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The descent to hell is easy [Silas]


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: The descent to hell is easy [Silas] The descent to hell is easy [Silas] EmptyDim 7 Mar - 10:36


The descent to hell is easy
Azraël & Silas

« when the night is starless, only we can spark it, light it up in the darkness. »
« Cette nuit, ils se battent pour vous, pour vous entretenir. » Venus pour eux. « Chers amis, laissez-moi vous présenter Paddo ! » La porte qui coulissait. Premier combattant à entrer sur le ring. Il y avait les échos de la foule. Cette foule déjà en délire. Cette foule qui criait au sang et au massacre. Cette foule qui venait pour ressentir en écho cette excitation, partagée cette ambiance. Vivre pour ces combattants qui chaque soir se retrouvaient, prêts à s'affronter. Cet écho qu'il était possible d'entendre, de l'autre côté de la cloison. Il y avait des applaudissements. Attendissant que les applaudissements en viennent à se calmer. Laissant  chacun des combattants le temps de prendre le soin de se donner en spectacle. Ce qu'ils voulaient. Ce à quoi il s'attendaient. Ne voulant pas seulement un simple combat. Voulant du spectacle. Voulant des cris. Voulant des coups. Voulant de la violence. Voulant de l'adrénaline. L'homme qui reprenait la parole, avec cette note d'excitation reconnaissable dans sa voix. Ce n'était que le début du show. Et le show s'annonçait grandiose. « Et Azra, l'ange de la mort ! » Mécanisme qui se mettait en route. Porte de garage qui se mettait à coulisser avec lenteur.

Il y avait ce capuchon qui masquait mon visage. Visage en partie dissimilé sous ce capuchon, par ses mèches de cheveux bruns qui retombés. Un visage plongé en partie de l'ombre. En partie dans la lumière. Ces boots. L'impression donnée que je portais une robe noire, décolleté en v. Une illusion. Ce legging en cuir noir. Cette ceinture noir. Et ce haut noir. Tout de noir vêtue. Lanière de cuir le long de mes poignets. Cette tenue qui masquait les cicatrices visibles à l'oeil nu, celles qui parsemaient mes bras, qui formaient une constellation dans mon dos. Ces deux lignes qui semblaient prêtes à s'entrecroiser. Comme si les ailes d'un ange avaient été arrachés pour ne laisser que ces deux fines brûlures. Ange déchu. Tombé dans l'obscurité. Le rideau de fer qui se levait avec lenteur. Une silhouette dévoilée dans l'ombre. En haut dans ces gradins aménagés la foule de badauds. Ce garage désaffecté qui était devenu un lieu de rencontre pour les combattants illégaux. Sourire qui se dessinait sur mes lèvres. Comme prête à détruire le monde. Prête à le détruire. Et entrant dans l'arène sans crainte. M'avançant dans la lumière. Cette lumière à laquelle je semblait de moins en moins appartenir alors que j'avais choisi la voie de la destruction. Et que prête à semer la destruction. Adversaire déjà sur le ring. Premier pas esquissé dans sa direction. Avançant sans l'ombre de la peur dans sa direction. Visage serein. Cette lueur de détermination visible dans ces prunelles chocolat. Avançant avec grace. Ange de l'appocalypse. Si j'avais eu une épée, sans doute une lame se serait trouvée entre mes mains, dirigée vers lui. Mais au lieu de lever une lame aiguisée dans sa direction, il y avait ces bras qui étaient dirigées le long de mon corps. Paraissant dans un sens presque inoffensive. Trop pure pour ce monde. Là où nombreux se trompaient. Bernés par cette illusion. Bernés par cette silhouette féminine, presque de petite taille, qu'ils ne prenaient au sérieux. Une erreur qu'ils ne commettaient une fois. Mais là où il y aurait pu avoir une lueur d'innocence, de crainte, il n'y avait que cette lueur déterminée qui flottait dans mon regard. Cette flamme qui brûlait. Ce désir d'en découdre. M'arrêtant à une distance raisonnable. Sans un regard pour les badauds alors que lentement j'en venais à repousser le capuchon qui masquait ma chevelure, une partie de mon visage. Jugement hâtif parmi eux. Toute mon attention qui était focalisée sur lui. Focalisée sur mon adversaire. Lueur déterminée. Lueur prédactrice. N'attendant pas alors que je me dirigeais dans sa direction. Coup porté en direction de sa mâchoire. Attaquer la première. Frapper. Faire mal. Blesser sans craindre d'être blessé, sans craindre de recevoirles coups, sans craindre de connaitre cette douleur rayonnante. Souffrance éphémère. Souffrance éphémère. Souffrance effacée par l'appel du sang. L'appel de la mort. Dansant parmi les ombres.

