Lou Abellard while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
∴ Pseudo : pattenrond ∴ Faceclaim : george hard ∴ Merci à : jamesandthemoon ∴ Dédoublement(s) : afsaneh esmaeili et achilles sterling ∴ Âge : vingt-deux ans (gemini bitch) ∴ Mood : ∴ Pronom inrp : elle en premier maintenant ∴ Occupation : le corps qui s'exerce tous les jours pour retrouver la force des premiers jours, danseur de ballet et assistant professeur pour les cours au conservatoire quand il n'est pas en arrêt ∴ A Exeter depuis : ses deux ans, arrivé en angleterre il y a dix-neuf ans. ∴ Statut : en couple papillon, vient puis disparaît. il tient à lui, malgré les addictions ∴ Géolocalisation : st sidwells, colocation d'artistes naufragés ∴ Vice : la morphine rencontrée très jeune comme solution à toutes ses douleurs et ses peines, toxicomanie diagnostiquée, et kleptomanie qui se soigne depuis quelques années ∴ Triggers, refuse de jouer : putophobie (discriminations ou insultes envers les travailleurs.euses du sexe), apologie de relations malsaines/viols ∴ Triggers Warnings : validisme internalisé, toxicomanie, addictions, troubles du comportement alimentaire, mauvais rapports au corps en général. ∴ Posts : 188 ∴Arrivé le : 16/02/2021
Sujet: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Jeu 18 Fév - 2:41
iel l'a senti. iel n'aurait pas du, vu ce qui a été ingéré, tiendrait à peine debout s'iel se laissait faire, mais iel l'a senti quand même. sa hanche droite qui se déboite trois fois au moins, pendant l'entraînement, qui a ruiné la séance qu'iel avait. travailler avec les garçons qu'iel déteste en général, chose presque complètement oubliée pendant son absence, alors que lou se demande comment iel a fait. nausée à cause de ce qui a été consommé, sans doute, si ce n'est pas sa propre sueur qui lui soulève le coeur, pas faute de s'être douché, juste que la fatigue était largement plus grande qu'elle ne l'avait jamais été. il y a du positif, quand même, qu'il essaye de trouver. pouvoir réentendre les mêmes mots dans un français qu'iel était le seul à maîtriser en vérité, accent découvert à quatorze ans, avant certainement pas idée. revoir les mêmes personnes, même si elles l'ont complètement oublié pendant sa convalescence, que maintenant elles le regardent drôlement, comme si lou allait s'écrouler. difficile d'ignorer les regards en coin, le chorégraphe qui invite à plus de pauses qu'avant, dépêchons-nous et finissons-en, qu'iel a envie de siffler entre les dents. les genoux sont protégés par un appareil qui les affaiblit continuellement, grosse impression que c'est comme si le sol allait céder sous ses pieds. sortie du conservatoire et fin de la torture, qu'iel a enfin décidé, cette fois-ci aucune envie de s'attarder. si lou est suffisamment rapide, iel évitera les autres danseurs, leurs regards et leurs conversations sur comment il se sent, et c'est son seul projet de la journée, avant de s'écrouler dans son salon, devant une série, et probablement pleurer tant que personne n'est dans l'appartement.
les marches sont descendues avec difficulté, parce qu'il a vraiment l'impression que son propre corps va céder, se dérober, faire quelque chose de stupide, encore se déboiter. ce n'est pas le cas, il va tout doucement, mais il sait que ça n'aide pas en vérité. quand il arrive au milieu de l'escalier, il a l'impression de rêver. un des fennecs qui l'attend, en bas. seul, alors qu'ils étaient pratiquement attachés par la main serrée la dernière fois qu'iel les a croisés - les funérailles de peter qui avait réuni tout le monde par le poids de la culpabilité. est-ce que tout va bien? demandé rapidement, se prépare au pire, le quartier n'est pas fréquenté par kamo, en tous cas quasi jamais, iel le saurait. lou qui descend, beaucoup trop high pour pouvoir se méfier correctement, ne remarque pas les yeux fâchés de l'altérité - ne voit pas non plus ce qu'on pourrait lui reprocher plus que ces derniers jours, en vérité. tu veux manger quelque chose? juste à côté ils font des sandwiches bio, je peux te le payer. ça diffère du tacos qu'iel a appris à détester de toutes ses forces, et si lou retourne chez lui il ne saura rien se cuisiner, donc ce n'est pas plus mal en vérité. est-ce qu'on peut juste éviter de rester plantés là? si je reste debout plus longtemps je vais finir par gerber. peut-être qu'à un moment le plus jeune arrêterait de complètement dissocier, rien à faire en attendant, ne surtout pas le toucher, lou le sait.
