FOR MY FATHER, WHO IS NOT EVIL. WELL, MAYBE A LITTLE BIT.

-- some days i am more wolf than woman, and i am still learning how to stop apologizing for my wild. (conway & arya)

ua de la nostalgie
arya moran & conway moran (@Nael Nebchi)
demain je m'en irai peut-être
si tu viens avec moi
viens, allons ensemble
c'est un joli soir pour mourir
et si ta main tremble
dis-toi qu'il faut juste partir
moi j'irai tuer mon père
non je ne suis pas un ange ...

Dione est vivante.
Les battements de son cœur se ralentissent comme si son corps lui laissait le temps d'assimiler la nouvelle.
Sa sœur est vivante et toutes ses ceritudes se cassent la figure. Ces années de deuil n'étaient rien. Cette souffrance vaine. Ce combat sans le moindre sens.
Arya prend une longue inspiration. avant d'ouvrir la porte de sa chambre et la quitter. L'hôtel Moran semble alors suspendu dans l'immensité de la ville.
Dione est vivante mais la nouvelle n'est pas si bonne qu'elle le devrait. Arya ne ressent rien. Son coeur ne souffre d'aucune émotion à la nouvelle, encore noyée dans ce passé où elle tentait de détruire Cahal pour le mal qu'il avait causé.
L'aigue marine de ses yeux se posent froidement sur le comptoir du bar et un long silence s'incline devant sa présence. Seule la musique de fond continue sa course dans l'atmosphère, calme et reposante pour la reine, source d'anxiété pour les autres. D'un mouvement de menton, le barman quitte sa place, accompagné du reste des Moran. La longue traine d'Arya accompagne son corps solide, légèrement fragilisé par l'attaque récente de l'Irlandais.
L'allure fière, Arya approche Conway en silence. La puissance de son aura écrase toute source de vie autour d'elle. Ses longs cheveux blonds tombant en cascade sur ses épaules, la blonde se saisit d'un verre vide afin de le remplir d'un whisky pur et chaud. La reine endort ses sens afin d'empêcher des émotions emprisonnées sous la glace de revenir à la surface. Sa mâchoire se crispe, tendue, les Moran s'apprêtent à devoir assumer une énième guerre.

Dione est vivante. Elle inspire. Sa voix est si froide qu'elle pourrait briser le verre qu'elle tient entre ses doigts. Ses pupilles s'échouent sur Conway, consciente que l'émotion sera bien plus puissante chez lui. Pour Arya, Dione n'était qu'un pion dont elle avait abusé pour arriver plus vite à ses fins. Aux yeux du brun, elle est cet amour que Moran lui avait arraché cruellement sans une once de pitié. Une part d'elle serait capable de la sacrifier une seconde fois afin qu'aucun des siens ne puisse poser sur elle un regard emplit de tendresse.
Dione est vivante.
Que cette phrase est douloureuse. Morte, la femme qui partageait son sang ne représentait alors plus la moindre menace. Le goût du whisky lui donne la nausée mais la reine ne perd pas de sa superbe. Même détruite et plus fragile que jamais, sa fierté la maintient encore debout, impénétrable dans son château d'or et de cruauté.

Ces chiens d'Irlandais la gardaient captive avant de l'envoyer à Dublin. Cahal ne s'est pas gêné de lui apprendre la nouvelle. Dione, quant à elle, n'est à nouveau qu'un pion, persuadée de servir son héros. Elle est l'une des leurs. Le timbre de sa voix est si détaché qu'elle pourrait donner l'illusion de lui lire le journal. Adon avait fait d'elle une statue de glace que même sa mort n'avait su délivrer d'un tel sortilège. S'ils ne resserrent pas leur garde, je ne lui laisse pas une semaine. Morte. Il faut que Dione retourne à l'état de cadavre pour qu'Arya puisse à nouveau accepter de l'aimer et la considérer comme une sœur. Vivante, elle ne reste qu'une traître mais aussi celle que Moran avait envoyé dans la gueule du loup sans une once de compassion pour elle.
Les liens du sang ne veulent rien dire. Leur père en était la preuve et le lui avait prouvé à plusieurs reprises en faisant d'elle une reine. Louve aux crocs acérés, Arya se sert un second verre en sachant que même l'alcool n'aura jamais la force de lui rendre ses émotions.
Sensible, Arya ne l'est plus. Tout ce qui faisait d'elle une femme dotée de tendresse s'est envolé dans les bras d'Adon.

