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Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane)


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) EmptyDim 21 Fév - 8:17

Les corps bougent avec grave et lentement, le regard océan se plonge dans celui du spectateur attentif. Dès lors que la connexion s’établit, bienheureux est celui qui se pense encore libre. Libre de respirer. Libre de bouger. Libre d’aimer. Aliéné par ce corps qui respire le sensuel, appelle au charnel et appâte plus d’un.
C’est comme ça que Roxanne vit. Ainsi qu’elle rêve, songe aux morts qui l’entoure et de cet amour qui embaume son corps. Les yeux ne cessent d’aller et venir, d’épouser la salle du saloon bien rempli. Comme chaque soir.
Comme tous les soirs même, en ces lieux où l’esprit anglais et son légendaire sens de la fête demeure, ou malgré la longue distance, l’ambiance de l’Arizona demeure. Elle y tient à ce cœur-là, cet endroit où sont nés ces huit cœurs ayant battu à l’unisson. Ces Sisters en qui elle tient. En qui elle s’offre, oubliant Roxanne pour devenir la Mariposa. Celle qui se cherche encore, essayant de percer une bulle d’espoir et ainsi trouver le bonheur ultime que chaque humain espère dans ce monde. Il n’est pas si horrible, pas complètement foutu non plus tant que ces cowboys restent ici, tant qu’elle peut trouver en chacun d’eux ce refuge auquel elle tient tant. Si précieux.
Elle danse pour eux. Pour ces huit. Et ne peut empêcher d’esquisser un semblant de sourire quand son regard croise celui du géant, gardien de ces lieux, veilleur attentif de son sourire. Elle continue à mener la danse, dans cet enchaînement de bras qui s’élancent, voulant presque toucher la lune du bout de ses doigts, Roxanne elle vit pour cet art auquel elle consacre ses journées et ses nuits. A se perdre dans les yeux attentifs de ceux qui la regardent, ceux qui l’aiment. Et puis il y a ces yeux qu’elle finit par capter de ce regard perçant, capturant le désespoir qui suinte, semble bien trop évident.
Non pas qu’elle devient maîtresse d’art divinatoire mais bien parce que ces prunelles là, Roxanne les connaît un peu trop. Il est cette présence qu’elle a connu par cœur, atteignant le point culminant, l’apogée de ce que veut dire connaître quelqu’un, et puis c’est devenu la colère. L’oubli.
Et depuis les années se sont écoulées, atténuant la blessure. Dissipant les tensions. Amenant leur relation à quelque chose de plus respectable pour ne pas dire, acceptable.
Et pourtant… Le corps se rappelle ce que la mémoire entretient. Et quand la danse se finit, qu’elle reçoit les applaudissements nécessaires, tout en ne s’attardant pas sur la silhouette solitaire, accoudée au bar, Roxanne préfère le rejoindre sans attendre, comme appâtée par l’être, les sentiments transformés en un autre chose. Bien plus indescriptible, enfoui dans un marasme d’émotions qu’elle ne saisit pas toujours.
Jouant des coudes. Se faufilant. Rendant son chemin peu naturel tant le but est précis, la danseuse finit par arriver devant l’homme aux multiples étiquettes, apposés au fil des années.
Premier amour.
Déchirement.
Colère.
Haine.
Pardon. Et acceptation.
« Ça fait un moment que tu n’es plus venu, Duane. » Dit la brune en se postant à côté, esquissant un sourire presque timide, détonant de ce rôle de femme froide qu’elle est quand elle pose le masque sur son visage. Si droite et digne, pourtant inquiète. Ne parlant pas avec le reproche dans la voix si c’est n’est qu’elle est contente qu’il soit ici. Peu importe les années et le vécu, il restera important pour elle.

@Duane Harrison et voilà pour nous chaton I love you
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MessageSujet: Re: Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) EmptyLun 22 Fév - 3:54

« T'as assez bu, Harrison. » Le corps raide alors que la fièvre s'est emparée de lui et qu'il brûle lentement sous la maladie qui le dévore un peu plus, Duane offre au Sisters un regard noir alors qu'il présente quelques billets et qu'il tend la main pour récupérer ce scotch qu'il a commandé et qu'il promet de déguster. « J'ai trop bu quand je me souviens plus qu'il faut que je baisse mon pantalon pour pisser. » Il offre au blond un sourire qu'il veut rassurant, mais qui trahit l'ivresse du corps, de l'âme. Le cowboy pose néanmoins un verre devant lui, en silence, avant de secouer légèrement la tête et de tourner les talons alors que Duane s'en empare rapidement pour le vider presque d'une traite : au diable les promesses.

