Land of sea [Rio]

Vêtue de son peignoir, Dolores s’est levée après avoir dormi quelques heures. La soirée au Pandémonium a fini tard, comme tous les soirs à vrai dire et la blonde a pris le pli de dormir peu, le corps s’étant habitué à ce rythme de hibou.
Si le peu d’heures de sommeil ne la fatigue pas, il lui arrive cependant de se lever avec l’envie d’arracher les yeux à tout le monde. Or ce matin-là, la bonne humeur s’est emparée d’elle, lui donnant envie d’être bienveillant avec tout le monde. Enfin tout le monde… ça dépend qui.
« Mais c’est pas vrai !!! Mariaaaaa !!! » Glapit-elle pendant que la femme de chambre arrive en piétinant, peu prête à la dérouillée qu’elle risque de se prendre à chaque fois que Dolores se met à glapir son prénom ainsi. « Oui Madame ? » Dit-elle en baissant les yeux. Maria sait que si sa patronne est une connasse, elle a le mérite de bien payer. C’est aussi ça le prix de bosser pour un tyran. On reste parce que ça paye bien mais on finit sous anti dépresseur.
De toute façon, Dolores est le maître impitoyable de sa maisonnée autant qu’elle s’est forgée une réputation de connasse au sein du Pandémonium. Mais être ainsi permet à ce que tourne rond, et elle aime ça… Quand tout marche droit.
« Là. » Son doigt pointe une console dans l’entrée où gît un vase emplis de fleurs frâiches coupés par le jardinier ce matin pendant qu’elle dormait encore. « Il y a une miette de je-ne-sais-quoi. Veuillez nettoyer. » La miette est invisible à l’œil nu mais jamais pour Dolores qui finit par s’en aller comme une princesse dans sa cuisine, allumant la machine à café pour se faire couler un latte comme elle les aime quand elle est de bonne humeur. Sinon en général, c’est un ristretto capable de réveiller un mort dont elle s’engouffre des tasses entières pour émerger et s’ôter toute envie de tuer quelqu’un.
Et comme aujourd’hui, elle est de bonne humeur, elle se saisit de son téléphone pour envoyer un sms à Rio, le jeune Sisters dont elle a pris l’habitude de sa présence, de jour comme de nuit, qui rapplique quand elle le désire. Et elle aime ça. Elle aime sa présence sans la doter d’amour. Juste qu’il est une compagnie agréable, un amant qui s’est amélioré depuis la toute première fois. Un petit jeune comme dirait son cher ex-mari.
Et si Dolores lui écrit, c’est parce qu’elle a envie d’une chose : que Rio l’emmène à Exmouth, pas loin d’ici pour aller voir la mer. Oui, ça lui pond comme un nez au milieu de la figure, laissant ces désirs de princesse l’envahir. Elle sait que si le Sisters se montre d’abord peu positif dans ses réponses, il lui suffit d’insister un peu, d’ajouter qu’il y a un souci de canalisation dans la salle de bain alors que pas du tout. Mais Dolores est une enfant gâtée qui aime obtenir ce qu’elle désire.
Et finalement, elle y arrive. Le cowboy est là et quand Dolores lui ouvre la porte, son sourire est grand, toujours vêtue de son peignoir à laquelle elle y répondra que « chaque chose en son temps ».
« ça a été difficile de te convaincre mon chou. » Lui dit-elle en s’écartant pour le laisser entrer et ajoute. « Je vais finir par croire que tu ne veux plus de moi… » Sa lèvre inférieure se retrousse en une mimique mignonne. Mais c’est ainsi, elle aime bien la présence du Sisters. Il est innocent, il est tendre et avec lui, elle se donne, elle se sent humaine, semblable à celle qu’elle était où jadis, fut un temps, elle vivait à Chicago et avait encore sa jumelle, Macha.