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you cannot find peace by avoiding life (trevor)


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: you cannot find peace by avoiding life (trevor) you cannot find peace by avoiding life (trevor) EmptyMar 16 Fév - 21:35

you cannot find peace by avoiding life
nael et trevor ;
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C’était pas grand-chose. Juste un de ces rendez-vous désormais incrusté dans la routine où on le conviait cérémonialement à donner quelques tubes de son sang, simple tour de ronde pour s’assurer que le monstre insidieux qui avait tenté de le détruire de l’intérieur ne rôdait plus, replié sournoisement quelque part dans les recoins les plus insoupçonnées de sa santé d’acier manifeste. Si au début, Nael marquait systématiquement un temps d’arrêt dans la grande allée de l’établissement, envieux de tous ces inconnus qui déambulaient librement autour de lui, l’esprit aussi léger que s’ils se rendaient à la boulangerie, sans vivre dans la crainte de voir leur quotidien menacé ou anéanti pour une mauvaise nouvelle qu’ils n’avaient pas vu venir, aujourd’hui, il s’y rendait comme on rend visite à un vieil ami, avec qui la relation n’a pas toujours été au beau fixe mais sans qui on ne serait certainement plus là à l’heure actuelle. Vraiment pas grand-chose, une date aussi banale que toutes les autres, à l’exception faite qu’elle marquait ses cinq ans de rémission, également synonyme de guérison totale. Cinq ans qu’il vivait ce qu’il appelait la survie conditionnelle, à l’image de la liberté des prisonniers que le moindre faux pas pouvait ramener purger le calvaire. Nael s’était promis de ne pas se laisser submerger par l’émotion mais il n’avait pas pu l’empêcher de déferler jusqu’à ses pupilles lorsqu’on lui avait remis ce badge symbolique, grossièrement imprimé pour rappeler aux patients tout le chemin parcouru sans faiblir. On aurait pu le décorer d’une médaille d’honneur qu’il n’aurait pas été plus fier.

Euphorique, Nael l'est alors qu'il fait tourner ce trophée inestimable entre ses doigts, traversant prestement le couloir qui le sépare encore du service oncologie qui avait longtemps été son domicile principal. La dernière chose dont il a envie, c'est de célébrer cet accomplissement seul, pas là où il le devait en réalité à quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre : Morton. Morton qui avait mené l’envahisseur à sa perte d’une main de maitre, orchestrant stratégiquement le traitement de manière à le terrasser sans lui laisser la moindre chance de planifier un second assaut.  Morton sans qui il résiderait probablement dans sa demeure éternelle, le moral enterré avant le reste. Docteur Morton dont la plaque de bureau gravée à son nom a été sauvagement remplacée par celle d'un autre. Face à cette découverte, Nael ne se hasarde même pas à enquêter du côté de la réception, bien conscient qu'aucune secrétaire qui se respecte ne se risquerait à perdre son emploi en dévoilant des données strictement confidentielles, qu’importe les grands yeux noirs suppliants et le sourire solaire qu’il déploierait pour essayer de les soudoyer. Loin de s'avouer vaincu, il arpente les couloirs de l'étage durant ce qui lui semble être une éternité et, alors qu'il s'apprêtait à abandonner tout espoir de rencontrer un visage connu, le brun tombe nez à nez avec un médecin qu'il reconnait instantanément pour s'être souvent illustré aux côtés de Morton. Nebchi ne se montre pas indiscret dans ses questions, assume simplement qu'après toutes ces années de dur labeur à côtoyer la mort et la maladie, Morton avait plutôt décidé de se consacrer à la vie. Il ne se laisse même pas abattre par la mine affligée qu’affiche son interlocuteur et qui lui laisse la désagréable impression de chercher à retrouver ce qui est perdu à tout jamais. Imperturbable, il insiste jusqu’à finir par lui tirer péniblement une bribe d’adresse qu’il mémorise avant de disparaitre.

Nael ne se soucie pas du regard inquisiteur des habitants alors qu’il passe au peigne fin chacun des noms gribouillés sur les boîtes aux lettres de la rue en question. Appliqué, il se sent couronné d’une chance inouïe lorsqu’il tombe sur celui de Morton dès le second immeuble écumé. Gagné par le trac, le concierge caresse du pouce la tranche de l’exemplaire de son roman négligemment glissé dans la poche de son manteau, dédicacé depuis belle lurette à l’attention du médecin et oublié au fond d’un tiroir dans l’attente de l’expiration de ces cinq années décisives. L’hésitation le happe alors qu’il se demande s’il ne serait pas plus sage d’abandonner l’ouvrage dans sa boite et de s'en tenir à son rang de souvenir. Et s’il ne se souvenait pas ? A ses yeux, Morton était cette figure médicale proéminente à laquelle il se raccrochait avec force, mais est-ce que de son côté, l'oncologue disposait d’encore assez de mémoire pour se souvenir de chacun de ses patients ? Il ne s’attarde pas plus longtemps sur la question lorsqu’un des occupant de l’immeuble le sort de ses songes en déverrouillant le hall d’entrée. Instantanément, il ferme la vanne de ses pensées pour se focaliser sur l’essentiel et fonce à présent tête baissée vers la tanière de l'intéressé. Son cœur effréné bat à tout rompre tandis que la porte s’ouvre sur un Morton à peine reconnaissable. Je vous réveille ? Un sourire amusé illumine son visage à l’idée que cet homme que son esprit avait décrété indissociable de sa blouse blanche puisse  en réalité porter des pyjama à l’abri des regards. Nael ne lui laisse pas le temps de se demander ce qu’il peut bien faire là, planté sur le seuil de son appartement, à des kilomètres de cet hôpital en dehors duquel rien ne les reliait réellement. On vous a déjà dit que vous êtes un homme particulièrement difficile à trouver ? C’est presque à croire que vous cherchez à disparaitre. Les mots quittent sa bouche sans la moindre once de jugement. Pour être lui-même passé par là, Nael mieux que quiconque sait que l’humain n’est pas la dernière des espèces à plonger en hibernation quand le soleil semble s’être arrêté de briller depuis trop longtemps.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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MessageSujet: Re: you cannot find peace by avoiding life (trevor) you cannot find peace by avoiding life (trevor) EmptySam 20 Fév - 18:08

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Il est planté derrière la porte depuis trois minutes, le cœur tambourinant contre sa cage thoracique, le corps en vrac. L'esprit encore emmitouflé dans l'ivresse de la veille, Morton passe une main sur son visage.
Il l'a vu, de l'autre côté du judas.
C'était lui. Nael Nebchi, un des morts, revenu parmi les vivants. Un vivant à l'odeur mortuaire dont il garde encore le regard triste incrusté dans sa mémoire.
S'il a gagné son combat contre le cancer, Trevor l'avait enterré là où il a déjà enterré tous les autres. Sa mémoire est un cimetière, un doux jardin fait de fleurs fanés et de petits tas de cendres et où il ne se rend jamais par peur que des mains ne jaillissent du sol pour le rattraper.
Nael est de l'autre côté de la porte et Morton ne sait plus comment réagir, s'il doit arrêter de respirer et attendre que le moment passe ou affronter la réalité. Elle est là, séparée d'un rien, et il n'aura même pas le temps de se faire une beauté avant de l'accueillir.
Son cœur se serre et la peau de son visage vire par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Il se sent sur le point de flancher et l'anxiété se ramène au devant de la scène.
Elle danse dans son torse et réveille ses instincts, même ceux qu'il ne faut pas. Morton entre dans une drôle de survie où il peine à trouver son souffle.

Il lui faut encore quelques secondes avant de rassembler le peu de courage qu'il lui reste et ouvrir cette porte. Le mouvement est simple mais lui demande un calcul incroyable afin de se calfeutrer dans son indifférence.
Trevor fronce les sourcils face à ce sourire et recule de quelques pas. La voix de Nael, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui foute une telle claque. Les souvenirs qu'elle ramène avec elle est comme une colonie de vacances rentrant enfin à la maison après des années perdues dans le silence. Morton baisse les yeux, partagé entre l'envie de fondre en sanglots et celle de lui claquer la porte au  nez.
Il se contente alors dans un premier temps de poser sa main derrière sa tête et remballer ses larmes. En redressant la tête, si son cœur se brise, son corps, lui, s'avance afin de le prendre dans ses bras.
Nael, c'est toi.
Comme on on retrouve un soldat qu'on croyait mort. Trevor savait qu'il allait bien mais c'est un peu comme si son cerveau avait fait un génocide. Ils avaient célébré cette victoire ensemble mais la mort de Solal avait pris le pas sur tout le reste. Les doigts tremblants et le cœur tombé dans son estomac, l'envie de vomir se mêle à l'émotion.
C'est lui.
Qui d'autre …

