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feel the warmth of the fire (Ruby)


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyMar 16 Fév - 21:47

feel the warmth of the fire

The road that's in front of me is darker than I can see, and I need a light to shine my way but the fire's warm and welcoming. Should I push on through the mud, or should I take her hand and forever stay?

Appuyé dos contre le mur de la ruelle, Silas grillait une énième clope pendant que son regard continuait d’osciller entre la devanture du Devil’s Den et sa montre. La grande aiguille tournait paresseusement, mais inlassablement. Le temps passait et chaque minute ajoutait à l’irritation de l’homme. Il était bientôt deux heures du matin. L’antre des irlandais avait enfin commencé à se vider, les zones plus privées étaient vides désormais. Ce soir, le mécano avait été assigné à la surveillance des filles. Rester dans un coin, garder un œil attentif aux gars qui allaient et venaient entre les chambres, faire le tour pour être à l’affut du moindre cri de détresse, des moindres paroles irrespectueuses. Ce n’était pas la pire des activités, au moins au sous-sol, l’anglais se sentait utile. Il n’avait pas de gueules à exploser sauf pour des gars qui le mériterait, avait juste à attendre que le temps passer. Il pouvait même se rincer l’œil souvent en voyant les déesses quitter la chambre dans leurs dessous affriolants. C’était mieux que d’aller dans les bas-fonds de la ville pour donner à quelques ordures des raisons de le haïr. Cela faisait plus de deux ans mais Paddo n’arrivait toujours pas à s’acclimater à cette activité nocturne, à cette servitude volontaire envers ces foutus Irish. Oh, les relations étaient cordiales, pas de méprise là-dessus. Mais l’ambiance chaleureuse et familiale se transformerait aisément en solidarité meurtrière s’il décidait un jour de se barrer, de ne plus se pointer. Aussi fatigué qu’il soit, Paddo n’était pas encore à un point où il se sentait d’une humeur suicidaire.

En revanche, pour ce soir, il en avait sa putain de claque. Presque deux heures du matin, et Ruby ne semblait toujours pas décidée à sortir de son trou. Cela faisait quarante minutes maintenant qu’il avait vu son dernier client partir, un type d’apparence tout bien comme il faut qui rentrerait sûrement auprès de sa femme. Silas avait pensé que cela signait la fin de la soirée, que la jolie catin prendrait une douche avant de prendre ses affaires et de le rejoindre pour qu’il la ramène chez elle. Mais non, toujours pas de signes de la rouquine. Dans un grognement irrité, l’homme écrasa son mégot sur le trottoir et traversa la ruelle pour retourner à l’intérieur, emprunter cette dédale de couloirs qu’il connaissait par-cœur à force. Le salon où les clients pouvaient s’installer le temps de boire un verre et de discuter entre eux était vide. La plupart des chambres avaient la porte ouverte, preuve que les filles avaient décidé de déserter les lieux pour ce soir. Mais évidemment, ce n’était pas le cas de la suite où Ruby avait batifolé toute la soirée. Et putain, il avait plus la patience. Se lever tôt pour aller réparer des voitures pour un salaire de misères, s’entraîner au sous-sol dès qu’il avait un moment, tout abandonner pour se ramener au Devil’s Den dès qu’on le sifflait. Dans même pas six heures, il devrait reprendre ce cirque. Il n’avait pas le temps d’attendre que la perle du boss se décide à finir de se pomponner pour qu’il puisse enfin dégager et espérer avoir un peu de sommeil.

Alors non, il ne prit pas la peine de toquer à la porte, encore moins de se la jouer délicat. Il déboula dans la chambre sans le moindre respect pour une quelconque intimité, cherchant la rousse du regard. Cette pièce était l’une des plus belles du bordel selon lui, entre sa chambre et son petit salon privé. Un endroit qui devait valoir une blinde, mais tout était offert à la privilégiée, n’est-ce pas ? Et finalement il la vit, ce corps frêle relevant de l’appel à la luxure, seulement vêtu de lingerie en dentelle. De quoi le faire se calmer une seconde, juste le temps de se délecter de la vue. Mais la voir confortablement installée dans ce fauteuil en velours lui rappela rapidement l’agacement de devoir attendre après elle. « Qu’est-ce que tu fous, Ruby ? Tu comptes passer la nuit ici ? Le boss est parti, t’attends pas à te faire sauter encore une fois ce soir. » D’un pas pressé il fait le tour de la pièce pour essayer de retrouver ses vêtements, tombe sur un bout de tissus qui ressemble à une robe et qu’il lui lance dessus. « Allez. J’ai pas toute la nuit. » Littéralement pas.




 
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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyVen 19 Fév - 14:12

La chaleur tombe, les bruits s’estompent, les corps se séparent peu à peu après s’être étreints durant une, deux, trois heures pour les plus gros portefeuilles, pour les amants les plus ambitieux, pour celui de Ruby notamment qui avait succédé à un autre, ouvrier, moins riche et plus direct. Deux clients dans la soirée, ça peut paraître peu dans l’idée, mais quand on jette un oeil au prix de la donzelle, on s’dit que ouais, quand même, c’est rentable. Evidemment, elle ne reverra pas la moitié des billets qu’ils lui ont glissé sous ses dentelles avant que celles-ci ne tombent, se contentera de ce qu’on lui donnera, tout juste de quoi payer sa chambre au Shelby’s Inn, de quoi subsister et, surtout, de quoi chasser les mauvais rêves. Et ça lui va, à Ruby, elle demande rien de plus si ce n’est toute l’attention du boss, de ses gorilles et des ogres qui paient pour elle.

Le premier de sa soirée était un habitué, du genre à passer la voir au moins une fois par semaine, pour prendre son pied autant que pour vider son sac. Elle l’aime bien, celui-là, elle sent tout le bien qu’elle lui fait avant, pendant et après leurs ébats, elle sait que c’est pas anodin si c’est vers elle qu’il revient chaque fois. Mais elle a jamais pensé à faire psy, Ruby, parce que les ogres c’est pas là qu’ils vont. Leur thérapie à eux, c’est la violence et les pèlerinages au Devil’s Den, ils parlent avec leurs poings et avec leur virilité qu’ils transpirent par tous les pores, ont davantage besoin d’s’allonger façon missionnaire que sur un foutu divan avec les Quatre Saisons d’Vivaldi en fond sonore avec un stylo qui crache tous leurs états d’âme sur un calepin. Alors quand ils vont la voir, Ruby elle sait quoi faire, quand et comment crier pour les faire revenir, apaiser leurs corps et leurs esprits avec une empathie décuplée par les bonbons colorés.

Elle en a pris un à l’arrivée du client propre sur lui, avant même d’aller le chercher dans le salon en rez-de-chaussée, en a déjà savouré la montée entre ses bras, a fait céder toutes ses barrières d’homme civilisé avec ses airs d’elfe mutin, et son portefeuille avec son implication. Ce qui devait n’être qu’une heure est passé à deux, puis trois, les billets s’empilant sur le guéridon voisinant le lit où se finissait la transaction. Ce fut l’heure tardive qui finit par convaincre le bureaucrate qu’il était temps de partir, de laisser la rousse derrière pour retrouver sa femme, ses enfants et son labrador en prétextant une réunion avec des clients à l’autre bout du monde.

Alors la voilà seule, Ruby, assise sur le rebord du lit à regarder la porte au travers de laquelle elle entend les autres filles quitter l’Antre. Elle soupire dans un sourire, satisfaite d’avoir satisfait, à défaut de l’avoir été de la même manière avec le dernier homme bien trop centré sur son propre plaisir. Mais c’est pas grave, elle a crié, il est content, c’est le principal, non ?
La rousse se lève et file directement sous une douche chaude sous laquelle elle s’attarde, ne fait pas attention au temps qui passe, oublie qu’on l’attend sous cette sensation de bien être si simple, même en solitaire. Elle n’a jamais peur, ou presque, au Devil’s Den, elle en connaît chacun des gardiens, sait qu’ils veillent sur les filles, sur elle, qu’ils défoncent les cauchemars qui parviennent à entrer. Elle sait qu’à une heure pareille, elle ne risque rien, profite de ce moment de répit avant qu’on ne la ramène chez elle, où elle s’enfermera dès qu’elle se retrouvera seule pour n’en sortir que le jour venu après un énième bonbon magique.

Le tapis au sol s’imbibe sous son pied lorsqu’elle sort enfin de la douche, et la galloise entreprend de se sécher le corps avant de passer une culotte pourpre à la dentelle finement dessinée. Les cheveux seulement essorés, elle rejoint la chambre où elle s’arrête soudainement, le regard posé sur le fauteuil en velours rouge qui lui fait de l'œil. La robe tombe à ses pieds nus qui se dirigent vers ce qui l’appelle, meuble confortable sur lequel elle se pose enfin dans un soupir d’aise, jambes étendues sur un accoudoir et dos posé sur l’autre lorsque sa tête bascule en arrière. C’est qu’elle est fatiguée, jolie Ruby, elle a bien travaillé et, surtout, ses pilules magiques ont ça d’inconvénient qu’elles rendent ses nuits peu reposantes. Rares sont les instants où elle est fatiguée, et elle fait toujours en sorte qu’ils n’arrivent qu’à l’abri des regards, à l’abri des cauchemars. Alors elle ferme les yeux, se dit qu’elle peut bien s’accorder cinq minutes, que le gros bras qui l’attend et dont elle ignore encore l’identité ne sera pas là avant quelques temps. Elle souffle, s’affale, glisse sa main entre ses cuisses fraîches pour caresser la dentelle, s’empêcher de sombrer. Mais en vain. Morphée l’emporte, Ruby se retrouve grande perdante de ce combat dans lequel elle ne s’est pas trouvée vindicative, tête posée sur l’accoudoir, visage tourné vers le dossier, elle sombre malgré ses douces caresses qui cessent. La main se pose, le corps se détend, la respiration ralentit et le temps passe, encore.

