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ain't no rest for the wicked. -- cinouille


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptyMer 17 Fév - 9:30


-- there's nothing quite as good as feeling sorry for yourself, is there ?


Sa main se rattrape brutalement contre le mur glacé des toilettes. Le geste est instinctif tandis que Morton redresse la tête en réalisant qu'il pique du nez. L'homme sursaute, vérifie qu'il n'a pas pissé à côté de la cuvette tout en remontant sa braguette. Le problème des soirées à la bière, c'est de passer la moitié du temps à se vider la vessie alors que vient un moment où il tient à peine debout. Morton dans toute sa déchéance, dénué du moindre charme. Difficile de croire qu'autrefois à cette heure-ci, il était encore à  l'hôpital auprès de ses patients afin de se battre contre la mort et l'éloigner tel un dragon colérique. S'il pensait avoir cela dans le sang, une sorte de vocation mal faite, tout n'était que mensonge. Il suffit parfois d'un peu d'alcool et de rancœur pour que toutes les croyances se remettent en place. Les pensées embrumées d'une énième soirée de picole, l'homme quitte ce minuscule cube de solitude afin de retrouver la chaleur réconfortante du bar. La bête troque l'odeur des remontées d'égout contre celle plus familière de l'alcool et la nicotine.
Voûté sous son épais manteau, ses baskets usées traînent sur le plancher jusqu'à sa place.
Son regard se pose sur son verre à moitié plein avant de s'échouer sur un inconnu à la gueule insolente. Installé sur son tabouret, Morton soupire et s'approche, le regard blasé et  les traits du visage figés dans une expression de semi fatigue agacée. Un coup d'œil est largement afin de le jauger et comprendre qu'il risque de lui faire la vie dure mais cela ne suffit plus à Trevor pour faire demi-tour. Chancelant, son coude se pose sur le bar tandis qu'il se tourne vers l'inconnu. Le fait qu'il  le voit traîner pour la première fois dans le coin n'aide pas à le faire capituler. -- Je ne sais pas d'où tu sors toi et tu es vraiment mignon mais c'est ma place, tu vois. T'en fais pas, tu finiras par l'apprendre, c'est un coup à prendre.Pas d'ordre, encore moins de demande, un brin moqueur, excédé de cet affront. Trevor reste là, à moitié avachi contre le bois du comptoir, contemplant l'inconnu excessivement plus vivant que lui. Son énergie agresse celle bien trop maussade du médecin mais l'homme passe au dessus. Elan de fierté, il n'a pas quitté une seconde son manteau afin de dissimuler le pyjama horrible qu'il a gardé par pure paresse. Un ensemble désaccordé, le haut couvert de quelques trèfles et le bas d'un tissu sombre aussi doux qu'une peluche.
Autour, nombre de sièges libres mais Morton a l'âme d'un vieillard et refuse de changer sa place habituelle pour la soirée. Facilement irritable, ne pas encore avoir croisé le maître des lieux n'a fait qu'accentuer sa colère. Sensation désagréable d'être pris pour un con. Ce bar n'est pas seulement l'un de ces endroits où Morton termine tel un fantôme. Il est son refuge, tenu d'une main de fer par une bête au regard sombre avec laquelle il creuse ses addictions et où il laisse à chaque fois une petite part de lui.
Obnubilé par ce spécimen nouveau, tel un vieux singe fatigué, Trevor le fixe sans pudeur, déconnecté du monde et lui-même.
Il gardera sa place, tant pis si cela doit lui coûter un nez.
Les nuits sont toutes plus chères les unes que les autres et Morton est abonné au luxe du désespoir.