Ses muscles exercent une pression plus forte contre son corps qui doit aujourd'hui faire le double du sien. Quelques années plus tôt, Nael était si rachitique que les draps de son lit d'hôpital le happaient parfois. Morton avait du mal à le retrouver au petit matin afin de vérifier les perfusions et son état général. Pendant de longs mois, Trevor s'était transformé en soldat afin d'éloigner au plus loin ce monstre qui désirait sa peau. C'est ensemble qu'ils s'étaient rendus sur le champs de bataille sans jamais se lâcher la main. Le soir, quand il n'était plus si certain de sa stratégie et son plan d'attaque, Solal était là pour lui remonter le moral et l'empêcher de perdre pied.
Puis un jour, c'est Solal que l'on avait demandé au front. Et si Morton était là, il avait fallu d'un simple moment d'inattention pour que la main de son bien échappe à la sienne.
Son corps osseux et fatigué peine à retrouver sa liberté et lorsque l'homme parvient enfin à se reculer et lâcher prise, sa voix devient aussi tremblante que ses mains.
Entre, ne reste pas dehors, tu vas mourir de froid.
Le désordre ambiant des pièces ressemblent à l'apparence de Morton, négligée.

Quelque chose ne va pas ? Une pointe d'inquiétude le hante et l'appréhension lui noue la gorge. Et si Nael venait lui annoncer que tout ce qu'ils ont traversé n'a finalement servi à rien, si ce n'est lui donner de l'espoir et lui faire gagner quelques années ? Trevor s'avance jusqu'à ce qui devrait être un salon mais qui ressemble surtout à une chambre désordonnée non sans une pointe de honte. Il n'a pas le courage de se pencher pour attraper ses affaires sales et les déposer dans la machine. En réalité, Morton n'a plus le courage de rien, si ce n'est boire et se détester. Le reste lui semble inutile et hors de contrôle.
En se retournant vers Nebchi, son regard bleuté porte la douleur immense de ce que son corps tait. Une vitre transparente sur deux orbites d'un bleu incroyable mais d'une cassure vertigineuse.

Nael ne le sait pas mais vient en l'espace d'un sourire de le désarmer.
Tout ce que en quoi tu croyais est devant toi Morton. Tout ce dont tu es capable te fait face mais tu ne veux pas le voir, ni l'entendre.
Il est si douloureux d'avoir échoué pour la seule âme avec qui il ne voulait qu'une chose : gagner.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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MessageSujet: Re: you cannot find peace by avoiding life (trevor) you cannot find peace by avoiding life (trevor) EmptyJeu 25 Fév - 16:46

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L'estomac de Nael fait des noeuds lorsque la silhouette du médecin se découpe enfin dans l’embrasure de la porte. Il peut voir à l'hésitation éphémère de Trevor que ce dernier n'en mène pas plus large que lui et ça le rassure un peu de ne pas être le seul à être chamboulé au point d'en oublier les bonnes réactions à adopter. Ses lèvres articulent son prénom et Nael regrette instantanément d’avoir pu penser que la mémoire de cet homme qui avait retenu des tomes de médecine dans leur intégrité et des dosages millimétrés toute sa vie puisse lui jouer des tours. Soulagé, ses muscles se détendent un à un alors qu’il s'avance d'un pas. S’il aurait pu surmonter de tomber sur une porte close ou un Trevor peu enclin aux retrouvailles, Nebchi ne se serait jamais pardonné de s'être laissé guider par sa peur maladive de déranger et de passer à côté de la chance  de pouvoir retrouver cet homme qui avait été là pour lui quand même la vie semblait déterminée à lui tourner le dos et qui se tenait là, calfeutré quelque part dans les entrailles de ce bâtiment, un étage au dessus de sa tête. C’est Trevor qui se décide en premier à abréger leurs appréhensions mutuelles en s'avancant vers lui pour lui ouvrir ses bras après lui avoir ouvert sa porte. Cette étreinte, c'est rien, quelque chose d'absolument banal après des années à s'être perdu de vue mais ça veut dire une infinité de choses à la fois.
Il a compté.