L’entrée brusque de l’homme dans la pièce la fait à peine bouger, la réveille un peu, mais pas assez pour qu’elle se rende compte de la situation. Il lui semble encore rêver et elle sourit doucement en reconnaissant la voix de Silas qui s’est déjà, plus d’une fois, trouvé dans ses songes, lui et sa carrure de taureau, lui et son imposante présence qui la font se sentir tellement en sécurité. Il est l’un de ses ogres favoris, Silas. Elle aime sa tête de tueur, ses poings qui savent y faire avec les importuns, son aura menaçante qui la rend intouchable quand elle est à côté de lui. Et il est beau, Silas, en plus il sait y faire pour la faire crier, pour de vrai. ‘Pis il fait ça dans les règles, paie argent comptant pour s’ach’ter d’son temps dans cette piaule plus chic que les autres. C’t’un type bien, Silas, un ogre dans toute sa splendeur, avec ses failles et ses douleurs, ses plaies dans la tête qu’elle prend soin de panser, ses bras qui pourraient la briser mais qui l’enserrent tellement bien. Sûrement son ogre favori, après Cin, qui ne l’obsède pas comme le fait ce dernier mais qui la fait sentir mieux que tous les autres.

- Mmmmh, encore cinq minuuuutes... Elle fait pas attention aux mots crus qu’il a envers elle, se contente de se recroqueviller face au dossier quand il lui envoie la robe dessus. Oh, chouette, une couverture qu’elle tire sur son épaule mais qui ne couvre finalement pas grand chose. Elle émerge, doucement, se trouve tellement bien là pourtant, même à l’entendre râler, pour pas changer. Sa seule présence lui suffit. Elle lève un bras et, sans se retourner, tapote ce qu’il reste de place derrière elle. Là... qu’elle grogne dans son demi-sommeil, lui faisant toujours dos. T’es fatigué, repose-toi là... Elle s’rend pas bien compte qu’il aurait pas vraiment la place, le gros ours de Silas, elle s’rend jamais vraiment compte de rien la p’tite de toute manière, l’esprit errant dans une dimension qui lui est propre. Son bras reprend place contre son torse, laisse la “place” au géant qu’a pourtant autre chose à foutre et qui l’attend depuis des plombes. Juste cinq minutes...

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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyVen 19 Fév - 15:05

feel the warmth of the fire

The road that's in front of me is darker than I can see, and I need a light to shine my way but the fire's warm and welcoming. Should I push on through the mud, or should I take her hand and forever stay?

On pourrait croire qu’il vivait le rêve de tout homme, Silas, à passer ses soirées dans un tel lieu de débauche. Il voyait toutes ces déesses défiler, ces femmes à la beauté telle que seulement un bon nombre de gros billets pouvait les rendre accessibles. Son boulot, c’était littéralement de garder un œil sur elles. La plupart du temps, du moins. Elles le connaissaient toutes, il les connaissait toutes. Elles ne s’embarrassaient même plus de leur presque nudité, de l’obscénité de certaines pièces de leur lingerie. Parfois, les hostilités débutaient à même le salon. Il avait tout le loisir d’apercevoir un sein une fesse, une croupe dégagée, ou littéralement n’importe quelle partie de leurs corps. Y a de quoi se rincer l’œil, mais Paddo n’apprécie plus autant qu’avant. Il a cette tentation sous le nez sans avoir le loisir d’y toucher. A la place, il voit ces types défiler. Des hommes d’affaires, des mecs désespérés, des riches qui n’ont que ça à faire. Des êtres tellement dégoulinants de frics qu’ils n’ont qu’à se pointer pour avoir une jolie créature sur eux. Mais qu’est-ce qu’il y a de gratifiant à être un énième client sur toute la soirée, au juste ? C’est juste la solution de la facilité parce que même ces prostituées ne les auraient probablement jamais choisi en dehors du boulot. C’est consternant, c’est d’autant plus déprimant que Silas a l’impression de se retrouver dans chacun de ces gars. Ils sont tous faibles, tous facilement manipulables. Et lui, c’est le gars dont les choix de vie l’ont mené à devoir observer ce triste portrait, encore et encore. Il se sent esclave plus que veinard dans cette affaire.

Alors non, il n’a pas envie de traîner sa carcasse encore des heures ici. Il a envie de rentrer, retrouver l’odeur de léger renfermé de son appartement, d’entendre le bruit des voitures malgré les fenêtres fermées plutôt que des gémissements ou des rires alcoolisés. Il a juste envie de prendre une putain de douche et de s’échouer dans son lit jusqu’au lendemain, où il devrait encore prendre sur lui pour se comporter comme s’il avait une vie un tant soit peu normale. Il s’y accrochait à cette perspective, celle qu’un jour, sa vie reprendrait enfin son cours. Mais force était d’admettre qu’il ne voyait pas ce qui l’attendait derrière. Il n’avait rien construit, rien accompli. Il avait juste le mérite d’avoir quelques potes ramassés sur le côté de la route pour ne pas être seul au monde. Putain, il avait pas le temps pour tout ce cirque.

Elle semble minuscule Ruby dans ce fauteuil, roulée en boule comme un petit animal le ferait sur son panier. Il pense une seconde qu’elle se fout de sa gueule, mais il a malheureusement déjà pris l’habitude maintenant, il sait de quoi il s’agit. Elle a sérieusement commencé sa nuit. Quoique le mot nuit semble inadapté ; elle a commencé son coma. La rechute avec les cachetons qu’elle prend en permanence, qui la font se comporter comme si elle vivait dans une autre dimension. C’est ce qui plaît aux clients, ça et sa candeur. Le fait est que Silas ne se souvient pas de l’avoir vu parfaitement sobre un jour. Dans un sens, il ne lui souhaitait pas franchement. Il était à chier le monde réel. Au moins, où elle était, tout était simple. Ce serait presque mignon, dans un sens, si elle ne foutait pas en l’air tous ses plans. Parce que l’homme se retrouve planté comme un con devant le fauteuil, a le loisir d’observer la peau découverte, les fesses cambrées en sa direction, son dos gracile couvert de sa chevelure de feu. Elle semble tellement fragile, vulnérable. C’est à se demander ce qu’elle fout dans ce genre d’endroits.

Nouveau regard à sa montre, tout ça pour voir l’heure qui a encore filé. Alors il soupire, ravale sa frustration pour s’approcher du fauteuil. Il n’a pas la place de s’assoir, pourrait à peine poser son cul sur le fauteuil si elle lui laissait tout l’espace. C’est dire combien il se sent imposant face à elle. Pas étonnant qu’elle les décrive comme des ogres, les hommes de main du patron. « Je dois te ramener, Ruby. Maintenant. Fais un effort. » Délicatement, il passe son bras sous les côtes de la rouquine, la force à se redresser au moins. Malgré son visage éreinté, il y a quelque chose de brûlant dans son regard. Il ne devrait pas prendre le risque de s’y attarder, encore moins de faire attendre à son corps quasiment nu, à son parfum enivrant. Il récupère la robe qu’il lui a lancée un peu plus tôt, se retrouve à en chercher le sens. Il passe le vêtement autour de la tête de la belle, attrape tour à tour ses bras pour les glisser sous la bretelle. Le tissu n’a rien de fluide, se fait beaucoup plus moulant une fois collé au corps de la jeune femme. Alors l’homme doit insister, faire glisser le textile le long de ses côtes, de ses hanches. Une peau de satin qu’il ne peut que frôler malgré lui et qui lui rappelle les fois où lui aussi, s’est perdu dans ses bras. Il lui faut enrouler la jeune femme d’un bras pour la soulever afin de finir de l’habiller. Sa main se perd cette fois sur les courbes si excitantes de ses fesses, de ses cuisses. Mais la tenir si proche de lui, sentir sa chaleur contre son torse n’arrange rien à la situation. Elle sait susciter le désir, ce n’est pas quelque chose qu’on pourra lui enlever.

Alors il choisit la meilleure option, se détache doucement d’elle en la faisant se rassoir sur le fauteuil. « Tu pourras dormir autant que tu le voudras une fois chez toi. Qu’est-ce qu’il te manque comme affaires ? » Il doit s’accroupir pour se retrouver à peu près à sa hauteur, a le réflexe de poser sa main sur la joue de la jolie catin pour capter son attention, éviter qu’elle se perde encore à cause de ses foutus cachetons. « Ton manteau ? Tes chaussures ? Ton sac ? Tes bonbons ? » C’est comme parler à une enfant. Pourtant, dieu sait qu’il n’y a rien d’enfantin quand on la regarde. Même rhabillée, ses courbes continuent de crier à l’outrage, entre ces jambes fines, ces hanches étroites et cette poitrine partiellement exhibée par ce décolleté. Si ça avait été une autre fille, il y avait fort à parier que Silas n’aurait pas eu la même patience.



 
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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyVen 19 Fév - 15:07

La brume nimbe encore l’esprit de la galloise alanguie, lui rend la réalité onirique alors qu’elle n’a pas conscience que la présence de Silas derrière elle est réelle. Ca ressemble à un rêve, ça en a tous les aspects alors que sa conscience divague entre les bras de Morphée et ceux qui viennent la manipuler. Ca se glisse sous son flanc, ça la fait se redresser, Ruby émerge un peu plus, juste de quoi tenir droite et suivre les mouvements que lui impose cette silhouette bienveillante. On dirait une gosse qu’on a levé à trois heures du matin pour entamer un long voyage en bagnole, elle comprend pas bien c’qui s’passe mais sent bien qu’c’est pas la peine de résister.

