Ce désir de s'échapper. La pression qui devenait trop forte. La danse qui devenait un échappatoire. Dansant au coeur de la nuit. Dansant comme s'il n'y avait pas de le lendemain. Les notes de musique qui résonnaient. Cette histoire que j'écrivais. Ecrivant une nouvelle page blanche. Cette page que je couvrais alors de mots à l'encre noir. Un personnage sorti tout droit de mon imagination qui prenait forme. Le transformant. Le faisant naitre. Le faisant grandir. Etendant mon bras. Virvoltant avec l'impression d'avoir la voûte céleste au-dessus de moi. Le reste du monde qui avait disparu. Il ne restait que moi et la musique, ce monde dans lequel je me retrouvais. Donnant vie à l'histoire de Jack l'éventreur. Laissant libre court à mes démons. Les laissant s'évader. Dernière victime. Dernière chute. Une rose blanche qui était déposée au sol. Ange qui tombait du ciel. Corps qui s'écrasait au sol avec légèreté avant de se relever tout aussi simplement pour donner libre court à une nouvelle histoire. Du conte d'horreur au conte de fée, à la princesse oubliée. La belle au bois dormant qui s'éveillait. Ses paupières qui s'ouvraient. Nul baiser d'un prince pour la délivrer. Ne comptant que sur elle-même pour affronter les forces obscures qui la retenaient prisonnière de ce chateau abandonné. Dragon oublié alors que ses paupières s'ouvraient. Le rythme qui changeait, se modulant au grès des notes de musique. Les battements de mon coeur qui s'accéléraient. Pointe des pieds vers le saut. Déployant mes ailes alors que je sautais vers la droite. Bondissant. Ce corps mis en mouvement qui n'était que le mien. Flexibilité. Comme un ballet. Une chorégraphie rendue vivante par elle-même, par ces images qui traversaient mon esprit. Silhouette contournée comme si Cendrillon en descendant l'escalier se rendait compte qu'une pantoufle de verre avait été abandonnée derrière-elle. Pantoufle abandonnée que nul prince n'avait encore trouvé, ou le courage de rechercher sa princesse. Fuyant. Fuyant parce que l'heure avait sonné, que si elle s'attardait, elle ne risquerait que de se transformer. L'illusion qui s'effacerait. Comme Cendrillon qui fuyait le château, je fuyais ma propre vie. Tentant de m'échapper sans pouvoir me confier. Personne qui ne pouvait tenir ce rôle. Aucune bonne fée en vue.
Etant seule. Et ayant relevée la tête alors que seule avec la danse, je n'avais alors besoin de personne pour effectuer ce solo. Regards des danseurs extérieurs oubliés. Des silhouettes qui évoluaient le noir. Un dernier verre un main. Certains qui se dirigeaient vers le comptoir le plus proche tandis que d'autres continuaient d'évoluer dans cette nuit sans fin. Mouvements que j'enchaînais. Lentement, voltigeant. Comme suspendu dans le vide avant de retomber, avant que le rythme n'en vienne à s'accélérer. Bras que je relevais. Tourbillonnant. Tournoyant. Comme si je me trouvais au coeur du cyclone. Tournoyant comme si j'étais seule sur scène et non perdue dans cette boite de nuit, à une heure trop avancée du matin. Dansant comme si je ne connaitrais pas le prochain lendemain. Dansant pour la vie alors que je vivais pour la mort. Dansant et sentant mon coeur battre un peu plus vite. La musique et la danse comme remède aux plaies. Comme s'il suffisait d'entendre quelques notes de musique pour que je puisse en venir à laisser le chagrin et la douleur derrière moi. Quelques notes de musique pour me rappeler que j'étais encore vivante. Danser pour me rappeler que ce n'était pas seulement la douleur qui me rappelait que j'étais vivante. Princesse tournoyant. Et le temps qui s'arrêtait en l'espace d'un instant. Souffle repris. Immobile alors que la dernière note de musique prenait fin. Statue de glace. Et le regard lointain. Le souffle court. Inspiration et expiration que je reprenais alors qu'autour la vie continuait.
Sujet: Re: Dance to forget [Moira] Mer 17 Fév - 20:22
Elle danse.
Un verre à la main, Moira s'abandonne sur cette piste de danse, souvent bousculée par les autres, recueillant parfois contre ses hanches les mains d'un inconnu qui s'immiscent. Les lèvres glissent à son verre alors qu'elle oublie l'heure et qu'elle ne cherche pas non plus à prévenir son géniteur de son absence puisque de toute évidence, l'irlandais s'en fout. Tant pis. Elle est venue ici avec une fille, une nouvelle amie croisée au coin d'une rue à la sortie de la librairie, mais cette dernière semble s'être volatilisée, perdue quelque part, probablement avec quelqu'un.
