the anchor ((lily&achilles))

cw: idées suicidaires, crise d'angoisse détaillée

the anchor

you're alone, you're on your own, so what, have you gone blind, have you forgotten what you have and what is yours? glass half empty, glass half full, well either way you won't be going thirsty. count your blessings not your flaws. you've got it all, you lost your mind in the sound, there's so much more, you can reclaim your crown. you're in control, rid of the monsters inside your head, put all your faults to bed, you can be King again. you don't get what all this is about, you're too wrapped up in your self-doubt

les cours n'étaient pas terminés quand il les a quittés. juste pas capable de couper ses larmes dans l'amphithéâtre, et les gens qui vont finir par se questionner. porte des toilettes du campus poussés pour mieux s'y perdre, mais la vue de l'émail le fait encore plus vriller - maintenant il a la nausée, et la crise d'angoisse ne passe pas, alors que son téléphone se met encore à vibrer. toujours plein de mots hachés, alors que achilles se plaît toujours à disserter sur de longs pavés. moins de propension au drame aussi, dans la façon de l'écrire. et rien de qu'il aura pu dire n'aura pu apaiser son frère. s'il n'a toujours pas explosé, tout indique que c'est imminent, que la plus grosse bêtise qu'il serait capable de faire est proche, ça ne fait que menacer depuis des années, mais c'est à deux doigts d'arriver. quelques jours, quelques heures? aucune idée. sms à laf rapidement envoyé, lui qui se veut rassurant, se doute de ce qui arrive, ça sait rapidement l'apaiser. il sait toujours tout sur tout le monde, et achilles serait stupide de ne pas lui faire confiance pour tout arranger. à nouveau des messages du plus jeune, après la crise de colère bien ressortie, visiblement pas très doué pour cacher son état émotionnel en ce moment, chose qu'il devra corriger le plus rapidement possible.

la crise continue, s'étale, alors qu'il se remémore parfaitement les choses qui ont été dites, toutes vraies, sûrement. que ça va le tuer, achilles qui n'en a pas si envie que ça, mais qui le mérite sûrement. aucune envie de s'arrêter, pas le moins du monde, chat qui bondit et courbe le dos dès que le sujet est abordé. c'est rarement avec bienveillance, et tant mieux, parce qu'il ne saurait le tolérer. certainement pas besoin d'une famille comme la sienne pour des conseils de vie et de santé mentale, alors que tout le monde pourrait balayer devant sa porte - quel culot de la part de hyacinthe, sérieusement. quel connard, même. envie de reprendre le téléphone, l'incendier, puis il se ressaisit. aujourd'hui le mal est déjà fait, et il ne ferait que donner plus de travail à laf après. aucune idée de ce qui se passera pour eux, maintenant. les larmes qui continuent de monter, toujours autant la nausée, achilles assis dans sa voiture à tenter de se recollecter, exercices de respiration qu'il force sans la moindre envie de se faire aller mieux autrement que pour le paraître en vérité. que ça le casse, cette crise, que ça le brise, que ça l'alimente, pour tenir le reste de la journée. peut-être même réussir à retourner en cours out of spite, qui sait.

impossible de s'imaginer que les envies de piler à droite contre un mur à tout moment n'avaient pas existé, mais il ne lui donnerait certainement pas ce plaisir, et personne ne comprendrait - ou peut-être que si en fait, que tout le monde l'attendait. qu'il dérangeait presque, à vouloir les suivre et les réunir, à exister pour eux, pour son père, alors que que personne n'avait le temps. ou que c'était autre chose, qu'il n'en avait rien à faire, réellement? son impulsion qui le contraint à penser aux fameux trois mois pensés par son frère, peut-être que ça pourrait lui prouver le contraire? que leofstan passerait plus de temps avec le reste de la chair de sa chair? les larmes qui coulent, yeux trop clairs parfaitement rougis dorénavant, alors qu'il s'arrête une seconde sur le bas côté gérer la récidive et le point de côté. peut-être que quelqu'un pourrait venir le chercher? le rappel de son âge adulte est difficile, mais finalement se fait. il va y arriver. après quelques minutes, c'est plus calme, et reprendre la voiture est enfin réalisable, fenêtres ouvertes, radio mises en place, tout pour se changer les idées. jusqu'à ce qu'un état des lieux des nouvelles de la ville se mette en place, et là ignorer sa famille et son père est impossible à nouveau. impression qu'il ne s'en sortira jamais.

