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for better but mostly worst (( kellyke ))


all monsters are human. :: Exeter, UK :: St Sidwells
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Mike Joker
while she waltzes with ghosts
i can feel what went wrong
Mike Joker
∴ Pseudo : lou, wolfy
∴ Faceclaim : jake gyllenhaal
∴ Merci à : andthereisawoman (ava)
∴ Dédoublement(s) : le roi de pique (leofstan sterling), le petit con impétueux (aurèle delambre) & le dieu de tous les dieux (kolsten darkleaf)
∴ Âge : trente-six fêlures de sourires dont une décennie d’anéantie.
∴ Mood : for better but mostly worst (( kellyke )) 666n
∴ Pronom inrp : he, him
∴ Occupation : trainer dans les pattes de la crime, jouer les fouineurs aux quatre coins de la ville, organiser des soirées légos et s'amuser des esprits naifs.
∴ A Exeter depuis : deux mois à peine.
∴ Statut : divorcé d'une femme qui l'a jeté immédiatement sur le banc des accusés, comme les autres, comme tout le monde. fou de sucrerires, de burgers et de pizzas. amoureux de tant de choses qui lui ont tant manqué en dix ans, mais pas des coeurs : il en a bien trop peur.
∴ Géolocalisation : probablement quelque part où il ne devrait pas se trouver. well, you'll get used to it.
∴ Vice : la manipulation, la vengeance létale lui brûlant la peau, le besoin constant d'être remarqué; sinon quoi ? autant crever.
∴ Free land : for better but mostly worst (( kellyke )) Tumblr_inline_prpwv01yNp1vjg4rh_250

joker : why are you looking at me like this is my fault?

white : because it is your fault.

joker :

joker : yeah, you’re probably right.

m o o d b o a r d

∴ Triggers, refuse de jouer : viol, racisme, maltraitance animale, pédophilie.
∴ Triggers Warnings : trouble de la personnalité histrionique infantile, obsessions, crimes, violences diverses.
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kelly
☆ thomasine
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∴Arrivé le : 17/02/2021
MessageSujet: for better but mostly worst (( kellyke )) for better but mostly worst (( kellyke )) EmptyDim 28 Mar - 17:14


“dream, send me a sign, turn back the clock, give me some time. i need to break out and make a new name, let's open our eyes to the brand new day. it's a brand new day.” &


Décembre 2021,
North Bay, Ontario, USA
23h34


Vingt-trois heures trente-quatre. Le feu de bois crépitait dans la cheminée, les flocons de neige tourbillonnaient dans les airs, parant la verdure de son plus bel atout hivernal. North Bay, refuge éphémère des âmes échouées depuis l'éther où régnait en maitre le sempiternel silence. Lourd, inquiétant... Blanc. Affreusement sentencieux. Sur les grands carreaux de la vitre à travers laquelle Mike observait la tempête valser, le grand froid avait fait son œuvre il y avait un moment et rugissait de plus bel sur l'instant, d'un grondement étouffé. Toute envie de déballer ses valises s'était envolée d'un souffle. Il ne voyait plus que lui, n'entendait plus que lui... Ce gouffre blanc l'appelant encore et encore. Escaladant les pics abrupts de son âme figée, le corps transi de neige et de vertiges. Hypnotisé par le spectacle qu'il lui dédiait dans ses songes, le détenu tout récemment libéré se permit de somnoler de bref minutes. Épris de l'ivresse de la fatigue. Il sentait ses forces le quitter peu à peu.

C'était comme là-bas, dans sa petite maison. Chez lui. Derrière les barreaux, il y faisait si beau... si froid. Ici aussi, peut-être que s'il fermait les yeux un peu trop fort, l'oiseau serait de nouveau coincé dans sa cage, à chanter pour les murs, à se cogner les ailes contre les parois métalliques, à entendre ses moindres faits et gestes en écho. Seul. Seul. Toujours. Toujours.

Pris d'une panique soudaine; Joker s’éveilla en sursaut, affalé sur le canapé luxueux du chalet qu'il venait de louer pour le mois. Il reprit ses esprits petit à petit, les lapis-lazuli lasses se fixant sur les flammes de la cheminée, sur la fumée spectrale s'y échappant. La chaleur l'inquiétait quelque peu. Pour se détendre, il pensa à Hayley. Surtout à son fils qu'elle refusait de lui laisser voir. Son enfant. Son unique source d'espoir à travers ses ténèbres couronnés de glace. Il n'avait pensé qu'à lui et sa rancune. Lui et son amour perdu pour son ex-femme. Lui et cette famille anéantie si injustement écrasée par l'impératrice Injustice. Il aurait tant aimé être avec lui ce soir-là. L'ensevelir de tout un tas de cadeaux, de tout un tas de sourires... et de sa présence.


C'était Noël. Le Temps riait. Il faisait froid.

Un flocon de perdu parmi tant d'autres.

Mike ne les comptaient plus, voilà dix ans. . .