-- how long have you been free in this world of hate and greed. is it black or is it white. let's find another compromise(conway & arya)

Il aurait pu user le service de chambre jusqu’à la moelle, n’avait qu’un bouton à enfoncer pour bénéficier de ses nombreux privilèges depuis sa suite royale et se faire livrer du vin aux bulles d’or à même le lit mais qu’importe les chuchotements qui s’élevaient sur son passage à chaque fois qu’il daignait quitter le confort de sa chambre, l’ego de Conway refuse catégoriquement de battre retraite, étrange créature qui ne se pavane jamais autant que sur le déclin, bien trop attachée à l’image qu’elle renvoie – aussi faussée soit-elle – pour se mettre à y croire et vivre en reclus dans ce majestueux hôtel dont la reine portait son nom. Il avait beau exécrer respirer le même air que ces crétins serviles qui se prétendaient à la botte d’Arya, il en était venu à apprécier suffisamment la conversation du serveur pour se perdre régulièrement du côté du bar. Un petit gars fraichement arrivé à son poste pour se retrouver éclaboussé indirectement par les affaires du clan et prêter attention aux rumeurs qui circulaient. Il était juste là pour hydrater les gosiers trop vite asséchés des Australiens et quelques autres rares visiteurs extérieurs qui se hasardaient encore à réserver une chambre dans l’établissement aux murs incrustés de magouilles et secrets en tout genre. Qu’importe que Conway soit le prince Moran ou un ivrogne de plus venu pour montrer qu’il avait du fric à claquer dans leurs eaux de vie hors de prix, le minet était bien trop récent pour faire la différence, simple raison pour laquelle le brun ne s’en méfiait pas, du moins pas autant que de toutes ces autres âmes rassemblées derrière lui, assez sournoises pour le rendre paranoïaque au point de glisser un flingue dans sa ceinture à chaque fois qu'il s'aventurait hors de ses quartiers.

D’humeur charitable, Conway s’apprête à lâcher un énième pourboire exorbitant lorsqu’il entend la grande porte de la salle s’ouvrir dans son dos. Les pieds de chaise qui raclent le sol et lui indiquent rapidement que la foule est en train d’évacuer les lieux. Moran n’a même pas besoin de se retourner vers le tumulte pour en comprendre la cause : Arya lui réclame un entretien privé, qu’il le désire ou non. Habitué à offrir les meilleurs traitements de faveur à sa souveraine, le brun se lève afin de lui tirer un siège juste à côté du sien et attrape la main de la reine pour l’aider à s’y installer avant de reprendre sa place et la descente de son verre là où il l’avait laissée. Conway s’y accroche comme à la vie, prédisant sans mal que le liquide ambré représentait à présent son seul salut pour tenir le choc face à ce qui s’apprêtait à lui tomber dessus. Arya se déplaçait rarement accompagnée de bonnes nouvelles. Les lèvres de la blonde n’ont même pas besoin de s’agiter que déjà, sa mine contrite s’exprime avant elles. Dione est vivante. De ce même ton monocorde qu’elle avait employé pour lui signifier que Dione était morte, quelques temps auparavant. C’est son être tout entier qui se fige à cette nouvelle. Même son verre de whisky s’arrête à quelques millimètres de sa bouche, par peur d’être mal interprété par les prunelles dardantes d’Arya qui attendent que la moindre émotion déborde de ce carcan d’indifférence dans laquelle il s’était renfermé, seul avec son deuil. Une part de lui refuse d’y croire, n’y voit qu’un test pour mettre à l’épreuve sa résilience face à la mort présumée de Dione mais l’autre part résonne un lui comme un glas : même elle n’est pas aussi tordue que ça. Dione est vivante.

Dione n’est pas la seule à revenir d’outre-tombe à cet instant. La férocité d’Arya renaît elle-aussi, se fait grondante, suffisamment pour balayer les faux semblants et cette image d’elle qu’elle avait laissée, éplorée au-dessus du cercueil vide d’un corps qu’on avait jamais retrouvé. Moran jusqu’au bout des ongles, prête à décimer une menace invisible, Arya est la preuve incarnée que les monstres ne sont pas créés de toute pièce par l’imagination fertile des hommes mais qu’ils vivent bien à la lumière, aux yeux de tous, pas sous les lits et dans la pénombre d’un placard là où on a toujours essayé de les cacher. Elle est seulement là-bas parce que tu l’y as envoyée. Aurais-tu déjà des problèmes de mémoire ? Un peu plus impliqué émotionnellement qu’il ne le devrait dans les décisions radicales entreprises par sa reine, les mots de Conway sonnent plus agressifs qu’il ne le voudrait. Son regard se détourne de la blonde alors qu’il passe une main dans ses cheveux, mécanisme gestuel fréquemment adopté lorsqu’il se retrouve dans une situation qui lui échappe. Comment peux-tu en être aussi sûre ? Avait-elle seulement des preuves solides pour venir corroborer sa sentence ? Et si elle jouait toujours selon les règles que tu lui as imposées ? Et si elle bernait les Irlandais avec une telle dextérité qu’ils la pensaient des leurs pendant que son cœur et sa fidélité balançaient toujours du côté des Australiens ? Aveuglé, Conway arrive même à s’en persuader, assez pour désespérément tenter de brider sa reine dans son expédition meurtrière.

-- some days i am more wolf than woman, and i am still learning how to stop apologizing for my wild. (conway & arya)

ua de la nostalgie
arya moran & conway moran (@Nael Nebchi)
demain je m'en irai peut-être
si tu viens avec moi
viens, allons ensemble
c'est un joli soir pour mourir
et si ta main tremble
dis-toi qu'il faut juste partir
moi j'irai tuer mon père
non je ne suis pas un ange ...