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MessageSujet: Re: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptyMer 17 Fév - 11:07

Entrant dans les lieux, il est, une nouvelle fois, happé par la différence de vie et d’humains qui séparent Exeter de New York. Entre l’accent chantant de la Grande Bretagne, et le monde qui s’y trouve,  il accuse ces différences en se forçant à ne pas rebrousser chemin. C’est dans sa nature de ne jamais reculer face à l’ennemi, il n’a jamais plié le genou et ce n’est pas aujourd’hui qu’il le fera. Encore moins quand il s’agit d’entrer dans un bar pour s’enivrer de Guinness tout en laissant le cœur se serrer face à l’illusion fatale que tout s’est, inévitablement, écroulé. Il n’est pas seul pourtant, sait encore compter sur ces deux êtres qui l’ont suivi sans se poser de questions. Et si encore, il trouve toute l’importance de la famille en pensant à Manus. Il ne peut, cependant, renier le frisson d’effroi en songeant à ce Corbeau qui a accepté de le suivre, le surprenant presque tant il s’était attendu à ce qu’elle refuse. Certes, le baume au cœur est là. Mais le pansement ne suffit pas à empêcher le flot de sa peine de s’écouler encore et encore, pour une fois qu’il éprouve un sentiment si étranger à sa façon d’être. A réaliser qu’il ne reverra pas de sitôt son frère, sa demi sœur, que tout est à refaire dans ce bled pourri.
Relever cette maison close. Redorer le blason des irlandais. Comprendre ce qu’il s’est passé pour qu’un haut placé se fasse abattre comme un chien galeux au détriment de tout ce qui existait déjà. Et tant de questions restées sans réponses… Il a besoin de comprendre autant qu’il a besoin de s’aérer la tête en allant se terrer dans ce bar discret, devenu un humain ayant perdu son statut de Dieu immortel, viré de l’Olympe New Yorkaise. Il a encore du mal à le réaliser, par moment. Songe qu’un retour en arrière pourra être possible. Il l’espère du moins, rêve d’un retour en fanfare pour rappeler à son con de père que non, il n’a pas mérité d’être exilé. Que oui, il pourra faire mieux que ce que Cahal a déjà fait en étant dans l’un des berceaux de l’Irish Mob. Et certes, cette ville pue. Certes, il déteste l’Angleterre (mais coup de cœur pour leur thé à la camomille) mais il a hâte de démontrer  qu’ils ont fait une erreur. Qu’il pourra leur cracher au visage tout le ressentiment qu’il garde en lui, montrer qu’il pourra renverser le système et s’emparer de cette couronne tant désirée.
Mais en attendant de voir ces songes de grandeur se réaliser, il se cantonne à s’installer sur le premier tabouret qu’il voit, niant le verre à moitié plein qui se trouve devant lui et qu’il repousse légèrement. Et puis il commande, l’âme tourmentée et le regard soucieux et se laisse bercer par le flot continu de ses pensées, ne remarquant pas l’humain qui s’accoude à côté de lui. Et prend la parole, forçant l’irlandais à tourner le regard pour dévisager cet espèce de clochard titubant qui ose lui dire que c’est SA place.
Il est sérieux ou bien, il y a un mode d’emploi pour comprendre le fonctionnement de la vieille Angleterre ?! Le ton semi agressif n’aide pas à Cinaed sur sa façon de se crisper, de froncer les sourcils pour l’observer, essayant de comprendre si c’est une menace ou une façon de s’adresser la parole. Faut dire que les Britanniques ont une façon différente de fonctionner.
« C’est une tenue pour venir picoler ici ? Je savais pas que c’était l’endroit favori des clodos. » Lui répond Cinaed en plissant des yeux, pile au moment où le barman lui dépose sa pinte toute fraîche, une goutte dévalant le verre avec l’espoir alléchant d’être retenue. Mais non, ça s’écrase sur le bois usé du comptoir pendant qu’il continue l’inspection de ce type. « Puis, tu ferais mieux de t’asseoir très vite. J’ai l’impression que si je te touche le front du bout des doigts, tu vas t’écrouler comme une grosse merde. » De son pied, il fait tirer le tabouret se trouvant à l’opposé du mec - ce qui l’obligerait à contourner l’irlandais – tire son verre à moitié bu pour le lui mettre en face de son futur siège et puis hausse les épaules. « Allez… Fais pas chier et viens t’asseoir. C’est jamais bon de m’énerver. Surtout quand je n’ai encore bu. » Et dans tous les cas, ses mots sont porteurs de menace. Il vaut mieux ne pas le titiller.  
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MessageSujet: Re: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptySam 20 Fév - 18:07


-- there's nothing quite as good as feeling sorry for yourself, is there ?