Mars 2021,
Église d'Exeter,
8h51


Deux mois. Cela faisait déjà deux mois que Mike avait quitté le berceau de l'hiver, les barreaux de Pelican Bay pour rejoindre les terres foudroyées d'un Exeter en peine de paix. Il lui semblait pourtant que c'était encore hier, qu'il lui suffisait de cesser ce rêve lucide en se pinçant le bras, en se bouchant le nez; pour se réveiller dans l'ombre de sa cellule réconfortante. Pourtant, jamais il n'essaya. Pas une seule fois. Peut-être que c'était ça, le bonheur. Pouvoir faire tout ce que l'on voulait. Ou presque. Ce fut en tout cas l'option qui fut choisie par ses maux les plus profonds. Rire plutôt que laisser dépérir sa vue dans des abysses infinis. Jouer plutôt que crever d'ennui à attendre que la faucheuse, amante du silence, vienne abimer ses sourires. Et puis mentir plutôt que mourir.

Dans la vie, l'on n'avait pas toujours le choix. Mais il existait aux yeux de Joker toujours au moins deux manières de fuir les problèmes. Restait à savoir laquelle était la deuxième.

Michael Joker ne se reconnaissait pas, parfois, dans le miroir. Pourtant, c'était bien lui, ou peut-être pas. À l'écouter et le voir gambader ça et là, ce regain de liberté était ce qu'il existait en ce monde de plus merveilleux, incroyable, rafraichissant. Tout était en mesure d'attiser son intérêt si volatile, mais tout lui faisait un peu peur, dans un certain sens; et s'il ne l'avouait pas verbalement, ses gestes le trahissaient parfois, encore. Par réflexe défensif. Il fut décidé qu'il lui fallait tout comprendre ou au moins pouvoir faire passer l'illusion que c'était le cas, sinon comment pourrait-il prétendre user de ses marionnettes correctement sans se faire prendre en temps voulu, lorsqu'il le retrouverait ? Son voleur de vie. Tout un art fort délicat, tout un doigté subtil, tout un joli jeu de pions, pas le droit à l'erreur... plus maintenant. Il fallait rester cohérent, et pour se faire, il devait demeurer le parfait maitre du jeu ; faire bonne figure auprès de ses nouveaux alliés. Il vivait, vivait si fort qu'il en agaçait plus d'uns, sans que cela ne puisse jamais le déranger, ni même lui venir à l'esprit, d'ailleurs. L'on appréciait forcément sa présence solaire et ses sympathiques tours de passe passe. Chahuter, malmener des esprits parfois malhonnêtement, mais toujours en toute bienveillance... Vraiment ? À quoi d'autre pouvait bien se résumer la vie, la sienne désormais, plus particulièrement ? Eh bien aux enquêtes, bien entendu. Son boulot de Détective privé pour le Scooby gang, un pilier dans cette nouvelle existence millimétrée... Un pilier cependant duquel il parvenait très facilement à se défaire lorsque l'envie lui prenait de se détendre. Donc, très souvent. Demeurer la tête plongée dans un dossier jusqu’à pas d'heure ? Très peu pour lui, Joker et la paperasse n'avaient jamais fait bon ménage. Sauf lorsqu'il était question de l'affaire. Évidemment. En dehors de ça, il était un homme de terrain ! Un homme d'action, un vrai ! De ceux cependant qui ne pouvaient tirer, car il n'avait jamais récupéré ce droit de port d'armes à feu... De toute façon, il se consolait en se disant qu'il n'était pas non plus de ceux qui hurlaient à tue-tête "POLICE, BAISSEZ VOTRE ARME", déjà car il n'était pas plus de la police... mais aussi parce qu'il n'avait toujours pas d'arme, décidément, c'était agaçant... Et surtout parce qu'il n'était pas ce genre d'hommes d'action là, voilà tout. Ou en tout cas plus du tout. Joker était plutôt l'infiltré, le marionnettiste, l'homme de l'ombre que l'on voyait pourtant bien trop à la lumière pour se douter de quoi que ce soit, le menteur, parfois, souvent, l'emmerdeur, surtout, à peine. Celui, inconscient, qui risquait sa peau, souvent celles des autres avec, et qui n'avait rien d'autre que son charme mutin et ses tromperies pour s'en sortir en vie. Le miracle audacieux. Michael Joker dans toute sa splendeur.

Voilà quelques semaines qu'il avait intégré une équipe de la criminelle d'Exeter, plus ou moins. Une place transitoire, aucune place de véritablement prédéfinie encore. Soit disant qu'il lui fallait attendre. De toute évidence, il ne faisait rien d'intéressant à son goût, tournoyait sur sa chaise de bureau pour passer le temps et créait des petits avions en papier qu'il envoyait en missions jusqu'au bureau du boss. Et puis le jour vint où on lui assigna enfin une véritable partenaire. L'Inspectrice Kelly White. Trop classe, am i right ? Qui était-elle ? Que faisait-elle ? Comment était-elle ? Comment aimait-elle son café et ses petits déjeuners ? Ohh, nul doute que Joker avait saoulé ses ex-compagnons-relous avec toutes ses questions avant de les quitter pour de bon, mais personne n'avait osé dire grand chose sur l'inspectrice. Il trouva ça cool. Il n'en fallait pas vraiment davantage pour allumer la lumière de la folie imprévisible d'un Michael Joker curieux comme un gosse.