La blonde a trop bu pour s'en soucier et s'extirpe néanmoins plutôt difficilement des bras et des baisers trop insistants dans le creux de son cou, s'éloigne de cet homme qui l'a approchée par derrière et qui danse sensuellement contre elle. Le désir de son partenaire imposé est bien présent contre le haut de ses fesses et Moira se sent soudainement prise au piège, si bien qu'elle se faufile entre ses bras pour disparaître parmi la foule des danseurs. Elle prend une longue gorgée d'alcool, termine son verre et le dépose sur un plateau qu'un barman tient à bout de bras alors qu'il se glisse telle une couleuvre à travers les clients de la discothèque. Moira rejoint le bar et glisse quelques billets offerts par son grand-père sur le comptoir, commande un gin tonic lorsqu'on l'interroge d'un bref regard.
Verre à la main, elle se dirige vers les toilettes lorsqu'on l'attrape par la taille et qu'on la plaque contre le mur du couloir pour l'embrasser à pleine bouche. La langue inconnue glisse entre ses lèvres, les doigts s'infiltrent entre le jeans et la peau, le verre s'éclate sur le carrelage.
« Je sais que t'en as envie. » « Laisse-moi ! »
Il grogne, mordille légèrement son cou alors que la blonde tente de le repousser, pousse de toutes ses forces le thorax de celui qui la maintient prisonnière. Elle essaie de relever un genou, mais la cuisse masculine bloque le mouvement et les doigts la maintiennent fermement contre le mur. L'haleine est alcoolisée lorsqu'il plante un nouveau baiser sur ses lèvres, mais cette fois, les ongles de la blonde se plantent violemment dans les épaules masculines et ses dent se resserrent sur la langue qui s'impose.
L'homme grogne, surpris par la douleur qui le submerge brusquement, mais sa prise se raffermit sur le corps de la blonde et ses gestes sont maintenant plus agressifs, moins sensuels.
« Petite pute ! » « Arrête, va-t'en ! Fous-moi la paix ! »
Les mains inconnues trouvent le chemin qui les mènent entre les cuisses de la blonde, mais rapidement, la pression sur le corps de Moira disparaît et l'inconnu est repoussé vers l'arrière. Moira ne comprend pas tout de suite ce qui vient de se dérouler sous ses yeux, mais la silhouette d'une brune s'impose rapidement dans son champ de vision alors qu'elle grimace et qu'elle jette un coup d'oeil à sa tenue pour refermer la fermeture éclair de son jeans, les mains légèrement tremblantes. Moira essuie sa bouche du revers de la main alors que le goût ferreux du sang de l'autre titille encore ses papilles.
La gamine reprend peu à peu ses esprits, redresse le menton afin de poser sur son agresseur un regard noir.
« Merci. » souffle-t-elle simplement à la brune alors que l'inconnu disparaît et qu'elles se retrouvent seules. Elle aimerait pouvoir dire qu'elle sait se défendre et qu'elle n'a rien à craindre dans une ville comme Exeter, mais la réalité est toute autre.
Invité Invité
Sujet: Re: Dance to forget [Moira] Jeu 18 Fév - 14:41
Dance to forget
Azraël & Moira
« ... Dance is the hidden language of the soul. »
Souffle que je reprenais. Sortant de cette bulle musicale pour me diriger vers le bar, bien qu'en arrière-plan, les notes de musique assourdissantes continuaient de se diffuser des haut-parleurs positionnés aux quatres coins de la salle. Me dégageant de la foule de danseurs alors que tel un poisson dans l'eau, je remontais le courant pour me diriger vers le comptoir. Verre que je ne commandais pas de suite, me contentant simplement d'admirer la foule de danseurs plus hérétiques les uns que les autres, qui perdus dans leur propre univers se laissaient aller. Le barman passant parmi les silhouettes inconnues avec un plateau d'argent sur lequel figurait différents verres d'alcool. Toujours une bouteille prête à s'emparer pour servir de nouveau les clients assoiffés. Plus tenté alors de boire une gorgée d'eau que d'alcool, la gorge creuse et sec d'avoir dansé sans m'arrêter et tourbillonner au coeur de la nuit. Regard qui se posait sur une silhouette puis l'autre, comme de cette blonde plus jeune, qui perdue dans cet univers ne semblait avoir remarqué l'alignement des étoiles dans la nuit céleste ou plutôt la silhouette de cet homme qui s'approchait par derrière qui se rapprochait encore plus. Un homme trop insistant qu'elle laissait derrière comme si elle ne l'avait pas remarqué, mais lui l'avait remarqué. Cette lueur prédactrice de son regard. Un chasseur. Il avait choisi sa proie. Il avait senti son parfum, son odeur, celle qui flottait dans l'air. Aux aguets et lancés sur sa piste alors qu'il n'attendait que l'espace de quelques secondes pour la suivre, son chemin néanmoins ralenti par les obstacles qui se trouvaient devant lui. Des obstacles vivants alors que la foule de danseurs se métamorphosaient, se serraient, le forçant à ralentir, à contourner une brune qui embrassait langouseument son partenaire de crime. Une rousse qui tentait de lui faire du charme, pressant son petit corps moite contre lui, agitant sa poitrine qui débordait de sa robe bien trop courte devant lui. Comme si elle pouvait attirer son attention. Mais l'homme l'écarta d'un geste brusque du bras. Il était lancé. Il était sur la piste de sa proie. Dans sa tête il n'y avait que cette blonde qu'il était désireux d'allumer et qui l'avait refusé. Regard qui se reportait sur la jeune femme aux cheveux blonds qui passait dans un tourbillon auprès de moi sans me jeter dans un regard. Seulement là alors qu'elle était toute près que je la reconnus.