L‘esprit allégé par la chaleur de ces retrouvailles, Nael se résout finalement à abandonner ses conventions sur le seuil de la porte alors qu’il s’engage à l’intérieur de l’appartement. Plongé dans le grand bleu de ses yeux, le concierge ne prête pas attention au désordre qui les accueille et qui en dit pourtant long sur l’état d’esprit du médecin à l’organisation irréprochable qu’il a côtoyé par le passé. A la question de Trevor, la surprise qui le happe se traduit par un rire sans fausse note. Il n’essaie pas de le préserver. Oh non, ne t’en fais pas, je ne suis pas là pour jouer les oiseaux de mauvais augure. Il n’en faut pas plus pour que le brun se rappelle de la raison initiale de sa venue et se mette à fouiller frénétiquement ses poches pour y trouver son butin. Il semblerait qu’ils aient oublié de t’inviter à notre propre remise de prix, alors me voilà pour te le porter en personne. Cette mise à l’honneur, il n’en veut pas, pas si Morton ne figurait pas au tableau et si l’oncologue venait à refuser cette médaille qu’il est venu lui remettre, il ne quitterait probablement pas cette pièce avant qu’il ne comprenne pleinement à quel point il la méritait autant que lui. Lorsqu’il avait rencontré Morton, Nael avait encore de la terre sous les ongles de ce trou qu’il avait lui-même creusé pour s’y enterrer vivant mais il n’avait fallu à Trevor quelques mots pour chasser sa sinistrose et lui offrir ce semblant d’espoir que tous les autres médecins avaient condamné avant lui. L’oncologue n’avait rien à y gagner, sa réputation n’était plus à faire et les chambres de son service débordaient de patients au diagnostic moins lugubre que le sien mais ça ne l'avait pas empêché de lui tendre la main sans jamais rien attendre en retour, rare spécimen encore en vie de cette espèce d’hommes bons portée à l’extinction par leurs propres représentants. Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour t’apporter ça. Le regard rivé sur ce livre qu’il tient entre ses mains moites, Nael finit par lui tendre en même temps que la dite médaille. Tu n’es pas obligé de le lire, tu en connais déjà toute l’histoire. Après tout, il l’avait écrite avec lui, jour après jour alors que Nebchil était réduit à l’état de spectre, si mince qu’on pouvait compter ses os à travers sa peau. Encore une page. Ce sont les quelques mots incrustés à l’encre noire sur la première page, dédicace intime faite au médecin pour lui laisser savoir que ce qu’ils avaient clôturé ensemble n’était qu’un chapitre de ce récit qui n’était pas voué à se terminer, qu'importe le compte à rebours qu'on lui avait collé sur le front.

Alors qu’il caresse une nouvelle fois le visage du docteur des yeux, Nael est percuté par la désagréable sensation que rien, pas même le sourire solaire de Nebchi qui ne connaissait jamais aucune éclipse, ne suffira à rallumer le regard éteint du médecin qui ne semble pas entièrement avec lui, comme coincé ailleurs, sur un autre fuseau horaire où il fait toujours nuit. La chaleur des retrouvailles retombée, il a maintenant l’impression de faire face à un de ces tristes hologrammes qui exécute ce pourquoi il est programmé sans ressentir la moindre forme de vie et se remémore alors la gravité dans l’expression du visage de ce collègue qu’il avait croisé lorsqu’il avait mentionné Morton, ainsi qu’au fait que le médecin avait décidé de rendre la blouse blanche à bien des années de la retraite. Tous les éléments s’alignent les uns à la suite des autres et prennent assez de sens pour réveiller l’inquiétude naturelle de Nael pour le monde qui l’entourait.  Mais tout ne va pas bien, n’est-ce pas ? Incapable de rester témoin de la chute de Trevor sans chercher à l’amortir, Nael tente de lui jeter une corde, exactement comme le médecin l’avait fait pour lui des années plus tôt.
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MessageSujet: Re: you cannot find peace by avoiding life (trevor) you cannot find peace by avoiding life (trevor) EmptyVen 26 Fév - 23:50

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Et maintenant, il est fichu.
En le prenant comme ça dans ses bras et en laissant sa voix trembler de toutes les souffrances qu'elle endure, Morton se défait de son masque. Il est triste, ça se ressent jusque dans les fibres de son pyjama. Tout témoigne contre lui et son alcoolisme notoire.
Sa gorge se noue et Trevor se raccroche à l'état de Nael pour oublier le sien.
Il masque sa peine et se concentre sur la force de Nebchi.
S'il avait survécu, ce n'était pas grâce aux traitements de l'oncologue mais parce qu'il avait la hargne de vivre.
Trevor, lui, ne possède pas l'ombre d'un courage.
L'espérance l'a tué à petit feu.
Ne plus croire en rien, c'est ça, le début de la liberté.

