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(UA) you got power over me.


all monsters are human. :: 'til her daddy takes the t-bird away. :: archive des rp.
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MessageSujet: (UA) you got power over me. (UA) you got power over me.  EmptyJeu 18 Fév - 16:14


-- i don't want you in bits and pieces,
i want you all,
good and bad,
every last atom.

@Cáel Sweeney = Alessandro
@Rex Eden = Galileo
(UA) you got power over me.  2453064100
(brooklyn, cinq décembre.)


Les lieux l'attendent depuis la veille, parfaitement mis en place afin que son arrivée soit sans encombre. Et pourtant, lorsque son chauffeur arrive au volant de l'une de ces voitures hors de prix et tape à l'oeil, les employés reprennent leur souffle, le palpitant légèrement tremblant d'une anxiété chronique lorsque Velcoro entre en scène. Car tous savent après ces longues années que Gali est de ces hommes que l'on ne peut parfaitement satisfaire et dont l'intransigeance n'a pas de limite. Le moteur de la voiture ralentit devant les portes principales du bâtiment déjà bondé de monde. L'air y est glacial mais lorsque la silhouette imposante de l'Italien quitte le véhicule, l'atmosphère se transforme en l'un de ces nuages lourds et insupportables. L'aura que porte l'Italien est écrasante; véritable cannibale capable de bouffer celles se trouvant à sa portée. Dans son dos, la silhouette stressée de Jephté referme la porte du véhicule et disparaît dans l'ombre imposante de l'homme. Si cette soirée ne devait être qu'un concert discret, Velcoro a  exigé que l'accueil soit à la hauteur de sa demande. Dolores devait être là, à ses côtés, bras dessus bras dessous, son regard de glace dévisagerait l'assemblée de son charisme naturel mais le Pandemonium est un enfant capricieux demandant parfois plus d'attention qu'il n'en mérite. Seul, drapé de son costume taillé sur mesure et de sa froideur légendaire, le brun s'avance sous la demande d'une responsable afin de le conduire jusqu'à sa place attitrée. Installé à l'étage en compagnie de quelques visages connus et de champagne, Gali aurait pu faire simple ; une part de lui avait hésité à passer le cap, se fondre dans la masse mais cette idée le terrifie depuis son plus jeune âge. L'idée de ne pas briller et sombrer une bonne fois pour toute dans l'oubli le terrorise autant qu'elle le pousse à se surpasser. Cette crainte l'a forgé, faisant alors de lui l'une de ces bêtes nées pour exceller.

Installé à l'étage, entouré de quelques visages connus à la bourse épaisse, Gali se rallie au champagne, bien trop sur la défensive ce soir pour nouer quelconque lien social. Il les sait aussi superficiels que lui, dénués de la moindre empathie, l'âme aiguisée par le pouvoir et le besoin de conquérir. Gali restera jusqu'à la fin des temps l'un de ces guerriers, s'il se battait autrefois pour étendre son règne, aujourd'hui celui-ci se doit de continuer la bataille afin de le faire perdurer. Rien n'est jamais acquis, dés le berceau. Tout se gagne et menace de lui filer entre les doigts. Même l'amour de sa mère n'avait pas résisté à l'épreuve du temps. Ce soir, seul le Phoenix doit être soulagé de son absence. Joyau à qui le maître permet tout juste de respirer afin de combler les vides qui s'accumulent sans jamais se combler. Il y avait d'abord eu la mort de celle qui lui avait donné la vie -le simple court des choses et de la vie que Velcoro n'avait pas su défier par son argent. Le rejet d'Ixion avait quant à lui était orchestré, persuadé que son absence finirait par taire les démons qui le réclamaient sans atteindre la satiété. Alessandro éveillait sa faim, la rendait infinie et aussi douloureuse qu'un estomac vide. Circé avait, elle, fini par prendre la fuite entre deux danses où il n'avait pas posé un regard sur elle, soudainement désintéressé de sa muse la plus précieuse. Peut-être avait-il compris qu'elle était elle aussi sur le point de s'envoler. Sous une cloche de verre, sa douce prisonnière n'avait rien d'une rose éternelle et commençait elle aussi à se faner. S'il avait seulement eu la présence d'esprit de lui ouvrir … Maintenant que Circé n'est plus là, Velcoro la préférerait morte. Ces gros bras lancés un peu partout sur le territoire sont à la recherche d'une aiguille dans une botte de foin mais font malgré tout le travail, affamés par l'argent que Gali leur offre et trop lâches pour évoquer au roi la possibilité de ne jamais la retrouver. Au creux de ce chaos, Ambrose lui avait par instant donné l'illusion d'être à nouveau normal mais son cœur, aliéné, triste, colérique, n'avait pas accepté qu'un homme puisse un jour le polir. Mills avait alors lui aussi goûté à l'aigreur de Velcoro. Si l'enveloppe charnelle du brun est irréprochable, le goût qu'il porte est aussi infect que de l'essence.
Le Phoenix reste son seul échappatoire. Lorsque Velcoro pose son regard océanique dans celui béant de Cailean, l'homme sent que le point de rupture n'est pas loin. Cailean n'a rien de Circé. L'une avait eu la capacité de s'adapter jusqu'à disparaître tandis que l'autre n'accepterait jamais de céder.