Elle sent sa robe qui lui passe sur la tête, ses bras qu’on lève délicatement pour mieux les passer dans le vêtement, ces mains chaudes qui glissent sur sa peau pour faire descendre le tissu, un poil très moulant, de la robe écru qui souligne chaque courbe qu’elle recouvre. Elle sourit, Ruby, en sentant ces mains larges et protectrices sur son derme.

- Dis-donc, tu profit’rais pas un peu d’la situation là ? Qu’elle se moque sans même savoir à qui elle s’adresse, ses yeux encore mi-clos encore embrumés par le sommeil qui se dissipe lentement. Elle a pas peur, vu l’endroit, et vue la douceur des gestes, elle devine qu’c’est un des ogres qui peuplent l’antre démoniaque devenue son refuge depuis près d’un an. Elle l’aide même un peu quand il la lève, quand il continue de baisser la robe jusqu’à ses genoux en trémoussant ses hanches pour lui faciliter la tâche. Et elle retombe mollement dans le fauteuil lorsqu’il l’y repose.

Elle se tient, à peu près, porte ses mains à ses yeux qu’elle frotte pour les défaire du brouillard qui les aveugle et sent soudain cette paluche chaude sur sa joue qui s’y appuie instinctivement. Il lui parle encore, capte soudainement mieux son attention après ce contact l’ayant habilement ravivée.
Ruby ouvre les yeux, pour de bon, et découvre le visage de Silas pas bien loin du sien. Ses lèvres s’étirent dans un large sourire, ses yeux brillent en trouvant ainsi cet ogre qui ressemble pas aux autres. Il lui demande ce qui lui manque, elle a même pas l’air d’écouter, pose ses mains fraîches de part et d’autre de la mâchoire de l’anglais. Silaaaas, t’es lààà ! Ses mains s’envolent, ses bras s’ouvrent pour se resserrer autour du cou du colosse dans une étreinte affectueuse, la tête de la rouquine posée sur son épaule. Ca m’fait plaisir qu’ce soit toi ce soir. Ca lui fait plaisir que ce soit lui, tout court, tout le temps, le seul homme qui saurait rivaliser avec celui qui l’obsède pourtant. J’ai envie d’rentrer, Silas. On peut y aller ?

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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyVen 19 Fév - 15:12

feel the warmth of the fire

The road that's in front of me is darker than I can see, and I need a light to shine my way but the fire's warm and welcoming. Should I push on through the mud, or should I take her hand and forever stay?

Peut-être qu’il devrait juste la laisser ici, prévenir un des types de la sécurité qu’elle est pas en état. C’est une chambre après tout, une de celles où la belle passe déjà toutes ses soirées en plus ou moins bonne compagnie. Un endroit probablement plus confortable que la chambre qu’elle loue à l’auberge, de toute manière. Ouais, il pourrait s’en foutre et juste prendre le risque de se faire engueuler le lendemain. Pourtant il prend sur lui l’anglais, ravale ses soupirs pour prendre soin de la poupée à peine animée, plongée dans un état de semi-conscience. Il ne sait même pas si ce qu’il est en train de faire est respectueux ou quoique ce soit. Il ne lui a pas demandé son avis pour poser les mains sur son corps, pour frôler sa peau de satin, pour découvrir ses courbes sous prétexte de la rhabiller. Et elle le lui fait remarquer la rouquine, s’en amusant avec ses yeux mi-clos. Il pourrait la croire totalement déconnectée de la réalité si son corps ne se mettait pas à onduler pour l’aider. Un mouvement subtil qui aurait pu être incroyablement érotique si les conditions s’y prêtaient. Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Pas alors qu’il n’arrive pas à l’atteindre avec ses mots. Elle ne réagit pas la catin, semble perdue. Il n’y a que le contact physique sui semble la reconnecter parmi les vivants.

Et elle lui fait penser à une enfant à papillonner des yeux de la sorte, se frotter le visage comme pour essayer de chasser les volutes de sommeil qui troublent encore sa vue. Il la retrouve, avec son sourire rieur et ses pupilles brillantes. Il pourrait presque s’attendrir à la voir s’extasier sur sa présence, si seulement il ne s’agissait pas de l’effet d’une drogue synthétique dont elle était si dépendante. Malgré tout, il ne se prive pas pour savourer l’étreinte légère qu’elle lui offre, pour enfouir son nez dans la chevelure bouclée, pour respirer son parfum. Il y glane le même réconfort que tous ces autres hommes, se refuse à y penser. Dans ces moments là, il se demande si elle le pense vraiment quand elle lui dit ce genre de choses. S’il est vraiment l’un de ses préférés parmi tous les ogres ou gorilles, selon ses mots. Une pensée ridicule. Ça n’a aucune importance. « On rentre, oui. Reste juste avec moi. » Ne retombe pas dans les vapes. Pas encore.

Puisqu’elle ne lui a fourni aucune réponse, l’homme se défait de son étreinte pour faire le tour de la pièce, ramasser tout ce qu’il pense appartenir à la belle. Il a une paire de chaussures, il a une veste qu’il juge incroyablement légère pour les températures de saison. Pas de sac dans son viseur. Ce seront des cachetons en moins pour elle cette nuit. « Tu as passé une bonne soirée ? » Il revient vers elle, entame la discussion pour capter son attention. Elle est toujours assise dans ce fauteuil trop grand pour elle, ce qui lui facilite grandement la tâche pour lui enfiler ses escarpins vertigineux. C’est triste de voir combien il ne lui fait pas confiance pour s’occuper d’elle-même. « Allez, viens. » Il attrape sa main délicatement, l’incite à se mettre debout. Il est inquiet de savoir si elle réussira à marcher, mais heureusement, le corps semble se remettre à fonctionner. Il n’aura pas à la trimballer sur son épaule. Une fois les épaules couvertes de sa veste, il n’a plus qu’à l’escorter jusqu’à sa voiture.

Le trajet est pas long à cette heure-ci. Les rues sont désertes, les voitures absentes. Il n’y a quasiment qu’eux dans la nuit, preuve que leur présence fait tâche. Il connaît la route jusqu’au Shelby’s Inn par cœur, à force. Un endroit excentré, désolé, jouissant d’une réputation désastreuse. Un endroit qui lui avait toujours évoqué un parfait portrait de la plupart des pauvres types qu’il avait fréquenté dans sa vie ; l’histoire définissait le présent, quand bien même ils souhaitaient s’en défaire. C’était pas un endroit pour quelqu’un comme Ruby. Le moteur finalement coupé devant l’auberge, Silas reste silencieux, observe le petit bout de femme qui a observé les lampadaires durant tout le trajet comme s’il s’agissait des plus belles des constellations. « Tu ne préférerais pas vivre ailleurs ? » Il n’a aucune idée de si elle est en état de lui fournir une vraie réponse, mais il se pose la question. Elle, la princesse du bordel. Il n’y aurait que peu de choses qu’on lui refuserait. Alors pourquoi se contenter de si peu ?



 
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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptySam 20 Fév - 0:03

C’est doux, c’est chaud, c’est tellement accueillant que Ruby enfouit son visage dans le cou de son ogre du soir, en savoure la chaleur et le parfum familier, serre un peu plus ses bras dans un geste débordant d’affection. Parce que, de l’affection, elle en a pour Silas, et elle ne s’en cache pas le moins du monde. Elle aime se tenir à côté de lui, elle aime quand c’est lui qui s’offre ses services, parce-qu’elle s’y sent en sécurité, mais aussi pour sa seule présence. C’est son autre ogre préféré avec le big boss, celui qu’elle aime autant quand les bonbons ne font plus effet. Elle capte sa chaleur tant que dure l’étreinte, sourit en le sentant faire de même, son visage à lui plongé dans ses boucles rousses fraîchement lavées, tout juste séchées, encore légèrement humides alors qu’elle n’a pas pris le temps d’en ôter la moindre goutte d’eau. Ca coule dans sa nuque, c’est froid mais elle a chaud, à son contact, à sa voix qui résonne pas bien loin de ses tympans. On rentre. Enfin.

- Tu sens toujours bon. Qu’elle lui fait savoir, paroles lancées comme elles passaient dans sa petite tête, comme la plupart de celles qu’elle prononce. Elle est pas conne, Ruby, mais peut en avoir l’air à ne pas prendre la peine de réfléchir avant de l’ouvrir. Ça lui donne un air pas futé, cette honnêteté brute lâchée avec trop d’innocence pour ces lèvres dressées à plaire.

Il lui glisse des mains, s’éloigne alors qu’elle laisse échapper un grognement insatisfait et s’assied, à peu près correctement, sur le large fauteuil en velours rouge sur lequel se détache sa menue silhouette. Du regard, elle suit l’homme de main qui l’est malgré lui. Il fouille, il cherche, trouve toutes ses affaires, enfin, à peu près toutes, pense pas à son sac planqué dans un placard de la salle de bain. Et, à vrai dire, elle y pense pas non plus, se laisse docilement faire lorsqu’il enfile ses talons hauts, lorsqu’il passe sa veste sur ses épaules et l’invite à se lever. Elle y parvient, doucement, continuant d’émerger des bras de Morphée à mesure qu’il la guide jusqu’à sa voiture, pour que l’insomnie la reprenne plus tard, comme elle le fait déjà si souvent.

