(QG) flag of the beast ± wrath/pride

avachie comme à ton habitude, ton regard sombre balaye l'assemblée. le peuple se lance dans de longues argumentations, se bat. le verre se brise en fracas. t'observes le mobilier se briser sans broncher houna. les battements de ton myocarde sont frénétiques, énervés. saccadés. muette, tu te contentes de regarder ce désordre des plus bruyants régnant dans l'enceinte de votre QG. lust, ton bras gauche se tient à tes côtés. le regard amusé. brûlant d'envie de leur mettre la branlée. ton comptable quant à lui se la joue arbitre, bookmaker en lançant nombre de paris lors des bastons. Lui l'ancien poulain se retrouve aujourd'hui à la place des grands avec une toute autre passion. "tu mises sur qui ce soir?" l'armoire à glace se rapproche en recomptant son épaisse liasse de billets. sur qui tu pourrais bien parier? aucune de ces fillettes ne semble mériter ton argent. "j'aurais misé sur toi greed. si tu t'étais senti plus chaud. Ton rang t'aurait-il rendu frileux?" mais t'as bien du mal à l'imaginer peureux. cependant tu prends de la couleur, l'air intéressé. qu'est-ce que t'aimes ça le voir se défouler. perdre les pédales, s'emballer. au lieu de ça, il finit par se détourner aux vues de ton refus de te prêter aux festivités. aucun ne sort du lot. pas un seul pour relever le niveau. t'as hérité d'un tas de brutes épaisses désorganisés. une bande d'anciens soldats déboussolés. la plus grande anarchie. pas étonnant que londres t'aies envoyé, fini les conneries. les vacances ne durent pas éternellement, c'est pas la cour de récré. vous vous êtes retirés un long moment. pour un départ à zéro, un remaniement. vous tapissant dans la nuit en attendant. patients. mais vous êtes restés occupés. le temps de débusquer les points morts et de vous en séparer. alors tu t'es mise à trancher jugulaire après jugulaires. artère après artères. c'est une jolie épuration des effectifs que t'as mené. faisant glisser la lame de ton couteau avec un calme légendaire. t'en as entendu des suppliques tri, mais tu n'as pas cillé. tu n'as montré aucune pitié. c'est dans le sang et les viscères que tu régnera. sans la moindre hésitation aucune houna. il était temps pour toi que tu arrêtes d'être une foutue suiveuse, un bon soldat. tu n'es la chienne de personne, plus jamais on ne te passera de muselière. d'aucunes manières. ni de l'armée russe, ni d'un quelconque président. t'es ton propre boss maintenant. enfin tu vas pouvoir claquer ton poing sur la table pour te faire respecter. avec suffisament de force pour tous les faire trembler. "une autre vodka?" tu te retournes, ton verre vidé entre les phalanges. c'est vrai que tu ne serai pas contre un échange. sloth, toujours aussi fidèle à son bar se tient derrière le comptoir. une bouteille givrée à la main du matin au soir. tu grommelle en faisant rouler le contenant vide sur le bois. derrière toi ça gueule, ça aboie. dans l'une des poches intérieures de ton cuir usé, tu retires un pochon de ta neige préférée. qu'est-ce que tu serais houna sans toute cette coke que tu t'envoies à longueur de journée? a même le bar, c'est une ligne qui se dessine. cocaïne. cocaïne. cocaïne. quelques secondes plus tard et à l'aide d'un billet roulé en paille c'est l'explosion des sens. le début de la transe. tes méninges soulagées palpitent. crépitent. tu renifles bruyamment, essuies ton visage d'un revers. puis t'envoies d'un geste de coude parfait l'entièreté de ton verre. sous l’œil attentif du vieil hibou, toujours à essayer de te cerner. "j'aurais bien aimé t'y voir toi dans tes jeunes années." grognement s'échappant entre tes mâchoires crispées. ton regard noir roule dans tes orbites. qu'est-ce que t'aurais aimé ça vivre les grandes années du crime. sévir aux côtés des légendes, des pionniers. au lieu de ça te voilà reine d'un tas de cendres qu'il te faut refaçonner. le rendre plus puissant que jamais. sloth rit grassement. couvrant presque intégralement tout ce foutu boucan. "c'est ça moques toi des anciens. tu verras quand tu passeras la quarantaine et que tes os se feront vieux." enfin, si tu vis jusque là. t'en doutes très sérieusement houna.