Avant que le concert commence, Gali se saisit de son téléphone afin de répondre à l'un de ces sms envoyés à Shane. Il est de ces moments où le brun ressent le besoin viscéral de renouer avec son seul ami sans pour autant parvenir à le formuler avec de véritables mots. Trop fier pour s'avouer pleinement vaincu.

Les premières notes de musique le rappellent à l'ordre. Sa gorge se noue et ses  muscles se tendent. L'accumulation des derniers mois – six pour être exact- semble prendre une ampleur monumentale dans son corps. Sur scène, Alessandro garde malgré tout quelques énergies d'Ixion. Nul besoin de se dénuder pour que le monde entre en suspend à la vue de sa beauté. A moins que ce ne soit, lui, pauvre fou aliéné par l'insaisissable qui ne déforme tout dans les moindres détails. La voix s'élève et tandis que coule au fond de sa gorge le champagne, Alessandro et June semble surgir de l'onirique. Le pouls de la bête se calme, bercé par les notes et l'ambiance.
Le roi capitule, seul, à l'abris de quelques regards curieux. Ce soir, le centre d'attention n'est pas lui et cela lui laisse suffisamment d'espace et marge de manœuvre pour faire tomber le masque.

Monsieur, votre champagne. La voix de Jephté l'arrache à sa contemplation. Si à son étage, des serveurs sont là afin de servir les plus fortunés, lui refuse que quiconque lui apporte sa bouteille de champagne. Pour seul plaisir de dicter ses lois, Galileo a engagé le jeune Irlandais pour la soirée même s'il ne lui accordera pas le moindre regard. Qu'ils aient couché ensemble par le passé n'y change rien. Kavanagh peut l'avoir sauvé des flammes de l'enfer nombre de fois, jamais Velcoro ne lui en sera reconnaissant, convaincu que son assistant se doit aussi d'être son garde fou lors des soirées les plus complexes. L'Italien bat l'air d'un mouvement de main dédaigneux afin de refuser la coupe qu'il lui tend. Assez. Le roi se tourne d'un mouvement lent vers le gamin, plante son regard bleuté dans le sien. Plus grand que lui de quelques têtes, sa main se pose contre sa joue l'espace de quelques secondes afin de remettre une folle mèche de cheveux blonde derrière son oreille. Tu peux rentrer. Gali sort de sa poche l'une de ses cartes bancaires. Pour le taxi.

Les portes des coulisses s'ouvrent dans un silence de plomb. L'effervescence de la scène retombée et la foule quittant les lieux petit à petit telle une nuée d'oiseaux. La peau moite des mains de Gali se resserre sur la bouteille de champagne qu'il tient entre ses doigts. Quelques mois plus tôt, c'est en bas de son immeuble qu'il en sirotait une pour noyer une énième fois l'ennui que lui procurait la vie. Ixion lui était tombé dessus et Velcoro lui avait alors fait payer le prix de ses mensonges. De ce soir, aucun des deux n'en est jamais totalement revenu. Une part de lui reste sur ce perrln, les lèvres si proches de celles d'Alessandro, accompagné des billets qu'il avait balancé à la gueule de quelques types qui n'avaient rien à voir avec la distance que lui imposait Ixion. Le seul responsable de ce mur que lui infligeait le danseur n'était autre que lui-même. Dés l'instant où le Pandemonium l'avait ramassé tel un navire échoué, l'homme avait saisi dans les pupilles du roi cette toxicité malsaine et addictive dont il pouvait être capable. Pourtant, quelque part, aucun des deux n'avait su pleinement se protéger l'un de l'autre.

