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i'm over playing games (Olivia)


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MessageSujet: i'm over playing games (Olivia) i'm over playing games (Olivia) EmptyJeu 11 Mar - 23:29

i'm over playing games

I saw you standing there, and I knew I'm done for, it's over, I'm through. Playing games from the start, sinking your nails in my heart. You bring out the worst in me

Rendez-vous au Café demain à 11h. Unique chance.

Il lui avait fallu trois verres de whisky avant d’envoyer ce sms. Des mots simples, concis, qui n’ont obtenu aucune réponse. Tant mieux dans un sens, car Silas savait que sa décision n’était pas arrêtée. Les gars lui feraient une misère sans nom s’ils savaient ce qu’il était en train de faire, ce qu’il avait l’intention de proposer. Il faut dire que même lui savait que c’était une mauvaise idée. Il en avait pourtant tiré un plaisir sans nom de voir cette petite conne aux abois, tellement désespérée qu’elle était venue quémander son aide. Il avait une bonne soirée en sachant que le karma s’occupait enfin de son cas. Puis, ça l’avait empêché de dormir. Sans s’il ne comprenne trop pourquoi, il s’était mis à y repenser en boucle, incapable de faire taire ce sentiment de culpabilité. Il avait pourtant pas la casquette du sauveur Silas, bien au contraire. Habitué depuis sa plus tendre enfance à grandir dans la merde, à se ramasser des coups. C’était probablement ça le problème ; Olivia méritait tout ce qui lui arrivait, toute la souffrance, tout le désarroi. Mais aussi violent que cela puisse être, cela ne ferait pas disparaître le bébé. Elle était en cloque et seule, sans le moindre sou en poche, elle ne pourrait rien faire pour remédier à la situation. Qu’elle le veuille ou non, elle était responsable de ce môme qui grandissait au creux de son ventre et l’homme, lui, pourrait être celui qui pourrait peut-être éviter à ce môme d’avoir la même vie de misère que lui en grandissant.

Il était 11h15 maintenant, et Silas était toujours sur le trottoir d’en face à enchaîner avec une troisième clope. Un geste nerveux qui fout ses poumons à l’agonie mais qui l’empêche de péter les plombs. Par la grande vitrine en verre, il peut voir la gamine assise à l’une des tables du fond, seule. Il l’a vu entrer à l’heure, s’installer et patienter. Elle l’aurait pas fait si elle n’avait pas été aussi sérieuse sur combien elle était aux abois, et ça l’emmerde l’anglais, ça le tourmente. Il a peur de ce que ça impliquera, peur de ce qui pourrait lui tomber sur la gueule. Il lui fait pas confiance à la gosse et peut pas se permettre de tout perdre pour avoir été un bon samaritain. Mais il se revoit trop à l’âge de six ans à trembler de tout son être en passant le pas de la porte chez sa nouvelle famille d’accueil, apeuré à l’idée d’être abusé à nouveau. Il avait jamais eu l’occasion d’être père mais s’il l’avait été, il se serait battu pour que le gamin ait une belle vie et soit tenu éloigné du système, quoiqu’il en coûterait.

Le mégot se retrouve sous sa semelle alors qu’il se décide à entrer finalement, se diriger droit vers la table. Autant en finir. Il s’installe sans un mot, fixe la blonde pendant de longues secondes tout ça pour réaliser qu’il ne peut toujours pas faire ça sans être bouffé par sa rancune. « Je ne te fais pas confiance, Olivia. Et si tu n’avais pas été en cloque, tu aurais pu aller te faire foutre. » Le ton est glacial. Elle pourrait rester silencieuse que cela lui conviendrait parfaitement, trop tendu pour supporter même une once d’ironie de sa part. Ou même de reconnaissance, en fait. « J’vais t’aider. Mais ça va se faire selon mes règles, et à la moindre incartade, tu dégages. » Il n’avait plus la patience pour subir son caractère d’adolescente pourrie gâtée. En sentant une présence à côté de lui, il relève la tête pour apercevoir la serveuse qui le fixe, visiblement mal à l’aise. Chose dont il se fout pas mal, en fait. Il a aucune intention de faire dans la tendresse et la compassion. « Un double café. Juste noir. Et… ce que tu veux. » Du moment qu’elle se décidait vite et qu’ils retrouvaient l’anonymat des chaises vides autour d’eux pour continuer cette discussion.