L'offense sur son pyjama lui passe au dessus de la tête. Servan l'a bien éduqué là-dessus et Morton ne se vexe plus pour si peu. Impassible, l'alcoolique plante son regard dans celui de l'inconnu. Son timbre de voix l'agresse, cette note qui fait légèrement gronder son agacement. Trevor s'accroche à son verre comme on s'accroche à la vie. Il n'y a que saoul que le médecin se sent plus fort que jamais. Quand on lui balance une torgnole à la tronche parce qu'il est allé trop loin, généralement, son corps est bien trop endormi  pour s'en formater. Lorsqu'il n'est pas trop défoncé, lui arrive même de donner quelques coups afin de rendre honneur à son ivresse. Le type a raison lorsqu'il lui fait la remarque évidente qu'un brin de vent pourrait le faire vaciller. A cette heure avancée de la soirée, il est impossible de tomber sur un Morton encore connecté à lui-même. Les heures sont importantes dans sa déchéance. A partir de dix-neuf heures, plus personne ne peut espérer tirer quoi que ce soit de lui. La matin, c'est exactement la même chose, à la seule différence que sa gueule de bois est seule responsable de son silence. S'il avait pris le temps de se changer pour venir, Morton ne serait pas arrivé dans le coin avant trois bonnes heures. L'homme ne se contente généralement pas de s'habiller ; quand la honte prend le dessus sur le détachement, il lui faut une énergie folle afin de masquer la moindre bavure et devenir aussi lisse qu'il l'était avant. -- Tu parles toujours aussi fort ? Décidé à ne pas lâcher prise et plier sous la menace, Morton continue sur sa lancée, niant les mots du type. Son regard interpellé par le spécimen caresse ses traits sans la moindre tendresse. Je suis saoul, pas sourd. L'homme prononce ces mots d'une lenteur exagérée en redressant fièrement sa colonne vertébrale afin de terminer son verre et en demander un autre d'un mouvement de main. Habitué des lieux, si Morton n'a rien d'impressionnant, beaucoup savent l'ampleur des dégâts concernant son âme. Insatisfait notoire à qui on accorde quelques privilèges pour ne pas l'entendre se plaindre et mettre à mal l'ambiance générale.

Fierté imbécile, le médecin préfère rester debout que se contenter d'un siège qui  n'est pas le sien. Puisqu'il sait son corps dénué de la moindre force, l'homme ne se hasarde pas à la facilité des poings. L'intrus ne ferait qu'une bouchée de lui et si cette idée ne lui semble pas désagréable, Morton ne se sent pas d'être refoulé par la moitié des taxis parce qu'il sera couvert de sang. -- Tu devrais pas t'énerver pour si peu. Il marque une pause, remercie d'un mouvement de tête le barman lorsque son verre glisse devant lui. Il serait regrettable que tu développes un cancer du colon parce que t'es trop nerveux. Moquerie accompagnée d'un de ces sourires lui ayant fait récolter quelques coups de poings dans la gueule par le passé. Têtu une fois saoul, l'homme cessera de lui faire la discussion une fois son siège libre, pas avant. L'âme de Morton est celle d'une vieille dame, elle déteste ceux qui  bousculent ses habitudes, même les plus insignifiantes.