Ses pas glissent lentement jusqu'à la loge qu'on lui indique. Il pourrait toquer mais Galileo ne le fait pas, habitué au Pandemonium et à sa position hiérarchique, l'homme entre dans la minuscule pièce, un brin désinvolte et sûr de lui. Au fond de lui se débattent pourtant leurs souvenirs.
Ixion. Tu as été plus difficile à trouver que je l'imaginais.
Sa voix claque dans l'air, tranquille, déstabilisante dans cette façon qu'elle a de ne pas se laisser berner par l'émotion. Son regard, pupilles brûlantes cerclées d'iris glacés se plante dans le sien. Gali reste là, droit, étrangement plus calme qu'à son habitude, accorde au silence le droit de faire naître la surprise.
Maintenant qu'il est là, la question cruciale subsiste :
Acceptera-t-il de le laisser partir une nouvelle fois ?
S'il avait tiré un trait sur Ixion par le passé, Alessandro resterait à tout jamais sa tentation la plus terrible.
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MessageSujet: Re: (UA) you got power over me. (UA) you got power over me.  EmptyVen 19 Fév - 20:44


Le rivage est plus sûr, mais j’aime me battre avec les flots.


Leur premier concert sans Damien.
L’entièreté des fonds récoltés destinés à une association caritative –ils y tenaient, n’envisageaient pas ces prémices d’un retour du groupe autrement.
Les rideaux pleurent sur la scène, et frémissent sous l’assaut du nom scandé comme un mantra par un public dévoué et toujours présent. The Phoenix, The Phoenix, The Phoenix. Les paumes chaudes de June frissonnent contre ses joues ; tout son être répond à cet appel, sentiment viscéral qui lui électrifie les veines, qu’il ressent en échos intenses, leurs deux fronts liés en une communion silencieuse, leurs corps suspendus à l’orée de l’autre. Son regard noyé dans celui de la rousse, il y perçoit se débattre des sentiments qu’il éprouve également. Un mélange du trac familier, et de cette fébrilité transcendante qui fait frissonner l’âme d’impatience et de bonheur ; un entremêlement de  plaisir à retrouver les planches et leur public, et d’une peine étouffante à ressentir, à chaque pas et chaque note, l’absence de leur guitariste.
Une perte qu’ils ressentent pourtant au quotidien, mais qui ce soir, alors qu’ils s’apprêtent à retrouver la scène à deux plutôt que trois, s’habille de nouvelles teintes, se parent d’autres couleurs qu’ils ont longtemps redoutées et craintes. Mais ils se sont promis de ne plus laisser la peur et la douleur ravager ce qui demeure leur rêve à tous les trois. Un serment en hommage à celui qu’ils ont perdu, qui aurait souhaité les voir continuer à grandir et s’épanouir ; un pacte scellé pour ce groupe auquel ils ont dédié leurs songes et leurs espoirs.
A quelques pas à peine, le piano semble lui sourire tendrement, patient.
Enlacés par l’amour qu’ils partagent depuis un peu plus de vingt ans, June et Alessandro s’accorde cette pause, ce court répit, pour se rassurer, pour laisser à leur tristesse encore quelques instants pour respirer. L’estomac bousillé comme s’il s’agissait de leur premier concert, le cœur débordant de sourires incandescents et de larmes devenues lames, le Vénitien se réfugie au creux de l’étreinte de sa meilleure amie, l’enferme dans la sienne en un engagement renouvelé de toujours être là pour elle, pour eux, même s’il a déjà failli. Ce soir, ils esquissent ce même pas sur le chemin de leur deuil, côte à côte. Ils prennent cette inspiration commune ; ils franchissent cette étape ensemble, à leur rythme. Ils commencent à apprivoiser d’autres aspects de cette vie sans cette part de leurs palpitants qu’occupait Damien, à comprendre ce que cela signifie, d’être phœnix, de renaitre de leurs propres cendres, sinueux sentier qu’ils éprouvent main dans la main, processus jonchés de souffrances et de nouveaux souffles, de culpabilités et de pardons, de détresse et de vie.
Ils se séparent lentement, gestes délicats et palpitants ouverts, prêts à reprendre l’autre dans le cocon rassurant de leur affection tout en dispersant des soutiens muets.
Les marées de touches blanches et noires caressent ses phalanges amoureuses ; il se glisse derrière la silhouette majestueuse du piano comme s’il pouvait se fondre dans ses refuges, à la vue de tous, si sensible et pourtant invincible. Mains enroulées autour de son microphone, June lui adresse un  regard tendre et fébrile.
Les prunelles bouleversées du musicien lui murmurent un je t’aime que son cœur ne sait taire à chaque fois qu’il la contemple.
Et l’obscurité s’abat sur leurs silhouettes. Le myocarde d’Alessandro se fige, attend, au gouffre de l’implosion. Les ténèbres se diffusent dans la fosse sous une avalanche d’applaudissements et d’encouragements ; elles font des rares balcons des étoiles inatteignables alors que les rideaux tissés de nuits éternelles gémissent, s’affolent, et s’évadent.
Il sent June se tendre et frémir comme s’il habitait sa peau.
En un sens, il s’agit de leur réalité, car leurs âmes fusionnent.
La voix de sa meilleure amie s’éveille, chaude et puissante, dévastatrice d‘émotions, aube salvatrice  que ses doigts accompagnent en faisant murmurer au piano les premières notes de son chant éclaboussé d’espoirs. Ils appellent, ensemble, le timbre rauque d’une guitare qui reste silencieuse, qu’ils ne peuvent qu’invoquer au creux de leurs mémoires.
Mais la foule, elle, répond.
La lumière les inonde, brûle leurs rétines mais rend leurs cœurs si limpides.
Ils emportent le public comme ce dernier les emporte, et la présence de Damien reprend vie, plus palpable malgré le silence de son instrument que jamais auparavant, tandis qu’ils chantent tous ensemble les chansons qui les rapprochent et les unissent.

