old folks say "you poor little fool". (maxwell)

La peau de Louve suinte le vice, par tous ses pores. Le vice, parce qu'il n'y a pas un jour qui passe, où la rouquine parvient à se passer d'une présence masculine. Chaque jour, elle explore sa sexualité. Souvent imprudente, il lui arrive de coucher avec le premier venu, sans se soucier du reste. Parce que Louve, elle se sent protégée par son nom de famille. S'il lui arrive quoi que ce soit, elle sait que son père ne laissera pas cela impuni. Non, il est capable de détruire un homme, une vie, et tous le savent. Alors, personne ne se risque à contrarier le père Ziegfeld, et la fille, elle, elle continue de voguer de draps en draps, malgré quelques amants réguliers. Aujourd'hui, c'est un homme parmi tant d'autres, qu'elle ramène à l'hôtel de luxe qui appartient aussi à sa famille. Famille étendue, ayant la main mise sur de nombreuses industries, à Exeter et ailleurs. Elle se fiche d'y croiser quelqu'un de son sang, en réalité. Qu'ils aillent donc prétendre que leurs mains ne se sont jamais attardées sur d'autres corps. Que leurs esprits n'ont jamais eu de pensées lubriques. Ils sont tous aussi viciés les uns que les autres, et elle le sait, la rousse, suivant finalement l'exemple de ses ancêtres. Ils auront beau prétendre le contraire, que Louve saura déceler la vérité dans le fond de leurs prunelles. C'est donc dans une des luxueuses chambres qu'elle se salit, un peu plus encore. Avec un homme, puis un autre, qui arrive en cours de route. Qui se joint à la danse. Elle s'amuse, la rousse, touche les cieux parce qu'elle exige, telle et telle chose, pour son propre plaisir. Et finalement, une bonne heure plus tard, ils sortent, tous les trois. Décomplexés, euphoriques. Le moment était fou, et Louve, c'est comme si elle ressentait encore les choses. Échevelée, son odeur trahissant ce qui vient de se passer dans cette pièce. Puis, c'est bien quelqu'un de son sang, qu'elle croise dans les grands couleurs. Maxwell. Elle sourit, la rousse, avec insolence, bousculant l'un des deux garçons en ricanant. Sans adresser un mot à son oncle, pourtant.

« Il se fait tard. Votre femme doit vous attendre. » Maxwell relève les yeux sur celle qui referme sensuellement la porte de son bureau derrière elle, la suit de ses iris claires lorsqu'elle s'avance jusqu'à lui, féline. Le tissu de sa jupe parfaitement ajustée remonte un peu lorsqu'elle s'assoit sur le bureau pour lui faire face et un long soupir quitte les lèvres masculines alors qu'une main glisse sur les cuisses de la jeune femme pour la maintenir à distance. « Je ne suis pas d'humeur. Rentre chez toi. » La réceptionniste se mordille légèrement la lèvre avant d'avancer son buste jusqu'à ce qu'elle puisse emprisonner sa bouche et abandonner sa main entre les cuisses de l'homme. Un maigre sourire étire ses traits alors qu'elle parcourt sa mâchoire de baisers, glisse jusqu'à son oreille. « T'es sûr que t'es pas d'humeur ? Parce que ton corps révèle le contraire. » Les yeux fermés pour profiter pendant une fraction de seconde des caresses et des baisers offerts, Maxwell peine à agripper ses bras pour l'obliger à reculer. Il se relève finalement, effleure ses cheveux du bout des doigts avant de poser sur elle un regard sombre. « Rentre chez toi. Ferme la porte en sortant. »

Long soupir qui s'étiole entre eux alors que les pieds de la jeune femme retrouvent le sol et qu'elle réajuste ses vêtements, glisse une main dans ses boucles brunes. Sans un mot, elle quitte le bureau et Maxwell se laisse tomber sur sa chaise alors que sa main se presse furieusement contre l'érection dressée, presque douloureuse. Les femmes auront sa peau, définitivement.

Il éteint l'ordinateur et récupère ses affaires avant de quitter le bureau qu'il verrouille derrière lui. Sa femme doit effectivement l'attendre et pourtant, Maxwell soupire lourdement lorsque la crinière rousse de la fille de Marlowe s'impose dans son champ de vision. Elle n'est pas toute seule, d'ailleurs, et leurs corps transpirent la luxure, leur allure et leur proximité trahissent le vice.

Bordel.

« Louve. » lance-t-il alors qu'il accélère le pas pour la rejoindre et lui attraper le bras. « Vous deux, dégagez. » Son doigt passe de l'un à l'autre et il entraîne la rouquine à sa suite sans dire un mot et surtout, sans lui laisser la chance de protester. Ce n'est que lorsqu'il la fait entrer au sein d'une chambre libre du rez-de-chaussée qu'il lui lance un regard sévère. « Tu t'es vue ? » gronde-t-il alors que le reproche est omniprésent dans le ton de sa voix. « Tu les connais, au moins ? » l'interroge-t-il, furieux, alors qu'il peine à croire qu'elle puisse se montrer aussi imprudente en réservant une chambre au sein de son hôtel. Elle devait bien savoir qu'il finirait par l'apprendre un jour ou l'autre.