 
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MessageSujet: Re: i'm over playing games (Olivia) i'm over playing games (Olivia) EmptySam 13 Mar - 9:30



“ i’m over playing games ”

Rendez-vous au Café demain à 11h. Unique chance.

Elle est arrivée un peu en avance, son portable annonçant 10h56 sur l’écran lumineux, et elle s’est installée à une table libre, dans un coin au fond du café. Et elle a attendu.
Elle a attendu.
Olivia n’est pas encore sûre que tout cela ne soit pas simplement une vaste blague. Est-ce que Silas avait changé d’avis ou est-ce que c’était une façon pour lui de se décharger de sa haine et de sa rancune à son égard ? La jeune fille n’en est pas certaine. Elle ne sait pas quoi en penser.
Elle ne sait même pas s’il s’agit véritablement de Silas derrière ce message rapide envoyé d’un numéro qu’elle ne connaît pas.
10h58. Elle a beaucoup hésité avant de venir, ne sachant pas exactement dans quoi elle s’embarquait. Est-ce que ça en valait la peine ? Est-ce que c’était une bonne idée ? Qu’est-ce qu’elle était censée faire s’il ne venait pas ?
Qu’est-ce qu’elle était censée faire s’il venait ?
Depuis que sa mère l’a foutue à la porte, Olivia se retrouve seule et abandonnée. Enceinte. Il lui semble qu’elle a beaucoup à gérer en peu de temps et elle se sent submergée par tout ça. Elle se sent perdue. Elle ne sait pas quoi faire ; elle ne sait pas ce qu’elle va devenir. Elle a peur. Elle a mal.
Elle a honte.
C’est de sa faute si elle se retrouve dans cette situation et elle ne peut blâmer personne d’autre. Elle avait trop menti ; elle avait ruiné la vie de Silas, elle avait rendu sa mère malheureuse et amère. Elle était tombée amoureuse d’un homme marié et n’avait pas eu le courage de tout arrêté lorsqu’elle l’avait appris. Non, en enfant égoïste, elle avait juste continué. Elle ne se rend pas compte que William a aussi sa part de responsabilité, qu’il ne l’a pas laissée partir. Qu’il est parvenu à la persuader qu’elle avait sa place dans sa vie et qu’il quitterait sa femme un jour pour elle. Elle ne s’en rend pas compte.
Parce qu’elle a juste été assez idiote pour croire ses jolis mots et le laisser partir sans se retourner.
La laissant seule avec un enfant en devenir.
11h01. Machinalement, elle pose une main tremblante sur son ventre. Est-ce qu’il va bien ? Est-ce qu’elle serait capable de le faire grandir, en bonne santé ?
« Bonjour, je peux prendre votre commande ? » Le sourire trop flamboyant qui l’accueille lorsqu’elle tourne las tête la fait cligner des yeux et Olivia reste un long moment à l’observer sans rien dire. Par réflexe, son regard dévie sur le siège vide en face d’elle avant de revenir sur la serveuse. Est-ce qu’elle est censée commander avant qu’il ne soit là ? Est-ce qu’elle est censée l’attendre ? « Oh, vous attendez quelqu’un ? » La blonde sent comme une vague de soulagement – on prenait la décision pour elle. Un sourire maladroit aux lèvres, elle acquiesce et la serveuse lui sourit plus franchement en retour. « Je repasserai alors, pas de problème ! »
Le silence qui l’entoure à nouveau est presque réconfortant. Elle s’est habituée à cette bulle solitaire tout autour d’elle désormais. C’est presque comme des remparts de pierre, si hauts qu’elle ne voit plus le paysage au loin. Juste un morceau de ciel, un peu de bleu et un peu de gris et le soleil qui se cache derrière les nuages.
11h05. Et s’il ne venait pas ? Peut-être qu’il a changé d’avis entre temps et qu’il n’a pas pris la peine de la prévenir. Après tout, il ne lui doit rien.