Conway ne tarde pas à réagir de la façon qu'elle l'attendait : sur la défensive et si cassant que seul lui pense aujourd'hui encore pouvoir berner ses sentiments pour Dione. Cette dévotion sans faille qu'il ressent pour sa sœur pourrait la faire sourire si elle n'était pas trop occupée à vouloir la décimer. De la jalousie, bien longtemps qu'Arya n'en ressent plus, surtout pas pour un homme, encore moins pour un Moran quand cette famille l'a déjà dépossédé de tout. La reine lui laisse son temps de parole, son regard bleuté posé sur lui alors qu'elle gobe ses mots sans en souffrir. Elle le sait indélicat et peu enclin à la blesser car le monde autour d'elle s'est persuadé qu'elle ne pouvait l'être, fatiguée, rabaissée, fébrile.
Le manque de réflexion du brun lui décroche un soupir tandis qu'elle laisse tout autour d'elle le vide les entourer, prendre part à ce plan froid qu'elle a déjà mis en place dans sa tête et qu'aucun Moran ne pourra conjurer.
Il est à présent le seul à la défendre.
Dione, à qui le clan n'a jamais su donner la moindre importance car l'aînée prenait toute la place.
Cette famille avait besoin d'une âme assez forte pour prendre la suite d'Adon. Et Arya possédait cette puissance là où sa petite sœur conservait avec possessivité l'humanité qu'il lui restait.
Son père ne l'avait pas forgé, ni même son mari. En réalité, la plus âgée des Monroe était née première et avait hérité de tout le mal dont son père était capable. Lorsqu'elle était jeune, sa conscience était encore trop fragile pour le comprendre. Au contact de ce mariage poisseux, elle avait finalement appris qu'avec un peu de poigne, elle pouvait avoir le monde au creux de sa paume.

Je ne sais pas si tu es un sombre crétin ou simplement naïf, Conway. La reine ressent une profonde colère surgissant du plus profond de son passé. Elle en veut au plus jeune Moran de ne pas être capable d'un peu plus de profondeur. Elle le trouve soudainement si fade et creux, ce genre de film dont la bande annonce semble promettre quelque chose de captivant mais qui raconte en réalité l'intégralité du scénario en deux minutes. Le regarder en entier ne nous apporte rien, si ce n'est une profonde lassitude. Tu sais ce qu'il arrive lorsqu'on force une jeune fille à se marier pour le bien de sa famille ? Elle connaît trop bien les règles pour ne pas en être consciente. Elle termine bouffée jusqu'à la moelle d'une telle rancœur qu'elle ne reviendra jamais dessus. En se mariant à Adon, Arya avait détesté les siens et refuserait à tout jamais de leur pardonner. Car c'était ainsi et qu'ils l'avaient détruite au profit de leur propre vie. Qu'importe que Dione était trop jeune à l'époque pour la défendre, elle était là, elle appartenait au Monroe et cette simple raison l'avait condamnée. L'envoyer auprès de Cahal n'était pas seulement une vengeance. La reine l'avait fait car cela lui était égal de perdre une sœur. Aujourd'hui, la tuer ne lui fait ni chaud ni froid. Elle ne souffrira pas mais n'en ressentira pas non plus une énorme satisfaction. Ce ne sera qu'un coup de plus, grandiose, ahurissant mais dont les effets se dissipent en quelques minutes seulement. Si tu crois qu'elle se retournera contre eux pour tes beaux yeux, toi, prince charmant même pas foutu de la sauver des griffes de son époux … Un rire soupire s'échappe de ses lèvres. Arya contient ses démons mais il est évident à travers ses iris qu'ils sont là, prêts à l'attaque, fous de rage et de suffisance. Dione est restée bien trop longtemps avec eux. Comme elle, auprès des Moran. Impossible de se sentir Monroe quand le royaume d'Adon était là tandis que sa famille semblait ailleurs, trop occupée pour lui demander des nouvelles.

Ma décision est prise alors sois un bon garçon pour une fois et ne viens pas me parler de règles que tu ne connais même pas. Rejeton Moran et bon à rien dont la seule préoccupation est de dormir dans des draps de soie. Son visage rapproché du sien, ses doigts brûlants se posent sous son menton, le redressent légèrement afin de sonder son regard. Le souffle d'Arya semble quant à lui aussi glacé que son âme. Résonne en elle l'horreur de ceux qu'elle a sacrifié et qu'elle aime une fois mort pour elle, au nom d'un règne sur le point de prendre son dernier souffle.
Tout perdre ne lui fait plus rien car une part d'elle le sait, aucun homme ne sera jamais capable de lui enlever l'intégralité de ce qu'il lui reste.
Ses racines sont trop profondes, son animosité inépuisable.

» Enzo Bellisario - You can't hide, when evil calls your name ☾