-- Le prends pas mal mais t'as l'air un peu paumé. Morton ne réalise pas l'ironie de la situation et continue, plus destiné à brasser de l'air qu'à balancer quoi que ce soit d'intéressant. Ne jamais se mettre à dos un vieux fou dont l'unique soucis est de perdre sa place au bar.
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MessageSujet: Re: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptyDim 21 Fév - 7:06

En général, il déteste qu’on vienne le faire chier, réagissant assez mal d’ordinaire. Il est vrai que venir dans une ville nouvelle, aide à se canaliser et à ne pas agir comme un fou furieux. Ce serait qu’une absurdité que de se faire des ennemis dès son arrivée, alors qu’il ne connaît personne. Qu’il ne sait pas qui est l’ami, de celui qu’il devrait abattre pour oser marcher sur ses plates-bandes. Encore une fois, là également, il est important de savoir l’étendue de son empire. Ou du moins, ce qu’il en reste.
Parce qu’il est clair qu’il y a fort à faire, qu’il doit remettre en état les murs poreux de cet établissement moisi. Et qu’il est encore loin de pouvoir pousser un intense soupir de soulagement. Il pourra dès lors que les putes auront cessé de le voir comme le nouveau venu mais plutôt comme un chef et qu’il pourra enfin se la couler douce comme Cin’ a toujours su si bien le faire lorsque tout se passait à New York.
En attendant, se coltiner un mec bourré n’est pas l’affaire de toutes les patiences. Tout s’échauffe en lui et il sait très bien la nature de sa réaction si tous les fils, retenant sa rage, venaient à tous éclater. L’un après l’autre. Laissant la bête rugir et sauter à la gorge de cet imprudent.
Qui continue. Et provoque même.
« T’as surtout l’air très con. » Et cette fois-ci, il prend bien le temps d’articuler ses mots histoire de faire comprendre qu’il ne se laissera pas faire.
De toute façon, il lui a laissé une porte de sortie. Salutaire diraient les plus peureux que d’avoir un siège offert à côté de l’irlandais. Sauf que ce con très saoul n’a pas l’air près à obéir et encore moins à se calmer. Faut croire qu’il y tient à ce siège.
Et pourtant, il ne s’y délogera pas. Personne ne l’a fait à New York. Ce n’est pas ici, dans cette ville pourrie que Cináed se laissera aller à fermer sa gueule et repartir la queue entre les jambes. Jamais de la vie.
« Bon, et puis reste pas debout, imbécile… Tu donnes le tournis, en plus ! Tu vas t’asseoir, oui ou merde ?! » Le ton demeure légèrement impatient, qui s’emporte trop facilement, il le sait, ce n’est pas un exercice qu’il maîtrise. Encore plus quand il a voulu se poser, être un peu peinard. Seul au monde dans ses doutes et ses réflexions.
Et voilà qu’il doit se taper le glandu bourré du bar. Quelle plaie. D’autant plus qu’il ne bouge pas, hormis de prendre le nouveau verre que le barman lui tend et provoque une nouvelle fois, le forçant à soupirer, un poil exécédé. « Tu sais ce qu’il te dit le cancer du colon ? » La voix est grondante alors qu’il tourne la tête pour lui jeter un regard noir. Et là, la dernière pique est lancée.
Paumé. Il ne retient que ça. Ce simple mot qui achève de rompre la muraille qui encercle la colère qui bouillonne en lui. C’est vrai qu’il n’a pas éclaté depuis son arrivée (à part un malheureux cycliste) et qu’il est resté relativement calme. Les yeux lancent des éclairs, et la voix vibre d’une colère nouvelle alors qu’il répond toujours d’une voix posée. Et pas en gueulant, en dépit de ce que l’autre pense. « Tu sais, mon gars, une fois j’ai connu un mec qui a voulu s’essayer au jeu de me faire chier. Il s’appelait… José. Et tu sais quoi ? José, il est aussi con que toi et pourtant, pas bourré et il a essayé… » Il marque une pause en excellent narrateur qu’il est, glisse un sourire sans joie, et reprend. « Il s’en est mordu les doigts José. Ou plutôt le cul, ouais. Seize points de suture pour recoudre son anus parce qu’en voulant me faire chier au moment où je buvais mon verre, et bien… Il se l’est pris dans le derche le verre. Alors…tu veux essayer, connard ? » Il se sent prêt si besoin même si ça le foutrait dans la merde. Cináed est un sanguin. Un violent qui agit avec ses pulsions, façonnés dans la noirceur et ayant si peu de réserve, d’ordinaire. Son pied droit tire alors le tabouret à côté de lui et il ajoute « Maintenant, viens t’asseoir et raconte-moi tes malheurs. C’est jamais bon de me pousser à bout. » Dit-il en buvant une gorgée de sa bière, entourée de ces deux tabourets tirés et offerts à ce gars bourré qui ne tient plus vraiment debout.
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MessageSujet: Re: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptyDim 21 Fév - 19:59


-- there's nothing quite as good as feeling sorry for yourself, is there ?