@Silas Paddo  The descent to hell is easy [Silas] 3015760434

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MessageSujet: Re: The descent to hell is easy [Silas] The descent to hell is easy [Silas] EmptyVen 12 Mar - 12:17

everything black

In a nocturnal state of mind, children of the night. But it's the only way of life, this black hole's pulling me inside of this black heart, the black soul underneath this black, black sky. Baby, you should come with me, I'll take you to the dark side

Le vacarme dans l’arène est tonitruant alors que Paddo fait son entrée, tête haute, visage impassible. Il lève un poing en direction de la foule, fait le tour du ring comme s’il s’appropriait les lieux. L’ambiance est à son paroxysme ce soir, ça gueule plus fort que d’habitude, ça se rue dans les brancards pour trouver une meilleure place. Mieux voir le spectacle qui va se présenter ce soir. Il est pas serein, Silas. Pourtant habitué de ce vieux ring miteux, des effets de lumières, des rugissements qui supplient pour du sang, de la violence, des corps inertes. Il connait le refrain, connait le boulot. Ses poings bandés se frottent entre eux en guise d’échauffement, il fait craquer sa nuque. Il sait à quoi s’attendre ce soir, ce n’est pas un combat entre anonymes. Ce n’est pas deux pauvres types qui vont se casser la gueule pour deux-cent livres. Non, ce soir, c’est un pactole qui est sur le tapis. Les bookmakers sourient, les portefeuilles sont vides et les partis pris. Ça pourrait lui rapporter si seulement il gagnait. En fait, ça lui rapportera même s’il se fait mettre au tapis, juste parce que ça aura fait du beau spectacle. Ça le fait pas sourire Paddo, il tourne comme un lion en cage, hausse à peine un sourcil en voyant l’entrée d’Azraël. L’ange de la mort qui porte magnifiquement bien son nom, vêtue de noir et de cuir. C’est le cauchemar qu’on s’imaginerait une fois sa dernière heure arrivée. L’excitation du public ne s’en fait que plus présente ; c’en est malsain. Il n’y a pas de règles dans les combats de rue, tout est permis dès lors que l’adversaire tombe sous la force des points. Peu importe le sexe, la taille, l’expérience. C’est comme ça qu’il se fait de la tune Silas, à envoyer sur le ring les combattants sur lesquels on ne parie pas. Mais ce soir, aucun n’aurait fait la taille. Ce soir, c’est le mannequin délicat face à la montagne cabossée. Et il n’aime pas l’admettre l’anglais, mais elle pourrait le battre.