Le regard levé vers les lampadaires qui défilent, Ruby garde le silence, pour le moment. C’est beau, toutes ces lumières, ça éblouit à chaque seconde, ça la fait sourire doucement et taper du doigt en rythme contre la vitre sur laquelle est posé son front. Ca éclaire son visage pour mieux le faire disparaître, ça fait briller ses yeux qui se plissent parfois sous les néons trop puissants, et puis ça ralentit pour s’arrêter et laisser place à l’enseigne lumineuse de son chez elle : le Shelby’s Inn.

Le ronron du moteur se coupe, la rouquine s’étire doucement en reconnaissant ce qui est son foyer depuis son arrivée à Exeter. Elle se détache mais ne descend pas tout de suite, regard porté vers l’établissement qu’elle hésite encore à rejoindre. Ce serait quitter Silas et la sérénité qui l’entoure, ce serait craindre les démons dès que les bonbons ne feront plus effet. Les mains qui se serrent sur sa robe remontée à mi-cuisses, ses jambes qui s’agitent sans jamais descendre de la voiture, et puis la voix de Paddo qui la tire de ses pensées.

- Où ça ? Elle ne s’est même pas posé la question, trop bien dans cette petite communauté qu’elle croise depuis près d’un an. Elle pourrait demander à loger au Devil’s Den, ou bien se faire payer un studio rien qu’à elle, peut-être même supplier Cin de la loger chez lui, mais aucune de ces possibilités ne lui est encore venue à l’esprit. Elle a jamais été vraiment indépendante, Ruby, est partie de chez sa mère pour se faire entretenir par Vinnie qui la logeait chez lui quand il ne l’envoyait pas faire le trottoir, a jamais connu les chambres d’hôtel que pour y faire ses passes jusqu’à ce qu’on ne la foute dans ce motel à son arrivée à Exeter. Elle y est bien, mine de rien, ça change pas grand chose à sa vie d’avant, excepté qu’elle vit seule à présent, ou presque, ayant tissé quelques liens étroits avec certains de ses voisins. C’est trop loin du Devil’s c’est ça ? J’suis désolééée Silas, t’en fais des détours à chaque fois ! Promis, la prochaine fois j’me débrouille en taxi, y’dorment jamais ces gens là, j’suis sûre qu’ça serait toujours aussi bien, ‘pis si t’es fatigué t’auras qu’à t’rentrer et “pouf”, ron pschit et t’es frais comme un gardon ! Oh mais, attends, j’te retiens là, j’devrais pas, attends, j’rentre et tu peux aller t’pieuter, ouais, allez, on fait comme ça ! Elle détache sa ceinture de sécurité, Ruby, s’agite un peu, pose sa main sur la poignée de la voiture et bloque. Pas déjà, pas maintenant. Elle tourne la tête doucement vers le colosse. Un p’tit café ?


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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyJeu 25 Fév - 0:10

feel the warmth of the fire

The road that's in front of me is darker than I can see, and I need a light to shine my way but the fire's warm and welcoming. Should I push on through the mud, or should I take her hand and forever stay?

Le trajet en direction du Shelby’s Inn semble durer une éternité. La route est pourtant rapide, la circulation inexistante. Mais il y a le silence de la nuit que Ruby ne vient pas troubler et même s’il tente de se concentrer sur la route, le regard de Silas ne peut s’empêcher de venir se poser sur la jeune femme de temps à autres. Il se laisse happer par le portrait qu’elle dégage. D’où il est, il peut à peine discerner son profil, son nez pointu, ses lèvres charnues qui ont l’air de s’étirer dans un sourire, ses pommettes saillantes. Le tout caché par cette chevelure de feu, sauvage, indisciplinée. Puis, il y a ses doigts qui se promènent sur la fenêtre, semblent à la recherche des étoiles. Il doit y avoir des constellations vu la manière qu’elle a de les agiter, parfois. Elle semble si innocente, si insouciante. Presque candide à sa manière. Et Silas a beau être un ours à ses heures, une brute, il ne peut qu’être fasciné par l’image qu’elle lui offre. Il en oublie qu’elle est une prostituée, qu’elle a passé sa soirée à recevoir des clients, que la vision de billets suffit à la rendre accessible. Pour l’heure, elle ressemble juste à une poupée dont on veut prendre soin. Un attendrissement qui le perturbe, comme à chaque fois. Il n’arrive pas à comprendre ce qu’elle remue chez lui. Elle aurait dû être une des filles dans le bordel irlandais parmi d’autres. Un des produits phare trop perché, trop drogué, trop à l’ouest pour lui. Pourtant, il aurait aimé que le trajet ne s’arrête jamais.

En se garant enfin devant l’auberge, il en a oublié qu’il est épuisé, lassé, qu’il veut juste rentrer. Ils ont l’air de retomber sur terre tous les deux, elle à essayer de comprendre de quoi il parle, lui à faire la part des choses dans le bon comportement à avoir là tout de suite. Il se demande si les bonbons font toujours effet, mais avant même qu’il ne puisse se décider, Ruby fait ce qu’elle sait faire de mieux ; elle le déstabilise. La belle parle vite, rapidement, avec son vocabulaire qui ne correspond pas au personnage et son empathie tellement douce. « Mon boulot c’est de faire en sorte que tu sois en sécurité. Tu sais que tu peux m’appeler n’importe quand si tu as besoin de quelque chose. Je me disais juste que tu mériterais mieux qu’une auberge du genre. » Il gagnerait probablement du temps à la laisser rentrer en taxi, mais c’était hors de question. Elle était trop fragile, trop vulnérable pour être laissée seule dans la jungle d’Exeter. Elle passait avant lui. S’il détestait avoir la sensation d’être une carpette pour ces putains d’irlandais, Ruby le méritait. Il a bien conscience que c’est pas professionnel et qu’il devrait s’en tenir à son boulot. C’est juste plus fort que lui quand il s’agit d’elle.

Il n’admettra pas pour autant qu’il savoure les longues secondes qui s’étirent avant que la rouquine se décide à sortir de la voiture. Un moment qui ne vient pas sans qu’elle se soit retournée vers lui. Un café, ce n’est pas ce qu’il préférerait. « Volontiers. » Mais si c’était pour passer un moment supplémentaire avec la jolie catin… Alors il se fait prévenant Silas, sort en premier de la voiture pour aller ouvrir la portière de Ruby, attendre qu’elle sorte de son carrosse. Il connaît la route à force mais prend son temps, passe juste un bras prévenant autour de sa taille pour la soutenir, éviter que la drogue ou la fatigue la fassent tomber du piédestal qu’elle s’est créé du haut de ses talons vertigineux. C’est lui qui fini par les guider au travers des couloirs, de l’ascenseur, jusqu’au bon étage. Et il mentirait s’il disait qu’il n’en profitait pas un peu, ses doigts parfaitement à l’aise sur les hanches fines de la belle. Ça fait de lui un gorille prévenant quand ils arrivent devant sa porte. Il a les clés, heureusement. Une volonté pathétique de l’Irish Mob de maintenant un certain contrôle sur leurs filles. Il n’aime pas cette façon que la mafia a de contrôler leurs putes, mais il ne peut pas s’en embarrasser maintenant qu’ils sont chez elle. « La princesse est arrivée. » C’est à grand regret qu’il se décide à la lâcher, la laisser récupérer son autonomie pendant qu’il reste planté là à observer les lieux. Ça lui semble si… impersonnel et habité à la fois. Comme si Ruby avait laissé son empreinte partout. Et lui pendant ce temps, il est là, immobile à attendre une invitation, quelque chose. Persuadé que le boss n’apprécierait clairement pas sa présence ici.



 
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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyVen 26 Fév - 11:45

Les yeux émeraudes de la rousse quittent pas le colosse à côté d’elle, dans cette proximité imposée par la tôle de la voiture de la quelle elle n’est toujours pas décidée à descendre. C’est qu’il y fait chaud, c’est qu’il y a Silas, là, juste à côté d’elle, avec son aura qui l’enrobe et son regard qui la transcende. Elle comprend jamais bien c’qui se passe avec lui, elle qui aime tout le monde quand il ne s’agit pas de cauchemars, elle qui donne l’air d’être amoureuse du moindre être vivant auquel elle s’adresse. À trop aimer, elle sait pas voir les sentiments quand ils sont là, s’rend juste compte qu’avec lui, comme avec Cin, ça dépasse l’entendement, c’est encore là quand l’effet des dragées miracles s’effacent. Elle qui conçoit parfaitement l’amour à plusieurs, qui est persuadé de partager le sien à tous ceux qu’elle aborde, elle n’en aime finalement que deux lorsque la réalité se rappelle à elle. Et à mesure que l’euphorie des bonbons s’estompe ce soir, elle le sent, ce changement dans sa manière de percevoir Silas. C’est moins léger, c’est plus profond que son amour pour le reste du monde, ça la prend aux tripes autant que le fait Cinaed. Elle aime le roi des ogres et son ange gardien, pas fichue d’se rendre compte qu’ça peut pas l’faire, pas foutue d’se demander si c’est correct, s’contente de laisser son palpitant s’emballer dès que l’un ou l’autre pose ses yeux sur elle. Comme à cet instant où elle peut pas s’empêcher d’sourire, avant de hausser les sourcils à l’évocation du “genre” de l’auberge qu’elle occupe.

