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Les jeux de l'impromptu et du hasard + Cáel


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: Les jeux de l'impromptu et du hasard + Cáel Les jeux de l'impromptu et du hasard + Cáel EmptyJeu 25 Fév - 14:57

Cette situation détenait ce quelque chose d’absurde et de curieux que Raven n’aurait su déceler sur le moment. Le Corbeau se recouvrait de ce ramage sombre pour échapper aux regards des autres, elle se fondait dans l’obscurité, dansant avec les ombres chaque jour, s’abritant de la lumière du soleil. Elle se sentait brûler dès qu’elle était sous ses rayons ardents. A Raven, il lui fallait la quiétude d’une solitude accueillante, des silences que rien ne brise, une existence modelée d’habitudes et de petites traditions pour bâtier des fondations solides et rassurantes. Son génie prodigieux était mis au service de toutes les solutions qu’elle pouvait trouver afin d’éviter la compagnie des autres, de s’éloigner de la moindre hostilité, de bâtier brique par brique un rempart épais contre l’imprévu, la douleur, le monde extérieur et les soucis.

Pourtant, cet univers tangible et soigneusement modelé s’était envolé en éclat sous les coups de Cináed à sa porte quelques mois plus tôt. La proposition de partir pour l’Angleterre était faite. Le choix était à elle, bien que l’Irlandais laissait franchement comprendre qu’il préférait l’emporter dans ses bagages. Elle aurait pu s’engager dans la voie d’une vie rangée, restée terrée dans le Bronx à tout jamais et valser avec toutes ces âmes asséchées. Seulement, elle ne l’avait pas fait et elle avait éclaté les barrières minutieusement construite autour d’elle pour débarquer dans un tout autre pays, une toute autre réalité où il lui fallait tout réapprendre, tout recalculer et tout normer. Envisager tous les trajets possibles afin de déterminer celui où elle prendrait le moins de risque possible, étudier le nouvel environnement dans lequel elle travaillait, s’habituer à une nouvelle vie. Tout cela pourquoi ? Pour lui…

Raven n’était pas courageuse, pas plus qu’elle n’était audacieuse. Elle n’était pas éprise d’un sentiment de justice ravageur, elle n’était guidée non plus par un esprit droit et infaillible. Au contraire, elle était égoïste, aveugle et bornée. Et surtout, le Corbeau était affreusement peureux. Pourtant, c’était elle et elle seule qui avait décidé de dire oui à son patron. Elle qui avait décidé de s’arracher à sa vie d’avant. Elle qui avait abandonné son palais de verre.

Pourtant, elle était là maintenant…

Tout comme elle était là, cachée dans son propre laboratoire, un imposant livre de chimie entre les doigts. Les mains tremblantes, les jambes qui la soutenaient à peine, la respiration saccadée, le cœur au bord de l’explosion et les tripes explosées. Dans son esprit, Raven calculait toutes les possibilités qui s’offraient à elle. Tenter de s’enfuir et appeler Cináed et Manus au secours ? Elle se ferait prendre avant d’arriver jusqu’à la porte. Envoyer tout de suite un message aux Irlandais pour les prévenir et attendre leur venue ? Son portable était malheureusement dans la poche de son manteau pendue à l’entrée du labo. Hors d’atteinte. Attendre que le criminel s’en aille et conter ses méfaits plus tard ? Il risquait de la trouver bien avant. Et surtout, il était hors de question qu’elle laisse quiconque toucher à son matériel et mettre à sac son laboratoire.

Aussi rassembla-t-elle son courage pour Mettre un terme aux agissements de cet odieux personnage qui s’était introduit dans son antre. Silencieusement, elle se redressa et guetta sa proie. Elle était dos à lui, occupée à tripoter tout ce qui lui passait sous la main. Un miracle qu’il n’ait encore rien brisé… Le sang battait à ses tempes tandis qu’elle s’approchait, n’ayant comme arme de fortune que son livre de chimie. Ce fut sur le chemin qu’elle trouva un providentiel bidon d’acide dont elle s’équipa précipitamment. Un peu trop d’ailleurs puisque l’homme se retourna. La jeune femme sursauta et eut tout juste le temps de déboucher le bidon pour le dresser de manière menaçante vers lui. « N’approchez pas ! » s’écria-t-elle, la voix tremblante et l’âme terrorisée. « Qui êtes-vous ?! Qu’est-ce que vous faites ici ?! » Afin que l’homme ne se méprenne pas sur ses intentions et prenne ses menaces au sérieux, elle poursuivit. « Je vous préviens, ce bidon est rempli d’acide et je n’hésiterai pas à m’en servir ! » Bien qu’elle risquait de se blesser au passage également…
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MessageSujet: Re: Les jeux de l'impromptu et du hasard + Cáel Les jeux de l'impromptu et du hasard + Cáel EmptyJeu 25 Fév - 21:43