Elle. La fille de @Cináed O'Reilly. Ce dernier qui n'avait peut être même pas conscience de son existence, du moins pas d'après les rapports que j'avais reçu. Mais une jeune fille qui avait franchi la frontière et qui avait aussitôt été repéré par les membres de la mafia turque. Suivi à la trace. La fille de O'Reilly qui ne pouvait être mise de côté. Le maillon faible de la chaîne. Celle qui pouvait provoquer la chute de O'Reilly. Ne me remarquant même pas, indifférente aux dangers qui la guettaient dans l'ombre. Ne m'ayant pas aperçu et n'apercevant pas non plus l'homme qui rodait dans l'ombre, la suivant alors qu'elle empruntait le chemin la menant en direction des toilettes. Immobile pendant quelques secondes, quelques minutes de trop, encore frappé par son irruption soudaine dans ma vie avant de m'élancer à sa poursuite, à leur poursuite. Il y avait cette étincelle dans le regard de l'homme. Il y avait cette lueur dangereuse, et presque ce regard trop vide. Il y avait ce désir qui le consumait et il y avait elle. L'homme est déjà sur elle lorsque j'arrivais à leur côté. Vampire surgissait dans l'ombre, crocs sortis pour laisser un suçon sur sa peau. Ses mains qui se glissaient dans l'ouverture offerte alors que la fermeture de son jean avait presque été arrâchée. Si elle aurait été en jupe ou en robe, que les doigts de l'homme se trouveraient déjà en train de se balader sous sa lingerie fine, pour faire son oeuvre, prêt à aller plus loin. La faim qui le rendait agressif, violent alors que ce qu'il voulait c'état faire taire la jeune femme qui s'agitait trop et s'emparer de son corps comme s'il en était le propriétaire. Cette seconde où il crut parvenir à sa fin malgré les ébats de sa victime avant que je n'en vienne à frapper de l'ombre. Sans aucune pitié alors que je balançais l'homme en arrière. Sans porter plus attention à la jolie blonde. Me plaçant simplement entre elle et lui. Un but de l'éloigner. Et le désir plus violent de le frapper, voir même de le tuer. Un porc. Et ne méritant sa place là. Un crime qui ne pouvait être commis en plein jour bien que les lueurs tamisées et l'obscurité omniprésente, illuminée par des éclairs de lumière vive, ne purent que faciliter le combat rapide et court qui s'en suivit. Un homme trop lent, trop alcoolisé pour répondre de ses mouvements, pour frapper correctement. Son poing qui rencontrerait le vide alors que l'homme tentait vainement de frapper et s'agiter contre ces putes qui lui rendaient la vie dure. Trop proche. Trop volatile. Empoigné par le col alors que l'homme presque déjà courbé au sol, en partie castré, tentait vainement de se dérober. Lame contre sa chair. « Dégage d'ici ! » Venin qui sortait de ma bouche. Et lame que j'appuyais un peu plus. Suffisamment pour lui faire comprendre que je ne plaisantais pas. Et suffisamment vite pour que personne d'autre que lui ne se rende compte de ce qui se passait. Regard noir lancé avant que l'inconnu n'en vienne à s'éloigner. Mon attention qui n'était plus dirigée vers lui alors que mon attention était de nouveau entièrement dirigée vers elle, vers Moira.