tes lèvres abîmées se trempent dans la vodka. tu en avales une longue rasade en marmonnant. torchon en main, prêt à faire la misère aux verres sales traînant derrière son bar il disparaît ton ancien combattant. ton regard passe en revue la salle et tu ne peux t'empêcher de pester. le ton de ta voix s'élève malgré le vacarme régnant dans les lieux de votre QG. "lust!"  tu grondes, sans la moindre politesse qui soit et ton acolyte féminin. sans un mot c'est à ta gauche qu'elle te rejoint. "j'peux savoir où est-ce que l'autre est passé?" c'est qu'il va te refiler des cheveux blancs à peine arrivé. c'est bien la peine d'avoir un bras droit si celui-ci ne se donne même pas la peine d'être présent à tes côtés. "pas vu." qu'elle te répond en haussant des épaules, désintéressée. "aux dernières nouvelles il ne devrait pas tarder, t'sais qu'il se fait désirer." lust trépigne d'envie de se jeter de la mêlée sans quitter pour autant tes côtés. du moins, pas avant d'être sûre que tu n'aies rien d'autre à ajouter. brave et hargneuse, bien plus que tous ses chiens enragés. "allez files, et mets leurs une branlée de ma part ils l'ont mérité." que tu lui balances tout en lui adressant une tape dans le dos à la volée. la brune s'enfonce dans le tas en beuglant de tout son être, prête à les martyriser. de ton perfecto, tu sors une épaisse liasse de billets. c'est à greed que tu les balances, amusée. "places tout sur notre chère demoiselle tu veux? c'est qu'une question de temps avant qu'ils ne viennent pleurer."  quitte à miser autant le faire sur celle que tu pourrais considérer comme une sœur. enfin, si t'avais eu un cœur. la colère continue cependant de monter, chaque minute d'absence résonne en toi comme une insulte. la porte d'entrée s'ouvre, vous coupe dans votre élan. il était temps. t'as pas besoin d'te retourner tri. tu sais d'qui il s'agit. une seconde passe sans plus un bruit.  sir pride vient de faire son entrée tant attendue. le minot, le dernier promu. elle gronde, ta colère. elle te grignote, te dévore jusqu'à t'en faire balancer ton verre. t'es foutue pas patiente. tu fais volte-face, la rétine menaçante. les combats ont cessés. les débats se sont vu être momentanément arrêtés. il n'y a plus que vous deux . le silence règne comme s'il était religieux. toi et ton bras droit. mais quel sacré duo n'est-ce pas? "t'as vu l'heure? t'as oublié ta montre connard?" dans l'assemblée ça se détend, ça se marre. a t'il oublié que son père bossait pour toi ? qu'il était à ta botte et celle de la gru houna? tu fais quelques pas. tes motardes traînantes sous ton poids. la foule aux abois. faudrait pas qu'il perde de vue la raison de sa présence ici. lui l'ukrénien que son pays a trahi.  "t'as mon cadeau j'espère." après tout c'est clarence qui s'était porté volontaire.  quelques doigts, trente-deux dents, une langue à qui il manque le propriétaire... voilà le genre de présents susceptibles de te plaire. autrement, c'est sa gueule à lui qui mangera salement. qu'tu viendras couvrir de sang. il mériterait un coup de batte rien que pour lui apprendre le respect. comme au bon vieux temps où tu matais des gosses pour le compte de l'armée. tu te tiens fière face à lui, le poing prêt à voler si sa réponse te déplaît. c'est comme ça entre vous; sans filtres ni pitié.