Qu’il le veuille ou non, l’âge a fait son affaire. Il n’a plus la même endurance, plus la même vivacité. Il n’a que la force et la résistance physique, l’expérience si toutefois cela avait son importance. Il s’est déjà battu contre la turque et sait exactement à quoi s’attendre. De l’agilité, de la rapidité, des coups fourbes pour le déstabiliser. Elle va user de la répétition pour combler le manque de force. Et lui, comme le dernier des cons, va se faire avoir à hésiter. C’est plus facile de cogner un autre connard des rues comme lui, un type à la gueule déjà abîmée de toute façon. Mais faut penser au pactole, faut penser au fait qu’il ne serait pas ressorti indemne dans tous les cas. S’il la massacre assez, sa réputation n’en souffrira pas trop. Il a beau ne pas se laisser distraire par le côté théâtral de la jeune femme, il ne réussit pas à parer le premier coup. La mâchoire, directement. Ça fait claquer les dents, tourner la tête. Elle a épargné le tympan, c’était mal vu. Alors il réplique, fait voler son poing en direction du joli minois pour distraire son attention alors que l’autre vient s’écraser sur ses côtes. Viser ce qui est osseux, une partie qui une fois brisée martyrise le corps entier. Il en faudra plus pour en arriver là, il le sait, alors il joue la même stratégie ; aller vite, blesser avant d’être blessé. Les avant-bras protègent ce qu’ils peuvent quand il n’essaye pas de la cogner. Le plexus, les côtes, le ventre, la poitrine. Le côté de la tête pour claquer le tympan et perturber son équilibre. Ça l’empêche pas de recevoir la réciproque, mais il faut faire avec la douleur, même quand elle se fait lancinante, même quand elle donne envie de gueuler et d’arrêter. Ils se regardent en chien de faïence, transpirent la provocation et la détermination. Plus que des animaux prêts à tout pour établir la dominance.




 
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MessageSujet: Re: The descent to hell is easy [Silas] The descent to hell is easy [Silas] EmptyVen 12 Mar - 16:06


The descent to hell is easy
Azraël & Silas

« when the night is starless, only we can spark it, light it up in the darkness. »
La finesse contre la brutalité. La rapidité contre la lenteur. La stratégie contre la force brute. Ce pourquoi il avait l'avantage. Fort. Cognant brutalement. Un titan. Un titan qu'il était presque impossible de frapper. Là où il frappait avec force et brutalité, il était nécessaire de compenser par la rapidité. Une stratégie à mettre en place. Un style de combat différent. Il était comme un diamant brut, qu'il était encore possible de tailler aux bords tranchants. Il était comme le King Kong des films. Gorille géant qui semblait prêt à vous sauter dessus, à enserrer ses bras autour de votre cou. Les poils en moins. Dépassé d'une tête peut être même deux. Ne faisant pas partie des personnes les plus petites, mais paraissant néanmoins miniscule à côté de lui. Un oisillon à peine sorti du nid. Un oisillon qu'il pouvait croire ne saurait pas voler. Mais là où d'autres se seraient trompés, lui savait que l'oisillon avait déployé ses ailes. Apprenant sur le terrain. Compensant face à ces colosses d'acier par l'agilité, par la rapidité, par la ruse. Toujours un peu cette impression que leur but premier était d'écraser, que s'ils le pouvaient, ils cogneraient la tête de leur adversaire contre le mur et il en serait fini. Capable de tuer. Là où j'adaptais un style différent, où j'utilisais toute technique. Force que je ne possédais forcément, auquel je rivalisais en utilisant des armes. Là où dans ces combats rien n'était interdit. Tout était possible. Là où il était possible de repousser les limites de l'imagination. Et pour certains un spectacle des plus jouissifs. Plus jouissif et excitant qu'une partie de jambe en l'air. L'adrénaline. La rage. Comme celle d'un berserker. Fureur sacrée. Supuissance. Cette force inavouable. Le combat de David contre Goliath. Seul à seul et parfois cette impression de se retrouver face à une armée. Ce qui rendait le combat plus intéressant, plus vivant. Le désir de vaincre là où parfois il paraissait impossible de vaincre. Le désir de faire mal. Le désir de jouer avec le feu. Le désir de combattre le feu avec le feu. Renard roux qui se déplaçait. Futilités mis de côté. Attaque lancée.