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Kamo Pribeagu while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
∴ Pseudo : Lev ∴ Faceclaim : Joland Novaj ∴ Merci à : managarm (ava) VOCIVUS (icon fiches) ∴ Dédoublement(s) : thomasine sauvage ∴ Âge : 20 ans ∴ Mood : ∴ Pronom inrp : ille / il ∴ Occupation : sdf ∴ A Exeter depuis : depuis toujours ∴ Statut : célibataire forever ∴ Géolocalisation : dans la rue ∴ Vice : alcool ou drogue, tournent, tournent, tournent, plus la douleur est grande et mieux kamo se porte ∴ Free land : moodboard ∴ Triggers Warnings : actions violentes, insultes, addiction (drogue), pauvreté extrême, prostitution, automutilation ∴ Présentation : a light to burn all the empires ∴ Liens : a beast in repose ∴ Posts : 124 ∴Arrivé le : 16/02/2021
Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Jeu 18 Fév - 21:29
Plic. Ploc. L’eau sale de la gouttière lui tombe sur la gueule sans jamais s’arrêter. L’odeur de la rouille lui fait ouvrir les yeux. Adossé contre un mur, Kamo attend. La patience n’a jamais été une de ses qualités, pourtant. Ille a toujours été dans le sprint et dans l’immédiateté, dans la rapidité plus que dans la sécurité, ça ne l’empêche pas de calculer, pourtant. Ille a calculé tous les pas qu’ille a fait pour arriver ici, a compté les pas qui séparait le bout de trottoir où ille dort avec Bee du bâtiment devant lequel ille se trouve. Ille a compté le nombre d’inspiration, le nombre de battement de coeur, le nombre de minutes écoulées. Ille a compté et y en avait pas assez, pas assez du tout. Ille a catalogué, indexé, sans trouver de chiffres assez grand pour bien piger. Lou était à Paris, Lou était aux Etats-Unis, Lou était loin et la colère de Kamo ne pouvait pas l’atteindre, dans son château en verre loin d’Exeter. Lou n’était pas de l’autre côté d’une rue où Kamo dort encore, pas dans une ville où les jumeaux peinent à rester en vie. Lou n’était pas. Lou était. Comme un shot de vodka qui lui aurait incendié la gorge, l’information l’avait consumée tout entier. Kamo était en colère et ça n’avait rien de beau à voir. Animal vicieux qu’on avait pas encore piqué, Kamo était parti en chasse et Kamo avait fini par trouver.
Depuis, ille attendait. Le temps paraissait alterner entre vitesse et lenteur et, les doigts crispés autour de son téléphone, Kamo sentait le point de rupture approcher. Ille n’avait jamais été patient. Ça n’avait jamais été quelque chose d’utile ou d’impératif. Ille vivait comme on court un sprint, sans jamais s’arrêter, sans jamais ralentir, assurait sa survie sur une courte distance sans penser à la sécurité. Pas de temps pour ça. Pas de temps à consacrer au fait de ressentir. Tout ce qu’ille pouvait se permettre de faire c’était courir, hurler, cogner, et laisser la colère ronger, ronger, ronger, comme un acide que rien ne pourrait arrêter.
Contre ses pieds, Molly s’agitait. Kamo releva les yeux vers l’escalier près duquel ille était planté. Les cheveux roux étaient reconnaissable entre mille. La voix l’était aussi. Les dents serrés, ille le laissa parler, juste quelques phrases, le temps d’organiser sa colère, de la laisser prendre la forme d’une lame ou d’un poing, d’un marteau, d’une scie, d’un outil de destruction massif qu’ille pourrait abattre sur le traître qui continuait d’exister.
« Est-ce que tout va bien ? » demanda-t-ille, mais c’était un crachat plus qu’une question. Ille tremblait de rage, la colère à peine contenue et les ongles enfoncés dans les paumes. Tout va bien, impudence, tout va bien, question stupide, tout va bien et les yeux de Kamo envoient des éclairs. « Comment tu peux poser des questions pareilles, Lou, alors que t’es vivant alors que Peter est crevé ? » Sa voix est venimeuse et haineuse et ille fit un pas, presque gracieux, presque affable. « Je veux pas de ton sandwich à la con, Lou, je veux rien de toi, t’as tout pété quand t’es parti et tu te balades la bouche en coeur ? »
La main de Kamo était suspendue en l’air, quelque part entre lui et Lou, prête à frapper, cogner, cogner, cogner, cogner, et seule la présence de Molly, fermement plantée entre eux le retint finalement.
« J’ai détruit des mecs pour moins que ça, qu’est-ce qui me retient de faire pareil avec toi, hein ? Comme ça t’aura plus à t’inquiéter du fait de gerber. »
La menace était lourde et pesante. La menace n’était pas voilée. Y avait l’ironie au bout de sa langue, l’amertume de se retrouver face à lui, l’amertume de ces années passées à tenter de survivre quand tout le reste avait cédé, l’amertume de penser que la seule chose que Lou avait à proposer c’était des conneries de sandwich bio. Qu’est-ce qui le retenait au bout du compte ? Y avait plus Panthère, plus Louve, y avait plus Tigre, y avait plus personne pour l’empêcher, plus même le sens stupide de loyauté qui le prenait parfois. Y avait plus Peter, non plus, et Lou était là, trahison suprême.
La lame du couteau de Kamo accrocha une seconde la lumière du soleil.
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Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Ven 19 Fév - 0:13
c: mention du décès d'un proche, santé mentale, santé physique
kamo a changé, et en même temps pas le moins du monde. toujours le même air hanté d'animal blessé, sur le qui-vive, faux prédateur en milieu ou fin de chaîne alimentaire qu'iel avait rencontré, mi égaré, mi complètement fou, jamais fixé au même endroit sauf quand il s'agit de faire quelque chose que lou allait regretter. les jumeaux ont toujours été des tornades, certainement pas les plus faibles du groupe qui avait été formé, parfaitement capables de se débrouiller, et c'était comme ça qu'il s'était pardonné de les avoir vu intégrer le groupe sans rien dire, de toute façon pas grand chose que l'enfant pouvait faire lui non plus, et certainement pas de conseils à donner. lou s'était dit que ça aurait pu être pire, que tout aurait pu être tellement pire, mais la thérapeute lui a assené que non, de toute sa carrière, elle n'avait pas vu de pires situations, de toute sa carrière, gifle dans la figure qu'iel n'avait pas anticipé. peut-être que c'était aussi atroce qu'elle le disait, qu'elle avait raison. puis une réalisation que ce n'est pas que kamo a changé, c'est que sa haine a changé de destination, tout simplement. que ce n'est pas kostas ou le reste du monde qui se la prend, mais lui, et personne ne s'en sortait jamais sans égratignures, iel le savait.
