☾ eye contact.
tics, manies, caractère. ☾
renfermé, hautain, taciturne, impénétrable, introverti. autant d'adjectifs que les gens lui ont accolés au cours de sa vie pour tenter de le décrire, de le cerner. ce qui a commencé par de la simple
timidité étant enfant s'est peu à peu transformé en une certaine
réserve, avec les autres et avec la vie en général. ne pas engager, rester en retrait, observer, apprendre et toujours essayer de ne pas préférer sa solitude à la compagnie des autres, en vain. -- toujours le premier de la classe, il en tirait d'autant plus de
fierté qu'il pouvait lire ce même sentiment reflété dans les yeux de ses parents. même sans son sens aiguisé de l'
observation, les remarques à peine voilées et continuelles de ses parents ne lui auraient pas laissé le moindre doute sur le fait qu'il portait sur ses épaules tous les espoirs de réussite de la famille courtenay à leurs yeux. -- autant qu'il puisse s'en souvenir, ambrose s'est toujours senti...
décalé. pas à des années lumières de ses compères, ni au contraire un garçon parmi tant d'autres mais celui toujours un peu trop ou pas assez. celui qui lisait trop. celui qui ne rigolait pas assez. celui qui était trop solitaire. celui qui ne faisait aucun effort pour s'intégrer. avec l'âge ambrose a fini par voir cet isolement perpétuel comme une bénédiction, ses livres étant généralement plus intéressants que les autres enfants de son âge de toute façon. enfin jusqu'à
marlowe en tout cas. -- cette rencontre a tout changé dans sa vie, lui qui donnait toujours l'impression d'être légèrement mal à l'aise partout où il allait avait soudainement la sensation d'être épanoui. à l'époque il s'était même cru véritablement heureux d'avoir enfin trouvé quelqu'un qui le comprenait, quelqu'un qui n'était pas stupide au point de le lasser après quelques semaines, mais avec le recul il ne décrirait plus cette période comme ça. le bonheur, le vrai, ça n'existe pas, pas vraiment en tout cas, pas comme il l'aurait espéré, pas comme il a parfois l'impression de s'en rappeler alors qu'il choisit d'oublier les moments les plus difficiles de leur relation. -- aujourd'hui ambrose a l'impression d'être perpétuellement
fatigué. exténué, même. sans doute que le manque de sommeil et la légère malnutrition dû à son vice y sont pour quelque chose. tout dans sa vie est devenu une épreuve, un effort à fournir pour s'empêcher de sombrer entièrement. -- déjà
lunatique dans sa jeunesse, ses sautes d'humeur sont maintenant encore plus courantes, aggravées par les moments où le manque l'obsède jusqu'au point de ne plus être capable de penser à autre chose. et pourtant si vous demandiez à n'importe qui qui l'a connu à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, presque tous vous répondraient qu'il était sympa et
loyal. étrange mais pas avec un mauvais fond, quelqu'un dont on savait qu'il était destiné à un brillant avenir. ah, s'ils savaient... -- les clients du pub qui essayent parfois de lui payer une bière et le félicitent de ne presque jamais boire le font sourire. il ignore toujours leurs commentaires, les laissant penser qu'il vit une vie plus saine que les leurs, et parfois quand il les voit incapables de tenir debout à à peine dix heures du soir, il réussit presque à se convaincre que c'est effectivement le cas.
histoire. ☾
Bip. Bip. Bip. Un soupir en ouvrant péniblement les yeux. La lumière est aveuglante et l’espace d’un instant Ambrose est à la fois heureux et terrifié. Il a réussi, mais il ne s’était pas attendu à trouver quoique ce soit de l’autre côté. L’idée d’être conscient pour l’éternité, bien loin de l’enchanter, lui retourne l’estomac et lui donne aussitôt envie de se rendormir. Pour toujours cette fois-ci, c’était le marché.
Mais alors que ses yeux s’acclimatent à la lumière de la pièce dans laquelle il se trouve, il réalise avec effroi qu’il s’est horriblement trompé. Il a beau être fatigué il ne lui faut pas plus d’une seconde pour comprendre qu’il se trouve à l’hôpital, allongé, des perfusions en toutes sortes attachées tant bien que mal à ses bras meurtris et le son monotone des machines autour de lui remplissant le silence absolu de la pièce. Il déglutit avec difficulté et referme les yeux avant de laisser sa tête s’enfoncer encore un peu plus dans son oreiller.
Non. Non. Non. C’est la seule pensée qui traverse son esprit. Incessante. Comment ? Pourquoi ? Il ne veut pas être là, c’est même le dernier endroit où il voudrait se trouver. Ce n’était pas censé se passer comme ça. La porte de sa chambre s’ouvre, il entend une infirmière se rapprocher pour vérifier que tout est en ordre et il fait semblant d’être encore endormi. Il ne veut pas revenir à la réalité, il ne veut pas croire qu’il est encore là. Il ne veut pas parler, il ne veut pas qu’on l’aide. Il veut juste disparaître.
La porte de l’appartement se referme. Il entend les rires de ses colocataires dans le couloir de l’immeuble. Il sent l’eau chaude couler sur lui. Un long frisson court le long de son échine. Il est entrain de retomber, il le sait, il le sent venir. Il l’a vécu assez souvent pour savoir ce que ça fait, ce qui viendra après. Le dur retour à la réalité. Et à ce moment là une pensée plus forte que le reste s’invite dans son esprit, pas pour la première fois. À quoi bon ? Les gens l’ennuient. La vie l’ennuie. Chaque jour il se tire du lit dans l’espoir qu’il sait vain de trouver, finalement, quelque chose capable de le rendre heureux et de ne pas le lasser. Chaque jour il se lève en espérant ne plus être cette personne fondamentalement incapable d’être heureuse. Et s’il se réveille demain, comme tous les jours, il sera déçu. Alors à quoi bon ?