Ce matin, c'était définitif, le détective pétait la forme. Joyeux comme jamais, il arriva sur les lieux du crime avec un peu en retard. Chevauchant sa moto de mauvaise fortune qui faisait un bruit de tractopelle, contraste détonant avec l'argent dont il était supposé disposer. Il l'aimait bien, cette petite moto dysfonctionnelle, elle lui avait fait pitié. Peut-être qu'elle lui ressemblait un peu, quelque part. En arrivant devant l’église, il retira son casque et observa le tas de poulets s'affairer à leurs tâches. Un meurtre en plein mariage ? Un sourire malicieux se dessina rapidement sur les lèvres du motard alors qu'il quittait son fidèle destrier. Il prit le temps d'entrer dans l'édifice, le regard voguant de droite à gauche, tout content d'enfin retourner sur le terrain. Il crut apercevoir une femme plus imposante que le reste du groupe de par sa stature glaciale et son aura qui ne reflétait que sérieux et professionnalisme. Il sut que c'était Elle. Forcément. Qui d'autre ?

— Putain mais bougez de là ! Vous voyez pas que vous gênez tout le monde ?!


Mike se retourna vers le vieux flic râleur qui venait de l'engueuler, un brin penaud. Finalement, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. De ceux irritants qu'il aimait le plus arborer.

— Chuut, il va vous entendre. Vous n'êtes pas chez votre grand-mère ici, mon petit pote. répliqua Mike en pointant le plafond de l'église du doigt, feignant d'être résolument choqué.

— J'me demande qui d'nous deux se croit chez sa grand-mère, hein... grogna le vieux aigri, visiblement pas ouvert à l'idée de le laisser passer.

— Bah la mienne est morte, du coup je peux faire ce que je veux... bon, vous me gênez là, allez, hop hop hop, on se pousse ! s'amusa le malvenu en tapotant dans ses mains, un petit air goguenard dessiné sur les traits de son visage.

Le vieux flic réprima un soupir et devint un peu rouge. Une vraie petite tomate cerise. Mike lui tapota l'épaule gentiment avant de partir, signe qui ne fut pas très bien reçu, étonnement. Avant d'aller immédiatement se présenter à sa nouvelle coéquipière qui examinait le corps de la mariée en compagnie du légiste, il alla minutieusement observer les alentours, comme s'il était chez sa grand-mère, finalement. Il découvrit le jeune marié, les mains ensanglantées, l’œil vide. Cette histoire commençait comme une drôle de blague, mais sans le côté drôle de la chose. Joker vint sans hésiter un instant à sa rencontre et fit éloigner les deux flics qui l'entouraient, se positionna fermement face à lui, le regard soudain très sérieux. Le mentaliste refaisait des siennes. Il discuta à peine avec lui puis alla enfin rencontrer sa moitié à lui, enfin, sa nouvelle coéquipière.

— C'est pas lui. Il n'a pas l'air hyper triste de perdre sa femme, mais ça se comprend, en même temps, les mariages, c'est surfait. C'est quand même chiant sur le long terme, avec les contraintes, tout ça, et puis.... Ah, ouais, pardon, bonjour Inspectrice White ! Détective Joker, votre nouveau coéquipier. On va bien s'amu... travailler, tous les deux, j'en suis sûr !

Il lui présenta sa main, sourire du chat du Cheshire à peine déguisé.


(( @kelly white  for better but mostly worst (( kellyke )) 2971442946 ))

 
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Kelly White
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∴ A Exeter depuis : 2005
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joker : you'd be surprised to hear this, but some people find me annoying

white : i really can't see why

joker : right ?


for better but mostly worst (( kellyke )) 2afbd80dfd01984620cc4f09e1b9f50f
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MessageSujet: Re: for better but mostly worst (( kellyke )) for better but mostly worst (( kellyke )) EmptyLun 26 Avr - 0:39


It used to be you and me against the world.
I may be on my own now,
but you knew you could trust me when I promised you: whatever it takes,
I’ll bring this bastard before Themis.


Le piment qui réveille la torpeur. Cette sensation extrême inconsciemment recherchée, qui nous pousse à nous rendre témoins du malheur des autres, de cette tragédie, ce mystère ultime de notre existence auquel nul ne peut échapper. On le redoute autant qu’il nous fascine. Et c’était cette curiosité morbide qui animait justement la foule agglutinée autour de l’église ce matin-là.

Il était à peine huit heures trente lorsque Kelly arriva sur les lieux. Même pas besoin de présenter son badge, toute la police la connaissait. On la laissa immédiatement passer. Au moment où elle entrait dans l'église, l’un des piliers de ce qu’elle appelait « la police en uniforme » vint à sa rencontre. Il s’agissait d’un vieil homme à l’air bougon qu’elle avait rencontré à plusieurs reprises au cours de sa carrière.