sur le coup, envie de lui dire qu'iel n'est pas la personne qui a forcé peter à se ramasser quelques étages plus bas, que ce n'est certainement pas lou qui est coupable de ça, ou en tous cas quelque chose qu'iel s'est obligé à penser. que la présence ou non de lou n'aurait rien changé en le fait que peter était déjà loin, perdu dans ses pensées, qu'il n'avait certainement jamais eu envie d'être là, traumatisé par son propre passé, même si lou avait eu du mal à s'en rendre compte, ayant tout normalisé. parce que le concours de catastrophes précédentes avait toujours été dans leurs conversations, qu'à ce moment peter se taisait, que peut-être qu'il avait eu une raison de laisser la vie le quitter. que lou n'aurait pas pu forcer une personne qui ne voulait plus être là, dont l'esprit était déjà si loin. le danseur qui n'est même pas sûr que le groupe lui a offert quelques années de plus, en vérité. probablement qu'on lui a appris des choses plus dangereuses encore, que rien n'est jamais sécurisé nulle part, que les amitiés ne sont pas faites pour rester, que la mort rode continuellement, peut-être que ça l'avait même précipité. c'est pas comme si je l'avais poussé moi-même, qu'il a envie de rétorquer, mais l'aspect dangereux de kamo lui fait si peur que les mots se meurent dans sa gorge, corps qui tremble, regard vers le bas, tout en se servant de sa vision périphérique pour suivre les mouvements du frère devenu étranger. iel le reconnaît parfaitement, et c'est ça qui devrait le faire angoisser.
ça ne servira à rien de lui expliquer ses raisons, que dehors il était en train de rapidement crever, qu'on l'aurait perdu bien avant peter, s'iel était resté.e. que la seule raison pour laquelle l'avocate a pensé à un diagnostic psychiatrique rapidement, c'était son air rachitique, ses crises de manque alors qu'iel était enfermé.e depuis quelques heures à peine, les locks accidentelles partout dans ses cheveux, ses yeux et son nez continuellement humides et mouillés. qu'il lui aurait resté quelques mois, sans doute, avant la dose qui l'aurait fait ne pas se réveiller. et que c'est toujours le cas, mais certainement pas quelque chose de trop fort pour son corps et moins cher comme ça avait si longtemps menacé. ça ne servira à rien de lui expliquer que repartir lui aurait coûter s'il n'était pas mort au moins la prison, au bout d'un moment, et combien il voulait se débarrasser de la kleptomanie et d'autres actes compulsifs que la rue avait si bien entretenus. je suis désolé.e, avoué, le regard fixé sur le couteau sorti, les poings de kamo, espérant fortement qu'ille n'allait pas le tuer dans l'instant, devant tout le monde, juste devant le conservatoire, se doutant qu'iel le méritait sans doute, que ce serait bien ironique, d'être à ce point rattrapé par son passé. larmes qui sont présentes et coulent rapidement, brouillent son champ de vision, sa faute, difficile de faire comme s'iel ne comprenait pas ce que kamo ressentait. je ne voulais pas que peter meure, je ne sais pas ce qu'il s'est passé après. le groupe était déjà mourant en soi, panthère avait rejoint un gang et même tigre jouait dans la cour des grands, quitte à l'ignorer. peter restait une sage coquille vide, à l'époque, mais il y avait eu la conversation autour de plusieurs emplois qu'il pouvait trouver, plus d'une fois, et le roux espérait tout simplement qu'il eût trouvé. qu'on continue de prendre soin des jumeaux, alors que lui ne pouvait plus les rejoindre, tiré d'un cauchemar où le danseur ne pouvait pas se retrouver.
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Kamo Pribeagu while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
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Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Mar 23 Fév - 21:32
La colère de Kamo continuait de faire des ricochets dans ses veines et le silence de Lou n’arrangeait rien. Si Kamo avait su s’exprimer peut-être aurait-ille pu s’exprimer autrement qu’en menace et en lames, qu’en rage et en chaos, mais Kamo n’avait jamais su manier les mots, ce n’était pas comme ça qu’ille avait survécu jusque là. Au lieu de parler, ille agissait et les actes n’avait jamais rien de mesuré, jamais rien de rationnel, jamais rien de calculé. Ils étaient, simplement, témoignage fugitif d’une vérité qui n’existait qu’une seconde avant de s’évanouir. Tout n’était pas aussi volage, c’était ça le problème. Ille connaissait parfaitement des vérités irrémédiables. La douleur, la colère en faisaient partie. La mort, aussi. Comme une tâche d’encre sur une nappe blanche, la mort de Peter avait tout dévasté sans que rien ne puisse être récupéré. La nappe n’était pas immaculée, ne l’avait jamais été. Le départ de Lou, les fuites en avant, le temps qui passait avaient depuis longtemps terni le tissus, mais Kamo avait quelque chose à quoi se raccrocher avant. Maintenant que Peter était six pieds sous terre, ille avait besoin de coupable et Lou et sa fuite en avant était un bouc émissaire que Kamo ne pouvait ignorer. C’était facile. C’était simple. C’était mieux que de penser au reste, à tout ce qui les avait mener là, à la haine qu’ille ressentait dès qu’ille pensait à tous ceux qui s’en sortaient.