« Merci. » Un chuchotement. Un murmure. « Il n'y a pas besoin de me remercier. » Détestant ce genre de type. Et ne pouvant pas vraiment non plus la laisser mourir ou se faire agresser, ce serait mal pour les affaires et personne ne méritait de subir ce sort, qui qu'elle soit. « Il t'a touché ? » Ton sérieux, pour savoir si j'avais besoin de retrouver le gars, pour déterminer quel était son état. Ses mains que je remarquais tremblante. « Tu devrais te rafraichir. » Des mots peut être un peu bateau mais craignant qu'elle soit en état de choc et doutant que l'alcool ait fait bon ménage. Regard attentionné posé sur elle alors que je l'observais. « Comment tu t'appelles ? » Son prénom que je connaissais déjà mais ce qu'elle ne savait pas. Jeu de dupes.
Sujet: Re: Dance to forget [Moira] Jeu 18 Fév - 17:47
Surprise par la férocité de la brune alors qu'elle recule d'un pas pour ne pas se retrouver sur son chemin, la bouche légèrement entrouverte, Moira soupire néanmoins de soulagement alors qu'elle refusait d'imaginer ce qui aurait pu se passer si la jeune femme n'était pas intervenue au bon moment. Elle devine l'éclat d'une lame, se demande même si elle n'a pas rêvé alors que l'homme finit réellement pas s'éloigner. Sa tête lui joue définitivement des tours et pourtant, lorsqu'elle constate le sang qui se trouve sur ses mains, elle sait qu'il ne lui appartient pas puisqu'elle n'a mal nulle part. Pendant quelques secondes, elle n'est pas certaine de saisir tout ce qui s'est passé dans les dernières minutes, mais la présence de la brune à ses côtés lui rappelle qu'elle n'aurait jamais dû se trouver là, qu'elle ne devrait pas sortir comme ça, toute seule, au sein d'une ville qu'elle ne connaît pas.
Elle hausse les épaules et secoue légèrement la tête à sa question avant de refermer et d'ouvrir à nouveau la bouche.
« Non, ça va. »
Elle prend une longue inspiration, relève finalement le menton pour observer celle qui lui a sauvé la mise ce soir. Elle est jolie - trop jolie pour planter un couteau sous la gorge d'un homme, selon Moira - et elle remarque bien vite la traînée de sang qui s'étale sur le poignet de sa cadette alors que cette dernière n'a pas encore baissé les bras et qu'elle se contente de rester immobile, la tête à moitié dans les nuages.
Sa proposition la sort de ses pensées et la jeune fille hoche simplement la tête avant de prendre la direction des toilettes, non sans s'assurer bien malgré elle que la brune la suit bel et bien. « Moira. Toi ? » demande-t-elle à son tour alors qu'elle pousse la porte de son coude afin de laisser entrer l'inconnue derrière elle. Moira se dirige automatiquement vers les lavabos et ouvre le robinet pour se rincer la bouche et recracher le sang qui s'y trouve encore. Elle grimace, récupère un peu de papier afin d'essuyer son visage et de nettoyer aussi son bras avant de tout jeter à la poubelle.
Moira ouvre finalement la porte de l'une des toilettes pour s'y engouffrer et ressortir quelques secondes plus tard pour se laver une nouvelle fois les mains et poser finalement son dos contre le comptoir des lavabos pour regarder celle qui n'a pas bougé d'un poil et qui ne semble pas prête à la laisser toute seule.
« Comment tu as appris à te battre comme ça ? »
La question est légitime pour tous ceux et celles ayant été témoins de l'efficacité avec laquelle la brune s'est débarrassé de l'homme, mais Moira est particulièrement curieuse, maintenant qu'elle reprend peu à peu ses esprits et que l'alcool semble quitter ses veines plus rapidement que prévu avec toute cette adrénaline cumulée au cours des dernières minutes. Alcoolisé ou non, l'intrus avait rapidement foutu le camp et la plus jeune est persuadée qu'il serait parti quand même et que l'arme posée contre sa gorge n'avait été qu'un argument de plus, très convaincant.
La brune n'est pas beaucoup plus grande qu'elle, mais sa carrure n'a rien à voir avec celle de la gamine et ses courbes sont plus prononcées, plus sensuelles aussi. Ses épaules sont un peu plus larges et malgré l'alcool et l'ambiance de la soirée, ses réflexes semblent parfaitement aiguisés : Moira comprend alors que ce n'est probablement pas la première fois qu'elle se bat ainsi, que ce soit pour sauver son honneur ou celui d'une autre personne.
« Il m'attendra dehors, tu crois ? » demande-t-elle alors qu'un frisson lui parcoure l'échine et qu'elle grimace un peu, visiblement découragée et dégoûtée par ces hommes qui ne pensent qu'à eux-mêmes et qui ne considèrent même pas le choix des femmes.