L'amertume est une saveur détestable et écœurante. Elle est aussi dominante et prend toujours le pas sur toutes les autres. Et alors tu peux bien ingurgiter des litres de sucré et d'acide qu'elle restera là pour te pourrir jusqu'à la moelle.
Le corps de Morton est une tasse de café bien corsé, sans une pointe de lait.
Il décroche une grimace, s'accroche à la gorge et fait mal à l'estomac lorsqu'on y goûte.

Morton a conscience du danger qui rode. L'inconnu a la gueule parfaite du méchant que l'on trouve dans les films ou les contes pour enfant. On sent bien qu'il ne rigole pas avec la colère et qu'il la connaît mieux que personne. A entendre sa voix et voir la lueur au fond de ses yeux, ça ne fait pas de doute. L'Irlandais a fait un pacte avec son âme pour faire d'elle une force impitoyable. Si Trevor n'était pas saoul, peut-être aurait-il eu l'intelligence de reculer mais le besoin de se brûler surpasse tout. Il hausse les épaules à la remarque sur sa bêtise. Bien évidemment qu'il est con. Il n'y a que ça qui survit quand on tombe de si haut. Tout se brise mais la chagrin rend plus idiot que la moyenne et préserve l'insolence. Certainement une défense du corps pour mieux accepter la perte et se dire qu'au fond, on peut y survivre.
Trevor ne se rebelle pas face à l'insulte. Pourquoi le faire en sachant qu'il a raison et qu'il ne peut que plaider coupable. Il n'y a pas seulement ce drôle de spécimen pour le lui faire remarquer. Sa famille aussi le lui rappelle quand il dépasse les bornes. Morton est ce genre de gamin à nager jusqu'au bouées que l'on voit flotter au bout de l'horizon et s'arrêter seulement quand il est épuisé et incapable de revenir en arrière.
Noyé dans un grand océan d'amertume et d'agressivité, le brun termine malgré tout par s'asseoir sur le siège qui n'est pas le sien. Son esprit le trouve inconfortable bien qu'identique à l'autre. Son âme peine à capituler pleinement et son regard s'échoue mollement sur son voisin de picole.
Il écoute son récit comme on écouterait une légende. Il n'en croit pas un mot. Son cerveau ne veut pas assimiler une telle cruauté. Trevor ne croise ce genre de types que dans les séries qu'il regarde tard le soir et que Morphée arrive en retard à  leur rendez-vous.
-- T'as pas besoin d'inventer de telles histoires pour m'impressionner, cancer du colon. Morton est bien trop ancré dans la réalité pour gober ce genre d'histoires. S'il a vu quelques histoires atroces à l'hôpital, Trevor ne veut pas réaliser que ce bar puisse abriter un espèce de fou furieux qu'il s'amuse à surnommer cancer.

Raconter ses malheurs. Cette phrase le brusque plus qu'il ne veut l'admettre. Son corps crée immédiatement une carapace. Une peau invisible, plus épaisse, dotée un filtre empêchant les mots emplis de souffrances d'atteindre la commissure de ses lèvres. Les cheveux en bataille, Trevor passe une main dans sa tignasse emmêlée afin de la plaquer vers l'arrière. Un geste rapide, de quoi chercher un échappatoire, se faufiler à travers les silences et fuir les chimères. Il inspire, se défait l'espace de quelques secondes de son arrogance. Trevor joue du bout des doigts avec son verre, le fait tourner mollement. -- Alors, tu sors d'où ? Tu peux me dire quelque chose de vrai sur toi. Je suis qu'un pauvre alcoolique tu sais … j'aurais tout oublié demain. Une vérité sur lui, Morton la crache, noie le poisson à travers des mots qui ne concernent que l'autre. Alcoolique, il ne l'avait jamais dit à voix haute mais maintenant que le mot dépasse ses pensées, l'homme ne se sent pas mieux, ni même libéré. Au contraire, ses chaînes se renforcent.
Et l'amertume, toujours.

