Peinture, brûlure, deux jolies couleurs sur la palette de la vie.

@Érèbe Moon

J’avais mal. Un artiste peintre devait venir pour faire notre portrait avec Orion et moi j’avais mal à mes brûlures. Tout était prêt pour le recevoir, les pièces rangées et nettoyées, du moins celle de réception ou nous risquions d'aller, ma tenue était prête, celle d'Oryon aussi, et j'étais à deux doigts de tout annuler à cause de la douleur. Et je l'aurais fait si je n'avais pas crainte la réaction de mon fils. Quand je lui avais parlé de ce projet, au début il ne voulait pas, arguant que c'était plus intéressant de jouer que de rester immobile sans bouger pendant des heures, ce que je pouvais comprendre.

Puis quand il avait compris qu'il pourrait mettre de nouveaux vêtements et qu'il serait beau comme un prince, il avait changé d'avis et était pressé de venir se faire peindre. Hier encore il avait été insupportable à l’heure du coucher refusant de dormir tellement il était excité par cette aventure. Alors si je lui annonçais que finalement le peintre ne viendrai pas car je l'avais annulé, je risquais d’en entendre parler pendant des jours, qu’il boude, ou même qu’il fasse un caprice. Et même vis-à-vis peintre, cela n’était pas correcte de le demander pour finalement annuler au dernier moment.

Il n'y avait plus qu'une solution que je fasse taire ma douleur, du moins la réduise le temps de sa présence pour faire bonne figure avant de retourner me retourner me coucher pour le reste de la journée. Et pour cela il me fallait adapter ma tenue, troquant une robe fourreau pour une aux manches bouffantes et dos moins près du corps pour éviter les désagréments du tissu qui frotterais sur ma peau abimée. Un choix qui fût validé par mon petit prince déjà apprêté qui entra en trombe dans ma chambre pour réclamer un câlin et exprimer toute son excitation, faisant d’immenses plans sur la comète concernant le peintre, la peinture, comment cela allait se passer. Cette séance de pose risquait d'être longue et laborieuse si je n'arrivais pas à le calmer et lui faire comprendre que nous devrons jouer à ne pas bouger, chose que je lui avais déjà expliquer les nombreuses fois. Mais je n'eu pas le temps de le refaire une nouvelle fois car on sonna à la porte, le peintre venait d'arriver.

Descendant à sa rencontre tandis qu'on lui ouvrait la porte, je plaquais un sourire de circonstance sur mes lèvres pour l’accueillir et masquer ma nervosité grandissante.

« Merci monsieur Moon de vous être déplacé, je suis madame Rowlam, la propriétaire de cette demeure. J'espère que ma demande ne vous a pas trop importuné. Voulez-vous un rafraîchissement ? Oryon, lâche-le, immédiatement ! J'ai dit quoi au sujet des invités ! Tu es d’une impolitesse monstre et tu me fais honte ! Excusez-le il est encore jeune. »

Mon fils venait de se jeter contre ses jambes pour les enlacer, euphorique de voir une nouvelle personne. Ma remontrance eu toutefois l'effet escompté car il le relâcha, s’excusant et se présentant comme Oryon, cinq ans, avant de partir en courant dans la maison à la recherche de sa nourrice pour se faire consoler.
Soupirant, je réitérais mes excuses et lui proposa de me suivre au salon où nous serions plus à l'aise avec une collation qui était servis. Une fois bien installés, je repris la parole pour faire ma curieuse et apprendre à mieux le connaitre.

« Vous êtes peintre depuis longtemps ? Quel est votre sujet de prédilection ? A ce propos vous voulez sûrement choisir la meilleure pièce pour le portrait. Excusez-moi, je parle trop. »

Je décidais de faire taire mon stress en buvant une gorgée de mon thé, l’observant, les joues rouges de gêne. Je reconnus dans ma tasse le goût de l’un de mes antidouleurs et en remerciait mentalement la personne qui y avait penser pour m’aider à supporter ce début de journée.