Pendant une seconde, elle se demande si elle ne devrait pas partir, s’éviter l’embarras de l’attendre encore plus alors qu’il ne viendra sans doute pas. Puis elle se rappelle qu’elle n’est plus seule. Qu’elle va avoir un enfant. Et pour lui, elle doit pouvoir penser au-delà de sa propre personne pour une fois.
Par la grande baie vitrée, elle observe le monde extérieur comme si elle n’y participait plus. Comme si elle se retrouvait tout au-dessus d’eux et qu’elle les voyait vivre avec cette sensation de ne plus faire partie de leur monde. Elle ne fait plus partie d’aucun monde, d’ailleurs, elle en a presque la certitude alors qu’elle est là, assise, seule, à une table d’un café, à attendre une personne qui ne veut pas d’elle.
11h11. Il y a comme un malaise qui s’installe plus profondément au creux de son estomac. C’est presque douloureux. Ça la prend aux tripes, lui fait mal jusqu’aux poumons.
Elle s’en veut un peu d’avoir l’impression de dépendre de quelqu’un comme ça, de ne pas pouvoir être indépendante. Mais elle n’a que dix-neuf ans. Et qu’est-ce qu’elle pouvait faire, à seulement dix-neuf ans, sans argent, ni toit, ni rien ?
11h17. Lorsque la silhouette massive de Silas se glisse sur le siège en face, Olivia se fige. Sa colonne vertébrale semble se redresser quelque peu, presque automatiquement. Il est venu. Il n’a pas changé d’avis. Elle déglutit silencieusement cependant qu’il la fixe un long moment en silence. Elle aurait voulu pouvoir soutenir ce regard à la fois brûlant et glacial mais Olivia n’y parvient pas. Alors elle baisse les yeux sur la table et attend.
Attend… quoi exactement ? Elle ne sait pas vraiment. Un mot, un geste. Rien. Rien et tout à la fois. Peut-être attend-elle qu’il lui dise d’aller se faire voir ; peut-être attend-elle qu’il lui dise qu’il a changé d’avis la concernant. Elle ne sait pas trop.
Le jeune fille attend.
Par réflexe, elle rentre un peu la tête dans ses épaules quand il commence à parler. Les mots sont durs et le ton tranchant. Elle ne sait pas pourquoi elle s’était attendue à autre chose. Naïvement, elle avait espéré que ce soit moins difficile de se retrouver face à Silas, encore une fois. Mais chaque syllabe lui déchire la peau et elle serre les lèvres pour garder la douleur muette.
De toute façon, elle ne sait pas quoi dire. Elle préfère se taire plutôt qu’il interprète mal une parole et s’en aille en la laissant là. Sans aucune autre solution. Elle avait besoin de lui, même si c’était douloureux de l’admettre.
Elle sent le regard de Silas et celui de la serveuse qui la fixent à nouveau. Habituellement, la jeune fille aurait commandé une de ces énormes tasses de cappuccino avec de la crème fouettée par-dessus. Mais ce n’est pas vraiment bon, le café, quand on est enceinte, n’est-ce pas ? Et la crème fouettée, c’est sûrement trop gras et trop sucré. Olivia se sent paniquer un peu, incertaine de ce qu’elle censée boire. Les joues trop chaudes, elle se sent rougir avant de répondre : « Une o— » Sa voix est un peu rocailleuse. Elle ne se rappelle plus quand elle a parlé pour la dernière fois. C’était peut-être hier ou bien l’avait-veille. Elle ne plus vraiment personne à qui parler de toute façon. « Une orange pressée, s’il vous plaît. »
Lorsque la serveuse est repartie avec les commandes griffonnées sur une carnet, la jeune fille reste silence. Elle laisse ses doigts effleurer le vernis de la table qui la sépare de Silas. « Quelles sont… quelles sont tes règles ? » Des règles. Olivia n’a jamais aimé suivre les règles – et voilà qu’elle se retrouve prisonnière de sa situation qui l’oblige à ne pas dépasser les limites. L’ironie de la situation laisse comme un goût amer au fond de sa gorge.