Invité Invité
Sujet: Re: Dance to forget [Moira] Jeu 25 Fév - 10:01
Dance to forget
Azraël & Moira
« ... Dance is the hidden language of the soul. »
L'observant longuement. « Non, ça va. » Peut être pas mais elle irait bien. En étant certaine alors qu'elle paraissait forte, avoir un mental d'acier. « Moira. Toi ? » « Azraël. » L'ange de l'appocalypse. L'une des deux. Une passion pour les anges déchus. Suivant Abaddon. Autant désireuse de semer la destruction derrière moi que lui. Et un prénom choisi qui était bien loin de suivre les prénoms traditionnels turcs. Semblant être l'exception dans la famille. Un sourire qui se dessinait néanmoins sur mes lèvres alors que je reprenais la parole, non sans la suivre comme son ombre. « Mais tu peux m'appeler Azra. » Un diminutif. Moins de formalité et tout ayant conscience que lorsque mon prnéom était utilisé en entier, ou sortait de la bouche de mon père, ce n'était certainement pas bon signe. Sous ce diminutif aussi que je m'étais fait connaitre ses cinq dernières nnées dans l'obscurité. Paraissant difficile d'abandonner certaines habitudes ou certaines tendances à la méfiance. Alors que je l'attendais, comme son nouvel garde du corps attribué. Un peu le cas officieusement.
« Comment tu as appris à te battre comme ça ? » « Dans la rue. » Une réponse naturelle. Une réponse sincère. Ce n'était pas dans les salles d'entraînement ni auprès d'un coach personnel que j'avais appris ses techniques de défendre. Certes si je l'aurai demandé, j'aurai eu ces entraînements offerts sur un plateau d'argent. Ce que voulait en partie mon père auparavant. Voulant que sa fille soit forte. Autant désireux de la laisser à la maison, de la laisser à l'écart du business parce que les femmes n'avaient pas leur place là-bas et devaient rester au foyer s'occuper des enfants, que désireux de me voir intégrer la mafia. Désireux de me revoir prendre la relève alors qu'il n'avait eu aucun fils. L'unique héritière malgré sans aucun doute ses batifollages à droit et à gauche. Un accord tacite et silencieux toujours soupçonné. Une mère qui n'avait jamais rien dit ou émis le moindre commentaire. Peut être parce qu'elle n'avait pas son mot à dire. Peut être parce qu'elle n'avait nul part où aller. Un homme autant désireux de me protéger, et pour ce faire il s'était assuré que j'en vienne à sortir toujours avec une armée de gardes du corps que désireux de me voir défendre ma famille, tuer. Une image contrastée d'un homme qui je savais qui me voyait comme la prunelle de ses yeux mais qui était aussi éternellement insatisfait. Un fils qu'il aurait dû avoir mais qui n'avait pas été là. Un bras droit qui aurait dû reprendre les rènes après son départ. Mais Abbadon qui avait pris la fuite, rejoignant ces mêmes ruelles obscures. La peur de devenir un monstre qui avait pris le dessus avant que je n'en vienne à céder à ses instincts plus primaires, à vouloir apprendre à devenir plus forte pour ne pas dépendre des autres. Ce qu'il avait fait. M'aidant à m'agguerrir. M'aidant à me transformer. M'apprenant à tuer aussi rapidement qu'il le faisait. M'apprenant à me déplacer silencieusement et jouer avec les ombres. Là un art rapidement maîtrisé grâce à mes compétences de danseuse. Mais des compétences qui n'étaient pas suffisantes pour faire de moi une tueuse à part entière, capable d'éteindre ses émotions pour tuer de sang froid, de faire taire sa confiance. La part la plus difficile. Là où il m'avait aidé, comme Vic. « Et auprès des bonnes personnes. » Apprenant auprès d'eux, mais apprenant aussi en me confrontant aux combattants de l'ombre. Ceux qui choississaient les combats illégaux à la gloire. Ceux qui recherchaient l'adrénaline et la souffrance dans le silence de la nuit. Ayant appris autant là-bas sur le terrain, à donner des coups et en recevoir. Tomber pour se relever. Etre détruite puis recoller les morceaux. Ce qui comptait était de ne jamais abandonner toujours se relever. Mais une élève qui n'avait pas seulement suivi les leçons de son maitre, ses pas, alors que je m'étais forgée ma propre personnalité, mon propre chemin. Un chemin qu'elle pourrait décider d'emprunter par elle-même si la jeune femme voulait apprendre à se battre. Cette question qui me traversait l'esprit alors que je me tournais vers elle. « Est-ce que tu voudrais apprendre à te battre ? » Ne lui demandant pas si elle voulait apprendre à devenir comme moi. Ne lui demandant pas si elle voulait apprendre à tuer. Mais lui demandant bien si elle voulait apprendre à se battre, ne serait-ce que pour savoir à se défendre. Pour ne pas se retrouver dans une telle situation. Pour être capable de s'en sortir. Peut être même une nécessité alors qu'elle était la fille de Cin, qu'elle pouvait à tout moment se trouver sous les feux des projecteurs ou les tirs croisés. Autant intéressée par elle parce qu'elle pouvait servir d'appât dans cette guerre de territoire. Et erreur que l'homme commettait, que sa famille avait commis de ne pas lui avoir appris à se défendre à mes yeux. Une proposition qui aux yeux de mon père pourrait révéler de la trahison alors que potentiellement je proposais à une fille d'un ennemi à apprendre à se défendre. Mais cette conscience qui prenait le pas. Ambiguïté et une proposition non moins sérieuse, même si elle ne se doutait pas du jeu de contradictions qui existait dans mon esprit.