Le policier se retourne et pose un coude sur le comptoir du bar, les yeux rivés sur le spectacle qui s'offre à eux, à lui. Il n'a d'yeux que pour Roxanne, ce jour-là, alors que la brune se déhanche lascivement au rythme de la musique qui s'élève entre les quatre murs du bâtiment. Les mouvements sont fluides et sensuels sous les projecteurs et Duane la sait suffisamment concentrée et absorbée par sa danse pour oublier ceux qui sont là à la regarder. Il sent néanmoins une certaine pointe de jalousie à l'idée de les savoir attablés pour elle, à l'idée d'imaginer le désir qui les tourmente, l'éclat passionnel au creux des iris. Il sait qu'il n'a rien à dire, que Roxanne ne lui appartient plus depuis longtemps - lui a-t-elle déjà réellement appartenu ? Probablement pas - et qu'elle peut envoûter tous les clients si tel est son désir, mais il ne peut toutefois pas empêcher ce frisson désagréable de lui parcourir l'échine lorsqu'il pose les yeux sur tous ces hommes qui l'observent et la dévorent de ce regard sombre qu'il connait pourtant si bien.

Il termine son verre et le pose distraitement sur le comptoir sans jamais la lâcher de ce regard brûlant qu'il lui a si souvent dédié par le passé et qui représente bien  cette passion dévorante qui les a liés pendant de nombreux mois. Elle ne semble pas l'avoir remarqué, mais Duane apprécie cette fois la discrétion, alors que l'alcool ronge ses veines et qu'il n'aime pas spécialement l'idée d'accrocher ses iris claires alors qu'il se trouve dans cet état-là.

Lui faire face maintenant semble difficile, voire même impossible pour le policier, mais rapidement, il constate que la musique s'est arrêtée et que la brune se dirige vers lui de cette démarche féline qui la caractérise pourtant si bien.

« Pourtant, le temps ne semble pas avoir d'emprise sur toi. Tu es toujours aussi ravissante. » souffle-t-il d'une voix grave, érodée par l'ivresse, alors qu'il détaille rapidement sa tenue de scène et le maquillage qui orne ses traits souvent si durs, parfois si tendres. Il ne se souvient même pas de la dernière fois où il a mis les pieds ici, quelques mois auparavant, même s'ils se sont vus quelques fois à l'extérieur des murs de la casa. Duane est rarement fier de ce qu'il est devenu au cours des deux dernières années et la maladie qui l'assaille désormais n'est que le point culminant de toutes les mauvaises décisions qu'il a pu prendre au cours de sa vie. L'impression de n'être qu'un imposteur dans le corps et l'esprit d'un autre a désormais disparu maintenant qu'il est persuadé de n'obtenir que ce qu'il mérite.

Il offre à la brune un sourire avant de pousser vers elle un tabouret alors qu'il dégote le sien sous le comptoir afin d'y poser les fesses.

« Qu'est-ce que tu bois ? » demande-t-il alors, pour la forme, alors qu'elle est ici chez elle, reine des cowboys. « Tu as l'air en forme. » ajoute-t-il alors que ses doigts s'avancent pour replacer une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et qu'il en profite pour effleurer sa joue.
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MessageSujet: Re: Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) EmptyLun 22 Fév - 8:08

