ma patience s'arrête là où ma main dans ta gueule intervient (cinaime)

ma patience s'arrête là où ma main dans ta gueule intervient
@Cináed O'Reilly

Chevelure brune attachée en un bordel flou à l'arrière de son crâne, Jaime progresse dans Saint Thomas l'esprit embrumé par un tas de pensées incohérentes, le cheminement de ses idées ne tient pas debout. Si elle s'inquiète de ce qu'elle va bien pouvoir becter une fois rentrée au vu de l'heure tardive, les ennuis judiciaires de son frère prennent le pas sur le plat de spaghettis simple et rapide qu'elle s'imaginait et s'ajoute à tout ça les souci financiers qui découlent des frais engendrés par l'incarcération passée de son aînée. Sa lèvre inférieure disparait sous une belle rangée de dents blanches alors qu'elle bifurque, prend le risque de passer par une ruelle qu'elle sait être déserte à cette heure. La raison de sa marche nocturne ? Un accident de voiture provoqué qu'elle a eut quelques jours plus tôt et ses problèmes de finances reprennent le pas sur tout le reste. Elle pourrait, l'urgentiste, mettre des écouteurs dans ses oreilles et marcher en se laissant porter par des rythmes entraînants de musiques latines ou portugaises, mais la tête prend le pas sur le reste, toujours. Tellement préoccupée par ce qui se passe dans sa caboche qu'elle ne remarque pas de suite qu'à quelques mètres devant, deux hommes ont une altercation, c'est seulement après s'être suffisamment  approchée des deux silhouettes qu'elle comprend, Jaime, qu'elle n'a rien à faire là. L'histoire de sa vie, contrainte de se retrouvée à des endroits où elle ne devrait pas être. Ils grognent, se battent rudement et dans un élan d'abnégation total, alors que ses phalanges se referment sur les lanières de son sac à main, elle fait un pas et lance un :"Arrêtez !" arrêtez de vous battez qu'elle veut ferme, sonore et qui l'est d'ailleurs. Bie sur que cela la perdra un jour, de s'oublier au profit des autres, de vouloir intervenir dans quelque chose qui la dépasse complètement et qui ne la regarde pas. Un combat d'ivrogne, une querelle d'amants, bataille de deux types dont elle ignore tout, jusqu'aux raisons qui les ont menés à se mettre sur la gueule et pourtant elle ne peut pas s'empêcher d'ouvrir la sienne. Y'en a un qui baisse sa garde, distrait par la voix fluette de la Martel et ça lui coûte. Un râle, ou peut-être u grognement lui échappe alors que le deuxième gars, lui, met les voiles si rapidement qu'elle ne peut s'empêcher de penser à ce héros de comics qui disparaît dès qu'un champs/contre champs de la caméra se passe à l'écran. Hâtivement elle s'approche de celui qui reste, se demande ce qui s'est passé, sans réaliser que le coup qui lui a été dernière infligé est de sa faute. "Je ne pensais pas être si impressionnante," fanfaronne t-elle presque satisfaite avant de comprendre que le guerrier de la rue est blessé, la elle redescend un peu, passant par reflexe une main dans ses cheveux noués. "Est-ce que ça va ?" elle ose finalement demander en s'approchant encore un peu de lui, pointe d'inquiétude perceptible dans sa voix.