“once upon a time, the bleak beast met the snow queen. it didn't end well.” & La rage assassine entre les pinces d'onyx. La faim dévorante entre les côtes de titane. La fièvre létale, carnassière, lascive... en plein cœur du cyclone de ses rétines. L'amour du beau jeu répugnant, des brûlures sulfureuses en des baisers innocents sur les plumes des séraphins. La satisfaction pourpre des sourires manqués, tombés au combat sur le champ des maux désenchantés. Tout ce rouge cramoisi, toute cette délicieuse symphonie. Cet infernal feu de sang et d'extase épaulait l'arachnide stellaire jour après jour, nuit après nuit, depuis vingt et une interminables années de trépas. Il n'y avait que lui sur qui il pouvait compter, que lui pour le guider, que lui à cracher. Le feu du dragon blanc aux yeux bleus. Lui et ses méfaits, lui et ses bienfaits. Son feu à lui. Le fascinant, l'inquiétant, aussi. Le fugitif Crimson était un dangereux pyromane. Prêt à s'immoler par irruption spontanée, si cela résultait sur une partie rondement menée. Un quelque chose de gagné. Toujours. Une victoire, au prix d'une vie. Qu'importe laquelle. Aucune n'aurait jamais d'importance. Plus maintenant que la seule qui lui importait avait saigné la terre par sa faute. Son échec. Le seul qui n'eut jamais compté.
Enfin, Scorpius avait quitté son rocher, ses sables mouvants et son terrorisme d'enfant modelé en bête de sang. Ses souvenirs brumeux, écarlates. Son lui intérieur, profond, était mort pour le bien de la renaissance du scorpion. Métamorphose indispensable au nom de l'avenir du génie ténébreux. Dès lors, le criminel s'était réfugié chez les naïfs, les êtres humains, comme on les appelait; pour mieux comploter en toute sérénité, s'imprégner derrière les barreaux de papier mâché, de la colère des oiseaux encagés. Leur souffler la couleur de ses décès ne fut qu'un petit extra pour s'amuser. Ces imbéciles malheureux à l'âme folle de vie, de piètre justice, de risible bonheur collectif lui inspirèrent une nouvelle guerre à mener. De nouveaux pions sur l'échiquier.
Il jouerait les noirs, et
elle jouerait les blancs.
Quand Scorpius se remémorait le visage de porcelaine de
cette humaine en particulier, lors du jour de son arrestation orchestrée, c'était tout l'or azuréen de la vie qui lui montait à la tête, l’enivrait de devoir justicier écœurant, de glace imperméable délectable. C'était
elle qui lui avait donné envie de rejouer,
elle et son regard flagellé. Et quelque part, non loin de là, ce serait sa faute sans qu'elle ne le sache jamais. Un jour ou l'autre. Sa faute. Lorsque, par tristesse intense, des pions de tout son jeu tomberaient à la volée sous ses beaux yeux. L'image royale d'une armée en péril s'écroulant comme un jeu de domino. Mais c'était tellement plus subtil qu'une simple partie entre deux nouveaux "partenaires" de camps opposés, de la gentille et du méchant, tellement plus dramatique qu'une simple partie d'échec, des blancs et des noirs.
Quand l'animal aux funestes intentions passa la porte principale des locaux secrets de la nca, poignets menottés tenus fermement par un gorille dans son dos; ce fut tout le troupeau de bons samaritains, de maitres chiens à la recherche du moindre petit humain perdu en chemin; qui se tut en un silence de plomb. L’œil de Scorpius vacilla, maladif, un maigre instant seulement; sur le ceinturon d'un jeune agent qui semblait bien plus troublé encore que ses camarades. Sur son flingue. L'innocence d'un sourire naissant.
— Tu me prêtera ton jouet à la récréation ?Souffle railleur. Mais ce n'était pas là une question. Et avant qu'il ne puisse continuer, le fugitif nouvellement allié de circonstance, fut bousculé en avant après un énième grondement du gorille.
Ferme là et avance. Et puis on le balança devant le boss. Et puis
elle et ses pions, bras croisés, à ses côtés furent convoqués.
Bella Snow. Immédiatement, l'avalanche au mont blanc et le feu de forêt en plein été. Leurs regards, de nouveau, s'étaient recroisés. Imprégnés.
Il se souvint comme les premières brûlures de ses rétines avaient fait pleurer le glacier de son âme. Il le sut dès l'instant où il eut senti son regard glisser sur sa silhouette malhonnête. Alors.... naturellement... le jeu vil et malsain. Le jeu séducteur séditieux. Scorpion ou serpent ? Un peu des deux.
— Agent Snow. Le temps me parut infernal sans votre regard.Une nouvelle fois, on lui tapota sur les doigts. Vilain Scorpius insolent. Vilain garçon incapable d'écouter monsieur le patron qui voulait s'amuser de courbettes ridicules, de présentations qui n'avaient pas lieu d'être, si seulement
il savait ne serait-ce qu'un peu. Mais qui savait ? A part le feu. A part la glace. Il n'y avait qu'eux sur le terrain de chasse.
On le guida en salle d'interrogatoire, un accueil qui laissait à désirer et qui lui plaisait pourtant énormément.
On le craignait. À raison. Après tout, il savait tant, il avait fait tant, il était tant. On lui retira ses menottes après que l'agent Snow ait échangé un signe muet avec son camarade. La porte fut fermée derrière lui, ou plutôt derrière eux.
Intéressant. C'était donc ainsi qu'il se retrouvait en tête à tête avec la nouvelle pièce de son jeu ?
Pourquoi pas.— C'est charmant ici. C'est mon nouveau bureau ? J'aime beaucoup. . . serpenta l'animal d'une fausse candeur, voix suave charmeuse à l'appui tandis qu'il frôlait les murs et la vitre sans tain à qui il offrit un petit clin d’œil joueur.
— Alors, dites-moi tout, vous nagez en pleine ignorance affligeante et vous avez besoin du scorpion savant ? Comme c'est amusant. Quand est-ce qu'on commence ? J'ai hâte de vous êtres indispensable... je sens que ça va devenir mon jeu préféré.Et le sourire du diable, tu t'en souviens ?
Oui, c'était celui du lion. Celui de la lionne.
Celui de mes démons.
Bientôt, ce sera le tiens aussi, c'est promis.
@bella snow
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