Quand elle est avec lui, Roxanne a souvent l’impression de redevenir cette adolescente gauche qu’elle était. Intimidée par l’homme plus âgé qu’elle a connu depuis qu’elle est arrivée à Exeter, il a su attraper son cœur, l’emprisonnant dans les tourments du premier amour.
Avec Duane, elle a connu autant de hauts que de bas. Ils se sont disputés comme ils se sont aimés et en partant, un bout de son cœur s’en est allé avec le policier. Bien sûr, les années ont transformé tous les sentiments néfastes. Bien sûr, elle peut, désormais, lui parler avec sincérité sans forcément ressentir trop de gêne. Mais il demeure encore elle une partie de son être qui le pleure encore, qui se surprend à imaginer ce qu’aurait été leur avenir si Duane n’était pas parti.
S’il était encore là... A l’aimer autant qu’il peut la haïr quand elle a décidé de le faire chier jusqu’au bout. Combien de fois, a-t-elle été capable de le faire grimper dans les sommets de sa colère ! Ils étaient, alors, si jeunes. Ne menant pas le même combat chacun. Si Roxanne était alors occupée à grandir et à devenir femme, lui, était plongé dans les méandres de ses vices, à lutter contre les démons l’emprisonnant. La drogue. L’état d’inconscience et pourtant, jamais la danseuse ne l’aurait abandonné. Elle l’aimait bien trop. Avec une force, une fureur qui la faisait se dépasser. Et tout cela, en partant, Duane l’a emporté, comme l’on fait ses valises, fermant cette porte sans un seul au revoir.
Ses larmes et ses regrets.
Son amour et sa compassion.
Il a tout détruit.
Elle l’aurait aidé, Roxanne en a toujours été convaincue. Mais il n’a laissé que des miettes et des cendres incandescentes sur les bâtisses brisées de ce qu’a été leur amour. Aujourd’hui, tout est derrière elle, arrivant à ne plus faire apparaître une seule once de colère. Duane a fait sa vie, Roxanne a continué la sienne tout en sachant qu’il a vécu tant d’horreurs. Qui serait-elle pour lui faire subir le courroux d’un amour de jeunesse déchu ? Personne ! Ce serait si ridicule et pourtant, par moments, elle rêverait de pouvoir le lui faire savoir. Oser aller dans sa direction, l’esprit revanchard, et finalement, ne rien oser faire. Se sentir si petite face à lui. Elle se contente alors de n’être que surprise de le voir, arguant sur un temps trop long, salutaire pour ne pas flancher.
A son compliment, Roxanne se contente simplement de sourire encore un peu. Ce n’est pas comme si elle a pris cette habitude de se savoir être désirable et jolie. Elle sait que sous ses habits de Mariposa et son maquillage enjôleur, elle est ce papillon inatteignable qui attire. Ce papillon qui bat encore des ailes et déverse sa poudre ensorcelante. « Et pourtant, je suis une vieille peau maintenant. Et toi, tu commences à avoir des cheveux blancs.  » Lui souffle-t-elle avec un léger rire, ne bougeant pas mais se questionnant sur la nécessité de devoir rester ou non.
Pourtant, comme s’il lisait dans ses pensées, le policier dégaine deux tabourets se trouvant sous le comptoir et lui demande ce qu’elle boit. Toujours aussi directif, qu’elle se dit en prenant place et en se faisant la réflexion qu’elle aussi, est toujours docile. Il doit être l’un des rares à qui elle ne dira jamais rien. « Un whisky fera l’affaire.  » Dit-elle en haussant les épaules tout en dévisageant le policier. De ce regard impénétrable. De ces yeux qui scintilleront toujours un peu plus. Il est des histoires qui ne s’oublient pas aussi facilement.
Et il ne suffit de voir cette chair de poule qui apparaît alors qu’il vient mettre une mèche de cheveux derrière son oreille, ce doigt qui effleure sa peau brûlante de la danse qu’elle a offert à tous ceux qui sont ici. Et ces mots… Ces mots qui ne veulent rien dire pourtant mais entre les lippes de Duane sont porteuses d’une saveur bien différente. Elle ne sait pas trop comment interpréter les paroles et les gestes du policier. Pourtant, elle sait ce qu’il a vécu, ce drame si terrible qu’elle a pleuré, pour lui. Pour cet homme. Ce père. Cet humain. « Et toi, tu as l’air d’avoir bien bu. Tu en es à combien de verres, là ? » Ce n’est pas un reproche, la voix de Roxanne est douce. « Et puis… Comment est-ce que tu vas ? » Question périlleuse, la danseuse le sait, s’attend presque à devenir la réponse qu’il lui donnera. « Je suis contente de te voir, en tout cas. » Les mots sont presque ajoutés précipitamment, comme pour l’apaiser, comme pour espérer qu’il ne partira pas de suite.