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MessageSujet: Re: i'm over playing games (Olivia) i'm over playing games (Olivia) EmptyDim 14 Mar - 23:04

i'm over playing games

I saw you standing there, and I knew I'm done for, it's over, I'm through. Playing games from the start, sinking your nails in my heart. You bring out the worst in me

Il pourrait être en train de faire une connerie, une qui le foutra en l’air pour de bon. Cette pensée ne quitte pas l’esprit de Silas, pas une seconde. Il l’avait imaginée cette scène, avait bien pensé à des tas d’entrées et de discours pour se protéger. Mais le fait est qu’il avait sous-estimé son instinct de survie, celui qui lui gueulait de faire demi-tour tant que c’était encore possible. Rex et Nox le butteraient, surtout ce dernier. Il ne leur en voudrait même pas, en fait. Pas alors que même lui savait pertinemment que son élan d’humanité pourrait le mettre dans une merde noire. Le schéma était assez simple ; si Olivia la lui mettait encore à l’envers, il replongerait. D’ici à ce qu’il puisse encore secouer des branches pour avoir de la tune, un bon avocat et des pots de vin versés, il donnait pas cher de sa peau derrière les barreaux. Il y était pas resté assez longtemps pour comprendre les rouages, mais il était certain d’une chose : les informations se communiquaient avec une aisance rare.  Et les gars prêts à se créer leur propre justice étaient généralement dans ce genre d’endroits pour y rester. Putain que oui, il aimerait être un connard fini, égoïste et sans cœur. Il aimerait avoir renoncé à son humanité assez pour que le devenir d’une gamine en cloque ne lui importe pas le moins du monde. Il aurait adoré être assez pourri pour accepter que la situation se règle dans l’intimité de son appartement, quelques jours plus tôt. Mais il avait rien d’un meurtrier. Elle avait beau mériter de vivre l’enfer pour les mensonges qui étaient sortis de sa bouche, il était personne pour décider de qui vit ou qui meurt.

Ça le débecte de la dévisager si fort, d’affronter aussi directement ce visage qu’il avait vu sourire pendant que sa vie était ruinée. Elle le dégoûte, tout simplement. Mais aujourd’hui, elle a la décence de ne pas sourire, de ne pas se montrer narquoise. Elle a même l’air apeurée quand son regard se baisse, ce qui renforce encore la méfiance de Silas. Il arrive pas à dire si c’est dû aux menaces de Nox ou si c’est un acte pour avoir des témoins en public. On se souviendrait d’eux, ça fait pas l’ombre d’un doute. Ils font tâche dans le décor tellement ils sont mal assortis, il fulmine tandis qu’elle ressemble à une pauvre fille battue. Il a deux fois son âge, a rien d’un père qui décide de prendre un café avec sa gamine. Ça doit puer la situation malsaine même d’un point de vue extérieur. Silas peut le sentir d’ici, et ça lui en coûte d’essayer de se calmer. Il dit rien, répond pas à Olivia. Il réfléchit à la meilleure stratégie, à comment il pourrait s’en sortir sans trop de casse. Il sait pas par où commencer ; y a règles et règles. Les conneries du genre ne pas aller dans sa chambre, les trucs sérieux du genre ne pas le balancer aux flics pour un tissu de mensonges. Ça semble évident. Et qu’est-ce qu’il lui ferait si elle déconnait encore ? Il se permettrait jamais d’impliquer ses frères, pas avec tout ce que ça impliquait. Ça assombrit encore davantage la mine de l’anglais en réalisant que finalement, il sait exactement à qui s’adresser pour faire disparaître quelqu’un. Il en est arrivé là, avec toutes ses emmerdes.