Le choc. La douleur qui se répercutait dans la mâchoire. Le début des hostilités. Mais aussi rapide. Tout autant brutal. Poing qui partait. Poing évité mais pas l'autre qui s'écrasait au niveau des côtes. Broyer. Ce qu'il voulait certainement. La douleur qui se répercutait dans le corps. L'écho. Pas aussi rapide pour rebondir, pour éviter le choc ou l'amortir. Erreur alors qu'aussitôt je reculais. Jeu de cache cache. Parce que j'étais patiente, parce que tourner et tourner autour de mon adversaire jusqu'à ce qu'il vienne à commettre une erreur me convenait. L'assaillir de tous les côtés et ne pas baisser la garder. Frapper et reculer. Le destabiliser cet ogre surgi tout droit de la terre, connu trop peu. Le point d'ancrage, c'est Nox. C'est celui qui les relie, plus que Rex même. C'est avec lui que les pique niques étaient revisitée, lui qui devait être sauvé. Damné comme eux tous, mais il y avait cet attachement et cette conscience que l'homme ne voulait pas être sauvé. Silas quant à lui, il était plus inconnu, plus mystérieux. Il y avait ce respect mais les informations collectées sur lui, elles étaient récentes. Une vie découverte au travers des mots racontés par d'autres, au travers de la justice, du passé. Connaissant ses points faibles. Ce qui le mettait en difficulté dans la vie. Ce qui pouvait le mettre en difficulté sur ce ring. Lui voyait à l'issue de ce combat l'argent qui serait gagné même s'il perdait alors que je voyais là une opportunité de conclure un deal, de parler affaires.  « J'ai un deal à te proposer. » Entrer dans la partie. Eveiller son intérêt et en profiter pour frapper dur. Dans l'ombre. Dans son dos. Pour briser les jointures. Pour mettre l'homme à terre. L'empêcher de se relever. Jouer avec lui comme un chat joue avec une souris. Frapper. Laisser la minute de respiration et attaquer de nouveau.  « J'éponge tes dettes et en échange que tu changes de camp. » Rejoindre les vainqueurs. Foule trop loin. Mais foule qui voulait du spectacle. Plus il y avait du spectacle. Plus il y avait des heureux. Notes de sang qui perlaient. Lame sortie. Petit poignard virevoltant. Parce qu'il n'y avait pas que les poings. Parce qu'il n'y avait pas de pitié. Parce que je n'avais pas pour usage de jouer selon les règles. Mais sans doute que ce qui était aussi était d'étudier sa réaction. Chaque personne qui avait une faiblesse. Une ou plusieurs faiblesses. Lui qui était endetté. Sans doute l'unique raison pour laquelle il servait les irlandais. Bien qu'il y avait aussi Rex là-bas. Et le risque qu'il en veuille à refuser le job, un job dangereux. Un pacte avec le diable. Trahir les autres. Transmettre des informations. Changer de camp. Le genre de jeu dangereux pour lequel on pouvait se retrouver cribler de balles. Un risque à prendre. Mais le moyen pour lui de ne plus avoir de dettes. Un chèque qui réglerait tous ses problèmes. L'argent accumulé lors des combats dont il n'aurait plus besoin de se servir pour cela. Si peu demandé en échange. Aucune menace. Juste une proposition. Une promesse faite à Nox, que de ne pas toucher à ses amis, de ne pas les mettre en danger. Ce qui n'était le cas, du moins pas selon ma perspective. Et une proposition qui restait moins dangereuse que les combats clandestins, pour lesquels il était possible de perdre la vie ou de se retrouver paralysé. Parer. Attaquer. Protéger sa garde. Frapper avant d'être frappé. Et se reculer. Un combat qui n'était pas seulement physique. Un combat qui était mental. Imaginer les mouvements de son adversaire. Les points où il se déplacerait. Anticiper ses attaques pour les bloquer. Se perfectionner et l'achever.