Cáel pensait vraiment en avoir fini avec cette histoire de laboratoire pour apprentis chimistes/magiciens de la drogue de synthèse.
Se retrouver réquisitionné des semaines plus tôt pour faire jouer quelques relations au sein du réseau de la mob et obtenir le plus discrètement possible la liste de matériel nécessaire à la mise en place de cette activité, sous l’impulsion du nouveau patron, n’avait pas provoqué un quelconque entrain au fond de sa poitrine (quel euphémisme). S’improviser technicien de laboratoire et aider d’autres hommes de main à mettre tout cela en place dans l’endroit que le O’Reilly second avait déniché pour implanter cette modeste usine à meth, sous les recommandations d’un Raven aussi obscur qu’absent, ne lui avait pas davantage plu.
La drogue n’incarne pas une nouvelle ressource pour la mafia Irlandaise. A Chicago, elle représentait même plus de la moitié de leurs trafics, et définitivement la presque entière totalité de leurs revenus.
Et le blond aimerait que cela ne lui inspire rien d’autre que de l’indifférence, à l’image des autres activités pas plus reluisantes auxquelles se livre la mafia à laquelle il appartient –mais ses relations avec les rêves chimiques qui s’injectent dans les veines n’ont connu que des orages éternels. Derrière ces grammes de bonheur vendus à prix d’or, qui provoquent si aisément l’addiction, ce sont des centaines d’Erin qu’il voit trébucher derrière des chimères insaisissables et envoutantes, d’autres Rory qui naitront avec le manque buriné dans l’estomac.
Mais bien sûr, il s’est contenté de se taire, et d’exécuter ce que l’on attendait de lui, en bon molosse obéissant, malgré les envies destructrices et voraces de bouffer cette même main qui l’avait sauvé et condamné.

Apparemment, le Raven n’a pas exprimé que de la satisfaction en découvrant son laboratoire tout neuf, et Cáel s’est vu rappelé à la tâche, chargé de corriger ce qu’il pense être des détails, en novice et complet ignorant de la science qui régit toute loi en ces lieux. (Cet homme derrière le nom de code Raven, Cáel ne le connait pas, ne posera très certainement jamais les yeux sur son visage en connaissant son identité tant les cousins O’Reilly veillent à protéger leur chimiste prodige, mais bordel, quel emmerdeur.) L’odeur si propre de l’endroit lui donne la nausée. Concentré sur les explications griffonnées à la va-vite par un Manus déjà plus très sobre lorsqu’il a récupéré ses instructions à la fin de son service hier, l’Américain s’esquinte les prunelles à tenter de déchiffrer l’écriture maladroite de l’Irlandais, et soupire de frustration en contemplant son portable désespérément silencieux. Ce dernier doit encore décuver à cette heure matinale, et le blond regrette de ne pas avoir prêté une attention plus accrue à ce que l’autre homme baragouinait en rédigeant ces quelques phrases sur un papier tout chiffonné.
Quelles sont les chances qu’il empire la situation aux yeux du Raven, et soit obligé de remettre une nouvelle fois les pieds ici ?
Un bruit surgit dans son dos, perce brutalement l’opacité de ses pensées ; il sursaute, et se retourne aussitôt, les sens à l’affut, les instincts embrasés par la surprise.
Sous ses yeux incrédules, la silhouette frêle d’une femme inconnue se dessine, armée d’un bidon comme s’il s’agissait d’une arme destructrice ; elle l’invective comme s’il n’avait aucune raison d’être là, et qu’elle possédait les murs.
Fronçant les sourcils sous l’assaut de l’agacement et l’incompréhension, Cáel se détend dans un premier temps, certain qu’il pourrait la maitriser sans avoir à déployer beaucoup d’efforts –il craint plus que la lutte manque de fracasser quelques objets délicats dans leur environnement direct-, avant de comprendre quel genre liquide s’énerve dans le récipient qu’elle tient.
De l’acide, rien que ça.
Peut-être pas si inoffensive, la demoiselle.
Figé dans une attitude défensive, il observe la peur mutiler les traits paniqués de son interlocutrice ; il ne peut risquer d’attiser la terreur qu’elle ressent déjà, au risque qu’elle les mette tous les deux en danger en exécutant sa menace sous le joug impitoyable de l’angoisse. Alors il n’esquisse pas le moindre geste.
« On se calme, inflige-t-il d’un ton brusque. Je ne vais pas vous faire de mal, et je ne suis pas armé. »
Elle non plus, manifestement, mais elle a su trouver la parade.
« Je suis là pour les modifications à apporter au laboratoire. Je bosse pour les cousins O’Reilly. »

Que peut-il dire de plus ?
Se sentir si désarmé face à elle qui a pourtant tous les attraits de la proie, lui délaisse le goût âcre de l’échec sur les papilles.
Sa mâchoire se crispe ; il a laissé son arme de poing chez lui, mais il doute qu’elle lui soit d’un quelconque secours, même s’il aurait apprécié son poids sécurisant contre ses côtes.
« Et vous, qui êtes-vous ? » contre-attaque-t-il.
Comme s’il était le seul à ne pas avoir sa place ici.
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MessageSujet: Re: Les jeux de l'impromptu et du hasard + Cáel Les jeux de l'impromptu et du hasard + Cáel EmptyLun 22 Mar - 17:50