Ca s'agite dans tous les sens. Ca pousse des cris, à s'égosiller, malgré le scotch qui l'empêche de pouvoir ouvrir sa bouche. T'aimerais pas être à la place de ses cordes vocales qui sont entrain de souffrir à mesure qu'il s'efforce d'émettre un son. Ca te supplies du regard. De le laisser s'échapper. Inutile de lui dire que c'est peine perdue.  Tes pupilles dans les siennes. Voilà ce que c'est de vouloir s'en prendre à la Russe. D'essayer de lui nuire. C'est toi qui est chargé de mettre fin à ses jours. Tu sais comment t'y prendre. Elle t'as tout apprit. Ton âme innocente s'est transformée en un être dénué de sentiment. Tuer quelqu'un n'a jamais été aussi facile que maintenant. Tu ne voulais pas tomber là dedans. Suivre les traces de ton paternel. Il n'a jamais tué personne lui. Tout ce qu'il faisait, c'était gérer un trafic de drogue. Il savait comment s'en procurer, il était la liaison entre l'Ukraine et la Russie. Il a nuie à l'Ukraine pour assouvir les désirs de la Russie. Malheureusement, cela ne lui a pas réussi à lui. Puisque désormais, il n'est plus de ce monde. Tout ce qu'il te reste de lui, c'est cette rouquine qui t'as pris sous son aile. De la façon des plus atypiques qui soit.   T'es son bras droit. Tu fais ce qu'elle te demande de faire. Parce que tu lui dois bien ça. Tout ce que tu sais sur ton père, c'est grâce à elle. Toi, tu n'as que peu de souvenirs de lui, parce qu'il a toujours été très occupé pour justement subvenir à vos besoins. Il n'était que très rarement présent. Mais tu en gardes de bons souvenirs malgré tout. Il était un modèle pour toi, quand tu étais auprès. T'as toujours voulu devenir un homme comme lui. Voilà que tu l'as surpassé. T'es allé plus loin que lui. T'as suivi ses pas. Mais toi, tout ce que tu désirs le plus au monde, c'est le venger, et récupérer ta soeur, qu'ils ont gardé avec eux. Jamais une rançon n'a été réclamée. Mais il est clair d'une chose, jamais tu ne la laisseras entre leur main. Et tu sais que Houna, elle sera là ce jour-là. Elle t'as formé, et elle te forme encore. Un jour, tu parviendras à te rendre là-bas, pour créer un bain de sang. « Mmhhhhhh ! » Qu'il pousse comme cri, cet abruti. Il n'a pas comprit que cela ne servait à rien. D'un revers de la main, tu viens lui coller une claque qui décolle la mâchoire et lui fait violemment tourner la tête sur le côté. « Fermes ta putain de gueule ok ! » Que tu lui craches au visage, les pupilles noires de colère. Ca te fais du bien de lui en mettre une. Ca te détends. Tu t'empares alors du révolver, et tu l'observes, caressant ce dernier du bout des doigts, faisant un jeu de regard entre le revolver, et ce type assit sur cette chaise, à qui il ne reste plus beaucoup de temps à vivre. Tu fais juste durer le suspens, et au moment où il s'y attendra le moins, tu appuieras sur la détente. Avant ça, tu te fais un petit joint. Ca te fais du bien, ça te détends. Tu te régales de chaque latte que tu aspires. Puis tu planes un peu. T'es tranquille. Tu décides de faire un petit jeu. La roulette russe. Six emplacements de balles, mais seulement une dans la recharge. Tu pointes ton arme sur lui, un sourire narquois sur le visage. « On va faire un petit jeu. six balles. Cinq coups. Puisses le sort t'être favorable » Sans le laisser réagir. Tu appuies une première fois. Un petit cliquetis. Rien de plus. « Un. » Que tu lâches pour débuter le décompte. Tu t'approches alors de lui, pas à pas. Un second cliquetis. Toujours rien. « Deux. » Tu pointes l'arme au niveau de ses parties génitales. « Trois. » Que tu lâches de nouveau, alors que rien ne se passe. Te voilà tout proche de lui. Il se tend. Tu le sens. Il est inquiet. Il sait qu'il risque y passer à tout moment. Son attitude te fait jubiler à toi. « Quatre ? » Que tu questionnes, avant d'appuyer de nouveau, et qu'une fois de plus, la chance soit avec lui. « Plus que deux. » T'es bref. L'arme désormais posé sur sa tempe. « Tu la vois la faucheuse au dessus de ta tête ?  » Tu rigoles, puis tu appuies. Mais rien. Il semble se détendre alors, tout relâcher. « On dirait que la chance a décidé d'être avec toi. » Une détonation retentit. Les murs deviennent rouges, tandis que le parterre se retrouve rempli d'hémoglobine. Comme si tu allais tenir parole, et le laisser s'en sortir aussi facilement. « Perdu » Once de sarcasme, comme à ton habitude.