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MessageSujet: Re: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptyDim 28 Fév - 8:30

Dans ces bars, les gens se mélangent et se racontent des histoires. Qu’elles soient vraies ou fausses. Qu’elles soient heureuses ou tristes. Qu’elles fassent rire ou pleurer. Les gens racontent leur vie et ils aiment ça, Cináed y compris. Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est se vanter de ses récits, ces exploits divins dont il est fier, n’ayant jamais reculé devant le vice de la violence, devant ce qu’elle apporte quand il s’agit d’outrepasser les règles de bienséance, quand il s’agit aussi d’aller dans des extrêmes.
Elles lui ont toujours été profitables. D’une part, parce que la menace amène vers le résultat. Et d’autre part, parce que ça forge la réputation et donne la sensation que ce mec là, c’est un balèze, qu’il vaut mieux éviter de faire chier. En l’occurrence, comme le fait ce gars bourré. Au lieu de s’asseoir, il continue, persiste. Et le pire, c’est qu’il n’a pas l’air de s’émouvoir, voir de s’effrayer, du récit sanglant de José et son anus en étoile filante sanglante.
« Pfeuh ! » Rétorque-t-il intelligemment et en fronçant les sourcils, presque indigné que l’autre ne puisse pas croire à son récit. « Si tu veux une photo, je dois avoir gardé quelque chose dans mon tel… » Avant de se taire et de se rappeler qu’il a changé son numéro, son téléphone avant de venir ici. Faut croire qu’être dans la mafia, c’est affronter des temps difficiles et qu’il a été plus simple de supprimer la moindre trace de son existence en Amérique. « Non, finalement, je n’ai pas de photos. J’ai changé de tel. » Il se sent si con alors. Et pourtant, il n’a même pas encore assez picolé pour assumer le poids de sa défaite. Parce que même avec un gars bourré, il galère. Se renferme un peu. « De toute façon, j’ai pas de compte à te rendre. T’es bourré. Je suis assis et je bougerai pas. Et pour ta gouverne, José, il passe sa journée à pisser dans un sac qu’il attache à sa ceinture parce que le verre lui a explosé l’intérieur… » Un dernier regard mauvais et il avale son verre cul sec, le pose avec force sur le comptoir et faire un signe au barman pour qu’il amène un autre tout en bougonnant pour lui-même. « Je t’en foutrais du cancer du colon, moi… »
Qu’est ce qu’elle est dure la vie, ici. Qu’il songe sans réaliser que le gus est venu s’asseoir sur la fameuse chaise. Perdu dans ses pensées, à réellement se demander s’il ne vaudrait mieux pas s’en aller, il ne peut s’empêcher de sursauter quand le gars reprend la parole, arguant sur la vérité de ses propos et sur son alcoolisme si élevé que parler de lui et d’un peu de vrai ne sera qu’enfermé  dans les méandres de l’oubli.
Cináed lui, vient surtout de réaliser aussi en le voyant si près de lui, les motifs qui ornent son pantalon. Et rappelle un peu trop les pyjamas qu’il a pu voir à la vente. Non parce qu’il s’en achète, c’est pas son truc, lui il préfère dormir nu vois-tu.
« Chouette motif. » Déclare-t-il en esquissant un sourire  et portant le verre à ses lèvres. « Je suppose que c’est la mode ici, non ? »  Et parce qu’il estime que c’est capital comme information, il ajoute « Je viens d’Amerique. J’ai voyagé à bord du Titanic II, c’était chouette. » Et se foutre de sa gueule de bourré, c’est gratuit et ça détend. Ceci dit, il réfléchit un peu à ce qu’il pourrait dire de vrai, bien qu’il n’est pas été totalement malhonnête dans ses propos. J’ose marche en canard mais de là, à savoir le nombre de points de suture, il n’est pas médecin et José a pris la fuite, pissant le sang par le cul. « J’ai vraiment défoncé le derche d’un mec. » Déclare-t-il d’une voix tranquille, notant le geste du barman qui s’immobilise.
Des chochottes ces anglais !
« Et toi, cancer du poumon, tu dis quoi de vrai ? » Parce qu’après tout, il n’a qu’à raconter ses malheurs lui aussi.