@Duane Harrison Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) 2453064100
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MessageSujet: Re: Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) EmptyLun 22 Fév - 22:07

« Je n'ai pas de cheveux blancs, j'ai de l'expérience. » grogne-t-il alors qu'un mince sourire étire néanmoins ses lèvres et qu'il prend une longue gorgée de sa boisson. « T'es une vieille peau sexy, alors. » ajoute-t-il alors qu'il l'invite à s'asseoir et qu'il glisse quelques billets sur le comptoir afin de lui payer un verre. Gentleman à ses heures, mais macho la plupart du temps, Duane n'a pourtant pas besoin de la convaincre puisqu'elle choisit un simple whisky, lui soutirant une oeillade admirative. « Excellent choix. » Il parle trop lorsque l'ivresse le gagne et même s'il essaie désespérément de se concentrer pour demeurer silencieux, sa bouche ne semble pas décidé à suivre ce que son esprit lui dicte.

« Je n'ai pas compté. » lance-t-il d'abord alors qu'elle tente probablement de jauger l'ivresse d'un simple regard, malgré le fait que Duane soit particulièrement doué pour dissimuler son état et agir comme si de rien n'était. Ses propos, toutefois, sont souvent plus crus, plus intenses et beaucoup plus francs lorsqu'il s'abandonne à ses travers, ses gestes plus brusques aussi - Roxanne en a déjà fait les frais. « Ton cowboy semble croire que j'ai assez bu, mais tu devrais lui dire que ça m'en prend plus que ça. » Il désigne d'un léger geste du menton le blond qui est occupé plus loin à servir un couple qui lui donne l'impression d'être heureux. Ils rient, se regardent avec des étoiles dans les prunelles, se frôlent parfois les cuisses du bout des doigts.

« J'ai vu pire. » lance-t-il simplement à sa question alors qu'il appuie son dos contre le comptoir du bar et qu'il se retourne entièrement vers elle, sourire malheureusement feint aux lèvres, qui n'atteint pas ses yeux. Il a vu pire, mais il a aussi vu mieux.

Beaucoup mieux.

Il se concentre à nouveau entièrement sur la brune qui se trouve à ses côtés et qui sublime toutes les autres, lui offre un sourire qu'il veut sincère. « Je suis heureux de te voir aussi. Et toi, alors, comment vas-tu ? » Il demande et s'il s'intéresse réellement à la réponse, il sait aussi qu'un nouveau sujet de discussion pourrait lui permettre de faire dévier la conversation ailleurs, de relâcher cette pression qui l'accable lorsqu'il doit exprimer ses émotions, lorsqu'il doit parler de lui et de ses sentiments. Duane a toujours été un homme d'actions et c'est probablement la raison pour laquelle ses séances obligatoires chez les psychologue ne donnent jamais rien. Il parle de la pluie et du beau temps, peine à aborder les sujets qui fâchent, refuse de se libérer l'esprit et passe généralement l'heure entière à regarder son téléphone alors que le professionnel le regarde sans vouloir le brusquer.

« Il y a des nouvelles danseuses. En tout cas, je ne les ai jamais vues avant. » En même temps, on ne peut pas dire qu'il se soit montré très  constant dans ses visites, ce qui pourrait expliquer qu'il n'ait pas reconnu certaines des filles qui évoluent sur scène aux côtés de Roxanne. « Quoi de neuf dans ta vie, depuis le temps ? » La question est dangereuse puisque Roxanne peut la lui retourner sans ménagement, mais Duane désire se changer les idées et parler de la vie de la danseuse semble être une technique efficace de ne plus penser à sa vie bousculée par des mauvaises nouvelles.
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MessageSujet: Re: Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) Il est des sentiments qui justifie qu'on vole en éclats (Duane) EmptyMar 2 Mar - 17:06

