Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility

Le Deal du moment :
ERAZER Deputy P60 – PC portable Gamer ...
Voir le deal
879.99 €

annihilation is always the answer. — ft. Seth


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
Aller en bas
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: annihilation is always the answer. — ft. Seth annihilation is always the answer. — ft. Seth EmptyDim 21 Mar - 12:48












Annihilation is always the answer


Elle a le menton enfoncé dans la chair de son avant-bras, et le regard qui fixe le mouvement circulaire d'un micro-ondes en marche. C'est répétitif, machinal, rassurant. Comme un programme informatique de fond que vous finissez par ne plus vraiment voir tourner, dont vous oubliez l'existence à la seconde même où la fenêtre est réduite. Elle aime bien le bruit des machines, Toni. Leur ronronnement presque félin, leur douceur mécanique. Parce que dans la tendresse électrique de ce son, elle a toujours vu quelque chose de magique, quelque chose d'apaisant qui restait toujours là, de façon indéfectible ; et dans les nombreuses nuits sans teint passés face à un écran tapissé de lignes de code, c'était bien cette musique qui en assassinait la solitude. Dans l'ombre tâchée de lumière artificielle, on aurait presque pu s'y méprendre, on aurait presque pu croire, j'en sais rien, que ce ronronnement était celui d'un chat, ou d'un très petit chien. La mélopée propre aux disques-durs, aux moniteurs. Était-elle la seule à en capter la poésie ? C'était une dentelle sonore, un remède contre le rien, contre le néant lorsque s'évaporaient lentement les heures. Contre l'inévitable dérèglement du temps. Il n'y avait qu'à fermer les yeux, vous savez ;
C h u t —
(juste un instant.)

B I P — B I P — B I P.

L'alarme ponctuelle d'une fin de programme. Elle se redresse, Toni, et puis ouvre la porte du micro-ondes pour en sortir le pot de nouilles instantanées tout juste réchauffés. Une odeur de bolognaise bon-marché envahit la pièce, pour rejoindre les effluves de tabac froid qui semblaient toujours comme collées à chaque particule de l'appartement. Elle vit dans un deux-pièces modeste, un truc sombre situé dans l'un des quartiers les moins fréquentables de la ville. C'était le moins cher, vous comprenez. Se terrer dans les coins reculés, c'est tout ce qu'il reste aux défavorisés, quand les puissants gagnent sur la fortune un foutu monopole. Mais elle s'en fiche. Elle n'est pas de ceux qui se soucient réellement du standing de l'endroit dans lequel ils vivent, qui se soucient de l'image donnée, ou même d'un confort particulier. Elle n'a besoin que de ça – deux pièces désordonnées. Une salle de bain, et une pour le reste ; une pour ne jamais cuisiner, ne pas vraiment dormir, et puis surtout travailler.
Dans la semi-obscurité poignardée par la lumière artificielle de plusieurs écrans bleutés, elle s'est déplacée, a allumé une cigarette tout droit sortie d'un paquet cartonné, puis posé le pot de nouilles à côté de son écran. Les yeux se posent sur la lueur froide, puis après une seconde, ce sont les doigts qui se mettent à pianoter contre les touches du clavier avec une rapidité frénétique. Si on regarde de loin, on dirait presque une pianiste ; cette manière d'effleurer les lettres et les chiffres, virtuose, façon de dire un truc type « rattrape-moi si tu l'oses ». C'est ce qu'elle fait le mieux, Toni. Pianoter des suites de caractères incompréhensibles pour la plupart des autres, penser différemment – trop différemment.
Un morceau de cendre s'écrase contre le bureau, depuis la commissure de ses lèvres. Les nouilles sont sûrement froides, désormais. Tant pis. C'est une chose qui arrive souvent alors qu'elle se retrouve ainsi, isolée dans le noir d'une pièce asphyxiée de lumières brutes et d'odeurs de cigarettes ; perdre le fil des minutes, oublier tout le reste. Du moins, jusqu'à ce que quelque chose de l'extérieur – n'importe quoi – vienne troubler ce moment.

Cette fois, ce sont quelques coups à sa porte. Et son corps frêle se tend, comme par réflexe paranoïaque de voir quelqu'un s'inviter dans sa tanière. Puis, elle se rappelle qu'il devait passer dans la soirée. Fox.
Laissez-moi vous situer.
Fox, on le lui avait présenté y'a quelques années, par l'intermédiaire de Bobby – un espèce de grand garçon un peu empoté, spécialiste dans le cracking de télécommunications – qui lui avait filé un moyen de la contacter pour résoudre une vague affaire de fichiers de vidéosurveillance à supprimer. Satisfait de son efficacité, il avait fait appel à elle une poignée de fois, pour plusieurs jobs pour lesquels elle n'avait pas posé de question – après tout, tant qu'elle était payée, elle s'en foutait. Elle n'avait pas eu de ses nouvelles jusqu'à il y a quelques jours, quand il lui avait demandé de rassembler des infos sur le compte d'une nana. Les raisons du job n'avaient pas été évoquées, mais Toni avait suffisamment d'expérience dans le domaine pour piger que la demande était personnelle ; sinon, il n'aurait simplement pas fait appel à elle.

Sa silhouette se déploie, ligne frêle aux allures presqu'androgynes, et se dirige vers la porte, dont elle déverrouille le premier loquet. Le battant s'entrouvre, encore retenu par une solide chaine métallique – juste assez pour apercevoir le visage de son visiteur. Il n'a pas changé tant que ça, depuis la dernière fois. Impassibles, ses yeux noirs examinent ses traits une seconde, avant de défaire la chainette pour ouvrir la porte en entier.

Salut, Fox. Ça fait un bail.


Revenir en haut Aller en bas
annihilation is always the answer. — ft. Seth
Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» parasite eve ± seth
» kings never die -- seth
» Seth ▬ Et ça fait BIM BAM BOUM.
» tu peux pas t’voir (seth)
» things we lost in the fire ((seth&lou))

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.-
Sauter vers: