of an angel, by demons (galisla)

-- let them tink you are weak ; and do what wolves and flames do best.

la fée hante ses rêves. ses journées. elle ne peut oublier la lumière des réverbères, illuminant ses cheveux comme une auréole. un ange arrivée sur terre, bénissant isla de ses mots et de ses croquis. les ailes de papillons, de scarabées, d’abeilles, apparaissant derrière ses paupières, chaque fois que la reine ferme les yeux.

une fleur unique a poussé au milieu des champs d’asphodèle.

le lendemain matin, dansant dans la brise et la rosée, et isla l’a mise sous cloche pour que rien ne puisse la flétrir, trop craintive de la voir disparaître et de ne retrouver que le grand vide. une fleur qui apparaît dans toutes ses esquisses. les monuments se sont effondrés de ses croquis, remplacés par des motifs naturels, fractales infinies qui dansent sous les mouvements des mannequins.

elle ne peut pas oublier la jeune femme et ses mots étrangers, et les charmes de sa voix, et son visage jeune et délicat, presqu’innocent. elle ne peut oublier tout cela et ça l’obsède. même l’alcool ne peut effacer ce songe. et elle ne peut pas en parler. elle ne peut rien dire parce qu’il ne réagirait pas bien, hadès, trop possessif, trop conservateur. l’ordre du monde est établi sous ses doigts, démiurge imposant, régnant sur la vie et la mort, capable de donner un chiffre à la longévité.

alors, elle glisse son pilulier dans son sac, remballe ses affaires, et monte dans un taxi, aissant un supplément pour que l’homme se taise et ne révèle pas que dans ces moments de doute extrême, la femme darling se rend au pandémonium. elle n’a que faire des danseurs, et des danseuses qui se déhanchent sous le regard lubrique des clients, si ce n’est leurs vêtements. elle a toujours eu une appréciation toute particulière pour ce que velcoro est capable de créer des pièces sulfureuses et délicates à la fois, des pièces confortables également. la seule lingerie qu’isla autorise lors de ses défilés.

les pas rapides, les mots courtois échangés avec la réceptionniste, qui la guide vers un salon privé. pas le genre où l’un des artistes viendra la rejoindre, pur danser pour elle, nn, un vrai salon. avec un bar, et un homme habillé en rouge et noir, silencieux, tapi dans l’ombre. invisible. parfaitement dans les codes du pandémonium. elle sourit vers le serveur, et hoche la tête. en quelques gestes seulement, un verre se matérialise sous ses yeux. un bourbon, sans glace, sans rien.

la réceptionniste s’excuse d’un geste poli, tandis que le maître des lieux apparaît. alors, comme il en est coutume dans la mode, isla s’exclame, le serre dans ses bras, et lui fait une bise à la française. son acolyte de toujours, son principal allié, et la seule personne à qui elle peut se confier ouvertement.

“gali. ça faisait longtemps.”