Il lui expliqua brièvement que la victime avait succombé à ses blessures avant même l’arrivée des secours. Elle s’appelait Jane Rodgers et était âgée de seulement vingt-huit ans. Elle était sur le point d’épouser Arlo Dixon, qu’on avait tenté de questionner, sans succès. Il demeurait incapable de la moindre phrase cohérente. L’agression s’était produite dans une pièce adjacente, à l’abri des regards, où une importante quantité de sang avait été retrouvée. C’était dans cette pièce que la victime se trouvait en attendant que la cérémonie ne débute. L'identité du meurtrier était quant à elle un mystère absolu.

Après avoir remercié le vieux policier pour ces précieux éléments, Kelly avait procédé à une rapide inspection des lieux avant de se diriger vers le légiste, un certain Dr Davies qu’elle ne connaissait pas très bien. Le corps de la jeune mariée était étendu au milieu de l’allée centrale, à mi-chemin de l’autel. Dr Davies s’empressa de lui adresser ses premières constatations : de multiples coups dans le dos, pas directement fatals. L’arme n’avait pas encore été retrouvée, mais il s’agissait en tout cas d’un objet tranchant. Le coup porté à la nuque était celui qui lui avait fait perdre le plus de sang.

— J’ai aussi remarqué les signes d’un choc au niveau de sa tempe gauche qui concorde avec une chute, continua Dr Davies. C’était certainement suffisamment violent pour l’assommer quelques minutes. Par je ne sais quel miracle, elle est parvenu à venir jusque dans cette allée, d’où la trainée de sang que vous n’avez pas pu louper en arrivant jusqu’ici.

— Il semblerait qu’elle se soit débattue contre son agresseur, remarqua Kelly, qui s’était accroupie près du corps, munie de gants pour ne pas contaminer la scène de crime. Elle montra du bout des doigts les marbrures sur les avants bras de la victime.

— Oui, il est possible qu’elle ait réussi à blesser elle aussi, considéra le médecin. Je vais effectuer un prélèvement sous ses ongles, sait-on jamais.

Avant même que Kelly ait le temps de répondre quoi que ce soit, une voix inconnue l’interpella. Son ton joyeux dénotait tant avec le sérieux de la situation que Kelly releva vivement les yeux sur le responsable de cette grossière intrusion. C’était la première fois qu’elle le rencontrait, mais bien évidemment, elle le reconnut immédiatement. En partie parce qu’elle s’était renseignée sur lui avant qu’il ne débarque dans son équipe, mais surtout parce que, comme tout policier, elle avait suivi sa descente aux enfers à travers les médias. Il s’agissait de nul autre que Mike Joker, son nouveau partenaire.

Il était évident que l’arrivée de Joker à la pj d’Exeter ne pouvait pas passer inaperçue. Kelly avait entendu les bruits de couloirs à son sujet et à sa grande surprise, ses collègues l’avait dépeint comme un véritable boute-en-train. Tout le contraire de ce que l’on pourrait attendre d’un homme ayant passé les dix dernières années de sa vie enfermé pour des crimes qu’il n’a pas commis. C’était donc ainsi que le boss remerciait celle qu’il considérait comme son meilleur élément ? En lui filant un petit farceur entre les pattes ?

Avant de se relever, Kelly avait pris quelques secondes pour observer son nouveau co-équipier, les yeux légèrement plissés, comme pour percer l’énigme Joker. Elle consentit finalement à accepter sa poignée de main, qu’elle voulut brève, mais ferme. Il comprendrait bien vite qu’elle n’était pas du genre à blaguer au-dessus du corps des victimes.

— Détective Joker, ravie que vous ayez finalement daigné nous rejoindre ce matin ! lui répondit Kelly, la voix chargée d'ironie. A peine arrivé que vous avez déjà éliminé l’un des suspects, impressionnant. Et sinon, je peux savoir ce qui vous a convaincu de l’innocence du jeune marié, exactement ?

Il n'y paraissait pas, mais Kelly était réellement intéressée par les arguments qu’il pourrait avancer. Elle ne mettait pas en doute le don qui avait valu à Joker sa réputation flamboyante avant son emprisonnement, mais comme tout policier, elle avait appris à résoudre ses enquêtes en se basant sur des faits, des preuves. Soit des choses bien plus tangibles qu’une lecture du langage corporel.

— Bon, je laisse Dr Davies vous répéter ses observations et ensuite nous irons interroger d’autres témoins, lança l'inspectrice au petit garnement.

Dr Davies résuma en seulement quelques mots ce qu’il avait mis plusieurs minutes à lui expliquer auparavant. Il se dépêcha ensuite de reprendre son travail, comme s’il ne souhaitait pas leur parler plus longtemps que nécessaire. Kelly se demanda vaguement la raison d’un tel comportement. Mais après tout, ils avaient plus urgents à régler que les états d’âme d’un légiste.

