Antonina — L1NKS_4ND_R3LAT1V3S.exe

nom prénom(s). Elle fut appelée Antonina comme sa grand-mère avant elle, mais appelez la Toni. C’est d’ailleurs tout ce qu’elle donne habituellement, ces deux petites syllabes, façon de rester introuvable, intraçable ; a fucking ghost, qu’on dit souvent d’elle. Mais si on regarde de près à ses factures, on trouvera le nom De la Serna. Qu’importe, elle ne l’utilise pas. Sur le web, entre les lignes de code, elle est Cipher, et c’est sous ce pseudo que la plupart la connaissent, dans le monde opaque des hackers.

âge, origine.  Il y a de ça vingt-huit années, Toni a vu le jour au Nicaragua, pays instable d’Amérique Centrale. Dans ses veines coule l’idéologie marxiste de plusieurs générations de guérilleros, l’acharnement vivace de ceux qui ne supportent que peu l’autorité, qui érigent la révolution au rang de sainteté. Elle n’y reste cependant que six ans avant d’émigrer avec ses parents à Exeter, où elle grandit tant bien que mal dans ce nouveau carcan anglais.

occupations, métier. Elle a trouvé ce job pourri d’administratrice réseau pour une petite entreprise pharmaceutique par hasard, type dans les petites annonces du net ; sa seule utilité là-bas est généralement d’expliquer à des malparidos comment redémarrer leur putain d’ordinateur, et leur installer des firewalls assez efficaces pour qu’ils infectent pas le réseau en téléchargeant du porno. L’avantage, c’est que personne ne vient la faire chier, et qu’elle peut passer ses heures de bureau à mettre au point ses propres programmes sans être dérangée. Mais rentrée chez elle, à l’abri des regards curieux, elle est hacker, ou black hat – appelez ça comme vous voudrez. Elle perce n’importe quel firewall, infecte n’importe quel réseau, enchaine les lignes de code comme d’autres enchainent les lignes de coke, parce que c’est ça, sa came : frôler du bout des doigts l’architecture invisible d’un monde parallèle, virtuel, et puis en prendre contrôle, à l’abri des regards.

situation sociale et financière. Merdique, étant donné qu’elle claque tout le fric qu’elle réussit à gagner dans l’équipement informatique qui encombre sa piaule surchargée, en gadgets bricolés par d’obscurs electro-wizards, à l’abri des regards.

orientation sexuelle. attirée par les peaux plus que par les formes que celles-ci recouvrent, elle ne trouve aucune différence fondamentale à embrasser celle des hommes et celle des femmes. De toute façon, c’est les esprits qu’elle aime, Toni, ce sont eux qui la font chavirer ; d’ici là, elle n’hésite jamais à nourrir son corps des langueurs charnelles, même si la connexion n’est pas spirituelle. Dans tout ce noir et toute cette nuit, elle se dit qu’elle trouvera forcément une étincelle.

groupe. zombie.