C’était plus simple que de penser à son corps qui s’évaporait. Ses doigts se crispèrent sur le manche du couteau, lèvres pincées. À deux doigts de frapper lorsque les mots de Lou s’écoulent de sa bouche en un magma informe. Kamo s’en foutait des excuses même si c’était ce qu’ille exigeait, paumé à présent qu’ille les tient entre ses mains, absolument déconnecté maintenant qu’on lui offre ce qu’ille hurlait pour obtenir. Ille savait pas quoi en faire de ces mots qu’ille pensait pas gagner, qui n’apaisent rien, qui ne soignent rien, qui ne ramènent pas Peter. Lou s’excusait et Kamo s’en moquait parce que les mots étaient là mais qu’ille ne pouvait pas les manipuler, pas les toucher, pas les goûter. Dans sa main, le couteau semblait léger. Dans sa main… Ille n’était même plus sûr qu’il s’agissait bien de sa main, corps étranger, subitement, les oreilles qui sifflaient et le crâne qui semblait s’étendre, pression insupportable sous les cheveux qui retombaient piteusement sous son front. Le couteau contre le sol produisit un son aigu. Kamo serra les dents dans l’espoir de se retrouver.
Ille était à dix centimètres de lui-même et ille avait la sensation d’étouffer.
« C’est trop facile de dire que tu sais pas quand t’as jamais cherché à savoir. » articula-t-ille, péniblement.
C’était trop facile de la part de Lou, c’était vrai, mais Kamo lui-même ne s’embarrassait pas de difficulté, hypocrite à sa façon, les jambes tremblantes, presque chamallow, subitement minuscule et seul, dans son pull trop grand, dans une ville trop grande. Machinalement, ille jeta un œil par dessus son épaule, à la recherche de son frère, secoua la tête en se rappelant qu’il n’était pas là.
« Paye moi ton sandwich pourri. » cracha-t-ille, après un silence trop pesant. « Crois pas que tu peux te faire pardonner comme ça. »
C’était presque un aveux d’échec dans la bouche de Kamo, mais trop de choses s’empilaient, enflaient, tournaient, et ille sentait une chaleur insupportable piquer l’arrière de ses yeux, à deux doigts de découvrir à quoi le deuil des personnes normales ressemblaient.
Comme si tout était normal, ille se pencha pour ramasser le couteau échoué au sol.
Lou Abellard while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
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Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Mar 9 Mar - 12:35
kamo fait peur, la plupart du temps. soit parce qu'on craint pour lui, pour sa vie, quand il disparaît le temps de mendier ou d'emmerder un étranger, qu'il revient sanguinolant et titubant, parfois, souvent, même très jeune, alcoolisé. soit parce qu'il est inquiétant. parce qu'on est ami avec lui comme on est ami avec un animal sauvage, toujours en se méfiant, en se rappelant que la nature fait que l'animal n'est pas fait pour avoir des amitiés avec des membres d'autres espèces, ce que lou n'oubliait pas souvent. dans le groupe et parmi les plus jeunes il était à l'écart de l'infernale gémellité, se collait à eux quand il faisait trop froid, mais parfois ne les comprenait tout simplement pas. ne partageait rien de génétique, rien de sacré, avec le duo des limbes, juste quelques insultes aux passants et des jeux imbéciles dans les escaliers des immeubles mal fermés dans des moments privilégiés. lou qui trainait de la patte, beaucoup, et qui a du mal à réaliser qu'il n'ait pas été un poids pour les fennecs dont ils se sont ravis de s'être délestés. le malade roux et ses plaintes, ses douleurs quand il avait les membres humides et mouillés, ses tremblements quand la pharmacie refusait de le fournir, au point que même tigre a fini par se bouger et essayer de trouver, qu'il la ferme, enfin, qu'il arrête de pleurer. lou qui est resté dans le groupe une année sur deux, incapable de tolérer la continuité qu'il avait, qui déclinait à vue d'œil, et pourtant kamo aurait profité qu'il soit resté? pourquoi faire, finalement? il était à peine encore drôle à ses derniers moments.
il lâche son couteau, enfin, et le caribéen s'autorise une nouvelle respiration, les yeux qui tombent et suivent son mouvement sur le goudron. iel ne mourra pas juste devant le conservatoire parce que son passé l'a rattrapé, pas de la main du meilleur ami qu'il a eu et qu'il a décidé d'effacer. kamo a l'air à bouts de nerfs, hoquetant de rage et de douleur, peut-être que la mort de peter était la dernière chose qui devait arriver. le danseur qui se demande comment ils se sont débrouillés pendant tout ce temps, si peter ne les a jamais quittés. garde ses questions pour plus tard, mais il en a trop pour savoir toutes les cacher. est-ce que tout le monde s'était retrouvé singulièrement et qu'iel avait été lae seul.e pas au courant? certainement que c'était l'effet recherché par son absence soudaine, après. qu'ils continuent tous la vie que lui aurait pu avoir s'il ne s'était pas fait arrêter. j'ai revu tigre et il a dit que vous aviez été en foyer. il l'a connu, l'a fui avec tigre lui-même dès qu'ils ont pu. peut-être quatre jours passés avant que l'étranger débarque, l'emmène et mette sa vie sans dessus dessous, sans qu'il ne sache le regretter. peut-être que tout aurait été plus simple, s'il était toujours resté dans la chambre qu'on lui avait donnée.
