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L’oiseau vole à contre vent


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MessageSujet: L’oiseau vole à contre vent L’oiseau vole à contre vent  EmptyMer 24 Fév - 9:31

Qui dit nouvelle ville, dit nouvelle vie … et donc achat ! Si certains se contentaient de changer de quartiers – ou d’Etat – aux Etats-Unis, le trio irlandais avait opté pour un changement de pays. Si la langue était la même, les accents différaient considérablement ainsi que les habitudes. Si Manus avait eu un petit sentiment de jurer avec la classe bourgeoise américaine, il avait la sensation d’être un total alien parmi ces Britanniques pompeux. Chaque élément le rappelait, évidemment.

Heureusement, il existait deux remèdes à cet isolement social temporaire : ses copains expatriés, et surtout la bière ! Manus avait une préférence pour le second. Cette boisson déliait les langues et créait même une seconde langue internationale où être compris – ou comprendre – n’avait guère d’importance : tout était dans le ton de la voix, et dans les cœurs – ou dans la tête, selon ceux qui restaient miraculeusement sobres. Enfin, et surtout, il n’y avait pas à réfléchir.

Lui qui s’était promis d’éviter et de garder ses distances avec le Corbeau, voilà que la situation les rapprochait que davantage. Ils étaient littéralement les trois pauvres fuyards de l’Irish Mob du Bronx, au milieu de cette ville pourrie et corrompue, dans un pays où il fait gris tous les jours de l’année – avec quelques petits éclats de soleil. Est-ce que cette « épreuve » les avait rapprochés ? Il ne saurait dire : la situation était tout simplement gênante et frustrante pour lui. En plus, il avait eu cette « petite » promotion de Bras droit, et ils avaient maintenant à gérer un bordel ! Définitivement, la vie prenait une tournure bizarre, et ne semblait pas décider à lui apporter un peu de paix.

Alors, il refoule, et il tente d’être le soutien de chacun. Le cousin heureux et relax pour l’un, et le « chef » professionnel et adulte pour l’autre. Si le rôle était aisé à jouer avec le premier, l’affaire était un brin plus compliqué avec le second. A chaque fois qu’il revoyait Raven, il repensait à la façon brutale et franchement violente avec laquelle elle l’avait rejeté – sans chercher à l’écouter, et à l’accuser de tout gâcher. S’ils avaient au Bronx, il aurait pu bouder et rester dans son petit bureau avec les comptes. Malheureusement, ce n’était pas le cas, et il devait être présent à la demande de chacun.

En l’état, Raven avait besoin d’aides pour monter quelques meubles. De plus, elle avait annoncé aux deux Irlandais qu’elle allait vivre en colocation. A cette annonce, il faut dire que ni l’un ni l’autre n’y avait cru – ou avait été convaincu. La brune était une solitaire – c’était son essence même – : vivre avec quelqu’un était presque contre nature. Autant dire, en plus de son rôle de Bras droit, la curiosité avait également pris le pas sur sa bouderie : il voulait connaître ce fameux colocataire. D’une, voir s’il existait. Et de deux, savoir s’il y avait un risque pour l’Irish Mob. Evidemment, il ne l’avait pas dit à Raven et, par conséquent, il y avait de forte chance que ladite colocataire soit absente. Ce n’était pas bien grave : il ira un autre jour ! Si elle acceptait de vivre avec quelqu’un, cela voulait dire qu’elle pouvait recevoir ! A défaut, il ferait copain avec la colocataire. Les solutions ne manquaient pas.

Il ne tarde pas à arriver devant l’appartement en question, et attend sagement après avoir sonné.

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MessageSujet: Re: L’oiseau vole à contre vent L’oiseau vole à contre vent  EmptyJeu 25 Fév - 14:56

Le Corbeau avait cette ville en horreur. Elle ne différait pourtant guère des quartiers miteux du Bronx. A Exeter, tout y était aussi sombre, aussi médiocre, aussi misérable. Sa fumée constante, ses façades décrépites, son air gangrené suintait la violence par tous ses pores, la perdition et l’abandon à une existence tout juste acceptable. Raven le voyait aux nombreux regards qui se dérobaient constamment, qui fixaient ostensiblement le sol et qui ne s’égaraient jamais sur une silhouette dans la pénombre. La jeune femme n’aurait pas cru qu’elle aurait pu trouver un lieu plus misérable. Les corps se trainaient dans les ruelles de ce pays si lointain, les veines gonflées d’artifice, la chair rongée par trop de substances et les pupilles éclatées de chimères intangibles.

