flower bombs raining on what we used to be (aster)

-- i ache in a language so old that not even the earth remembers, so dead ; it has returned to dust

sowilo est fatigué. mentalement drainé, de courir dans tous les sens. son oncle est en retard, quelques symptômes d’une future grippe dont il le tient au courant via son téléphone, et wilo se retrouve seul, un mercredi, à gérer tout le monde. le mercredi est toujours un problème et il ne saut pas tellement pourquoi. entre les nouveaux arrivants, les gens qui s’en vont, et surtout, surtout.

les vieilles dames.

leurs rendez-vous sont toujours le mercredi, sowilo l’a noté dans son carnet, où il note toutes les choses qui semblent absolument normales à tout le monde. les rendez-vous amoureux des vieilles dames sont les mercredis, et elles sont toujours très nerveuses, parfois même clairement désagréables, essayant d’apparaître parfaites pour les vieux hommes ridés qui les rejoignent dans le parc qui entoure l’hôtel.

sowilo est sur les nerfs, et il doit se retenir de grogner sur les gens.

sauf sur nyx, la pauvre, qui a été la première à le voir, tandis qu’il enchaînait automatiquement son service de nuit avec son service de jour, toujours prêt à tout donner pour cette charmante ruine auquel son oncle est si attaché. elle a essayé de plaisanter, il a claqué des mâchoires, prêt à la mordre.

elle a l’habitude.

les gens s’affairent dans le hall de l’hôtel, discutant entre eux, et quelques disputes éclatent, et les gens sont juste si bruyants. wilo a envie de hurler et de s’en aller ou de frapper cet homme d’affaires malpoli qui articule exagérément comme si sowilo venait d’une autre planète. il est en colère, et ses mains tremblent, mais il doit garder son sourire. son seul soulagement au milieu de tout cet enfer est lady danver. une des vieilles dames qui apprécie réellement sowilo, et surtout, surtout, qui connaît un minimum de langue des signes. ele porte une tenue chic en noir et blanc, et sent son parfum spécial pour ses rendez-vous amoureux. elle signe quelques mots, son sourire tendre dirigé vers lui, et lui demande d’aller à cette boutique, dont elle note le nom et l’adresse sur un post-it, récupérer un bouquet dont elle note également le nom.

heureux de pouvoir sortir, s’aérer, et surtout, surtout, ne plus avoir à supporter tout ce bruit. il coupe son appareil, le temps du trajet, après avoir pris un taxi -le tout payé par lady danver, évidemment. la boutique est belle, coincée entre deux autres boutiques, mais semblant rayonner devant ses yeux. c’est comme si un temple du printemps s’était logé au milieu de cette forêt de béton. il rentre et la sonnette retentit, tandis que ses yeux passent au-dessus des bouquets, et des fleurs en pots.

sa peau brûle. il a cette impression, comme si un élastique se tendait, prêt à claquer. comme s’il pouvait sentir la trame du destin se tisser depuis ses entrailles.

alors il se renferme.

parce que la dernière fois qu’il a ressenti ça,
les éclairs ont retenti,
et déchiré sa famille.