la voix est toujours aussi timide, n'oserait pas l'élever de peur de provoquer une nouvelle crise qu'iel ne saurait contrôler. pas sûr de quoi dire non plus, à regrets. rien qui ne saura effacer la mort de peter, sa propre inaction, son air idiot et perdu à l'enterrement, leurs corps tous agglutinés loin dans le bâtiment, leurs vêtements dépareillés, leurs chaussures sales et leur inaptitude totale à se comporter solennellement autrement que dans le silence complet. est-ce que tu veux que je te donne la monnaie ou est-ce que tu veux que je t'accompagne, et comme ça je commande et tu n'as pas besoin de parler. ça a toujours été lui le baratineur quand panthère n'était pas là, les jumeaux n'osaient pas toujours parler aux inconnus, alors que lui se faisait aimer plus facilement. plus docile, plus doux, les mots joliment choisis, au moins quand il en avait envie. ils ont des tables à l'intérieur, et il n'y aura pas trop de danseurs, à cette heure. il y aurait peut-être un peu de place pour tout l'inconfort la fureur de l'enfant raton laveur.
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Kamo Pribeagu while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
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Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Sam 13 Mar - 18:27
La voix de Lou était une poudre irritante contre ses tympans. Plus il parlait et plus Kamo se révulsait, se distordait, ulcéré et furieux. Les souvenirs l’assaillaient comme autant de piqûres de rappel du départ de Lou. C’était difficile, de voir à travers, difficile à digérer, difficile de faire avec la mention du foyer. Ille n’avait survécu qu’accroché à Bee, cramponné à lui comme à un masque à oxygène, incapable de survivre, rétropédalage humiliant. Lou l’évoquait comme si ça n’avait pas eu d’impact, pas eu de conséquence, comme si ce n’était rien et Kamo ne pouvait s’empêcher de le regarder, consumé d’une colère qui l’empêchait même d’agir. Kamo n’était pas silencieux, pas immobile, Kamo n’était pas statique, mais la rage était puissante, pression océanique contre son corps, souffle coupé et mâchoire crispée, la rage forçait ses mains blêmes de crispations à trembler. La rage le faisait bouger alors même qu’ille avait cessé de respirer. Comme un bruit blanc dans son cerveau alors qu’ille oubliait de vivre, oubliait d’exister. Kamo se demandait même si Lou réalisait à quel point il avait compté et combien son départ avait été une explosion, si Lou savait même le différencier de Bee, si c’était même quelque chose à laquelle il pensait. Probablement pas. Lou était égoïste et stupide et Lou ne pensait à rien à part lui-même.
Kamo, lui, pensait à la colère. Les mots qui franchirent ses lèvres étaient pourtant gelés. Apaisement fugace contre les lèvres gercées, brûlure contre la langue alors qu’ille les déversait. Ille parlait mais ille se sentait détaché, loin, loin, trop loin, rattaché à son corps par le fil de la colère et par Molly qui se pressait subitement contre sa cuisse comme pour le forcer à revenir.
« Ah, il a dit ça. » La réponse était mécanique, robotique, désincarnée. Ah, il avait dit ça, Tigre, entre deux informations, comme on demande un sucre ou une cigarette, comme on oubliait que quelqu’un vivait ses mots. Ah, il avait dit ça, Tigre ? De quel droit et pourquoi, pourquoi, pourquoi, ça ne regardait que Kamo et Bee, ça ne regardait personne d’autre parce que personne n’avait tendu la main pour les sortir de là, parce qu’on les avait regardé coulé coulé coulé comme si la bande n’avait été qu’une passade et pas un navire de sauvetage. Peut-être que ce n’était le cas que pour eux. Peut-être que c’était pour ça qu’il n’y avait plus personne. Peut-être. Kamo s’humecta les lèvres. « Pourquoi, t’as peur que tes copines valseuses te voient avec un junkie ? T’as honte peut-être ? Avance et commande, je te suis. »
Ça ressemblait trop à avant et pas assez tout à la fois. Ça ressemblait trop à toutes les fois où Lou et Kamo avait fait n’importe quoi avant de se faire attraper par les grands, à toutes les fois où Lou avait battu des cils pour les tirer d’un mauvais pas. C’était cruel et douloureux et Kamo pressa ses ongles rongés contre le creux de sa main, le visage fermé, les yeux brouillés de colère. C’était injuste. C’était injuste. Lou se baladait à quelques mètres et les avait oublié. Lou se conduisait comme si c’était normal, comme si rien n’avait changé.
Kamo avait envie de gerber. À la place, il pressa sa main contre la nuque de Molly qui se redressa, barrière infranchissable entre Kamo et Lou.