Peut être que j'aurai dû éprouver des regrets à l'idée de le manipuler, à l'idée de l'utiliser ou de lui faire une proposition aussi indécente. Mais les regrets m'avaient abandonnés depuis longtemps, remplacés par ce désir de vengeance. Presque ridicule, ce désir de vengeance envers les irlandais. Les irlandais qui ne m'avaient en soit rien fait, si ce n'était qu'ils avaient intenté une vendetta contre mon père. Là où j'aurai pu le laisser crever. Etre libérée de mes chaînes. Etre libérée de Lucifer. Ce que j'avais refusé de faire. Plus que le désir de devenir reine. Plus que le désir de conquérir leur territoire. Juste le désir de se venger. Un désir qui aurait pu être satisfait avec le meurtre de l'ancien gérant du bordel. Un meurtre qui n'avait pas rassasié la bête. Ce désir de vengeance et cet appel du sang ils étaient toujours là. La bête voulait plus. La bête voulait tuer. En soit, les irlandais étaient la parfaite cible pour se défouler. Devenant un punching-ball, un ennemi à combattre alors que le seul ennemi qui restait à combattre dans un coin de ma tête, c'était mon père. Lui, la source de haine, de contrôle et aussi d'affection. Impossible de commettre l'irréparable. Impossible de porter le glaive et le tuer, là où Aleks avait réussi. Incapable d'y arriver autant qu'une part de mon esprit voulait le tuer. Ce désir de tuer qui était inexistant avant. Graine devenue plante carnivore. Devenue par moi-même cet instrument de la mort. Ayant adopté cette véritable identité de l'ange de la mort. Etant devenue ce qu'il voulait que je devienne. Lui le père qui voulait que je rejoigne le berceau familial, la mafia. Lui qui voulait que je me retrouve du sang avec les mains et que je devienne héritière. S'il savait l'entière vérité, il aurait compris que j'avais dépassé ses espérances. Ayant été plus loin. Il m'avait façonné. Lui aussi. Et ayant fait un choix. Embrassant l'obscurité. Répondant à cet appel du sang. Lueur prédactrice qui réapparaissait. Et les coups qui devenaient plus brutaux. Rage qui se précipitait dans les veines, parce que soudainement il n'était plus tant Silas ou un potentiel client qu'une victime. Dommage collatéral de ce désir de destruction. Et cette foule en délire. Mais là où la rage nous conduisait à devenir aveugle, il pouvait aussi prendre le contrôle et pouvant aussi perdre. Mais gagner et perdre qui n'avaient pas tant d'importance que de se sentir vivant, que de ressentir cette douleur et côtoyer la mort pour un rodéo de plus. Taire ses voix et s'oublier. Jusqu'à oublier qui j'étais. Totalement. Ayant laissé les rênes, ayant laisser le pouvoir à la bête. Quitte à commettre l'irréparable de nouveau. Conscience qui m'avait abandonné. Vibrant pour la mort. Ayant oublié de vivre.


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MessageSujet: Re: The descent to hell is easy [Silas] The descent to hell is easy [Silas] EmptyDim 21 Mar - 21:51

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In a nocturnal state of mind, children of the night. But it's the only way of life, this black hole's pulling me inside of this black heart, the black soul underneath this black, black sky. Baby, you should come with me, I'll take you to the dark side

Il y a un monde entier pour les séparer, cela se sent à chaque coup qui vole, à chaque mouvement, chaque pas qui se veut délicat. Avec le temps, Silas a fini par réaliser que tous les combattants, aussi portés sur la violence et prêts à se faire fracasser la gueule soient-ils, étaient différents. La motivation profonde était ce qui faisait la différence entre la victoire et la défaite, entre la gueule en sang au tapis et le poing en l’air victorieux. L’ange de la mort qu’il a en face de lui déborde d’un sentiment qu’il n’arrive pas à capter. De la haine, de la vengeance. L’envie d’en découdre par tous les moyens, d’avoir un public pour avoir quelqu’un à qui imposer le respect. Elle joue de la foule comme elle joue avec lui en lui tournant autour avec une vitesse étourdissante. Elle saute d’un pied à l’autre avec légèreté, se recule comme si elle flottait. Le spectacle est probablement magnifique, mais Paddo ne le voit pas de la sorte. Ce qu’il a devant les yeux, c’est une adversaire. Il n’est pas de ceux qui prennent plaisir à se battre, pas réellement. Pas dans ces conditions. Plus jeune, il y avait l’adrénaline des combats illégaux, l’envie d’être le plus fort. Un ego mal assuré, probablement, qu’il fallait nourrir, apaiser. La jeunesse mise au profit d’argent facile. Mais aujourd’hui, ce choix de vie s’en ressent dans chacun de ses muscles, de ses os. Il a encore la côte parmi les bookmakers, son nom évoque encore l’admiration. Il n’est pas encore totalement hors du coup, a juste bien conscience que c’est une question de temps. Il vieillit, il s’abîme. Il encaisse en se demandant si dans un futur proche, il n’atteindra pas le point de rupture. C’était pas son objectif dans la vie de devoir avoir la gueule en sang pour avoir une enveloppe de billets. C’était pas son but final d’exploiter des recrues pour aller se battre et parier sur leur cul. Il a juste pas le choix, préfère encore fracasser des gens qui sont là pour ça plutôt que des pauvres types inconnus, juste parce qu’on lui a dit. Il est trop vieux pour ces conneries, il en a marre. Mais c’est un survivant, n’est-ce pas ? C’est pour cette raison qu’il tient encore debout, qu’il subit sans broncher, cogne sans penser. Il a besoin du prix pour avoir la paix pour au moins le prochain mois. Il peut pas se planter, pas maintenant.