Le café n’est pas bien peuplé si bien que la serveuse ne met pas énormément de temps à revenir vers eux avec la commande. Il force le sourire aimable et le sourire cette fois l’ogre, essaye d’effacer l’image négative qu’il a pu donner. Finalement, c’est ce qui lui donne la piste à suivre. Il attend qu’elle s’éloigne pour enfin s’exprimer. « J’ai réfléchi. Et la première règle… ou condition du moins. C’est que je veux que tu sois honnête. » La tasse est brûlante mais Silas prend le risque d’y tremper les lèvres pour goûter à la caféine, laissant un instant de flottement. « Avec moi, c’est-à-dire que le premier mensonge ou la première entourloupe, c’est fini. Mais surtout, avec les autres. » Il s’appuie sur le dossier de sa chaise, croise les bras. « J’veux que tu demandes l’annulation de l’injonction d’éloignement et que tu admettes au juge que t’as menti. Puis que t’informes ta mère que tu restes chez moi. » Il a bien conscience de l’énorme coup de massue, mais n’en a strictement rien à foutre. Plus il la décrédibiliserait, moins elle pourrait se retourner contre lui pour la moindre connerie. « Je suis passé pour un violeur de gamine par ta faute, Olivia. Chacun son tour de se sentir humilié. » La punition lui semblait appropriée.




 
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MessageSujet: Re: i'm over playing games (Olivia) i'm over playing games (Olivia) EmptySam 20 Mar - 19:22