- Qu’est-ce qui va pas avec c’t’auberge ? C’est vrai qu’elle est un peu défraichie, mais l’proprio a prévu d’refaire faire la peinture l’mois prochain, ‘pis il a fini par s’occuper d’la fuite d’eau chez l’voisin du dessus ça coule plus chez moi ! Comprend pas, Ruby, s’rend pas bien compte d’la population à la réputation douteuse qui crèche au Shelby’s Inn. Parce que, la population douteuse, elle a grandi dedans, elle travaille avec, elle travaille pour elle, elle lui vend ses formes pour quelques billets. Les truands, les drogués, les paumés, c’est tout c’qu’elle a jamais connu, c’est une famille gigantesque au sein de laquelle elle est persuadée d’avoir sa place. Alors elle pige pas qu’le Shelby’s Inn, ça craint un max, puisqu’elle fait partie d’ceux qui en font la réputation.

Elle s’agite un peu, propose le café, lance ça comme ça, comme une perche tendue pour pas qu’la soirée s’termine. Elle est plus fatiguée, sa micro sieste a eu raison d’son sommeil et la voilà très certainement partie pour une énième nuit d’insomnie. Et puis, si elle peut gratter quelques minutes avec son Silas, c’est toujours ça de gagné, sans compter que ses bonbons restés au Devil’s Den lui font craindre la solitude qui va suivre.

Un large sourire lui barre le visage lorsqu’il accepte son invitation et la galloise se met à trépigner de satisfaction. Silas chez elle. Silas vient chez elle. Pas comme si c’était la première fois non plus, mais c’est toujours anecdotique et ça s’résume chaque fois à un “bonne nuit, à demain”, quand il la porte pas jusqu’à son lit quand elle tombe d’épuisement. Il s’est jamais attardé, s’est jamais assis pour papoter, est toujours resté pro parce que c’est pas ici qu’il peut s’payer ses charmes, ça, ça s’passe qu’au Devil’s, ça s’est toujours fait dans les règles.
Silas sort de la voiture et Ruby s’apprête à l’imiter quand il s’fait plus rapide qu’elle et lui ouvre la portière. Le sourire s’élargit. Sa main délicate saisit celle, imposante, du colosse qui l’aide à sortir du véhicule. Elle s’sent importante, Ruby, se presse contre lui quand il la tient par la hanche sans se demander une seule seconde s’il fait ça avec les autres filles, trop dans son monde, trop happée par ce doux et chaud contact qu’elle savoure jusqu’à la dernière seconde. Il ouvre la porte, petit privilégié qui a un double de ses clés, comme d’autres de ses collègues mais l’fait qu’ce soit Silas change tout. Et il finit par la lâcher.

Elle pénètre dans son chez-elle qui n’en est pas vraiment un, retirant ses talons tout en s’avançant dans le séjour, les jetant un peu plus loin pour libérer ses pieds fins qui foulent la moquette grise, terne, puis se laisse tomber de tout son long sur le canapé dans un grognement de satisfaction, visage enfoncé dans un coussin, les bras le long du corps.

- Tu m’as manquééé... Elle pourrait rester comater là jusqu’au petit matin mais ne tarde pas à se souvenir qu’un invité, ça se sert généralement pas tout seul. Le café ! Elle se redresse brusquement sur ses bras, attention portée vers la kitchenette vers laquelle elle se rue, non sans manquer de trébucher une ou deux fois au passage, puis ouvre tous les placards à la recherche du seul et unique pot de café instantané qu’elle possède, pour ceux qui passent plus que pour elle qui préfère les goûts fruités des tonnes de thé éparpillés çà et là. J’te tiens ! Ruby se saisit de l’objet cylindrique qu’elle brandit comme un trophée en direction de Silas à qui elle adresse un sourire victorieux. Trouvé ! Fait pas bien gaffe que son invité sait pas où se mettre, fait bouillir de l’eau sans se demander s’il est bien à l’aise. Quand elle se retourne, c’est avec une tasse girly entre les mains, truc rose bonbon aux arabesques délicates qu’elle va poser sur la table basse avant d’s’asseoir en tailleur dans le canapé et d’lever les yeux vers Silas. Mais reste pas là ! Tapote juste à côté d’elle, l’invite à la rejoindre. Là, viens là.

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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyMar 2 Mar - 23:18

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C’est la première fois qu’il est invité à pénétrer dans cette chambre qui lui sert d’habitation à Ruby. Généralement, il laisse la jeune femme en bas du bâtiment, attend qu’elle soit rentrée pour s’en aller à son tour. Il évite de traîner, refuse les invitations. Mais pas ce soir. Ce soir, il franchit les limites imposées par les ordres du patron. Il piétine le côté professionnel de leur relation et se laisse avoir par la tentation. Car le fait est qu’il n’est pas ici pour se donner bonne conscience ou pour s’assurer que la belle va bien. Il n’est pas là pour la border et lui souhaiter une bonne nuit. Il n’en a franchement rien à faire du café. Il est là parce que…. Il n’en sait foutrement rien. Parce qu’elle l’a demandé, parce qu’il n’arrive pas à lui résister. Elle le fascine Ruby avec sa silhouette gracile, son regard dans les étoiles et son âme d’enfant. Tout n’est que noirceur chez elle entre un passé probablement sombre et une addiction à la drogue, mais à la regarder, il n’arrive qu’à voir une candeur insolente. C’est une poupée de porcelaine qu’on a peur de briser et pourtant qu’on a envie de serrer fort. Une âme à protéger autant qu’à posséder. Une attirance confuse qu’il réfrène en tentant de se dire qu’il ne fait que son job, même si le boss n’apprécierait probablement pas de savoir combien il prenait les choses à cœur. C’était un jeu dangereux.

Accoudé contre le mur, il reste néanmoins silencieux, observe la rouquine s’agiter dans ce qui lui sert de cuisine, fouiller comme si elle n’habitait pas ici. Ce serait à peine surpris ; la chambre a cette ambiance morose, grisâtre où la décoration n’est faite que d’affaires en vrac. Il n’arrive pas à l’imaginer s’épanouir ici, la jolie fleur, pourtant elle a l’air de s’y plaire. Il faut dire qu’ils ne vivent pas dans le même monde. Elle le verrait si seulement son corps ne fonctionnait pas grâce à des pilules multicolores. Si ça avait été n’importe qui, il aurait peut-être essayé de faire quelque chose, d’aider à décrocher. Mais elle semble si joyeuse, enjouée pour un rien avec cette tasse ridicule remplie de café instantané. Ça le fait oublier que sa nuit est perdue, que le réveil sera probablement dur. Il aurait mieux fait de garder l’option du café pour le lendemain. Malgré tout, il obtempère, quitte son mur d’observation pour venir s’installer sur la banquette qui sert de canapé. « Merci. »

Il y a ce moment de flottement entre eux, où il se demande ce qu’il fout là sans pouvoir détacher les yeux de Ruby. Assise en tailleurs de la sorte, sa robe a complètement remonté le long de ses cuisses, dévoile les courbes fines de ses jambes. Ça attire le regard de Silas qui le détourne rapidement pour prendre la tasse, en boire une gorgée brûlante. Le goût est ignoble et la température n’y change rien. Elle en a trop mis, il doit retenir sa grimace. Mais ça partait d’une bonne attention. « Est-ce que tu arrives à retenir tous les gars qui te ramènent avec ce café ? » Elle ne comprendra probablement pas l’allusion à la piètre qualité du breuvage. En fait, il se demande surtout si c’est une habitude chez elle d’inviter des hommes dans sa chambre. Le Shelby’s Inn est connu pour sa réputation douteuse et maintenant qu’il en est témoin, qu’il voit la finesse des portes en bois, ça le dérange encore plus. « Tu as ton téléphone avec toi ? Pour appeler, en cas de besoin. » Il avait volontairement abandonné l’idée de trouver son sac par rapport à la drogue, en pensant que ce serait bien ainsi. Mais il n’aimait pas l’idée de l’avoir ramenée pour ne pas la savoir en sécurité. Ça le fait soupirer, étouffer ces questions dans une nouvelle gorgée de café. Il fallait qu’il se détache, putain. Cette mafia savait comment le bouffer même sans le vouloir.



 
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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyMer 3 Mar - 15:58

Eux deux, rien qu’eux deux dans cette pièce étriquée, rien qu’elle et lui, Silas, ce colosse qui pourrait faire peur à n’importe qui de son seul regard mais dont Ruby n’est pas prête de se lasser. Il dégage une chaleur qui lui donne envie d’se coller à lui, une aura qui lui donne envie d’étendre le temps pour qu’il parte pas pour qu’il la laisse pas. Elle le fixe sans s’poser la question d’le rendre mal à l’aise ou non, remarque son regard qui glisse plus bas, sur c’que sa robe cache plus vraiment, et ça fait sourire la galloise, et ça fait discrètement remonter le tissu, un peu plus, rien que pour lui, lui dévoile la dentelle délicate de la lingerie qu’il a déjà pu voir quelques minutes plus tôt. C’est qu’elle a l'œil pour ça, Ruby, c’est son métier après tout, d’reconnaître c’qui intéresse les hommes qui s’paient du bon temps avec elle. Silas il paie, parfois, s’offre quelques instants entre ses bras, entre ses cuisses, il fait toujours plaisir à Ruby quand c’est lui qui s’pointe dans sa chambre pour quelques heures, ou pour la soirée. C’est son gorille favori, son client préféré, parce qu’avec lui tout est vrai, rien n’est simulé, il fait c’qu’il a à faire, fait c’qu’il veut faire, prend son temps plus que les autres, se soucie d’elle plus que quiconque . Les tête à tête avec Silas sont rares, mais ils sont précieux et, même s’il ne s’agit que de lui proposer un café pour le faire rester quelques minutes sur son canapé, Ruby elle prend.

L’ogre boit, l’ogre réprime une grimace, la jeune femme hausse un sourcil à la question qu’il lui pose ensuite. Pas bien compris où il veut en venir, c’est pourtant pas comme ça qu’elle retient les hommes, en temps normal tout du moins/ Pour lui elle fait une exception.

