17 MARS 2021, 18h30 Toi, tu achètes ton PQ, et toi ton paquet de jambon, et lui ses sacs poubelles. L'ambiance est calme, il n'y a pas grand monde à cette heure-ci et c'est le moment propice pour remplir son caddie quand soudain... le courant saute. D'abord, on pense que c'est uniquement dans le magasin et puis les grandes baies vitrées montrent que dehors aussi, tout n'est que noirceur. L'un des clients qui s'apprêtaient à partir, réalisent que la porte de protection ne s'ouvre plus. Vous êtes dans le noir, coincés dans des rayons. Et comment dire... Les supermarchés, c'est comme les fêtes foraines, quand c'est vide, c'est glauque.
❝ Qu'adviendrait-il si nous faisions sortir la noirceur qu'il y a en chacun de nous ?
Déroulement de l'intrigue : - voilà votre intrigue les copains ! L'ordre de passage est celui indiqué ci-haut, il faudra donc le respecter - pour plus de fluidité, le mieux reste de faire des post courts entre 300/500 mots max. - n'hésitez pas à taguer, mp votre partenaire d'après pour le prévenir de votre réponse et pour ne pas plonger l'intrigue dans l'attente - si un partenaire ne donne plus signe de vie, vous pouvez sauter son tour afin de ne pas faire stagner trop longtemps le sujet. - prenez garde à l'ennemi de l'héritier, Big Brother peut rappliquer à tout moment.
BONNE CHANCE
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Sujet: Re: INTRIGUE: braderie au supermarket! Sam 20 Mar - 22:22
Le regard acéré du Corbeau pointait tout droit sur la silhouette plantée en plein milieu du rayon, qui attrapait des articles, les détaillait avec soin et lenteur, avant de les reposer pour appliquer le même procédé avec un autre. Ce petit manège durait maintenant depuis douze minutes et de plus de quarante secondes, mettant les nerfs de Raven à rude épreuve.
Elle s’était pourtant rendu là tard, appliquant un rituel bien précis qui consistait à se rendre dans le magasin aux heures où il pourrait y avoir le moins de monde pour ne pas être ennuyée par la présence d’autrui et limiter au maximum ses interactions avec la faune d’Exeter. Ce choix répondait au résultat de statistiques très poussées où Raven avait étudié la fréquence d’affluence dans la boutique à chaque heure de chaque jour de la semaine afin de trouver le moment le plus propice pour faire ses emplettes. Il lui était apparu, contre toute attente, que le début de soirée voyait la boutique peu peuplée. Sauf que les statistiques venaient tout juste de la trahir. Non seulement une demoiselle s’était présentée dans le rayon des condiments quand la brune s’y trouvait, mais elle avait également eu l’audace de lui adresser un sourire et un amical « bonjour » qui avait plongé le Corbeau dans un profond désarroi. Raven s’était sentie obligée de répondre en dépit de toute l’angoisse qui montait en elle et répondit dans un croassement étrange. L’instant d’après, le rouge embrasant ses joues, elle s’était enfuie à l’autre bout du rayon, s’était cachée derrière une étagère de sauce tomates et guettait résolument le départ de l’inconnue.
Cela, depuis maintenant treize minutes et vingt-deux secondes.
Quand tout à coup, les lumières s’éteignirent et ce fut le noir total. La brune sursauta et se retourna d’un bond. Tous ses muscles se contractèrent sur le pot de ketchup qu’elle tenait entre les doigts, si bien que le goulot sauta sous la pression puissante de ses doigts. La personne qui se trouvait malencontreusement près d’elle s’en retrouva aspergée. Hélas, elle ne put pas voir son expression, ni même de qui il s’agissait. « Par…don… » balbutia-t-elle, les entrailles serrées d’angoisse. Pourquoi cette obscurité soudaine ?
Je vous laisse le plaisir de savoir qui aura été aspergé de ketchup Des bisous !
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Sujet: Re: INTRIGUE: braderie au supermarket! Dim 21 Mar - 15:19
Ce que j’aime par-dessus tout c’est cette image de normalité que me renvoie les grandes surfaces. Les rayons aux couleurs colorées. Aguichantes. Ce monde où tout semble possible. Où chaque produit est promesse de rêve. L’endroit où toute la population se retrouve pour se nourrir. Une image folle aussi de cohue. De gens qui s’écharpent pour mettre l’article en promo dans leur caddy.
Moi, cela m’apaise et je me sens comme les autres lorsque je traîne dans les rayons. Je me laisse bercer par le grincement des roulettes qui ne tournent pas toujours rond. À cette heure-ci, il y a rarement des familles ce qui me permet de laisser mon casque anti-bruit dans mon sac. Je tends le bras à droite pour attraper des nouilles chinoises que je jette négligemment dans mon horrible panier en plastique rouge. Ça change des pizzas congelées dont Coyote raffole. Je traîne un peu les pieds. Je suis vanné. Je n’ai pas arrêté aux urgences, à croire que toute la population de la ville s’est donnée rendez-vous là-bas. Je n’achète que ce qui peut rentrer dans mon sac à dos, autant dire, pas grand-chose. D’un autre côté, Coy’ s’envoie plus de substances dans les veines que ce qu’il se nourrit réellement et moi, je mange souvent au boulot. Haussement d’épaules fataliste. Je traîne les pieds, la lassitude collée à la peau. J’ai envie de rentrer et de m’affaler sur mon lit.
Je renifle ma peau – cela m’arrive parfois – et j’ai l’impression de sentir cette odeur de désinfectant si spécifique à l’hosto. J’ai la sensation que même en m’étrillant, l’odeur reste présente. Accrochée. J’espère juste que personne d’autre que moi ne la sent. Je suis obsédé par les odeurs. En déambulant dans les allées, je sens toutes ces senteurs qui souvent m’agressent. Je ne parle pas des effluves corporelles, à la limite du supportable. Elles ne devraient plus me gêner celles-là. Je devrais être vacciné avec mon boulot, mais non, elles arrivent encore à me soulever le cœur.
Je tends le bras gauche et dépose des crèmes au chocolat cette fois. Je vérifie qu’elles soient bien à base de lait et non d’un substitut quelconque. J’ai déjà eu droit à des reproches, je préfère éviter les conflits, surtout pour des conneries. Un dernier regard dans le panier, il me semble avoir tout ce dont nous avons besoin. Il y a du bacon pour tenir un siège ou une petite semaine. Je soupire tout en passant une main lasse devant mes yeux. Lorsque je les ouvre, l’obscurité a gagné les lieux. Je cligne plusieurs des paumières avant de me rendre compte que cela ne vient pas de moi. Il m’arrive de douter de mes perceptions parfois.
« C’est quoi ce bordel ? »
Mon premier réflexe est d’attraper mon portable pour envoyer un message à Coy’. Rien. Pas de réseau.
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