La crainte la frappait dans toutes ses entrailles. Le Corbeau, si prudent, mettait à profit le génie de ses méninges pour éviter ce genre de situation. Les calculs étaient savants, l’étude était poussée et les hypothèses largement émises pour s’affranchir de la moindre interaction ou d’un potentiel danger. Un trait fortement misanthrope qui n’était pas pour déplaire aux deux cousins O’Reilly. Ils avaient toujours vu l’avantage de pouvoir la conserver à l’abri des regards ou des tentations avides de s’approprier des mains aussi douées. Raven se complaisait dans ce secret ingénieusement dissimulé qui lui permettait d’exercer son métier dans le refuge solitaire de ce grand laboratoire. Seule avec ses formules, ses produits chimiques et ses machines, elle demeurait libre de ses faits et gestes et de l’organisation de ce lieu tant que le résultat était au rendez-vous. Il n’avait pas toujours été simple de satisfaire l’appétit avare des Irlandais, notamment de Cináed, mais au renfort de nombreuses heures de travail et de nouvelles formules, Raven était parvenue à contenter tout le monde. Grâce à cela, elle conservait ce qui lui tenait tant à cœur : son indépendance et sa solitude.

Fameuse solitude qui était violée de la pire des manières par l’intrusion d’un homme dans son laboratoire. Manus envoyait systématiquement un message avant de se présenter, afin de ne pas inquiéter la belle. Message qu’elle n’avait pas reçu, excluant ainsi la possibilité que ce puisse être l’homme qui accrochait impunément son cœur. Pour la première fois, elle avait alors espéré que cela puisse être son patron en dépit de la terreur qu’il lui inspirait. Hélas, Raven s’était confrontée à la froide réalité : il s’agissait d’un inconnu. Le visage fermé, la mine sauvage, les muscles tendus et la stature imposante. Un homme de gang, il ne pouvait en être autrement. Comme elle se maudissait d’avoir accepté la proposition de Cináed des semaines plus tôt. Pourquoi décider de tout plaquer pour débarquer dans un pays inconnu où les murs étaient plus gris encore que dans le Bronx ? Pourquoi abandonner ses habitudes rassurantes et l’ordre familier de sa vie pour se plonger dans une aventure terrifiante ? Son existence aurait pu prendre un tournant différent, s’éloignant de l’illégalité et du secret pour un quotidien plus rangé, plus doux. Hélas, ce n’était pas la décision qu’elle avait prise, et voilà qu’elle se retrouvait propulsée à des kilomètres de ce qui ressemblait presque à un chez-elle. Ici, tout était différent. Même la musique des mots n’étaient pas la même. Son laboratoire, cocon merveilleux où elle trouvait un paisible refuge, n’était plus tout à fait le même. De nombreux changements étaient encore à prévoir avant qu’elle ne puisse se sentir complètement à l’aise en ce lieu. Et par-delà toutes ces considérations, il y avait la nouvelle faune dont il fallait se méfier. A New York, le Corbeau savait de qui il fallait avoir peur, des personnes à éviter et des dangers qui pourraient se présenter. Ici, elle ne connaissait pas les nouveaux ennemis. Cet étranger faisait-il partie de ceux-là ?

En dépit de la terreur qui s’emparait d’elle, l’instinct de survie était suffisamment fort pour qu’elle tente de s’en sortir par elle-même. Certes, elle ne pouvait guère compter sur sa stature pour impressionner, mais il lui restait son cerveau vivace pour lui apporter une solution. Solution qui se matérialisa en la forme d’un bidon d’acide qu’elle ouvrit, s’en servant d’arme de fortune pour tenir l’homme en respect. Par chance, ce denier possédait suffisamment de sens commun pour ne pas esquisser de gestes brusques et comprendre qu’il devait se méfier. Qu’il ne soit pas armé ne fut pas une défense suffisamment pour Raven. Elle était pleinement consciente de ses capacités physiques et il serait également bien facile de trouver une parade à cette absence de revolver. « Vous travaillez pour eux ? » répéta-t-elle, toujours peu convaincue pour cette défense. N’importe qui pouvait prétendre travailler pour eux et mentir. Cependant, s’il mentait, il était étonnant qu’il ait pu trouver juste concernant les modifications à apporter au laboratoire. Néanmoins, les cousins O’Reilly étaient généralement assez prudents pour que ce genre de situation n’arrive pas et qu’elle ne se confronte pas à quelqu’un. Non. Son identité devait demeurer un mystère. « Je… C’est… hmm… » bredouilla la chimiste, ne sachant que répondre. Elle ne pouvait pas jeter son identité ainsi à la figure d’un inconnu. « C’est… c’est moi qui aie le bidon, alors c’est moi qui pose les questions. » Bien que sa voix tremble, son ton se voulait ferme. Et maintenant ? Ils n’allaient pas rester l’un et l’autre à se dévisager de la sorte. D’autant qu’il était assez visible que l’homme perdrait patience avant elle. « Je veux des preuves de ce que vous dîtes. Je veux voir une preuve que c’est bien les O’Reilly qui vous envoient. » Un message, un mail, un numéro… n’importe quoi, mais quelque chose qui puisse être tangible et cohérent.
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