garer sa voiture n'est pas si compliqué, et même pas envie de s'attarder dans le salon comme il le fait d'habitude, à demander à sa mère comment s'est passée sa journée. cette fois il passe tout simplement, fait semblant de ne pas la voir, continue, monte les escaliers. sa chambre est belle, elle a des tons dorés et bleu clair, n'a jamais changé avec les années. chance incroyable qu'il a d'être là où il est, photos de son cheval sur la table de chevet, de la fratrie, même s'il se souvient que le photographe avait mis une bonne heure à les convaincre de ne pas s'écharper. même pas envie de la saisir ou de la regarder, il baisse tout, se pose sur le lit, assis. se laisse glisser, aussi, juste après, cul par terre, jambes complètement contre lui. lily entre après avoir toqué contre une porte ouverte, et achilles se dit qu'il doit obligatoirement être directement apaisé. que sa douce présence a toujours su panser tous ses mots, que le souvenir devrait suffire, alors que les larmes pourtant continuent de couler. est-ce que tu aurais du paracétamol, s'il te plaît. gorge nouée, achilles qui ne se rendait pas compte que ce serait si dur de parler.

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achilles and lily / février 2021

“you've got it all, you lost your mind in the sound. there's so much more, you can reclaim your crown. you're in control, rid of the monsters inside your head. put all your faults to bed, you can be King.” feat. @achilles sterling

Le temps semble suspendu dans l’air lorsque les membres Sterling quittent un à un le grand manoir, laissant mère et femme seule, au milieu du calme olympien. Il ne reprend vie seulement à l’arrivée des employés qui s’affairent à leur tâche respective sans perdre de temps et l’ombre de Lily vagabonde parmi eux, fantôme qu’on ne remarque à peine, qu’on salue timidement en la croisant alors qu’elle se montre pourtant bienveillante envers eux. Un soupir las passe la barrière de ses lèvres, le regard impatient qui se baisse vers sa montre pour compter les minutes restantes avant son prochain cours avec la jeune Lola. Encore quarante-cinq minutes. Trop long pour elle. Alors afin de ne pas rester sans rien faire, elle prend la direction de son salon privé où trône magistralement au centre son piano à queue, majestueux Steinway personnalisé que lui avaient un jour offert ses parents et qui continuait de l’accompagner lors de ses états d’âmes depuis ce jour.

Notes qui s’enchaînent grâcieusement, brute mélodie qui casse le silence morose de la pièce. Yeux fermés, elle joue au gré de ses émotions, particularité qu’elle a de pouvoir composer avec une facilité presque déconcertante, acquise au fil de ses jeunes années et grâce à un parfait mélange de patience et de détermination. Elle y met toute son âme, la pianiste, déverse à travers ses doigts fins toute la rage qu’elle accumule sans jamais la laisser exploser, prendre le dessus sur la raison qui l’emporte chaque jour haut la main. Complainte qui s’écourte brusquement dans un Do grave tandis qu’elle sursaute, prise de court par la sonnerie annonçant très certainement sa jeune apprentie. Elle reprend ses esprits rapidement, souffle longuement, vidée émotionnellement mais plus sereine, légère, puis se redirige vers l’entrée avec un sourire plaqué aux lippes. Prête à transmettre sa passion, dans l’espoir qu’un jour, l’un.e de ses élève ne fasse mieux qu’elle, ne laisse pas tout tomber comme elle avait pu le faire, au nom de l’amour.