Un vacarme mit soudainement fin à toute forme de réflexion à ce sujet. Des cris de voix résonnaient à l’extérieur et White se dirigea rapidement dans cette direction, prenant le temps de faire signe à Joker de la suivre, histoire de l’avoir à l’oeil. En haut de l’escalier extérieur, un vieil homme saisissait par la gorge un autre bien plus jeune que lui, la trentaine à peine.

— C’est toi qui l’a tué, sale pourriture ! Tu ne supportais pas qu’elle t’ait quitté, alors tu l’as tué, hein ? Avoues ! Avoues, sale petit...

Des policiers en uniforme parvinrent enfin à les séparer, emportant le plus jeune un peu plus loin, qui ne semblait pas avoir eu le temps de répliquer. Kelly se dirigea vers le vieil homme, qui s’avéra être le père de la victime, qui venait d'attaquer l'ex de la jeune mariée.  

— Bonjour, Monsieur et Madame Rodgers je présume ? demanda Kelly, de sa voix douce qu'elle avait pour habitude de réserver aux proches dévastés. Je suis l’inspectrice White et voici détective Joker. Je sais que c’est difficile, mais pensez-vous que vous pourriez nous décrire exactement ce qu’il s’est passé ?

La mère expliqua qu'elle était la dernière à avoir vu sa fille. Elle l'avait laissée dans la fameuse pièce où elle aurait été agressée. Elle était prête et était censée sortir juste après. Tous les autres invités l'attendaient dans l'église et personne ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit d'anormal. Après vingt minutes à l'attendre près de l'autel, le fiancé aurait commencé à s'inquiéter. Et alors qu'ils s'apprêtaient à aller voir ce qu'il se passait, Jane Rodgers était apparue dans l'allée en suppliant pour qu'on lui vienne en aide, avant de s'effondrer pour ne plus jamais se relever.

— Elle était stressée, elle ne cessait de me dire qu’elle avait peur, leur confia Madame Rodgers. Je l’ai rassuré en lui disant que c’était normal, que l’on passait toutes par là. Mais elle me répétait que non, pour elle c’était différent. Attendez... oh mon dieu, vous pensez qu’elle se savait en danger ? Mais pourquoi ne m’aurait-elle rien dit, pourquoi…

— Cela ne fait aucun doute, elle avait peur de lui, la coupa son mari. De son ex. Ce voyou s’en est pris à elle, c’est évident. Qu’attendez-vous pour l’arrêter ?

— Monsieur Rodgers, nous allons l’interroger et nous reviendrons vers vous plus tard, d’accord ? répondit Kelly, d'un ton qui laissait finalement peu de place à la contradiction. Faites-nous confiance, nous arrêterons le coupable, quel qu’il soit.

Le couple acquiesça et Kelly se tourna alors vers Joker.

— Bon, je pense qu’il est temps d’aller parler au voyou, qu’en pensez-vous ? Vous voulez gérer l’interrogatoire ?

Premier test pour le nouveau co-équipier ou manifestation de sa sincère curiosité de voir le célèbre Joker en action ? Il était difficile de l’affirmer avec certitude. Elle se contentait d’attendre sa réponse, un sourcil relevé.

Il faudrait certainement plus d'un mentaliste pour résoudre le mystère White.


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Mike Joker
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joker : why are you looking at me like this is my fault?

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joker :

joker : yeah, you’re probably right.

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kelly
☆ thomasine
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MessageSujet: Re: for better but mostly worst (( kellyke )) for better but mostly worst (( kellyke )) EmptySam 7 Aoû - 21:57


“dream, send me a sign, turn back the clock, give me some time. i need to break out and make a new name, let's open our eyes to the brand new day. it's a brand new day.” &




Joker était paumé. Une première. Probablement pas. Il avait suffi d'un fragment d'éclat fissuré dans les deux petites jades effarées de la victime. Pauvre mariée parée d'un sublime mortel absorbé d'albe et d'ocre. L'image de l'amour éteint, pour la vie. Une âme d'envolée parmi tant d'autres. Flashback d'ultraviolence à un passé assassin. L'aurisse de la folie frissonnait. Et Joker s'y perdait, loin, très loin de l'agitation justicière l'entourant aux quatre coins de l’église. Drogué de liberté, il avait manqué une marche, puis le palier, le balcon, puis même de tomber. Ce n'était clairement pas la première fois que ce genre de choses arrivaient depuis qu'il avait retrouvé la civilisation. L'absence fut à peine remarquée. Une seconde, peut-être deux, durant lesquelles son regard d'éther avait pris la teinte des profondeurs abyssales. Mais ce jour était spécial, alors le détective était spécialement paumé. Une séquelle, l'imprévisibilité dangereusement fâcheuse l'habitant comme un fantôme, séquelles qu'il ne comptait plus mais qu'il s'appliquait à cacher derrière le halo lumineux de ses sourires vulpins mordant le monde.