Encore une fois, t'arrives ici, c'est le bordel. T'entends du bruit depuis l'extérieur. Tu sais qu'en rentrant à l'intérieur, ça sera le Bronx. Et pas manqué, on se croirait au beau milieu d'une guerre civile. Mais tu sais qu'elle aime ça Houna. C'est son truc les combats comme ça. Tu te frayes un chemin, esquivant des coups au passage. Elle est là. A quelques mètres de toi. Lorsqu'elle fait volte face pour te faire face. Son regard foudroyant vient se planter au plus profond de tes pupilles. Un revolver dans chaque oeil, et t'es fichu. Tu la regardes, de manière désinvolte. Sans aucunes émotions quelconque. T'es là. C'est le plus important. Elle te claque au visage une remarque qui te passes au dessus de la tête. « Vas te faire foutre » C'est comme ça que ça fonctionne entre vous. Pas de transparence. Pas de filtre. Vous vous crachez au visage des injures à longueur de temps. Mais pourtant, vous avez apprit à travailler ensembles. Et puis, pourquoi elle râle. Après tout. T'as ce qu'elle veut. Tu lui balances des liasses, et surtout des sachets de coke. « C'est bon, t'es calmée ? » Tu lâches alors, quand elle se retrouve avec tout ça entre les mains. « T'as le corps dans le coffre si tu veux faire mumuse avec » Que tu lâches en te dirigeant vers le bar pour commander une vodka au barman qui est entrain de ranger la vaisselle. Visiblement, tout le vacarme autour de vous a cessé lorsque tu es entré. Surement ton arrivée était attendue par la chef des troupes. Et les petits curieux s'étaient arrêtés pour voir ce qu'elle te réservait.

tu te fais rare ici, c'est pas ton genre de traîner au qg. tu préfères aller perturber la concurrence, casser quelques gueules à la volée. t'es intenable, t'es incapable de rester en place. t'y peux rien après tout si ton loisir favori depuis gamine c'est la chasse. ancré en toi, marqué sur ta carcasse. tri, houna. tu es l'une et tu es trois.    en vérité, t'aimes juste pas traîner en compagnie de tes soldats. ça te rappelle bien trop la russie et ce que t'as laissé derrière toi. ta gueule est renfrognée. ça se voit à des kilomètres que t'es prête à tout faire péter. greed te guettes du coin de l'œil,    ça t'énerves de te sentir observée. "craches le morceau tu veux? sinon j'te casse le nez. j'sens ton regard sur ma nuque et t'as même pas envie d'me baiser. parles." tu l'entends se mettre à tousser. il finit par rejoindre tes côtés. "t'es sûre à propos de pride? t'es sûre qu'il va pas merder?" l'étreinte de ta main se ressert. menace de briser ton verre. après tout c'est qu'un gamin mal élevé. rebelle, jamais à l'heure et toujours prêt à te les briser. mais il a un truc, tu sais qu'il est doué. peut-être pas autant que son père pour le moment mais avec un peu de temps qui sait. il pourrait bien t'étonner. "tu remets mon choix en question alors? pourquoi ne rien avoir dit lors du vote?" un temps de silence se passe. "parce qu'il n'y a pas eu de vote tri." tu te mets à rire. "ah oui. donc tu n'as rien à dire. hors de ma vue greed." sa bouche s'ouvre, se referme et l'ancien boxeur se détourne enfin les mains pleines de billets. il ferait mieux de s'y tenir c'est pour ça que tu l'as engagé. pas pour t'apprendre ton métier. cependant tu t'impatientes franchement. tu peux le sentir bouillir ton sang. la neige n'est pas là pour t'aider. te rendant encore plus imprévisible, folle à lier. dans un coin de la salle, glutony est occupé avec bien des poulettes. l'enfoiré, lui au moins passe une bonne soirée. lust quand à elle ne peut plus s'arrêter de cogner. comme un fauve totalement déchaîné. la porte de l'entrée se met à gronder. oui, grincer c'est trop joli et faudrait réellement penser à la huiler. plus un mot dans l'usine désaffectée. on pourrait presque y entendre les mouches voler.  la gueule de clarence apparaît et toi t'as qu'une seule et unique envie c'est de l'éclater. à la dure, lui apprendre le respect. t'as horreur de ça être en retard, aussi étonnant que cela puisse être t'es un exemple en ce qui concerne la ponctualité. t'arrives toujours quand tu l'as décidé.