Face à la répartie de Duane, Roxanne ne peut s’empêcher de pouffer de rire. Léger mais gracieux. De ces rires de femme dont elles ont le secret. Pourtant, avec le policier, elle n’est pas dans une démarche de séduction, ou alors, c’est plus fort qu’elle, habitée par ce personnage qu’elle a offert aux yeux avides lorsqu’elle se déhanchait sur scène.
Avec Duane, leur histoire a laissé ses marques indélébiles et le retour en arrière, même s’il a fini par se faire, a résulté d’un effort immense autant de Roxanne que de Duane : celui de pouvoir se parler sans laisser le ressenti prendre place. Envolée cette rancœur dont ils ont été habités, jadis. Aujourd’hui, il est un ami en qui elle tient. Une amitié teintée d’amour à laquelle les « je t’aime » enflammés ont laissé place à cette tendresse mutuelle.
« Tu as de l’expérience ET des cheveux blancs. Les deux sont possibles. » Ses yeux pétillent de malices, laissant l’éclat de tendresse y prendre une place particulière, mélangeant son rire sans chercher à savoir s’il est trop bourré ou bien qu’elle-même est devenu trop molle au niveau sentimental. Avec beaucoup de temps bien entendu mais elle a fini par faire la paix dans son cœur.
Pourtant, elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter malgré tout, de voir qu’il descend trop rapidement ses verres pour ne pas nier qu’elle sait sa vie, elle sait les drames et les horreurs vécues. Et même si elle rit avec lui, même si elle échange des mots gentils, Roxanne ne peut s’empêcher d’être inquiète.
De chercher à savoir le nombre de verres qu’il a bu, d’essayer d’amener la conversation sur les maux qui ont rongé le policier depuis ces longs mois de deuils, ne pouvant prononcer la vérité si horrible et pourtant, d’y apporter le réconfort discret et bien trop silencieux.
« Il s’inquiète pour toi. Et surtout peut-être pour l’ambiance, aussi. » Elle esquisse un léger sourire, partageant ce secret si touchant que de l’avoir connu, dans des accès de colère qu’ils ont partagé, à s’aimer et à être trop fusionnels.
Trop qui a tué ce qu’ils étaient l’un pour l’autre.
Aujourd’hui, ils sont là. A se poser des questions qui font mal et à se renvoyer la balle.
Je vais bien et toi ? ça va. telle est la danse qui régit leur conversation. Qui n’amène pas le véritable sujet.
« Je me doute… » Se contente-t-elle de dire d’une voix douce à l’évocation de ce pire que Duane semble dépeindre, qu’elle comprendre sans vraiment parvenir à capturer l’essence même de cette douleur même si elle aussi, a perdu des êtres qui lui étaient chers. Autrefois.  Il y a peine deux ans avec Orion.
Pourtant, Duane décide de ne pas poursuivre cette discussion semée d’embûche, de l’emmener vers la surface, ce que Roxanne admet non sans sentir son cœur se fissurer un peu. Ça lui fait toujours mal quand il s’agit de lui, en particulier.
« ça va… » Elle boit aussitôt une gorgée du verre que lui a tendu le barman. Elle en aura besoin sans doute pour continuer, sentir le malaise se dissiper alors qu’il s’insinue en elle de façon sournoise.
« Oui, nous avons recruté. » Roxanne soupire presque de soulagement en ayant autre chose à dire, craquant la glace qui semble s’être amoncelée sur leurs épaules respectives. « D’autres sont là depuis un an ou deux, je ne sais pas si leur visage t’est familier ou non… Le temps passe trop vite. Et puis, tu avais fort à mieux, je présume. » et pour éviter la pente glissante vers le sujet litigieux, elle se reprend aussitôt. « Il faudra que je dise à Aris que tu es là, il sera heureux de te revoir ici. » Elle lui glisse un sourire sincère, puis boit une gorgée de son verre à nouveau.
Il est bon ce whisky, ce soir. Il fait du bien. Y compris pour entendre les questions de Duane, celles qui alimentent leur conversation. Et pourtant, qui paraît compliquées à repondre.
« A part la Casa et les spectacles du soir, il n’y a rien de particulier dans ma vie… » Roxanne ne regarde même plus le visage du policier et préfère contempler son verre. A lui, elle ne peut user d’artifice pour lui présenter une vie faste et emplie de paillettes quand chez elle, seule la solitude l’attend. « Disons que mes journées sont remplies mais je dois admettre que par moment, je rêverai de tranquillité, de pouvoir m’installer dans mon canapé le soir et me dire qu’il y aura quelqu’un qui viendra s’asseoir à mes côtés. » Elle soupire, boit une gorgée à nouveau « J’ai eu trente-sept ans… » Elle redresse déjà un doigt accusateur vers le flic en s’exclamant « Et je veux aucun commentaire !! » Elle rit un instant, et reprend doucement. « Bref, je me dis que cette vieille peau sexy mérite un peu de souffler. Et pourtant, je me vois pas ailleurs qu’entre ces murs… » Elle finit par finir le fond de son verre qu’elle a définitivement trop bu, fébrile et s’occupant les mains pour rester calme. Puis, timidement presque, si contraire à la Mariposa, les yeux océans se tournent vers Duane et lui glisse un sourire tendre. Bienveillant. « Et toi… Tu as un peu des nouvelles de ton ex-femme ? Tu as repris le travail ? »
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