i've grown tired of this body (laf)

-- and take my hands, they'll understand
take my heart, pull it apart
and take my brain, or what remains
and throw it all away

les mains qui tremblent devant tous les messages d’achilles qui affluent. cameron ne peut pas supporter tout ça, toutes ces vérités qui éclatent devant ses yeux. tous ces antagonismes montés de toute pièce pour ne pas avoir à prendre la responsabilité de ce qui lui arrivait. c’est comme si encore une fois la couronne de papier crépon se retrouvait chiffonnée, déchirée, entre les mains de sa famille. les gens autour d’elle se déhanchent sur la musique lente, les basses qui font trembler les murs à intervalles réguliers. elle tremble et elle ne peut pas lui répondre, pas tout de suite, pas encore. la bouteille est toujours à ses côtés et elle ne perd pas de temps à la descendre à grandes gorgées. son esprit s’embrume. les murs blancs de l’olympe lui semblent vibrer au rythme de ses mouvements, tandis qu’elle se dirige vers la cuisine.

personne ne prête attention à la reine, tous trop occupés à onduler, effleurer les corps, s’embrasser, tandis que d’autres semblent être en train de se consumer. ça n’a l’air de rien, au milieu des cadavres de bouteille et des gâteaux apéro, ce que cam sort du frigo. personne n’y prête attention, pas plus que lorsqu’elle se dirige vers les toilettes, ni lorsqu’elle finit par récupérer la paille d’une de ses amies. non, c’est lorsque quelques instants plus tard elle s’effondre, au milieu de la piste de danse, son corps lessivé par tant d’efforts contre nature, que tout le monde se stoppe. la reine est tombée, et à l’intérieur d’elle-même continue de tomber. toute sa cour s’arrête, et certains prennent déjà la fuite, trop couards pour devoir affronter les forces de l’ordre par eux mêmes, et ainsi la déception de leurs riches parents.

la reine papillonne des yeux, laissée immobile au milieu de la pièce, et se redresse, prête à reprendre sa bouteille, prête à combattre ceux qui pourraient l’en empêcher, parce qu’elle ne peut pas. ce soir, elle ne peut pas affronter la réalité des derniers événements, elle ne peut pas accepter qu’achilles en a quelque chose à foutre, elle ne peut pas retirer de son esprit l’image de son frère sur un lit d’hôpital. et elle ne peut pas entendre d’avoir enfin avoué l’un de ses plus grands secrets par sms, comme si ça n’avait eu aucun impact ni sur elle ni sur ses frères et soeurs. alors, trop occupée à repousser l’une des dernières personnes présentes, l’un des seuls qui ne vient pas seulement pour la drogue et l’alcool, elle ne remarque pas que roxy a son téléphone en main, judas prête à vendre sa marchande de doux rêves pour une frayeur sans importance.

et cameron a envie de pleurer quand elle voit laf à l’entrée de cet appartement anonyme, lorsqu’elle voit son regard se charger d’émotions face à l’épave qu’elle est devenue en seulement quelques heures. ses doigts lui font mal, et son nez brûle et elle est presque sûre qu’elle a de la poudre visible. mais elle décroche son meilleur sourire d’enfant parfaite, malgré ses pupilles immenses -à cause de l’obscurité- et ses pas chancelants -à force de danser.

“mon tonton préférax!”