- Euuh non, généralement pour ça j’fais des heures sup’ mais ils d’mandent jamais d’café... La galloise, songeuse, plisse légèrement les yeux et détourne le regard, en pleine réflexion. C’est vrai ça, que les quelques fois où d’autres gorilles l’ont ramenée, c’est qu’entre ses cuisses qu’ils ont continué la soirée contre quelques billets laissés dans la boîte en métal posée à côté du lit. Ils ont jamais été qu’des clients à qui elle a fait une fleur en rouvrant la boutique pour quelques heures et qui l’ont laissée derrière eux une fois leur affaire terminée. À bien y réfléchir, c’est bien la première fois qu’un homme de l’irish mafia s’attarde chez elle pour un café… Ruby sourit, aux anges. C’est qu’il doit être sacrément bon ! J’t’en ferai d’autres si tu veux !

La seule idée que Silas reste à nouveau dans ce “chez elle” qui laisse à désirer est une perspective qui la met déjà en joie. Partie, la fatigue qui l’avait emportée plus tôt sur ce fauteuil de velours. Évaporées, les craintes des ombres qui la suivent. Ruby est partie pour une nuit sans sommeil et la seule présence de Silas, toute temporaire qu’elle est, lui fait oublier son sac et ses bonbons restés au Devil’s. Jusqu’à ce qu’il le lui rappelle.


- Mon sac ! Yeux grands ouverts, mains devant la bouche, Ruby reporte son regard sur le colosse. Son téléphone était dedans, ses papiers, ses dragées, son titre de transport, tout ce dont elle aura besoin le lendemain pour aller bosser quelques heures dans une supérette de quartier avant d’rejoindre l’Antre irlandaise. Meeeerde, merde merde, merde, Silas, j’ai tout laissé là bas ! Ses mains ont glissé dans ses cheveux qu’elle tire en arrière dans une expression de désespoir mêlé à une légère panique. Demain, Silas sera plus là, demain, il pourra plus tenir les cauchemars à distance. Demain, elle pourra pas croiser le regard d’un seul gratte papier sans craindre qu’il ne s’en prenne à elle.


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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptySam 6 Mar - 16:29

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Le problème, c’est que Ruby ne lui donne pas envie d’être raisonnable. Il le sait pourtant Silas qu’il n’a plus rien à faire ici, il a rempli sa part du contrat, il l’a raccompagnée, s’est assuré qu’elle rentre saine et sauve. Il aurait pu être de retour chez lui depuis un moment maintenant s’il avait été un peu moins patient. Il aurait pu glaner un peu de sommeil pour affronter la journée du lendemain, éviter de rester planté là à se demander pourquoi est-ce qu’il est si attaché à ce bout de femme. C’est dangereux comme faiblesse, c’est probablement à sens unique. Elle le lui répète souvent la belle qu’il est son gorille préféré, mais le fait est qu’elle aime tout le monde quand son esprit est contrôlé par les pilules multicolores. Il est peut-être même le seul abruti à ne pas en profiter, finalement. Ça le fait réaliser qu’il aurait dû fermer sa gueule plutôt que de poser une question trop vague, trop pleine de sous-entendus. Il replonge ses lèvres dans le café pour ne pas laisser son visage s’exprimer trop fort. Il aime pas l’idée de la savoir à disposition des hommes chargés de la ramener, la perspective que certains continuent de la voir comme un plaisir qu’on peut se payer même sortis du bordel. Pourtant il a pas toujours été mieux qu’eux, lui aussi a déjà sorti des billets de sa poche pour pouvoir se glisser entre les cuisses de la galloise, pour pouvoir obtenir ses faveurs. Faut croire qu’il ne se fera jamais à l’idée que ce soit une catin, finalement. Malgré tout, elle a l’air heureuse, radieuse à la perspective de pouvoir lui faire d’autres cafés ignobles. « On verra. » Sa présence ici ne lui semblait déjà pas bien judicieuse, alors en faire une habitude ?

Il ne se fait même pas confiance pour être raisonnable Paddo, semble chercher des excuses pour rester. La sécurité toute relative des lieux, par exemple. L’absence du sac à main, du téléphone. Et en voyant la façon dont Ruby revient à la réalité et cède à la panique, il sait qu’il a déconné. Ça lui semblait être sans conséquences sur le moment de ne pas retrouver ce foutu sac, il s’était dit que la rouquine le lui aurait signalé si elle en avait absolument besoin. Mais le fait est qu’il ne la connaît pas, qu’il ne sait pas ce qu’elle fait de ses journées ou peut bien avoir dedans. « C’est pas grave Ruby, t’en fais pas. » Des mots qui semblent lui passer par-dessus la tête. Elle s’agite, s’affole, incite l’anglais à se rapprocher pour attraper délicatement son poignet afin qu’elle arrête de se tirer les cheveux de nervosité. « J’irai le chercher demain et je te le rapporterai d’accord ? » Il aurait pu demander à n’importe quel pion de l’Irish Mob de s’en occuper, mais savoir un gars ici ne lui plaisait absolument pas. Sa connerie, sa responsabilité. C’était foutu pour sa médaille de l’employé modèle cette année, de toute manière. Machinalement, sa main vient se poser sur la joue de la belle qu’il caresse du pouce, sachant pertinemment que ce serait la seule manière qu’il aurait de capter son attention. « Tu devrais aller te coucher. Comme ça, tu ne verras même pas le temps passer. » Et avant même qu’elle ne commence sa journée, elle aurait de quoi se défoncer. C’était ça de prendre son boulot à cœur.



 
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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyVen 12 Mar - 14:47

La voilà soudainement devenue fébrile, la droguée, pas qu’elle soit si tôt en manque, mais elle appréhende ce que la nuit abrite, ce que l’ombre renferme de terrifiant. Brièvement les yeux de la prostituée se braquent sur la petite fenêtre donnant vers la coursive extérieure, vers cette nuit qu’elle craint plus que tout, vers ce dont elle se protège en ingérant ces pilules et en restant sous la lumière, sous ces corps qui la protègent. On pourrait la croire oiseau de nuit mais, la vérité, c’est qu’elle en a si peur qu’elle préfère s’y tenir éveillée, s’entourer d’hommes patibulaires qui tiennent les cauchemars à distance, d’hommes comme Silas, comme ce soir. Si elle ne craint rien tandis qu’il se tient face à elle, elle appréhende déjà son départ, la solitude qui suivra, celle qui se rappelle à elle bien trop souvent dès qu’elle se retrouve seule dans cette chambre de motel, dès qu’elle n’a plus personne à retenir.

Les grandes mains de son ogre viennent entourer ses poignets, cette chaleur soudaine rabattant les yeux inquiets de la galloise vers le visage rassurant de son gardien. Sa voix est rauque, pourtant si douce, si envoûtante qu’elle pourrait la laisser l’apaiser si la perspective de se retrouver sans lui ne s’imposait pas dans son esprit paniqué. Il lui dit de ne pas s’en faire, elle voudrait bien obéir, elle voudrait bien le croire, mais il finira par partir. Ils finissent tous par partir, y’a que les billets qui restent, un peu plus, avant que l’irish mob récupère son dû. Ruby secoue la tête négativement, se pince les lèvres dans son sourire forcé et réfléchit déjà aux tiroirs qu’elle va fouiller à la recherche d’un bonbon qui s’y serait perdu. Elle ne peut plus croire qu’à un miracle à présent, même si le colosse lui fait la promesse que tout ira mieux demain.

La voilà qui hoche la tête tout de même, qui le croit, lui fait confiance. Grâce à lui, ses tourments ne tourneront que cette nuit et disparaîtront au petit matin. D’accord... Sa gorge serrée d’appréhension étrangle ses mots, laisse entendre cette peur qui persiste tout de même, mais elle peut pas lui en demander plus, elle peut pas lui demander de lui ramener ce sac là, maintenant, tout de suite. Il en fait déjà tellement, elle peut pas lui en demander autant.

Et les yeux de la galloise se ferment, sa respiration se calme, un peu, après un soupir qui lui échappe au contact de cette main sur sa joue qu’elle appuie un peu plus contre sa paume. C’est qu’elle n’est pas une grande habituée des gestes tendres, Ruby, ses amants rentabilisent c’qu’ils ont payé en se faisant pressés, en allant à l’essentiel. Elle reçoit rarement autant d’attention, elle en a jamais que d’la part de Silas, d’la part de Cin parfois. Et elle les chérit, ces moments, ils lui reviennent dès qu’elle revoit leurs visages, ils la rendent plus entichée d’eux chaque fois qu’ils sont doux, ces ogres qui pourraient la briser d’un seul geste. L’effet des bonbons s’estompe encore un peu, mais elle s’en rend pas encore compte, appréhende la fin de la transe alors qu’elle est déjà bien plus proche qu’elle ne le pense. Silas a cet effet sur elle, lui donne l’impression que les ténèbres sont encore loin quand il est là, concentre vers lui tout l’amour qu’elle donne à tout va, reste au fond de son cœur et son esprit quand elle oublie tous les autres à qui elle s’est vendue. Quand les autres sont de passage, Silas demeure dans l’affection de la rousse qui fait pas encore la différence, qui sait bien qu’il est spécial, qu’il a quelque-chose en plus que les autres, mais comprend pas bien quoi, comprend pas bien comment, se contente d’être plus qu’heureuse quand il est là et de penser à lui lorsqu’il ne l’est pas.