Son regard dégringole sur le livre, accompagné d'une médaille. Il sait de quoi il parle. Ils ont passé suffisamment d'heures ensemble par le passé pour ne pas savoir. Morton met quelques secondes avant de tendre les mains et les attraper tous les deux. Il le fait de la façon la plus délicate qu'il soit. Ses doigts caressent la médaille, la serrent un peu, se rassurent sur son authenticité. Tout cela est réel. Il n'a pas à se faire du soucis et se dire qu'une fois réveillé, Nael sera encore malade, les organes au bord de la faillite, prêt à se laisser réparer.
Oh, ça … ça, c'est dit d'une voix tendre et étonnée. Il est content pour lui, c'est sincère mais son corps peine à le montrer. Ses sentiments sont une bouillie étrange et informe. Quand il regarde Nael, il sent bien qu'il est à des années lumières de lui.
Trevor se réveille chaque matin dans une autre réalité. S'il essaie parfois de s'y échapper, elle le retrouve sans cesse.
Il déteste cette impression de ne jamais être à sa place. Avant il en avait une puis la vie a décidé de la lui reprendre.
C'est  gentil, fallait pas.
Les mots lui viennent si peu naturellement qu'au final, tout ce que Morton sort ne ressemble qu'à des conventions qu'il ne supporte pas. Quand il réalise que Nael est à présent au milieu de son désordre, son visage se crispe un peu. Il ne peut plus se défiler maintenant qu'il est là et qu'on pourrait croire qu'un ouragan est passé par là. La seule marée haute qu'a connu cet appartement est la sienne, celle de l'âme.
Morton soupire et tente mollement de ranger quelques affaires qui traînent par là. Le bruit d'une bouteille de bière vide qui se renverse lui crispe la mâchoire.

C'est juste que j'ai pas vraiment eu le temps de … Il s'embourbe dans ses mots comme il s'enlise dans l'humiliation. Trevor baisse les armes et balance ses affaires sur le canapé. Ses épaules sont si lourdes et ses poumons se ferment, allergique à l'air pollué des lieux. L'homme se pince l'arrête du nez en baissant la tête, honteux. Il hausse les épaules et termine par redresser son menton. Il a vu Nael dans les pires moments alors, peut-être le moment est-il venu d'inverser la situation. J'ai connu des meilleurs jours. Par cette simple phrase, Trevor capitule. Car parfois, se battre seul n'est plus envisageable.
Son âme tourmentée plante son regard dans celui de Nael.
C'est là qu'il aurait dû éclater en sanglots mais son corps est vide. Nebchi est peut-être arrivé trop tard. Quelques mois plus tôt, il restait encore quelques éclats, des lumières, des restes d'étoiles, d'autres sentiments qui n'étaient pas nés uniquement de la douleur.
Je pensais pas en être arrivé là. Il a envie de sourire alors il le fait. Ses sourires sont sa façon à lui de verser des larmes. Dés qu'il sourit, cela veut dire qu'il s'enfonce un peu plus. Mais là, je crois que je suis dans une impasse.
Sa cage thoracique lui donne l'illusion de se refermer brutalement sur ses organes. Elle devient une prison en réalisant ce qu'il est en train de dire.
Sa tristesse est possessive.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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MessageSujet: Re: you cannot find peace by avoiding life (trevor) you cannot find peace by avoiding life (trevor) EmptyMar 2 Mar - 13:48

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L’inquiétude de Nael s’amplifie irrémédiablement lorsque face à lui, Trevor continue à s’exprimer comme un automate, incapable d’exprimer quoique ce soit d’autre que ces textes pré-encodés dans son programme interne. Les sourcils froncés, Nebchi trébuche dans l’immensité de ce regard autrefois pétillant de vie. Derrière, il se heurte à un vide vertigineux, aussitôt envahi par la triste sensation d’être le rescapé d’une terrible catastrophe naturelle qui découvre les ravages auxquels il a échappé. Il ne reste plus rien de cet homme qui avait réussi à gommer sa maladie de son esprit comme si elle n’avait jamais existé, ni de sa gentillesse débordante et de son optimisme à vous faire oublier tous les malheurs de la planète, même pas quelques débris qu’il pourrait récupérer en déplaçant prudemment les décombres.