La journée passe étrangement vite, lorsque la conscience ne s’amuse pas à lui jouer des tours, et c’est presque avec regret qu’elle salue joyeusement son dernier élève du jour franchissant le pas de la porte pour retrouver sa maman. Elle les regarde, sourire amer aux coins des lèvres, avant de se rendre au salon pour boire un thé et se détendre un peu. Détente qui ne s’étale pas sur le temps quand elle aperçoit Achilles rentrer en trombe, l’ignorant superbement et se dirigeant directement vers l’étage, probablement dans sa chambre. Elizabeth fronce les sourcils, instinct maternel qui prend le dessus, persuadée que quelque chose cloche. Elle a cru les apercevoir au loin, les larmes, quand bien même son fils n’a pas daigné la regarder. Elle ressent la détresse, palpante, activant le myocarde prêt à bondir de sa cage. Trop inquiète pour le laisser dans son coin, la mère s’active à son tour, reproduit le même chemin que son fils et s’arrête un instant devant la vision qui lui tord l’estomac. Petits coups frappés pour annoncer son intrusion, et elle s’approche doucement, presque peureuse, appréhendant qu’il ne la rejette. Ce qu’il ne fait pas. Peu soulagée pour autant, elle ne dit rien, fait marche arrière pour se rendre à la salle de bain la plus proche, sortir une plaquette de la pharmacie et retourner vers Achilles. Talons qu’elle délaisse pour venir s’asseoir aux côtés de son enfant, brisée rien qu’à la vue de ses larmes abondantes qu’elle aimerait effacer d’un simple revers de la main. Mais elle se contente de la patience, paracétamol toujours entre ses doigts. “Veux-tu en parler?” demande-t-elle doucement, montrant par là sa volonté d’être présente, de l’écouter s’il en avait envie. Son cœur lui hurle de le prendre contre elle, de panser les plaies profondes qui semblent l’anéantir. Mais tout ce qu’elle se résigne à faire, c’est de lui lancer un regard soucieux tout en se faisant violence.

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feat. @elizabeth sterling ☾

you're alone, you're on your own, so what, have you gone blind, have you forgotten what you have and what is yours? glass half empty, glass half full, well either way you won't be going thirsty. count your blessings not your flaws. you've got it all, you lost your mind in the sound, there's so much more, you can reclaim your crown. you're in control, rid of the monsters inside your head, put all your faults to bed, you can be King again. you don't get what all this is about, you're too wrapped up in your self-doubt

impression que les tambours dans sa tête vont finir par sortir de son crâne pour manifester leur concert dans tout st-thomas, après avoir pleuré pendant probablement plus d'une heure, tout ça pour une conversation qui a dégénéré. il y en a beaucoup, pourtant, au parti absolument tout le temps, et jamais il ne se permet de se mettre dans des états pareils, les remarques vite écrasantes ou méchantes, et les discussions résolues rapidement - il leur rappelle qu'ils ne sont rien, que lui a tout et peut tout faire, qu'il ne vaut mieux pas trop longtemps tenter d'avoir l'ascendant, les isole pendant une semaine de tous les plannings, et magiquement le calme se fait. avec hyacinthe rien n'est possible. pas envie de définitivement le braquer de peur que le pire soit fait, pas envie de l'abandonner, de le piquer, de le torturer avec des répliques dont il sait combien elles pourraient le marquer, lui le dernier, le moins aimé, l'enfant accident arrivé en même temps qu'une grossesse encore moins attendue par sa mère, celui qui n'a pas pris sa place et qui a décidé de créer la sienne, celle du pire enfant. il l'a vu, son manège, à noircir tout le tableau s'il n'était pas capable de s'y intégrer comme il l'entendait, décider de donner des raisons à leofstan de le regarder, droit dans les yeux, s'il faisait mal les choses, tout en les empirant quotidiennement. il les voit, ses mécanismes de défense, à hésiter entre la dénutrition totale et les calories de l'alcool, les visites dans la cave des parents qu'il ne cherche même pas à cacher, et apparemment maintenant les mauvaises fréquentations. ce serait facile de le descendre, mais trop rapidement et irrémédiablement, alors il tente la négociation, la compréhension, sans y arriver pour autant. marcher sur des oeufs continuellement, se désespérer de ne plus rien voir fructifier depuis au moins six mois, un an.

ils ont eu une bonne relation, avant. certainement que achilles se donnait trop l'air adulte et donneur de leçons, héritier qu'il se pense toujours en toute honnêteté, rien fait du fait qu'ils sont presque nés la même année, à quelques mois de décalage près, le politicien qui a toujours tout fait pour qu'on ne les prenne pas pour des triplés. marcher plus vite, lire plus vite, aller au lycée le plus rapidement possible, sans pour autant griller les étapes autant que l'icare l'aurait souhaité. pas intéressé par les centres d'intérêts de hyacinthe, et c'était stupide d'imaginer que lui l'aurait été. pas après avoir autant changé - il n'y a que lily qui l'a pas fait, même lucrecia a sensiblement évolué. regard à la mère qui disparaît lui apporter le remède et un verre d'eau, soupir en croisant son regard, bien l'impression d'avoir l'air aussi affreux qu'on peut l'être en ce moment. les sillons salés qui lui brûlent la peau alors qu'ils n'arrêtent toujours pas de couler tranquillement, un revers de la main perpétré une centaine de fois pour les chasser qui stimule plus encore la glande lacrymale juste après, quelle plaie. merci, qu'il tente de dire de la voix la plus conversationnelle possible, pas la peine de faire encore pire que ce qu'elle voyait. pourtant, pas envie du tout de la chasser. elle était le ciment de toute la famille, la preuve que ça irait, que hyacinthe avait tort, parce qu'ils avaient beau s'engueuler à certains moments, elizabeth sterling ne laisserait rien arriver à la chair de sa chair, certainement de toute la ville la meilleure des mères. je dois voir laf à dix-neuf heures, du coup je vais peut-être rater le diner, mais je reviendrai après. sans aucun doute qu'elle comprendrait? pas envie de croiser la fratrie dans la soirée, en attendant.

