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(ua) alphonse/ainsley • on ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux.


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MessageSujet: (ua) alphonse/ainsley • on ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux. (ua) alphonse/ainsley • on ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux. EmptyJeu 11 Mar - 9:39



on ne peut plus dormir tranquille
quand on a une fois ouvert les yeux

A L P H O N S E  &  A I N S L E Y

Janvier 2021. Montpellier, France.

Cela arrive parfois quand on s’endort.
Un battement de cœur dans le vide, la conscience du néant.
La sensation du silence dans l’être entier et l’impuissance lorsqu'on tombe dans le trou noir du sommeil, incertains d’en revenir, incertains d’où il va nous mener.
C’est un instant où il n’y a que le s i l e n c e.

Cet instant s’est figé.
Il s’est figé dans un demie éternité qui ne veut plus s’ouvrir, l'éternité comme une vitre brisée et qui n’a pas cédée, et à travers laquelle le bruit de la vie entre encore faiblement.

La rumeur du monde des vivants.

Les sons lui parviennent à travers six mille bars d’océan. Il étouffe – n’a-t-il pas déjà étouffé ? Il inspire. Ses poumons recueillent l’oxygène et répondent, heureux, imbéciles, inconscients du silence. Les poumons se moquent du silence, ils n’ont qu’à se gonfler et se laisser aller, n’importe qui pourrait faire ça.

Qu’arrivera-t-il lorsqu’il ne restera plus que le…
Plus que le

Assis face à la fenêtre comme un vieil homme en exil, en disgrâce, Alphonse coule ses regards sur la mer qui se déploie dans l’éternel. Il n’entend plus son souffle, mais il entend le soleil. Les rayons du soleil craquent en heurtant la surface de la terre, ils portent en eux une terrible médisance, et cela les Hommes l’ignorent.
Les Hommes ignorent les paroles invisibles des mondes silencieux. C’est là qu’on entend les démons et les anges, c’est là que le misérable destin des humains se joue, il suffit de tendre l’oreille dans le

silence.

Il inspire et sent le cadavre de ses cordes vocales, mortes d’inanition, abandonnées, vibrer dans le vent d’un air chaud. La nouvelle de son accident s’est dispersée dans les journaux, de Shanghai à New-York, comme l’angélus dans la bouche de ses fidèles. Il a vu les mots surdité, fin et Alphonse de Fiennes sur une même ligne et la mort est passée, froide et carnassière, dans sa moelle épinière. Comment avait-il pu tomber si étrangement, si idiotement, si subitement ? Comment un unique son avait-il pu lui traverser les tympans, les déchirer et ne pas le faucher sur place ? Sous son océan, il est probablement mort. Sa femme fait encore des signes à son corps inerte, par déni, par peine, par pitié, mais il est parti.

Faîtes qu’il soit parti.

Il inspire et ressent la vie palpiter dans ses veines. Non, son corps est trop heureux d’exister pour s’inquiéter d’un peu de silence : son cœur est vaillant, son cerveau raisonnable, ses muscles en pierre, il est filé de paille d’or qui font se rejoindre tout cet exceptionnel matériel qui ne demande qu’à fonctionner selon sa volonté – et il restera là, pourtant, assis, médusé. Le silence le prend dans ses bras et murmure. La douleur au centre de sa tête le bercera bientôt.
Il dérivera s’il le veut vraiment.

Et dans son cœur, en intérieur, au creux même de son âme, une mélodie de Puccini qui ne le quitte pas.
C’est pour elle qu'il reste, encore.
Encore et encore, et encore.
Il se la chante encore une fois, et après il partira.

Après, il cèdera enfin et comprendra que t o u t  e s t  p e r d u.

Vous entendez ?

que
T O U T
est

P
E
R
D
U

Et il chante en lui-même et ferme les yeux.
Le soleil dit de ces bizarreries.
Les larmes font du vacarme dans sa gorge.
Il leur hurle dessus.

Une main délicate se pose sur son épaule et il sursaute. Un bref instant, une fureur désespérée déforme son visage, et passe, immédiate, fulgurante, avant de laisser la place à la surprise. Catherine de Fiennes a l’air d’être revenue des abysses des enfers. Qu’a-t-elle rapporté ?

Elle parle doucement, très doucement, en murmurant et en articulant autant qu'elle peut, près de son visage. Il perçoit son souffle sur sa peau et la sent se tendre, devenir dure et rêche, comme si elle avait été recouverte de béton qui sècherait. La voix passe à peine dans l’interstice de la fenêtre fendue – de ses oreilles –, mais il comprend, il comprend que quelqu’un est à la porte et qu'il doit aller voir – qu'il le doit vraiment. Et il voit au visage de sa femme que ce quelqu’un est t e r r i b l e, et il craint à cet instant qu’il n’ait convoqué la faucheuse.

La mélodie de Puccini continue de tourner dans son esprit. Il l’accélère inconsciemment en espérant arriver à la cadence finale avant sa mort.
Une marche après l’autre, il descend le grand escalier de la villa, un peu tendu, un peu pressé malgré tout, nerveux, sans entendre ses pas.
La porte est entrouverte, la lumière entre dans le salon mais l’entité attendue est encore sur le seuil.
N’est pas rentrée.
Et ses pas son longs et ralentissent. Il sent la peur monter à chaque battement de son myocarde si vivant et si joyeux.
Et la lumière s’approche de lui.
Et il tire la porte.
Et son cœur s’arrête, net, comme sous le coup du scalpel.

Son cœur s’arrête.
Il est arrêté.
Son cerveau devient blanc.
Il n’entend plus le soleil.

Ce n’est pas la mort, c’est Ainsley.

Ainsley dans le silence.

Ainsley dans la lumière.

Ainsley.

Et sa face paralysée ne peut pas remuer. Un sourire et un hurlement se carambolent à l’entrée de ses lèvres et rien ne se créé, rien ne sort, juste la stupéfaction.
Sa bouche remue, ses yeux se perdent sur les contours de ce corps maigre, élancé comme dans ses souvenirs, sublime comme dans ce passé qui fait mal.
Hurler hurler sourire hurler sourire sourire hurler.

Et il sourit.
Un semblant de rire essoufflé traverse la barrière de ses lippes tremblantes, il ne regarde pas Ainsley, il ne croit pas à Ainsley, il rêve probablement Ainsley.
C’est une vision venue pour l’accompagner sur les chemins sinueux de la fin.
N’est-il pas ?

« Ainsley. » Il le prononce enfin, du bout de ses lèvres incrédules, mais ses cordes vocales vibrent – non, elles ne vibrent pas, elles chantent, elles saisissent cette chance au vol et s’en abreuvent, et vivent, et s’éclairent de mille intonations diaprées.
Des émotions qui font un chaos dans son cœur.
Ainsley.
Et il revient des yeux vers lui, et Ainsley est toujours là.
« Oh je, je n’entends pas. » dit-il d’une voix sourde qui lui revient à peine, et en réalité il parle si bas qu’Ainsley doit peiner à l’entendre lui aussi. Il montre son oreille gauche avec la main, celle avec laquelle il peut percevoir quelques sons, encore, et une grimace-sourire se fracasse sur ses lèvres : il faut lui parler là, et il faut entrer, surtout.

Alors, les portes de la somptueuse maison s’ouvrent pour Ainsley.
Et la lumière entre avec lui.
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