L’euphorie du concert encore prégnante dans les veines, ivresse de peine et de plaisir qui coule dans les rivières de son être, il parvient à quitter June pour leur laisser respectivement le temps de se changer, rupture momentanée à laquelle ils résistent mutuellement. Les rires et les larmes de l’Irlandaise tailladés à vif dans le palpitant, Alessandro encaisse maladroitement son absence en pénétrant dans sa loge. Imprégné de l’énergie et de l’amour du public, il se sent grisé et sur le point de se rompre. Dans une tentative vaine de noyer cette émotion, il passe un peu d’eau fraiche sur son visage perlant de transpiration, enfonce ses mains trempées dans ses mèches courtes pour les rabattre en arrière. Quand il redresse les yeux vers le miroir bordé de lampes trop vives, son reflet lui jette un regard fatigué et perdu, accompagné d‘un sourire profondément heureux.
Son cœur souffre d’un vertige, tangue dans le vide.
Il peut presque sentir les mains de Damien se faufiler contre ses épaules, et le guider doucement vers la chaise la plus proche. Entendre sa voix inquiète mais cousue de rires lui conseiller de s’asseoir, car il risque de trébucher sur son bonheur.
Mais lorsqu’il entend la porte gémir dans son dos, il sait que ce n’est pas lui.
Que ce ne sera plus jamais lui.
Les ailes de son cœur papillonnent plus furieusement encore, comme si la brutalité du geste allait le sauver des plombs que la gravité tente de lui planter dans la chair.
Là où il s’attend à trouver June, son mouvement déjà amorcé pour la rejoindre et l’enlacer, lui demander comment elle se sent, ses prunelles s’enfoncent dans la poudreuse glaciale d’un regard que les mois de distance n’ont su lui faire oublier, dont les mensonges déchirants et les vulnérabilités volées restent gravées aux côtés de plaies aux sutures fragilisées.
Galileo.
Inchangé, dans son armure tissée d’un costume impeccable et d’un masque d’assurance. Aussi solide et magnétique qu’il lui était apparu sur les rivages du Pandemonium, surgissant derrière une Dolorès déterminée à l’effacer du palier de l’antre du diable comme s’il n’était qu’une tâche répugnante. La démarche sûre, et le roulis des graves de sa voix dissimulant mal les frémissements des armes qui s’y entrechoquent.
D‘apparence identique à celui que le Vénitien a abandonné sur les cadavres d’une énième guerre entre leurs deux êtres –mais derrière les couches de tissus arborées comme une photo impossible à corner, et sous ce mille-feuille que sont la peau et la fierté de l’Italien, est-ce vraiment le cas ?
Son estomac se crispe sous la caresse d’une peur légère, mais son myocarde s’émeut sur une toute autre mélodie, plus dangereuse et coupable.