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Olivia peut sentir toute l’animosité que Silas ressent à son égard. C’est comme des éclairs, emplis d’électricité et de feu, qui crépitent tout partout sur la peau de son ex beau-père et qui viennent lui lécher la chair, y laissant d’horribles cicatrices trop douloureuses. Les mâchoires serrées, la jeune fille reste complètement stoïque, comme si elle avait peur qu’un seul geste déclenche une véritable tempête.
Comme si le moindre mouvement pousse Silas à lui sauter à la gorge pour la mordre jusqu’au sang.
Elle n’est pas vraiment étonnée qu’il y ait des règles à respecter. Elle n’est pas vraiment étonnée qu’il lui impose un cadre – ce même cadre qu’elle n’a jamais été capable de respecter quand il était encore en couple avec sa mère et qu’ils formaient tous les trois une famille décomposée et dysfonctionnelle. Mais elle se répète qu’elle n’a pas d’autre choix ; elle se répète qu’elle n’a plus voix au chapitre. Il est sa dernière chance.
Il est sa planche de salut, même s’il n’en a pas la plus petite envie. Il est sa bouée de sauvetage, même s’il préférerait sûrement la regarder se noyer dans l’océan de ses bêtises.
La serveuse dépose son verre juste devant elle et Olivia fixe la paille en carton comme si c’était la première fois qu’elle en voyait une. C’est toujours plus simple que de regarder le brun. C’est toujours plus simple que de lui faire conversation.
C’est toujours plus simple que d’affronter la situation.
Lorsqu’il lui impose alors de rétablir la vérité auprès des autorités, c’est comme si on lui écrasait violemment les intestins. C’est comme si on lui broyait la colonne vertébrale. Son sang se fait torrents de glace dans ses veines, et elle la soudaine envie de vomir. Est-ce qu’elle serait réellement capable de faire ce qu’il demande ? Est-ce qu’elle serait capable de dire tout haut qu’elle avait menti ? Et comment avouer son mensonge sans parler de l’horrible vérité qu’elle a dissimulée ?
Comment innocenter Silas mais ne pas montrer qu’elle a véritablement été violée ?
Olivia ne veut pas le mettre au courant. Elle ne veut pas remuer le marasme de la honte et du dégoût qui pourrit tout au fond de son ventre depuis toutes ces années. Elle ne supporterait pas son regard sur elle ; elle ne supporterait pas son jugement.
Elle reste peut-être un très long moment silencieuse, sans bouger. Son dos est si droit que ça lui fait mal dans les muscles de ses épaules. La blonde n’est pas contre le besoin de Silas de voir la vérité qui éclate. Sa vie a été changée. Sa vie a été ruinée. Parce qu’elle avait menti. Parce qu’elle avait voulu une quelqu’un paye pour ce qu’elle avait enduré.
Les véritables coupables jamais ne paieraient.
Et avouer que Silas n’avait rien fait, c’est comme si tout s’effaçait. Comme si son traumatisme n’existait plus. Comme s’il ne s’était jamais rien passé cette nuit-là.
Comme si on lui refusait sa douleur et sa colère.
« Maman ne répond plus à mes appels, Olivia tente de contrer, une grimace lui écorchant les lèvres. » Déglutissant, elle relève les yeux vers son ex beau-père avant de détourner le regard tout aussi vite. La brûlure qu’elle a sentie au simple contact des pupilles trop glaciales est désagréable. « Je… je suppose que je pourrais laisser un message sur son répondeur… » Peut-être que sa mère voudrait bien la rappeler, en apprenant la nouvelle. Peut-être qu’elle pourrait espérer renouer avec elle, retrouver sa seule famille. Est-ce que c’est idiot de sa part de vouloir se persuader que sa mère lui pardonnerait ? Voudrait bien qu’elle revienne vers elle ? « D’accord, tout ce que tu voudras… »
Lorsqu’elle avale une longue gorgée de jus d’orange, l’acidité lui pique la gorge. Lui pique le cœur. Olivia, elle trouve cela injuste. Injuste parce que personne ne saura jamais ce qu’elle a vécu. Parce qu’elle ne sera jamais apaisée. Injuste parce qu’elle n’obtiendra jamais justice. Mais Olivia n’est pas idiote – personne ne l’aurait jamais crue. On lui aurait dit que sa jupe était trop courte, que l’alcool était trop présent sur sa langue, que ses sourires ont été trop aguicheurs. On lui aurait dit qu’elle l’avait voulu.
Et Olivia n’est pas sûre d’avoir la force de s’entendre dire que toute cette histoire n’est qu’un autre des mensonges.


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MessageSujet: Re: i'm over playing games (Olivia) i'm over playing games (Olivia) EmptyMer 24 Mar - 9:04

i'm over playing games

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Silas aurait aimé pardonner. Il aurait adoré ne plus être autant étouffé par la rancune. Mais il avait passé bien trop de nuits allongé dans ce lit de prison à garder les yeux ouverts avec la peur au ventre qu’on vienne le planter. Des heures interminables à se sentir impuissant, désespéré, et à se laisser aller à rêver à ce qu’il aurait pu avoir si Olivia n’avait pas été là. Il aurait certainement demandé la main de Sienna, un jour prochain. Il lui aurait parlé d’enfants, un jour. Ils auraient plaisanté, elle lui aurait probablement soufflé qu’elle était trop vieille. Un argument qu’il n’aurait jamais écouté. Et puis qui sait, avec un peu de chance… Tout ce qu’ils auraient pu être, c’est heureux. Dans une vie des plus banales, une routine des plus ordinaires qui soient. Enfermé derrière les barreaux, il aurait tout donné pour un tant soit peu de normalité. Il avait espéré que le retour à la liberté lui donnerait une seconde chance, transformerait sa vie morne en quelque chose dont il profiterait. A la place, il s’était retrouvé sur ses genoux sans jamais parvenir à se relever. Ça l’avait saccagé au complet. Il avait beau être un fier gaillard, il savait pertinemment que c’était fini pour lui. Le couple pépère, les espoirs de fonder une famille, de juste rentrer dans un foyer aimant. Il avait tiré un trait sur tout le sujet. C’était un deuil au moins aussi difficile à faire que son emprisonnement. Et c’était pas assez de se dire que justice avait été faite, qu’il avait été libéré. Quoiqu’ait dit le juge, son nom avait été piétiné. Y avait plus rien à faire.