« Il m'attendra dehors, tu crois ? » « S'il est intelligent et s'il tient à sa vie, non. » Encore fallait-il supposer qu'il soit intelligent. « Mais il t'attendra sûrement. Les types comme lui ne comprennent jamais quand une femme leur dit non. » Un message difficile à recevoir. Revenant à la charge. « Je te raccompagnerai chez toi. » Et de nouveau en train de m'engager. Mais il restait néanmoins vrai que je préférai la savoir vivante plutôt que morte. Et n'ayant aucun désir de la voir se retrouver entre les mains de cet homme qui l'attendrait sans doute certainement au coin de la rue, fulminant. Peut être aussi avec sa clique, avec du renfort. Une possibilité parce qu'il n'aurait pas accepté qu'on lui dise non, qu'on le menace. Une possibilité et quasiment certaine qu'il ne se laisserait faire de suite. « Tu ne devrais pas y penser plus. » Ne servant à rien de s'appesentir sur lui. Ne servant à rien de se tracasser. Encore trop jeune. « Qu'est-ce que tu veux faire ? danser ou je te paye un verre ? » Une proposition. Un sourire. Mais comptant aussi la surveiller. De la proie, elle était devenue une personne que je comptais protéger. Me retrouvant babysitter ou à tenter de me rapprocher. Dans tous les cas, la fin justifiait les moyens et une soirée qui n'était pas encore terminée.
Sujet: Re: Dance to forget [Moira] Sam 27 Fév - 4:31
Dans la rue. Les mots s'évanouissent entre eux alors que Moira peut aisément imaginer la brune au milieu des ruelles, campée sur ses deux pieds, prête à asséner un coup de couteau maintenant qu'elle l'a vue dégainer l'arme quelques minutes auparavant. Elle se rince plusieurs fois la bouche, jusqu'à ce que l'eau soit entièrement claire sous ses yeux et que le goût ferreux du sang se soit fortement atténué. La question d'Azraël demeure d'abord en suspens alors que la blonde se retourne finalement pour lui faire face, les doigts posés contre le comptoir blanc de la salle de bain.
Veut-elle apprendre à se battre ? Pas nécessairement.
Veut-elle apprendre à se défendre ? Oui.
Son grand-père n'avait jamais cru bon de l'obliger à suivre des cours d'autodéfense, probablement parce qu'il considérait que c'était plus simple de la faire suivre afin de s'assurer qu'elle se trouvait toujours en sécurité. Doués dans l'art de passer inaperçus, Moira n'avait appris que récemment qu'on la suivait dès qu'elle sortait de la maison, s'était fortement disputée avec sa mère afin que cette dernière hausse le ton et demande à son grand-père de la laisser tranquille. Les disputes des derniers mois avaient fortement contribué à sa fuite en territoires ennemis et maintenant qu'elle était là, la blonde n'avait pas forcément envie de rentrer tout de suite malgré le taux de criminalité élevé du quartier au sein duquel son père avait élu domicile en rentrant des États-Unis.
« Tu peux m'apprendre ? Juste quelques techniques d'auto-défense, je ne veux pas attaquer des gens. » propose-t-elle alors qu'un mince sourire étire le coin de ses lèvres lorsque les mouvements de la brune se rappellent à sa mémoire encore un peu vacillante. Elle ignore si elle a les capacités physiques d'apprendre à se défendre contre des hommes de la trempe de celui qui l'a agressée quelques instants auparavant, mais elle est toutefois déterminée à essayer, ne serait-ce que pour offrir une certaine forme de résistance.
Son quartier n'est pas sécuritaire et la ville d'Exeter toute entière transpire le vice, si bien qu'elle ne peut pas s'empêcher de lui demander si elle croit qu'il l'attendra à sa sortie du bar, un peu nerveuse, bien malgré elle. La réponse de la brune suffit néanmoins à la rassurer alors qu'elle propose de la raccompagner chez elle à la fin de la soirée et lentement, Moira hoche la tête et se détend un peu.