L'ex-taulard était passé maître dans l'art de la dissimulation, et ce comportement excessivement joyeux et inconscient l'aidait à tenir le mât dans cette société qu'il n'arrivait plus à poursuivre sans craindre de manquer de souffle. Pourtant, il n'y avait aucun doute à ses yeux, qu'un jour, il parviendrait à intégrer toutes ses subtilités, tout comme il capturait la mort elle-même s'il le fallait et mettrait fin à cet Enfer qui le rongeait depuis bien trop longtemps. Mike n'était pas pressé, s'il avait pu patienter dix longues années derrière les barreaux à planifier sa vengeance et nourrir sa folie noire; il pouvait bien encore supporter un petit moment les œillades et remarques désagréables de ses nouveaux collègues à la criminelle, aussi britannique était-elle (de toute façon, ils étaient tous les mêmes, ces poulets...). Malgré toute la répugnance profonde que lui inspirait la justice et tout ce qui s’en rapprochait de près ou de loin; il revenait, fier comme un paon, comme un homme tout souriant de retour de vacances aux Fidji. Quelle idée fabuleusement risquée, pourtant, que de collaborer avec des traîtres (ou des amis de traîtres, ou des collègues de collègues d'amis de traîtres ? peu importait, ils l'étaient tous plus ou moins sans le savoir). Des pensées ironiquement cyniques lui trituraient les méninges depuis quelques minutes, qu'il taisaient par ses sourires gamins. Regretter ? Jamais. Ce n'était pas son genre. Perdu dans ses pensées, là, un instant à peine, alors que sa nouvelle collègue semblait déjà le railler pour son surplus de... lui-même, en fait. Pour seule réponse, le retardataire que la honte n'étouffait jamais, haussa les épaules, un petit sourire de vainqueur trônant sur les lèvres. Je sais que vous allez finir par m'adorer.

Il fit mine de n'y lire aucune ironie, lui qui parlait les visages aussi bien que sa langue maternelle, le français ; propageant toute son humeur extravertie sans même forcer le trait.

— Ah je vous en prie, vous savez ce que c'est, les affaires... répondit-il d'un ton évasif, une moue exagérément mystérieuse à l'appui.

Il était évident qu'elle ne savait rien. Personne ne savait jamais vraiment ce qu'il trafiquait de toute façon. De simples paroles, pas aussi innocentes qu'elles voulaient le laisser entendre. L'ombre d'un mensonge effleurant ses milliers d'autres, l'ombre de Joker et ses nombreuses facettes imprévisibles. Lui, savait, c'était l'essentiel.

Mike sortit d'une de ses poches une paire de lunettes de soleil qu'il enfila après un haussement de sourcils joueur. Tout soleil qu'était le détective, il serait fâcheux qu'il se brûle lui-même en s'admirant par mégarde dans un quelconque miroir...

— Je sais, je sais, mais c'est pas facile tous les jours d'être un génie... je vous expliquerai. s'amusa-t-il à fanfaronner en rajustant son col, gardant pour le moment ses petites certitudes pour lui-même. Il restait persuadé de débuter au mieux ce partenariat plus ou moins atypique.

L'heure n'était pourtant pas à la blague. À dire vrai, et ce à son plus grand désarroi, elle ne l'était jamais tellement, encore moins dans son milieu... C'est que l'être humain était plutôt chiant et morose dans sa globalité, en plus d'être franchement prévisible. Heureusement que lui, était là pour aider les morts à s'indigner depuis leur trépas.

Sage, pour quelques instants seulement, Mike écoutait le légiste expliquer la situation avec attention. Un légiste plutôt méfiant à son égard qui ne lui offrit qu'un haussement de sourcils circonspect. Cet homme ne l'aimait pas. Ça n'était pas très original de sa part. Dommage. Il semblait cacher quelque chose également, probablement rien, mais assez pour éveiller la curiosité de la machine Joker et un coup d’œil lui suffit pour voir que l'Inspectrice en fut surprise aussi l'espace d'une seconde. Intéressant.

Le moment fut bien vite brisé par des cris de rage non loin du nouveau tandem, où un jeune homme et son aîné se battaient en haut de l'escalier extérieur. Un début de sourire se dessina aussitôt -à nouveau- sur les lèvres de Joker qui se frottait les mains et s'empressa de suivre l'inspectrice sans plus de manières. Enfin, un peu d'action. Il était fait pour. C'était évident.

Fauteur de troubles comme on en faisait peu, Mike n'était plus à une bonne impression près. Il sortit de la poche de son pantalon son smartphone et se positionna devant les deux hommes, sur la première marche de l'escalier pour... les prendre en photo, la position d'un photographe ne l'étant aucunement pour accentuer le ridicule de la situation.

— Attendez, bougez-plus, c'est parfait.

— Hein ? Mais qu'est-ce que vous faites v... tenta de protester le plus jeune, ne comprenant absolument rien à ce qu'il se passait... comme le restant de l'équipe policière.

Le plus âgé des deux hommes ne lâchait toujours pas sa prise.

— Vous allez faire la une d'Exeter News, me remerciez pas surtout... souffla Mike dans un soupir agacé. Finalement, il écarta ses mains pour présenter visuellement le titre du journal.

— "Affaire Rodgers. L'assassin et son complice se donnent en spectacle devant les poulets de la crim" Bon, ce serait peut-être pas dit exactement comme ça, mais je suis pas journaliste, moi... N'empêche que ce serait marrant.