Si elle s’était pointée chez lui rien qu’un an plus tôt, il aurait probablement laissé Nox la buter. C’était probablement la pire partie de cette histoire lamentable ; il était prêt à faire un geste putain d’altruiste qui risquait certainement de lui revenir droit dans les dents. A ce qu’il sache, il pourrait tout aussi bien être en train de tabasser une vieille dame maintenant que le résultat serait le même. Alors il reste sur ses gardes, ne rate pas une seule de ses réactions. Il peut la voir pâlir à vue d’œil, l’étincelle quitter son regard, le coin de ses lèvres tomber légèrement. Ça donne l’impression qu’elle a une absence. Il arrive pas vraiment à l’interpréter cette réaction, à déterminer s’il y a de la honte, du regret, du dégoût, de la colère, de la révolte, n’importe quoi. Il sait juste qu’il a frappé sèchement et ne fera pas demi-tour sur cette demande. Il aurait aimé que ce soit par vengeance, par envie de la voir s’humilier à son tour. Mais non, il est juste en train de se protéger d’elle. Un gorille de quarante-deux balais contre une gamine à peine majeure. C’est un foutu monde à l’envers. De toute manière, il s’est fait à l’idée qu’il n’avait rien du bon citoyen modèle, celui qu’on croit.

Elle a le culot d’essayer de répliquer. De sortir une excuse bidon à laquelle il répond d’un regard glacial. Est-ce qu’elle comprend Olivia qu’elle est celle qui a besoin de lui ? Que rien ne l’empêche de se lever et de se barrer sans la moindre once de culpabilité ? Sauf que la surprise ne vient pas du fait qu’elle rétorque. Elle vient du fait que la blonde accepte sans poser de questions, ravale sa fierté, baisse le regard. Silas le connaît ce comportement ; c’est celui de la résignation. Du dernier espoir. Ça le fait froncer les sourcils, pourrait presque le déstabiliser. Il peut pas se le permettre pour autant. « Tu n’auras qu’à lui envoyer un message de mon numéro. Tant qu’elle sait que tu es là de ton plein gré. » Il replonge ses lèvres dans le café, se brûle une nouvelle fois. La fatigue commence à le frapper, le fait se frotter le visage. Ça devient confus, il ne sait plus trop par où continuer. A vrai dire, il pensait qu’elle fuirait à la première condition. Et maintenant quoi ? Il finit par soupirer, se pencher légèrement sur la table pour retourner capter le regard de la gosse. « J’imagine que je n’ai pas besoin de t’expliquer que ce sera temporaire. Dès que t’as trouvé une solution, tu pars et tu ne reviens jamais. Et pendant ce temps, t’es l’invitée redevable. C’est-à-dire que tu ne poses pas de questions sur ce que tu vois. » Autant la préparer dès maintenant à l’inévitable. « Tu m’as mis dans un merdier sans nom avec tes conneries et j’en suis encore à essayer de réparer les pots cassés. Ça te fera mettre les pieds dans une nouvelle dose de réalité comme ça. » Il reviendrait avec la gueule en sang et les poings explosés un jour ou l’autre. Ce serait redondant, tout comme ses absences, ses horaires nocturnes. Au moins n’auraient-ils pas à trop se croiser.




 
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