Instantanément, Nael oublie les célébrations et oriente toute son attention vers le médecin. Depuis l’hôpital, le concierge avait toujours eu l’intime conviction que son destin était étroitement relié à celui de Morton. Ils ne se devaient absolument rien en dehors de cette chambre stérile, n’incarnaient rien de plus que deux étrangers réunis par la force des choses mais pourtant, alors qu’il le regarde se morfondre, Nebchi sent renaitre cette connexion si spéciale que même le temps ne semblait pas pouvoir altérer. On ne pouvait même pas parler d’amitié, c’était bien plus primitif, plus profond que ça, le genre de sentiment à mi-chemin entre la fraternité et la solidarité comme le partageait les frères d’arme sur le champ de bataille. Nael ne connaissait rien de la vie de ce soldat inconnu avec qui il avait lutté dos à dos, leur hargne brandie comme bouclier pour défaire cet ennemi commun mais avait remis sa vie entre ses mains, les yeux fermés. Et aujourd’hui, il donnerait volontiers la sienne en retour pour le préserver de ce mal qui le flinguait de toute part.  

Hey, t’en fais pas pour ça, ça va, c’est que moi. Nael attrape le poignet de Trevor pour l’empêcher de remédier au désordre, pas alors qu’il était celui qui venait de débarquer à l’improviste en le poussant à lui ouvrir dans toute sa vulnérabilité. Sa plus grande préoccupation actuelle n’allait pas à son appartement bordélique mais plutôt aux raisons qui se cachaient derrière. Attentif, Nael écoute chacun de ses mots sans ciller. Je connais bien cet endroit. Le pied du mur. Cette impression étouffante que la vie vous maintient la tête sous l’eau, que l’existence n’est plus qu’une apnée sans fin qui vous mènera inexorablement à l’asphyxie. Ce moment butoir où le mental renonce et le corps se joint à lui, trop épuisé pour se battre encore, incapable de remonter à la surface sans une aide extérieure. Cette aide extérieure qu’il avait trouvé en Trevor alors qu’il se trouvait à sa place, quelques années plus tôt, au bord du désespoir et la volonté en bout de course. Il avait passé la nuit à prévoir ses adieux, croyait sincèrement que son heure était venue lorsque l’oncologue lui était apparu pour le débarrasser du poids de ses craintes à la simple force de ses bras. S’il était là aujourd’hui, c’était uniquement grâce à lui. Le problème avec les impasses, c’est qu’elles sont très fortes pour nous laisser penser que tout s’arrête là, juste devant elles.  Le sourire ombrageux que lui offre Morton lui serre un peu plus le cœur. Ce genre de sourire qui ne se dessine plus que pour faire plaisir et répondre aux attentes. Une fissure parmi tant d’autres au milieu du visage cet être brisé. La vérité c'est que la plupart du temps, il ne s'agit rien de plus qu’une illusion sournoise enfantée par nos propres cerveaux. Un cul de sac comme un autre, et la bonne nouvelle c’est qu’il y a quasi toujours un moyen de les contourner, même si ça veut parfois dire que le chemin sera plus long pour arriver de l’autre côté. Même le plus tortueux des labyrinthes a toujours une sortie, aussi difficile soit-elle à trouver, c’est là où il veut en venir. Tu veux en parler ? La proposition est sincère. Prendre la parole a parfois ce pouvoir extrêmement libérateur, celui de pouvoir alléger ses épaules de ce fardeau qui les faisait ployer en le répartissant plus loin. Sauf si comme Nael, on préférait renfermer son mal être au plus profond de soi-même en attendant naïvement qu’il s’auto détruise par lui-même.  
BY CΔLΙGULΔ ☾
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MessageSujet: Re: you cannot find peace by avoiding life (trevor) you cannot find peace by avoiding life (trevor) EmptyMar 2 Mar - 13:54

