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Et mes rêves se brisent sur tes phalanges |Hera


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MessageSujet: Et mes rêves se brisent sur tes phalanges |Hera Et mes rêves se brisent sur tes phalanges |Hera EmptyJeu 18 Fév - 15:40

Ses talons hauts claquent sur le sol étincelant du Pandemonium éclairé de mille feux. Ce n’est pas encore l’heure d’ouvrir et de recevoir les clients et pourtant, Dolores rôde dans les parages, veille à ce que tout se passe au mieux comme bon nombre de ses après-midi. C’est qu’un club, ça demande de l’investissement, un travail et une présence au quotidien. Infatigable, elle ne regarde jamais les heures, ne râle pas de rentrer trop tard ou d’arriver trop tôt. Ce club, c’est ce bébé qu’elle gère avec Gali, ce refuge dans lequel elle se sent bien. Alimentant le chaud et le froid. L’envie de diriger et de nourrir son besoin d’être maniaque, sa tendance à traumatiser les êtres fragiles qui s’y trouvent.
Elle aime cette sensation de puissance, ce besoin d’être indépendante financièrement et de pouvoir faire comprendre à Harlan qu’elle n’a absolument pas besoin de lui. Mais sa pension alimentaire, si. Elle paye ainsi ses fringues, ses chaussures qui emplissent son immense dressing dont elle se plaît à y passer du temps, à vérifier que sa femme de ménage les a rangés au millimètre prêt, dans un ordre tellement ordonné que sa maison possède, parfois, des allures de musée.
Mais elle aime ça, Dolores. L’ordre. La propreté. Le respect. Tout ce que le Pandemonium renvoie, rendant le lieu select avec une réputation qui ferait presque envier les autres endroits miteux de la ville. Ces endroits qu’elle observe avec ce dédain typique de ces gens qui ne se regardent jamais dans leur miroir. Enfin… Dolores le fait. Tous les jours, pour que sa peau soit parfaitement entretenue, pour vérifier que ses cheveux sont droits et ne laissent échapper aucun frisottis. Pour y observer sa silhouette svelte dont elle est si fière, ce ventre ayant porté la vie et enfanté la Mort. Mais jamais pour y déceler ses vices et les péchés entourant sa vie, laissant entrevoir la flamme sombre des Enfers brûlant dans ses rétines d’ivoire.
Dolores aime sa vie actuelle, son annulaire débarassé des chaînes de ce mariage foireux mais bénéfique. Elle est reine de sa propre vie et le fait bien savoir, surtout quand elle évolue dans son club. Sa voix claque quand il s’agit de recadrer l’attitude d’une danseuse. Quand elle doit réprimander un de ses employés, vérifier les comptes et surtout approuver les choix de Gali en terme de recrutement quand ces derniers ne lui convient, mais alors, pas du tout.
Sa sœur.  La sœur de Gali.
Rien que ça, qu’elle songe en se rendant vers la scène où elle est en train de répéter, auréolée d’une tenue légère mettant en avant des ovales discrets et délicats, attirant l’œil mais rendant Dolores tout aussi insensible qu’elle peut l’être quand elle est dans son ère glaciale.
Cette embauche lui déplaît. Cette filiation lui déplaît également. De savoir que Gali n’a pas vraiment le choix, et donc par défaut elle aussi, ça a tendance à lui faire grincer les dents. Et c’est clair dans son esprit, la demoiselle n’aura aucun traitement de faveur et Dolly sera prête à lui proposer de récurer les chiottes pour satisfaire son besoin de vengeance, de faire payer l’affront de ne pas lui laisser le divin choix qu’elle a toujours eu depuis qu’elle est devenue une princesse dans la vie d’un roi immensément riche.
Dolores tire un fauteuil et s’installe élégamment, croisant une jambe et laissant un visage de marbre sans le moindre sourire. Elle dévisage la danse d’Hera sans y apporter une émotion, un signe encourageant ou un gramme de politesse pour mettre à l’aise la sœur de son meilleur ami.
Elle est blasée Dolores. Et quand la musique se tait, celui qui s’occupait jusqu’à présent de la nouvelle, comprend qu’il vaut mieux déguerpir quand la matrone est là, qu’elle n’a d’yeux que pour celle qui lui paraît être une épine du pied. Silencieuse, Dolores la dévisage de haut en bas et de bas en haut, sans aucune gêne ni délicatesse. Sa présence l’emmerde royalement.
« Tu es raide quand tu danses. On dirait que t’as un balai dans le cul. » Finit-elle par lui dire avec ce franc parler qui aura souvent fait grimacer son prince d’ex-mari. Froide. Sans âme. On lui donne tous les défauts du monde mais on ne lui enlèvera pas la loyauté qu’elle éprouve pour Gali et ce club. Et les gens qui s’incrustent sans invitation, Dolly les a en horreur.

@Hera Venable
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