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MessageSujet: Re: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptySam 13 Mar - 23:18


-- there's nothing quite as good as feeling sorry for yourself, is there ?


Il sent qu'il vient de toucher une corde sensible en le croyant pas. Trevor le regarde se justifier et agir comme un gamin à qui on aurait dit qu'il est moche de mentir pour se rendre plus intéressant que la moyenne.
Morton le dévisage sans un sourire ni la moindre empathie. Il s'en fiche, après cette soirée, peu de chances qu'ils se croisent à nouveau. Ils n'ont vraiment rien en commun, pas même l'alcool. Enfin si, peut-être, mais cela semble léger, se bourrer la tronche pour se supporter encore moins, perdre quelques filtres et se bouffer le nez.
J'ai pas dit que t'avais des comptes à me rendre, c'est toi qui te vexe tout seul, comme un grand. Il lâche son regard, fixe son verre. Morton ajoute, d'un sourire sarcastique. Changé de téléphone hein ?
Il ne le croit pas, il a vraiment du  mal. Pourquoi le devrait-il ? Et puis il est toujours plus simple de remettre en cause les témoignages trop sombres parce que forcément, Trevor se met à la place du type.

Non, c'est pas la mode. C'est juste mon style. Comme toi et ton accoutrement de rockstar. Qu'il ajoute, un brin agacé que son pyjama éveille tant de passions. Tu peux pas comprendre. Servan aussi ne manque pas de lui faire remarquer que ce qu'il porte est une honte et un signe flagrant de sa déchéance. L'homme aime porter sur lui la vision pathétique de sa chute. Quand il sort en pyjama, le monde entier cesse de venir à lui et le fuit comme la peste en se disant qu'il est fou et ne mérite pas la moindre attention. Son pyjama n'est autre qu'un répulsif, un accessoire de la solitude vraiment très efficace. Même son haleine alcoolisée n'est pas aussi repoussante.
Morton lève les yeux au ciel à la moquerie gratuite du type et sent une lueur plus sombre traverser son regard.
Et s'il ne dit pas de connerie et qu'il est vraiment coupable d'une telle atrocité ?
On dit pas un sac mais une poche à urine, pour ta gouverne. Il se rassure comme il peut pour ne pas répondre directement à la provocation de l'inconnu. Heureusement qu'il a eu l'intelligence de grimper sur cette chaise maintenant qu'il est moins certain de pas risquer le même sort que José.

J'ai pas une vie aussi palpitante que toi. Sinon je la passerais pas à picoler.
Il hausse les épaules. Ce que je dis de vrai ? Morton se concentre un peu, fouille, mais rien ne vient. Il est en apnée depuis un an alors les histoires à coucher dehors … J'ai une des meilleures descentes de ce bar. Les types qui veulent me suivre sont toujours obligés de partir avec une avance. Il marque une pause. Et j'ai pas d'amis même si je suis né ici. Mais je pense que t'as pas besoin d'un dessin pour savoir pourquoi. Puis quand il le regarde, il se dit que lui aussi doit pas être du genre à se faire des soirées entre potes.
Peut-être qu'entre deux pauvres cons, ça pourrait le faire.

