CELEBRATION ft. Maxwell Ziegfeld

Celebration

Somptueuse réception, cela va de soi. Les Ziegfelds ne font jamais dans la demi-mesure, qu’importe la situation. Une Ziegfeld, Zahra l’était devenue depuis près d’un an, et ce soir, elle s’était montrée à la hauteur de son nom. À l’occasion de l’anniversaire de sa fille, Sybil, Anselm pris la décision d’organiser une cérémonie grandiose pour elle. Only the best for his little princess. Il lui fallait trouver la plus belle des salles, les traiteurs, le service devaient être impeccable, les invités devaient être divertis… « Pourquoi ne pas demander à Maxwell ? » Ne soit pas ridicule, lui avait dit son mari. Cela faisait quelque temps maintenant que le cadet n’avait pas adressé la parole au benjamin. Ces deux hommes n’étaient pas en très bons termes. « Et bien, ce serait l’occasion de renouer des liens. Ça m’étonnerait qu’il refuse d’offrir un tel cadeau à sa petite-nièce. Et puis s’il refuse de te rendre ce service en tant que frère, tu le lui demanderas en tant que client. Tu souhaites organiser une fête d’anniversaire pour ta fille et requiers un service digne de ce nom. Les hôtels de ton frère sont reconnus dans le monde pour leur architecture, leur opulence… Il serait bête de passer à côté. Tu ne penses pas ? » Anselm réfléchit un moment. « Si tu insistes... je te laisse t’en occuper alors. »

Et c’est ce qu’elle fit en contactant Maxwell dans les plus brefs délais pour discuter avec lui des modalités de la soirée. Le benjamin était un homme charmant, serviable même. Zahra n’eu que très peu d’occasion de le rencontrer. Anselm ne l’avait pas invité à leur mariage, et la jeune femme de l’aperçu que furtivement lors de quelques galas et autres événements fastueux auxquels ces gens aimaient tant participer. Cependant, pour l’anniversaire de Sybil, une trêve, du moins partielle, entre ces deux branches de la famille Ziegfeld fut signée. Zahra était chef de projet et représentante de son mari et de ses intentions. Heureusement, Maxwell ne rejette pas la demande de son aînée et accepta Zahra en tant que partenaire dans la construction de cet évènement.

La soirée battait son plein. Logée à l’étage supérieur, une coupe de champagne à la main, Mme. Ziegfeld observait son nouveau monde bourgeois évolué dans le jardin qu’elle et son partenaire leur avaient créé. De là où elle était, ils se ressemblaient tous : une masse informe de têtes blondes et têtes brunes se complaisant dans la frivolité de leur vie, tout en se donnant des airs de royauté. Ils étaient meilleurs que les autres, eux. Eux qui avaient de l’argent, eux qui avaient du patrimoine, des rangs importants dans nos sociétés. Ils savaient mieux que personnes ce qu’était la vie, n’est-ce pas ? C’étaient bien eux qui dictaient aux autres, comme Zahra, quel était le chemin à suivre. Tout comme Adam et Eve dans leur Eden, la plupart d’entre eux n’avaient jamais eu à affronter la misère du monde, encore moins à la regarder dans les yeux. Gardés par des murs, hauts et solides, personne ne pouvait les atteindre. Et contrairement au serpent voulant détruire l’Elysée dans lequel tous séjournaient, Zahra n’était qu’une créature hors de ces murs, qui parvint à se hisser hors du purgatoire pour atterrir entre ces individus revendiqués supérieurs.

Quelle bande d’égoïstes inutiles. Il fallait tout faire par soi-même, pour eux qui n’avaient pas eu la chance de naître entre les murs protecteurs. Ceux qu’elle regardait aujourd’hui du haut du balcon interne, du haut de son rang d’épouse Ziegfeld, du haut de sa fierté, n’étaient pour elle que des parasites s’accaparent les richesses au détriment du reste du monde. Mais loin d’être une révolutionnaire, l’épouse Ziegfeld voulaient se montrer aussi opportuniste que sa nouvelle classe. Profiter du profiteur. Cheers to you bunch. Elle termine sa coupe.

Sybil paraissait passer une excellente soirée. Elle était magnifique, majestueuse même. La reine de la cérémonie. Anselm de son côté discutait avec l’acteur d’une nouvelle série télé. Un « brave garçon » qu’Anselm disait, « il ira très loin. » Surtout, s’il reste dans les bonnes grâces du cadet Ziegfeld. Cet homme pouvait vous ouvrir des portes en un claquement de doigts. Plus loin, Zahra aperçut Maxwell, son partenaire de projet. Sa coupe à lui était vide également. Well, time for mingling I guess. Descendant les escaliers pour rejoindre le monde, elle prit le temps de déposer son verre vide sur le plateau d’un serveur passant près d’elle et d’en récupérer deux autres pleines de champagne. Elle se fraya un chemin vers le benjamin. « Maxwell. » Dit-elle en lui tendant la boisson. « Je suis d’avis que nous avons fait un travail remarquable, tu ne penses pas ? » Elle se tenait à côté de frère de son mari, face à la foule, quelque peu en retrait. Toujours garder une certaine distance entre elle et eux, comme si elle cherchait à les avoir à l’œil. Ces créatures-là sont plus fourbes qu’un serpent. « Tu vois le jeune homme avec Anselm ? George Heminghton. Prodigieux bonhomme d’après Ansy. » Ansy, un petit surnom affectif que Zahra avait donné à son mari. « Cette année, Leo Zimmerman, le producteur du grand film du moment, Safer with you, l’a choisi comme acteur principal dans sa prochaine œuvre. Anselm lui avait donné un petit coup de pouce, mais… juste un tout petit. » Généreux, qu’il était le cadet Ziegfeld. Très généreux. « J’ai entendu dire que Leo cherchait encore un hôtel à la hauteur de ses attentes pour tourner certaines scènes… Si seulement nous avions quelqu’un sous la main à lui proposer. » Dit-elle, après un long soupir exagéré. De la subtilité ? pas aujourd’hui.

@Maxwell Ziegfeld
Thank you for your patience