le gamin ne laisse rien paraître, désinvolte jusqu'au bout. comme s'il était au dessus de vous. à tes yeux, le péché de l'orgueil est le plus dangereux. le plus instable, le moins peureux. il est le seul à oser te rentrer dedans. comme à l'instant. "va t'faire mettre." nouveau rire. ils se sont donnés le mot cette nuit? "bah alors, c'est comme ça qu'on parle aux grands?" il te répond pas, s'contente de te balancer coke et billets. d'épaisses liasses et de nombreux sachets tombent à tes pieds. la mission est donc un succès. non pas que t'en aies douté. "c'est bon, t'es calmée? t'as le corps dans le coffre si tu veux faire mumuse avec." tu claques des doigts sans rien ajouter. c'est en compagnie de trois de ses soldats que lust disparaît. il ne reste plus qu'à faire passer le message, laisser les évidences à la vue des intéressés. les russes, faut pas les emmerder. pride se dirige vers le comptoir. commande une vodka à sloth que le barman fait glisser contre le bar. tu te déplaces rapidement dans son dos et fait cogner son crâne le bois. tu restes furieuse houna. tes doigts se décrochent des mèches sombres dans lesquelles ils s'étaient emmêlés. sans la moindre douceur pour changer. "t'es en retard. alors la ramènes pas bâtard." tu craches ces mots directement à son oreille pour plus d'intimité. venimeuse à souhaits. autour de vous, tout le monde reste silencieux.    ils te les brisent ces foutus curieux. "prend ton verre on s'en va. sloth, une bouteille de vodka." ta carcasse se décroche de celle de ton protégé. t'as un bureau pas loin où vous serez au moins un peu en paix. t'attrapes la bouteille que le pêché de la paresse te tend. t'as qu'une envie c'est de foutre le camp. t'attends pas ton bras droit. s'il est moins con qu'il en a l'air il te suivra. comme il le fait tout le temps. même s'il se fait désirer, genre constamment. autour de vous les malfrats reprennent vie. la foule s'ouvre pour te laisser passer tri. tu disparais. dans l'ombre de ces couloirs où tes pas résonnent comme le glas mortel d'une créature affamée. 

Ce n'est pas ce que tu voulais. Suivre ses traces. Ca ne faisait pas parti de tes plans. Mais contre ton gré, tu t'es perdu. A trop vouloir jouer, tu t'es brûlé les ailes. Maintenant, tu lui es redevable à Houna. Et elle sait te rappeler que tu es sous sa coupe. T'as pris le pli toi. Tu ne bronches pas, tu t'exécutes. C'est surement pour ça qu'elle apprécie tant de travailler avec toi. Aujourd'hui, t'avais pour mission de simplement briser les phalanges de ce type qui a tenté de se mettre sur les plates bandes de Houna. Le pauvre garçon, il ne s'est pas sur qu'il est tombé. Tenter de passer devant Houna, c'est comme jouer, tout en sachant que la faucheuse se trouve juste au dessus de notre tête. La rousse, quand ça lui est venue aux oreilles, ça n'a fait qu'un tour dans son sang. C'est toi qu'elle a choisi pour t'occuper de lui. Si ça fait longtemps que tu la connais, ça ne fait pas très longtemps cependant que tu travailles pour elle, c'est peut-être pour cette raison qu'une nouvelle fois, elle t'as choisi toi, pour voir un peu ce que tu valais sur le terrain. Depuis que tu travaillais pour elle, t'avais l'impression d'être complètement déshumanisé. Tu n'en n'étais pas à ton premier cadavre. C'est comme si travailler pour elle, te permettais de te venger des démons de ton passé. Ceux qui ont ôté la vie à ton père, et ceux qui ont kidnappé ta soeur, que tu t'es promis un jour de retrouver, quoi qu'il advienne. Jamais tu ne la laisseras là-bas, avec eux. Mais pour y arriver, il fallait que tu te formes, et c'est par le biais d'Houna que ça se passait. Alors tu te retrouvais face à cet homme, qui se tordait dans tous les sens, te suppliant d'arrêter, de le laisser partir, mais toi, tu n'en n'avais pas envie. C'était les mêmes gémissements que ton père le jour où les Ukrainiens ont débarqué chez vous. Lui aussi leur suppliait de le laisser en vie, de ne pas s'en prendre à sa famille, et pourtant... Boum. En quelques secondes, une détonation, et son corps à terre se vidant de tout son sang. Mais avec le type en face de toi, tu t'amusais. A la roulette russe. Ca te faisait presque jubiler de le voir se tordre dans tous les sens. Il semblait soulager de voir qu'aucune balle n'était sortie. Mais toi, tu ne comptais pas le laisser s'en sortir aussi facilement. Il n'y était pour rien à ce qui était arrivé à ton père, mais malgré ça, tu ne pus te retenir de lui éclater la cervelle, parsemant sol et murs d'hémoglobine. C'était rouge vif, et ça coulait à flot. Ca te ne faisait rien à toi, de voir tout ce sang s'échapper de ce corps désormais sans vie. Ta soif de vengeance te rendais complètement dingue.