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MessageSujet: Re: ain't no rest for the wicked. -- cinouille ain't no rest for the wicked. -- cinouille EmptyMar 16 Mar - 16:56

En venant dans ce bar, Cináed découvre donc des mœurs nouvelles lui étant totalement étrangères. C’est perturbant, voir dérangeant, d’autant plus quand sa première sortie solo dans un bar se solde par l’alpague immédiate d’un gus venu de nulle part, bien décidé à reprendre un siège lui appartenant.  
Tabouret qui ne lui appartient pas d’ailleurs et pour lequel, l’irlandais refusera de céder. Par principe. Par volonté de montrer que tout expatrié qu’il est, il n’est pas devenu le faiblard qui dira oui à tout. Et encore moins… Quand l’objet est ivre et bien décidé à le faire chier. Il a presque envie de lever les yeux au ciel, même de se lever et de quitter l’endroit pour éviter de se taper la causette avec un alcoolique quand lui-même n’est pas encore bourré. Mais il reste. A croire qu’il devient sentimental ou qu’il n’attend que ça peut-être… Que ce gars puisse devenir menaçant et lui donner, alors, une bonne raison de lui casser la gueule. Il l’espère presque.  
Parce que la mine de ce gars lui donne des envies de meurtres. Encore plus le style de vêtement bien que la répartie ne manque pas de lui arracher un sourire goguenard et qu’il ajoute « Bah laisse-moi te dire qu’au moins, je ne fais pas pitié. » ça jure presque à de la conversation d’écolier. Qu’ils sont presque à deux doigts de sortir leurs billes chinoises de leur sacoche et qu’ils se mettraient à jouer. Ce serait drôle.  
Mais non. Le gars lui indique qu’il ne pourra pas comprendre, de toute manière, la raison d’une telle tenue. Ceci dit, il hausse un sourcil et essaye de faire un peu d’efforts.  
Si ce n’est ni pour l’hurluberlu, ni pour lui-même, mais pour Manus qu’il le fait.  
« Si t’expliques, je peux comprendre peut-être. Comme je t’ai dit, j’suis pas d’ici. » Et peut-être qu’il apprendra qu’Elizabeth, la queen mother a lancé la mode du pyjama ou autre ! Cináed est prêt à comprendre tant qu’il garde, bien évidemment, son tabouret.  
Ceci dit, il lui est difficile de garder un calme olympien quand à chaque fois qu’il ouvre la bouche, l’autre reprend. « Ouais bah tu m’as compris. T’es médecin ou quoi ? » Lui dit-il d’un ton un peu plus sec. P’t’être qu’il se vexe mais les gars qui titillent sur le détail, ça a tendance à vitre le gonfler.
Ceci dit, il prend sur lui, répond aux questions et enchaînent sur ses propres interrogations. Au moins, elles font passer le temps.
Et puis mine de rien, les conversations de comptoir, ça détend la rate.  
« C’est… » Répond-t-il après avoir écouté le récit de la vie de ce gars. « C’est… Waouh. » Ah putain, il a envie d’en rire mais il se retient. « Et comble de l’histoire, tu t’appelles aussi Jean-Eudes ? Non parce qu’autant avoir un prénom de merde. » Dit-il, un sourire craquant son visage. Narquois, certes, mais les histoires à faire pleurer les chaumières, il en a déjà entendu pas mal.
« Enfin, j’suis pas d’accord avec toi, mec. Parce qu’après tout, pour en arriver à picoler comme un trou, il a dû t’arriver pas mal de trucs non. Donc, même si c’est merdique, c’est palpitant quand même, non ? » Cináed et son sens de l’empathie. « Puis t’as pas des potes avec qui venir ici en pyjama. J’ai cru que c’était un style anglais, moi. » Il fronce les sourcils et avale une gorgée de son verre. Puis fixe le gars. « Donc en gros, si je résume bien. T’es la risée de cette ville et tous les soirs, tu viens picoler ici ? Et sinon, t’as d’autres passe-temps ? J’sais pas moi. Fais-moi rêver. Fais vibrer l’Angleterre à ce putain d’Amerloque que je suis. »
Ou casse-toi qu’il songe en son for intérieur.

@Trevor Morton ain't no rest for the wicked. -- cinouille 2453064100
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