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Quand Solal est mort, son corps s'est éteint, forçant alors son âme à en faire de même. Un jour il était là, à peine capable de respirer. Ses yeux bleus ouverts comme s'il était déjà parti mais quand Trevor le regardait, il pouvait y voir la vie à travers les fissures de ses iris. Cette force interne continuait de se battre malgré l'agonie de son être fatigué.
Avec Morton, il s'agit là du contraire.
Si son corps est bien vivant, son âme, elle, ne pense qu'à mourir sans posséder le pouvoir d'éteindre son cœur.
Elle est prisonnière d'un bâtiment en ruines. Lorsque Trevor parle, c'est un goût de poussière et de cendres qui lui colle à la gorge.
Un état catastrophique, sans cesse maintenu entre la vie et la mort.
Une semi conscience, celle de savoir que l'on souffre mais de ne pouvoir y remédier.
Une torture interne, que seuls ceux qui connaissent la véritable souffrance peuvent comprendre.
Nael est un combattant de la vie. Sur son lit d'hôpital, il l'a vu se battre contre la mort, lever ses boucliers et retourner au combat même lorsque la bataille semblait perdue d'avance.
Trevor, lui, est un traître devenu l'un de ces guerriers de la mort. Quand il lève les armes, ce n'est que pour repousser au plus loin les vivants. Il ne supporte plus la lumière. Les sourires l'abîment et l'empathie l'assèche. Désert de mort vivant où ses sentiments ne sont plus que des fossiles encore suffisamment humides pour verser quelques larmes. Le soir, Trevor les berce sans leur promettre qu'un jour tout ira mieux.
Il ne veut pas aller mieux.
Vous savez ce que c'est, non ? préférer souffrir encore que guérir.
Cela arrive parfois, quand le cerveau n'a plus le courage de se tourner vers le futur et que seul le passé l'intéresse.

Les mots de Nael lui semblent être un générique de tout ce qu'il avait déjà dit à ses patients. Sur la défensive, Trevor soupire, passe une main dans sa tignasse grasse et décoiffée. Quand le brun lui attrape le poignet pour l'empêcher de continuer sa mascarade, le contact l'agresse. Sa peau brûle et Morton recule d'un pas.
Tu l'as écrit dans ton bouquin, tout ça ? C'est un mélange de colère et de tristesse, de moquerie et de rejet.
Les mots de Nael sont justes mais l'espoir lui refile la nausée. Entre les murs de l'hôpital, tout semblait encore possible car il ne connaissait pas le véritable visage de la mort.
Puis un jour, cette garce a décidé de le suivre jusqu'à chez lui et de prendre possession de Solal.
Il l'a côtoyé durant de longs mois avant qu'elle décide de les laisser, emportant avec elle l'homme avec lequel il espérait finir sa vie.
Ce qu'il avait été naïf d'y croire. Lui, pauvre type désespérément amoureux, persuadé de pouvoir esquiver plus grand qu'eux sous prétexte qu'ils se connaissaient depuis gamins.

Tu veux en parler ?
La question lui décroche un pincement au cœur. En parler. C'est aussi simple que ça. Pourtant, personne ne lui a encore jamais posé cette question. Probablement à cause de lui, de ce sentiment de colère sans cesse présent dans ses tripes.
Morton n'est pas un malade gentil, il a la tristesse agressive et capricieuse. Son chagrin couvert de crocs lui a insufflé une vague de haine qu'il s'inflige à lui-même et parfois aux autres lorsque sa solitude ne le protège plus.
J'ai essayé de continuer avec l'hôpital, les patients et toutes ces conneries mais j'y arrive plus. Dans sa sincérité, Trevor prend place sur son canapé où trône un vieux plaid sous lequel il passe la plupart de ses journées. Ses doigts tremblants attrapent son paquet de cigarettes pour en caler une entre ses lèvres. Son goût se mélange à celui de la gueule de bois. Morton ne regarde plus Nael.
Dès que je mets un pied là-bas, je la sens, tu sais … la bile. La rage. La colère. L'injustice. Son visage est dégoûté et ses yeux si bleus, si déroutants de vide et de souffrance. Toi et ta philosophie, vous pourriez m'expliquer comment ça se fait ? après tout ce que j'ai fait pour des personnes que je connaissais pas … Trevor sent l'étourdissement de ses propres paroles. Il en a tellement dans le cœur qu'il peine à sortir ce qu'il ressent sans entrave. Les sentiments forment un bloc dans sa gorge. Pourquoi on ne m'a même pas accordé de sauver la seule personne qui comptait vraiment ? Ses doigts fins attrapent une vieille photo d'identité de Solal laissée sur la table basse. Un cliché qu'il détestait mais à qui Trevor trouvait du charme.
Je ne suis même plus triste mais en colère.
Non, il ne souffre pas car la rancœur empoisonne tout.
En colère d'avoir cru pouvoir changer le cours des choses. En colère contre la médecine. En colère contre toutes ces vies que j'échangerais pour une seule. En colère contre toi, qui est l'une d'elles. Une de celles à avoir causé un tel déséquilibre. Tu sais ce que l'on dit, une mort pour une vie. Trevor serre la mâchoire, ses mots sont violents, dénués du moindre filtre.
Si ça se trouve, sans le vouloir, tu as troqué la sienne contre la tienne. Et moi je n'étais qu'un pont entre vous deux.
Il fallait bien que cette souffrance finisse tôt ou tard par s'attaquer à quelqu'un.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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MessageSujet: Re: you cannot find peace by avoiding life (trevor) you cannot find peace by avoiding life (trevor) EmptyDim 21 Mar - 22:36