Raven n’appréciait pas de bout d’île perdu à l’autre bout de l’océan. Il lui semblait qu’il n’était pas assez étendu pour s’enfuir, pour s’échapper par ses tout petits trous de souris si cela était nécessaire. Cette destination demeurait déjà une fuite en soi. Un matin, il avait fallu quitter les ruelles lugubres du Bronx pour s’envoler vers un ailleurs teinté de danger et d’inconnus. Et l’inconnu, le Corbeau détestait cela. Elle possédait toutes ses habitudes là où elle se trouvait avant. Un appartement à elle qui était le témoin de toutes ses routines journalières, une connaissance des mouvements de chacun, des rues et des quartiers pour éviter de faire des rencontres désagréables. Ainsi orchestré, son quotidien était censé s’affranchir d’une grande partie de désagréments. Ici, tout était différent. Rien n’était familier, et il fallait qu’elle réapprenne, qu’elle prenne des risques pour que ses calculs soient les plus exacts et perfectibles. Pire encore était le fait qu’elle n’avait eu d’autres choix financiers que de s’associer avec une colocataire pour avoir un toit sur la tête. Son départ s’était fait si précipité que Raven n’avait pu régler aucune de ses affaires administratives et bancaires. Elle s’était donc retrouvée à l’autre bout du monde avec quelques billets qu’elle gardait chez elle au cas où et sa paye actuelle, mais pas encore déclarée. Tout était encore à bâtir et c’était ainsi que Raven s’était vue partager sa vie avec une des nombreuses épaves de cette ville. Une carcasse gorgée d’ivresse qui se traînait çà et là, goûtait à presque toutes les promesses d’irréel et d’abandon, et parsemait sur son chemin un désordre que la chimiste s’empressait de faire disparaître aussitôt.

La plupart du temps, elle le passait enfermée dans sa chambre avec ses cahiers à dessin ou ses livres de sciences quand elle ne s’épuisait pas à de longues heures de travail. Cináed et Manus s’étaient démenés pour trouver rapidement une solution à cette exportation précipitée et elle avait dorénavant la joie de travailler dans un nouveau labo. De nouveaux protocoles donc, de nouvelles habitudes, une nouvelle manière de procéder. Bref, tout autant d’éléments qui la tenait particulièrement occupée et Raven n’avait pas encore eu l’occasion de monter ses meubles qu’elle avait pourtant reçus depuis quelques jours déjà. Il lui avait fallu d’abord passer par plusieurs étapes. Tenter de se débrouiller par elle-même et constater qu’elle n’y parvenait pas. Mettre son orgueil de côté en réalisant qu’elle ne comprenait pas un simple plan de meuble et demander de l’aide. Et oser faire une telle demande à Manus –puisqu’il était évident qu’elle ne se tournerait jamais vers son autre patron.

Si Raven devait admettre un seul point positif avec ce changement radical d’existence, c’était que ses relations avec Manus s’étaient apaisées, presque comme si ne s’était passé en Amérique. Elle retrouvait en lui l’ami qui lui avait profondément manqué et il n’était pas de trop pour lui apporter un soutien conséquent pour se faire à cette nouvelle vie. Après tout… et même si elle risquait de ne guère l’admettre, c’était uniquement pour lui qu’elle était là aujourd’hui. Jamais elle n’aurait suivi seule Cináed. Jamais elle n’aurait quitté son quotidien s’il n’y avait pas eu la menace de perdre Manus.

« Ah Manus, bonjour ! » dit-elle en ouvrant la porte. Elle avait fait comme elle avait pu pour remettre un peu d’ordre dans l’appartement après le passage de Nova. Par chance, cette dernière n’était pas à ici en ce moment. Raven n’était pas particulièrement enchantée que Manus puisse la rencontrer. « Rentre vite ! » Il ne fut pas sitôt dedans qu’elle ferma la porte et apposa le verrou, comme si le diable pouvait s’insinuer chez elle en laissant ouvert. « Je… je suis désolée, c’est un peu le désordre. Ma colocataire n’est pas très… bref, on est différentes. » Son ton était quelque peu embarrassé et ses mains se tortillant entre elles en attestaient. Pour être différentes, elles l’étaient sur tous les points. « Enfin, elle n’est pas là. Tu veux quelque chose à boire avant qu’on aille dans ma chambre ? Enfin, qu’on s’y mette. Enfin, je veux dire, qu’on monte les meubles ! » bafouilla-t-elle plusieurs fois, se maudissant d’apposer des sous-entendus là où il ne devrait pas y en avoir. Rougissante, elle partit vers la cuisine où elle ouvrit quelques placards et vérifia le frigo. « Hmm… on a du café, du thé, des sodas… ou de la bière si tu préfères. » N'importe quoi tant qu'il faisait disparaître cette affreuse gêne.
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