La main gracile qu’il a relâchée vient entourer le poignet son poignet, maintenir ce contact qu’il a initié, cette caresse qui l’apaise trop facilement pour que ce soit anodin. Ruby rouvre les yeux, les relève vers ce visage qui inspire aux autres la crainte, l’intimidation, mais qu’elle ne se lasse jamais d’observer, et qui se trouve rarement aussi près. Silas l’invite à aller dormir, et Ruby se pince à nouveau les lèvres, sait déjà qu’elle n’y parviendra pas, c’est là le lot de celles et ceux usant et abusant des sucreries magiques. Sa main se resserre sur le poignet de l’homme de main qui partira sitôt qu’elle aura rejoint son lit. À moins que...

- Tu peux rester avec moi ce soir ? Lui demander d’aller chercher son sac en pleine nuit, c’est impensable, lui proposer de découcher, en revanche, ça n’a pas l’air de lui poser problème, à Ruby. C’est un sens des priorités totalement anarchique et imprévisible qui la caractérise, son esprit distrait n’aidant en rien à la logique de ses décisions ou de ses demandes, et celle qu’elle vient d’exprimer lui paraît soudain être une idée de génie. Ses yeux s’ouvrent en grand sous cette soudaine révélation, la peur s’envole, la joie reprend le dessus et Ruby se redresse, s’agenouille sur le canapé en posant ses mains sur les larges épaules de Silas. C’est ça, tu peux dormir ici ! Y’a d’la place dans le lit, j’ai tout c’qui faut pour le p’tit déj’, ‘pis y’avait une promo sur les brosses à dent, j’en ai plein plein plein ! La voilà, la solution pour ne pas avoir peur, le voilà, son miracle. Il est là, en face d’elle, à se forcer à boire son café immonde qu’elle lui servira encore et encore jusqu’à temps qu’il se décide à lui dire la vérité. Ruby est pas prête de dormir, ça se voit à cette excitation qui la prend à l’idée qu’il passe la nuit chez elle, s’contentera très bien d’le laisser pioncer si il veut pendant qu’elle trouvera bien quelque-chose à faire -ou qu’elle le quittera pas des yeux, c’est une éventualité. Elle remue, elle sourit, elle espère et ose pas imaginer qu’il puisse dire non. S’teuplé s’teuplé s’teupléééé !

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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyJeu 18 Mar - 0:28

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The road that's in front of me is darker than I can see, and I need a light to shine my way but the fire's warm and welcoming. Should I push on through the mud, or should I take her hand and forever stay?

Le fait est que c’est pas dans ses cordes de calmer les âmes torturées. Silas, il se sent impuissant à voir la jeune femme s’affoler, craindre des choses qui n’existent pas. Il sait que ça servirait à rien de la raisonner, de lui expliquer par a + b pourquoi elle pourra tenir le lendemain sans craintes. Elle ne connaît pas le monde réel, celui où la drogue n’enjolive pas ce qui est gris. Elle y découvrirait pas quelque chose de joli ou de rassurant, et l’homme a pas envie d’être celui qui lui fait peur. Pas alors qu’elle se détend légèrement à son contact, qu’elle presse son visage contre sa paume comme si c’était la plus agréable des caresses. ça attire son regard autant que sa tendresse, et il soupire. Il aurait dû repartir depuis longtemps, éviter d’assister à cette scène. Ça aurait été plus simple de juste penser qu’elle était rentrée chez elle pour se glisser dans ses draps jusqu’au lendemain. Malgré tout, y cette envie de la protéger qui le titille, lui fait oublier l’heure qui tourne. Il a juste besoin de la savoir en sécurité. Mais elle ne l’aide pas à agripper son poignet et à faire la moue, telle une enfant qui refuserait de dormir pour réclamer plutôt une nouvelle histoire. Ça a quelque chose de touchant, ça pourrait presque l’attendrir.

Et puis elle lui demande de rester. S’il le pourrait ? Totalement. Ce serait pratique, dans un sens. Mais s’il devrait le faire ? Non. Qu’il le veuille ou non, c’est un pion des irlandais, un sous-fifre supposé suivre les ordres. « Ruby… » Il soupire face à ce petit bout de femme qui ne semble voir les problèmes nulle part, qui a l’air de reprendre vie à l’instant même où elle a eu cette idée. Il aimerait envoyer tous ses principes se faire foutre juste pour la voir sourire de plus belle. S’il restait ici, il aurait pas à s’inquiéter qu’elle ne soit pas en sécurité, qu’elle fasse une connerie pour récupérer de quoi se plonger dans son rêve chimique. Il pense au pire quand tout ce qui a l’air d’animer la galloise est le contenu de ses placards et de sa salle de bain. Elle semble presque heure à sautiller sur se genoux, à le supplier d’accepter. Elle est belle, encore plus quand c’est sa proximité d’elle réclame. L’homme mettra sa faiblesse sur le compte de la fatigue ou de la conscience professionnelle, il sait pas encore. Il a pas trop envie de penser, de peur de réaliser pleinement que la rouquine pourrait sortir ce même numéro impatient au premier type venu. Il récupère l’une des mains qu’elle a posée sur son épaule pour en embrasser la paume. « C’est vraiment parce que tu as un stock de brosses à dent alors. » L’ironie est palpable, quand bien même il se doute qu’elle n’en saisira pas la saveur. « Par contre tu l’as dit toi-même, je reste dormir. » Il appuie ce dernier mot en se relevant, abandonnant la rouquine sur son canapé. Certainement parce qu’il sait ce qui l’attend s’il se laisse avoir à l’observer, à l’écouter babiller. Dieu sait qu’il aimerait se déconnecter de la réalité et des responsabilités ce soir, juste profiter de l’instant. Mais il a pas de pilules multicolores pour lui faire tenir le coup, lui. Il a plus la jeunesse pour le faire tenir bond. Qu’il le veuille ou non, c’est le vieux con parmi eux deux.

Il est pas chez lui mais n’a aucune difficultés à trouver la salle de bain. Petite, remplie de produits de toutes les tailles, de toutes les couleurs. Et dans le petit meuble, il peut constater qu’il y avait effectivement une belle promo. Il a le choix de la couleur entre plusieurs coloris tous aussi piquants les uns que les autres. Il se sert, opte pour la bleue. Ça a pas l’air d’être un choix crucial, tout ce à quoi il aspire c’est de se brosser les dents, se rafraîchir le visage et juste heurter le matelas. Il a une gueule fatiguée, des traits tirés. Ça lui laisse trois minutes pleine pour penser à l’ironie de la situation. Il faisait partie des gars prêts à payer cher pour un moment avec la galloise, un gorille toujours volontaire quand il s’agissait de la protéger ou de la ramener chez elle. Il était faible quand elle lui offrait son attention, ses sourires et ses yeux pétillants. Ça lui faisait toujours un petit quelque chose quand elle prononçait son prénom avec son léger accent. Et maintenant qu’il était chez elle, invité à rester dormir ? Il voulait juste pieuter. Pourtant, une fois sorti de la salle de bain, il a qu’à poser le regard sur elle pour se rappeler qu’elle lui inspire beaucoup de choses. Il garde un visage imperturbable cependant en s’approchant de la catin toujours sur le canapé. Il n’a qu’à se baisser légèrement pour déposer un baiser sur son front, souffler un « au lit ! » bienveillant. Lui en tout cas se laisse happer, se défait de son tee-shirt puis de son pantalon au pied du lit dans lequel il se glisse avec un soupir de contentement. Il ne manquerait que Ruby contre lui pour que ce soit parfait.



 
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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptySam 20 Mar - 17:00

Regard rivé sur le colosse, les yeux empreints d’une excitation naissante à l’idée qu’il passe la nuit avec elle, Ruby trépigne autant que faire se peut sur ses genoux, s’agite et lui offre son plus beau sourire. Sincère, le sourire, et si ça peut aider à convaincre l’homme de main de découcher ce soir, ça sera que du bonus. Elle semble pas bien capter le ton qu’il emploie quand il prononce son nom, y voit juste une ouverture sur un possible oui, se demande pas s’il vaudrait pas mieux revenir à la raison. Mais pour ça, ’faut savoir être raisonnable, et concernant Ruby c’est définitivement peine perdue. Si elle imaginait un seul instant qu’une entité supérieure ait réellement existé, elle serait sûrement déjà en train de la prier, le ferait d’ailleurs chaque soir pour tout, pour rien, pour trouver ses céréales préférées au supermarché demain, pour tenir les cauchemars à distance à elle toute seule, pour qu’il pleuve pas quand elle sort sans parapluie, pour garder Silas toujours plus longtemps auprès d’elle. Alors, ce soir, c’est vers ce dernier que se dirigent ses prières silencieuses, à travers ce regard qui ne le quitte pas, qui le supplie de céder sans se soucier du lendemain. Les lèvres de la rousse se pincent d’appréhension malgré ce sourire qui y persiste, mais qui en disparaît aussitôt qu’il s’empare délicatement de sa main pour en embrasser la paume.

Elle a les joues qui chauffent, Ruby. Elle devrait pas, pourtant, avec toutes ces bouches qui la dévorent à longueur de soirée, toutes ces paluches qui la parcourent sans vergogne. Mais avec Silas, c’est différent. Avec Silas, l’effet est décuplé, se contente pas de faire vibrer son corps comme le font les autres. Silas, c’est son cœur et son âme qu’il anime par sa seule présence, qu’il embrase par un seul contact. Ça se lit dans le fond du regard d’la galloise, malgré la surprise qui s’y est invitée. Elle a l’palpitant qui s’agite, ça vrombit sous sa poitrine, la lui enserre le bide, et certainement pas de peur. Sans l’savoir, Silas a trouvé comment la faire taire, comment accaparer sa totale attention, est bien l’un des deux seuls à en être capable. Mais si c’est une obsession certaine qui nourrit les sentiments d’la rouquine pour le boss irlandais, pour le colosse c’est qu’un amour dans sa forme la plus simple, la plus pure, du genre inconditionnel et pas mesurable. Mais Ruby sait pas faire la différence, peine déjà à comprendre c’qui lui arrive avec eux, sans les autres, sent bien les quelques nuances qui différencient les têtes à têtes avec l’un ou l’autre, mais ce serait trop que de lui demander le comment et le pourquoi. Alors elle s’contente de prendre c’qui vient, d’apprécier cet instant face à Silas, à son Silas, et d’exploser de joie lorsqu’il accepte enfin de rester avec elle pour la nuit, se fiche bien de la condition posée, tout ce qui l’intéresse c’est qu’il ait dit...