« C'est vraiment gentil. »
Elle prend une longue inspiration, retrouve des couleurs alors qu'un sourire étire finalement ses lèvres lorsqu'elle redresse le menton vers Azraël. « Un verre d'abord ? » propose-t-elle à son tour alors qu'elle observe son reflet dans le miroir pendant une fraction de seconde et qu'elle en profite pour replacer les mèches de cheveux rebelles qui lui retombent devant les yeux.
Elle atteint la porte des toilettes et la tient ouverte pour qu'Azraël puisse passer devant elle, ne peut pas s'empêcher de se mordiller légèrement la lèvre lorsqu'elle retrouve le coin sombre au sein duquel on l'a acculée pour tenter une agression qui, grâce à la brune, a été avortée. L'homme n'est nulle part en vue et l'irlandaise prend plutôt place sur un tabouret, le corps tourné vers Azraël alors qu'elle commande pour elle un verre de vodka canneberge.
« Tu viens souvent ici ? » demande-t-elle alors qu'elle pose un coude sur le comptoir et qu'elle l'observe, verre d'eau qui glisse entre les doigts féminins pour prendre une longue gorgée et ainsi espérer éloigner les nausées et le mal de tête qui suit généralement les soirées un peu trop arrosées.
Invité Invité
Sujet: Re: Dance to forget [Moira] Sam 6 Mar - 17:42
Dance to forget
Azraël & Moira
« ... Dance is the hidden language of the soul. »
Une proposition qui avait germé dans ma tête. Une question directe. « Tu peux m'apprendre ? Juste quelques techniques d'auto-défense, je ne veux pas attaquer des gens. » « Pas d'attaque, okay. » Un sourire qui se dessinait sur mes lèvres. Amusée. Elle savait ce qu'elle voulait. J'aimais ça. « Mais je peux t'apprendre et je vais t'apprendre, oui. » Consciente de transgresser les règles. Mais ce qui paraissait alors le bon choix à faire. Faire un peu le bien. Et si elle n'avait jamais appris à se défendre, il était préférable qu'elle apprenne pour éviter de se retrouver dans une situation comme celle-ci, pour être capable de réagir, pour être prête. Des motifs plus obscurs qui tiraillaient ma conscience. Peut être une pointe de culpabilité alors qu'elle était aussi une cible. Victime d'une discordance entre deux mafias. Elle qui n'avait rien demandé. Se retrouvant simplement être la fille de la mauvaise personne. Ce qui n'était pas sa faute. Et ma conscience qui avait ses limites. Désir de l'utiliser limité, encore plus pour le peu que j'avais vu d'elle. Instinct protecteur ou l'ancienne Azra qui prenait le-dessus. Une version évoluée, alors que désormais j'étais capable de lui apprendre des techniques pour se défendre, ce qui n'aurait jamais été le cas avant. Ce que je n'avais jamais voulu apprendre. Ayant réservé ce devoir aux gardes du corps. Ces chevaliers blancs que je voyais aussi comme un fardeau. Un obstacle à ma liberté. Ayant eu tort à l'époque alors que c'était libre, que je m'étais retrouvée auprès de lui. Lui qui m'avait tout appris. Alors heureuse. Et désormais capable de transmettre son savoir ou ses connaissances. Ce que je lui proposais. Il m'avait formaté, mais il n'était pour autant le seul enseignant que j'avais eu. Une proposition qui était sincère alors que j'étais prête à lui enseigner ces techniques quand elle le souhaitait. La nuit qui était sombre et n'étant pas forcément le bon choix d'être seule. Pouvant voir aussi à son regard qu'elle se détendait alors que je lui proposais de la raccompagner chez elle. « C'est vraiment gentil. » Se serrer les coudes. Ce qui paraissait normal alors que j'étais certaine que son agresseur trainait toujours autour, rodant, attendant sa proie. Prêt à revenir. Doutant malheureusement que le premier avertissement ait été suffisant.