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Je suis désolé, j’ignorais que tu avais dû lui faire tes adieux.
Ce sont les mots qui s’agglutinent dans sa gorge sans jamais trouver la sortie. Nael avait conscience d’entrer sur un  terrain miné en l’invitant à se confier, ce n’était pas pour chercher à désamorcer la bombe ni pour balayer son mal être sous le tapis pour s’épargner quelques minutes désagréables une respiration plus tard. Non, il a envie de le voir exploser, de laisser sa conscience malade s’exprimer librement une bonne fois pour toute, après ces longs mois à avoir été contenue au même endroit que sa colère, gardée secrète pour avoir été jugée trop violente pour être exposée à la vue de tous. Nebchi a toujours préféré les silences qui ne tombaient que lorsque le cœur n’avait plus rien à dire à ceux qui n’éclataient que pour camoufler des non dits.

Les mots de Trevor sont durs, assez caustiques pour faire reculer n’importe quel individu qui n’est pas prêt à les entendre mais Nael se montre assez solide pour les écouter sans ployer, presque honoré que l'oncologue lui fasse assez confiance pour le laisser entrer au cœur de ses tourments. Aucun son ne quitte ses lèvres scellées alors que Morton dégueule toute la noirceur de son âme, aussi épaisse qu’une mare de pétrole dans laquelle il reste englué un moment avant de reprendre la parole. Je n’aurais pas traversé ce pont si ça avait pu le sauver.  Nael avait beau être accroché à la vie, jamais il n’aurait troqué une vie innocente contre la sienne, pas plus importante qu’une autre, en connaissance de cause. Je n’ai rien volé à personne et tu le sais. Pour avoir été là, à son chevet, alors qu’il puisait ses forces au plus profond de lui-même, dans cet oasis spirituel où le cancer ne pouvait rien contre lui. Puis aussi un peu dans la voix de Trevor qui l’encourageait à ne pas lâcher prise, aujourd’hui teintée d’une rancœur à tête chercheuse telle qu’elle ne reconnaissait plus ses amis de ses ennemis.

Je n’ai pas tué Solal. Il pourrait continuer sur sa lancée, lui servir au bec verseur ces jolie morales comme quoi il n’y avait que ceux qui ne se battaient pas qui ne perdaient aucune guerre, toutes ces belles philosophies de vie qu’il connaissait par cœur pour en avoir été gavé tout du long de son hospitalisation mais Trevor lui a bien fait comprendre que ce n’était pas ce dont il avait besoin. Pas plus que toi. Ne laisse pas le deuil te faire croire n’importe quoi. Tu étais brillant, Trevor. C’est ce que ses pupilles humides lui crient silencieusement alors qu’elles se figent sur le cliché que le médecin serre à présent entre ses doigts, reflétant tristement à la lumière de l'ampoule du salon le sourire tendre de cet être perdu qui n’existera plus jamais en dehors de ce bout de papier verni et luiremémorant à quel point la vie était une garce qui ne faisait pas de cadeau, magicienne habile qui distribue les illusions pour mieux les reprendre une fois qu’on se laisse aller à y croire fermement. Un sourire piteux étire les lèvres du concierge alors qu’il s’approche doucement du canapé pour s’y laisser tomber à ses côtés. Je ne suis pas venu ici pour te narguer avec la vie, j’espère que tu le sais. Son regard cherche le sien, reluisant de cette culpabilité sincère à l’idée d’avoir mis un coup de pied dans la fourmilière en lui rappelant que c'est Solal qui aurait pu se tenir là, à sa place. Je suis content de te revoir. Et même l’intensité de la souffrance du médecin ne suffira pas à rendre la porte de sortie plus attrayante que la joie de le retrouver.

BY CΔLΙGULΔ ☾
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