La rouquine t'attendait de pied ferme dans son QG. C'était rare pour toi de te rendre là-bas. Si rare que voir sa nouvelle recrue, si on pouvait t'appeler ainsi, faisait jazzer bien plus d'une personne. A tel point que ton arrivée dans le hangar stoppait toutes langues qui se déliaient. Les regards s'étaient braqués sur toi. Des murmures aussi. Et toi, de la manière des plus désinvoltes, tu passais entre eux. Certains par chance, n'avaient pas fait attention à toi. T'étais pas là pour qu'on te remarque toi. T'étais uniquement là pour rendre à César ce qui appartient à César, à savoir ce qu'elle t'avait demandé de lui ramener. C'est tout. Son regard voulait en dire long. Tu le voyais de loin. Mais tu t'en fichais, que tu sois à l'heure ou pas, le taf était fait, tu ne voyais pas où était le problème. Des injures, pour pas changer. Ca sortait si naturellement de vos bouches, comme on dirait bonjour. Tu aurais pu lui répondre de la manière des plus ironique qui soit, mais au lieu de ça, de l'envoyer de se faire foutre. Pourquoi s'entêtait-elle à te faire chier alors que t'avais ce qu'elle voulait. C'était bien quelque chose que tu ne comprenais pas. T'as rien de plus à lui dire. Tu te diriges alors vers le bar, commandant une boisson alcoolisée au barman qui semblait occupé à ranger sa vaisselle. Dommage, Clarence est là pour l'emmerder dans son rangement. Il soupire mais te prépare ce que tu lui as demandé. T'es pas vraiment apprécié ici. T'es un peu considéré comme la bête noir. Tout le monde se demande pourquoi cette alliance avec Houna. Pourquoi t'avoir choisi toi, plus qu'un autre. T'as rien qui donne envie. T'es peut-être grand, du haut de tes 1m87, mais t'es maigrichon. Tu ferais pas peur à une mouche selon certain dire. Ah c'est sur que t'es loin de ressembler à tous ces gros caïds, qui ressemble plus à des armoires à glace qu'autre chose, mais en attendant, peut-être que t'en as plus dans le ventre que la moitié ici. Et que c'est ce que Houna a su voir en toi. Quoi qu'il en soit, tu te fiches pas mal de l'importance que peuvent t'accorder tous ces crétins présents ici. Tu feras jamais parti des leurs, tu le sais, parce que tu ne le veux pas non plus. T'es là, uniquement pour Houna, c'est tout pas, pas pour te faire des amis. Ton verre arrive. T'as pas le temps de l'attraper que ta tête vient dire bonjour au comptoir. Putain, ça réveille. T'étais pas prêt pour ça. Et en même temps, ça changeait d'une claque ou d'un coup de poing dans la figure. « Le taf est fait, qu'est ce que tu viens me faire chier » Tu te frottes malgré tout le front. Quelle conne. Ca te brûlait les lèvres de l'insulter, mais en même temps, tu préférais user de ta salive pour des mots plus utiles, plus factuels. Sans plus attendre, elle te demande de la suivre.  « Vos désirs sont des ordres capitaine » Que tu lâches, en levant les yeux au ciel. Ironie quand tu nous tiens. Puis, tu te lèves, sans trop te presser, et aussi pour la faire chier, comme à ton habitude. Tandis qu'elle, elle presse le pas. Tu peux sentir son agacement au travers des bruits de chaque pas qu'elle pose sur ce sol glacial. Vous entrez alors dans son bureau, et tu te poses sur un fauteuil, t'attrapant par la même occasion une cigarette que tu glisses entre tes lèvres pour l'allumer par la suite d'un coup d'allumette.  « Au fait, tu diras à tes clebs d'arrêtaient de me dévisager quand je viens, ça pourrait leur porter tord un jour » Que tu lâches, en recrachant la fumée de ta bouche. Petite prévention, juste comme ça.  « Et qu'ils se détendent, je compte pas prendre leur place. Si je fais ça, c'est que j'ai mes raisons » Cette alliance avec Houna, ce n'est pas juste pour t'amuser. Si tu veux t'amuser toi, on a juste à te donner ton dermographe, un client, et t'es content de tatouer toi. Ca c'est s'amuser. En revanche, travailler pour Houna, c'était parce que tu te sentais redevable, même si tu essayais de ne rien laisser paraître, c'était la vérité. Voilà que tu portes ton verre à la bouche pour y boire une gorgée. Que ça fait du bien, ce liquide qui vient réchauffer le fond de ta gorge.