu’elle fait, qui l’entoure. Le dossier n’était pas encore assez solide pour devenir une arme, mais juste ce qu’il fallait pour avoir l’avantage. Puis, il avait organisé spontanément ce qu’il avait appelé un entretien annuel d’évaluation. Chaque employé y passerait, viendrait s’assoir dans le fauteuil hors de prix de son bureau pour parler de ses performances, aspirations. Un traitement généralisé pour ne pas éveiller les soupçons. Il n’aurait qu’à prétendre qu’il s’agissait d’une nouvelle idée pour renforcer son lien avec ses employés. Un mensonge qu’il prononcerait avec la plus grande aisance, quand bien même il n’avait rien de ces leaders visionnaires ou inspirants.

Cependant, ce qui lui paraissait être une perte de temps considérable pourrait lui être utile. Qui de mieux que les gens du terrain pour lui signaler les failles ? Avec un sempiternel sourire empathique, les prénoms prononcés amicalement, l’écoute attentive et les promesses d’évolution pour les employés qui présentaient un tant soit peu d’intérêt, Milton avait décidé de marquer des points. Il travaillerait sur de potentiels pions un peu plus tard. Au total, ils furent au nombre de cinq à défiler dans son bureau avant que la fin de matinée arrive et que la réelle manœuvre commence. La pirate avait été la seule à ne pas être prévenue en début de journée de ce qui l’attendrait. Il avait envoyé un analyste qui passait par-là pour la prévenir, l’un de ces types au sourire trop lisse pour être honnête. Et pendant ce temps, les yeux rivés sur la ville d’Exeter qui s’étendait sous ses yeux, l’héritier Bell s’était fait le luxe d’un verre de whisky. Parce qu’il l’avait mérité, parce qu’il en avait envie. Malgré les problèmes qui s’annonçaient, un fin sourire étirait ses lèvres. La victoire anticipée, probablement. S’il n’était pas le meilleur dirigeant de société qui soit, personne ne lui enlèverait son esprit stratège. Il ferait plier la fouine sans même sourciller. Dans son panier, Cybele le regardait paresseusement, lassée de venir saluer toutes les personnes qui franchissaient le pas de la porte.

Le rictus se transforma en quelque chose de plus sympathique et innocent lorsque les bruits à la porte se firent entendre. « Entrez. » Il finit le verre d’une traite, le dépose sur la table avant de s’avancer vers la jeune femme. Il savait déjà à quoi elle ressemblait grâce à quelques photos, mais la réalité n’a rien de décevant. C’est une jolie fille, menue, manquant cruellement de féminité selon lui. Le genre à qui l’on pourrait donner le bon Dieu sans confessions s’il n’y avait pas cette lueur dans son regard. Le détachement est forcé. Elle sait. Il sait. « Milton Bell. Tout est écrit sur la porte. Je ne crois pas que nous ayons déjà eu le plaisir de nous rencontrer. Je vous en prie, installez-vous ! » C’est un cinéma de qualité auquel on ne croit pas. Qu’aurait-il eu à faire avec son staff de l’administration réseau, sincèrement ? C’était à peine s’il savait où était ce département dans le bâtiment avant de se mettre à chercher. Pour les mauvaises raisons, malheureusement. Il se réinstalle dans son fauteuil, derrière le bureau, récupère le dossier papier de Mademoiselle De La Serna. Quelques feuilles concernant son identité, rien de bien probant. Rien d’anormal, rien qui ne laisse présager qu’il a mené ses recherches de son côté. Ils peuvent jouer au jeu de l’innocence tous les deux, si c’est son souhait. « Bien. Je sais que cette initiative est une nouveauté pour la compagnie, mais je pense que c’est important pour un patron de rencontrer ses employés. J’ai donc décidé qu’à partir de maintenant, il y aurait un entretien annuel d’évaluation afin de savoir comment les choses se passent pour vous, ce à quoi vous aspirez pour vos futures années parmi nous, les requêtes ou questions que vous pourriez avoir… » Il ne la lâche pas des yeux, fait tourner un stylo entre ses doigts. « Je ne vous apprends rien en vous disant que la sécurité et la protection de nos données font partie des priorités. Il me semble donc important d’entendre ce que vous avez à dire à ce sujet. Mais je peux peut-être vous proposer quelque chose à boire avant de commencer ? » Le stylo s’arrête en même temps que le silence s’installe. A son tour.




 
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