Il est content d’être encore sous l’effet de l’héroïne, sinon il n’en aurait jamais eu le courage. Les doigts de sa main droite saignent eux aussi d’avoir serré trop fort les lames de rasoir. L’eau chaude qui rentre en contact avec ses plaies le pique, tente de le ramener sur Terre. Il dépose ses avant-bras sur les rebords de la baignoire et ferme les yeux.La porte de la chambre d’hôpital se referme et il entrouvre les yeux pour s’assurer d’être à nouveau seul. Pour la première fois depuis qu’il s’est réveillé il ose se redresser légèrement pour regarder ses avants-bras. Les bandages encore légèrement rougis lui font plus mal qu’il n’aurait voulu l’admettre, le force à réaliser pleinement ce qu’il a fait.
--
« Vous comptez passer l’heure entière à ignorer mes questions ? » Les yeux baissés sur ses mains, un petit sourire naît sur les lèvres d’Ambrose. Il n’a pas besoin de regarder le docteur face à lui pour comprendre que lui aussi est fatigué, que lui non plus n’a aucune envie d’être là. Ses lèvres restent scellées. Il attrape un stylo et commence à le faire tourner autour de ses doigts. Il sent une douleur légère venir picoter ses avants-bras et il essaye d’accélérer ses mouvements, d’accentuer la douleur.
Le stylo finit par tomber et, à contrecœur, Ambrose se penche pour le ramasser et le remettre à sa place initiale.
« Vous préférez qu’on parle d’autre chose. » Il soupire et relève les yeux vers le psychiatre face à lui.
« Non. » Sa voix est rauque d’être restée aussi longtemps sans parler mais pas agressive, simplement polie.
« Si vous essayiez de m’expliquer ce qui s’est passé, vous pourriez être surpris du bien que ça pourrait vous faire. » Tente le médecin, sans doute enhardi d’avoir enfin entendu le son de la voix d’Ambrose. À cette remarque pourtant, son sourire ne fait que s’étirer un peu plus.
Vous ne comprendriez pas. Personne ne comprend, pas même-moi.--
« Prêt à rentrer chez vous ? » Demande l’infirmière avant de vérifier l’heure sur sa montre, clairement pressée par le temps. Ambrose hausse les épaules et détourne les yeux pour regarder qui vient d’ouvrir la porte de sa chambre. Et soudainement debout devant lui se tient son père, le visage fermé, l’air grave. Malgré les vingts années écoulées sans le voir, il le reconnaît aussitôt. Le temps lui a creusé le visage, lui a donné l’air plus sévère encore que dans les souvenirs d’Ambrose. Il sursaute et tente de reculer dans son lit, de camoufler ses bras derrière son corps. En vain, et il le sait. Le regard de son père lui fait d’ailleurs bien comprendre que sa prévention était inutile, qu’il sait déjà exactement ce qui s’est passé. L’infirmière, l’air soulagée de pouvoir s’en aller, lâche un
« Parfait, bonne fin de journée. » à son père avant de s’en aller en pressant le pas.
Son père l’observe, secoue la tête de gauche à droite, visiblement déçu et… peiné ? Ambrose ne peut pas en avoir le cœur net.
« Comment tu as su ? » Il sait que ce n’est pas le plus important, qu’il aurait dû dire autre chose mais c’est la seule chose sincère qu’il se sent capable d’exprimer. Toute tentative de justification ou d’excuses aurait sonné faux.
« Tes colocataires ont trouvé tes vrais papiers quand on leur a dit que le nom que tu leur avais donné n’existait pas. Après ça l’hôpital m’a contacté. » Explique-t-il sèchement, comme s’il n’en revenait pas d’être celui qui ait besoin de se justifier.
« Inutile de te dire qu’ils ne veulent plus que tu vives chez eux. » A cette remarque, un léger rictus se forme sur les lèvres de son père, donnant aussitôt la chair de poule à Ambrose. Il baisse les yeux. Les quelques jours enfermé ici lui ont donné le temps de réfléchir. Ses colocataires l’ont probablement retrouvé et ont appelé les secours. Savoir qu’ils ne veulent plus vivre avec lui ne le surprend donc pas franchement, mais pour la première fois il ressent une véritable culpabilité de leur avoir fait subir ça.
« Finis de t’habiller, on rentre à la maison. » Le ton de son père est sec, sans appel. Ambrose sent ses épaules s’affaisser. Il ouvre la bouche pour réagir, protester, demander des explications, mais aucun son n’en sort. De toute façon, a-t-il le choix ? Il n’a plus d’argent, ou en tout cas pas assez pour trouver un autre appart, et si la perspective d’une mort paisible dans sa baignoire l’avait attiré quand il était encore sous l’effet de la drogue, celle de mourir de froid dans les rues londonienne en revanche, beaucoup moins. Après un soupir résigné, il se lève de son lit et s’exécute.
- ton pseudo sur la toile. a écrit:
- A tes méchantes blessures. j'aime pas trop étaler ma vie mais je viens de paris et j'avoue que généralement je suis plutôt sur des city "posés" et que c'est moi qui fait les personnages tordus (qui n'aime pas le drama ?), donc j'espère me sentir comme chez moi par ici
kezako, ton perso. scénario de @Marlowe Ziegfeld.
- Code:
-
[b]Ambrose Courtenay [/b] : au chômage
[b]Quartier d'habitation :[/b] St Thomas
[size=10][u]04[/u] [b][i] Ambrose Courtenay[/i][/b] maison.[/size]
crédit icons strangehell.