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achilles and lily / février 2021

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La douleur. Quelle sensation étrange que de la ressentir aussi souvent que différemment, parfois plus doucement, parfois plus fortement. Manie, aussi, d’apprendre à vivre avec depuis de longues années maintenant, de l’accepter sans rien dire. Refus de quémander de l’aide, de passer pour faible aux yeux des autres, tant que l’espoir prospère. Tant qu’elle ne la touche, elle, et seulement elle. Pourtant, elle ressent bien la douleur lointaine de ceux qui tentent de lui cacher, qui s’éloignent en la laissant seule, baignant dans son propre tourment interminable. Elle discerne aisément la détresse dans les yeux imbibés de son enfant, qui semble sur le point de se briser sans qu’elle ne sache comment y remédier. L’impression fugace de n’être rien de plus qu’un autre fardeau supplémentaire, désolation imprégnée de ne pas trouver les mots, les gestes justes ; ceux qu’il mérite pourtant, surtout à cet instant précis. Elle se perd, Lily, dans les iris si clairs, presque limpides –à l’image de son paternel, à la recherche désespérée de réponses à ses milles questions internes. Simple remerciement harassé qu’il lui octroie et dont elle se contente de prime abord, non désireuse de le brusquer en l’assaillant de ses interrogations, la mère de famille ne lâche pas de ses yeux inquiets, patientant dans un silence tourmenté, presque criard de leur souffrance.

Fut un temps où je l’aurais tout simplement pris dans mes bras, où je l’aurais serré contre moi avec puissance, dans l’unique but d’absorber sa douleur, pensa-t-elle en se rapprochant légèrement de lui, inconsciemment, plongée dans ses pensées lointaines.

Sa petite voix cassée par le tumulte de ses sanglots dissipa ses préoccupations, et finalement, elle détourna le regard pour le poser sur un point imaginaire, face à eux. Un froncement de sourcils –imperceptible, se dépeint sur son visage ; signe d’une légère pointe de contrariété. Pas qu’elle ne tienne rigueur à Achilles de vouloir s’éloigner, d’aller à la rencontre de celui que chacun de ses enfants appelle oncle, ce dernier devant supporter chaque état d’âme de cette famille aussi intérieurement morcelée. Devait-il impérativement s’y rendre, même malgré son état actuel? Un instant, elle se mit à douter d’elle-même, tente de se remémorer la dernière fois que l’une de ses progénitures s’est sentie assez à l’aise pour se confier à elle, hormis Lucya ; même si elle se doute encore que des non-dits perdurent. Les paupières closes, elle relâche le souffle qu’elle retenait depuis quelques secondes sans le savoir, compréhensive. Dans un geste d’une douceur maîtrisée, elle tente tout de même de glisser ses doigts libres sur la main de son fils en le regardant à nouveau, posant verre d’eau et plaquette face à lui. “D’accord, Ach,” souffla-t-elle, une pointe de résignation dans la voix. “As-tu besoin de quelque chose? Question presque automatique, tant elle est habituée à la poser à son entourage. Mais depuis quand n’avaient-ils plus besoin d’elle, en réalité?