Son corps abrège le rapprochement initial, destiné à une autre, figé et vacillant sur cette frontière mal dessinée entre l’instinct qui lui souffle de se fermer, et sa propension naturelle à demeurer  ouvert à autrui. Il absorbe la surprise de cette visite ; à l’image de la marée qui se retire, d’autres émotions, brutales et sensibles, portant pour certaines encore la flagrance rouillée de son propre sang,  galopent dans son sillage, prennent de plus en plus de terrain, le font déraper sur cet équilibre déjà précaire qu’il maintient maladroitement depuis que la fin du concert.
Plus difficile à trouver qu’il ne l’imaginait.
Sa peau vibre encore des cris du public, des voix se mêlant à celles des deux chanteurs, pourtant, leurs souvenirs forcent le passage, se forgent une place sous son épiderme, parmi les réminiscences des représentations vécues avec June et Damien, totalitaires et déterminés.
Cette violence qu’Alessandro ne peut que subir, car il l’a nourrie durant de longs mois aux côtés de ces iris capables de lui intimer ses pires ténèbres mais aussi, malgré eux, de lui rappeler à quel point ses vulnérabilités font également ses forces. Si une part de lui cherche encore à se protéger de Galileo, les autres ont compris qu’il s’agissait d’efforts inutiles, même si elles ne demeurent pas sans craintes (surtout en ces instants où il se sent si frêle).
« Tu ne le trouveras pas ici, lui oppose-t-il d’un sourire empreint de résilience, le ton doux et dépourvu de rancœur. Je ne pensais pas que tu tenterais de le chercher. »
Ixion, cette chimère aux bras si chauds et rassurants, au sein desquels Alessandro a enterré trop de douleurs, espérant les condamner quelques heures à l’oubli. Rien de plus qu’un mirage. Une illusion que Galileo a petit à petit dépecée, qu’ils ont tous deux achevée lorsque l’Italien a banni Alessandro de son territoire. Le musicien sent la blessure encore fraiche et sensible, néanmoins, elle ne le tiraille plus avec autant d’acharnement. La déception qu’il avait ressentie s’est dissipée peu à peu, et chaque jour, il apprend à se pardonner d’avoir si bien armé l’autre homme contre lui-même, et trouvé un refuge aussi destructeur que salvateur entre ses ombres.
Ses iris dévisagent son interlocuteur avec intensité, le détaillent, s’éprennent de la réalité de sa présence –le seul toucher dont il se sent capable. Ils attrapent la bouteille qu’il reconnait instinctivement, vestige d’une nuit chaotique où ils s’étaient heurtés l’un à l’autre, prisonniers d’une danse brodée de rejets et de rapprochements.
« Tu as assisté au concert ? »
Ses lèvres mentent si joliment, trahissant la seule curiosité, quand ses prunelles ne s’embarrassent pas des mêmes précautions et perlent d’un tourbillon confus d’espoirs timides,  d’attentes franches, d’une sensibilité écorchée, d’une anxiété tue. Quel paradoxe plus symptomatique que de se sentir bien plus nu sur cette scène, livré à son art, lié à cette musique qui fait de son âme une part d’un tout partagé avec deux autres êtres si précieux à son cœur, alors qu’il s’effeuillait sur les scènes possédées par Galileo un an plus tôt ?
Attrapant une serviette-éponge, il se détourne pour essuyer sa nuque, délaisse soigneusement sa veste à l’effigie du groupe, et sent ses écouteurs battre des ailes sur ses épaules.
« Qu’est-ce que tu noies, ce soir ? »
Les mêmes mots, ou presque, qu’il avait prononcés cette nuit-là, en le découvrant sur le perron du Old Lady, sa cravate échouée à terre et le cœur trempé dans l’ivresse.

@Gali Velcoro (UA) you got power over me.  4094401142
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