Et dans l’intensité des combats, il est habitué aux provocations. Il aurait pu s’attendre à ce qu’elle lui demande de cogner plus fort, de donner ce qu’il avait vraiment. Pas à ce qu’elle le déstabilise, se serve de la plus vile des armes. Il les entend ses paroles pendant qu’il se fait malmener, se laisse décontenancer. Ça le rend hors de lui pour une raison qu’il ne saurait expliquer, le sort de sa torpeur pour revenir cogner plus fort, essayer de la faire taire. Il le remarque à ce moment là le poignard ensanglanté, aperçoit les gouttes tomber sur le sol sale. Il a la gueule en sang mais n’a aucune idée de si c’est dû à cela. La douleur d’une coupure est minime comparé à ce qu’elle lui a infligé jusqu’ici. C’est féroce, acharné, sans merci. Elle n’en mènera pas large non plus une fois qu’il en aura terminé avec elle. « Pourquoi je f’rais ça ? » Il grogne, esquive ce qui vient vers lui. Silas ne lui fera pas l’affront de prétendre n’avoir aucune idée de quoi elle parle. Elle en sait probablement assez si elle a fait ses recherches. C’est un milieu où les gens parlent, où les informations vont vite. Il a été le pauvre type aux abois dans ce monde, est devenu le larbin docile. Il ne parierait pas sur sa fidélité, mais a assez d’honneur pour ne pas se laisser avoir par les promesses. Y a des milliers de raisons pour lesquelles ce serait une mauvaise idée, à commencer par le fait qu’on ne trahit pas une mafia sans s’exposer à des emmerdes. Il avait fricoté avec les irlandais, avec les russes une fois. Vu l’alliance qui était en train de se dessiner entre les deux, passer totalement de l’autre côté serait un coup à ne pas se réveiller un matin. « Tu m’as pris pour un chien à adopter ? » Il lui cogne l’épaule, assez fort pour que la douleur irradie et qu’elle lâche la lame. Aussi ouvert soit-il, c’est pas son genre de combat. Il a aucune envie de se faire planter, pas même pour le grand bonheur du public. D’un coup de pied, le poignard glisse jusqu’à tomber du ring. Une menace en moins. « Rembourse mes dettes si tu veux, mais j’suis le larbin de personne. » Il ne savait pas quand, ni comment. Mais une fois qu’il aurait remboursé ce qu’il devait, ce serait pour ne plus jamais répondre de qui que ce soit et retrouver un tant soit peu de normalité dans son foutu quotidien. Il peut pas s’empêcher de de se demander si Nox a pas une part de responsabilité dans l’histoire. Il sait pas grand-chose de leur histoire, juste que les deux se connaissent, se témoignent intérêt et respect. Ça devrait pousser Paddo à être moins méfiant, mais c’est tout l’inverse qui se produit. Tout ce qu’il veut ici et maintenant, c’est qu’elle abandonne ce combat. Il s’en voudrait de la cogner tellement fort qu’elle ne se relève pas, même s’ils n’ont pas l’air de jouer dans les règles. En fait, il n’a pas envie d’avoir cette discussion du tout. Il vise la gorge cette fois, n’épargne pas sa force dans la manœuvre. Juste pour lui couper le sifflet au moins le temps d’un instant, la faire réfléchir avant de lui répondre.



 
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