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partir à la recherche de laf semble dans un premier temps être une très mauvaise idée, certainement pas quelque chose que l'intelligence dont il se vante si souvent laisserait passer. l'imagination est terrible dès qu'il s'agit de mettre ses mains sur son volant, toujours l'esprit qui envoie des signes de pertes de contrôle sans que achilles ne sache dire si c'est vraiment désiré, ou juste une peur qui revient souvent, parce que l'électricité se fait moins bien maintenant qu'il a décidé de s'affamer. ça fait peur, mais ça laisserait bien tranquille ses tristes crises de pleurs, juste un moment de sacrifice, puis plus jamais. ça attirerait peut-être l'attention de leofstan sur sa descendance, en plus de ça, où serait le mal, sincèrement. sans doute que maman le vivrait plus mal, qu'elle le prendrait personnellement. ça fait longtemps que se laisser tomber en devient même embarrassant, quand elle apporte des paracétamol à n'importe quelle heure, qu'elle passe la tête à travers la porte pour vérifier que tout va bien, alors que achilles se demande si elle sait. pour toutes les pensées qui l'empoisonnent, tout le temps. maman qui ne le lâche pas, en tous cas. qui touche de ses doigts les siens, et c'est si apaisant, sur le coup, juste avant que les larmes ne se mettent à couler encore plus fort, parce que c'est évident, quand elle le touche, qu'elle lui manquerait. qu'elle mettrait des mois à s'en remettre, si ce n'est des années, et que ce n'est certainement pas quelque chose qu'il veut lui imposer.

les sanglots deviennent impossibles à contrôler, pupilles sterling qui se teintent couleur sang, alors que les joues pales se rendent plus blanches encore, et que les mains rejoignent son visage pour effacer les traces salées d'un revers de manche, tout en se doutant que ça leur permettrait de juste tout simplement se multiplier. je suis désolé hoqueté entre deux expirations laborieuses, surtout pour voler sa soirée, pour tout rendre triste et pluie autour de lui, pour attire l'attention sur sa personne, alors qu'encore une fois c'est complètement hyacinthe qui la nécessiterait. c'était le but, de tout dire à leur oncle, il y a à peine une minute. je fais n'importe quoi, c'est toujours comme ça. pas envie de pousser dans les détails, parce que le blond lui en voudrait encore plus, parce que c'est évident que lily l'attendrait le pied ferme pour rétablir une justice qui est toujours beaucoup trop du côté de l'aîné. je ne pense même pas que laf puisse changer quoi que ce soit, en vrai. et si ça ne marche pas, à combien de tentatives ils auraient droit pour remettre hyacinthe sur les rails avant de définitivement le perdre quand il l'aura enfin décidé. j'en ai tellement marre, je suis fatigué. pas envie de penser à ses ultimatum en ce qui concernait sa santé, l'esprit qui se drape dans les inexactitudes pour se masquer ce qu'il s'est passé. comment tu faisais, pour avoir des relations avec les gens sans être insupportable sans le vouloir, quand tu étais jeune? à moins que je tire ça de père, mais apparemment on n'a rien à voir niveau caractère, genre, il a rendu ça plutôt clair. ç'aurat été chouette, mais leofstan n'a certainement jamais pleuré devant quelqu'un après ses six premières bougies soufflées.

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achilles and lily / février 2021

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Les quelques secondes passées à observer Achilles ont le pouvoir de lui briser un peu plus le cœur déjà balafré, sans qu’elle ne sache plus comment agir, réagir. La détresse est pourtant palpable, et les sanglots qu’il finit par ne plus retenir font écho aux pleurs d’âme de Lily. Et c’est encore pire lorsqu’il s’excuse. Désolé de quoi, mon enfant? C’est moi qui le suis, désolée. Pour cette vie. Pour ne pas avoir été à la hauteur. Pour ne pas comprendre, d’un clin d’œil, ses propres douleurs. “Ne sois pas désolé auprès de moi, il est tout à fait normal de craquer,” réplique-t-elle avec force, comme pour ancrer les mots au fer rouge. Combien de fois l’avait-elle fait, elle, de craquer, lorsque tout s’éteignait autour? Combien de fois le faisait-elle encore, tapis dans l’ombre, loin de la lumière? Bien trop. Elle ne comptait plus, depuis longtemps. Égoïstement, elle profita de l’instant, les sens gorgés de peine, mais l’infime partie de fierté clignotante qu’on lui fasse enfin confiance. Qu’on se confie à elle, comme auparavant. Achilles déversa une partie de ses peines, et bien qu’elle tentait de lire entre les lignes, elle eut du mal à se concentrer correctement, trop agitée par la souffrance émanant de son enfant. Alors elle écouta simplement, en premier lieu, puis n’y tenant plus, enroula un bras autour de ses épaules tremblantes pour le rapprocher contre elle. Machinalement, elle passa sa main dans les cheveux de son fils, geste qu’elle avait l’habitude de faire alors qu’il était encore petit, caresse maternelle dont il était difficile de se défaire, même après plusieurs années. Il y eut un silence calme, durant lequel elle prit le temps de réfléchir. Comment avait-elle fait? “Tu sais, je n’ai pas toujours su garder mon calme, en réalité. J’ai simplement appris de mes erreurs. C’est comme ça que ça marche, le monde dans lequel on vit… on se plante, on se casse la figure, on se relève et on apprend.” Elizabeth se rappela sa première colère, celle qui avait failli lui coûter beaucoup. Et sûrement que si on ne lui avait pas remonter les bretelles à temps, elle ne tiendrait pas un enfant Sterling dans ses bras. “L’important, c’est que tu saches où sont tes propres limites, Achilles. Et lorsque tu vois qu’elles sont atteintes, si tu ne te penses pas capable de te freiner, il faut savoir lâcher prise et partir, tout simplement.” Son for intérieur ricana à ses mots, le dramatique de la situation la rappelant à l’ordre. Qu’attends-tu, toi, pour partir? Elle secoua la tête, la Gold, comme pour éloigner les mauvaises pensées. “Que s’est-il passé?” Osa-t-elle enfin demander, certaine que quelque chose lui échappe réellement, sans qu’elle n’en comprenne le sens. Qu’a bien pu lui dire son mari, pour qu’elle retrouve son propre fils dans un tel état?