Lou Abellard while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
∴ Pseudo : pattenrond ∴ Faceclaim : george hard ∴ Merci à : jamesandthemoon ∴ Dédoublement(s) : afsaneh esmaeili et achilles sterling ∴ Âge : vingt-deux ans (gemini bitch) ∴ Mood : ∴ Pronom inrp : elle en premier maintenant ∴ Occupation : le corps qui s'exerce tous les jours pour retrouver la force des premiers jours, danseur de ballet et assistant professeur pour les cours au conservatoire quand il n'est pas en arrêt ∴ A Exeter depuis : ses deux ans, arrivé en angleterre il y a dix-neuf ans. ∴ Statut : en couple papillon, vient puis disparaît. il tient à lui, malgré les addictions ∴ Géolocalisation : st sidwells, colocation d'artistes naufragés ∴ Vice : la morphine rencontrée très jeune comme solution à toutes ses douleurs et ses peines, toxicomanie diagnostiquée, et kleptomanie qui se soigne depuis quelques années ∴ Triggers, refuse de jouer : putophobie (discriminations ou insultes envers les travailleurs.euses du sexe), apologie de relations malsaines/viols ∴ Triggers Warnings : validisme internalisé, toxicomanie, addictions, troubles du comportement alimentaire, mauvais rapports au corps en général. ∴ Posts : 188 ∴Arrivé le : 16/02/2021
Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Jeu 18 Mar - 15:08
à ne pas trop savoir quoi faire, en vérité. faire un timide oui de la tête, tout en se doutant de la tempête en face, rien de bien brillant à annoncer. oui il avait continué de fréquenter tigre, après deux années sans pouvoir le faire. tigre ravi de retrouver un lou adulte qu'il pensait sobre, alors que la vérité n'a pas tardé à se faire savoir malheureusement, pas sa plus grande fierté. c'est moins qu'avant rapidement excusé, alors que ça restait de plus en plus avec les jours et les semaines qui passaient, et qu'en un mois et demi c'était pire que tout à nouveau, tout pour le faire regretter d'être revenu, il le savait. lou qui n'a jamais été à la hauteur des attentes de l'amoureux qu'iel a toujours gardé, depuis peut-être dix ans, en attendant qu'ils les fêtent un jour, désespérément. qui veut y croire, pour se donner envie de tenir plus longtemps. mais ouais, tigre parlait. savait tout sur tout le monde, sur exeter tout entier. avait probablement cherché les jumeaux après une absence de quelques semaines, pour ne plus les retrouver après - iel n'a pas osé demander. il se demandait où vous étiez, qu'il a envie de raconter, mais il sait très bien combien ça va encore aggraver son cas. peut-être qu'un jour ils s'expliqueraient sur la fin du groupe, peut-être qu'un jour on saura qu'il y avait plus comme explication que la majorité - rien qu'il connaissait. tigre était juste devenu plus bagarreur encore, avait trempé dans de sales histoires, et n'avait pas eu envie de partager. il comprenait. se demandait ce que c'était, parce que ce n'est pas comme si les autres avaient eu autre chose à faire que prendre ou esquiver les coups avant, mais il y avait eu plein de trucs, forcément. on ne perd la tribu de l'asphalte comme ça.
chaque parole sonne comme une gifle, c'est souvent le cas après. ce n'est pas souvent lui la cible, cependant. et la voix de kamo gronde différemment maintenant. ille a le timbre plus grave, la voix plus enrouée de colère qu'avant. ille n'en avait pas autant avant. lou qui se demande si c'est le cas de cham, maintenant. si là dedans ils se suivent aussi, si on peut les différencier dorénavant. ille a tort, aussi, il ne sait pas dire comment. j'ai pas honte de toi kamo. c'est pas vrai. s'iel est parti c'était pour autre chose, mais pas ça. ça n'aurait jamais été ça. kamo est brillant, bien plus intelligent que la plupart, génie d'inventions et de concepts qui auront de l'importance un jour, cham est incroyable dans ses théories et ses talents mystiques auxquels on ne peut qu'accrocher. lou serait resté jusqu'à sa mort, si ça avait été pour fréquenter les jumeaux plus souvent. et les danseurs sont pas non plus les plus clean, en tous cas à exeter. paraît que c'est pour décompresser, mieux danser. ça ruine des carrières, ça ruine la sienne, mais de toute façon rien que ses tendons et ses muscles la ruineraient. au moins il peut peut-être gratter une autre année, qui sait. ma mère m'a fait arrêter, et tout, mais j'ai repris après. ça avait été l'enfer deux ans, fouille de chambres, pas le moindre billet, même le téléphone était contrôlé. plus jamais son enfant ne lui échapperait, sans doute. cette fois si l'aide à l'enfance a complètement fermé les yeux, apparemment c'était bien fait. je peux pas arrêter. si je danse, il faut que je sois défoncé.
c'est une addiction de haut niveau qu'iel tente de maintenir, au moins. la compagnie sait pour certaines doses, ignore pour les autres. les effets secondaires sont ceux qu'il connaît depuis son enfance, sa façon de se mouvoir n'a pas changé, alors qu'importe, en vérité. le chien se relève et inquiète lou au moins autant que le couteau avec lequel iel s'est fait menacer, se demande si à un moment ille va décider de lui dire un mot pour qu'iel se fasse attaquer. au revoir, lou, bon vent, tu n'auras personne à qui tu pourras manquer. le danseur qui se met en route, les doigts qui se tordent dans les cheveux trop longs pour se rassurer, alors qu'iel se met en route. marcher est un enfer auquel on se fait. un peu comme la petite sirène qui doit vivre dans la douleur pour avoir ce qu'elle a toujours souhaité. je disais ça pour qu'on puisse discuter tranquille et avoir des places assises, tu sais. la queue vers le restaurant rapide se fait rapidement. un sandwich au poulet et un coca, s'il vous plaît. il y a un coin bien paumé dans le restaurant qui le guette du retard, avec deux murs pour les isoler comme il se doit. pas faim le moins du monde désormais de son côté. la culpabilité qui se nourrit de lui bien assez.