Il suffisait d'une seconde, d'une œillade, et Mike valsait de l'autre côté du temps, ce côté où ses sens se décuplaient et le rendaient si proche de l’être humain, de l'horreur qu'il était, qu'il lui infligeait toujours à contre-coup. Le regard océan de Joker s'était assombri d’abîme, renaissait le phœnix longtemps protégé derrière les barreaux du génie noir qu'il gardait bien caché en retrait, que personne ne voyait en permanence, pour ne pas se méfier, pour ne pas avoir peur de ce qu'il pouvait faire. De cette analyse impudique de l'Homme comme l'on lirait les pages d'un bouquin. Mike avait la chance ou la malchance de détecter les vérités de l'âme, de pouvoir les manipuler à sa guise lorsqu'il les mettait violemment à nue. Michael Joker voyait les maux, et tous les mensonges se perdaient. Il avait en sa faveur ses dons de mentaliste que beaucoup trouvaient injustement placés entre les mains d'un homme si peu fiable. La jeune femme aux yeux d'or. Une invitée, une amie, une demoiselle d'honneur ? Quelqu'un d'intéressant, en tout cas. Discrète, parfaitement en contrôle...... mais il suffisait de peu, d'une micro-expression aussi rapide qu'un rafale. Mike ne manquait jamais rien et son spectacle eut un résultat.

Sa petite comédie ne plut pas à ses nouveaux collègues et les parents de la victime le traitèrent de quelques noms d'oiseaux qu’il ne prit pas la peine de retenir; sans doute pour la forme. Mike balaya tout d'un petit soupir, écoutant vaguement les dires de la mère, puis du père animé d'une certaine rancœur évidente pour l'ex-compagnon de son (ex)fille.

Enfin, Joker eut le droit à son quart d'heure de gloire, ce qui ne fut pas pour lui déplaire. Probablement passait-il un test dans cet encéphale étriqué qu'était celui de sa partenaire. Bientôt, il lui faudrait l'analyser, elle aussi. Mais tester sa patience était plus amusant pour le moment.

— Je gère tout ce que vous voudrez ! minauda le nouveau clown officiel de la pj. Un feu vert qui n’annonçait rien de bon.

Et sur ses mots il allèrent s'accaparer toute l'attention du vilain petit canard de l'histoire. Un mec qui ressemblait à bien d'autres de ses compagnons qu'il avait pu croiser derrière les barreaux. De ceux aux gueules de mauvais garçons.

— Mais je vous reconnais, vous. lança aussitôt le dit-voyou en voyant de plus près le visage de Joker, aux côtés de White.

Génial, ça commence bien.

L’homme se tourna vers l'inspectrice.

— C'est un dangereux criminel, et vous le gardez avec vous ? Y a vraiment aucune justice dans ce pays. Personne ne va jamais retrouver l'assassin de Jane...

— Franchement je suis plutôt d'accord avec vous alors commencez pas à chouiner, on va pas s'en sortir. Regardez-vous, vous n'êtes franchement pas en bonne posture. Les parents de votre ex ne semblent pas tellement vous apprécier. Rassurez-vous, ils ne m'aiment pas trop non plus, après ça ne veut peut-être rien dire, mais bref. Y a une jeune femme blonde là qui avait l'air assez ravie de votre accrochage avec l'ex-beau-papa. Et personne n'a bougé le petit doigt pour vous sauver; enfin à part nous, là.... enfin eux.

Mike leva son index en l'air pour montrer les flics du doigts, et rit légèrement, de ces rires légers et mutins qu'arboraient les gens malhonnêtes qui prenaient plaisir à l'être, et non plus de ceux enfantins qu'il usait à foison.

— Personne n'est venu vous voir pour s'assurer que vous teniez le coup... Après, franchement, c'est sûr qu'on s'en fout, vous n'aviez même pas l'air d'être invité à la base. Tiens, c'est vrai ça, qu'est-ce que vous faites là en fait ? C'est plutôt pathétique de se présenter au mariage de son ex...

Provocations et tact signés Joker. Le voyou sembla enfin sortir de son mutisme. Il fallait dire qu'avec le détective en face, ce n'était pas toujours facile d'en placer une ou de rester de marbre. Il avait le don d'embrouiller les esprits et d’agacer les autres à force de trop tout dire et ne rien dire à la fois. Et toutes ses machinations avaient un but. Même les plus folles et inappropriées d'entre elles. L'accusé quasi-commis d'office se tendit immédiatement.

— Mais je peux savoir pour qui vous vous prenez ?! Je suis venu parce que... Jane m'a invité, figurez-vous, seulement je n'étais pas sur la liste parce qu'elle préférait ne pas faire d'histoires....C'est compliqué. Je voulais vraiment être là, nous étions en bons termes, mais elle a beaucoup hésité. Elle a fini par accepter que je vienne un peu plus tard après la cérémonie.