- Ouiiiiii ! Merc merci merci merciiii !

Les bras levés au ciel, elle les laisserait bien retomber sur lui dans une étreinte spontanée mais le colosse s’est déjà levé pour rejoindre son stock de brosses à dents. Ruby se rassied en tailleur, fixe quelque temps la porte de la salle de bain qu’il vient de passer et se laisse tomber en arrière. Ses membres battent l’air dans un cri d’excitation qu’elle contient, le plus grand de ses sourires lui barre le visage, Ruby laisse échapper sa joie quelques secondes avant de laisser ses bras et ses jambes retomber mollement sur le canapé. Regard posé sur le plafond, mains sur ce cœur qui n’en finit pas de cogner contre sa cage thoracique, Ruby est la plus heureuse des femmes.
À peine plus de trois minutes pour tenter de se calmer avant qu’elle ne l’entende revenir, qu’elle ne se rasseye sur le canapé, les yeux levés vers lui lorsqu’il s’approche, ces mêmes yeux qui se ferment au contact de ces lèvres sur son crâne en lui intimant d’aller se coucher, elle aussi. Elle dormira pas, pourtant, elle le sait, mais elle sait pas, peut pas lui dire non, et certainement pas en le voyant se dévêtir devant elle de la sorte pour se glisser sous ses draps.

- J’arrive !

Ruby s’éjecte du canapé, court maladroitement jusqu’à la salle de bain pour s’y rafraîchir à son tour, trouve sa brosse à dents à côté de celle qu’il vient d’utiliser et peut pas s’empêcher de sourire bêtement. Elle restera là. Jusqu’à la prochaine fois.
Trois minutes de plus à trépigner devant son lavabo, il ne restait plus qu’ça à faire après qu’elle se soit déjà lavée et démaquillée au Devil’s Den. Tant mieux, elle peut rejoindre plus rapidement la pièce principale, retrouver Silas dans son lit. Les mains de Ruby s’emparent du bas de sa robe qu’elle retire en jouant des hanches et qui échoue avec les fringues de l’homme de main, sa peau s’dévoile dans sa quasi-entièreté alors qu’elle n’a qu’une fine dentelle qui lui ceint les hanches et dissimule c’qu’on peut posséder qu’en avançant la monnaie. Mais ça ressemble pas à un jeu d’séduction, y’a rien d’langoureux dans ses mouvements, pas d’danse équivoque, pas d’regard licencieux, juste Ruby au naturel qui cherche pas -encore ?- à s’faire désirer.

La galloise s’approche du pied du lit et agrippe la couette qu’elle tire brusquement sur le côté, dévoilant le corps alangui de son invité qu’elle ne connaît que trop bien, mais qu’elle apprécie de retrouver après de longs mois sans sa chaleur. Un air espiègle se dessine sur son visage alors qu’elle adresse un regard mutin au gaillard avant de lui sauter dessus sans crier gare, de retrouver sa chaleur et son aura contre sa peau, contre son corps qu’elle étreint doucement, contre ce torse sur lequel repose sa tête. Tu m’as manqué, Silas... Déclaration débordante de sincérité glissée dans cet étau de tendresse, d’instants manqués qu’elle semble vouloir rattraper. Sa tête se lève, Ruby sourit, encore et toujours, semble incapable de faire autrement dès qu’il s’agit de lui Vraiment, vraiment, vraiment, vraiment beaucoup.



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MessageSujet: Re: feel the warmth of the fire (Ruby) feel the warmth of the fire (Ruby) EmptyLun 22 Mar - 1:28

feel the warmth of the fire

The road that's in front of me is darker than I can see, and I need a light to shine my way but the fire's warm and welcoming. Should I push on through the mud, or should I take her hand and forever stay?

Il y a ce quelque chose de pur dans les réactions de la galloise. Une spontanéité et une naïveté qui la faisaient parfois passer pour une écervelée. Il avait pas trop su au début quoi en penser, s’il devait la plaindre et y voir une pauvre fille ou juste apprécier un peu d’authenticité. Au final, à force de passer autant de temps dans son sillage, il avait juste réussi à s’y attacher plus que de raison. Bien sûr qu’elle l’irritait par moment, qu’elle le faisait soupirer quand sa perception du monde environnant n’avait rien à voir avec le monde réel. Bien évidemment qu’il s’inquiétait du fait qu’elle ne sache pas vivre sans la drogue. Mais au fond, il l’enviait peut-être un peu. Elle avait toujours l’air heureuse à ne pas voir la noirceur de l’univers, préférant être transportée par ses émotions faussées. Ça valait probablement le coup d’être préservé encore, juste rien qu’un peu. Au moins ce soir. Allongé dans le lit, ces pensées s’entrechoquent dans l’esprit de l’anglais qui reste encore en éveil, patiente sagement que la galloise le rejoigne. Il s’attend déjà à ce qu’elle parle trop, à ce qu’elle lui raconte des histoires, monopolise son attention. Le prix à payer pour avoir accepté l’invitation à rester dormir, quelque chose qui aurait intérêt à ne pas se savoir par les irlandais. Ce serait le problème d’un autre jour.

La couette qui disparaît subitement de son corps lui arrache un frisson désagréable, le fait rouvrir les yeux pour découvrir une Ruby presque nue au bout du lit. Une vision de rêve qui pourrait le réchauffer instantanément. Mais il ne faut pas franchir les limites, n’est-ce pas ? Alors il ne bronche pas, observe avec un sourire. Il ne la voit pas venir pour autant, ne dissimule pas sa surprise en la voyant bondir sur lui, s’écraser contre son torse avec son poids plume. Elle est belle. C’est la première chose qui lui passe par l’esprit. La deuxième chose, c’est combien elle arrive à le rendre faible avec ses attentions. Il y a quelque chose dans la manière qu’elle a de l’étreindre, le regarder, lui parler. Par automatisme, Silas rabat la couette sur eux pour préserver la chaleur de leurs corps tandis que l’autre bras se passe autour de la rouquine pour la serrer à son tour. Ça le perd, ça le distrait complètement de son envie de dormir tant il s’enivre de la douceur de sa peau, de la délicatesse de ses courbes, du parfum léger qui embaume encore ses boucles. Elle parvient à lui faire oublier qu’il n’est pas le seul à avoir ce droit, que ce corps se négocie contre quelques billets chaque nuit. Dans l’intimité de cette chambre, tout lui apparaît sous une lumière différente. Plus intime, plus personnelle. Il n’y a qu’eux, loin de toute personne pour les surveiller, les presser ou exiger un paiement.

Tellement seuls au monde qu’il ne doute pas une seconde de sa sincérité lorsqu’elle lui dit qu’il lui a manqué. Ça le fait se sentir important, comme s’il était quelqu’un. « Tu m’as manquée aussi. » il souffle en réponse, sa main retournant encadrer ce visage au sourire lumineux. Il devrait certainement être raisonnable, poser les barrières entre eux pour éviter qu’ils aient des problèmes. Il devrait continuer de la voir comme un diamant inaccessible. A la place, ce sont ses envies qui s’expriment. Il glisse doucement dans le lit pour venir un peu plus à la hauteur de la belle et c’est avec une douceur infinie qu’il dépose ses lèvres contre celles de Ruby. Un baiser tout d’abord délicat qui se fait rapidement plus passionné, plus possessif. Son bras qui enserrait la jeune femme glisse le long de son dos, effleure l’arrondi alléchant de ses fesses caresse sa cuisse avec envie. Un moment avec la galloise n’est pas quelque chose qui s’oublie et malgré tout, Silas a l’impression d’avoir oublié combien cela pouvait être grisant. Ou peut-être était-ce juste parce que c’était la première fois qu’ils avaient l’occasion d’être seuls en privé, qu’il n’était pas juste un client parmi d’autres.

C’est avec énormément de difficultés qu’il finit malgré tout par mettre fin à ce baiser pour reculer légèrement, observer ce bout de femme visiblement ravie des événements. « Est-ce que je suis supposé me tenir tranquille ? » Il souffle, ses doigts se promenant toujours sur le visage de la rouquine. Il aimerait savoir ce qu’elle pense, ce qu’elle désire. Car à ce rythme-là, il risquait de glisser et de ne plus répondre de ses actes. Il en crevait d’envie et dans cette position, elle pouvait très certainement le sentir. Mais la rouquine avait fini sa journée, fini avec les clients, et il n’en serait pas un de plus. Il ne ferait rien si cela ne venait pas d’elle, juste par respect. Ou par ego mal placé, à ne pas vouloir ressembler à ces types bourrés de fric qui en profitaient. Il en sait rien en réalité, peine à interpréter les signes. « Tu es tellement belle. » Il joue avec ses boucles, l’admire comme si c’était la seule occasion qu’il aurait jamais d’ancrer son visage dans sa mémoire. Un foutu chanceux, c’est ce qu’il est.



 
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