Alors une proposition pour lui changer les idées que de retourner danser ou peut être boire. Option peut être moins recommandée alors que l'alcool était déjà dans ses veines, mais un verre dont elle avait peut être besoin. « Un verre d'abord ? » « Deal. » La précédant. Vigilante. L'homme qui n'était pas en vue. Remarquant du coin de l'oeil son regard qui se dirigeait vers ce coin plus obscur, là où il l'avait pris en étau avant de rejoindre le bar. Un verre de vodka qu'elle commandait. L'imitant. Le premier de la soirée. « Tu viens souvent ici ? » « Je suis pas venue depuis longtemps mais j'avais envie de me vider la tête ce soir. » Venant souvent à un moment. Puis pendant cinq ans ayant disparu. Les boîtes de nuit aussi fréquentées que j'avais oublié, laissé de côté pour ne pas me faire remarquer. Mais revenue sur le devant de la scène et ayant eu le besoin de me retrouver, de retourner danser, de m'échapper dans mon monde. « Tu es nouvelle en ville non ? » Présomption simple à réaliser, au-delà du fait que je savais qu'en effet elle était nouvelle en ville. Ville qu'elle ne le connaissait pas. Et ville qu'il était préférable de craindre la nuit. Verre que je portais à mes lèvres. Epancher la soif. S'oublier.
Sujet: Re: Dance to forget [Moira] Mer 10 Mar - 21:20
C'est sur la promesse de se retrouver pour des cours d'auto-défense que les deux jeunes femmes quittent la salle des toilettes pour rejoindre le bar. Azraël accepte son choix et Moira s'installe sur un tabouret, néanmoins un peu anxieuse, tout à coup. Elle sait que l'homme n'osera jamais s'en prendre à elle dans un endroit aussi bondé mais elle ne peut pas s'empêcher de regarder parfois derrière elle afin de s'assurer qu'il ne se trouve pas dans la pièce. Elle s'apaise un peu, néanmoins, lorsqu'elle constate que la brune semble faire de même, se mordille légèrement la lèvre avant de prendre une longue gorgée de son breuvage lorsqu'on pose le verre devant elle. Se détendre n'est pas chose aisée, mais au moins, le goût ferreux du sang disparaît au profit de la saveur un peu plus fruitée et légèrement acidulée de la canneberge. « Si on fait abstraction des hommes en manque de cul, c'est sympa comme endroit. » ajoute-t-elle sans aucun tabou, crûment, soudain un peu plus détendue alors qu'elle devine qu'elle se trouve désormais en bonne compagnie et que la brune ne l'abandonnera pas aussi facilement. Si l'irlandaise tente de jauger son âge, elle jongle entre la mi vingtaine et le début de la trentaine, sans réellement parvenir à poser des années sur les lèvres et les yeux maquillées de celle qui n'était en réalité qu'une inconnue, quelques minutes plus tôt. Elle a les traits doux de celle qui a encore une peau sans rides, les traits durs de celle qui a déjà trop vécu et tout ce qu'elle sait, Moira, c'est que la brune est plus âgée qu'elle, ce qui semble évident.
Lorsqu'elle l'interroge, la blonde sourit et fronce un sourcil amusé, visiblement surprise qu'elle ait vu juste.
« Ça paraît tant que ça ? » demande-t-elle d'abord avant de poursuivre, sur le ton de la rigolade. « Qu'est-ce qui m'a trahie ? Ça ne peut pas être l'accent, les irlandais sont trop nombreux dans le coin. » ajoute-t-elle alors qu'elle se retourne entièrement vers elle et qu'elle prend une nouvelle gorgée de sa boisson. « Je viens juste d'arriver. La ville est différente de Dublin, mais le climat est relativement similaire, je ne suis pas trop dépaysée. » Un mince sourire étire les lèvres de la plus jeune alors qu'elle doit néanmoins admettre que sa maison lui manque. Vivre en compagnie de Cináed O'Reilly n'est pas si facile à gérer et le petit appartement au sein duquel il a élu domicile semble soudain trop exigu pour deux. Sa grande chambre lui manque et elle n'osera jamais le répéter à voix haute, mais sa mère aussi lui manque, même si elle li en veut encore beaucoup de ne jamais avoir eu les couilles de prévenir Cináed de sa paternité. Elle la tient d'autant plus responsable que son grand-père, d'ailleurs, puisque ce dernier est persuadé d'agir pour le bien de la famille alors que sa mère, elle, a tout simplement manqué de courage.
Elle secoue légèrement la tête afin de chasser les dernières bribes nostalgiques qui lui martèlent le coeur et l'âme, fronce légèrement les sourcils alors qu'elle s'intéresse soudain aux origines de la brune.
« Et toi, alors ? Il vient d'où, ton accent ? » demande-t-elle à son tour alors qu'elle est persuadée que la brune n'est pas originaire d'Exeter. Moira a voyagé un peu avec sa famille lors des vacances, mais elle n'a encore jamais rencontré une fille comme elle au cours de ses escapades. « Pourquoi tu avais besoin de te vider la tête, au fait ? » l'interroge la blonde alors qu'elle ne prend pas forcément conscience que la question peut s'avérer indiscrète, désinhibée par cet alcool qui coule toujours dans ses veines et qui continue définitivement de le faire à coup de vodka canneberge.
Accueil 
FAQ 
