Wendiposa - Les rêves les plus fous s'écrivent à l'encre du coeur

C’est un monde où Roxanne n’a pas eu le cœur complètement en miettes. Elle s’est effondrée bien sûr, a vu la mort d’Eddie en face, lui terrassant le cœur, vivre son premier chagrin d’amour et le dernier. Mais elle s’est relevée, a fait le deuil de ce que le danseur muet a su lui apporter, elle s’est relevée parce que dans ce monde là, son frère est encore en vie. Ethan qui a alors posé ses mains sur les joues de sa sœur, posé son front contre le sien et murmuré qu’il l’aimait. Et que tout irait bien.
Dans ce monde là, les siens sont encore les Sisters, les filles de la Mariposa, les Ghost Riders et Ethan qui veille sur elle. Ce monde est si beau, il est le sien. Il est ce qu’aurait pu être sa vie avec des « Si » placé dans chaque phrase, chaque mot, chaque battement de cœur qui marquent son quotidien.
Et au milieu de tout ça, les prunelles sombres sont là pour embellir le tout. Faire battre son cœur plus fort.
Aris…  Les rêves éveillés et déchus. L’avenir qui n’a jamais su devenir réel. Les étoiles qui ont vu accueillir des nouvelles sœurs, des âmes si belles que le monde des vivants est devenu jaloux du monde des fantômes. Tout cela n’est pas arrivé et les rires des enfants embaument l’espace et le temps. Se fige dans ce doux bonheur.
Et si ça s’était passé autrement ?

Sourire aux lèvres, les yeux océans observent les lieux emplis de tant de souvenirs. Roxanne est occupée à fixer les décors d’Halloween bien décidée à rendre les lieux aussi effrayants qu’amusants pour les enfants. Il faut dire que la Casa représente le lieu familial, avec des photos de famille sur les murs, de soirées passées, reflétant un aspect moins sensuel que ce qu’il laisse croire. Bien sûr, les filles dansent dans un univers burlesque. Mais il s’agit surtout de faire payer le consommateur le prix d’une prestation proposée dans laquelle, Roxanne comme les autres filles, laissent son âme et son cœur dans ce qu’elle sait faire de mieux : danser. Vivre. Aimer.
Mais en attendant, c’est l’après midi, sans doute l’heure pour Aris d’aller chercher les petits et de les faire goûter ici. Les lieux sont connus des enfants. L’étage leur ait consacré entre bureaux et salles de jeux. Il n’y a jamais eu de chambres consacrées en domaine de plaisir charnel. La Casa est un cabaret au parfum d’Arizona. Géré par huit cowboys et des bikers.
« Clara, tu peux me passer le ciseau, s’il te plaît ? » Demande Roxanne, perche sur cet escabeau, s’échinant à suspendre une guirlande de citrouilles sur laquelle, Clara y appose, de l’autre côté, des fausses toiles d’araignée.
« Ouh mais c’est effrayant par ici ! » Déclare Orion en entrant dans les lieux, sourire charmeur sur les lèvres. « Tu pourrais nous aider d’ailleurs… » Lui répond la danseuse en lui jetant le ciseau dans sa direction. « Les petits vont être si contents. Ils ne devraient plus tarder d’ailleurs. » Elle regarde l’heure et se décide à descendre de son escabeau pour admirer le résultat. Elle espère qu’ils vont aimer ce petit geste. De toute façon, elle considère ces enfants comme les siens, ne se lasse jamais de les gâter à outrance. Et cette décoration est une manière de leur montrer combien elle les aime. Mais en attendant, elle est impatiente de les voir, encore plus Aris à qui elle a préparé une surprise.
« Ils arrivent. » Annonce Gabriel qui se trouvait dehors. Clara se hâte de ranger l’escabeau, Roxanne enfile le masque de monstre qu’elle a pris pour Clara et elle. Qu’elle enfile, attendant qu’Aris arrive avec ses enfants.
Quand ils entrent dans un habillement incessant d’enfants ravis de raconter à leur père le moindre détail d’enfant, Roxanne et Clara s’écrient dans un grand « BOUH » faisant s’écrier les enfants avant de se mettre à rire.
La danseuse n’a pu empêcher son regard de venir se poser sur l’aîné des Sisters, se mettant à rire par l’effet de la surprise. « Regarde, Papa c’est Halloweeen à la Casa !!! » S’écrie Ozalee d’un regard émerveillé.
« On a pas pu résister à l’envie de te… Enfin vous faire peur… » Elle rit toujours Roxanne, redevient sérieuse juste le temps de parler et de venir poser sa main sur le visage d’Aris le dissimulant tout entier et le charrier, et sentant le souffle de sa respiration se respirer sur sa paume. Geste éphémère qu’elle dérobe aussi vite qu’elle l’a fait et ajoute « Si tu avais vu ta tête… » Il a été surprise et ça a battu bien fort dans son coeur. Comme à chaque fois.