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c'est si apaisant de s'effondrer. quand la respiration devient à la fois si difficile et si paradoxalement aisé. quand le cerveau devient groggy, qu'il ne pense plus qu'à continuer une attaque de pleurs, et puis un moment viendra, peut être même dans une heure, où tout sera passé, où il pourra recommencer. quand tout sera évacué, qu'il pourra faire comme si rien n'était arrivé. comme s'il tenait bon, comme si le problème n'était pas son incapacité totale à faire semblant, comme tout pouvait se réparer avec une bonne dissertation et un nouveau carnet. et le faire dans les bras de sa mère a quelque chose qu'il avait oublié. quelque chose de si enfantin, d'encore sacré. rappel qu'enfant, il ne se serait jamais détesté autant. que c'est un sentiment nouveau, que ça pourrait encore passer. le mot craquer provoque quelque chose en plus, nouveau torrent de larmes, envie de lui dire que ce n'est pas le cas, de mentir, de tromper la réalité. et quelque part il y a de ça aussi. sauf que ce n'est pas un craquage, c'est une fracture, de long en large, et que ça fait tellement mal, tellement souffrir, de continuer à marcher dessus, avancer. plus rien n'est possible, même dormir, sans y penser. il n'y a plus que les mains ans ses boucles, comme avant, comme médicament temporaire, jusqu'à ce qu'elle le retire et que ce soit pire.

puis la tempête passe au bout d'un moment, par fatigue, pour laisser place à la pluie du cœur aux couleurs du pays. je sais pas si tu as donné ces conseils à hyacinthe avant, mais il est en train de les appliquer à la lettre. petit rire perdu être deux hoquets, parce qu'elle a visé juste, qu'elle les connaît. père m'a viré pendant une semaine, et hyacinthe est en train de se virer tout seul et de rejoindre une organisation communiste bizarre, et il me hait maintenant, et il a dit que j'allais mourir, que je léchais les bottes de tout le monde, que j'étais un twink, c'est genre un espèce de gay sans poils d'après internet, je sais même pas si les sites proposés après étaient légaux parce que ça avait l'air pornographique donc je me suis pas attardé. mais il se trompe sur tout, parce que je suis pas gay, je suis pas anorexique ni à deux doigts de claquer, et je l'aime vraiment, et il déforme tout pour se prouver le contraire, et je comprends pas pourquoi il a autant changé, mais cette organisation lui a mangé cerveau et maintenant mon petit frère me déteste. il n'a dit que du vrai, pourtant. pas envie de l'écouter. toujours le même problème, hyacinthe qui n'a jamais été vu comme une personne de qui on peut tenir une vérité, alors on fait comme si rien ne devait jamais changer. comme si les appels de hyacinthe n'avaient été que pour les saboter. et au gond, il a raison sur toute la ligne, et c'est ça qui le fait paniquer. de savoir qu'on s'est trompés de camp, d'appuyer sur l'accélérateur, de ire que tat pis, on fera des meilleurs choix dans une autre vie.

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