codage par aqua, pic par hedgekey
Kamo Pribeagu while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
∴ Pseudo : Lev ∴ Faceclaim : Joland Novaj ∴ Merci à : managarm (ava) VOCIVUS (icon fiches) ∴ Dédoublement(s) : thomasine sauvage ∴ Âge : 20 ans ∴ Mood : ∴ Pronom inrp : ille / il ∴ Occupation : sdf ∴ A Exeter depuis : depuis toujours ∴ Statut : célibataire forever ∴ Géolocalisation : dans la rue ∴ Vice : alcool ou drogue, tournent, tournent, tournent, plus la douleur est grande et mieux kamo se porte ∴ Free land : moodboard ∴ Triggers Warnings : actions violentes, insultes, addiction (drogue), pauvreté extrême, prostitution, automutilation ∴ Présentation : a light to burn all the empires ∴ Liens : a beast in repose ∴ Posts : 124 ∴Arrivé le : 16/02/2021
Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Sam 10 Avr - 22:49
Les mots de Lou, comme une berceuse trop douce, attaquaient les barrières que Kamo avait si soigneusement dressées. Pas honte et le mot tournait et retournait dans sa tête, pas honte et Kamo, presque sagement, presque automatiquement, qui le suivait sans un mot, les yeux rivés sur le sol, attaché au lino sur lequel ils marchaient dans le restau qui sentait le gras. Un type à la caisse qui regardait Molly d’un sale œil et les yeux de Kamo qui jetait des éclairs, commande vite préparée, vite expédiée, Lou et Kamo autour d’une table, comme deux personnes civilisées. Kamo était méfiant, même avec la nourriture devant lui, incapable de lâcher prise tout à fait alors que Molly gémissait doucement, sa lourde tête pressée contre ses genoux.
« Pourquoi tu danses, si pour ça t’es obligé de te camer ? » Question franche, qui lui brûlait les lèvres, question qui évitait tout le reste, éludait tout le reste. Les pourquoi qui se bousculent, pourquoi tu dis ça, pourquoi tu m’achètes à manger, pourquoi tu fais comme si t’étais pas parti, pourquoi t’es pas resté, pourquoi t’as pas rappelé, pourquoi tu nous as laissé aller dans un truc que t’as fui, pourquoi t’es pas repassé, pourquoi tu m’aimes pas assez, pourquoi tu luttes pas, pourquoi tu glisses, pourquoi tu fuis, les doigts de Kamo qui pressaient contre la table pour se forcer à se concentrer, pour se forcer à rester où ille était, en face de Lou, dans un café, un sandwich devant lui et une nausée au bord de la gorge. « Si ça fait mal, pourquoi tu fais ça. Je suis taré mais je suis pas maso, moi. »
C’était l’hôpital qui se foutait de la charité, quelque part. C’était débile, c’était pas vrai, c’était un mensonge auquel ille se cramponnait pour s’éloigner de Lou, faire comme si ils ne se ressemblaient pas. C’était faux, absurde, stupide, et Kamo se mordit l’intérieur de la bouche, les mains posées contre les oreilles de Molly et les yeux rivés sur le sandwich qu’ille n’osait même pas toucher. Quelque chose sonnait faux, quelque chose manquait, quelque chose qu’ille était incapable de situer correctement et qui le rendait fou.
« J’avais confiance en toi. » Les mots écorchaient sa bouche et ille tendit finalement les mains pour couper le sandwich en trois parties égales. Ille en poussa une vers Lou, lentement, tira les deux autres bouts vers lui. Sans même entamer sa part, ille commença à entourer dans du sopalin le tiers restant. « Je pensais que t’étais comme moi. Comme nous. T’as pas eu le choix, ok. Mais t’avais le choix après. Je comprends pas. »
Y avait trop de choses qui se bousculaient, trop de questions en suspens, et l’absence, toujours l’absence, qui creusait un trou immense dans sa poitrine.
Du bout des doigts, ille délogea un morceau de poulet qu’ille tendit à Molly.
Avec un grognement heureux, elle le goba.
Lou Abellard while she waltzes with ghosts i can feel what went wrong
∴ Pseudo : pattenrond ∴ Faceclaim : george hard ∴ Merci à : jamesandthemoon ∴ Dédoublement(s) : afsaneh esmaeili et achilles sterling ∴ Âge : vingt-deux ans (gemini bitch) ∴ Mood : ∴ Pronom inrp : elle en premier maintenant ∴ Occupation : le corps qui s'exerce tous les jours pour retrouver la force des premiers jours, danseur de ballet et assistant professeur pour les cours au conservatoire quand il n'est pas en arrêt ∴ A Exeter depuis : ses deux ans, arrivé en angleterre il y a dix-neuf ans. ∴ Statut : en couple papillon, vient puis disparaît. il tient à lui, malgré les addictions ∴ Géolocalisation : st sidwells, colocation d'artistes naufragés ∴ Vice : la morphine rencontrée très jeune comme solution à toutes ses douleurs et ses peines, toxicomanie diagnostiquée, et kleptomanie qui se soigne depuis quelques années ∴ Triggers, refuse de jouer : putophobie (discriminations ou insultes envers les travailleurs.euses du sexe), apologie de relations malsaines/viols ∴ Triggers Warnings : validisme internalisé, toxicomanie, addictions, troubles du comportement alimentaire, mauvais rapports au corps en général. ∴ Posts : 188 ∴Arrivé le : 16/02/2021
Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo)) Lun 24 Mai - 9:05
il n'y a aucun moment où kamo baisse les armes, ça n'est jamais arrivé. des années avant, même dans son sommeil ille était prêt à attaquer. c'est dans tout son comportement, tous ses gestes, toutes ses pensées. c'est dans ses mots, aussi, c'est toujours violent. même assis derrière une table, forcément qu'ille attaquerait. tout a toujours été un combat pour lui, tout a toujours été violence et rhétorique, gain de cause, explications, justice, et lou n'a jamais su lui donner. c'est drôle dans l'adolescence, ça l'est moins quand on est mis face à ses responsabilités. lou baisse la garde constamment, mais c'est plus de la fatigue que de la mollesse, qu'iel aimerait se justifier. de fermer un oeil puis l'autre, quand kamo n'est pas capable de se contenter d'un maigre sandwich mal préparé comme excuse pour des années de silence, lou qui saisit son courage pour ne pas juste quitter les lieux, déjà parce qu'iel a peur que le chien finisse par vraiment le bouffer, ensuite parce que plus jamais il ne pourrait revoir kamo, que c'est sa deuxième chance, et qu'une fois que le fennec lui aura pardonné, iel aura quelque chose en lui à nouveau d'entier. ce sera sûrement le cas à la fin du repas, kamo aura compris, même sans le moindre argument, que ça ne sert à rien de lui en vouloir, que lou ne réfléchit jamais, qu'il est bête, si profondément bête, et que c'était meilleur, ça l'est toujours, de ne pas avoir à physiquement le supporter chaque minute après.
