« The only reason that I'm here, Is to wreak havoc. »
Reposant les dossiers sur le bureau. Coup d'oeil jeté à mon portable, pour y lire l'heure. Les heures ayant filées. Il était tard. Il était dangereusement tard. Le genre d'heures auquel il n'était pas bon de se promener seule. La nuit qui était propice aux crimes, aux disparitions. La nuit qui restait ténébreuse. Dans l'obscurité, le danger pouvait être partout. Non pas que cela avait déjà été un problème. Et sans doute, si jamais j'en avais besoin je pourrai simplement appeler l'un des chauffeurs à ma disposition. Appeler Seth pour qu'il en vienne à jouer les conducteurs à défaut des gardes du corps. Ou alors j'aurai pu appeler Ramo ou un de ceux que je considérais comme des cousins, pour venir me chercher. Tout comme j'aurai pu être tenté d'appeler Brice. Ce qui était aussi aussi tentant. Très tentant. Trop tentant. Refermant le dossier. Tentative de clarifier mes pensées, de faire de l'ordre. Consciente que j'avais bien avancé. Et sans doute aussi désireuse de prendre l'air, de marcher dans la nuit, de flirter avec les ombres. Et pouvant toujours très bien me promener avant de rentrer à la villa ou même d'appeler un taxi. Ce qui suffirait pour aujourd'hui, pour ce soir. Manteau que j'attrapais avant de sortir du building d'acier, dans lequel je m'étais arrêtée pour travailler l'espace d'une journée. Portier salué. Portes de verre franchies alors que je rejoignais les rues du quartir des affaire. M'arrêtant un instant. Respirant l'air frais. Et pas qui ne pouvaient que me mener en direction de la jetée, en direction de la mer.
Ecouteurs. Bouton play activé. Musique qui commençait à résonner dans mes oreilles. They call me a menace. They say that I'm cursed. Mots qui frôlaient mes lèvres alors que je continuais d'avancer dans la rue. L'écho de voix. L'écho des pas. Continuant d'avancer dans l'obscurité. Et soudainement, des cris. Cris de douleur qui transperçaient l'écho de la musique. Ecouteur enlevé, rangé. Musique qui continuait de résonner en arrière-plan. Musique dosée. Enfermée dans une bulle. Mais les cris qui venaient de percer cette bulle, la faisant vibrer, étinceler. Sans hésiter que je pivotais sur mes talons. Me dirigeant vers ce recoin plus obscur. Scène méconnaissable et tout aussi reconaissable. La proie prise au piège. Emprisonnée. Les loups qui s'étaient déjà jetés sur elle. Frêle agneau qui n'était pas en état de résister à leur assault, à leur croc. En piteux état. En train d'être roué de coup. Victime presque inanimée. Relevant la tête. Poings qui se fermaient. Sifflement. Comme s'ils étaient des chiens que j'appelais. « Hey boys. » Leurs regards qui s'étaient tournés dans ma direction. N'ayant pas appréciés d'être sifflés. En colère. Avides de plus. Lueur prédactrice dans leur regard. Voulant en découdre. Mais ne faisant pas le poids. Eux qui auraient dû apprendre à s'en prendre à quelqu'un de leur taille. 'Cause I'm surrounded by cowards.. Sonnant comme une partie. Invitation oubliée en chemin. Sans m'en préoccuper que je m'invitais à la fête. Ce qui sonnait comme une soirée entre filles. Le genre de soirée que j'appréciais désormais. « Si je suis honnête, je risque d'apprécier cela. » Sourire prédacteur qui se dessinait sur mes lèvres. I don't give a fuck when I walk into battle. Oublié la sérénité du moment. Oublié ces vêtements soignés, trop propres, qui risquaient d'être tâchés par le sang. Laissant derrière les apparences. N'y apportant alors aucune importance. Cette flamme qui habitait mon regard. Cette lueur déterminée, prédactrice. Poings qui se fermaient. En garde et passant à l'attaque sans hésiter. Poing qui rencontrait la machoire d'acier. Pointe de chaussure qui rencontrait le corps. Me reculant. Dansant avec les ombres. Silhouettes qui se déplaçaient dans l'obscurité. Contraste entre l'obscurité et la lumière. Contraste entre la cruauté et la douceur. Silhouette presque fantômatique qui dansait au clair de lune. Presque à observer un spectacle entre danseurs s'il n'y avait pas cette violence. Mouvements d'autant violent que sauvage. Corps percuté. Corps qui basculait par-dessus mon épaule. Heurtant le sol. Regard vengeur. Instinct primaire qui prenait le dessus. Mèche de cheveux bruns qui retombait sur mon visage. Sauvage. Lame qui trouvait son chemin entre mes doigts. Couteau qui percutait l'épaule du gaillard se dirigeant dans ma direction. « Tricheur. » « Je ne suis pas un tricheur. » Ne l'étant pas. Croyant simplement que les combats ne se menaient qu'avec les poings. Oubliant qu'il n'y avait pas de règles. Pas quand on jouait avec la mort. Et cette dernière attendait toujours son dû, dans l'ombre. Sourire au bord des lèvres. Presque un rictus. « Tu joues juste selon les anciennes règles. » I can smell your fear. La peur dans le regard alors que je lui faisais face. Tremblement qu'il ne pouvait maîtriser, cacher. Et m'en délectant. Alors que je causais ruine et destruction, alors que je brisais les os et créais le désarroi, je m'en réjouissais. Entendant ce parfait moment où la rupture était créée. Entendant les craquements. Entendant les cris de douleur. Semblant insensible. Au-delàn de cela. M'en délectant. La bête qui festoyait. Prête s'il le fallait à arracher leur coeur. Au coeur de la bataille. Et ce qui ressemblait à une fête. Prête à festoyer.