— Vous auriez mieux fait de rester chez vous. Allez-y, racontez-nous votre version des faits. Pour l'Inspectrice White. lança Joker nonchalamment en retirant ses lunettes; le ton et l'air désabusés d'un ado ennuyé.

Le voyou, Joey Edison de son véritable nom, fut plutôt bref dans ses déclarations. Il était arrivé sur les coups de quatorze heures et avait rejoint la mariée dans une contre chambre de l’édifice pour "discuter" avec elle. Celle-ci lui semblait inquiète ces derniers jours, d'autant plus le jour j mais avait refusé de lui dire quoi que ce soit sur le sujet. Pour ne pas le mêler à ses problèmes, avait-elle dit, se contentant de lui faire promettre d'être toujours là pour elle, même si le "pire venait à arriver". Des choix de mots que Mike nota dans un coin de sa tête.

— Mais je n'aurais jamais pu lever la main sur Jane, c'est de la folie, je.... je l'aimais moi, bordel ! Elle était tout pour moi. Je voulais seulement son bonheur, même si c'était avec ce type... Et n'allez pas croire les grognements de son père, il n'a jamais approuvé notre relation. Il dit que je n'étais qu'un bon à rien et que je le resterai toute ma vie. Si quelqu'un a pu commettre une telle horreur, c'est certainement lui vu la façon dont il l’a toujours traitée !

Mike écouta attentivement, jeta un regard à sa partenaire, puis replaça ses lunettes sur son nez.

— Lui nous hurle que c'est vous, vous, lui. Méfiez-vous des boomerangs, on n’sait jamais quand ils reviennent. Bon....Calmez-vous un peu et laissez-nous faire notre boulot, ça va aller. En attendant j'ai remarqué un petit quelque chose d'assez intéressant.

— Oh nan, vous n'allez pas recommencer à...


Et si...

— Alors, mettons que je vous observe depuis deux minutes, allez, on va dire ça comme ça. J'aime porter de l'intérêt aux détails, pas tous les détails en particulier, car beaucoup m'encombrent et m'ennuient, mais ceux que vous, vous pouvez me fournir en tant qu'être humain me sont fort intéressants, vous voulez savoir pourquoi ?

Évidemment, il ne lui laissa pas le loisir de répliquer, et s'amusait grandement à la perdre dans ses petits jeux verbaux puérils.

— Pas grave. Tenez, moi je fais attention à ce genre de petits détails là, 'voyez, juste là.

Il appuya ses propos en montrant du doigt un très discret rictus qui passa le temps d'une chrono-seconde avant de s'évanouir sur un visage agacé et... perdu.

— Ekman, un chercheur brillant met en évidence 43 muscles faciaux capables de produire environ 10 000 expressions, dont 3 000 porteuses de sens, c'est fascinant, nan ?

— De quoi ? Mais quel rapport avec tout ceci, qu'est-ce que vous racontez là, je...

— On s'en fiche de ce que je peux bien raconter. Je pouvais faire plus court, dans l'idée, mais je voulais tester votre self-control, et il se trouve qu'il est déplorable, mais qu'en plus de ça, vous avez la capacité de concentration d'une petite crevette. Le plus important, je l'ai remarqué à la première seconde où vous avez posé votre regard sur blondie, si vous voulez tout savoir. Dites moi, de quoi avez-vous eu honte, exactement ? Qu'est-ce qui vous lie, tous les deux ? C’était quoi votre petit plan ?

— Ça suffit ! Vous allez trop loin, je vais pas m'abaisser à entrer dans vos jeux ridicules !

Mike sortit enfin de sa transe, et se parât de nouveau de sa facette préférée, celle de l'agaçant personnage qu'il était. Non pas que ses autres facettes n'étaient pas tout aussi agaçantes, mais sa principale tenait le grand rôle, il fallait bien le dire. Ainsi, tout naturellement, un immense sourire satisfait se dessina sur son visage alors qu'il se retournait vers sa coéquipière et d'autres flics, qui, s'ils l'avaient vaguement éconduit sans lui porter d’intérêt, au début, le regardaient maintenant d'un œil différent, intrigué.

Monsieur Edison s'en alla pleurer son ex-bien aimée après avoir échangé quelques paroles avec l'Inspectrice.

— Il cache quelque chose. Il faudrait discuter avec la jeune femme blonde qui se trouvait derrière l'escalier, tout à l'heure. confia-t-il à sa partenaire, plus sérieux qu'il ne l'aurait cru.

Avant qu'elle n'ait le temps de le réprimander sur ses élans d'hypothèses hâtives, il prit les devants pour se défendre, les mains ouvertes devant lui, montrant qu'il avait à peu près compris la leçon... Ironique, après tout le cinéma qu'il venait de lui jouer.

— C'est vous la chef après, hein, moi je propose seulement, bien sûr. Alooors, on fait quoi, maintenant ? On va où ? Je vous suis !

C'était définitif. Tout ceci lui avait tant manqué. Il était excité comme une puce, et rien de l'air impassible et des paroles tranchantes de sa nouvelle coéquipière n'y changeraient quoi que ce soit. Michael Joker était de retour, mostly for the worst.


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