les questions le prennent de court, en attendant. pourquoi tu danses, c'est une question qu'on ne lui a jamais posé. bah, sorti tout seul, hébété, alors que ça l'emmerde déjà suffisamment qu'on parle de sa consommation à quelques centaines de mètres du bâtiment qui l'emploie, mais iel va faire comme si ce n'était pas important, sur le moment. si on dit trop quoi faire ou de se taire à kamo, c'est beaucoup plus risqué que de juste le laisser parler. parce que j'ai mal tout le temps, kamo. je consomme parce que j'ai mal, de base, tu sais. et même en arrêt, même en fugue, c'était la même. j'ai mal tout le temps. et il me faut de l'argent, pour payer plus, parce que maintenant les médecins disent que c'est addictif, que tu n'as pas le droit de prendre des médicaments plus que quelques semaines, donc ils en donnent de moins en moins et il faut payer ailleurs, je peux pas passer ma vie à voler. si je vais en prison comme le juge l'a dit la fois d'après, là je vais encore plus souffrir, forcément. je suis pas maso, je sais juste faire que ça. tu crois qu'ils me prendraient où maintenant que ça fait seize ans que je passe vingt heures par semaine ici? je sais rien faire, juste ça. iel aime bien aussi, mais ça se perd de plus en plus, et ce serait étrange de le vocaliser. iel aime bien, mais ce n'est plus que souffrances, attentes, impatience, codes genrés qui attristent continuellement, iel aime bien, mais chaque jour de moins en moins. depuis l'arrêt de travail, il y a quelque chose de brisé, entre lui et les entraîneurs, et ça ne sait se réparer. il y a toujours les enfants, au moins, parfois. mais ça fait mal de les imaginer un jour avoir mal parce que le sport leur a trop demandé.
j'étais insupportable, kamo. je ne me supportais pas, quand j'étais dehors. maigre tentative de lui rappeler le cauchemar que c'était, pitié, kamo, souviens toi de combien tu ne pouvais plus me supporter. tous les regards en arrière, non, il va falloir s'arrêter ici, parce que lou a encore mal aux pieds. non il va falloir trouver plus chaud. non, les sous de la mendicité vont servir à la dose de lou, pour qu'il dorme enfin et nous foute la paix. je suis parti, c'était pas ma faute, je ne suis jamais revenu, c'est complètement la mienne, mais putain, vous avez eu la paix sur le sujet. vous pouviez aller bien plus loin comme groupe, manger bien plus, marcher bien plus, plus jamais vous faire attraper. je suis pas ton frère, je suis pas louve, je suis pas les grands du groupe, j'étais juste moi. je ne servais littéralement à rien. si j'avais été le moins du monde avantageux par ma présence, je serais pas parti. mais là la médecin m'a dit que je serais mort dans quelques semaines, c'est pas quelque chose que tu peux imposer. on était des enfants, vous gériez déjà trop, une addiction c'est la goutte d'eau. et vous étiez trop gentils pour me lâcher tout court, mais j'ai entendu vos discussions, les regards, et vous aviez complètement raison. et puis tu avais toujours ton jumeau, vous étiez à deux. moi j'étais juste un ami, c'est moins important. il n'y a pas de regrets. les fennecs ont toujours eu leur truc à eux, et lou a toujours été à rigoler sur le côté, souvent les amuser, mais il n'est pas du même sang, il ne parle pas la même langue parfois, il n'a pas leurs jolies berceuses de leur maman, il avait juste sa gueule à mettre en avant pour des gâteaux tard le soir, mais avec l'âge ça ne fonctionnait déjà presque plus au moment où il les a quittés. je suis désolé d'être addict, et pour tout ce que je vous ai fait traversé pour ça, parce qu'il y a définitivement des choses, mais j'étais pas désolé que vous ayez ça de moins à vous soucier dans les calculs de fins de journées. c'est brutal, et il ne l'aurait jamais dit en dehors d'un restaurant, mais c'est un tel poids en moins, après toutes ces années.
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Sujet: Re: everybody's picking a side ((lou&kamo))